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. [Auteur] Louis Aragon

 
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Auteur Message
Sasuke37
Étudiant à l'académie


Inscrit le: 26 Sep 2008
Messages: 54

MessagePosté le: Sam 31 Mar 2012, 2:03 pm    Sujet du message: [Auteur] Louis Aragon Répondre en citant

Louis Aragon








"Louis Aragon est un écrivain et poète français. Il entreprit des études de médecine après un baccalauréat obtenu en 1915. Il fit la connaissance d'André Breton, avec qui il se lia d'amitié.

Mobilisé en 1917, il retrouvera son ami après la guerre et participera, avec lui et Philippe Soupault, à la création de la revue "Littérature" (1919).

Après avoir publié un premier recueil de poèmes, il cherchera sa voie en participant à quelques manifestations du mouvement Dada, puis s'engagera dans des recherches littéraires, qui l'amèneront à exprimer sa propre conception du surréalisme (Une vague de rêve, 1924). Il deviendra d'ailleurs l'un des chefs de file du surréalisme.

En 1927, année charnière de sa vie, il adhère au parti communiste. Sa rencontre avec Elsa Triolet marquera sa vie et l'amènera à se placer au service de la révolution.

En 1932, il rompra pourtant avec ce surréalisme. Il va alors écrire de nombreux romans, ne ménageant pas la bourgeoisie décadente dont il était issu.

Mobilisé en 1939, et communiste français, il n'a pas d'autre choix que de devenir clandestin en 1941. Il organisera un réseau de résistance en zone sud. Il revient alors à la création littéraire, et fait paraître sous le manteau des poèmes où se conjuguent patriotisme et élans amoureux (Le Crève-Cœur, Les Yeux d'Elsa, La Diane Française...).

À la Libération, il publiera son roman le plus célèbre, Aurélien (1945), grand roman d'amour presque autobiographique, le quatrième volume de la fresque du Monde réel, qui est sans doute une des oeuvres majeures du XXe siècle.

Le dernier volet de la fresque du monde réel sera l'oeuvre la plus militante d'Aragon : il deviendra membre du comité central du parti communiste jusqu'à la connaissance des atrocités commises par Staline. Il reviendra alors à son oeuvre.

Il prend la direction de "Lettres françaises" en 1953 et conservera ce poste jusqu'en 1972. Après la mort d'Elsa en 1970, Il publie Henri Matisse, roman qui témoigne de son inspiration pour la peinture de son siècle.

Louis Aragon très controversé par les changements brutaux de direction, cherchera à expliquer le contexte de ses écrits pour que nous puissions mieux comprendre le sens de ses récits. Cette quête de la vérité, sera sa propre quête de ses désirs et de ses contradictions.

Il repose en paix auprès d'Elsa dans la fondation qui avait été sa dernière volonté."

Œuvre : Son travail étant immense, je préfère vous renvoyez à la page Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:%C5%92uvre_de_Louis_Aragon

Je vais maintenant mon regard face à l'œuvre de Louis Aragon. Pour moi, avec Paul Eluard, il reste l'un des poètes sachant le mieux écrire l'amour est certainement la raison principale pour laquelle j'aime tout particulièrement ses écrits. d'accord, Aragon est un maître de la poésie amoureuse, mais il n'en reste pas moins un surréaliste.
Cependant, j'apprécie nettement le pendant surréaliste donc de sa poétique. Ne me demandez pas pourquoi, mais j'ai un problème avec le surréalisme, c'est pas mon truc. Grâce à André Breton et à son Poisson soluble.
Mes recueils favoris d'Aragon, parmi les plus beaux de la poésie française, : - Le Fou d'Elsa (pour moi son chef-d'œuvre).
- Elsa, là encore pour la beauté de langue déployé durant ce court recueil.
- Et enfin, Le crève-cœur.

Voici parmi mes poèmes préférés d'Aragon, pas forcément tirés de mes recueils favoris d'ailleurs :

I

Spoil:
Le temps a retrouvé son charroi monotone
Et rattelé ses boeufs lents et roux c'est l'automne
Le ciel creuse des trous entre les feuilles d'or
Octobre électroscope a frémi mais s'endort

Jours carolingiens Nous sommes des rois lâches
Nos rêves se sont mis au pas mou de nos vaches
A peine savons-nous qu'onmeurt au bout des champs
Et ce que l'aube fait l'ignore le couchant

Nous errons à travers des demeures vidées
Sans chaînes sans draps blancs sans plaintes sans idées
Spectres du plein midi revenants du plein jour
Fantômes d'une vie où l'on parlait d'amour

