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. La Chronique : A jamais...

 
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Mikazuki
Dramaturge des forums
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Inscrit le: 17 Oct 2007
Messages: 1245

MessagePosté le: Jeu 25 Oct 2012, 2:48 pm    Sujet du message: La Chronique : A jamais... Répondre en citant

"Devenir plus tendre et la nuit voir l'invisible, je verrai
En fouillant les moindres replis de ses silences, j'essaierai
Tous ces petits grains de folie de ses ouragans, j'essuierai
Quitte à perdre un peu de ma vie j'ai tout mon temps, j'attendrai"
- Art Mengo, Embargo




A Le Vieux, amicalement.




De "Dragon Ball" à "Naruto" en passant par "Hikaru no Go", nombre de shônens font de près ou de loin allusion au désir d'immortalité.

Tel Végéta qui a tué pour lui-même tenter échapper à la mort, Orochimaru a, lui aussi, vainement cherché à acquérir le secret de la vie éternelle en s'emparant du corps de ses victimes pour le faire sien. Ainsi les effets du temps étaient stoppés net. Mieux : à chaque migration de son âme, Orochimaru n'avait de cesse de rajeunir. Comme une sorte de mue intégrale, où ce n'est pas la peau qui seule se renouvelait, mais l'organisme tout entier. Le procédé était génial et imparable. En tous points digne d'un homme-serpent.

Pourtant cette remarquable inventivité ne servit à rien. Prisonnier de son sortilège et de ses sombres desseins, Orochimaru fut défait par Sasuke et mourut, connaissant une fin pitoyable pour celui qui se crut ainsi devenir l'égal d'un dieu. Mais, somme toute, cette fin était prévisible. Une certaine conception de la morale l'exigeait : Orochimaru, en cherchant à échapper à la mort, a pêché d'orgueil. Certes, chacun de nous souhaite qu'elle fut la plus tardive possible, mais il est impossible d'échapper à la mort, qui fait partie intégrante de notre existence, que nous le voulions ou non. Pour la simple raison qu'elle en marque ni plus ni moins que l’extrémité. Aussi est-il vain de songer à arrêter de manière définitive le cours du temps, pour peu que nous le considérions de manière linéaire. Le combat des Orochimaru, des Freezer, des Aizen est vain - nous allons voir pourquoi.

Arrêter le temps, disais-je. Mais arrêter quoi précisément ? Est-il bien raisonnable de rêver d'arrêter le temps de la même manière que l'on retiendrait une corde des deux mains, suspendue à une poulie de l'autre côté de laquelle pendrait un poids ? Arrêter le temps, comme l'on bloquerait du doigt le mouvement des aiguilles d'une horloge ? Cela me paraît bien difficile, et cela sera certainement votre opinion à vous aussi.

Probablement parce que le temps n'est ni une corde, ni une aiguille, et ne peut être assimilé à tout autre objet d'une constitution physique particulière. Nous ne sommes d'ailleurs même pas sûrs que le temps soit réellement un objet. Peut-être est-il tout simplement une idée. En effet, nous disons que le temps passe, que nous n'avons pas le temps, mais en réalité nous ne faisons jamais réellement l'expérience du temps présent, invisible, inodore, impalpable. Présent qui ne se manifeste qu'une durée infiniment courte, disparaissant sitôt apparu. En fait, il semblerait que ce n'est jamais le temps que l'on observe, mais uniquement ses effets. On mesure le nombre d'années qui passent en regardant le nourrisson devenir un enfant et l'enfant devenir un homme, mais qui pourrait prétendre avoir vu, senti le temps et rien que le temps ? Personne, absolument personne. Fameux paradoxe !

Dès lors, il semble bien vain de lutter contre ce qui n'apparaît et ne se manifeste jamais. De s'opposer à cette implacable loi de la nature, de résister à ce fleuve, s'il en est, noyant peu à peu les meilleurs moments de notre existence. Mais, bien que nous n'ayons de cesse de le maudire, remarquons que l'être humain est incapable de composer sans le temps, et que le temps semble bien inséparable de l'idée même de vie.

