Index du Forum
ActualitésNaruto FAQ Rechercher Liste des Membres Groupes d'utilisateurs Arcade Chan IRC
Profil Se connecter pour vérifier ses messages privés Connexion Boîte à flood CarteCarte
S'enregistrer

. Les enfants des neiges [Naruto]
Aller à la page Précédente  1, 2
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet     Index du Forum - Fanfics
Voir le sujet précédent - Voir le sujet suivant  
Auteur Message
bloody
Civil


Inscrit le: 02 Mai 2015
Messages: 28
Localisation: France

MessagePosté le: Mar 14 Juil 2015, 10:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

2.3 Le chakra

A l’aube, comme convenu, les deux genins en herbe furent à l’heure du rendez-vous sur le terrain d’entrainement n°2. Et pourtant, ils avaient dû chercher et demander leur chemin à plusieurs reprises, pour enfin y attendre leur maitre, les bras croisés. Cet espace clôturé était boisé et dégagé. Une légère brise souffla et Ryusuke se mit à geindre de rester ainsi statique.

- Il se moque de nous ! Soyez, à l’heure au camp n°2… mes fesses, oui !

- Evite de parler de ton derrière, il a déjà bien morflé, sourit Ensei.

- Tu as raison, je vais arrêter d’y faire allusion. C’est plus prudent. Mais à force de ne pas être pris au sérieux par les ninjas, je vais vraiment croire qu’ils nous prennent pour des neuneus !

- Va savoir.

C’était quelque part une demie vérité, s’il faisait un minimum attention au niveau qui les séparait avec n’importe quel ninja, même le moins doué. Ils étaient loin d’être à la hauteur, raison pour laquelle, ils avaient répondu présent tôt dans la matinée.
Malgré cela, leur sensei n’était pas aussi pressé. C’est alors qu’il fit son apparition, habillé du même ensemble noir avec ce large manteau qui lui donnait des airs d’enquêteur. Quand ils virent son visage à l’expression grave, ils ne lui causèrent pas d’ennui. Néanmoins, Ryusuke ne pouvait cacher qu’il trépignait d’impatience pour ce premier cours.

- Bon, je m’excuse de mon retard. Je suis un peu chargé en ce moment. Je dois m’occuper de la paperasse de la Yukikage. Bref, ça m’a pris un temps considérable.

- Vous êtes secrétaire en plus de gardien de prison ?!

- Oui, en quelque sorte.

Les amis de plusieurs mois se dévisagèrent se demandant sur quel énergumène ils étaient tombés pour qu’il soit chargé de postes aussi dérisoires pour un shinobi.

- Je sais à quoi vous devez penser, mais être un ninja ne veut pas dire que l’on va enchainer mission sur mission. Surtout en ce qui concerne notre village. Il est bien trop peu influent pour que les ordres de mission satisfassent tout le monde. Alors, il faut bien développer d’autres talents pour compenser.

- Donc Yuki no Kuni est un village à deux yens…, fit ronchon le brun extraverti.

Denonai s’apprêtait à l’assommer quand il l’écouta se reprendre :

- Ca me plait ! Car grâce à moi, le village des flocons se hissera jusqu’à ce que nous puissions faire jeu égal avec les cinq plus grandes puissances.

« Ce petit a du caractère, et de l’ambition… » Concéda l’homme aux longs cheveux ébène.

- Tu ne t’avances pas un peu vite, sinon… se mit à l’embêter le jeune enténébré.

- C’est sûr que dans votre cas actuel, vous êtes loin du compte. Alors, fini les gamineries et passons à la première leçon, déclara Denonai à en captiver son auditoire. Avez-vous au moins entendu parler du chakra ?

- Oui, sensei ! C’est grosso modo une énergie qui parcoure notre corps et qui permet au ninja d’effectuer des jutsus, fit part de sa science le Gomenaren.

- Comment l’as-tu appris ? L’interrogea quelque peu surpris l’adulte pendant qu’Ensei faisait les yeux ronds. Pour une fois, Ryusuke semblait en savoir plus que lui.

- Mon père m’avait déjà enseigné les bases, mais juste la théorie. Je n’ai pas pu apprendre à le manipuler parce que…, finit-il par s’arrêter en se remémorant le décès de son paternel.

- Je vois… J’aurai dû me douter que Kamuhita t’avait déjà pris en main. Je vais simplement préciser que cette énergie a un système de circulation dans tout le corps humain. Donc en ayant une bonne maitrise, vous pourrez développer vos techniques et être capable d’en concentrer en un point de votre anatomie. Avant d’en arriver là, vous devez savoir que pour stimuler votre chakra, vous devez vous améliorer physiquement et mentalement. Tout le monde a donc plus ou moins de chakra. Même la nature en possède. Maintenant, je vais vous donner un exercice qui vous forcera à le maitriser.

- Lequel ? Se tempéra Ryusuke, alors que son équipier ne partageait pas son engouement.

- Grimper aux arbres !

- C’est tout ?! C’est ridicule !

- Ah, mais je ne vous ai pas dit comment. Vous devez atteindre la cime des arbres avec pour seul appui vos pieds. Vous devez concentrer votre chakra sur la plante de vos pieds juste à la dose qu’il faut pour que vous puissiez adhérer à l’écorce sans qu’elle ne se casse. Je vais vous en faire la démonstration.

Aussitôt dit, aussitôt fait, le jonin s’évertua à envoyer un flux dosé à ses pieds, et marcha à l’horizontale les doigts dans le nez, sur l’un des troncs. Les deux gamins furent ébahis quand ils le virent se poser sur une branche avec nonchalance.

-Voilà, avez-vous bien vu comment j’ai procédé ?

- Oui Denonai-sensei.

« Je ne sais pas ce que cherche à faire notre Kage avec ces enfants. Les enrôler n’est pas du tout la bonne solution. Ils découvriront la terrible vérité tôt ou tard. Ce jeu de dissimulations et de mensonges ne pourra pas fonctionner éternellement. Je dois me faire un devoir de veiller sur eux. Si je peux les éloigner d’elle, cela servira à leur bien-être, mais aussi à celui de ma sœur… »

Immédiatement, le ninja confirmé fut pris de cours par un souvenir récent.

Flashback

La veille, après le départ de Ryusuke et Ensei,
Dans la chambre de la Yukikage,

Denonai n’était pas encore prêt à laisser la plus forte de Yuki dans son luxe. Il s’inquiétait quant à l’avenir. Il se tenait campé devant l’espace perlé de sa dirigeante. De son côté, elle s’était assise en tailleur, à l’écoute. Le bleu de ses yeux ne pouvait que glacer le sang. C’est tout ce qui résultait de son apparence masquée. Derrière elles, reposaient, accrochés au mur, une hache viking à une lame. Posée debout, elle était aussi haute qu’un homme et son tranchant devait être dévastateur. L’arme blanche était jumelée d’un petit bouclier rond marqué du symbole des flocons.

- Que cherches-tu à faire avec ceux-là ? Demanda Denonai suspicieux.

- Je veux qu’ils me servent corps et âme, c’est évident non ? Ils ont eu des parents exceptionnels, je m’attends à ce qu’ils soient talentueux, et l’un d’entre eux ne m’a pas déçu.

- Oui, mais ensemble leur potentiel pourrait te submerger.

- Nii-san… C’est pour ça que tu superviseras leur entrainement. Mets-moi au courant de tous les progrès qu’ils feront, et enfin s’ils développent et maitrisent leurs jutsus qui leur sont propres.

- Très bien, c’est comme tu voudras, baissa-t-il la tête. Et pour le troisième membre de l’équipe, tu y as réfléchis ?

- Oui, je suis d’avis de faire sortir Rumibayu de sa cage et qu’il s’intègre une team. Celle-ci me parait parfaite. Ils devraient se motiver mutuellement pour atteindre des sommets.

- Tu n’as vraiment pas peur de ce que cela pourrait engendrer, hein.

- Non, à eux trois, ils ne pourraient rien faire contre moi. J’ai tout un village qui me craint à mon service.

- Tu as sûrement raison… et pour le traité avec Kiri, comment cela s’est-il passé ?

- Je ne savais pas que tu t’intéressais à ce point à la politique ! Ria grossièrement la première dame du pays.

- Disons, que j’aime bien connaitre nos alliés.

- Oui, tout s’est passé à merveille. Les émissaires sont tout de suite partis après avoir signé le traité. Ils ont pris avec eux notre cadeau d’amitié comme prévu. Les évènements devraient se calmer.

- Et tu ne crains pas les représailles de Kumo ?

- Cette alliance s’est faite dans la plus grande discrétion. Tous ceux qui en ont eu vent, viennent de Kiri ou sont des personnes de confiance ou ont été conditionnés par mes soins.

- Aucune fuite, donc, approuva le grand frère.

Fin du FB

Avec la surveillance de l’ANBU, Denonai craignait pour ses élèves, pour leur embrigadement. Lui, avait su en réchapper, étant un privilégié. Il continuait à les regarder de son perchoir branlant, avec son regard vide qui le caractérisait. Il était toujours en proie à des préoccupations, comment devait-il agir par exemple, en telle ou telle situation ? Ensei le remarqua, et Ryusuke en était toujours au même point, admiratif et joyeux.

- Bon, c’est à vous…

Soudain, le sensei fut interrompu par un nouveau shinobi qui se pointa sur la même branche que lui, un homme singulier qui ne devait pas être au-dessus du rang de shunin. Il chuchota quelques mots au professeur, et déguerpit vite fait une fois le message délivré.

- Ensei, Ryusuke, je vais devoir m’absenter. Vous savez en quoi consiste l’exercice alors vous pouvez commencer sans moi. A tout à l’heure, leur dit-il sans y placer une émotion.

Denonai se déplaça rapidement avant même qu’il n’entende Ryusuke rechigner. Pour le petit perturbateur, leur maitre perdait des points dans son estime. Ensei ne put que lui tapoter l’épaule comme pour appuyer ses railleries de son point de vue abusif sur les shinobis.

Un imprévu avait frappé Yuki. Cet accident venait de la Tour des Lamentations, cette prison dont Denonai avait la lourde charge. C’est en ce lieu lugubre que ce responsable s’était résigné à y faire une visite express. Les gardiens qu’il croisa avaient une mine déconfite. Il se précipita jusqu’au dernier étage, le plus redouté. Un shunin l’y attendait, certainement celui qui avait découvert la scène le premier. La porte en ferraille de la cellule avait été forcée, et le ninja qui y était posté ce jour-là, ne ressemblait plus à rien. Ces restes gisaient ça et là. Comme s’il avait été lacéré par de multiples lames.

- Que s’est-il produit ? Ragea le jonin expérimenté.

- Je ne sais pas, senpai. Les procédures ont été respectées, et pourtant le détenu a facilement brisé ses chaines et je suppose que Dantô, désormais mort, a essayé de l’empêcher de s’enfuir. Que faisons-nous ? Partons-nous à sa recherche ?

- Non, c’est inutile. S’il a prévu de partir maintenant, ce n’est pas pour qu’on le retrouve. Son pouvoir viendrait à bout de bon nombre d’entre nous. Vous allez nettoyer ce sang, retint-il un haut le cœur. Les bouts éparpillés, vous me les envoyaient à la morgue. Je vais personnellement en informer la Yukikage, j’ai bien plus de chance de survivre à sa colère.

- Mais qu’est-ce qu’il lui ait bien passé par la tête, pour que ce soit maintenant qu’il se décide à déserter. Cela fait bien trois ans que nous l’avions parmi nous ! Insista celui soumis aux ordres.

