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. La Tanière du Chakal - Dernier glavio : Une p'tite bafouille
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Tsoing
Aspirant genin


Inscrit le: 08 Fév 2008
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Localisation: Entre le ciel et la mer

MessagePosté le: Ven 07 Mai 2010, 1:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour le premier poème, ça m'a fait irrésistiblement pensé au livre "Les chansons d'abords" où il y a répertorié des chansons et poèmes de Brassens. Tu vois c'est un peu le même genre de ton : un ton joyeux. C'est pas drôle pour la Nathalie mais la façon dont tu tournes ça ... ça fait sourire. ^^

"Chevaliers" est oral. Il se raconte. Il a une bonne sonorité (ça coince à certains moments pour l'oreille mais ça passe).
"Papa Poivrot" j'étais pliée. Il y a avait des expressions par-ci par-là qui m'ont fait venir les larmes aux yeux sur le début. La suite est plus sérieuse. Mais c'est génial à lire. Le gamin qui défonce son père à coups de cintre ... bien crade. Tu l'écris superbement.

J'ai bien aimé "Anges vagabonds" aussi.
Et j'adore "Aventure en haute mer". Mon préféré pour le moment (sur les 6 derniers). T'es très doué pour écrire juste sur des personnes et parvenir malgré tout à faire voir le décor. La fin est terrible. Seul petit reproche : on ne sent pas assez la mer. Peut-être accentuer un peu ce côté là pour donner une saveur particulière au texte qui le détache vraiment des autres.

"Mon pote William" est plus crade, dans le sens où tu décris plus que dans les précédents textes, les images en moins. C'est plus direct quoi mais le fond reste le même.
Scotchée à l'écran. C'est fluide et tu soignes tes personnages : du coup on s'y attache et on lit jusqu'au bout pour savoir la suite. J'ai aimé la manière dont le narrateur suit le fantôme de William qu'il voit encore derrière le Will. Même s'il déteste Will, il reste pour le William.

Bah chapeau pour ces textes !
Very Happy
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Chakal D. Bibi
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Messages: 1937
Localisation: La Tanière du Chakal

MessagePosté le: Dim 09 Mai 2010, 5:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hey hey !
Content que ca tu ai apprecie =) Je te remercie d avoir pris le temps de me lire, ca fait toujours plaisir ^^


Desole pour l ecriture facon "Vash" mais je suis dans un cyber cafe de Cape Town sur un putain de qwerty xD

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Chakal D. Bibi
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Messages: 1937
Localisation: La Tanière du Chakal

MessagePosté le: Mar 10 Jan 2012, 1:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Alors, on rouvre la Tanière avec un texte écrit sur une contrainte de Uchi =)

J'devais donc, dans un texte de maximum 40 lignes, placés les mots omelette, mixeur, rocher et Julie.

Souvenirs Fumeux


…Y’a comme une odeur de brûlé, là, non ? Je bondis hors du pajot et filoche droit à la cuisine, en tenue d’Adam. Quand tu sens que ça crame dans ton appart’, la pudeur devient une notion tout à fait obsolète. Je rentre dans la cuisine, le dos courbé pour éviter de m’asphyxier dans le nuage noir qui couvre déjà le plafond blanc dans son intégralité et étouffe avec grande peine les flammes jaillissant de la poêle à frire avec des torchons que j’ai eu le bon réflexe d’humidifier. Je fais parti de ces mecs qui gardent leur sang froid dans à peu près n’importe quelle situation. Bon, si tu pointais un flingue sur la tête de ma mère et menaçais de la flinguer si je refusais de violer ma sœur ou d’passer ma bite au mixeur, je t’avoue que je ne sais pas bien si je saurai conserver toute ma raison, mais dans des cas plus classiques comme un foyer qui se déclenche parce qu’une bougresse quelconque n’est pas foutu de faire une omelette sans cramer l’immeuble, j’ai tendance à rester de marbre. La bougresse en question, c’est Julie. Un joli brin de fille aux yeux marron profond qui virent au vert selon ses humeurs. Ca doit faire six mois qu’elle est venue s’installer dans mon appart’ de Willoughby Street, le long de Fort Green Park, à Brooklyn. Comme la plupart des moins de trente de New York, nous nous étions rencontré dans le Village, sur Manhattan. Avec les gars, on donnait un concert au café Wah ? et elle s’était radinée avec quelques copines. Après le concert, elles sont venues nous trouver sur scène et nous avons tous fini chez Tony, mon frangin, qui a son loft sur Greenwich Street. A deux pas, quoi. Woodman, le bassiste, n’était pas venu.

« J’ai autre à glander que de me faire chier avec des minettes dans ton loft à la con ! »

Woodman, c’est un putain de génie de la basse, mais question relation sociale, il est un peu largué, le mec. Enfin, breffons (oui je barbarise un peu), nous nous sommes tous radinés chez Tony et je me souviens avoir vu Julie aller farfouiller dans la collection de disques du frangin pour en sortir l‘album d’un groupe bien particulier. Un truc qu’on avait ramené d’une tournée en France il y a quelques mois. On a d’ailleurs eu l’occasion de jouer avec ces quatre mecs quand on est passé par Bordeaux et je dois reconnaitre qu’ils sont putain de bons, pour des français. Elle a entamé la conversation et on a passé les trois quarts de la soirée à discuter musique en buvant du vin et en fumant un peu de thé. Et puis nous sommes rentrés chez moi, sacré trotte de quarante cinq minutes en métro mais qui est passé sans que nous nous en rendions compte. Elle a passée la nuit dans mon appart’ mais nous n’avons rien fait d’autre que de continuer la conversation commencée quatre ou cinq plus tôt, chez mon frère. Elle est venue et elle n’est jamais partie. J’biche pas bien ce qu’elle me trouve, ni ce que je lui trouve d’ailleurs, mais les choses se passent, alors pourquoi cracher dans la bibine ? Ce matin, Julie a foutu le feu dans ma cuisine, me tirant du pajot à une heure fort inconvenante (on n’a pas idée de réveiller les gens à onze heures un jeudi matin) mais je m’en tamponne. Etrangement, je n’en ai rien à carrer. Je pourrai l’engueuler, la baffer, la dégager de chez moi ou l’attacher à un rocher sur la mer en attendant qu’une baleine géante vienne la bouffer, mais non. Je passe un dernier coup d’extincteur sur la cheminée qu’était devenue ma cuisine et vais la retrouver, écroulée le dos contre le mur du salon. Elle ne porte rien d’autre qu’une de mes chemises, une blanche, contrastant magnifiquement avec l’ébène de ses cheveux. La pauvre est en larmes et ses yeux ont virés au vert. Elle a un tantinet flipouillée la môme. Mais ce n’est vraiment pas grave. Je vais m’assoir à côté d’elle, la prend dans mes bras, et je le lui confirme. Ce n’est absolument pas grave.

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Chakal D. Bibi
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MessagePosté le: Mer 11 Jan 2012, 4:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un truc que j'ai repris cette nuit, custom toussa toussa

A la base, je l'ai écrit pour en faire une chanson, ça en deviendra surement une quand j'aurai trouvé la bonne musique (ou du moins que le guitariste du groupe aura trouvé xD) mais en attendant ça fait aussi un poème presqu'en alexandrin Cool


Le Festin Nu (Hommage à ce vieux Will)

Et les branleurs tournés vers de mornes étoiles
D’un regard hagard, jeté au hasard voit l’espoir
Se pendre et se suspendre à une corde de chanvre
Mal tressée, mal fichue, l’attente est corrompue

L’Humain s’envole puis se noit à la première crue
Désinvolture, luxure, ils n’en sont plus très sur
Copulations dorées sur le pavé des rues
Où est le Festin Nu ?
Où est le Festin Nu ?

Le Clébard affamé, tout comme le Gnome Poudré
Dans l’attente, ils veillent et vacillent,
Veillent et vacillent
Sur leurs guiboles amaigries ils attendent en vain

Le Vin Maudit s’infiltre, rampant dans leur sillon
Bastion de leur Légende laissée à l’abandon
Le Crépuscule point et la Lune en son sein
Garde la rancœur de ceux qui ne croient plus en rien

Ne crois plus, ne pense plus
Où est le Festin Nu ?

La tendre Ophélie se faufile hors du lit
Craignant cette nuit la Folie de son mari
Et puis la Blonde s’enfonce et s’étouffe dans ses ronces
Et pense naïvement pouvoir trouver la Réponse

Hélène amène sa pomme, dorée sur les remparts
Et regardent les hommes de Trois ou d’autre part
Priant leurs Dieux déchus, pour leur propre salut
S’entre-déchirant pour elle, sa pomme et son cul

Où est le Festin Nu ?
Où est le Festin Nu ?

Au fond d’une scène parquée dans un sombre troquet
Un vieux renoi dans son costume tout usé
Maugréais du Muddy Roi pour les âmes avinées
Les Légendes ravagées, belle bande de paumés


Derrière le zinc rayé, un bien austère taulier
Te pompe une pinte au fut et tu la fais raquer
On boit, on paye un verre, sans mots dire, sans bruits faire
Au fond de son calvaire et d’un regard pervers

Le Chameau Vitrier et le Babouin en ru(t)
Attendent avec patience que vienne le Festin Nu
Où est le Festin Nu ?
Où est le Festin Nu ?

Laissée seule sans son fil sur un îlot de peine
Ariane se demande s’ils sont bien tous les mêmes
Aimée puis délaissée par un beau prince bouclé
Elle se maudit d’avoir même pu imaginer

Que celui-ci l’aimerait pour ce qu’elle est
Elle décide maintenant de tout laisser tomber
Où est la réalité, elle ne le sait plus
Elle attend en vain son Festin Nu




-----------------------------------------------------------------------

J'ai repris le texte écrit pour la nouvelle du Sermon et l'ait un tantinet modifié, histoire d'approfondir un peu le narrateur.


Dimanche



Il est six heures et je viens seulement de rentrer dans ma petite église du quartier de Harlem, sur la 138e rue, entre Lenox Avenue et le boulevard Adam Clayton. Avant de rentrer je suis allé me taper un hamburger chez Miss Maude. Ils sont excellents là-bas et c’est grâce à la main experte de Miss Maude qui malaxe et pétrie elle-même la viande hachée et qui y ajoute de petits morceaux de bacon grillés. C’est absolument délicieux, à condition d’aimer le bacon. Moi j’adore ça, je m’en ferai péter la soutane si le péché de Gourmandise n’existait pas. Je me la taperai bien aussi, en plus de ses burgers, Miss Maude. Mais le péché de Chair nous est formellement interdit à nous, pauvres bergers en charge de Ses troupeaux de moutons crétins. Je traverse ma petite église et traverse la porte située derrière le confessionnal (il y a bien longtemps que je n’y suis plus allé, il faudra penser à y faire les poussières) et me rends dans mes appartements pour me reposer un peu avant l’office de neuf heures. La nuit a été plutôt agitée. Je contemple mon modeste logis. Les murs sont fissurés, constellés de moisissures, les poutres de bois sont vermoulues et je me demande si je serai là pour me les prendre sur le coin de la fiole le jour où elles se casseront la gueule. Oui, je suis parfois un tantinet vulgaire pour un cul béni…Mais je suis un homme avant tout ça. Je passe devant mon lit, ou plutôt la planche de bois recouverte d’une fine paillasse qui me sert de pajot, et vais m’affaler sur le fauteuil en cuir déglingué derrière mon bureau de bois bringuebalant. Un des pieds a foutu le camp et j’ai rafistolé le bazar comme j’ai pu avec un pied de chaise. Je n’ai jamais été très doué de mes mains. Contrairement à notre Sauveur, la menuiserie n’est pas vraiment mon fort. Je me demande d’ailleurs ce qui est mon fort tout en ouvrant le tiroir de mon bureau pour en sortir une bouteille de bourbon. Je ne prends pas la peine de prendre un verre et m’envoie une grande rasade au goulot. Ca me brule toute la tuyauterie, me ramenant au souvenir que je suis encore à peu près vivant.

