MPD Psycho
サイコ Taju Jinkaku Tantei
Type : Seinen
Auteurs : Tajima Sho-u & Otsuka Eiji
Genre : Thriller, Policier, Horreur
Nombre de volumes en France : 14
Nombre de volumes au Japon : 16
Série en cours
Synopsis : Kobayashi Yôsuke est un policier brillant, dont la spécialité de profiler - il établit le portrait psychologique des criminels les plus déviants - fait des merveilles. Un jour, cependant, sa vie bascule : alors qu'il ouvre un colis reçu sur son lieu de travail, il y découvre le corps démembré de sa femme ! Rongé par un désir de vengeance, il traque le meurtrier et, au moment où il le tient, le tue de sang-froid. Ce geste violent n'aura pas seulement pour conséquence d'envoyer Kobayashi en prison : c'est le déclencheur de l'apparition d'une nouvelle personnalité. Désormais, le policier est persuadé qu'il s'appelle Kazuhiko Amamiya et n'a plus aucun souvenir de son identité précédente. Faut-il en conclure que les capacités de profiler hors du commun de l'ancien flic étaient intimement liées à sa nature schizophrène ? Quoi qu'il en soit, sitôt sa peine purgée, Kazuhiko retrouve immédiatement du travail dans la société d'enquêtes criminelles que son ancienne coéquipière vient de créer. Entre deux résolutions de meurtres sordides, il sera surtout à la recherche de sa vraie personnalité...
Les deux auteurs ne sont pas à leur premier manga, possédant chacun une grande expérience dans le domaine. Après Kurosagi, Detective ritual, Brothers ou encore Madara (dont la présentation est disponible
ici), Tajima Sho-u et Otsuka Eiji nous reviennent avec MPD Psycho, une série pas si récente que ça, puisqu'elle à débutée en 1997 et la parution est toujours en cours. Premièrement prépublié dans le Young Ace, puis deuxièmement dans le Shonen Ace, le manga compte 16 tomes, pour le moment. Du côté des contrées françaises, nous pouvons retrouver le titre chez Pika dans la collection Senpai, avec pas moins de 14 tomes.
Attention où vous mettez les pieds, ce manga n'est pas à mettre entre toutes les mains. Puisque MPD Psycho est avant tout une série complètement hors norme, et dont les qualificatifs peuvent se résumer a malsain, violent, morbide, anxiogène et j'en passe des meilleurs. Sans parler de la folie destructrice du personnage principal, j'ai nommé Yôsuke Kobayashi, qui est un jeune policier ravagé par la schizophrénie. Mais, je parlerais de tout cela plus en détail dans la suite de la présentation. Penchons-nous d'abord vers l'adaptation en série TV auquel à eu droit le manga. Une série produite en 2000, et qui propose à travers ses 6 épisodes une bonne partie du récit originel, parfois contrebalancée et qui devrait surement plaire aux fans.
Kobashayi Yosuke, le protagoniste principal de l'oeuvre, est un jeune homme travaillant dans la police de Tokyo. Alors qu’il résout une série de crimes pour le moins atroces, il rencontre sans même le savoir le meurtrier, qui reconnaîtra en lui quelqu’un de sa trempe. Ce qui va donc donner des idées au meurtrier; puisque notre personnage va recevoir sur son lieu de travail, un colis dans lequel se trouve sa petite amie qui est dans un sale état, mais néanmoins toujours vivante. Sans tarder, Yosuke décide de partir à la poursuite du criminel, et parvient à l'attraper. Mais étrangement, la personnalité de Yosuke est altérée. Il dit alors s'appeler Nishizono Shinji, et abat impitoyablement le meurtrier. Suite à ça, Nishizono repart de la même façon qu’il est arrivé, et laisse la place non pas à Yôsuke, mais à une troisième personnalité, Amamiya Kazuhiko, ce dernier va être mis en prison pour "son" crime. Après avoir purgé sa peine, Kazuhiko est engagé par l'agence de Isono afin de résoudre des affaires criminelles très morbides, et qui, apparemment, n'ont aucun point en commun, si ce n'est qu'un code barre se trouve sur les yeux des suspects, mais aussi présent sur ceux de Kazuhiko.
