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. Les Parchemins d'Outre-Monde

 
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yahiko
Genin


Inscrit le: 08 Juin 2008
Messages: 446

MessagePosté le: Jeu 24 Jan 2013, 10:11 am    Sujet du message: Les Parchemins d'Outre-Monde Répondre en citant

L'Astronome et l'Etoile

Ce qui suit est une brève nouvelle sans prétention qui je l'espère vous plaira. La vidéo ci-dessous est une musique d'ambiance qui peut être écoutée pendant la lecture.


Alors que je scrutais le ciel à l'aide du grand télescope de l'Observatoire, une nuit, l'étoile NA-35I s'est mise à vaciller. J'ai bien cru qu'elle allait s'éteindre. C'était bizarre que de m'inquiéter de la disparition d'une étoile. Elles finissent toutes par disparaître un jour ou l'autre. En supernovæ, cette explosion grandiose qui illumine le cosmos pendant des jours, en étoile à neutron, tel un phare à la dérive dans l'obscurité infinie, ou encore en un trou noir, s'enveloppant ainsi d'un mystère définitif...

C'est alors que le Directeur de l'Observatoire entra dans la pièce noire pendant que je m'interrogeais. Il avait bien une tête de plus que moi. Et sa corpulence me rappelait davantage celle de la mascotte d'une marque de pneumatique que celle d'un marathonien. Comment pourrait-on lui en vouloir ? Rester toutes les journées enfermé dans un bureau à se faire apporter le café, les croissants et les nouvelles du jour sans avoir à se lever de son fauteuil en cuir de vachette... Ça pèse dans la balance !

- Que vous arrive-t-il me demanda-t-il ? On dirait que vous avez perdu quelque chose ? Rien de grave j'espère ?

Par signe de respect, je me levai avant de lui répondre.

- Rien en fait, j'ai juste eu peur de perdre mon étoile...

- Ne vous en faites pas pour votre étoile ! Quelle importance me disait-il ? Il y en a plein d'autres des étoiles. Une de plus ou une de moins, ça ne fait aucune différence.

- En fait si, cela à de l'importance ! lui répondis-je. Elle est précieuse à mes yeux. On avait finit par se connaître elle et moi.

- Ah ! Qu'est-ce vous racontez s'écria le Directeur incrédule ? Une étoile, il ne faut pas s'y attacher... Une étoile, ça se mesure ! La distance, la magnitude, leur âge, leur type... Toutes ces choses là... Enfin vous connaissez votre métier je suppose... L'important est de faire cela le plus rapidement possible pour publier un article et être ainsi le premier à avoir mis la main sur elle. C'est simple non ?

- Oui, vous avez peut-être raison répondis-je tout impressionné que j'étais par la renommée internationale de ce ponte de l'astrophysique moderne.

Dans son regard, j'ai cru voir de la pitié. Était-ce parce qu'il ressentait une réelle compassion pour ce jeune astronome que j'étais à découvrir les mystères de l'univers ou bien avait-il pitié de me voir travailler si dur pour de si peu de résultats scientifiques et financiers... Probablement les deux je me dis. Il me tapota légèrement dans le dos en signe convenu d'encouragement, baissa la tête d'un air de dire qu'il ne fallait pas qu'il traine ici avec un monomaniaque compulsif que j'étais, tourna les talons et disparu derrière la porte.

J'étais à nouveau seul face à l'immensité du ciel. Je retournais devant la console de commande du télescope. Et saisissait les coordonnées de mon étoile préférée : "NA-35I, où te caches-tu ?" murmurais-je à moi-même.

Cette étoile n'était pas la première. J'en avais chassé un certain nombre auparavant. Des petites, des grandes, des vieilles et des toutes jeunes... J'avais noté consciencieusement toutes leurs mesures : coordonnées, magnitude, distance, âge, etc. Exactement comme le Directeur venait de me le dire. Mais j'avais cette drôle de manie d'essayer de leur parler. D'en savoir plus. Leur histoire, leurs rêves, leurs déceptions, leurs passions... Certaines me répondaient, d'autres non... En fait la plupart ne me considérait même pas. C'étaient de ces étoiles qui brillent de mille feux et qu'on a envie d'attraper forcément. On se dit que le télescope sera assez puissant pour les approcher. Mais à mesure que je m'approchaient d'elles, elles s'éloignaient. Je pointais l'objectif sur l'une de ces vedettes d'Andromède, qu'elle se cachait dans les Nuages d'Orion. Elles sont vicieuses celles-là. C'est le genre allumeuse "Tu regardes, mais tu ne touches pas"...