« Qu’as-tu fait ? »

Tiens ! Je commençais à m’inquiéter, je me disais bien qu’Elle n’allait pas tarder à venir me souffler dans les bronches. Tous les soirs c’est la même rengaine, depuis que j’ai dix ans environ, et que je suis entré dans ce putain de séminaire. Je blasphème un chouïa, tu m’excuseras. Et Toi aussi.

« Tes vêtements… »

Ouais, mes sapes sont couvertes de sang et probablement de quelques autres saloperies prohibées par le Divin. J’en ai un brin sous le pif aussi. Elle me fait des yeux gros comme ça et semble effrayée par mon aspect. Je me tire du fauteuil et vais me caler devant le miroir fendu surplombant un lavabo qui fuit et constate que j’ai encore des restes de mon festin nocturne sur le coin des lèvres et le menton. Le col de ma chemise, blanc d’origine, était maintenant rouge sombre. Du ketchup de la veille ou du sang séché. Je vais sans doute me faire réprimander par le grand Patron mais qu’importe, je L’ai servi avec dévotion toute ma vie, j’ose espérer un minimum de clémence pour mon petit dérapage de cette nuit.

« Tu as recommencé… »

Bon, ok, pour mes quelques dérapages du mois passé. Tout a commencé au début du mois de décembre alors que les premières neiges venaient recouvrir les trottoirs de New York et que… Non, je me plante complètement. J’allume une cancerette et en crache la fumée par les aspirateurs en songeant que toute cette histoire a commencée il y a bien plus longtemps que ça. Il y a presque quinze ans en fait, quand je suis arrivé dans cette petite église du quartier de Harlem, sur la 138e rue, entre Lenox Avenue et le boulevard Adam Clayton. A l’époque, le monde n’avait pas encore été mis à feu et à sang par ces cons de bridés et on parlait encore d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Aujourd’hui, le Taulier a éradiqué toutes formes de religion sur le Vieux Continent, dans les Terres du Milieu et sur le Continent d’en Face. Il n’y a guère plus que par chez nous, dans notre sacro-saint Nouveau Monde, que l’on peut encore prier mon Employeur sans se faire interner. Je blasphème, oui, et alors ? Tout fout le camp dans ce monde de tarés. Mais ça, c’est une autre histoire et n’a absolument aucun rapport avec la mienne. Taulier ou non, ça n’aurait strictement rien changé à ce qui s’est passé. Je m’égare un peu et m’envoie une nouvelle rasade dans le gosier, histoire de me recentrer un peu. Tout a commencé il y a presque quinze ans. J’en avais vingt-cinq à l’époque et je sortais juste du Séminaire. Le Séminaire, je pourrai en parler des heures et en noircir un nombre de pages suffisant à rendre l’Assommoir digeste. Une dizaine d’années passées dans un monastère plein de désaxés potentiels, qui se sont tous jeté à corps perdu dans l’abnégation et l’interdiction de tout ce qui semble presque marrant en ce bas monde. Une telle violence envers soi-même, ça te rendrait chèvre n’importe quelle âme sensée. A l’époque, je ne m’en rendais pas vraiment compte. Je n’avais absolument rien, que dalle, nada. Pas de famille, d’amis, d’éducation ou de quoique ce soit. J’ai grandi dans les rues de Little Italy et puis on a déménagé vers Harlem. Le dernier souvenir que j’ai de mes parents, je ne devais pas avoir plus de trois ans, est le moment précis où mon paternel a débarqué en hurlant, bourré comme un coin, dans ce qui devait être un petit appartement minable, et s’est mis à cogner sec sur ma mère. Je me souviens aussi qu’en la poursuivant, il a glissé et s’est heurté le crâne contre le gros radiateur de fonte qui occupait ce qui devait être un couloir. Je vous avouerai que tout ça est un peu flou et, sans prétention aucune, je m’étonne moi-même d’avoir encore des visions aussi précises de l’événement. Peut-être mon cerveau m’a-t-il inventé des souvenirs…Enfin bref, comme beaucoup de ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose à quoi se rattacher, je me suis tourné vers la religion. Je suis entré dans une église, celle de la 10e rue, près de la 2nde avenue, l’église Saint Marc. Je me souviens qu’il faisait particulièrement chaud, on devait donc être en été et je me suis rafraichit la glotte en buvant un coup dans le bénitier. Le cureton n’était pas jouasse. Il me faut préciser que quand il m’a trouvé, j’étais en train de pisser dedans, pour le remplir à nouveau. Mais sur le coup, il n’a pas vraiment saisi l’humour de la cè…scène. Il allait appeler les flics. Comme je n’étais pas vraiment méchant, il m’a fait du thé et on a discuté un peu. Il m’a proposé de laisser les condés en dehors de tout ça si j’acceptais de rejoindre le Séminaire. Il a du se carrer dans la crâne que de rentrer dans les Ordres m’aiderait plus à rentrer dans les clous que s’il faisait intervenir la justice des hommes. Alors il a appliqué la sienne et m’a envoyé dans un monastère pommé au milieu des lacs du Maine. On se pelé les noix là bas. Nous n’avions pas l’eau courante, ni l’électricité. Toute la baraque était chauffée au bois, à l’ancienne. Sauf que les seules cheminées étaient trop éloignées de ma chambre pour que je puisse profiter de leur chaleur durant la nuit. Beaucoup des frères présents étaient dans le même cas que moi. Alors pour se réchauffer, ces cons-là se cuitaient la huffe avec un whisky qu’il fabriquait eux même, dans le feutré. C’est là que j’ai fait pour la première fois connaissance avec l’hypocrisie des culs bénis, et des religieux en général. Ces pauvres mecs se raccrochent désespérément à une entité dont finalement ils ne savent foutrement rien ! Ils passent leur temps à étudier et remâcher des idées et des principes dictés par quelque chose qui n’est probablement même pas là ! Quelque part les mecs, même s’ils pensent croire dur comme fer à toutes ces histoires, savent bien qu’un truc cloche…Mais ils ne peuvent le reconnaitre sinon ils fonderaient un boulon. Ils se mentent constamment, tout au long de leur vie. Leur vie terrestre. Si du moins, il y a bien une autre vie après. J’étudiais surtout l’Ancien Testament. Toutes ces histoires fabuleuses me laissaient rêveur. Elles avaient toute une morale, parfois cruelle et parfois non. La vie quoi. Pour le Nouveau Testament, on dirait qu’il y a eu censure, que Disney était passé par derrière pour polir un peu le miroir. Je trouvais ça trop mielleux, trop gentil. Dedans, on te décrit l’Homme comme il devrait être. Dans le premier, ils ont eu le mérite de dépeindre l’Homme comme il est. C’est de suite plus crédible. Plus les années passaient, plus je me sentais proche de Dieu et loin des autres. Je me suis isolé, ne palabrant plus que quelques morceaux de phrases et passant le plus clair de mon temps enfermé dans ma cellule à gratter des kilomètres de papier, inventant mes propres histoires bibliques et en discutant avec Elle. J’imagine que je faisais une crise d’adolescence version illuminé. Pendant ce temps, les autres frères continuer à se morfondre dans la picole, avec le temps vint le thé et l’opium, et bientôt des orgies furent même organisée dans lesquelles des prostitués de tous âges, de toutes origines et des deux sexes étaient conviés pour prendre soin des âmes tordues de tous les dévots de la région. La foi fout le camp. Mais moi je voulais continuer à y croire. Les plaisirs de la chair m’indifféraient grandement, trouvant les Ecrits toujours plus amusants. J’ai réussi à passer aux travers de la maille et sortir de cette maison de cinglés l’esprit à peu près en bon état. J’en suis sorti vers mes vingt cinq ans donc, et suis retourné à New York. On m’a assigné à une petite église d’Harlem. J’étais jeune, avec une foi inébranlable et la conviction que je pourrai sauver les âmes égarées de ce quartier de misère. Tu parles ! Ce que je pouvais être naïf…J’ai vécu ma vie selon Ses règles, les appliquant toutes à la lettre. Je ne me laissais pas avoir par le piège de la boisson, je n’ai jamais partagé la couche d’une femme et ai fait vœu de pauvreté. Trois fois par semaine, je donne la messe dans ce quartier minable et je passe le reste du temps à rassurer mes fidèles, en leur expliquant que s’ils peuvent faire face à la cruauté de la vie terrestre en respectant les Ecrits, alors ils pourront se la couler douce au Paradis une fois qu’ils auront passé l’arme à gauche. Mais plus j’en parlais, moins j’y croyais. Comment pouvais-je continuer à donner du crédit à toutes ces conneries sur l’amour de son prochain quand je voyais les miens se dézinguer la poire pour un sachet de thé ou de poudre ? Ou quand je voyais mes prochaines aller dealer leur cul et leur vertu pour quelques billets à se fourrer dans la culotte et ainsi aller acheter du thé aux prochains qui étaient encore assez vivants pour leur en vendre ? Tout est corrompu, le système comme ceux qui le peuplent et ce depuis des milliers d’années. Comment se fait-il qu’on ne s’en pas encore rendu compte ? La Justice Divine se devait d’être rendu. Alors j’ai imité le Patron. Dans son bouquin, Elle explique qu’elle a noyé la terre sous la flotte pour la purger de ses péchés. J’ai commencé à en faire autant. J’ai noyé mes rues sous des hectolitres de sang pour apprendre à mes brebis égarées que le Péché mène à la Souffrance. Cette nuit, j’ai chaussé mes bottes et ai quitté ma petite église du quartier de Harlem, sur la 138e rue, entre Lenox Avenue et le boulevard Adam Clayton et me suis dirigé vers le pont Georges Washington. Vêtu d’un pantalon et d’une chemise noir, coiffé d’un chapeau en feutre épais de la même couleur et d’un imper au gris douteux et délavé, je suis allé attendre au dessous de celui-ci, contemplant les flots sombres de l’Hudson, fumant une cancerette et m’envoyant quelques lampées de bourbon par-dessous le manteau. L’attente ne fut pas très longue. Je repérais ma cible assez facilement, une demoiselle de vingt trois ans qui est venu faire baptiser son troisième bâtard, né d’un troisième père inconnu. Cette catin immonde se permettait de bafouer les Saintes Ecritures en écartant les cuisses à la guise des passants ayant un peu d’argent à dépenser. Elle me reconnu immédiatement quand je me suis approché d’elle mais n’était absolument pas effrayée. Au contraire elle a souris et m’a demandé ce que je faisais dans le coin. Je lui rétorquais que je me sentais un peu seul et apprécierait grandement un peu de compagnie pour la nuit. La pute a rit de plus belle et sans autres questions m’a attrapée la main et m’a entrainée dans sa voiture à la carrosserie bouffée par la rouille, au pare-brise fendu et aux sièges défoncés et tâchés d’un trop plein de foutre rance. Voila dans quoi elle vivait, dans quoi elle avait été fécondé par trois fois. Pauvre enfant. Dans la voiture, spacieuse au demeurant, elle entreprit de défaire mon pantalon et me saisit à pleine bouche. J’ai laissé faire. Et puis je lui ai relevé la tête d’un mouvement tendre de la main et me suis plongé dans la contemplation de ses grands yeux noirs de biche égarée. Des yeux innocents qui ont été contraint de voir défiler des kilomètres de bite pour survivre. Il est de mon devoir d’homme d’église de sauver ces âmes égarées. Les beaux discours n’ayant pas fonctionné, il ne me restait plus qu’à agir. Je l’ai allongé sur le dos, lui ai retiré sa jupe en jean élimée et suis allé farfouiller de ma langue son Sanctuaire. Elle semblait apprécier et quand elle fut sur le point d’atteindre la jouissance, d’un coup de ses crocs qui m’étaient apparu dans le four au fil de mes sauvetages, je l’ai excisée. Un hurlement aigue de truie qu’on égorge s’échappa du cou de ma brebis. Je sortis un couteau de ma botte et lui planta dans le con, remontant la lame aiguisée jusque son estomac, l’éventrant lentement en lui donner les derniers Sacrements. Je laissai ensuite la vie suivre son court et la prostipute mourut relativement lentement, à mesure qu’elle se vidait de son mauvais vin. Je sortis de la voiture et alla récupérer une pierre assez lourde. Ensuite, j’ai pris le volant, ai disposé l’engin face à l’Hudson, ai laissé le frein à main et posé la pierre sur l’accélérateur. Le bordel sur roue embarquait maintenant son macchabé chargement vers les abysses new yorkaise. Dieu sait combien de pèlerins y reposent actuellement.