- Rumibayu est fou, ne cherche pas à comprendre un fou, se voulut-il rassurant. « En effet, c’est plus qu’étrange, pourquoi ce jour-ci plutôt qu’un autre ? Tout ce que j’espère, c’est qu’il ne va pas chercher à se venger d’Ensei… Qui sait, sans le vouloir, il aurait pu lui éveiller une part de l’humain qui est en lui. Si c’est le cas, difficile de voir ce qu’il complote. Il n’a que huit ans, mais on ne sait jamais… »
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
bloody
Civil


Inscrit le: 02 Mai 2015
Messages: 28
Localisation: France

MessagePosté le: Sam 18 Juil 2015, 1:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

2.4 Retour aux sources

Nos deux élèves avaient bien d’autres préoccupations à l’heure actuelle. Leur épreuve pouvait leur paraitre de taille : gravir un arbre par la force de leurs jambes uniquement, enfin avec un coup de pouce de leur chakra. Ryusuke se lança le premier, préférant faire plusieurs fois l’expérience pour en tirer leçon. Autant dire qu’à moult reprises, il échouait, en ne faisant que trois pas sur son tronc vertical. Quant au second, il en fit une approche plus réfléchie. Il avait bien assimilé que l’étape de la concentration du chakra dans les plantes des pieds était primordiale et à ne pas prendre à la légère, contrairement à son associé. Ensei palpa la surface rugueuse du végétal, se laissant aller à ses pensées virulentes. « Il se moque de nous ! Comme si cet exercice me rendrait plus fort ! Je n’ai pas de temps à perdre ici ! Les ninjas cherchent à faire de moi l’un des leurs, ça crève les yeux ! Non, je trouverai le moyen de m’améliorer par mes propres moyens. » Sans en avertir son ami, il marcha vers la sortie du terrain.

- Hé ! Tu ne veux pas essayer ? Le remarqua tout de suite Ryusuke.

- Non.

- Mais tu vas où comme ça ?

- Cet entrainement m’énerve, alors je m’en vais.

- Moi, je continue. J’ai enfin ce que je voulais.

- Je sais, c’est pour ça que je ne te demande pas de m’accompagner. Salut !

- Je suis sûr que tu reviendras.

- Nous verrons.

Ainsi, leurs chemins se séparèrent et inconsciemment, ils savaient que cette situation leur était prédestinée.

Entrer dans le centre shinobi de Yuki, était particulièrement délicat pour quelqu’un ne portant pas l’insigne. Par contre, à partir du moment où l’on portait le bandeau, l’accès était libre, que ce soit pour y pénétrer ou pour sortir en ville. Ce fut donc un jeu d’enfant pour Ensei de déguerpir hors de l’emprise du Kage. En bien meilleur forme qu’à ses tous débuts, il lui était plus facile de se déplacer sans que chacun de ses pas ne passe pour le dernier. Il reconnut quelques coins de rues, mais la neige tapissait de moins en moins le sol, ce qui mettait sous un autre jour cette cité misérable. La pauvreté était encore plus mise à nue. Cette fois-ci Ensei n’était pas perçu comme un spectre affamé déambulant ça et là. Il inspirait de la crainte envers les gens. Les villageois le regardaient avec méfiance. A son passage, les conversations baissaient d’un ton. Et pourtant, il n’avait pas changé, il était toujours le même, il n’y avait que son uniforme qui le rendait différent. Le garnement ne savait même pas ce qui le retenait de balancer ce qu’il avait au front dans une poubelle. Peut-être parce que ça lui offrait un semblant de protection, un surplus de confiance. C’est durant son errance, qu’il réfléchit à l’erreur qu’il commettait. « C’est bien beau que je reste intransigeant à mes principes basés sur ma haine envers le ninja, mais cette haine ne repose sur rien de tangible sauf qu’ils sont à l’origine de bien des horreurs. Mais comment puis-je démanteler ce système tout en étant à l’extérieur. On m’a permis d’avoir ma place, et moi je la refuse pour lutter de front… J’ai bien peur que ça ne marchera jamais. Je ne veux vraiment rien avoir à faire avec les ninjas, mais si pour anéantir cet ordre, je dois me salir les mains, je le ferai. » Cette vérité lui était difficile à admettre. Devrait-il jouer au ninja longtemps ? En plus, il n’avait pas du tout l’envie de rentrer pour continuer l’entrainement qui pour lui était sans intérêt. Qu’est-ce qu’il pouvait donc faire pour gagner du temps ? « Joshua !! Oh non, c’est vrai ! On l’avait laissé derrière nous à cause de ces foutus ninjas kidnappeurs ! Il faut que j’aille voir s’il va bien. »
Il ne prit pas plus de quinze minutes pour retrouver son chemin, celui qui le mènerait à leur base d’orphelins. Si tout s’était bien passé pour le petit dernier de la bande, il aurait réussi à se débrouiller. Il accourut donc jusqu’à la ruelle resserrée et l’appela en haut de la bouche d’aération… Pas de réponse. Il dut descendre et après avoir cherché du regard, constata malheureusement qu’il n’y avait plus personne. Leur petit frère de cœur s’était envolé. « Ce n’est pas vrai ! Mais où es-tu ? J’avais juré de te protéger… » Il tressaillit en apercevant des traces de combat, mais si lutte il y avait eu, tout avait été nettoyé. Un shuriken perdu s’ajouta à la liste des indices. « Pourvu que rien d’horrible ne lui soit arrivé. Je m’en voudrais toute ma vie. » Dépité et remonté à la fois, il grimpa à l’échelle et émergea des ombres froides.
Dans l’espoir qu’il le verrait dans les parages, il fit des contorsions à son cou dans tous les sens possibles. L’angoisse qu’il manifestait envers le disparu, empiétait sur ses facultés d’analyse. Il ne put juste remarquer, un artisan qui dépoussiérait son perron. Il s’était arrêté dans son ménage pour regarder le déboussolé. Il ricanait de sous un sourire moqueur. « Cet homme doit savoir quelque chose… »

-Hé, vous ! Qu’est-ce qui vous faire rire ?! S’avança le petit ninja.

- Rien, je n’ai fait que te reconnaitre. Tu fais parti des orphelins bouseux qui trainaient ici. Je me rappelle de ton petit trio. Te voir maintenant sous les couleurs de Yuki, me fait bien marrer, se fit-il agaçant.

- Savez-vous quoi que ce soit sur le plus jeune de ma bande, un petit brun, cinq ans et qui a une mèche qui lui tombe sur le visage.

- Comme si j’avais à partager des informations avec l’un de ces rapaces de Yuki. Du vent ! L’envoya-t-il sur les roses.

Toucher sa propre personne ne lui faisait ni chaud ni froid, surtout que le citoyen visait ce qu’il revêtait. Non, ce qui le mit dans un état de colère monstre incontrôlable, était que la vie, l’avenir d’un proche auquel il tenait était sur le fil du rasoir. Il était en plus dénigré et sous estimé par son jeune âge. Il dégaina vivement son kunai et le pointa contre le ventre de l’individu à la critique facile.

- Hé, oh ! Ne joue pas avec ça, petit ! C’est une arme !

- Alors si vous ne voulez pas finir éventré, dites-moi ce que vous savez !

- D’accord, d’accord, calme-toi ! Ce que je sais, c’est que le gamin que tu m’as décris a été emmené de force par des ninjas.

- Des ninjas ! Craignait Ensei. De Yuki ? Appuya-t-il sur l’embonpoint du vendeur.

- Non, non, ils avaient un autre symbole étrange, comme des vaguelettes sur leur bandeau.

« Des vaguelettes… »
- Tu as intérêt à m’avoir tout dit, sinon…

- Quelque chose ne va pas ? Se dévoila un troisième intervenant.

Un personnage à la haute et fine stature venait de pousser le rideau pourpre d’une devanture, celle d’un restaurant de brochettes. L’homme était couvert d’un magnifique et long kimono blanc. De son visage transparaissait un côté filou. Ensei trouvait que son faciès lui disait quelque chose, mais sa voix suave et sinueuse l’avait déstabilisé comme il ne l’avait pas entendu la première fois.

- Non, ce n’est rien, lâcha sa prise l’énervé.

Il rangea son couteau, et agit sagement en s’en allant pour éviter les ennuis, le dos tourné. Il repensa au physique de celui qui l’avait pris en flagrant délit : ce kimono, ces yeux sombres avec cette étincelle, sa coiffure indomptable avec ses bouclettes grises, et ce sourire espiègle. « Mais, c’est… ! » Il se retourna, mais il n’était plus là. Il entreprit donc de reprendre le chemin inverse, sans trop se poser de questions. Il n’avait pas d’autres choix pour s’informer sur cet autre village ‘aux vaguelettes’, et pour devenir plus fort. Il devait se tenir à cet apprentissage, qu’importe le temps que cela prendrait. Son retour chez les ninjas de Yuki fut marqué d’une promesse.

- Joshua… Je te jure que je te retrouverai, même s’il faut que des nations entières deviennent mes ennemis.


Il accéléra légèrement son rythme de marche, jusqu’à ce qu’il atteigne l’enceinte fourmillant de gardes. Il rejoignit le lieu où son compagnon travaillait sur son chakra. La matinée ne s’était pas encore tout à fait éteinte, et il fut élogieux envers le brun débordant d’énergie. En effet, il faisait des progrès en gambadant quatre à cinq pas de plus sur son arbre. Pour se motiver, Ryusuke marquait l’endroit où il avait stoppé sa course, avec un coup de kunai dans l’écorce. S’il voulait rattraper son retard, il devait s’y mettre immédiatement.

- Te revoilà, sacripant ! L’interpella Denonai qui avait su se faire discret. Serais-tu enfin disposé à te prendre en main ? Sourit-il narquois.

Zut ! Il était revenu avant lui. Tant pis, le fugueur grogna entre ses dents en guise de réponse affirmative mais non enjouée. Il se plaça ensuite face à son arbuste.

« Mon dieu, déjà l’âge bête… Il m’a quand même causé du souci, et une sacrée frayeur. Au final, plus de peur que de mal. Rumibayu et lui ne semblent pas s’être revus. Ma première intuition était la meilleure, le prisonnier a bel et bien quitté Yuki, sans s’y attarder. Des dizaines d’équipes ont été mobilisées et aucune trace de l’enfant poupée n’a été trouvée, même par nos senseurs. Tant mieux, je me voyais mal m’occuper de lui et le canaliser à tout bout de champs. Je vais pouvoir me concentrer sur mes recrues. » Se rasséréna le maitre.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
bloody
Civil


Inscrit le: 02 Mai 2015
Messages: 28
Localisation: France

MessagePosté le: Sam 01 Aoû 2015, 3:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

2.5 Tenir sur l’eau

Enfin, leurs efforts allaient se concrétiser. Ryusuke avait une persévérance tenace, et réessayait même si sa progression verticale n’évoluait pas du tout. Comme il avait pris de l’avance sur son meilleur ami, il avait quelques heures de pratique dans les jambes. Il se savait sur la bonne voie, il peinait encore à contrôler correctement son chakra. Un point que lui avait confié Denonai avant qu’Ensei ne débarque, était que même des ninjas confirmés pouvaient ne pas avoir un contrôle irréprochable de leur chakra. Cependant, courir sur une surface qui leur devait de braver la pesanteur, était réalisable pour le plus dérisoire des shunins.
Ensei usa de méthode et de concentration avant de s’y essayer. Puis, après avoir pris son élan, il adhéra à l’écorce. Tout comme Denonai, Ryusuke le surveillait, et il fut ébahi quand il le vit le rattraper en une seule tentative. Imitant son voisin, celui à la crinière azurée écorcha le tronc d’un coup de kunai, avant de retomber sur ses pattes. La compétition les motiva. Même si c’était amical, les aspirants ninjas ne voulaient pas que l’autre le dépasse. Des sourires en coin se dessinaient quand l’un prenait l’ascendant sur l’autre, mais l’autre répondait aussitôt du tac au tac. L’impression faisait qu’ils se battaient, mais en réalité, ils s’entraidaient, ils apprenaient l’un de l’autre, ce qui les amenait à se sublimer. L’après midi se calqua sur la fin de matinée qui n’était qu’un magnifique bras de fer entre eux deux. Ce n’est qu’en début de soirée que Denonai bougea :

- C’est bien, je dois dire que je ne vous voyez pas tenir si longtemps et aller si loin. Vous avez compris l’essentiel. Je vous encourage à continuer dans les prochains jours, cet exercice jusqu’à ce que vous arriviez tout en haut.

Que ce soit Ensei ou Ryusuke, ils reprenaient leur souffle, après qu’ils aient accompli le plus dur. Ils étaient à peu près au même niveau, chacun sur une branche à bonne altitude.

- Vous avez gagné le droit à un repos mérité. Demain, je veux vous voir ici à la même heure.