Mais à force de persévérance, de pratique et de patience, on arrive à en attraper quelques unes. On croit à chaque fois que cette étoile sera la bonne. Que ce sera celle qui nous apportera le succès et la gloire. Au début l'excitation de la découverte domine. On ausculte chaque paramètre. Le spectre d'absorption, le décalage vers le rouge. Je suis parfois tombé sur des perles il faut le dire. Des étoiles qu'on ne rencontre que dans les revues scientifiques prestigieuses. Ces étoiles modèles qui peuvent bouleverser notre conception de la Science et du Monde. Alors tu te dis qu'elle doit en avoir des choses intéressantes à dire. Alors tu lui parles évidemment. Et si vraiment tu as de la chance elle te répond. C'est souvent à ce moment précis que l'enchantement disparaît. Que le voile se lève. Ce que tu croyais être une pépite, ce n'était qu'une vulgaire boule de gaz enjolivée par les effets d'une lentille gravitationnelle. J'en ai eu quelques déceptions de ce genre. C'est à ce moment que tu perds la foi. Je sais que je ne devrais pas utiliser ce mot de "foi". C'est très mal vu dans mon métier. La science et la religion des concepts différents dit-on d'une même passion des hommes.

Alors que je pensais que je finirais en astronome raté, le gars qui cherche mais ne trouve pas, il y a quelques semaines, je suis tombé sur une étoile à priori banale. Elle n'était pas des plus brillantes dans le firmament. Ce n'était pas celles que tous mes collègues convoitaient. Elle n'était pas toute jeune à vraie dire. Sa magnitude témoignait qu'elle en avait vu passer des révolutions. C'est un peu par hasard en fait. J'étais comme à mon habitude en train d'examiner le ciel, de me balader entre Antarès et Bételgeuse, de traverser la Chevelure de Bérénice et d'espionner la pluie fine des Perseïdes. C'est durant ce voyage interstellaire que mon œil s'est étrangement fixé sur un petit point lumineux dans le ciel. Elle m'observait.

"Comment ça on m'observe ?" je me suis dis. Ça fait bizarre pour un astronome d'être observé par une étoile. Vous ne me croyez pas sans doute, mais imaginez, c'est comme si à l'école, vous élève étiez le professeur et le professeur l'élève. Au début, je faisais mine de ne pas remarquer son petit manège. Je continuais à scruter le ciel en bon professionnel que je suis. Mais elle continuait à m'espionner la coquine. Et je dois bien l'avouer, en cachette moi aussi ! Et puis on s'est mit à discuter. Je ne me rappelle plus comment cela s'est produit. J'ai du lui poser une question et tout s'est enchaîné. Assez vite je dois le dire. Peut-être trop... Je me faisais appeler "l'Astronome" parce que je ne voulais pas au début lui donner mon vrai prénom. Et elle s'est présentée comme "l’Étoile" ce qui était certes vague, mais bien vrai. C'étaient nos pseudos et ils nous convenaient bien. Tellement qu'on s'est pris dans les méandres de la conversation. Plus j'en apprenais sur elle et plus je la trouvais fascinante. Comment se faisait-il que je ne l'avais remarqué plus tôt ?

Puis à force de bavarder, nous nous sommes mis à parler de choses plus personnelles. A tel point qu'un jour, plutôt une nuit pour être plus exact, elle me posa une question lourde de sens.

- Est-ce que tu tiens à moi me demanda-t-elle ?

- Bien sûr ! lui répondis-je sans forcément comprendre là où elle voulait en venir.

- Je veux dire, est-ce que tu tiens vraiment à moi ?

J'ai bien du réfléchir quelques secondes avant de répliquer. Faut dire qu'échanger des mots avec une étoile, on n'apprend pas cela à l'école !

- Si c'est dans le sens que tu représentes un grand intérêt pour moi, alors c'est oui je pense.

