. Shino-chan wa Jibun no Namae ga Ienai

[Arlia]

Shino-chan wa Jibun no Namae ga Ienai

Shino Oshima est incapable de dire son propre nom. Pire encore, elle est incapable de prononcer le moindre mot qui commence par une voyelle au point qu'elle tente d'adapter ses phrases pour les éviter. Néanmoins à son entrée au lycée elle va être contrainte malgré ses efforts à se rendre ridicule à cause de ses bégaiements. Elle va rester seule jusqu'à sa rencontre avec Kayo, une camarade de classe jouant de la guitare incapable de chanter qui va lui demander de le faire pour elle.

Shino-chan wa Jibun no Namae ga Ienai est un manga court, un seul volume. Néanmoins il ne s'agit pas la d'un volume sans qualité. Ce seinen a été créé par Shuuzou Oshimi à qui l'on doit par exemple le manga Aku no Hana.

Nous sommes ici dans un titre ou l'attrait principal va être de nous plonger dans la peau de quelqu'un de timide à l'extrême qui malgré son envie de pouvoir communiquer avec les autres va se retrouver incapable d'y parvenir, ne récoltant que les moqueries de ses camarades en retour. Le genre de caractère que l'on croise au moins une fois dans sa vie au cours de sa scolarité.

Difficile de dire grand chose sur la série sans spoil les évènements importants sur un seul volume, mais au niveau des personnage le centrage est clairement fait sur Shino. Sa vie va prendre toute la place au coeur de l'intrigue, ses envies, son évolution, les moments durs qu'elle va vivre ainsi que la conclusion de tout ce qu'elle aura fini par vivre lors de son passage lycéen avec une fin qui referme bien le tout.

Honnêtement je pensais lire cette série juste histoire de passer le temps quelques minutes vu sa longuer, mais l'ambiance générale qui mêle la qualité des dessins d'Oshimi et la qualité du personnage principal fait que j'ai enchainé le tout sans une once de désagrément peu importe le chapitre sur les 11 que comporte le manga.

En somme Shino-chan wa Jibun no Namae ga Ienai est une série qui est étonnement bonne au vu de sa longueur, les regrets étant qu'elles ne durent pas un ou deux volumes de plus afin d'approfondir encore plus le récit.

[Doughnut]

Quand j'ai vu le screen de couverture j'ai immédiatement reconnu le trait de l'auteur d'Aku no Hana. A partir de là c'était impossible que je ne le lise pas.

Ah, le bégaiement. On voit assez souvent des personnages aphasiques, à cause d'un traumatisme pendant leur enfance, ou encore des personnages qui n'ouvrent presque jamais la bouche tout simplement parce que c'est dans leur caractère. Mais le bégaiement ? Non, ça par contre ça plait moins. Il faut dire qu'en comparaison c'est beaucoup moins élégant. Ils n'ont pas la dignité du silence. A la place, ils font des grimaces incontrôlables, essayant vainement d'articuler des syllabes qui leur échappent pendant qu'on attend, un peu impatients et gênés à la fois. Je connais. Un de mes meilleurs amis bégayait beaucoup quand il était petit.

Du coup je trouve assez courageux de la part d'Oshimi d'essayer d'en parler, surtout dans une œuvre aussi courte. Dans l'ensemble c'est bien construit, le manga aurait effectivement gagné à s'étoffer sur un ou deux volumes de plus mais Oshimi a tout de même le temps de raconter les choses qu'il a à dire, c'est l'essentiel. Les personnages, introduits très rapidement faute de place n'en sont pas moins crédibles. L'impuissance de Shino face au flot des mots persiste tout du long mais trouve sa résolution. J'ai beaucoup aimé le chapitre final.

Il ne faut pas du génie pour écrire une telle histoire, mais Oshimi l'a fait proprement et à sa manière avec beaucoup de sensibilité (apparemment tout ça est issu de sa propre expérience). Une très bonne lecture qui, par sa brièveté, ne gaspillera le temps de personne.

[Arlia]

Le personnage principal se nommant Oshima, il m'avait semblé aussi que cette histoire reflétait une des propres expériences d'Oshimi. Il n'a pas choisi un personnage principal avec un nom qui n'a qu'une seule syllabe d'écart avec le sien sans raison.
Et en effet c'est un thème que l'on ne voit pas. Comme tu le dis on met souvent des personnages qui ne parlent pas, ou alors des personnages tellement timides qu'ils hésitent dans leurs phrases. Mais rarement des personnages qui malgré leurs efforts ne parviennent pas à sortir les mots de leur bouches. C'est effectivement énervant pour l'interlocuteur, mais c'est d'autant plus lourd pour le principal concerné. Franchement j'ai rien eu à redire sur le contenu du volume. Et oui, un volume de plus aurait été idéal.

[Le Cousin]

Oui, un volume de plus aurait été bien, mais il est très bien comme il est présentement. C'est un très beau manga, touchant à un thème rarement abordé et avec une belle morale. Je dois dire que les deux derniers chapitres sont particulièrement géniaux.

Évidement, si l'auteur avait fait un manga de 3-4 tomes, il aurait put devenir une recommandation solide... mais avec un seul tome, j'ai l'impression qu'il sera vite oublié, malheureusement... parce que c'est un véritable petit trésor.