« Tu penses vraiment que c’est en massacrant de pauvres erres que tu vas honorer Ma volonté ? »

Je suis rentré dans ma petite église de Harlem en passant par chez Miss Maude, mais ça tu le sais déjà. Je passe sous la douche et me débarbouille un peu, histoire d’être prêt pour l’office de neuf heures. J’enfile ma soutane, me parfume pour cacher l’odeur du sang encore présent sur ma peau, et me désinfecte le gosier de ce goût clitoridien qui persistait, à grande rasade de bourbon. Je suis fin prêt pour mon sermon. Je sors de mes appartements et entre dans le Chœur, faisant face à mes fidèles encore en vie. Quand je suis arrivé il y a quinze ans, cette église comptait environ cent cinquante trois moutons qui venaient bêler tous les dimanches. Au fil de ma quête, tu devines bien qu’ils se sont faits plus rare, ayant rejoint la droite du Seigneur. Hier, ils étaient encore cinq. Ce matin, ils sont quatre. Une fois les bénédictions et autres Ave Maria d’usages expédiés, il est temps de les sermonner, est-ce bien utile ?

Déjà il avait cru quand Dieu lui donnait ce fils; et la foi du patriarche, quand il fallut en faire le sacrifice, ne dégénéra point de ce qu'elle s'était montrée quand il dut le recevoir ; partout il fut fidèle.
Jamais il ne se montra cruel. Oui, il conduisit son fils au lieu de l'immolation, il arma son bras de l'épée tranchante. Tu vois avec étonnement ce père prêt à frapper et à frapper qui ? Vois aussi de qui il suit les ordres. Abraham se montre pieux et obéit…


Je trouve cette histoire bien plus intéressante en l’arrêtant ici…

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MessagePosté le: Jeu 12 Jan 2012, 1:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hop hop ! Nouveau conte en live de la Tanière =) =)


Faux Semblants


« Je ne crois pas être capable de situer au poil de cul le moment exact de sa disparition. Mais cela se situait sans doute possible dans la nuit du 12 Novembre 20*ù. Elle avait seize ans à l’époque. Nous profitions des congés surpayés de mon père (ça a parfois du bon de bosser pour l’administration de notre Taulier) en Italie, du côté de son ancienne capitale, Rome. Nous profitions d’une charmante villa au beau milieu d’une plantation d’oliviers quelque part dans les Collines. Nous étions arrivés le 7e jour du mois de Novembre, qui marque aujourd’hui la Nouvelle Année, à partir de la date anniversaire de notre chef vénéré. Nous ne devions pas partir avant le 19 du même mois. Nous séjournions là-bas depuis environ une semaine, mes parents, ma jeune sœur et moi-même, quand cette dernière a foutue le camp. Enfin je dis ça, nous avons mis plusieurs heures à percuter que la frangine avait mis les voiles. Le 12, vers 19 heures et 39 minutes, nous avons eu quelques…mots, elle et moi, nous nous sommes disputés à propos de détails sans grande importance et elle a décarrée de la maison. Ah ! Les adolescentes…Vers une heure du matin, nous nous sommes aperçus de sa disparition. Ce devait être quelque minute avant une heure puisque le programme Le Taulier : Grandeur sans décadence venait de se terminer. Un documentaire très intéressant qui démontre bien du génie de notre envahisseur bien aimé. Mais je m’égare. Je me doutais qu’elle était allée en ville retrouver son jules, un espace de bellâtre rital et gominé comme on en voit encore parfois. Cela faisait quatre mois, depuis nos dernières vacances romaines, que ma sœur entretenait une relation purement platonique avec lui. Je ne m’étais donc pas inquiéter plus que ça. J’ai raconté à nos géniteurs qu’elle avait foutu le camp chez une amie, qu’il n’y avait pas de quoi se biler. La nuit même, je suis parti à sa recherche. J’ai foncé droit chez le jules en question, qui s’appelait d’ailleurs Enzo si je me souviens bien, pour le questionner un peu, quitte à le secouer un brin, je le confesse. Mais quand je suis arrivé dans son appartement, j’ai trouvé la porte entrebâillée alors je suis entré, et je l’ai retrouvé la gueule par terre, baignant dans son sang et sa merde, un couteau de cuisine planté au beau milieu du sternum. Le cadavre du rital jurait énormément avec la sobriété de ces appartements modernes blancs et aseptisé, moins méditerranéen que nouveau riche, ‘voyez le genre ? Sur le coup, j’ai paniqué. Non pas que la mort d’Enzo me chagrinait (pour être franc, je m’en tamponne pas mal) mais j’étais inquiet de retrouver ma sœur dans le même état. J’ai donc parcouru l’appartement, prenant garde à ne rien toucher, mais ne l’ai pas trouvée. Je m’imaginai qu’elle n’était pas du tout venue ici quand, dans la chambre, j’ai vu trainant au sol, une de ses petites culottes. Je l’ai immédiatement reconnue. C’était la bleue marine, en dentelle, celle des grandes nuits. Ma petite sœur est quelqu’un de précoce sur le plan sexuel, ce qui n’était pas sans inquiéter nos parents. Personnellement, je la trouvais foutrement superbe, et j’ai toujours su qu’elle saurait tirer avantage de cette plastique à vous faire bander un régiment de cul de jattes, sans pour autant en faire profiter le premier cave venu. Mais je m’égare. Avant de sortir, j’ai noté que deux couteaux manquaient sur le petit « râtelier » (les mots m’échappent, l’émotion sans doute) de bois, je me suis dis que le tueur avait surement une autre cible à éliminer, comme un témoin…Ma sœur, quoi. Je suis sorti de l’appartement d’Enzo, je n’ai pas songé à prévenir les autorités, dix milles pensées et scénarios catastrophes prenant la place de ma raison. J’ai donc continué l’enquête et me suis rendu dans ce bar que nous aimions fréquenter, à l’intérieur même de Rome. J’ai pris un taxi, me suis rendu dans Vittoria, et suis allé dans ce bar près du Manzoni, sur la Via Monte Zebio. Je l’ai retrouvé là, affalée dans toute sa beauté sur le comptoir. Je la voyais, pleurnichant dans un ballon de cognac. Je me suis assis sur le tabouret, à ses côtés, et ai demandé un verre de bourbon, sans glaces. Je lui ai demandé si elle comptait rentrer à la maison. Quand elle s’est tournée vers moi, j’ai pu voir de la peur, même de la terreur dans son regard, ma pauvre petite sœur était dans un état d’affolement palpable. Elle m’avoua avoir tué Enzo mais que c’était un accident, et que c’était ma faute ! Petite salope, comme a-t-elle pu penser que j’étais responsable de cet accident de quelque manière que ce soit ? Aussi magnifique puisse-t-elle avoir été, elle avait un sérieux problème de caboche pour arriver à des conclusions pareilles ! Petite conne, comment peut-on refuser à ce point d’assumer ses travers ? Mais je m’égare. Je lui ai demandé de me raconter les circonstances exactes de cette dispute…disons, houleuse. Après avoir quitté la maison, elle est allée directement chez Enzo pour lui avouer quelque chose. Elle venait de découvrir qu’elle était enceinte depuis deux mois déjà. Enzo ne pouvait donc être le père. Il est entré dans une de ces rages de petit ami jaloux dont la fierté et l’ego démesuré ne peuvent encaisser l’idée même de ne pas avoir la propriété exclusive de leur conquête féminine, considérée comme un territoire privé réservé aux fantasmes masturbatoires de sa seule personne. Ca a bien sur dégénéré, il lui a collé une baffe (j’attendais justement de savoir d’où venait le cocard qu’elle se trimballait sous l’œil droit) et a voulu ensuite la fouetter de sa ceinture. Elle a attrapée un couteau pour lui faire peur mais ça ne l’a pas arrêté et ensuite, tout s’est passé très vite, le cerveau stupide de ma tendre sœur n’a pas eu le temps d’imprimer toute la scène. Elle me dit avoir vu comme un voile blanc se poser devant ses yeux, et quand le dit-voile s’est relevé, elle était assise à califourchon sur son étalon, les mains appuyant fermement sur la garde du couteau que j’ai trouvé planté au milieu du sternum d’Enzo. Ses pupilles étaient complètement dilatées maintenant, rougies par les larmes et par quelques canaux sanguins qui avaient pétés. Elle était aussi sous l’emprise de l’alcool, très manifestement. Je lui ai demandé une première fois qui était le père, j’avais ma p’tite idée sur la question, mais je tenais à l’entendre de sa bouche, si pure, le nom du moribond. Elle me répondit que de toute façon, le môme en devenir devait déjà sombrer dans un coma éthylique après une demie bouteille de cognac, et que ce si ce n’était pas le cas, après ce qu’elle s’était envoyée dans l’aspirateur sur la cuvette des toilettes de ce respectable établissement, il devait être en train de nous faire une overdose prénatale. Petite salope ! Comment a-t-elle pu oser jouer ainsi avec la vie de son enfant, qui n’était d’ailleurs pas que le sien. Je lui ai reposé la question sur l’identité du géniteur. Je crois que c’est à ce moment précis que le voile blanc dont elle parlait un peu plus tôt s’est à nouveau posé sur son regard plein d’une furie hystérique. De son sac à main de cuir beige clair, elle sortit un couteau, celui-là même dont l’absence m’avait fait tiquer chez Enzo, j’imagine. Elle m’est tombée dessus de tout son poids de moineau anorexique, me laissant apprécier pendant un infime moment la pression de sa voluptueuse poitrine sublimement galbée. Une fois au sol, ce fut une autre histoire, elle m’a trouée le buffet en hurlant :

« C’est toi le putain de géniteur, sale enfoiré de pervers ! Taré ! Pine d’huitre ! »

Vous noterez l’originalité de la dernière, ma sœur a toujours eu ce goût pour les bons mots. Avant que je ne perde connaissance, j’ai eu le temps de me saisir de mon arme de service (ça a parfois du bon de bosser pour l’administration de notre Taulier) et de lui coller un pruneau sous la mâchoire. Ensuite je me suis réveillé ici. »

Un inspecteur de la police du Taulier finit de taper ma déposition sur son petit ordinateur portable et son co-équipier, mon père, me toise d’un regard empli de tristesse. Je vois bien dans son regard que je l’ai déçu. C’est lui qui, en plus de m’avoir éduqué, m’a formé à l’école de police et m’a pris dans sa brigade. J’imagine qu’il s’en veut de n’avoir jamais vu ce qui se tramait entre ma sœur et moi, de n’avoir pas compris que depuis notre enfance, j’ai toujours ressenti une puissante attraction physique et spirituelle pour elle. Ma bien-aimée…On l’a déjà enterrée, prenant bien garde de la sceller dans un cercueil de titane, empêchant ainsi les empâteurs de récupérer son corps pour en faire de la terrine. Je me suis réveillé dans cet hôpital cette nuit, cela fait une semaine que j’étais dans un semi-coma, les médecins ne savaient pas si j’allais me réveiller. Pour la suite, je ne sais pas bien comment cela va se passer. Si mon père et moi-même n’étions pas employés par l’administration du Taulier, aucune enquête n’aurait été menée. Mais l’assassin travaillant lui-même pour la dite-administration, c'est-à-dire moi, je serai sans doute relaxé, bénéficiant de l’immunité relative au bénéfice du doute absolu dont je jouis en tant que policier. Tout est bien qui se finit presque bien finalement. Je crois que je vais roupiller encore un peu…

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MessagePosté le: Mar 17 Jan 2012, 12:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, histoire malsaine mais franchement bien foutu.
D'une on a des doutes sur le réel sujet, mais au fond dès le moment où le narrateur s'extasie devant sa p'tite sœur; ça m'a presque choqué (présage?)
Donc coup réussi, et écriture vraiment bonne (comme d'hab?)