A ce moment, j'avais bien deviné que ma réponse ne lui convenait pas à mon étoile. Elle tenta alors une autre approche. Plus directe en fait.

- Mon Astronome, sache que si tu tiens vraiment à moi, je ne brillerai que pour toi.

Là, tout fut plus clair... Je ne peux pas révéler la suite. Ça serait bien trop compromettant. Pour moi comme pour elle... Surtout pour moi en fait. Mais c'est lors de ces conversations intimes qu'elle ma finalement révélée sa véritable identité : NA-35I.

Aujourd'hui mon étoile est revenue. Quand je prononce son nom à mes collègues, ils ne le trouvent pas terrible. C'est tant mieux je dois dire. Mais pour moi il est magnifique, unique. Et c'est comme elle me l'a promis. Puisque je tiens vraiment à elle, NA-35I ne brille vraiment que pour moi.

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yahiko
Genin


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Messages: 446

MessagePosté le: Ven 15 Fév 2013, 1:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Apocalypsis - Psaume 1
L'Alpha de l'Omega




« Je connais tes œuvres : tu n'es ni froid, ni chaud. Plût à Dieu que tu fusses froid ou chaud ! Aussi, parce que tu es simplement tiède, je vais te vomir de ma bouche. »
[Apocalypse 3:15]


Cassandre reçut un don divin, celui de voir l'avenir des hommes. Mais elle refusa les avances d'Apollon et fut maudite pour cela. Personne ne la croira, pour notre plus grand malheur...

Nous sommes tous des auditeurs de Cassandre. Nous savions, nous pouvions savoir. Mais nous n'avons pas crut. Aujourd'hui, il ne reste plus rien. Nous avons tout détruit. Où notre folie destructrice nous a-t-elle conduit ?

Après la Première Guerre Mondiale, nous pensions que le sommet de l'horreur avait été atteint. Des millions de morts et d'infirmes. "Plus jamais ça" on entendait. Nous avions tort.

Après la Seconde Guerre Mondiale, nous pensions avoir atteint l'indépassable dans l'ignominie et dans la honte. Des dizaines de millions de morts, de veuves, d'orphelins, de blessés, de crimes contre l'humanité. "Plus jamais ça" on entendait. Nous avions tort.

Elle a eu lieu. La troisième et la dernière. La déchéance des hommes. La mort de notre planète. Kennedy avait pu dire pendant la guerre froide : "Je suis un Berlinois". Berlin existait encore. A présent, pour nous revendiquer du néant nous pourrions dire : "je suis un enfant d'Hiroshima".

Nous aurions pu éviter tout ça pourtant.

Je me souviens, c'était un lundi 11 février. Cela remonte un peu. C'était en 2013. J'aurai du comprendre. Pour la première fois depuis six siècles, un Pape démissionnait. Je me souviens de la réaction de mon entourage. La surprise de la nouvelle avait vite fait place à l'indifférence. Il faut dire qu'on ne croyait déjà plus à grand chose à cette époque, même plus en nous-même.

C'était au cours d'un déjeuner, en France quand ce pays s'appelait encore ainsi, il y avait une télévision d'allumée. Le journal de 13h. Édition spéciale. Quel sujet pouvait faire l'objet d'une telle attention ? L'élection du Président des États-Unis ? Pas cette fois. Il s'agissait de la démission du Pape.

Pour moi, ce fut une surprise sans vraiment en être une. Je m'en doutais déjà. Il l'avait déjà évoqué à demi-mot trois années auparavant. Je pensais pourtant qu'il allait rendre son ministère comme les autres. D'une mort imminente, car il était vieux ce Benoit XVI, par la grâce de Dieu. Mais non finalement. Voilà que le Chef Spirituel de la Chrétienté abandonnait le Saint Siège. Un comportement typique de cette époque. Si même le successeur de Saint Pierre se donnait le droit de prendre sa retraite, le commun des mortels pouvait abandonner au premier des combats.

Ça discutait bon train autour de moi. On se moquait, on ironisait : "Espérons que cela serve d'exemple pour nos dirigeants politiques et nos chefs d'entreprise" pouvais-je entendre. Certains ou plutôt certaines étaient quand même effondrées. Elles devaient être profondément catholiques je me disais. Les voyant tripoter leur petite croix attachée autour du cou, j'avais presque envie de détourner le regard. Il faut dire que ce n'était ni très laïque, ni très hygiénique.