Nous reprenons après vingt ans nos habitudes
Au vestiaire de l'oubli Mille Latudes
Refont les gestes d'autrefois dans leur cachot
Et semble-t-il ça na leur fait ni froid ni chaud

L'ère des phrases mécaniques recommence
L'homme dépose enfin l'orgueil et la romance
Qui traîne sur sa lèvre est un air idiot
Qu'il a trop entendu grâce à la radio

Vingt ans L'espace à peine d'une enfance et n'est-ce
Pas sa pénitence atroce pour notre aînesse
Que de revoir après vingt ans les tout petits
D'alors les innocents avec nous repartis

Vingt ans après Titre ironique où notre vie
S'inscrivit tout entière et le songe dévie
Sur ces trois mots moqueurs d'Alexandre Dumas
Père avec l'ombre de celle que tu aimas

Il n'en est qu'une la plus belle la plus douce
Elle seule surnage ainsi qu'octobre rousse
Elle seule l'angoisse et l'espoir mon amour
Et j'attends qu'elle écrive et je compte les jours

Tu n'as de l'existence eu que la moitié mûre
O ma femme les ans réfléchis qui nous furent
Parcimonieusement comptés mais heureux
Où les gens qui parlaient de nous disaient Eux deux

Va tu n'as rien perdu de ce mauvais jeune homme
Qui s'efface au lointain comme un signe ou mieux comme
Une lettre tracée au bord de l'Océan
Tu ne l'as pas connu cette ombre ce néant

Un homme change ainsi qu'au ciel font les nuages
Tu passais tendrement la main sur mon visage
Et sur l'air soucieux que mon front avait pris
T'attardant à l'endroit où les cheveux sont gris

O mon amour ô mon amour toi seule existe
A cette heure pour moi du crépuscule triste
Où je perds à la fois le fil de mon poème
Et celui de ma vie et la joie et la voix
Parce que j'ai voulu te redire Je t'aime
Et que ce mot fait mal quand il est dit sans toi

- "Vingt ans après" - Le Crève-cœur -



II

Spoil:
Mon Dieu jusqu'au dernier moment
Avec ce coeur débile et blême
Quand on est l'ombre de soi-même
Comment se pourrait-il comment
Comment se pourrait-il qu'on aime
Ou comment nommer ce tourment

Suffit-il donc que tu paraisses
De l'air que te fait rattachant
Tes cheveux ce geste touchant
Que je renaisse et reconnaisse
Un monde habité par le chant
Elsa mon amour ma jeunesse

O forte et douce comme un vin
Pareille au soleil des fenêtres
Tu me rends la caresse d'être
Tu me rends la soif et la faim
De vivre encore et de connaître
Notre histoire jusqu'à la fin

C'est miracle que d'être ensemble
Que la lumière sur ta joue
Qu'autour de toi le vent se joue
Toujours si je te vois je tremble
Comme à son premier rendez-vous
Un jeune homme qui me ressemble

M'habituer m'habituer
Si je ne le puis qu'on m'en blâme
Peut-on s'habituer aux flammes
Elles vous ont avant tué
Ah crevez-moi les yeux de l'âme
S'ils s'habituaient aux nuées

Pour la première fois ta bouche
Pour la première fois ta voix
D'une aile à la cime des bois
L'arbre frémit jusqu'à la souche
C'est toujours la première fois
Quand ta robe en passant me touche

Prends ce fruit lourd et palpitant
Jettes-en la moitié véreuse
Tu peux mordre la part heureuse
Trente ans perdus et puis trente ans
Au moins que ta morsure creuse
C'est ma vie et je te la tends

Ma vie en vérité commence
Le jour que je t'ai rencontrée
Toi dont les bras ont su barrer
Sa route atroce à ma démence
Et qui m'as montré la contrée
Que la bonté seule ensemence

Tu vins au coeur du désarroi
Pour chasser les mauvaises fièvres
Et j'ai flambé comme un genièvre
A la Noël entre tes doigts
Je suis né vraiment de ta lèvre
Ma vie est à partir de toi
"L'Amour qui n'est pas un mot" - Le Roman inachevé -

III

Spoil:
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi te mains que je sois sauvé

Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes main à moi

Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tresailli

Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots

Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu

Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
"Les Mains d'Elsa" - Le Fou d'Elsa -

IV

Spoil:
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux

Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous les deux

"Il n'y a pas d'amour heureux" - La Diane Francaise -


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"La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur" - Paul Eluard
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MessagePosté le: Sam 31 Mar 2012, 7:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Si je pouvais, je lui dédirais ma vie.
Je peux rien dire d'autre à ce sujet. Je l'aime trop. Quand je le lis je pleure, j'ai l'impression que c'est mon âme qui parle et que quelqu'un l'entend.
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