Tes perso tournent tous au bourbon, varie les plaisirs merde!
Ah oui, et les ritals s'apellent pas tous Enzo, t'aurais pu sortir de l'original quand même...

Mais ça n'enlève rien au tout, bravo.

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MessagePosté le: Dim 22 Jan 2012, 8:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Haha, merci ^^ Ouais pour le bourbon, c'vrai qu'étant ma boisson favorite, j'ai tendance à la caler un peu partout :p

Pour Enzo, j'voulais taper dans le gros cliché justement, qui colle avec le physique du bonhomme =)

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MessagePosté le: Mar 24 Jan 2012, 4:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Nouveau conte livré tout frais de la Tanière =)


Vestige du passé



Merde ! Merde ! Merde ! Ce n’est pas pour me donner des airs de lapin blanc mais je suis en retard, en retard, en retard ! Je traverse le Vieux Lille en manquant de me péter un talon et entre chez le marchand de cancer récupérer un paquet de blondes. Et un deuxième pour ma frangine tant que j’y suis, ça lui évitera de me taper la moitié de mon paquet. Le soleil se casse doucement la fiole vers la ligne d’horizon pour laisser place à la nuit. Il ne doit pas être loin de 19 heures 30, les jours paraissent un poil plus longs depuis un mois environ. Ca me fait des nuits de boulot plus courtes, je ne vais surement pas m’en plaindre. Non pas que je rechigne à la chose mais on tombe parfois sur des clients qu’on aurait volontiers évité de rencontrer. Comme ce mec, Huxley, un rosbif que j’ai eu comme client à l’époque où je bossais à Amsterdam. Au début ça partait bien, j’ai eu droit au champagne, il n’était pas trop désagréable à voir dans son costume blanc mais alors qu’on était en plein boulot, ce sale enfoiré m’a soudainement cogné la tronche et renvoyé en vitrine à grand coup de pied dans le derche. C’est peu de temps après ce regrettable incident que je suis venu m’installer chez ma sœur à Lille.

Elle tapine depuis quelques années du côté du Peuple Belge et s’est trouvé une belle piaule qu’on se partage. D’ailleurs j’y arrive. Nous vivons rue Maracci, pas loin de l’ancienne école Sainte Marie, aujourd’hui transformé en Centre d’Elevage de la Jeunesse du Taulier. Une usine à zombie décérébré, quoi. Je n’ai aucune idée de ce à quoi pouvait bien ressembler l’ancienne école Sainte Marie. J’étais encore gosse quand le Taulier s’est radiné et a pris le contrôle du Vieux Monde. Le décor pourrait sembler étrange mais quand on a grandit là-dedans, on ne s’étonne pas de devoir enjambé des caves comateux, baignant dans leurs rejets gastriques, de payer des pots de vin à des flics véreux dont la moitié trempe dans toutes sortes de combines pas nettes, ou encore d’éviter de se faire planter les reins à coup de cutter rouillé par un désaxé quelque soit l’heure du jour ou de la nuit. Tous ces p’tits détails qui viennent te pourrir le quotidien en font parti depuis tellement de temps que la plupart des gens ne se souviennent déjà plus si c’était mieux avant. Je me dis que si personne ne s’en souvient, c’est que leur avant, il ne devait pas être si génial et parfait que ce que la Révolution veut bien nous faire croire. Je ne dis pas que le régime du Taulier me convient, mais si c’est pour avoir un autre taré à la direction, autant garder celui-là, au moins on commence à le connaitre.

Je grimpe les escaliers qui me séparent de l’appartement 1009, quatrième étage, en enjambant les marches deux par deux. J’ai bien sur pris soin d’enlever mes talons avant d’entamer l’ascension, histoire d’éviter tout viandage de tronche inopiné. Je passe la lourde blindée (de nos jours, tous les logements sont équipés de ce genre de porte) et vais directement dans ma chambre me mettre préparer pour le turbin. Je me déshabille et passe sous la douche puis je revêts une robe noir, fendue à la cuisse, dans le dos et laissant une ouverte suffisamment large pour laisser apprécier l’accueillante proéminence de mes seins. Je veux bien reconnaitre que cette tenue ne laisse que très peu de place à l’imagination, mais ce n’est pas vraiment ça que mes clients désirent me voir stimuler. Je m’installe ensuite dans un des fauteuils en cuir blanc du salon après avoir fait un détour par la cuisine pour y récupérer une bouteille de rhum et avoir branché un album du Dave Brubeck Quartet, Time Out. C’est un fabuleux disque de jazz que je me souviens avoir piqué à mon ex, à l’époque où je vivais du côté de Strasbourg. Je te raconte ça, c’était il y a tellement longtemps que c’en est presque désuet. Oui, je fais dans le mot inutilement intello. Quoiqu’il en soit, il y a sur ce disque une reprise absolument savoureuse du classique Take Five, un vrai régal. Je me déguste ça avec un verre de vieux rhum ambré qu’un client régulier, qui est pirate de profession, le Jeune Edward, me ramène des Caraïbes tous les six ou sept mois, quand il passe dans le coin. Il est assez connu dans le milieu, il est lieutenant sur le tristement célèbre navire, l’Esmeralda, sous les ordres d’une espèce de bourrin boiteux qui se trouve aussi être son paternel, Edward le Borgne. Après avoir éclusé mon verre, je sors de sous la table basse en verre qui trône au centre du salon une boite en sapin blanc et confectionne avec son contenu un grand thé-roulé, histoire de se mettre en jambe pour la soirée. Mary, ma frangine, me rejoint dans le salon et se laisse tomber sur le canapé, du même cuir blanc que mon fauteuil, et se sert un verre qu’elle avale cul sec. Ensuite, elle retire un de ses porte-jarretelles et se garrotte le bras avec. Je déteste quand elle fait ça. P’tite conne, quand t’auras cassé ta pipe à cause de cette saloperie que tu t’envoies dans les veines, t’auras l’air de quoi ? Elle me fait signe du doigt d’aller me faire mettre ailleurs et continue sa tambouille.

Mary est tombée dans la came à cause de son ancien mac. Une espèce de cintré qui lui injectait cette merde dans les bras et les nibards, histoire de fidéliser ses employées. Mary n’a pas toujours pu bosser en free lance, comme aujourd’hui. Jusqu’à il y a environ cinq ans maintenant, alors que je faisais encore de la vitrine dans le Red Light District d’Amsterdam, ma frangine bossait pour ce foutu taré d’Andy la Palme (cette raclure avait les doigts palmés, d’où le surnom. J’ai toujours trouvé que les gangsters manquaient un brin d’imagination pour ce qui est de dégotter des surnoms…). Il traitait ses filles comme de la merde, les cognant et les shootant régulièrement avec une super came, pour s’assurer qu’elle ne foutrait pas le camp. Il y en a bien quelques unes qui ont tenté le coup mais au bout d’un moment, elles avaient besoin de leur dose. La Palme ne les shootait pas avec n’importe quel produit que tu peux trouver en bas de chez toi, il leur filait de la super came qu’il récupérait directement de ses contacts avec un certain Docky Doc, un mec de Varña, en Bulgarie, qui a lancé son propre produit. Un genre de cristal qu’il a baptisé Bold Joke. Ce genre de produit, faut avoir les moyens de se le payer, et de nos jours, ce n’est pas notre job qui rapporte le plus. La concurrence est rude, le marché est bouché, si j’ose dire. Tout ça pour vous dire que si Mary et moi pouvons être nos propres patrons aujourd’hui c’est parce qu’un jour, Andy la Palme s’est fait plomber la poire par Jack le Mac, un flicard qui a tourné de la carafe. Ripou parmi les ripoux, ce cave trempe dans toutes les combines possibles, allant du jeu aux prostiputes en passant par la drogue et les flingues. Une sacrée ordure, camé jusqu’aux yeux et un allumé de la gâchette. Il parait que ce bon William s’est fait avoir il y a peu, alors qu’il sortait du café des Poètes en compagnie d’un ami et bon client de Mary dont le nom m’échappe. Mary n’a jamais su ce qu’il s’était exactement passé entre Jack et Andy, ce qui est certain, c’est qu’Andy a fait chier le mauvais gars. Mary était là le jour où Andy s’est fait descendre. Cet enfoiré venait de lui injecter sa dose de Bold Joke et elle planait complètement, affalé sur le sofa en velours vert bouteille du bureau d’Andy, au Carlton Hotel, pas loin de la gare Lille Flandres. C’est à ce moment précis, ou une heure après, d’après Mary, que Jack le Mac a déboulé dans la pièce, avec un autre mec. Ils ont attrapés Andy, l’ont ficelé à son large fauteuil en cuir et bois vernis, et se sont amusés à le torturer un chouïa. Ils lui ont d’abord collé des baffes et des marrons pendant un bout de temps, ils voulaient savoir un truc, Mary n’arrive pas à se souvenir quoi. Quoique ce « truc » ait pu être, la Palme a fini par cracher le morceau. Mais ce n’était pas terminé. Juste pour se marrer encore un peu, Jack s’est amusé à lui trancher ses palmes, aux mains comme aux pieds. Le pauvre gueulait comme un goret. Une fois qu’il eut fini, le Mac a sorti son flingue et lui a collé deux pruneaux, un dans la tête et un dans le cœur. C’est la signature de la Mafia. J’imagine qu’il voulait faire porter le chapeau à un tierce en particulier, sinon il ne se serait pas donné la peine de faire un peu de mise en scène. Ce con est suffisamment bardé de médailles dans la police du Taulier pour n’être inquiété d’aucun de ses crimes.