Pendant que nous mangions la cuisine industrielle servie à la cantine de l'entreprise, nous spéculions beaucoup sur le successeur même si nous ne connaissions pratiquement aucun des possibles prétendants. Mais nous répétions bêtement ce que nous venions de voir à la télévision en apportant notre petite touche personnelle.

- Il sera noir. Il faut à présent un Pape noir, c'est important pour la modernité ! s'exclamait une amie.

- Avec tous les scandales qu'il y a eu, un retour aux fondamentaux semble incontournable. Le prochain Pape serait certainement Italien affirma doctement un autre ami.

Chacun y allait de son avis. Je m'en foutais un peu à vrai dire. J'étais dans mes pensées. Un de mes oncles qui avait rejoint les Ordres il y a fort longtemps était revenu d'un séminaire à Rome une semaine auparavant. Au téléphone, il m'avait prévenu d'une phrase sibylline qui prenait désormais tout son sens.

- Relis l'Apocalypse de Saint Jean... Tout y est écrit...

Évidemment, quand mon oncle m'avait dit ça, avant l'annonce de la démission du Pape, je n'avais pas suivi ses conseils. Je reconnais que c'est un peu de sa faute. Il aurait pu quand même me dire les choses plus clairement. Je n'ai jamais compris cette manie qu'ont les religieux de s'exprimer de façon si cryptique.

Le soir, en rentrant chez moi, épuisé par une dure journée de travail, je m'affalais sur le canapé. Je repensais à la démission du Pape et à la phrase mystérieuse que mon oncle avait prononcé quelques jours auparavant.

J'étais au courant de rapprochements qu'avaient fait certains exégètes de ce texte avec des évènements comme la Seconde Guerre Mondiale, mais cela ne m'avait jamais convaincu. Et pourquoi cela m'aurait convaincu moi qui ne croyait pas en Dieu ? En plus, le texte de l'Apocalypse était réputé si obscur que nombre de spécialistes avaient abandonné toute tentative d'explication. A tel point que le texte de Jean fut exclu des textes canoniques lors du Concile de Laodicée dès le IVème siècle de notre ère. Si des théologiens spécialistes des textes sacrés s'y étaient cassés les dents, pourquoi arriverais-je à en tirer quoi que ce soit ? C'était tout simplement absurde. Mais une certaine curiosité, cette coïncidence d'évènements entre la phrase laconique de mon oncle et la démission soudaine du Pape me forçait à m'approcher de ma bibliothèque, et à ouvrir un recueil contenant le fameux texte de l'Apocalypse de Jean.

Mes mains tournaient lentement les premières pages. Je lisais avec attention chaque ligne. Au début je devais relire une fois voire deux pour comprendre un minimum le sens. Puis, progressivement, au fur et à mesure que mon cerveau s'habituait à la syntaxe et au style particulier du texte, des phrases se mirent à me sauter aux yeux. Notamment celle-ci : "je vais te vomir de ma bouche". Ce passage parlait-il de Benoit XVI par hasard ? Comment un texte de pratiquement vieux de deux millénaires pouvait-il parler d'évènement aussi lointains ?

« je vais te vomir de ma bouche »

C'est quand même violent comme phrase je m'étais dis. Cela voulait-il dire que Benoit XVI avait subi des pressions de l'intérieur même du Vatican pour quitter son poste ? C'est alors que je me rappelais de l'année agitée qui avait précédé à la démission de Benoit XVI. Deux grosses affaires avaient défrayé la chronique. L'une concernait des transactions occultes de la part de la Banque du Vatican, et l'autre concernait des fuites de documents diplomatiques et top secret, médiatisée sous le nom de Vatileaks. Dans les deux affaires, il avait été reproché à Benoit XVI d'avoir manqué de fermeté, d'avoir été un peu tiède. Les évènements coïncidaient avec le texte. Mon oncle avait-il raison quand il disait que "Tout y est écrit" ? Je n'osais pas y croire. J'aurais peut-être du...

(à suivre...)

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