Car, au milieu de cette énigme, il semblerait donc que l'une des conséquences premières du temps soit le mouvement ou, si vous voulez, l'évolution de n'importe quel système physique existant. Mouvement de systèmes mobiles, mouvement de points, ou de particules, c'est selon. Or, en mécanique classique, l'idée de mouvement est indissociable d'une chronologie (l'existence d'une horloge est même directement incluse dans la définition d'un référentiel galiléen, pour les connaisseurs de physique qui me lisent). Aussi si l'on arrête, ou supprime, le temps physique, c'est tout bonnement le mouvement de chaque atome, de chaque électron errant à la surface de l'Univers que l'on stoppe brutalement, comme une vidéo que l'on mettrait en pause - pour l'éternité. Le vent n'existerait plus, les vagues de la mer se figeraient, les gouttes de pluie tombant du ciel cesseraient brusquement leur chute pour rester suspendues en l'air, la température tomberait au voisinage du zéro absolu, et nous humains, resterions nous aussi à jamais immobiles. Pour peu que nous demeurions conscients - sans quoi le problème de l'éternité n'aurait plus beaucoup d'intérêt - ne serait-ce pas un véritable cauchemar ?

Au temps physique, on peut alors opposer un temps dit psychologique, c'est-à-dire basé sur notre propre expérience du temps qui passe, de notre ressenti face à la mesure. C'est en quelque sorte le passage de la réalité objective et mesurée, vers un domaine bien plus subjectif, où il semblerait bien que se trouve parfois la cause de notre souffrance et de notre mal-être.

Ce n'est pas un hasard si Robinson Crusoé, à peine naufragé sur son île, éprouve le besoin d'établir un calendrier en gravant des encoches sur un tronc d'arbre. Comme indiqué plus haut, cette attitude n'est que le reflet de notre incapacité à nous affranchir du temps. Nous n'avons de cesse d'anticiper, toujours. Nos angoisses, nos inquiétudes sont elles-mêmes le fruit d'une projection dans un avenir plus ou moins proche, lorsque nos joies les plus authentiques sont celles qui parviennent à se détacher pleinement de l'idée du temps : c'est rire entre amis, c'est écouter de la bonne musique, c'est prendre plaisir dans l'activité que l'on réalise à cet instant précis.

Mais là encore, difficile d'abolir le temps psychologique, tant il est lié à la notion même de conscience de soi, qui implique elle-même l'idée de ressenti du moment présent - l'une des rares choses que nous ne puissions guère faire serait de passer outre cette idée et vivre maintenant.

Au-delà de cet aspect chronologique, il faut aussi considérer l'impression de précarité s'imposant à notre esprit devant l'immensité d'un monde qui nous dépasse et sur lequel nous n'avons pas de prise. Libres prisonniers d'un système et d'un carcan de règles, nous nous rendons à l'évidence que notre existence - qui peut d'ailleurs s'interrompre à n'importe quel moment - est trop courte pour satisfaire la foule de nos désirs, que bientôt notre jeunesse s'évanouira, et que le temps au cours duquel nous avons commis des erreurs ne nous sera jamais restitué.

Impatients et inconstants, nous voulons alors nous soustraire à notre destin, à tout prix : tel Orochimaru face à Sandaime, nous voulons de la connaissance, de la puissance, et surtout, nous ne voulons pas disparaître, malades que nous sommes du temps psychologique. Mais que peut l'être humain contre cela ? N'y a-t-il aucun moyen de passer outre les barrières temporelles, d'approcher et de faire l'expérience de l'éternel, de l'immortalité, sans se fourvoyer soi-même comme Orochimaru ou Kakuzu ? C'est ce que nous verrons la prochaine fois. En attendant : carpe diem...

_______________________________________________________________________

[Edit] Je rajoute un lien fort intéressant vers ce que la science dit de l'immortalité, de par le fondateur du projet SENS, Aubrey de Grey.
- Le projet SENS
- Aubrey de Grey


Dernière édition par Mikazuki le Jeu 25 Oct 2012, 7:25 pm; édité 1 fois
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ropib
Genin