Maintenant, Mary se sèvre du Bold Joke en s’piquottant avec un cocktail de sucre brun et d’une autre saloperie au nom imprononçable. Je lui demande qui sont nos prochains clients. Elle me parle d’un certain Billy Boy, et de son pote Jimbo, qui ont appelés pour réserver juste avant que je ne rentre. Ils ne devraient plus tarder. Elle me précise qu’elle connait Jimbo, qui est déjà venu la voir quatre ou cinq fois. Un mec pas très causant mais un bon amant. Et plutôt classique dans ces goûts, ce qui est toujours reposant quand tu t’es retrouvé à assouvir les fantasmes pervers et écœurant du tout venant habituel. La populace dérive quand son monde fout le camp. Elle s’occupera donc de Jimbo. Je vais donc me farcir Billy Boy. Quel nom à la con. J’espère qu’il n’est pas du genre violent. J’ai horreur des mecs violents. Mary ne le connait pas, elle sait juste que c’est des frangins. Tiens ! Quand on parle des loups…La sonnette de l’interphone vient tout juste de retentir. J’allais ranger notre matériel mais Mary m’a dit de laisser tout cela en place, que Jimbo aime bien se mettre à l’aise en écoutant un peu de musique afin de rentrer, disons, dans le vif du sujet. Nous accueillons les deux frères. Jimbo est plutôt grand, je dirai un mètre quatre vingt cinq pour soixante dix kilos. Un style très simple, chemise trop grande et jean trop sale. Simplicité que je retrouve chez mon amant du soir. Billy est un peu plus petit, plutôt musclé. Ses yeux bleus profonds semblent ne rien exprimer malgré le grand sourire qui lui fend la poire. C’est plutôt flippant. Nous passons dans le salon où nous vidons la bouteille de rhum. Billy nous gratifie d’un long discours sur la noblesse de notre profession et tout le respect que lui inspirent les filles dans notre genre à qui il semble vouer un amour sincère. C’est plutôt étonnant, en général, on s’assoit sur la considération des clients qui nous voient plus comme des sacs à foutres que comme des femmes avec des émotions, des sentiments et ce genre de conneries. Au bout d’une heure environ, ma sœur et moi emmenons notre bonhomme dans nos chambres respectives et Billy et moi nous mettons immédiatement en jambe pour une rumba qui s’annonçait dantesque. Billy Boy est surexcité et sautille sur le lit, déjà à poil alors que je n’ai pas encore refermé la porte. Il bondit à mes côtés et m’entraine sur le lit avec lui, me suggérant sans une once de tact qu’il serait assez partant pour me regarder me masturber. A sa guise. Je glisse une main sous ma robe, sans la revelver, et de l’autre, laisse déborder par le large décolleté un sein par que je masse doucement. Billy s’allume une cancerette et m’observe sans un mot, sans une expression. Seul son sexe déjà durcit m’indique qu’il est bien présent dans la pièce et pas en train de planer dans des cieux obscurs. Il continue à fumer sa cigarette, expirant la fumée de plus en plus rapidement et brutalement. Une fois arrivé au filtre, il se jette sur moi et m’écarte les cuisses, je n’ai pas le temps de le prévenir, en général, je m’arrange pour pousser le client à s’occuper d’autres…zones de mon corps plutôt que celle à laquelle ils s’attendent mais que je n’ai pas. Billy ne s’est encore rendu compte de rien. Pour le moment, il a la tête dans le creux de mes seins et me caresse les cuisses. Ses hanches se rapprochent dangereusement des miennes. Le contact finit par se faire et il s’arrête aussitôt. Il arrache ma robe et me voila nue comme un ver, dévoilant mon sexe aussi raide que le sien. Il a contemplé la chose pendant quelques secondes puis s’est levé lentement en scrutant au fond de mes yeux avec un air, non pas de dégoût ou de colère, mais de folie pure ! Ses yeux ont virés du bleu apaisant au rouge angoissant. Soudain il éclate de rire, se jette sur le lit, me prend dans ses bras et me porte comme une princesse. Il danse avec moi, toujours suspendue, il rit à gorge déployée, d’un rire cruel, un de ces rires qui vous filent la chair de poule. Nous tournons ensemble comme cela un bon moment et puis d’un coup d’un seul, sans crier gare, il lâche prise et m’envoie valser à travers la fenêtre. Je percute le verre qui se brise facilement sous mon poids et me suit dans ma chute de quatre étage, tout droit vers le macadam, sans escale possible. Je m’écrase de tout mon poids et sens chacun de mes os se briser tandis que mon foie, mon estomac, mes reins, ma rate et tout un tas d’autres organes, éclatent en moi ou me passe par la gorge. Je meurs et je revois toute ma vie, l’époque où j’étais un mec, un vrai, et puis l’opération qui foire, qui reste incomplète, le début des passes et des emmerdes. C’est sans doute ma faute, je ne devrai pas prendre le client par surprise. Je clamse comme j’ai vécu, en vitesse et le visage éclaboussé.

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MessagePosté le: Mar 24 Jan 2012, 11:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est dégueu XD


Tout le début me va, et même la fin ... mais je suis choquée XD
La fin même est super (je parles d'à partir de "il danse avec moi ..."), la réaction est énorme x)

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MessagePosté le: Ven 27 Jan 2012, 11:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Nouvel essai de poésie/chanson en français, thème de la prison donné par Kaori :p J'sais pas trop c'que ça donne ('fin si j'trouve ça à chier, mais dès que j'compose en français j'perds en objectivité xD ), mais heu v'la quoi ^^ Et pour une fois ça fait pas 15 pages :p

-------------------------------------

Prisonnière depuis tant de temps
Tu n'aperçois même plus les gens
Tes yeux sont maintenant blancs
A voir ce que devient le présent

Ronges, tes barreaux d'acier
Avec tes crocs de carnassier
Là bas, tu es allée t'égarer
Là bas, tu es allée te briser

Ta voix se déchire dans l'air
Et tous les chats des gouttières
Perdu, ronronnent cachés sous terre
Et attendent de voir la lumière

Ronges, ronges et mords encore
Ces barreaux fondu dans ton corps
Ici ce n'est plus le même décor
Ici ce n'est que ton âme encore


------------------------

Nouvel essai en poésie sur le thème de la censure donné par USD ^^

La Face cachée, aseptisée des femmes
Révèle aux hommes éméchés l'aigreur de leurs âmes
La lucarne crame dans les foyers cloisonnés
Gaïa s'enflamme et puis sans bruit te rie au nez

Dédale labyrinthique, mystère antique, que dalle
Dans le ciel, les ailes de la jeunesse se fanent

Les branleurs en costard leur disent mieux y voir
Dans le noir, toutes les Muses restent muettes, veulent y croire
Elles se taisent, obéissent, attirées par une tour d'ivoire
Laissant leur plume dans l'encrier, content une autre histoire

Et la jeunesse se ramasse

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MessagePosté le: Lun 30 Avr 2012, 9:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hop, hop, pitite nouvelle sur les amours adolescents (ouais j'suis un brin fleur bleue...)

[
b]Facéties Enfantines[/b]


Nous arrivons devant le Centre d’Elevage de la Jeunesse du Taulier, ou si tu préfères le CEJT, rue Royale, près de la Citadelle de Lille. Ma mère m’embrasse en me faisant tout un tas de recommandations sur l’importance de bien écouter mes professeurs et de ne pas poser de questions, même si un point me semble obscur, pas de questions. De toute façon, je ne vois pas bien quelle question je pourrai avoir envie de poser. Ma mère ne s’en rend pas forcément compte, esclave de son boulot de fonctionnaire, mais moi j’ai bien compris que tout est faussé, tout est truqué. En histoire, nous apprenons avec quel courage et quelle intelligence le Taulier a conquis la moitié du monde, en français, nous n’étudions qu’un seul bouquin, Le Taulier : Sa vie, son œuvre, en mathématiques, on nous enseigne le théorème du Taulier. Dans les autres matières, on nous apprend à aimer notre dirigeant, à le servir le mieux possible. Alors que je traverse l’impeccable cours en macadam noir du CEJT, je sens la morsure du froid hivernal qui vient me chatouiller les chevilles. La neige se met à tomber. Mais pas cette belle neige qui vient décorer d’une douce robe blanche les trottoirs des villes, non, il tombe de cette neige typiquement lilloise qui se contente de vous fouetter le visage, de s’accrocher à vos fringues et de disparaitre en vous humidifiant jusqu’aux os. Foutus uniformes, j’ai horreur de me mettre en tailleur. Mais c’est la tenue réglementaire et il ne me viendrait pas à l’idée de déroger à la règle. Alors j’enfile ce foutu tailleur chaque fois que je me rends en cours, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, comme dirait l’autre. Au CEJT, on nous apprend aussi à reconnaitre et à haïr ses ennemis, les Capitalistes et les Révolutionnaires. Les cours de Haine Ordinaire sont dispensés par le professeur James Nohname et c’est avec lui que je commence cette journée du mardi 31 janvier. Je m’installe comme à mon habitude d’élève modèle au premier rang. J’écoute le sieur Nohname nous déblatérer un tas de foutaises mêlé d’inepties et une seule pensée m’occupe l’esprit. Elle se trouve à des lieux des idéaux assez douteux du Taulier quant à la cupidité du Juif ou aux tendances cleptomanes des mecs du Continent d’en Face. Je suis bien loin de ces considérations. Pour être honnête, je m’en cogne les ovaires. J’aurais pu avoir le temps de m’apitoyer sur le sort tout à fait injuste des opprimés de ce monde partant à la dérive mais je n’ai pas le temps, bien trop occupée que je suis à m’imaginer toutes les saloperies que je pourrai faire au fond d’un pajot avec monsieur Nohname. La quarantaine bien sonnée, des cheveux en brosse gris poivre, une carrure en V et une barbe de trois jours accompagné d’un sourire en coin, un tantinet moqueur. Mais ce qui m’attire chez lui, c’est surtout cette tristesse dans le regard, contrastant magnifiquement avec le sourire sus-décrit. Je me suspends à ses lèvres et m’imagine les embrasser, les lécher, les mordiller pour finir par franchement les croquer. Oui, de manière très dassinienne mais en plus pervers, je le veux et je l’aurai.

La journée passe. Ni vite, ni lentement, elle se contente de continuer sa course, sans se lasser. Moi, en revanche, je finie par sérieusement m’emmerder. J’ai à peine quinze ans et déjà prisonnière d’une routine scolaire qui m’empêche de faire autre chose. Faire quoi, je n’en sais absolument rien, mais certainement autre chose que ça. En dehors des cours, les seuls plaisirs que j’ai sont charnels. Ca peut paraitre choquant mais j’ai perdue ma fleur très tôt, arrachée avant éclosion par un loup qui s’avérait être mon enfoiré de paternel. Ma mère s’est un jour décidée à lui carrer un pruneau dans la tronche quand j’avais dix ans. Elle en aura mis du temps pour réagir cette truie. Je ne me plains pas cela dit. C’était juste pour que les choses soient bien clairs dans ton esprit. Et puis, finalement ça ne m’a pas tant traumatisée que ça…Enfin je ne crois pas. C’est p’tet à lié à mon appétit sexuel aussi précoce que vorace mais sans plus. Et puis, j’en doute un peu aussi, puisque ma copine Cindy à un papa adorable qui ne lui a jamais fait ce genre de plan. C’est juste une salope, elle est née comme ça. Alors, il en est peut être de même pour moi, peut être que mon violeur de père n’est qu’une malencontreuse coïncidence, va savoir. Quand les cours se terminent en fin d’après-midi, je suis supposée remonter jusqu’à la gare où je retrouve ma mère. Cette fois, il en sera un poil différent. Au lieu de sortir de l’établissement, je vais dans les toilettes des filles, me met un peu de rouge à lèvre, du parfum et je me pince les joues pour faire apparaitre quelques vraies larmes dans mes yeux secs. Ensuite, je fonce au bureau de monsieur Nohname et entre timidement, le regard fixé un temps sur mes chaussures, le temps que je lui ponde un bobard finement élaboré, comme quoi ma mère m’avait oublié et que je ne pouvais pas rentrer à pieds chez moi sous risque de me faire agresser. J’assène le coup de grâce en relevant ma frimousse finement grimée pour lui demander s’il voulait bien être assez gentil pour me raccompagner chez moi. Evidemment il accepte. Il est faible et me désire. C’est que je suis plutôt bien foutue pour mon âge et on me donne plus souvent dix-huit ans que quinze. Je sais comment faire perdre les pédales à ce genre de vieux beauf’ en mal de sensations fortes. Une fois que tout l’afflux sanguin a été réquisitionné pour alimenter leur engin, il ne leur reste plus une goutte pour irriguer leur cervelle d’animal en rut. Nous partons donc ensemble, et il m’emmène en balade dans sa caisse pourrie de prof mal rémunéré. Dans la radio, un enregistrement pirate de Chuck Berry. Je lui indique la route, j’habite dans le quartier de Fives. Nous passons devant la gare et devant l’ancien Zénith en ruine, puis nous passons sous un pont. Là, je lui demande de s’arrêter, prétextant un mal soudain dans le poitrail. Il s’arrête sur le trottoir, envoie chier un mendiant de trois ou quatre ans, avec un seul chicot dans la mâchoire, et se tourne vers moi. Je tombe aussitôt le haut et lui expose mon double détail, aussi ferme que proéminant, juvénile et accueillant, en le suppliant de bien vouloir poser son oreille, pour voir s’il n’y avait rien d’anormal au niveau du palpitant. Il balbutie, hésite, ne sais que faire ou que dire. Non mais quel con. Il a de la chance d’être canon. Je le supplie un peu plus et il se décide enfin à avancer la tête, très timidement, vers le battement de mon cœur. Avant qu’il n’arrive en fin de course, je l’attire entre mes seins. Il se débat au début mais je force à peine et il se laisse enfouir en mon giron, puis, et cette fois sans se faire prier, dégrafe mon soutien gorge et me tète plus goulument qu’un nouveau né. Je te passerais les détails des festivités. C’est une soirée privée après tout.