Derrière ses manières froides et rebutantes, leur maître n’en était pas moins fier de leur implication. Ils mettaient vraiment du cœur à l’ouvrage. C’est en retenant ses sentiments paternels qu’il les laissa rentrer à leurs dortoirs. Pour cette fois, ils n’eurent pas à l’idée de prolonger leur soirée. Ils étaient claqués par leur entraînement. C’était surtout une question d’habitude, c’était complètement nouveau pour eux de malaxer leur chakra. A force, ils s’épuiseraient moins vite.
A pas fatigués, ils s’arrachaient pour revenir au pavillon. Avec lassitude, Ensei releva que son équipier avait son regard qui espionnait partout. Il passait particulièrement en revu les voies ombragées.

- Qu’est-ce qu’il t’arrive encore ? Ne put garder le silence le maigrichon.

- Chut !

- Allez, dis-moi !

- Je me prépare à contrer une éventuelle attaque vengeresse de Mokuya, dit-il sans détourner sa surveillance des bâtiments.

- Oh, non ! Tu es vraiment irrécupérable ! Tu crois qu’un ninja de son statut va s’embêter à nous piéger ?

- A sa place, j’aurai ruminé ma défaite toute la journée…

« Ouais, c’est plutôt nous qui avons mordu la poussière, enfin bon… Je vais le laisser dans son délire. » Renonça Ensei.

Comme il fallait s’y attendre, ils ne firent aucune mauvaise rencontre, et s’apprêtèrent à aller se coucher. Avant qu’ils ne se séparent, Ryusuke voulut savoir ce qui avait fait changer d’avis, son frère d’arme.

- Tu es rapidement revenu sur ta décision, aujourd’hui. Comment ça se fait ? Il s’est produit quelque chose ?

- Ok, je n’ai pas à te le cacher… En fait, je suis retourné voir Joshua.

- Ah ! Comment va-t-il ?! S’excita le garçon à la coupe punk. Rassure-moi, il va bien ?

- Je ne peux pas te le confirmer. Tout ce que je sais, c’est qu’il a été emmené par des ninjas d’un autre village.

- Je vois…, se calma Ryusuke.

Le petit brun se sentit désarmé, inutile. Il avait été touché par cette triste nouvelle. Un espoir persistait que Joshua soit encore en vie. Mais, le reverrait-il un jour ? Il entra alors dans sa chambre, sans chercher à en savoir plus, sa nature bavarde s’étant effacée. Il était en proie à l’abattement et Ensei le comprenait. Il aurait pu lui aussi s’écrouler complètement, mais son serment lui avait donné l’assurance qu’il le retrouverait à un moment ou à un autre. C’est sans même se dire bonne nuit qu’ils s’affalèrent sur leurs draps pour un somme de longue durée.

Le matin se leva de bonne heure, tout comme ces jeunes ninjas plein de vigueur. Ce nouveau jour prévoyait une bonne dose de sport. En premier lieu, Denonai qui fut là à l’avance, leur présenta les trois arts principaux du ninja : le taijutsu, le ninjutsu et le genjutsu. Pour illustrer ses propos, il prit l’exemple de Mokuya qu’ils avaient vu en action. Il s’était servi d’un taijutsu net et propre face à Ryusuke. Ses senbons qui gravitaient dans l’air étaient un jutsu typique issu du ninjutsu classique. Puis, Ensei avait été victime d’une de ses illusions de pétrification, donc d’un genjutsu. Ils pouvaient ainsi se faire une idée des différentes manières d’utiliser le chakra. Mais pour l’heure, leur sensei avait choisi de renforcer leur physique par des séances d’exercices au corps à corps. Le maniement des armes ninjas fut aussi au programme. Ils mirent du temps à trouver le bon geste pour que leurs lancers de shurikens atteignent leurs cibles. Pour finir en beauté la séance, Denonai les opposa dans un combat où seulement le taijutsu allait opérer. Dans sa première observation, il n’y avait aucun doute sur la supériorité de Ryusuke. Ce petit était plus entreprenant, avec ce soupçon de fougue. Il était aussi largement plus résistant, encaissant les rares attaques d’Ensei. Le pauvre adversaire fut vite mis à terre, avec deux coups placés dans le ventre. Ils refirent un duel, mais le résultat avait gardé son vainqueur, Ryusuke. Denonai en déduisit que l’intenable avaient des facilités dans les arts martiaux, peut-être exploiterai-il ces facultés-là ? Par contre, il était dans le flou pour le cas d’Ensei, mais rien n’était perdu d’avance. Le maître le voyait très bien exceller en ninjutsu.
Avant cela, le professeur les convia à prendre un repas copieux dans un de ses restaurants préférés. Il commanda à leur place, un bol de soupe bouillante aux nouilles. Le liquide épicé brûlait leurs gosiers, mais ça n’était pas désagréable.

- Vous pouvez nous dire pourquoi vous nous avez imposé ce régime ? Le questionna le frêle.

- Je ne vous ai pas laissé le choix, car plus vous aurez chaud mieux ce sera pour la suite. Je vais même en prendre à emporter, au cas où.

- C’est quoi ce que l’on va faire ? Une nouvelle épreuve ? Trépignait le brun, curieux.

- Vous allez voir. Nous changerons de zone d’apprentissage pour cette fois-ci, leur concéda Denonai.

Repus, Denonai les fit sortir du village et leur fit faire un footing sous une légère brise. Il prétextait qu’ils devaient entretenir leur forme. Mais, entre autre, il voulait qu’ils dégagent une chaleur corporelle élevée. En plus, cette activité favoriserait la digestion. Cet échauffement les mena à l’endroit voulu, un lac gelé. La fonte avait commencé comme il se doit. Il n’y avait qu’une fine couche flottante. Le jonin les enjoint à venir avec lui sur l’eau figée, c’est ce qu’ils firent, retissant. Au beau milieu, leur meneur brisa la glace causant des fragilités qui se propagèrent. Les élèves frémirent, juste un instant, le temps que Denonai Raikoku se démène pour souder les craquelures à l’aide de son givre libéré au contact de sa main. De par son intervention, il ne restait que deux ouvertures dans la glace. S’ils n’avaient pas été présents, ils auraient pu croire que des phoques avaient élu domicile dans ce havre aquatique.

- On va pouvoir commencer, qu’est-ce que vous en dites ?

- J’ai plus que hâte ! Sautilla Ryusuke.

- Oui, enfin… je pense refroidir tes ardeurs, jeune Gomenaren. Ce que vous devez accomplir, c’est de vous maintenir immobile sur l’eau.

- Hein !! S’écrièrent-ils ensemble.

- Ah, ah ! Ne faites pas vos têtes d’ahuris ! Je vous explique le principe. Vous devez procéder comme pour grimper aux arbres. Mais il y a une différence de taille, puisque l’eau est une surface liquide. Vous allez devoir déployer une concentration hors norme pour que le flux à vos pieds se répande de manière constante, le dosage doit être continu ! Si vous échouez… plouf ! Plaisanta-t-il.

- Mais on va mourir de froid ! Gesticula le fils de Kamuhita.

- Mais non, je suis là s’il y a un pépin. De toute manière, il faut bien vous rafraîchir après la soupe et le sport, sourit-il à peine.

- Vous êtes un gros sadique !

Ensei suivait les rebuffades de son partenaire avec peu d’intérêt. Qu’ils le veuillent ou non, qu’ils se plaignent ou non, la finalité restait la même : ils devaient réussir pour progresser encore et encore. En revanche, il avait le poil qui s’hérissait rien qu’en s’imaginant passer le gros orteil dans cette eau. Comme son associé, il appréhendait cette mise à l’épreuve.

- Vous avez chacun votre puits, alors à vous de jouer, mes élèves adorés, les lança-t-il, détaché et sur un ton neutre.

Denonai eut le temps de s’asseoir à même le lac pétrifié, que les enfants n’avaient pas bougés, immobiles devant leurs trous. Pour cause, ils devaient manipuler leur chakra avec précision et de façon plus soutenue. Ils n’avaient pas du tout envie de faire trempette, ils voulaient donc être sûrs de leur tentative. Ce fut Ryusuke qui leva le premier sa jambe au dessus de ces flots apaisés et sombres. Tout en fermant les yeux, il y alla franchement, prenant son courage à deux mains. Il ne réussit même pas à faire un pas correct. Instantanément, il prit un bain. En le voyant plonger, Ensei fut parcouru d’un frisson. « Pourvu que je ne fasse pas la même ! » Il se ressaisit pendant que le brun remontait en claquant des dents. Leur sensei vint le prendre sous son aile en l’emmitouflant dans une serviette. Il l’avait emmené pour l’occasion. La soupe qu’il avait pris à emporter, leur servirait de remontant, s’ils essuyaient échec sur échec.
Ensei avait repris son sang-froid, et avait repositionné ses doigts en mudras. Le chakra tourbillonna deux secondes à ses pieds avant de stagner. Il se sentit prêt, et Denonai le voyait sur la bonne pente. Le genin devenait de plus en plus vivant à mesure qu’il modelait cette énergie. Il se trouvait une seconde nature. Devenir un ninja… était-ce si mal que ça, en fin de compte ? C’est avec détermination qu’il se posa sur l’amas liquide. Il n’eut aucune difficulté à se maintenir sans faire de remous. Il avait réussi ! Le dosage, le flux constant, il avait tout paramétré avec minutie. Il avait un talent certain, ni l’adulte ni l’autre gamin ne se mentirent là-dessus. Ensei voulut pousser jusqu’où il pouvait tenir, malgré le risque de faire un plongeon. Il aperçut le regard chaleureux de son maitre qu’il lui était destiné, c’était comme si il le voyait sous un autre jour. Soudain, il flancha ! Il n’avait pourtant pas été négligeant, mais une image lui vint comme un flash. Elle s’étendit devant ses yeux à une vitesse extrême, mais elle était suffisamment réaliste et percutante pour qu’il la retienne dans sa mémoire, une mémoire essorée de ses nombreux souvenirs. Il découvrit un objet en gros plan… un bandeau frontal d’un ninja de Yuki. Il était porté par quelqu’un à en croire sa position, et était éclairé par une lumière artificielle. Une goutte de sang suintait sur le métal gris, et le ressenti du jeune chevelu était une peur et une haine effroyables. C’est dans cette fraction de seconde, qu’Ensei s’enfonça dans l’obscurité du lac, envoyant autour de lui des éclaboussures.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
bloody
Civil


Inscrit le: 02 Mai 2015
Messages: 28
Localisation: France

MessagePosté le: Jeu 29 Oct 2015, 4:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

2.6 Cauchemar

« Qui suis-je… qui suis-je à la fin ?... Ce village me fait mal… Je le maudis. »

Ce gosse indécis était une proie facile pour les ténèbres, ceux de son cœur, et ceux qui le cajolaient dans ce lac. Il gelait sur place sans se débattre, et en même temps il n’en était pas mécontent. Il y était choyé, il était chez lui… « Je me sens bien… » Cette absence de tout, l’avait apaisé, avait atténué cet effroi qui l’avait pris aux tripes.
Cependant, contre sa volonté, il fut tiré hors de l’eau. Une personne l’avait ramené à la triste réalité. A l’air libre, il était glacé, trempé jusqu’à l’os. L’homme à la longue coiffure raide, l’avait extirpé des profondeurs en ayant plongé à sa rescousse.

- Ca suffit pour toi, Ensei ! Il n’était pas nécessaire que tu t’épuises. J’ai assez à faire avec un Ryusuke ! Le sermonna-t-il sans y mettre de sévérité.

Ensei se contenait ; sa rage pouvait lui échapper à n’importe quel moment. Heureusement, il était lucide. Il se laissa revêtir d’une serviette sèche, en se recroquevillant sur lui-même. Il respirait fort. Denonai était persuadé que le froid extrême y était à l’origine, mais avant tout, c’était sa haine farouche qu’il essayait de refouler. Ce qui lui donna du baume au cœur, fut qu’il avait expédié cette étape avec réussite. Ryusuke retenta sa chance, et prit exemple sur son équipier. Il ne fit plus sa tête brûlé, et une fois sûr du maintien de son chakra, il marcha sur l’eau. Il n’était pas à l’aise, ses semelles pataugeaient. Le sensei lui intima de s’arrêter. Il avait compris l’essentiel, il lui manquait cette concentration. Il avait tendance à s’éparpiller pour un rien. Il devrait mieux s’en sortir avec plus de maturité. C’est sous les cris triomphaux du surexcité, que cette journée riche en découvertes se termina.