Inscrit le: 13 Aoû 2012
Messages: 436

MessagePosté le: Jeu 25 Oct 2012, 3:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Avec ces personnages qui incarnent la recherche de puissance et qui expriment cette peur de la mort il me semble important de parler de la notion de génération, et notamment 2 problèmes de gravité différentes qu'elle implique. Il y a évidemment le simple fait de laisser le monde à d'autres, on retrouve cette angoisse au moment de devoir s'endormir, surtout quand on sait/entend que d'autres continuent de veiller ; cette angoisse est plus ou moins bien prise en charge en grandissant mais elle est très présente chez les enfants en bas âge.
Le deuxième problème est plus profond, c'est la décadence qui peut même amener à l'apocalypse. Ces deux notions ont traversé toute l'histoire avec gravité alors qu'on peut douter qu'elles représentent une réalité. Il s'agit en effet plus couramment (pour ne pas dire toujours) de l'expression d'une angoisse existentielle au moment de passer ce relais nécessaire, lorsqu'on se rend compte que non seulement la génération qui est amenée à nous succéder non seulement ne défend pas notre camp dans nos affrontements contre l'altérité au moment de l'exercice de notre pouvoir, mais qu'en plus elle abandonne le champs de bataille. Pour les personnages suffisamment développés psychologiquement c'est une ultime remise en question de leur existence, car ils intériorisent la reconnaissance par une auto-identification à un champs de représentations et de motivations, une communauté et une altérité. Disparition de l'altérité, contamination de la communauté, abandon des espaces même de négociation des valeurs (il n'est même plus question de ne pas être en accord) apparaissent alors comme une perte d'une identité totalement exogène.

Dans Naruto ce deuxième problème posé par la nécessité de la génération est présent bien que pas toujours très explicite. Si Naruto, le héros, et Obito proposent bien une rupture générationnelle "convaincante" (Sasuke ne se projetant, pour l'instant, que dans une tentative de reproduction de rapports de force déjà disparus, dans le respect d'un contrat d'héritage mort avec le clan, à la recherche d'un antagonisme improbable), certains en refusent la prise de conscience (Gai, dans une stratégie de conservation d'une certaine naïveté pour mimer la juvénilité), d'autres semblent résignés (comme Kakashi, qui semble déjà absent de tout enjeu et presque mort, refusant même de devenir Hokage). Danzo, Orochimaru semblent bien être dans cette perspective inversement aux Hokage historiques (dont Danzo ne fait pas partie et ce qui n'est pas le cas de tous les autres kage) qui semblent tous avoir briller par leur capacité à transmettre le pouvoir.
Il reste que je n'arrive à avoir aucune lecture de la position de Madara : résigné, persistant, disruptif, viril (dans une posture de domination de l'altérité), mythomane... A ma connaissance il est matériellement en dehors de la génération, sans descendance ni ascendance, il n'aurait eu qu'un frère. Cependant si on apprenait bientôt qu'il aurait eu une descendance ça finirait de me rendre perplexe s'il n'agissait pas comme un ogre en s'en nourrissant.
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Slain
Étudiant à l'académie


Inscrit le: 08 Mai 2010
Messages: 101

MessagePosté le: Jeu 25 Oct 2012, 9:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La réflexion est très intéressante bien que le rapprochement avec Naruto n'est pas très développé (en même temps le sujet est très précis, c'est surtout la réflexion qui s'est développée).

Au sens physique du terme le temps représente une dimension dans laquelle nous ne savons pas voyager. L'immortalité est un rêve comme celui de voler l'était (voyage spatiale par contre).
Autrefois le temps et l'espace étaient considérés comme un entourage. Einstein a révolutionné ces idées en 1905 avec la relativité restreinte et générale, qui décrivent la mécanique Galiléenne et Newtonienne pour des objets ayant des vitesses comparables à celle de la lumière (toute la beauté de cette théorie est que pour des objets ayant des vitesses négligeables devant la vitesse de la lumière, la théorie colle avec celle Newton, en gros le travail de Newton est une approximation). Bref tout ça pour dire qu'aujourd'hui le temps et l'espace sont des objets physiques. Chaque objet à son propre temps (le temps propre), ainsi la notion d'instantanéité devient absurde lorsque l'on se place deux référentiels différents.
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Perlimpimpin
Aspirant genin


Inscrit le: 11 Oct 2012
Messages: 205
Localisation: Là où mon esprit me transporte

MessagePosté le: Ven 26 Oct 2012, 4:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mikazuki

Je ne suis pas capable de disgresser avec toi sur le thème de temps physique etc... J'avoue même ne pas avoir tout compris...

Le présent n'est qu'un instant éphémère qui disparait sitôt que l'on en a conscience, il devient alors du domaine du passé...