Nous arrivons devant le Centre d’Elevage de la Jeunesse du Taulier, ou si tu préfères le CEJT, rue Royale, près de la Citadelle de Lille. Ma mère m’embrasse en me faisant tout un tas de recommandations sur tu sais quoi, et si tu ne te souviens plus, relis les premières lignes de cette drôle d’histoire. Aujourd’hui je n’aurais pas cours avec monsieur Nohname. Plus personne n’aura plus jamais cours avec monsieur Nohname d’ailleurs. Ne me voyant pas au rendez-vous, ma mère a immédiatement appelé le CEJT et la Police du Taulier. Pendant que le beau professeur déchu était occupé à me combler oralement, la carafe bien vissée entre mes cuisses douces et musclées, j’ai envoyé un texto à ma mère lui signalant que j’étais retenue par mon prof et lui ai indiqué notre position (géographique). Les flics ont déboulés juste après le final et l’ont trouvé le pantalon encore baissé. J’ai fondu en larmes, pris un air paniqué et raconté qu’il m’avait enlevé pour me violer. C’était il y a trois mois environ (j’ai eu droit à des jours de congé pour me remettre de mon traumatisme). Quant à Nohname, il a été envoyé à l’asile du professeur Leary. Autant dire que personne ne le reverra jamais.

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Dernière édition par Chakal D. Bibi le Dim 13 Mai 2012, 4:19 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Dim 13 Mai 2012, 1:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Histoire dégueu!!!! Dans ma tête c'était pas du tout ça l'idée :p enfin c'était à la sauce "usd" et pas à la sauce "je suis un gros taré nommé chakal" Ahah !

Globalement c'est bien, mais sale !
Faudrait vraiment te contraindre à une histoire mignonette pour voir ce que tu es capable de faire ;p

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MessagePosté le: Lun 14 Mai 2012, 11:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ouais, c'est vrai que c'est sale... Mais bon, c'est une histoire comme une autre :p

J'viens de terminer une p'tite nouvelle, qui pourrait se suffire à elle même mais que je compte utiliser comme intro pour une nouvelle "Road Novel", une fois que j'aurais terminé Billy Boy Very Happy


Le Valet de Pique


Je me réveil en sursaut après m'être viandé la tronche au pied du pageot. Mes glozzes s'ouvrent difficilement, aveuglés par les rayons pourtant un brin pâlot d'un soleil qui s'éveille dans un ciel au gris douteux, couvert par des masses de nuages qui annonçaient un foutu putain de mauvais temps. C’est important de mettre des intempéries dans ce genre d’histoire, ça créé un climat, une ambiance. Je tâtonne autour de moi, à la recherche d'un futal ou d'un linge quelconque susceptible de couvrir ma nudité. C'est que je suis plutôt du genre pudique. Ne trouvant rien à porté de main, je saisis les draps autrefois blancs mais sens une certaine résistance. La curiosité me titillant suffisamment, je me dresse sur mes deux guitares pour découvrir, non sans une certaine stupéfaction, les formes avantageuses d'une radasse probablement sans importance, puisque je ne me souviens, ni de sa provenance, ni même de son identité. Je jette un œil par la fenêtre de ma chambre sur la pourriture et la morosité de la tristement fameuse cuisine de l’enfer. Depuis tout gosse, quand je traînais les rues du Bronx, je me disais qu'un jour, j'aurais moi aussi un bel appart' avec une vue imprenable sur le pont et la rivière, quelque part dans Brooklyn. New York est aussi unique que magnifique quand tu la connais sous son meilleur profil. Mais j’ai atterri à Hell’s Kitchen. Tu te retrouves parfois à devoir faire avec le peu que tu as. Je me dirige ensuite vers la salle de bain et me délecte de l'eau glacée, rafraîchissant mon corps suintant le bourbon de mauvaise qualité ingéré en trop grande quantité, et les restes de sécrétions corporelles que la petite allongée dans mon lit m'a laissé en souvenir sur mes parties plus qu'intimes. Une fois la tronche rafraîchie, j'essaye de me remettre le rassoudok en place et de reconstituer le puzzle de la soirée passée. Pas facile. Je sors de la douche et, après avoir enfilé une chemise à peu près propre et un vieux jean troué, je m'installe dans le salon, assis en tailleur, et installe un Coltrane sur mon électrophone déglingué. Tandis que le saxophoniste se lance dans la quatrième partie de son amour suprême, j'entreprends de confectionner un thé roulé. Une fois le thé allumé, je me laisse tomber en arrière mais me cogne le dos sur une bouteille de rhum à peine entamée. J'en prends une longue gorgée. Si je suis assis par terre, devant mon électrophone, c'est parce qu'il n'y a aucune pièce de mobilier dans l’appartement. Un lit dans la chambre, une table dans la cuisine, un tourne-disque dans le salon. Et c'est à peu près tout. Enfin, j'ai quand même un frigo aussi, contenant un pot de moutarde, les restes d'un repas chinois proprement immonde et un pack de bières, probablement frelatée. Je finis par me rendormir sur la moquette crasseuse du salon après avoir fini le thé et une bonne partie du rhum. Je suis réveillé par le claquement de la porte d'entrée et, encore dans le gaz, constate que la donzelle s'est fait la belle. Comment lui en vouloir ? Quand tu te réveil dans un dépotoir pareil, la seule chose sensée à faire est de décarrer le plus vite possible. Aujourd'hui, comme chaque jour, je n'ai rien à faire. Vers midi, je décide de me remuer le cul, d’ignorer la neige qui ne tarderait sans doute plus à nous dégueuler dessus, et d'aller me promener à Central Park. J'enfile une veste de cuir noir et usé, mon vieux chapeau élimé et assorti. Je ne suis pas vraiment du genre frileux mais je m’enroule quand même une écharpe bleue et blanche autour du coup. Je glisse dans ma ceinture mon fidèle colt griffé et sors de chez moi, après avoir pris soin de fourrer dans ma besace le rhum et un sachet de thé. Ensuite, j'attrape la ligne rouge du métro, direction Amsterdam Avenue. De là, je n'ai que quelques blocs à traverser pour rejoindre une entrée du parc. Je fonce au centre de celui-ci et vais me poser quelque part non loin d'Alice et de ses amis du pays des Merveilles. Central Park est l'endroit idéal à New York pour cuver son trop plein de tout et de rien, caressé par le soleil conciliant de mai. Sauf que nous sommes en mars et que ça caille. Installé tranquillou tranquille dans une des nombreuses pelouses, j'observe la vie passer. Les mamans promenant leur petit (comme si c’était un temps à ça), les amants se baladant main dans la main ou bras dessus et un peu saoul de sentiments que je ne comprendrais sans doute jamais. Moi, ça a surtout tendance à m'filer la gerbe mais si ça leur réussi, alors grand bien leur fasse. Ne te méprends pas, je ne suis pas en train de me plaindre ou de geindre sur l'absence totale et absolue d'émotions en moi, simplement, je ne le comprends pas et n'en voit pas l'intérêt. Je suis plutôt du genre qui se suffit à lui même, et c'est déjà pas mal. Certes, il me prends parfois le besoin, comme la nuit passée, de sentir une présence, de fusionner sur un plan charnel avec une donzelle qui aura un je ne sais quoi de plus, mais en aucun cas je ne suis enclin à essayer tant bien que mal de bâtir une relation qui, statistiquement, a plus de chances de voler en morceaux que de donner une monument à classer au patrimoine national. Je suis trop vieux pour ce genre de connerie, de toute façon. Je me lève pour aller acheter un ersatz de café, pisse noirâtre sans plus de saveur qu'un boulgour aux légumes. Je décide de remonter un peu le parc vers le nord et d'aller déguster ce breuvage infâme, sans doute plus mortel que bons nombres d'accidents de bagnole ou de disputes conjugales, du côté des bois rocheux. Un chouette petit coin à l'ombre des arbres et du monde avec une vue imprenable sur les hauts buildings de Wall Street, quartier d'affaire transformé en prison de haute sécurité pour déglingués en tout genre. Un cave dans un vieil imper' de tweed bouffé par les mites et d'un violet criant absolument vulgaire se radine vers moi. Je le connais. Il s'assoit à mes côtés et me bave sa requête dans les étagères sans même ponctuer un brin la chose.

« Salut Jimmy j'ai paumé un truc j'aurai bien besoin d'un petit coup de main »
« Désolé, vieux. J'ai arrêté de récupérer les merdes des autres. »

Il insiste et persiste encore un peu avant que je ne le prie le plus poliment du monde de partir céans se faire siphonner les fesses ailleurs. Je transvase le contenue de la bouteille de rhum dans le gobelet de café et m’allume une cancerette que je fume sans anxiété aucune, lentement. Je sens la gueule de bois qui fout le camp. Vers 14 heures, je décide d'aller me réchauffer les arpions et me rafraichir le gosier dans un bar. Je sors du parc au niveau de la 103e et marche vers Broadway. Là, je remonte l'avenue jusqu'à la 105e et vais poser mes miches au Smoke, un bar jazzy que j'affectionne particulièrement. Je m'installe à une table, dans un de ces confortables fauteuils en velours rouge et commande un bourb...Tiens, j'vais changer un peu et prendre un rhum ambré. Un cave en costard noir, chemise blanche et lunettes à verre fumé, mastiquant un cure dent et laissant apparaître une dent en or s'installe dans le fauteuil en face du mien, sans même me demander avant si, par le plus grand des hasards, ça ne m'emmerdait pas de partager mon spleen avec sa face de con. Putain d'enfoiré de cliché. Pas besoin d'avoir un flair très développé pour deviner que cet espèce d'oiseau allait m'attirer toute une chierie d'ennuis. Il s'octroie deux minutes pour me dévisager et me balance son sourire de putain de carnassier à la con. Il s'allume un barreau de chaise qu'il se cale entre les crocs. Il croit impressionner qui comme ça ? Je résiste difficilement à l'envie de lui écraser mon verre dans le citron mais je me contrôle...Je ne sais pas si c'est le thé-roulé de ce matin qui fait encore effet et me permet de ne pas péter les plombs mais, très franchement et au moins aussi étrangement, je suis tout de même un brin intriguer alors je le laisse faire son petit tour de manège et j'attends d'entendre ce qu'il a à baver avant de prendre une décision ferme et définitive quant au futur état de santé de mon cliché ambulant et enfumant.