Un noir complet s’évapore. La vision était embuée de larmes. Des sanglots d’enfant s’échappaient de sa bouche. Il était incapable de les retenir. Sous ses pieds attachaient à des sandales, un parquet le soutenait. Il était vraisemblablement assis, calé contre un mur. Il se morfondait. Tristesse, détresse et angoisse lui donnaient la gerbe. La mort le guettait. Il avait peur de regarder le sol, mais s’y risqua. Ses pleurs furent en suspend le temps que sa vue trace ce parterre de planches cloutées. Des flaques de sang se dévoilèrent et lui donnèrent un début de malaise. Finalement, deux corps étaient répandus, meurtris. Un homme à la musculature pouvant faire des envieux et aux cheveux gris et court, et une femme aux cheveux bleu ciel coupés au carré…Ses parents. Ils étaient morts. En revanche, une personne bien vivante se tenait face à ce massacre. Des ombres se jouèrent de l’enfant en dissimulant visage et tout geste fluide venant de l’inconnu. Un seul, un unique détail ressortit de ce personnage : les lampes à huile de cette salle commune faisaient briller un bandeau ninja sur sa tête. L’emblème de Yuki, ses flocons…c’est ce bandeau ! Il était éclaboussé du sang de ses victimes. Comment pourrait-il l’oublier ? Il était traumatisé… sa peur… sa haine… se mêlent et se tissent entre elles. L’assassin fit alors un pas en avant. Il allait le tuer !
Ensei se réveilla en sursaut. Des sueurs froides ruisselaient sur son front et partout sur son corps. Il lâcha un léger cri en s’apercevant que son index, s’était noirci et allongé. Plus il reprenait contenance, plus son étrange doigt rétrécissait, pour redevenir normal. « Ce n’est qu’un rêve, un mauvais rêve. » Mais il était si réel. Son petit cœur en était encore chamboulé, ne sachant plus comment rythmer la cadence de son pouls. Il avait chaud, affreusement chaud, et pourtant le chauffage n’était pas en marche. Il se leva, encore mort de trouille par ses démons, et alla à la salle de bain. Au lavabo, il se rafraîchit le visage. Au bout d’une minute, il le referma entre ses mains. Il était de nouveau perdu. « Pourquoi suis-je aussi tremblotant après un rêve ? Il était vraiment réaliste, c’est comme si je l’avais déjà vécu… Ce doit être une bribe de mon passé, celle qui m’a le plus détruit. J’ai vu le même bandeau dans le flash de tout à l’heure, et ce n’était pas un rêve, c’est donc bien l’un de mes souvenirs. Je saisis mieux ce qui me pousse à rejeter Yuki, et ce qu’il symbolise. Merde… » A trop se maltraiter l’esprit, il vomit dans l’évier, c’était une réaction de son corps. Il n’était vraiment pas bien.

Pour la peine, il se vêtit en conséquence pour prendre l’air. Il ferma la porte sans bruit. Pensant être plus enclin à se revigorer en hauteur, il osa prendre sa place sur le toit. Pour cela, il avait mis à contribution la technique d’adhérence. Il pensait qu’il serait seul là-haut, sous cette lune argentée. Sa respiration se calma quand il vit qu’il avait été doublé par un autre ninja. Grâce aux lueurs nocturnes, il put l’identifier. C’était son maitre, Denonai. Lui-même s’était posé pour contempler la sérénité du spectacle. Ensei devait faire une croix sur sa sortie solitaire. Se rendant compte que Denonai n’était pas pressé par ses tâches et responsabilités, il s’installa près de lui. Sa nuit cauchemardesque lui avait chassé l’envie d’en savoir d’avantage sur la Yukikage. Néanmoins, il était obnubilé par ce qu’il avait vu dans son sommeil. Vu le rang de son professeur, peut-être savait-il des détails sur ses parents ? Il les avait peut-être connu ?

- Vous ne dormez toujours pas ? Commença-t-il son interrogatoire en douceur.

- C’est plutôt à moi de dire ça, fit l’homme amusé. Si tu veux savoir, il m’arrive d’avoir des insomnies.

- Hm…

Il y eut un calme plat, avant que le plus jeune ne renchaine la discussion.

- Je veux vous faire une confidence, moi aussi. Je rêve souvent de mes parents. Du moins, j’en déduis que ce sont les miens. Les avez-vous connus ?

- Oh là ! Comment veux-tu que je le sache ! Avant que tu ne sois emprisonné, je ne t’avais jamais vu. Mais je dois avouer que tu me fais penser, à une femme, une kunoichi de notre village qui est décédée. Mais que tu sois son fils, me surprendrait ! Par contre, tu pourrais être de sa famille.

- Alors, tant pis. Moi qui voulais en apprendre plus sur eux…

- Il ne faut pas que tu te prennes la tête. Tu les retrouveras, j’en suis persuadé.

« Il ne semble pas au courant qu’ils sont certainement morts… Yuki cache bien des choses. » En conclut l’azuré.

- Oui, je suis d’ailleurs bien occupé au sein du village, à présent. Au fait, en parlant de village, j’ai vu un symbole différent des flocons !

- Lequel ?

- C’était comme de petites vagues, je crois.

- Les ninjas que tu as aperçus viennent de Kiri, le village caché de la Brume, l’un des cinq grands villages. Tu es intéressé par la géographie ? Voulut savoir le shinobi de haut niveau.

- Oui, ça me plairait bien d’en savoir plus ! Ca me changerait les idées, sourit le genin. « Excellent ! Je vais pouvoir me renseigner sur cet ordre établi, et comprendre comment tout cela fonctionne. »

C’est sans aucune arrière-pensée, que Denonai lui fit un topo des Cinq Villages, ceux qui menaient la danse en ce bas monde. Il traita du Gokage à ne pas sous-estimer. Puis, il boucla ce tour d’horizon avec les petits pays, et les quelques petits villages ninjas qui s’efforçaient à exister parmi eux. Il lui expliqua que la Yukikage avait fait des sacrifices pendant son règne pour sortir sa patrie de cette spirale infernale. Elle voulait qu’il soit reconnu, mais c’était du passé tout ça… C’est en pensant à sa sœur bien-aimée qu’il questionna son apprenti dans le blanc des yeux :

- Penses-tu que les gens peuvent changer

- Je ne sais pas, bafouilla Ensei qui n’était pas prêt à y répondre.

Il lui avait posé une colle. Il préféra passer à autre chose :

- Allez, au lit ! Se ressaisit le jonin. Les entrainements continuent dès demain. Je vous promets aussi que vous aurez bientôt vos premières missions.

Ensei avait été rassasié pour ce soir, et ce n’était que lors de leur échange qu’il prit conscience qu’il pouvait avaler une tonne d’informations sans mal. Denonai prit congés, reprenant ses faux airs sombres. Le débutant ne voulait pas se recoucher même s’il le fallait.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
bloody
Civil


Inscrit le: 02 Mai 2015
Messages: 28
Localisation: France

MessagePosté le: Dim 01 Nov 2015, 11:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

2.7 Frictions


Les jours s’accélérèrent entre missions et entrainements intensifs. Côté missions, l’engouement d’Ensei et de Ryusuke avait vite déchanté. Ils s’attendaient à du spectaculaire, de l’aventure. Ben… ils étaient plutôt de corvée : sortir les poubelles, récurer les toilettes, laver les sols du manoir de la Yukikage furent leurs premières assignations. Tout ça pour être payé une misère. Ce n’est qu’au fil du temps que leur taches ingrates évoluèrent. Ils eurent des missions comme apporter des missives au Kage, ou faire des courses. Quoiqu’il en soit, ils virent que leur rang de genin ne leur était pas profitable, et furent donc plus motivés que jamais pour gravir les échelons. Pour cela, ils étaient bien plus enthousiastes sur les exercices imposés par leur cher maitre. Il leur enseigna le ninjutsu de base. La permutation, le clonage et la métamorphose n’eurent plus de secret pour eux. Leurs progrès au combat à mains nus, ou dans le maniement des kunais et shurikens étaient significatifs. Leur niveau ressemblait plus à des genins en bonne uniforme. Ryusuke avait cependant gardé de plus grandes ressources que son ami dans ce style de combat. Puis, toujours en ce qui le concernait, il s’était perfectionné pour marcher sur l’eau, rattrapant par là même son rival. Faisant des efforts dans l’art du ninja, les enfants des neiges obtenaient assurance et confiance en leurs capacités. Ne manquait plus que leur série de missions de rang D s’achève… ce qui n’était pas évident avec les temps que traversaient Yuki.

Trois ans plus tard,

Le temple asiatique qui faisait office de siège du gouvernement à Yuki ne sommeillait pas complètement alors que l’obscurité régnait. L’homme aux cheveux nuit, Denonai avait été convoqué par sa sœur, la redoutable Yukikage dont l’apparence était bien mise sous silence. Que pouvait bien cacher ce voile ?

- Tu m’as fait appeler ?

- Oui, cela fait un moment que je n’ai pas eu l’un de tes rapports sur l’évolution de tes poulains. Alors je le veux et oralement cette fois-ci. Comment ça se passe ?

- Ne joue pas à ça avec moi, tes ANBUS te font des rapports détaillés à ce sujet.

- Je préfère l’entendre de ta propre bouche.

- Ils ont acquis les bases, fit-il après mûr réflexion.

- C’est tout ! S’étonna la meneuse d’hommes après un temps d’arrêt, croyant qu’il aurait ajouté une précision. Bon, tu vas m’accélérer ça ! Demain je veux savoir qu’elles sont leur élément de prédilection, et fais en sorte qu’ils le maitrisent.

- D’accord, je ferai selon tes ordres, confirma-t-il pour vite s’en retourner.

- Attend une seconde, frérot. J’ai un nouvel ordre de mission pour toi, et ton duo chevronné, le stoppa-t-elle.

Elle avait eu cette pointe d’amusement dans sa voix rocailleuse qui lui déplaisait. Le rideau de perles trembla, et une main blanche comme la neige en émergea. Elle tenait un rouleau avec un cachet, sans nul doute les informations requises pour accomplir la mission. Dès que le soldat aux mains givrantes, s’empara du papier roulé, il marqua une certaine incompréhension. C’était une mission de rang B ! Elle allait donc les confronter à des ninjas, et ses élèves n’étaient pas préparés à ce genre de pérégrination hasardeuse. Leur formation n’était déjà pas complète, mais en plus ils n’avaient même pas été mis en de telles situations, en épreuve de simulation. Ajouté à ça, qu’ils devraient partir demain.

- Ils ne sont pas prêts, lui dit-il de but en blanc, lui tendant la missive.

- Mais je le sais bien. C’est pour ça qu’ils vont quand même venir avec toi.

- Que cherches-tu à faire ? Les tuer ?! Se contenait-il pour ne pas s’emporter.

- Cela fait trop longtemps que je patiente. Ensei, par exemple aurait dû développer son jutsu depuis le temps. Je ne veux donner qu’un coup de pouce au destin.

- Tes décisions sont incohérentes. Elles vont nous perdre.

- C’est à moi d’en juger. Serais-tu en train de regretter tes actes passés ? Se fit-elle suspicieuse.

- Non. Bon, si tu insistes, nous n’avons pas le choix. Nous partirons tous ensemble.

- Je préfère t’entendre dire ça.

Denonai ne prit pas la peine de lui souhaiter une douce nuit, tant il était remonté contre elle. « Quelle erreur ! Quelle erreur j’ai pu commettre en lui faisant confiance ! » C’est ainsi que tout s’éteignit.

Ce fut aux aurores que Ryusuke et Ensei se levèrent. Régulièrement, Denonai leur donnait rendez-vous pour un décrassage matinal. Ensemble, ils atterrirent sur le camp d’exercices habituel. Tout ceci était devenu une routine. Leur professeur arriva peu après eux, et n’avait pas l’intention de se tenir à leur programme.

- On laisse tomber la mise en forme pour aujourd’hui. J’ai bien mieux vous concernant.

- Quoi ? Se réveilla le tumultueux.

- Vous rappelez-vous que je vous ai parlé des différentes natures de chakra ?

Sans même qu’on le lui demande, Ryusuke, en bon élève, les récita : le futon, le doton, le katon, le suiton et le raiton. Ensei les connaissait aussi par cœur, mais il n’aimait pas faire étalage de son savoir. Il aspirait toute connaissance comme une éponge et ne la partageait avec personne. Après l’énumération sans faute du petit, le jonin passa en quoi consister la suite des évènements. Il tira de sa manche une poignée de feuille de papier, à première vue tout à fait normales.