Marqué, identifié, numéroté le temps, c'est se positionner dans l'histoire et se justifier dans l'appartenance à une époque, "une" histoire, à la manière de robinson...

L' éternité , c'est s'inscrire dans l' Histoire, à travers ses actes, ses croyances, sa philosophie, sa politique, ses écrits, ses découvertes, ses inventions... Ste Blandine, Voltaire, Rousseau, Molière, Newton, Bell, Pascale, Einstein, Pierre et Marie Curie, Marx, Hengel, Ford, Bob Dylan, James Brown, Neil Armstrong...
Tous ceux là et biens d'autres seront éternelles...

L'immortalité, ce n'est pas arréter le temps, mais survivre au delà du temps imparti initialement...Oroshimaru ne cherche pas à arréter le temps, mais à s'octroyer plus de temps, donc à prolonger sa vie et ainsi acquérir plus de techniques qu' elles proviennent de temps ancien ou mises aux goûts du jour par la nouvelle Génération...
Il me semble qu'Oroshimaru ne veut en aucun cas être hors du temps, mais à l'inverse faire partie de "ce" temps...


Je ne suis pas tenu par l'impartialité ou l'objectivité dans mes propos donc je me suis permis d'extrapoler...

Au final, je n'ai peut-être pas appréhendé le sujet de la bonne manière...

_________________
Celui qui sait tout??? Moi aussi j'aimerai le rencontrer!!!
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tatabeuh
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Inscrit le: 19 Déc 2011
Messages: 4

MessagePosté le: Dim 28 Oct 2012, 4:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

j'avais ecrit sa dans les commentaires sur le site mais je pense qu'il as plus de chance d etre lut ici donc :

très bonne analyse mais le (long) passage sur le temps rime a ...rien ! car , oui, le temps n'est pas palpable tout simplement il n'est pas la ! le temps comme on en entend parler dans des théories hasardeuses ou dans des films n'existe pas ! c'est juste un enchainement de causes a effet qui nous fait penser que le temps existe ! on as créer un système sur 60 secondes 60 minutes et 24 heures pour calculer l'espace de la nuit et du jours, par besoin d'organisation, ce n'est en aucun cas une loi de la nature ! notre temps est également calculer sur le déplacement de la terre par rapport au soleil (jours,années) et de la lune par rapport a la terre (calendrier lunaire) ainsi,enfin, par rapport a nos saison mais sur une autre planète avec un soleil plus gros une "terre" plus petite et pas de lune ou une lune différent (plusieurs?) le temps n'aurais pas du tout la même constante ! le temps est une invention purement humaine ! plus pour les besoins de l'organisation et de l'histoire qu'autre chose ! enfaite on pourrait même imaginer notre monde sans notion du temps !
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Inscrit le: 13 Nov 2012
Messages: 3

MessagePosté le: Mar 13 Nov 2012, 11:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le temps compte. Notre trace dans cette existence -aussi complexe/futile soit elle- est régie par la notion de Fatalité.
Cette Fatalité englobe tout ce qui est éphémère , donc ce qui est limité sur un plan physique,métaphysique.
un gland deviens un chêne ,ses feuilles finissent par se faner,l'arbre tout entier vieillis. Il meurt et disparais laissant place à une terre fertile .
Sous cet exemple , bien que assez superficiel , j'essaie d'en tirer le symbolisme.
Notre vie toute entière est régie par le temps , ce temps qu'on ne peux ni arrêter ni dompter, ce temps sauvage qui nous arrache au monde utopique et aux fausses espérances
nous faisant oublier notre situations : nous ne sommes que humains . Chacun de nous laisse son empreinte de passage sur cette Stèle qu'est notre existence , cette existence qui englobe
le destin de tous et de toutes chose en ce monde. Nous ne sommes que humains , dans un contexte philosophiques plus approfondis , la notion même que l'on a du temps peut refléter ce qu'on
est.
Le temps domine et est indomptable , l'homme montre , a travers ses divers tentative de stopper ce cours , son caractère orgueilleux , égoïste qu'il a , de nature.
Le temps contrôle et est incontrôlable , il ne peux y avoir de règles , sauf celle de la fatalité.
Notre temps est compté.Notre Trace est ce qu'il doit rester , veillons à imprégner le monde de cette trace. Aussi Infime soit-t-elle.
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