« Monsieur Jazz, nous avons perdu quelque chose et aurions besoin de vos...talents, pour remettre la main dessus. »
« Désolé, vieux. J'ai arrêté de récupérer les merdes des autres. »

Ce « nous » me confirme ce que toi et moi savions déjà, ce con-là roule avec la Mafia. Pourquoi aurait-elle besoin de moi pour ce genre de boulot ? Elle n'a pas assez de guignols à disposition dans ses tentacules ?

« Nous avons déjà fait appel à vos services par le passé et avons toujours été très satisfait de votre travail. »

Je me souviens, ouais, à Cincinnati. Putain d'enfoiré, tu peux l'être, satisfait, vu la foutue chierie que ça été. J'ai bien failli y laisser la peau. Enfin, façon de parler. Je devais récupérer une breloque appartenant à ce gros taré de Joe le Cabot, chef tout puissant de la Cosa Nostre. Un boulot qui m'aura fait voyager puisque je me suis d'abord retrouvé à enquêter en Europe, dans le duché de Varsovie. Finalement, le mec que je devais retrouver m'a senti venir et s'est fait la belle avant que je ne puisse lui mettre la patte dessus. J'ai fini par tracer sa piste une dizaine de jours plus tard dans un rade de Cincinnati, au sud de l'Ohio. Mais je m'égare. Mon interlocuteur ne m'a pas toujours pas donné son nom et quand je le lui demande, cet empaffé me rétorque que cela n'a pas d'importance. J'ai horreur de ces mafieux qui te parlent comme s'ils vivaient dans un putain de film noir. Si le sieur ci-présent a pu m'intriguer à un moment donné de notre conversation, je t'avouerais que j'ai maintenant la gâchette qui frétille. Je lui allongerais bien un pruneau entre les glozzes. La serveuse radine enfin son cul avec mon verre de rhum et prends la commande de mon nouveau pote qui se contentera d’un verre d’eau. Lopette. Je lui fais signe qu’elle peut me ramener un deuxième verre. Je vide le mien cul sec et regarde l’autre taré dans les yeux. Je lui demande la nature exacte de ce qu’ils ont perdu.

« Une fille. Elle se nomme Eileen. Si vous acceptez le job, et je suis sur que vous le ferez, vous vous engagerez à la retrouver, la récupérer et l’emmener dans les plus brefs délais à cette adresse. »

Il tire d’une poche de sa veste un papier blanc plié en deux et le fait glisser sur la table en verre. Je déplie son bordel et sourcille en voyant l’adresse, West Lime Street, Inglewood, Los Angeles.

« Alors il faudrait que je me tape un voyage que je m’étais juré de ne plus refaire simplement pour ramener une radasse à son mac ? »
« C’est un petit peu plus compliqué que ça monsieur Jazz…Voyez-vous, cette demoiselle est au courant de certaines choses et il serait fort préjudiciable qu’elle raconte ces choses à des oreilles mal intentionnées. »
« Les flics ? »

Il ne répond pas à la question, se contente de tremper ses lèvres dans le verre d’eau que la serveuse vient de lui poser sous le museau.

« Pourquoi moi ? Vous n’avez pas assez de pequenots pendus à vos grolles pour s’occuper de ce genre de boulot ? »
« Bien sur que si, mais il nous faut ici un professionnel, quelqu’un qui connait cette route comme sa poche. »
« Je vois… »

En réalité, j’y vois comme dans le cul d’une chèvre. Pourquoi la Mafia s’emmerderait-elle à payer un cave comme moi pour se farcir un job qu’un singe beurré pourrait torcher ? Mon interlocuteur fourre à nouveau ses pognes dans les poches de sa veste et sort de l’intérieure gauche une enveloppe grise qu’il fait aussi glisser sur la table. Je me carre une cancerette dans le gosier et l’allume dans un craquement d’allumette. J’ouvre l’enveloppe et y distingue plusieurs liasses de billets.

« Il y a là cinquante mille dollars en petites coupures variées. De quoi apprécier pleinement sa retraite monsieur Jazz. »

Je recrache lentement une colonne de fumée opaque et me gratte, avec plus de vivacité, le semblant de barbe hirsute qui me couvrait la trogne. Ca faisait un bail que je n’avais pas vu autant d’argent d’un coup. Depuis que j’ai pris ma retraite, je ne peux pas dire que ce soit la joie financièrement. Le peu de blé que j’avais de côté a fini dans les caisses des bars et des bordels de New York, une petite allonge ne pourrait pas me faire de mal. Et puis, pour un tel voyage, il me faudra une Cadillac, ce qui veut dire que ce sera l’occasion d’aller rendre visite à ce bon vieux John Lee, dit « Le Crochet », à Chicago. C’est le seul cave que je connaisse à travers ce foutu pays capable de me dégotter la bonne bagnole. Je cogite encore deux minutes, écrase ma clope, siffle mon rhum ambré (par ailleurs peu appréciable, le changement n’est pas toujours une bonne chose) et me lève en empochant l’adresse et l’argent. Je me dirige vers le bar, fait signe à la serveuse de me filer une bouteille de son meilleur bourbon. Je salue de loin mon nouvel employeur d’un hochement de chapeau et me fait la belle en lui laissant le soin de régler la note. Je me rends à la station de métro la plus proche, je crois qu’elle est au coin de la 103e. Je vais commencer par rentrer chez moi et me déguster ce bourbon gratuit et de qualité en m’écoutant un vieux blues. Ensuite, j’irai faire un tour dans un rade près de ma tanière que j’affectionne particulièrement et qui est fort susceptible d’abriter un cave capable de me rencarder sur cette Eileen.

J’ai passé le reste de la journée assis contre le mur du salon, près de mon électrophone en savourant blues, thé et bourbon. Je me suis endormi vers dix-neuf heures. Il est maintenant vingt-trois heures et quarante-sept minutes. Il est temps de se mettre au turbin. Je me passe sous la douche, renfile les mêmes fringues et m’envoie une poignée d’antidouleurs dans le cigare que je fais passer avec une des bières frelatées du frigo. Aussitôt les pilules passées, je recrache cette pisse immonde et me rends au Punto, au coin de la 38e rue et de la 9e Avenue. Les nuages dans le ciel se sont finalement rompus et arrosent copieusement New York de leur neige. Les pneus crissent, les trottoirs sont trempés et les clodos se transforment peu à peu en statue de glace. En passant les portes du Punto, j’aurai du me douter que cette nuit allait en être une foutrement surprenante pour moi. Il n’y a aucune musique dans le jukebox, le divertissement étant assuré par une espèce de cinglé connu sous le nom de Baldy Brixton. Cet enfoiré de chauve au crâne plus lustré qu’une barre de strip-tease était occupé à faire son numéro, debout sur le zinc, sa pétoire à la main, haranguant les quelques paumés présents au sujet de la société qui foutait le camp. Quand un poivrot s’mets à faire la morale à d’autres poivrots, tu te tais et tu le laisse causer. Surtout quand le dit-poivrot est armé et passablement cintré. Je me pose au bar et commande une bibine sans lui jeter un regard, pensant réduire ainsi les chances qu’il s’intéresse à moi. C’est raté.

« Héhé, mais si c’est pas cet enfoiré de Jimmy Jazz ! Qu’est ce que tu fous dans ma ville petite raclure ? J’croyais t’avoir interdit de refoutre les pieds ici ! »

Putain de condé. Il m’avait épinglé y’a quelques années de ça. A l’époque, je rentrais tout juste de Los Angeles et le voyage avait été quelque peu…Animé. Pour te la faire courte, j’ai été forcé de descendre trois caves, des bouseux, dans une rixe de bar du côté de Pasadena, au Nouveau Mexique. J’ai fait l’erreur stupide de laisser les douilles de mon flingue sur place et les condés m’ont identifié sans mal. C’est Baldy qui m’a arrêté à mon arrivée à New York. Mon juif d’avocat avait pu prouver la légitime défense mais je me suis tout de même vu interdire l’accès à la Grande Pomme. Je suis resté malgré tout. C’est ma ville, je ne pouvais me résoudre à la quitter comme ça. Baldy est descendu du bar et s’est approché de moi, sa pétoire à la main. Il est sacrément proche et je suis prêt à bondir de mon tabouret au moindre mouvement brusque de sa part.

« Ca fait déjà bien longtemps que t’aurai du te retrouver à danser au bout d’une corde sale petite merde ! Je n’ai jamais pu prouver quoique ce soit mais je sais tout de toi et de tes putains de tueries à travers le pays. J’vais te dire une bonne chose mon p’tit Jazz… »

Il continue son blabla mais je ne l’écoute plus vraiment. Dans un des box aux banquettes en skaï rouge du plus mauvais goût a surgit un bout de femme en robe bleue nuit, le regard caché par une longue chevelure d’ébène qui lui retombe sur le visage. Elle m’intrigue. Elle s’approche sans bruit dans le dos de Baldy qui est toujours occupé à me cracher ses conneries à la gueule. Il empeste l’alcool, il doit déjà avoir au moins quatre grammes dans chaque œil et il m’est absolument impossible d’anticiper sa prochaine action. Dans le doute, je me dis qu’il serait sans doute plus sage de le désarmer rapidement et de lui faire sauter le citron avec son propre flingue mais, comme s’il avait lu dans mes pensées, il me saisit par le colbac et m’écrase la fiole sur le comptoir, son canon sur ma tempe. A priori, j’suis baisé. Et comme un foutu débutant qui plus est. C’est précisément à cet instant que tout bascule. Alors que Baldy est sur le point de m’exécuter sans autre forme de procès et que je vois ma chienne de vie défiler devant mes yeux, le bruit typique d’une bouteille en verre qu’on éclate sur un crâne chauve retentit dans le bar. Baldy hurle de douleur et relâche son étreinte. J’en profite évidemment pour me dégager rapidement et voit la jeune donzelle en robe bleue nuit, le goulot d’une bouteille cassée à la main, partir dans un fou rire et se mettre à lacérer le dos du flic, écroulé sur le comptoir. Il gueule de plus belle, lâchant même son flingue tant il en chie actuellement. Pas un petit doigt ne remue dans le rade, tous les clients sont debout sur leurs guitares, parfaitement immobile, pétrifié de terreur et de stupéfaction. L’ami Baldy se releve soudain et balance une torgnole bien sentie à sa tortionnaire, la gratifiant d’un joli cocard. Le genre de torgnole qui en calmerait plus d’un. Mais la petite éclate de rire et se jette toutes griffes dehors sur Baldy. A califourchon sur ce connard réactionnaire, elle lui lacère le visage à coups d’ongles, puis se saisit de son arme de service et lui plaque le canon sous la mâchoire.

« Attends ! Arrête ! J’ai des gosses ! Déconne pas ! »

Mais toutes supplications sont purement inutiles et la donzelle lui fait péter la cafetière sans sommation. Le patron du bar dégaine le téléphone et compose le 911. Il est grand temps de mettre les voiles. J’attrape la détraquée en robe courte par le bras, on détale à toute jambe dans la rue et je pique la première tire qui se présente, un vieux cabriolet poussiéreux à la carrosserie trouée par la rouille, et on met les gazes. Je ne pouvais pas retourner dans mon appartement de Hell’s Kitchen, à quelque rues de là, tous les caves présents dans le rade me connaissent et savent où j’habite. Je fais donc cap vers le Village où mon frangin pourrait nous héberger le temps que ça se calme. Du moins, c’était le plan initial. Dans la voiture, elle s’est présentée.

« Je m’appelle Eileen. Tu es le fameux Jimmy Jazz n’est-ce pas ? C’est toi le mec qui a réglé leur compte à une bande de desperados il y a cinq ans à la Nouvelle Orléans ? »

Eileen ?
Sans déconner ?

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MessagePosté le: Lun 28 Mai 2012, 1:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

PALPITANT.