- Ces bouts de papier vont vous permettre de savoir quelle est la première nature de votre chakra. C’est assez simple, je vous donne une feuille, vous faites passer votre chakra dans votre main, puis dans le papier. Vous verrez qu’il réagira.

Il les leur distribua et suivirent ses recommandations de mode d’emploi. Au bout du compte, le résultat escompté survint. Ryusuke écarquilla les yeux au moment où le papier se fendit en deux. Pour Ensei, il se froissa.

- C’est bon, vous pouvez vous arrêter. Ensei, ton élément est la foudre, et Ryusuke, le tien c’est le vent.

- Waouh !!! Génial ! S’exclama l’intenable. Je vais maîtriser le futon !

- Je n’en suis même pas surpris, tu es une véritable tornade ! Plaisanta son collègue.

- Ah, ah, ah… Je suis mort de rire. Moi non plus, je ne suis pas étonné que tu sois de type foudre. Tu as toujours été une lumière !

- Joli !

Denonai était désemparé en les voyant se complimenter dans une ambiance joueuse et détendue. Comme on dit, il prit ses clic et ses clac et s’en détourna. Avec ce qu’il les attendait, il n’était pas du tout dans la même bonne humeur.

- Hé ! mais où allez-vous comme ça ? L’interpella enfin Ryusuke.

- Vous n’oubliez pas de nous donner les prochaines consignes ? Poursuivit le jeune assombri.

- Nous verrons ça plus tard.

- Pourquoi ? Donnez-nous quelque chose à faire ! S’indigna le brun.

- Je reporte l’entraînement pour une raison. Nous avons un nouvelle mission…

- Si c’est pour récurer les toilettes de la Demoiselle, je passe mon tour, bouda celui à la coiffure invraisemblable.

- Ce n’est rien de ce genre. Demain, nous partons en terre inconnue, en dehors de Yuki. Alors faites vos bagages, juste le nécessaire. On se retrouve à la porte Ouest du centre shinobi, vers 7h00. Jusque là, je vous mets au repos.

Ils auraient aimé connaître les dessous de cette mission, mais leur sensei les avait immédiatement abandonné. Il n’arrivait plus à se retenir. Il chercha à se mettre à l’écart pour faire passer sa colère. Ses élèves étaient encore trop imprudents, leurs sourires en témoignaient. Ils étaient constamment mis sous surveillance. Il savait que s’il ne faisait pas prendre de risques à ses élèves, sa sœur le verrait d’un très mauvais œil, et trouverait en lui une gêne pour ses manigances. Il savait mieux que personne, ce qu’elle réservait aux gêneurs. Il n’avait pas d’autre choix que de mener sa jeunesse au casse-pipe, les dangers du métier.
Sans souci, les deux énergumènes avaient profité de la journée libre et avait prit leur temps pour faire leurs sacs. Ryusuke ne cachait pas son impatience, et il avait même contaminé son compagnon. La nuit tombante, ils étaient bien trop pressés de bouger, que leur sommeil s’enfuyait.

Tous étaient à l’heure, avec peu de temps de récupération dans leurs compteurs. La réticence du maitre se faisait ressentir quand ils quittèrent Yuki no kuni. Mais ils furent tous plus détachés en traversant le pays de la neige. Le climat était bien sûr rude, mais à cette saison, il était supportable. Ils traversèrent de petites rivières à gués, des forêts aux feuilles persistantes et quelques rares villes. Ensei et Ryusuke avaient eu des ressentis plus que bizarres. Depuis qu’ils étaient à l’extérieur, ils ne s’étaient jamais sentis aussi libres, sans contrainte. Denonai le devina :

- Ca fait du bien de sortir de l’emprise de l’aura de la Yukikage, pas vrai ?

Ils eurent du mal à assimiler cette parole lourde de sens.

- Que voulez-vous dire ? Se lança Ensei.

- Oh non, rien d’important, se retint-il pensant en avoir trop dit. Au fait, si je vous parlais de notre mission avant que l’on atteigne notre point de rencontre ?

- Faites comme vous voulez, répondit le pâle comprenant bien qu’il n’en retirerait rien de plus.

- Dans la région, un voleur de bijoux sévit. Il agit le même jour dans la semaine, à la même heure, et parvient à déjouer les systèmes de sécurité de chacune des bijouteries. Il ne s’est jamais fait prendre. Il travaillerait en solo, mais ce n’est pas encore une certitude. Notre client est donc le bijoutier qui est sûrement le prochain sur sa liste, si l’on en croit son parcours de méfaits. C’est cette nuit que le cambrioleur frappera.

- Pff… On va la faire les doigts dans le nez cette mission. Moi, qui m’attendais à quelque chose de plus palpitant, décompressa Ryusuke, les bras en éventail.

- Ah, mais je n’ai pas tout dit, ce malfaiteur était un ninja de notre village, un shunin. Alors ne la prenait pas à la légère.

- Bien, sensei.

Un bon quart d’heure tempéra leur excitation pendant qu’il prenait une route caillouteuse et sinueuse. Les gringalets s’attendaient à tomber sur une ville surpeuplée dans laquelle les affaires allaient bon train. Il fallait bien ça pour que fleurisse des commerces, et en outre une bijouterie. Bien non, ils furent pris à contre-pied quand leur vénérable maitre, les fit s’arrêter à une vaste maison à la bonne charpente. Elle était seule en bordure de route. Un silence dû à leur déroute, les plomba. Pendant qu’ils faisaient leurs têtes d’ignorant et que l’homme qui les dépassait se contint de pouffer de rire, une canne et ses canetons caquetèrent derrière eux en file indienne.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
bloody
Civil


Inscrit le: 02 Mai 2015
Messages: 28
Localisation: France

MessagePosté le: Mar 08 Mar 2016, 5:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

2.8 Le voleur de bijoux

Cette bâtisse ne ressemblait en rien à une bijouterie, mais quand ils y entrèrent, c’était une autre histoire. Une clochette tinta pour avertir leur intrusion. Aussitôt, ils comprirent qu’ils n’auraient jamais dû douter du lieu. Des vitrines étaient disposées dans une immense pièce. Soit des ensembles comme une armure de samouraï incrustée de pierres précieuses, soit des bijoux – collier, bague, boucles – dans leur plus simple appareil étaient montrés aux yeux des clients. Chaque article était cloisonné d’un double vitrage blindé. La boutique avait été fermé au public, le gérant avait pris ses précautions avant que l’heure du crime ne sonne.
Fébrile, le patron vint à leur rencontre afin de les accueillir comme il se doit. Il se frottait les mains nerveusement. Pour un bijoutier, il n’était pas spécialement bien habillé. Il avait un pantalon gris quadrillé et vieillot et une chemise blanche aux manches retroussées. Ses yeux minuscules étaient mis en valeur par des lunettes allongées à la monture dorée. Pour le physique à proprement parlé, il devait avoir la cinquantaine, voir les soixante ans bien tassés. Il avait une peau à peine bronzée, le cuir chevelu dégarni. Il n’y avait sur les côtés que des bribes de sa capillarité qui se défendaient contre le temps.

- Ouf ! Vous voilà, messieurs ! Souffla l’individu de petite taille.

- Voyons, comme si nous n’allions pas répondre à l’appel de l’un de nos plus fidèles amis, monsieur Nawako... Les enfants, je vous présente Mr Nawako qui a toujours défendu nos intérêts.

- Je vois que tu t’es entouré de la nouvelle génération, Denonai.

- Ainsi va la vie.

- Bonjour monsieur, le saluèrent poliment les genins.

- Comment se fait-il que vous soyez proche de Yuki ? Lui demanda Ensei qui ne voyait vraiment aucun lien entre un village de ninjas et un commerçant.

- Très bonne question ! Ca remonte à mon arrière grand-père qui était joaillier. Il a participé à l’aspect culturel du village de Yuki en fabriquant…

- Bref, passons sur les détails. La famille Nawako a fortement contribué à l’embellissement et à la renommée du village, et ça depuis le Shodaime, coupa court Denonai. C’est tout ce que vous devez savoir.

Ensuite, il reporta son attention sur leur client :

- Pouvez-vous nous donner des éléments supplémentaires à la mission ?

- Oui, bien sûr. Apparemment, ce bandit opère de manière assez commune, sauf qu’il se sert du ninjutsu pour contourner tous les systèmes de sécurité, même les plus sophistiqués. On peut dire que je suis le dernier sur sa liste. Me trouvant éloigné d’une ville, et n’ayant pas de sécurité plus pointue que mes confrères, mon magasin est une cible facile.

- Je vois. Le moment est donc bien choisi pour avoir fait appel à des ninjas. Il est obligé de venir ici cette nuit, et nous serons là pour le cueillir.

- Je vous fais confiance. Je vous laisse le double de la clé de la boutique, et je m’en vais. Je vous attendrai à ma résidence, demain matin en espérant que ce soit une réussite.

- Vous n’avez aucune inquiétude à avoir. Je veille au grain.

Ayant beaucoup d’estime pour le Raikoku, le propriétaire les quitta pour qu’ils s’organisent. Les ninjas faisaient tout le temps du bon travail. Pourquoi cette fois-ci ferait exception ?

Le trio se prépara de cette manière : Ensei et Ryusuke feraient en sorte d’interpeller la ravisseur en étant cacher dans la bijouterie. Ils seraient dans le feu de l’action. Le jonin surveillerait les extérieurs pour peut-être attraper le voleur avant qu’il ne commette son larcin. Quoiqu’il en soit, si un ANBU les épiait, il ne pourrait pas dire au Kage qu’il n’avait pas mis du sien. Il appréhendait alors qu’il s’était mis à l’écart de ses genins. Ses élèves avaient pris du galon, mais face à un shunin… Pouvaient-ils se surpasser ? Qu’ils se surpassent… c’était exactement ce que cherchait à faire sa sœur avec cette mission. Elle voulait qu’Ensei s’accoutume de plus en plus avec son jutsu héréditaire, et Ryusuke était mis dans le lot. Denonai venait de faire tout ce que son champ d’action lui permettait d’effectuer. Il espérait qu’ils ne seraient pas casse-cous.
A l’intérieur, les deux gamins débutants s’étaient mis à couvert sous une table, bien cachés à l’ombre. Ils passèrent par diverses sensations : de l’impatience au doute de leurs forces et à une pointe de peur mêlée à de l’excitation. Ils étaient cependant prêts à intercepter le ninja. Ils avaient appris à se terrer dans l’ombre, ils devaient juste savoir par où le cambrioleur allait apparaitre. Ils étaient à l’affût, et n’eurent même pas besoin de se consulter pour se taire une bonne fois pour toute. Deux, non cinq minutes peut-être, les avaient maintenus en suspend.
Il n’en fallut pas plus pour que les choses se mettent à bouger. Ils entendirent une succession de bruits, comme si on grattait au plafond. Le son était là, mais rien ne se montrait, jusqu’à ce que la bouche d’aération se déloge du haut de la pièce. « Il est malin. Il était dans les conduits. » Déduisit celui qui réfléchissait à mille à l’heure. Ils se mirent à découvert, kunai en main, et attendirent que l’ennemi déboule du plafond. Rien. Il ne semblait pas être pressé. Avait-il compris qu’il avait un comité d’accueil ? « On a pourtant été prudent ! » Immédiatement, deux objets identiques furent lancés du trou, et une fois par terre, des fumées opaques s’en dégagèrent.

- Des fumigènes ! Il nous a bien eus, ce bâtard ! Se contraria Ryusuke.

Cependant il ne fallait pas baisser les bras trop vite. En parlant de vitesse, ils furent rapidement assaillis par celle du shunin renégat. Leur vue ne leur servait à rien tant que ces fumées se propageaient. Considérant que celui à la crête était le plus costaud, l’adversaire idéalement camouflé, le rua de coups. Ils étaient parfois contrés, mais au bout du compte, le brun s’écroula, écrasé par la vitesse d’exécution du ninja sans attache. Le second n’avait pas les armes pour dissiper le nuage, il devait faire avec, sans repères. Il était donc difficile de prévoir les attaques, et il les prit de plein fouet. Il s’affala comme son compagnon. Le voleur avait tout calculé et avant même que la brume irritante ne s’estompe, tout ce qui était facile à transporter s’était envolé avec le combattant.