C'est lors de son procès, que nous découvrons Yosuke, pour son meurtre sur le serial killer, un acte dont il n'a pas un seul souvenir et qu'il aurait commis sous l'emprise d'une autre personnalité, un certain Nishizono Shinji, un être effroyable. Son visage a la fois dur et impassible, ses yeux clairs et comme éteints, dénués de toute humanité, cette voix monocorde qui répète inlassablement qu'il n'est pas Yôsuke Kobayashi, c'est ce moment là, plus que tous les autres, qui montre toute la noirceur et le désappointement de cette histoire.
L'oeuvre fait preuve d'une violence physique assez incroyable. Le scénario malin et bien tortueux devrait mettre sur le bord de la route tous ceux qui n'aiment pas se prendre la tête, car l'auteur-scénariste semble prendre du plaisir à le faire. L'ensemble est très complexe, et déborde de rebondissements de toutes sortes. Les meurtriers sont originaux et le héros est terriblement intéressant avec ces multiples facettes. Tout ceci caractérise ce manga et le rend exceptionnel. La complexité est telle que parfois il est presque nécessaire de recommencer la série du début sous peine de ne plus rien comprendre. Sans passage à vide, l'intrigue nous tient bien en haleine.
Les auteurs ne font pas dans la demi-mesure, afin de nous plonger au coeur d'une action faite d'enquêtes policières, d'un complot dissimulé derrière des ficelles scénaristiques plus ou moins communes et une démence prononcée. Le sang coule à flot, les cadavres humains étant rarement entiers, il arrive qu'il y est des scènes très gore. Des massacres sanguinaires ancrés dans une réalité contemporaine, le tout porté par des éléments qui porte à la réflexion; ce dernier point est bien plus important qu'il n'y paraît concernant le cas de Yôsuke. Le personnage s'avère dangereux pour tout le monde. Ses proches comme pour les meurtriers pourchassés. Et cela, à cause de son double discours détective/schizophrène, qui rendent donc le personnage imprévisible et inquiétant. Yosuke est en quelques sortes, un être torturé de l'intérieur, et dont les différentes personnalités se font nombreuse. Nous ne pouvons lui faire confiance, avec une galerie de personnages, tous tourmenté par un passé qui les rongent. D'ailleurs, à cause de son douloureux passé, Yosuke en arrive même à douter de son véritable nom, ce qui explique que ses personnalités se multiplient tout le long des volumes, cachant derrière lui son identité.
D'un point de vue graphique, le coup de crayon de Sho-u Tajima est tout simplement extraordinaire. Le trait est très précis, et la cohérence est étonnante. On ressent toute la folie et la violence perverse de certains protagonistes et cela à travers leur regard, particulièrement de leur œil tatoué d'un mystérieux code barre. On peut donc remercier Tajima pour cette qualité de dessin. Froid et descriptif, les graphismes caractérisent parfaitement ce que le manga tente de nous faire comprendre. Pour en revenir un peu plus sur les personnages, grâce à leurs expressions, ils sont cernés rapidement. Ce qu'on remarque dès les premiers abords, c'est le peu de détails, mais tout compte fait, c'est un grand avantage, puisque ça permet aux personnages d'être clairement proportionnés, un dynamisme apporté par un découpage de bonne facture, et une mise en scène remarquable. Sans oublier les scènes gore insoutenables de cruauté. Vous l'aurez compris, au niveau des dessins, c'est un vrai régal.
En nous plongeant dans un univers glacial, souvent dérangeant, empli de cruauté et de violence, mais qui est cependant captivant, et avec un récit magnifiquement bien orchestré,
MPD Psycho se place comme une référence dans le genre. La structure narrative est exceptionnelle et on sent la maîtrise dont fait preuve l'auteur-scénariste, Otsuka Eiji. Les personnages sont travaillés et fort convaincants et le graphisme est de toute beauté. Un thriller aux sujets psychologiques, qui se démarque complètement des autres séries du même type, et qui nous offre un suspens haletant qui réussi à nous donner envie de lire le manga de bout en bout. Un chef-d'oeuvre.
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