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MessagePosté le: Mar 29 Mai 2012, 3:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

Petite bafouille



Je n’ai jamais été un grand amateur des déclarations d’amour enflammées et déclamées à travers une prose souvent pauvre dans une lettre rédigée à la sauvette sur du papier probablement déjà recyclé. Cela mis à part, j’aime les lettres. Les gens ne s’écrivent plus, c’est une pratique qui s’égare et s’efface à l’instar de la masturbation mutuelle. Les gens ne s’écrivent plus de lettres, ne masturbent plus leur conjoint, ils se décrivent et jouissent de leur personne, directement sur leurs pompes vernies ou usées. Moi je m’emmerde, affalé sur le comptoir d’un rade tellement miteux que j’en viens à me demander s’il a été propre un jour. Le plancher est parfaitement dégueulasse, mes semelles trainent dans dix bons centimètres de misère. Autour de moi, une bande de caves aigris, picolant ici plutôt que chez eux, car même s’ils essayent de se persuader qu’ils sont mieux lotis seuls, ils cherchent tout de même un groupe dans lequel se diluer. Je ne suis pas de ceux-là. Enfin j’espère. Non, j’en suis sur. Je suis bien pire qu’eux. Je ne m’apitoie pas sur mon sort, je préfère m’amuser du leur. A mesure que je bafouille sur ce morceau de papier hygiénique, faute de mieux, une lettre que je n’adresse qu’à moi-même (enfin je crois, j’ai toujours cette impression d’avoir une bande de guignols qui me zieutent par-dessus), j’enquille plusieurs godets d’un alcool infect que je ne me fatigue plus à identifier. Qu’importe qu’il s’agisse de bourbon, de rhum ou d’eau de javel, je ne suis pas d’humeur à l’apprécier. Je ne suis pas dépressif, à peine déprimant, un brin pénible, voir chiant. Mais pas dépressif, ce serait trop facile. L’idée même me file la gerbe. Dans le jukebox à la vitrine éclatée, un vieux quarante-cinq tours rayé crache difficilement les quelques notes d’un blues quelconque et sans saveurs. Je finis par me tirer de ma torpeur et je mets les voiles pour ailleurs, c’est pas que je m’emmerde mais j’ai besoin de prendre l’air. Je me carre une cancerette dans le cigare et me carapate vers nulle part. Les lumières blafardes des réverbères éclairent tant bien que mal ma voie, se foutant pas mal d’en connaitre la finalité, et je les comprends bien. Ils se font pisser dessus à longueur de journées par des clébards ou des clodos beurrés. Le long d’un boulevard dont le nom importe peu je croise une donzelle, blonde, haut perchée sur des talons à l’aiguille meurtrière. Dans sa petite robe noire, modèle catin en rut, elle a tout du cliché de la fatalité. Elle s’arrête sur mon chemin, me demandant du feu. Je reste bouche bée devant la protubérance de ses seins et lui demande s’il est possible de venir se noyer dans sa gorge. La chose ne l’amuse guère, elle me cartonne la tronche avec cinq doigts dont deux ou trois devaient être bagués. Je lui tends l’autre joue, elle n’en veut pas. Je poursuis ma route. Arrivé au bout du boulevard, je tourne dans une petite ruelle au fumet d’urine chaude et de foutre rancis. Je passe devant un couple. Ou plutôt je passe devant un homme adossé à un mur, les yeux clos, appréciant sans doute aucun (oui, je suis un brin médiéval dans mon emphase) la fellation que lui offrait, contre quelques menues monnaies, une tapineuse du coin. Je la connais bien. Du moins je connais son chaleureux entre deux cuisses. J’arrive sur une place dont le nom importe aussi peu que celui du boulevard ou de la ribaude préalablement cités, et vais m’affaler en son centre. Je tombe sur le dos, si j’avais eu le goût de la mise en scène, j’aurais les bras en croix. Mais je ne l’ai pas alors je reste juste là, les yeux plantés dans un ciel sans étoiles, ou du moins elles se cachent, coquettes coquines, derrière d’épais nuages sombres, tout prêts à nous dégueuler l’Atlantique sur l’coin de la trogne. En attendant, rien ne se passe, le temps se casse et moi je stagne sur place. Je fais quoi ? Je n’ai rien à faire. Alors je me relève et me rends dans un rade quelconque. Il est encore pire que le premier. A peine rentrée, tu t’prends une grande bouffée de mélancolie en plein dans les dents et tu te demande à quel moment ces gens ont pu devenir aussi misérables. A peine deux ou trois âmes qui vivent encore à peu près meublent ce triste zinc. Les murs en coq de noix suintent l’échec, la tristesse, le ressenti, la colère, la haine, la peur, l’abandon, le dégeuli d’un cave, au fond du bar, qui écluse son whiskey trop clair pour être de qualité depuis au moins deux douzaine de verres. Le taulier ne semble pas faire grand cas de sa clientèle, se contente de mâchonner un cure-dent sous une barbe hirsute, mal teillée, un brin grisé. Il a le pif rougeaud plongé dans le torche-cul du jour à la recherche de nouvelles fraiches. Il en était à la rubrique nécrologique, un sourire vicelard au coin de lèvres craquelés, paumées sous des yeux aux veines éclatées par des années de picoles ininterrompues. Je commande un bourbon et lui demande de me laisser la bouteille. J’avale un premier verre. Je jette une oreille aux alentours mais pas un bruit, que dalle sinon les cervelles de ces pauvres ères qui battent de l’aile. Douce mélopée, déprimante certes, douce tout de même. Mais pas de musique. Le taulier est retombé dans son journal, j’attrape la bouteille, je me tire en oubliant de payer. Dans la rue, je croise un clodo, il me tend la main, mendiant pour quelques sous. Je m’assois plutôt à côté de lui et on partage mon butin tandis que je l’écoute me chialer son absence de vie dans les étagères. Je n’en ai strictement rien à péter, mais je l’écoute quand même, ça a l’air de lui faire du bien, il a besoin de se soulager. D’ailleurs moi aussi. Je me lève en lui laissant la fin de la bouteille et continue ma route vers un canal qui se trouvait là par un heureux hasard et dans lequel j’évacue un demi-litre des vices divers de cette nuit d’été. Je longe le canal, marche encore un peu et puis m’assois sur un banc, sous le toit accueillant d’un arbre planté connement à cet endroit précis. Je pourrais marcher encore un peu, continuer à griffonner sur mon rouleau de papier les quelques mots qu’il me resterait à expirer. Au lieu de ça, j’allume une autre cancerette, me demandant comment allait se finir cette bafouille. J’en viens même à me demander, par fainéantise ou couardise, que sais-je et je m’en tape pas mal, si la dite-bafouille a bien besoin d’une fin ou si elle ne pourrait pas juste se terminer là.

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Dernière édition par Chakal D. Bibi le Mar 29 Mai 2012, 11:14 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Mar 29 Mai 2012, 9:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'colle ce que j'disais sur la flood:

Chakal: ton dernier texte est bien sympa; mais ... ça fait bizarre de lire quelque chose de "doux". Dans le sens où d'hab ça bouge dans tout les sens toussa...Y'a les grands classiques de ta plume, mais y'a quelque d'encore plus profond? J'sais pas trop comment dire, mais c'est un peu une nouvelle forme agréable à lire et en même temps tu restes bien dans tes bottes ...


Edit;
Et puis même, la sorte de petite intro du début, la mise en abime avec le mec qui écrit et on decouvre un petit moment de son quotidien.
Même la fin, enfin ça donne un effet de transformation de mister chakal x)
J'dirais même que c'mec du texte là est un brin gentil :p

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MessagePosté le: Jeu 31 Mai 2012, 12:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Effectivement, tu as renforcé l'impression de rien et c´est bon sauf que ç'aurait peut-être été mieux de garder le moment où le narrateur se couche sur la place pour la fin et passer directement de la prostituée au deuxième bar, histoire de garder plus d'unité.

Sinon, je trouvais qu'il y avait un truc qui clochait dans ton texte, mais j'ai vraiment eu du mal à mettre le doigt dessus. Au début, je croyais que c'était le fait que le narrrateur s'écrive une lettre à lui-même. Et puis, finalement, je me dis que le problème, c'est plutôt qu'on ne comprend pas pourquoi ce mec s'écrit une lettre. C'est juste pas logique, ça cadre pas avec son personnage.
Désolée si je suis complètement à côté de la plaque mais en fait j'ai l'impression que c'est parce que tu avances masqué. Tu as voulu parler de toi mais pas trop en dire quand même et tu as tenté de faire diversion.
Il me semble que c'est pour cela que le thème de la lettre encadre ton texte (puisque tu en parles au début et à la fin) mais en fait n'en structure ni le cœur ni le corps. Donc ça manque un peu d'unité, de cohésion. Quand j'ai commencé à lire au début je me suis dit que tu parlais de toi mais après cette impression a disparu vraiment comme si tu cherchais à noyer le poisson.
´Fin bref, même si je pense que ce texte a perdu en cohérence (par rapport à tes autres textes), il y a gagné en profondeur et je trouve la fin vraiment très chouette. C'est une très bonne et belle chute.

Et surtout, c'est sympa de lire un texte où tu te livres un peu plus. C'est un exercice casse-gueule et tu t'en sors plutôt bien.
D'ailleurs, si je me souviens bien, à propos d'un autre de tes textes, j'avais dit que tu devrais y mettre plus de toi-même et tu avais dû me répondre que ce ne serait pas intéressant ou que ca ne t'intéressait pas, je sais plus.
En fait, ce que je voulais dire, c'est pas qu'il fallait que tu racontes ta vie, non, mais plutôt que tu te livres plus, que tu dises quelque chose d'important pour toi ou peut-être juste que tu essaies de transmettre quelque chose, genre le monde selon Chakal, la vie à travers ton filtre, 'fin le genre de truc que font les artistes, quoi (j'aimerais bien m'expliquer mieux que ça mais en fait c'est pas hyper clair dans ma tête donc j'ai du mal).
Et dans ce texte, tu y es arrivé, tu es bel et bien parvenu à transmettre quelque chose de plus que ton joyeux cynisme habituel, même si, le cas échéant, ce quelque chose se trouve être du rien. ^^
Ce personnage a vraiment l'air de sentir quelque chose par rapport à ceux des autres textes qui sont toujours très sympas mais assez inhumains.

Bon, encore une fois désolée si j'ai raconté n'importe quoi et si ça ne correspond pas à la réalité. Et c'est pas tout les jours que j'écris une méga-critique, alors faut m'excuser si je suis partie dans mes délires, je dois avoir des bouffées de khâgne qui remontent.
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MessagePosté le: Jeu 31 Mai 2012, 11:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

Waah merci pour cette critique =)

Citation:
Donc ça manque un peu d'unité, de cohésion.


C'est complètement volontaire, j'ai pas cherché à construire un truc, j'ai laissé couler et ça donne ça, le narrateur lui même manquant de cohésion dans son esprit, ça en ressort dans sa lettre. Après c'est p'tet mal dosé ou mal amené ou j'sais pas ^^

Citation:
j'avais dit que tu devrais y mettre plus de toi-même et tu avais dû me répondre que ce ne serait pas intéressant ou que ca ne t'intéressait pas, je sais plus.


Ouaip, m'souviens, c'était dans Billy Boy =) Et donc j'pense que ça ne serait pas intéressant, j'avais compris que tu disais que ce n'était pas pour m'demander d'raconter ma vie, mais j'maintiens que ce ne serait pas bien passionnant.

Après j'sais pas vraiment si là on a un aperçu du monde comme je le vois...Disons que c'est la retranscription d'une nuit passé sur Wédou en solo (j'avais un peu pété les plombs à l'époque et déserté mes potes pour aller m'promener tranquillou tranquille).

Et t'as pas raconté n'importe quoi, j'crois que c'est l'genre de texte que chacun peut interpréter à sa sauce sans s'planter ^^

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