- On est si nul que ça ? Se morfondit Ensei, encore au sol.

- Non, on ne va pas laisser passer ça ! Allez, on le rattrape ! L’encouragea le brun qui s’était redressé, une douleur dans les côtes.

Il avait de quoi user de ressources inconnues dans les moments les plus désespérés. En plus de ça, ce genin au tempérament de feu, le transmettait aisément à son entourage. Remotivé, Ensei se remit sur ses jambes. Ils étaient à la peine rien que pour aller dehors. Sentant qu’il ne pourrait pas le pister, ils sortirent dépités.

- T’as une idée d’excuse à donner à notre sensei ? Prononça Ryusuke.

La réponse ne se fit même pas entendre. En effet que ce soit Ensei ou l’intrépide Ryusuke, ils s’arrêtèrent bouche bée, au bord de la route. Sur celle-ci, un homme n’avait fait que les attendre. « La classe, le sensei ! » Et oui, Denonai avait su se montrer prévoyant car sur son épaule, pendait le pauvre shunin déserteur qui avait dû prendre une raclée monumentale. L’assommé avait un physique banal, une tête assez petite, le crâne chauve et deux bouts de moustaches taillés avec minutie à chaque coin de lèvre. Le sac qui contenait les ornements de valeur et de collection était tout simplement aux pieds de ce grand ninja de Yuki. La mission s’était terminée sur une bonne note, mais ce n’était pas grâce aux plus jeunes.

- Je me rends compte qu’il y a encore du boulot pour que vous réussissiez ce genre de mission. Ne vous lamentez pas, c’est inutile et même contre-productif. Pensez à aller toujours de l’avant et je serai toujours là pour vous guider. En rentrant…

Tout à coup, le fardeau remua, interrompant son porteur. Un coup de poing bien placé, le fit sombrer de nouveau. Denonai y était allé de bon cœur. Il s’éclaircit la voix :

- Bon, où en étais-je ? Ah oui ! En rentrant, vous aurez un test bien défini pour l’un et l’autre afin que vous développiez votre élément.

Cette nouvelle les enchanta. Depuis quelques temps, ils trouvaient qu’ils faisaient du surplace. Avec ce que leur préparait Denonai-sensei, leurs futures compétences présageaient de belles choses. Mais autant ne fallait-il pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué…

Dans la soirée, ils obtinrent leur récompense et le lendemain, ils reprirent leur route pour rentrer à la maison. Entre-temps, ils avaient pris soin de bien ficeler leur prisonnier. Ce dernier fut la plupart du temps, perdu dans des inconsciences répétées, sur le dos du redoutable jonin.
Ils étaient à l’orée d’une forêt tandis qu’ils se rapprochaient de Yuki no kuni. Ils y firent une courte pause. Ils prenaient leur encas, quand les sens avisés de Denonai s’appesantirent sur un élément étrange. Un peu plus loin, à un kilomètre, une fumée montait vers le ciel. Il n’y avait pas d’habitations dans les environs, et le fait que Yuki était proche d’ici, était assez inquiétant s’il était question d’étrangers. Des shinobis espions ou de simples voyageurs ? En ces temps durs, leur petit village était souvent victime d’assauts de leurs voisins. L’homme aux long cheveux de jais voulait en avoir le cœur net, et ce, même après qu’il avait prit de la hauteur sur un arbre.

- Attendez-moi, ici. J’ai repéré quelque chose d’anormal. Je ne serai pas long.

Il ne recueillit pas les avis de ses apprentis. Cette déclaration, comme toutes les autres, était fermes et inéluctables.
Ainsi, il délaissa un Ryusuke grognon, et curieux de savoir ce qu’il l’avait mené à partir comme ça. Ensei, continuait à boire son thé chaud, serein. Contrairement au benêt, il avait retenu l’anomalie de la fumée. Il se doutait bien que leur maitre cherchait à se rassurer. Par contre, ce qui était beaucoup moins évident à deviner, c’était que deux individus s’étaient cachés dans les fourrés. Enfin ! Le capitaine d’équipe les avait abandonnés ! Ils se levèrent extrêmement vite, et défoncèrent nos joyeux héros, sans qu’ils ne voient rien arriver.

- Voilà c’est fait, Jura ! Ricana l’un d’eux.

- Mm… Non, regarde, Seiko !

Le plus clairvoyant sut avec un temps de retard que ceux qu’ils avaient frappé à mort, n’étaient que des clones.

- ’Tain, ils font chier, ces merdeux ! S’énerva celui qui s’était vu trop fort.

Aussitôt, les originaux débarquèrent. Ils s’étaient eux aussi merveilleusement dissimulés dans les bois. Ils purent voir les visages de leurs agresseurs. L’hystérique Seiko était un ninja aux cheveux blancs qui lui arrivaient à la nuque. L’une de ses pupilles brillait avidement, ce qui faisait qu’il ressemblait à un vieux lubrique avec son sourire affamé de violence. Jura avait un côté mystérieux et son look l’y aidait. Un bonnet bleu nuit et un masque de tissus qui lui recouvraient bouche et nez, l’emmitouflaient. Quelques mèches frivoles bleues marine débordaient de son bonnet. Puis, autre détail frappant, il portait des gants mais pas en n’importe quelle matière ! Ils avaient été fabriqués dans un métal brun. Pour finir, ils avaient bien des bandeaux ninja, l’un sur sa coiffe l’autre autour de cou, mais ils étaient vierges de tout symbole. « Ce sont des mercenaires. » Comprirent les deux gosses.

- Vous voulez nous dépouiller ?! Désolé, mais la somme d’argent est détenu par notre maitre, bande de blaireaux ! Jacassa celui à la crête virevoltante.

Il avait toujours cette tendance de la provoque facile. Ensei avait analysé l’ennemi, ses déplacements grâce à ses clones. Il ne fallait pas s’arrêter au bas niveau de ces enfants, puisqu’ils avaient remarqué l’embuscade. D’ailleurs, le stratège n’était pas convaincu que ces hommes en avaient après leur portefeuille. « Ils nous ont quand même sauvagement attaqué… à moins que ce soient des assassins avant tout. » Comment allaient-ils s’extirper du danger ?

Denonai planait littéralement de bosquet en bosquet. Il était près du lieu suspect. Plus il prenait ses distances avec son équipe, plus il sentait comme un malaise. Quelque chose ne tournait pas rond. Il avait perdu une pièce du puzzle, et ça ne lui ressemblait pas. Assailli de doutes, il arriva devant un foyer de branches et de brindilles brûlantes. Des poissons bien dodus, cuisaient en étant placés sur leurs bouts de bois. Le jonin s’arrêta sur celui qui faisait attention à la cuisson.

- Mais que fais-tu là, Mokuya ?! Lui demanda-t-il en posant le shinobi voleur comme un sac à patates.

- Oh ? On m’a confié la mission de récupérer ton gars-là… Du poisson ? Proposa-t-il, le sourire en coin.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
bloody
Civil


Inscrit le: 02 Mai 2015
Messages: 28
Localisation: France

MessagePosté le: Lun 09 Mai 2016, 1:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

2.9 Se battre comme si sa vie en dépendait

La situation se dégradait entre les shinobis des neiges et ceux sans patrie. Les uns comme les autres ne pouvaient juger du niveau de l’adversaire tant que les choses sérieuses n’étaient pas lancées. Celui qui était le plus serein parmi les mercenaires, ouvrit les hostilités :

- Tant pis pour l’argent. Vous faire taire une bonne fois pour toute, nous suffira. Seiko ?

- Ouais ?

- Occupes toi du beau parleur, vous vous entendrez bien ensemble. Pour ma part, je vais me faire un plaisir de faire de l’autre gamin mon punching-ball.

Il est vrai que contre des genins, ils avaient plus de chance de les mettre à genoux, en un contre un. Ensei comprit leur raisonnement, et acquiesça en silence. Il avait un plan en tête, alors autant faire croire qu’ils leur étaient supérieurs ce qui était peut-être le cas. Pour cela, il fallait qu’ils aient un trop plein de confiance, qu’ils pensent être inatteignables. N’ayant pas mis Ryusuke dans la confidence, il le surprit en prenant ses jambes à son cou. Il pénétra dans les bois. L’ennemi fanfaronnait en voyant qu’ils avaient divisés leurs forces sans qu’ils aient besoin de se salir les mains.

- Pas cool ton ami ! Il te laisse en plan ! Dit sèchement l’homme aux cheveux décolorés.

- Seiko ! Concentre-toi ! Je pars à la poursuite du fuyard. Nous n’avons pas le droit à l’erreur, lança celui au masque en tissus.

Le dernier à être intervenu s’arrêta de parler pour enfin agir. Il partit se charger d’Ensei. Ce type n’avait pas l’air commode, mais Ryusuke restait confiant. Son ami était débrouillard, il allait trouver une solution. Cependant en ce qui le concernait, il l’était un peu moins, et l’autre en face commençait à le mettre en rogne.

- Nous ne sommes plus que tous les deux. Tu ne vas rien comprendre à ce qu’il va t’arriver ! Cracha-t-il.

- J’attends de voir ça, vas-y approche !

Seiko fulmina et se jeta dans ce combat. Les kunais se rentrèrent dedans et ne purent les départager. Le plus âgé engagea un combat au taijutsu en se montrant plus entreprenant, mais sous ses assauts répétés, Ryusuke savait les parer. Les crochets que décochait le grand déchainé faisaient qu’il était tout le temps sur la défensive. Il l’attaquait sans retenue empêchant notre aspirant de riposter. Pour ne pas être submergé, le gosse dut reculer. Il jeta en même temps une poignée de shurikens qui ne trouvèrent pas la peau de Seiko. Cette opération avait juste pour but de l’éloigner de son opposant qui avait bien plus de réflexes et d’expérience que lui. « Je suis plutôt mal engagé, si l’autre est aussi à l’aise au corps à corps. Pas le choix, il faut que je temporise à distance, en attendant une erreur de sa part. » Durant ces trois ans, Ryusuke avait gagné en discernement, l’intelligence surdéveloppée d’Ensei était peut-être contagieuse ? C’est alors qu’il jeta shurikens et kunais pour embêter le fou furieux. Comme cela le sous-entendait, de l’agacement monta venant de Seiko. Les injures fusèrent comme s’il en pleuvait. « Je lui fais perdre son sang froid ! Excellent, je dois continuer sur ma lancée. » La folie furieuse de projectiles chargea encore, de quoi décourager un Seiko obligé d’esquiver ou contrer avec ses armes. Une nouvelle série survint à sa droite, avec toute la volonté qui soit, il ne pourrait tous les éviter avec des moyens rudimentaires. « C’est bon ! Il va se les prendre ! » Pour la énième fois, le mercenaire rumina une insulte et fit des mudras.

- Suiton – Serpent d’eau !

