Genre : Shonen, fantasy, aventure, action
Auteurs : Kim Youn Kyung (dessin), Soon Hee Jon (scénario)
Volumes parus : 35 en France, autant en Corée
Statut : En cours
Pas d'anime pour ce manhwa.
Yureka nous plonge non pas dans un mais deux mondes. Tout d'abord le monde réel, presque tel que nous le connaissons tous, presque, parce que les jeux vidéos y ont quelques décennies d'avance : à peine un casque branché qu'on se retrouve connecté dans un monde virtuel ultra-réaliste, et c'est ainsi qu'on suit les aventures de Lotto dans le jeu médiéval-fantastique Lost Saga. Et si la majeure partie du manhwa se déroule dans le jeu, l'intrigue de fond prend ses racines dans le monde réel.
L'histoire se découpe grosso modo en 4 arcs bien distincts. Le premier, à base de tournois, de champions, de donjons et de démons, se déroule presque exclusivement IG. Mêlant le comique à l'épique, on nous présente une première génération de personnages : Lotto, ses deux potes, ses rivaux, quelques PNJ et quelques méchants. Yureka fait partie de ces shonen où le héros n'est pas un newbie qui découvre le monde en même temps que nous mais commence déjà très fort. Lui et son entourage font en effet partie du top classement des joueurs, si bien qu'ils commencent à s'ennuyer. Jusqu'à ce qu'on lui propose de participer à un tournoi où les vainqueurs seront désignés pour faire face à un event à grande échelle : une armée de démons qui vient tout ravager. Mais le plus inquiétant, c'est que certains monstres commencent à prendre leur indépendance, au mépris des mécanismes du jeu qui devraient soumettre leur intelligence artificielle. Et au beau milieu de tout ça, on trouve Yureka, personnage voilé de mystère, qui rejoint l'équipe de Lotto.
Le premier arc nous pose ainsi, sur un ton léger, les bases du jeu, de l'univers, des personnages mais introduit également des éléments piliers de l'intrigue qui l'alimenteront jusque dans les derniers chapitres parus. La progression est rythmée, et de par le statut de Lotto on débouche assez rapidement sur des gros combats épiques comme on les aime.
Ceux-ci savent se montrer originaux : les auteurs tirent subtilement parti du fait que tout se déroule dans un jeu. Ainsi, Lotto ne manque pas d'abuser de bug exploit pour remporter ses combats, et c'est très plaisant d'avoir un héros qui sait se montrer inventif. Affinités élémentaires, maîtrise de classe, équipement bonus spécial, tout concorde à proposer des synergies rendant les combats tous plus intéressants et différents les uns des autres, pour notre plus grand bonheur.
Pour ce qui est du dessin je vous laisse juger sur les screens, mais je précise que ça va en s'améliorant. Le trait est à peu près définitif aux alentours des chapitres 50-60. Dans l'ensemble c'est soigné, j'aurais aimé parfois des décors un peu plus détaillés. Le dessinateur a du pas mal s'entrainer pour faire des poses classes et ça se voit. Sinon j'aime beaucoup le design des vêtements de certains personnages, comme la 2e tenue de Yureka.
La première partie se conclut dans une véritable fanfare apocalyptique et le manhwa, quoi que peu original, aurait très bien pu s'arrêter sur une telle fin.
Mais il lui reste encore beaucoup de potentiel, on a eu plein d'indices dans tous les sens et ça aurait été du troll que de ne pas les développer. Sans oublier que Yureka soulève toujours autant de problèmes. Et c'est elle qui va se retrouver à l'honneur pour tout le 2e arc. Celui-ci est beaucoup plus sombre que le précédent. Sans rien spoiler, Lotto se met désespérément en quête, à la recherche de ce qu'il considère comme ce qui lui a été volé, une aventure qui le conduit aussi bien dans le jeu que dans les méandres de la réalité, où il est contraint de se frotter au monde des hackers et des killers IG spécialisés. Une autre facette de Lost Saga, à peine soupçonnée dans le 1er arc, où l'on retrouve corruption, trahison à travers complexe de supériorité et crise d'identité recentre l'histoire sur la psychologie de Lotto comme des autres personnages, qui vont devoir également résoudre leurs propres problèmes.
Bien qu'on ait une rupture nette avec la première partie de l'histoire (j'aurais pas été étonné qu'il y ait eu un changement de scénariste), on retrouve tout de même une certaine dose d'humour, avec toujours beaucoup de personnages en chibi. On a même du gender bender tout du long et ça crée des situations parfois assez marrantes.
Au niveau des personnages on a le droit à une nouvelle flopée de méchants mais aussi d'alliés du héros qui se distinguent très bien de ceux du 1er arc et ça, ça redonne une fraicheur nouvelle (très appréciée au vu du climat de l'intrigue) au manhwa. Pour la plupart ils ont toujours autant la classe et le charisme que la première génération donc c'est un régal de les voir en action.
Riche en révélations, la fin de cet arc est de loin le passage le plus lourd du manhwa. Les combats s'enchainent de manière spectaculaire avant de passer à la 3e partie de l'histoire.
On renoue plutôt avec l'ambiance du 1er arc, et c'est plutôt une bonne chose, même si j'ai trouvé la transition un poil brusque. Peu de choses à dire, l'histoire avance, les éléments du puzzle commencent à s'assembler. On a peu de nouveaux personnages mais c'est bien comme ça, il faut dire qu'il y en a déjà beaucoup. Les ennemis d'hier deviennent les amis d'aujourd'hui. Au bout d'une vingtaine de tome la qualité du dessin reste toujours la même, quoiqu'il manque un peu d'originalité c'est toujours très propre et très soigné.
L'édition de yureka en France est assez chaotique, la série a été arrêtée, puis reprise, puis à nouveau arrêtée au tome 35 (donc peu de retard sur la version coréenne) mais il semblerait qu'elle soit à nouveau reprise l'année prochaine. Mon expérience s'arrête à la fin du tome 34 et si je devais dire une chose, c'est que malgré sa longueur le manhwa garde toujours une très bonne continuité, les auteurs ne se perdent pas dans leur histoire et celle-ci avance à bon train. Bien que je regrette vraiment de ne pas pouvoir la suivre de façon hebdomadaire ou même mensuelle, c'est une des quelques séries que je prends plaisir à relire.