Le chakra prit la forme d’un serpent constitué d’eau qui ondula pour rencontrer les objets coupants. Ils furent tous engloutis avant que le reptile liquide n’explose en arrosant l’herbe. Seiko ne se laissa plus faire, il était quelqu’un qui préférait dominer l’échange. Ce casse pied voulait combattre à distance, et bien il serait servi ! Il fouetta l’air avec ses suitons qui imitaient les déplacements sinueux du serpent. A un moment donné, Ryusuke fut pris de vitesse, et se fit mordre au bras. Il s’en défit en tirant sur son membre, tout en décapitant la bestiole aquatique. La morsure lui avait laissé une sale trace. Le cours de l’affrontement avait encore basculé. Ryusuke se trouvait en mauvaise posture, mit à mal par ses jutsus à la trajectoire difficile à prévoir. Le ninja de Yuki cherchait à revenir au corps à corps, mais impossible ! Il était à chaque fois repoussé. Les blessures légères s’accumulaient. « Ca ne sert à rien de l’approcher. Je vais seulement observer ses serpents. Il faut que je m’économise pendant qu’il gaspille son chakra. Si Ensei revient à temps, on pourrait prendre le dessus… J’espère qu’il va bien. »

Dans la forêt, la tension était palpable. Ensei avait pris les devants en s’éloignant volontairement du danger. Grâce à son échappée, il avait attiré à ses trousses, l’une de ces pourritures. Il espérait par là que son compère puisse se battre sans se soucier de deux personnes en même temps. A présent, il croisait les doigts pour que de son côté, tout se passe sans accrocs. L’autre derrière lui n’allait pas tarder à le rattraper, seulement fallait-il savoir par où il se manifesterait ! Se mettant sur ses gardes, il ralentit sa course. « Où est-il ? Allez ! Dépêche-toi de te montrer, je vais arriver… » Une feuille frémit. Il leva les yeux. L’individu aux cheveux bleus était au dessus de lui, en chute libre pour lui asséner un coup meurtrier dans le crâne. Il s’en était fallu de peu. La branche sur laquelle il avait pris appui, éclata comme toutes celles qui subirent la force du ninja. Ensei n’avait pas été loin d’effleurer le gantelet métallique. A pieds joints, il retomba au sol, le souffle coupé par la peur d’encaisser ne serait-ce qu’une attaque. Le bonhomme avait aussi prit le temps de charger son coup suivant. Le garçon étudia le fonctionnement de sa technique. Jura concentrait son chakra dans ses mains, et ses gants amplifiaient cette pression. S’il parvenait à lui infliger qu’une simple baffe, le genin ne donnait pas cher de l’état dans lequel serait sa mâchoire. Il essuya une attaque directe, facile à anticiper. Il prit une marge de sécurité, et le poing tendu de l’ennemi entra en contact avec un arbre juste derrière le shinobi de Yuki. Ensei blêmit dès qu’il vit le gros végétal se rompre en deux sous l’impact du gantelet. Une volée d’oiseaux déguerpit après avoir été secouée. Jura ne laissa pas de répit, en enchaînant d’un coup de pied dans l’abdomen. Le fragile débutant s’écroula sur le dos et ne put que lever la tête, alors que son adversaire ganté revenait sur sa proie avec un nouveau poing chargé.
Il était mal barré, et la situation empira. Contre toute attente, un individu fit bruisser un buisson et les interrompit. C’était Seiko ! Ryusuke n’avait pas réussi à le mettre au tapis ?!

- Je te jure, tu aurais pu faire en sorte de moins vous perdre dans cette cambrousse ! Je ne sais pas ce qui me retient de t’envoyer mon poing dans la figure !

- Certainement parce que tu risques d’en recevoir un qui va te démanger longtemps, le désarçonna Jura. Tu en as déjà terminé avec l’autre ?

- Ouais, il était ridicule. Tu pourrais me le laisser celui-là ? Je n’en ai pas eu assez.

- Si tu veux, ça m’est égal. Mais fais gaffe, il n’est pas évident à toucher.

- Oh, c’est plutôt toi qui n’es pas doué, le charia l’impulsif.

Il s’avança donc en direction des deux opposants qui avaient engagés les hostilités. Il marcha tranquillement, muni d’un kunai, et passa à côté de son ami Jura. Jusque là passif, le masqué réagit au quart de tour. Avant que Seiko ne puisse esquisser un mouvement, il le pulvérisa de son poing fermé. « Merde, il a compris. » A la place de l’insultant, apparut un clone d’Ensei qui disparut aussitôt.

- Un henge associé à un bunshin… malin. Malheureusement pour toi, dès que j’ai vu ton clone de tout à l’heure, je peux les repérer. Je me disais bien que tu étais faiblard, je comprends mieux, maintenant que je sais que tu avais divisé ton chakra en deux. De plus, je connais trop bien mon équipier pour ne pas reconnaître son chakra, dommage pour toi.

Sentant que c’était mal parti, le jeune garçon ne vit que pour seul exutoire, la fuite. Il s’était relevé pendant que son clone avait échoué. Il courut, désemparé, Jura le suivait prenant du plaisir à le voir gesticuler dans tous les sens. Voyant très bien qu’il ne pouvait aller très loin sans le bon vouloir de l’habile aux mèches bleu marine, celui qui les avait bleu ciel abandonna. Il s’arrêta net dans la forêt. Non, il n’avait pas abandonné, il avait prit du courage et faisait front. Le soldat entrainé lui fit honneur, et cogna du bout de ses gants dans le ventre du genin. Il s’était résigné et n’avait même pas bougé. Il avait juste froncé les sourcils, redoutant la douleur… certainement ce qu’il redoutait le plus. Il fut éjecté du sol, pour choir contre un tronc dont l’écorce s’éparpilla à cause du choc. Il souffrait le martyr, il devait avoir des côtes brisées. Contre l’arbre, il haletait, chaque respiration lui perçait les poumons. Bien sûr, il ne pouvait repousser l’approche de Jura qui allait mettre un terme à son existence. Et subitement, le boxeur ne fit plus un pas, plus un geste.

- Que m’arrive-t-il ? Qu’as-tu fait ?! Je suis comme paralysé !

- Regarde autour de toi.

C’est ce qu’il fit. Il fut atterré en observant, quatre parchemins disséminés chacun sur un tronc, délimitant une zone carré, et lui, était à l’intérieur.

- Tu m’as tendu un piège avec des sceaux sur des parchemins ? Comment ?! Comment as-tu pu le préparer ? Tu n’en as pas eu le temps ?

- C’est vrai, et ce n’est pas moi qui l’ai fait. En revanche, que crois-tu que mon clone a fait avant qu’il ne se change en ton pote ?

- Non ! C’est ton clone ?!

- Oui, et grâce à lui, tu vas te mordre les doigts de t’être frotter à nous.

- Bravo, je m’incline devant ton intelligence et surtout devant ton inconscience. Tu as fait exprès de te prendre ma dernière attaque pour que je pénètre dans cette zone. Tu aurais pu en mourir, si j’y étais allé plus sérieusement.

- Pff… Depuis le début, tu n’y allais pas à fond. Maintenant crève !

Un simple mudra suffit, et Ensei activa ces parchemins qui étaient explosifs. A bout portant, et sans aucun moyen de se libérer, Jura n’en réchappa pas. L’enfant à la bouille innocente le fit sauter. A la fin du grondement, il ne vit que deux gants de fer qui s’écrasèrent dans la poussière. C’était bel et bien fini. Désormais, ce qui le préoccupait, était de se remettre sur pattes. « Ryusuke, j’arrive. »

Ryusuke tenait encore en échec le grossier Seiko. L’homme aux cheveux blancs n’en finissait pas de lancer son jutsu fétiche. Il ne devait pas lui demander beaucoup de chakra, et sur la durée, le brun n’était plus aussi fringant. Sa vue se brouillait, ses muscles étaient éreintés. Lui qui croyait qu’il serait plus tenace que l’autre timbré ! Il s’était lourdement trompé. Certaines erreurs de jugement lui infligèrent de nouvelles blessures : des morsures ou des fouettés de serpents aqueux. « Je ne vais pas pouvoir tenir d’avantage. J’ai beau réfléchir, aucun plan ne me vient à l’esprit. Si Ensei était là, il saurait quoi faire. J’en ai marre de devoir toujours compter sur son génie ! » Même si la volonté était là, le corps ne suivait plus. Il trébuchait presque à chacune de ses entreprises. C’est dans un de ces moments de faiblesses, que Seiko vint à créer trois serpents d’eau de même taille. Ryusuke était fichu.

- Mange ça, fils de… ?!

Il n’eut même pas l’occasion de finir de déblatérer son insulte, qu’il tomba inconscient. Il venait de prendre un coup à la nuque. Quelqu’un avait été suffisamment rapide et précis pour frapper du tranchant de la paume là où ça faisait mal. Alors que l’utilisateur de suiton s’écroula en deux temps, il permit de mettre à jour, le sauveur qui n’était autre que Denonai.

- Sensei, vous êtes enfin revenu !

- Oui, tout va bien ? Je me suis fait un sang d’encre. Où est Ensei ? Lui demanda-t-il, les yeux écarquillés.

- Il est dans la forêt aux prises avec un autre ninja. Il faut aller l’aider !

- Ce ne sera pas nécessaire… Aïe ! Fit celui qui était le sujet de la conversation, en se serrant le haut du corps.

- Kamuhita ! Tu as réussi !

- Oui, mais je vais trainer des séquelles.

Leur bon professeur les ausculta et vit que celui qui était normalement le plus prudent avait subi bien plus de dommages que celui au regard étincelant. Comme l’avait pressenti l’azuré, il avait bien plusieurs côtes démises. Il fallait d’urgence qu’il aille à l’hôpital. Ryusuke devrait aussi l’y accompagner pour des soins plus en surface. Ryusuke aida son ami à se déplacer, quant à Ensei, il était bien le seul à se questionner sur où pouvait se trouver leur prisonnier. Le voleur de bijoux n’était plus sous la surveillance accrue de Denonai. Lui, s’était assombri après qu’il se soit informé de l’état de ses troupes. Une colère monstre se lisait dans ses yeux et une aura à glacer le sang l’entourait. Il parla pourtant avec chaleur envers ses élèves, eux qui pensaient réellement qu’il leur en voulait.

- Rentrons ! Vous avez besoin de vous reposer avant que l’on rentre dans un entrainement plus poussé. J’en profiterai pour régler une affaire, articula-t-il alors que sa fureur montait.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
bloody
Civil


Inscrit le: 02 Mai 2015
Messages: 28
Localisation: France

MessagePosté le: Mar 28 Fév 2017, 6:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

2.10 La Louve

Les jeunes peu expérimentés furent remis sur pied en un rien de temps avec la magie du ninjutsu médical. Cette branche du ninjutsu fascinait Ensei qui trouvait enfin quelque chose de bon dans l’art du ninja. Ces techniques là n’avaient pas été élaborées pour faire souffrir, mettre à mort ou endeuiller, mais pour sauver des vies.
A peine le lendemain de leur nuit à l’hôpital que leur maitre les accueillit à bras ouverts, sur un autre terrain en pleine nature. Les peupliers prenaient un bain de soleil pendant qu’une neige fondue enduisait les rochers. Ils espéraient, et particulièrement Ensei, que leur nouvelle étape ne tirerait pas trop sur leurs corps fraichement rétablis. Celui qui craignait le plus était l’obscur garçon, sa couche de bandelettes sur le torse prouvait qu’il était fragile.

- Bonjour, on va tout de suite aller dans le vif du sujet. Vous rappelez-vous de vos éléments ?

- Oui, moi c’est le futon !

- Le raiton.

- Comme vous en avez des différents, vous n’aurez pas à accomplir le même exercice, et vous aurez chacun votre accessoire. Ainsi vous éveillerez votre affinité. Autant que je vous montre de quoi il va être question. Pour toi, Ryusuke…

Il sortit un tout petit objet tenant dans le creux de sa main et le mit à la vue de tous.

- Un glaçon ? Vous pensez que je n’ai pas assez froid comme ça ?! S’insurgea le punk.

- Tiens, prends-le, l’envoya-t-il.

- Qu’est-ce que je dois faire avec ça ? Préparer un cocktail ? Sourit-il en réceptionnant l’objet froid.

- Non. En te servant de ton chakra, je veux que tu sculptes le glaçon pour qu’il ait une forme de sphère. Ainsi tu acquiers la finesse et le tranchant du vent. Si tu y parviens, tu auras acquis la base du futon.

- Ok, fit-il avant d’apposer ses deux mains contre le petit bloc gelé.

Il était à fond dedans à en tirer la langue de concentration.

- Si celui-ci finit par fondre, voici un sac qui en est rempli pour que tu puisses le remplacer, lui indiqua le sensei. A ton tour Ensei, voilà ton matos !

Il lui jeta un oreiller dans la figure qui finit par descendre le long de son visage tout doucement. Ryusuke n’en ratant pas une, se plia en deux, mort de rire devant la scène. Ensei n’était par contre pas d’humeur à plaisanter :

- C’est une blague ! Vous voulez que je fasse une sieste ?!

- Calme-toi, il y a une explication, s’impatienta le Raikoku devant les railleries. Pour que tu développes la foudre, tu vas devoir envoyer de ton chakra dans ce coussin. Le but étant que tu dois diffuser le chakra de manière continue à l’intérieur, de la même manière que de l’électricité passe dans les corps non isolants.

- Mais pourquoi dans un oreiller ?!

- Qu’y a-t-il dans un oreiller ?

- Des plumes.

- Oui, et donc plusieurs entités rassemblées dans le tissu. Ce que je veux que tu parviennes à faire, c’est de faire parcourir ton chakra au travers de toutes les plumes, et absolument toutes ! Sinon tu ne pourras manipuler la foudre à son plus bas degré. Quand ce sera bon, tu verras le résultat par toi-même.

Intrigué, il se mit immédiatement à la tache, tout comme Ryusuke avec son glaçon. Le chevelu apposa sa paume sur le coussin et y fit traverser son énergie. Ne pas oublier une seule plume, il fallait une bonne dose de patience pour cela. Quand il était maitre de ses émotions, il savait l’être même si cela devait lui prendre des heures en étant immobile.

- Bien, je m’en vais maintenant que vous savez quoi faire, se délesta le personnage de ses apprentis.

- Encore ! Témoigna le brun de sa frustration.

- Je vous avais dit que j’avais une affaire à régler, alors j’y vais. Je reviens très vite pour voir s’il y a du progrès.

Le rouspéteur n’eut rien à rajouter, c’était clair et sans fioriture. Ils se démèneraient sans son coaching. Puis, ils apprenaient à être autonomes. Contrairement à son ami d’enfance, Ensei s’y était fait. Son rôle important au sein du village faisait qu’il ne pouvait se concentrer exclusivement sur eux.

Denonai aurait pu s’en occuper durant la convalescence de ses élèves, mais il était bien trop énervé, et face à sa sœur, ça n’aurait pas fait bon ménage. Il avait bien fallu une nuit entière, pour qu’il s’apaise. Maintenant il fallait mettre les points sur les i. Il devrait montrer une certaine sévérité. C’est à vive allure qu’il arriva au palais de luxure, et passa en revue toutes les portes en les ouvrants à grande volée. Il finit par celle qui abritait la dirigeante encore et toujours pudique devant quiconque. Elle était bien entourée de gardes comme le règlement le stipulait. Normalement, il fallait demander audience avant d’avoir la chance de rencontrer la Yukikage, mais Denonai était au dessus de tout ça.

- Que veux-tu mon frère ? Tu m’as l’air anxieux, s’inquiétait-elle en gloussant d’amusement.

- Ne te moque pas de moi, Yokona ! Tu sais que je n’aime pas ça ! S’interposa l’ainé.

- Combien de fois, il va falloir que je te le répète moi aussi ! Je ne veux plus que tu m’appelles par ce prénom en présence d’autres personnes ! Monta-t-elle d’un ton.

- Excuse-moi, je me suis emporté. Au lieu de nous invectiver l’un l’autre, dis-moi ce qui t’es passé par la tête ! Tu aurais pu me mettre au courant que tu avais ordonné à la team Mokuya de menacer mes élèves en étant déguisés en mercenaires !

- Oh, si on ne peut plus faire de farce entre frère et sœur.

- Tu vois ! Tu recommences ! Non, sérieusement qu’est-ce qu’il t’a pris ?

- Comme on en avait parlé, j’ai décidé d’accélérer les choses. Je veux qu’ils stimulent de plus en plus leurs facultés, et ce n’est qu’en situation critique qu’ils y seront enclins.

- Si telles étaient tes intentions, Mokuya a dû te rapporter que cela a été un fiasco total ! Tu te rends compte ! Tu viens de sacrifier la vie de l’un de tes hommes pour rien !

- Il faut parfois faire des sacrifices, j’en ai fait pour me placer à la barre de commandement et j’en ferai encore pour y rester.

- Même moi ? Tu te débarrasserais de moi… ?

- Arrête de dire des bêtises… Tiens à propos de Mokuya et de ‘sacrifice’, ne me fais pas la leçon alors que le pauvre est revenu frigorifié de la tête aux pieds, le taquina-t-elle.

- Bah c’est bien différent de tes manières rustres. Je ne l’ai pas tué. Comme il m’a saoulé, un coup de cryogénie lui a servi de leçon. D’ailleurs comment va-t-il, depuis la mort du shunin qui était sous sa responsabilité ?

- Tu connais Mokuya…

- Oui, il s’en fout comme de son dernier senbon… J’avais l’espoir qu’il avait un peu changé, avoua-t-il en baissant lentement la tête.

- Tu as bien fait de venir me voir, nii-san. J’allais te faire venir pour te présenter ta nouvelle recrue.

- Tu as enfin trouvé le troisième ninja ! Je ne suis qu’à moitié ravi car ça va me faire plus de travail, accentua l’homme par une mimique qu’il ne faisait qu’en présence de sa sœur.

- Oh que non, tu n’auras pas à t’en faire à ce sujet. Elle fait partie de mon Harem.

Cette déclaration fut cinglante et désarma le jonin. Elle avait toujours le don de le surprendre alors qu’il la connaissait par cœur. Il ne put la réprimander ou ajouter quoi que ce soit, car elle prit la parole avec poigne :

- Entre !

Une cloison coulissa laissant apparaître une fille de onze ans. C’était une brune recouverte de la panoplie du ninja des flocons. Elle n’était pas désagréable à regarder. Elle était attirante, charmante pour son âge. Ses cheveux étaient longs et raides, agrémentés d’une frange carré. Néanmoins, son regard sombre irradiait d’un mal être profond, et d’une assurance de tueuse.

- Je te présente l’une des mes favorites, frérot, Takumi Senta, la Louve.

- Je suis enchantée, s’inclina la nouvelle venue.

- De même, la salua-t-il. « Mon dieu, mais que cherche-t-elle à faire… Cette fille n’a pas besoin de mes conseils ! Encore une fois, elle me cloue le bec. »

De ce fait, le sensei fut mis dehors avec ce troisième élément, qui ne lâcha pas un mot. Même une tombe aurait été plus bavarde. Mais des fois, on pouvait en apprendre bien plus en ne faisant qu’observer. C’est au pas de promeneur qu’ils se dirigèrent là où il avait mis les deux zozos au travail. Au fur et à mesure de leur marche muette, l’homme à la chevelure de jais décela qu’elle découvrait le centre ninja sous un nouveau jour. Elle appréciait les grands espaces, ça se sentait. « Elle a été formé par Yokona elle-même. Elle a dû rarement quitter le village, ou elle était chargée de la sale besogne durant les nuits. Le Harem de la Yukikage… j’ignore tout ce qui y est rattaché, dont ces membres. Ce dont je suis sûr, c’est que Yokona ne doit s’intéresser qu’aux kunoichis. Après, ce qu’elle leur réserve est un mystère, et mieux vaut que j’en sache le moins possible. Elle doit leur bourrer le crâne. Je ne peux qu’être sur mes gardes, comme elle vient d’y introduire l’une d’elle dans mon équipe. Ca me perturbe…Comment veut-elle exploiter le potentiel de mes gars avec une telle femme à leurs côtés ? »

- Vous n’avez pas à vous inquiéter, sortit-elle du bout de ses lèvres suaves, presque aussi blanche que sa peau. Je ne suis pas là pour vous causer du mal.

« Elle a un sacré toupet cette petite. Elle a beau me donner sa parole, je ne peux pas lui faire confiance. »

- Ah, on y est ! Viens, je vais te montrer tes camarades, se permit-il d’ignorer l’affirmation de la jeune.

Ainsi, le Raikoku sortit ses protégés de leurs activités qui focalisaient leur attention. L’incompréhension les gagna en remarquant la brunette, qui a vu d’œil les dépassait tous les deux. Ils attendirent les explications.

- Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais je vous avais promis que nous aurions un équipier supplémentaire. En tout cas, c’était prévu comme ça. C’est cette demoiselle qui va compléter votre trio. Elle s’appelle Takumi, faites-lui bon accueil !

- Ravi de faire ta connaissance, montra son enthousiasme l’enfant expansif.

Quant à Ensei, un simple bonjour coincé entre ses dents fut tout ce qu’on pouvait retirer de lui. Il n’aimait pas du tout comment elle les regarder. En fait, il trouvait que son expression froide pesait particulièrement sur lui. On aurait dit qu’elle le tenait fautif sans raison apparente. Se faire ainsi juger du regard le révulsait. C’était vraiment mal parti pour qu’ils travaillent ensemble, et encore plus pour qu’ils deviennent amis. Contrairement à lui, cette Takumi avait fait son effet sur celui à la crête. Il était complètement tombé sous son charme. Quel charme d’ailleurs ? Honnêtement il faisait pitié à voir avec ce sourire béat et ces yeux pétillants. Il sombra dans son désarroi quand Denonai repartit de pied ferme :

- Bon, je vous laisse faire connaissance, et n’oubliez pas de bosser dur ! Leur rappela-t-il en s’éclipsant.

« Ce n’est pas vrai, voilà que le sensei se fait la malle. » S’exaspéra le plus mince.

- Maintenant qu’il est partit, qu’est-ce qu’on fait ? On fait une pause et on fait connaissance ? Tenta Ryusuke comme approche.

- Si vous poursuivez là où vous en étiez ? Le renvoya-t-elle sèchement. Je vous regarde. De toute façon je n’ai rien à faire de la journée.

« Pour qui se prend-t-elle ? Notre professeur ?! Qu’est-ce qu’elle a à se montrer supérieure ? » Rumina Ensei.

Il n’y fit plus attention, voyant qu’il perdait en concentration. Cependant, son obstination ne le menait à aucun résultat concluant. Ryusuke était dans la même impasse. L’après midi touchait à sa fin, et ils en étaient au même point. La main de Ryusuke s’engourdissait et celle d’Ensei était parcourue de picotements. Mais que ce soit l’oreiller ou le glaçon, ils n’avaient pas été modifiés par leurs natures de chakra. Ca en devenait rageant. En les observant en pleine galère, la fille de l’équipe se moqua d’eux en silence. Elle les trouvait vraiment mauvais et risibles. Finalement, elle souffla de dépit, et Ensei en eut plus qu’assez, lui qui faisait preuve de sang froid en règle générale. Mais il ne pouvait supporter ce genre d’individus.

- Tu peux arrêter de gêner notre avancée, annonça-t-il durement.

- Quelle avancée ? J’ai de quoi être exaspéré par votre incompétence, le provoqua Takumi.

Le punk ninja lâcha son morceau de glace dès qu’il comprit que son collègue était devenu plus que sérieux. Contre toute attente, le pâle explosa et ne put se retenir. Il s’énerva tout en se ruant sur elle, les poings fermés.

- Ne fais pas ta maligne ! Pourquoi tu n’essayes pas si t’es si forte que ça ?!

Il voulut la remettre à sa place, mais soudainement, la brune ne laissa pas passer la provocation. Elle forma des signes avec ses mains à une vitesse plus élevée que la moyenne. Elle paraissait si insensible.

- Doton – Pointe de Roc !

Le garçon fut stoppé par un amoncellement de terre qui se dressa devant sa course, en une pointe légèrement courbée. Elle avait protégé la fille à temps, et avait fait subir une douleur aux phalanges et au poignet de l’agacé. La densité de la pierre avait réfrénée son énervement. Takumi n’était pas de leur niveau, elle était plus avancée dans son apprentissage.

- Je crois que tu as la réponse à ta question. Je maitrise déjà mon élément, boulet.

L’altercation avait frustré le gamin. Il préféra se taire, et s’éloigna d’elle. Il ramassa son coussin pour prendre encore plus de distance. Il ne pouvait plus la voir, même en peinture. Ryusuke ne dit même pas un mot, il lui était difficile de prendre parti. D’un côté il y avait son meilleur ami, et de l’autre son coup de foudre. Ses pensées le faisaient hésiter, et l’hésitation le faisait stagner pour atteindre son objectif.

Trois jours suivirent sans qu’aucun des deux ne voient d’amélioration. Denonai et Takumi assistèrent à leur combativité au fil du temps et de ses minutes. Les nuits de sommeil étaient souvent ponctuées de pensées envers la nouvelle. Pour l’un il fantasmait, pour l’autre il la maudissait. Ce n’est que le quatrième jour, qu’il y eut de la réussite. Ensei avait su percevoir l’ensemble des plumes de l’oreiller, et avait envoyé un flux constant de chakra au travers. Tout à coup, sa paume transperça l’assemblage de tissus sans qu’il n’ait eu à faire le moindre effort. Il enleva instinctivement son bras du trou béant et remarqua qu’autour de son membre, de l’électricité le parcourait. Le repose-tête était dans un piteux état, il avait noirci à cause du coup qu’il lui avait porté. Une odeur de cramé s’en échappait. Denonai alla le féliciter :

- Voilà ! C’est du beau boulot ! Tu vas pouvoir te familiariser avec les rudiments du raiton. Je veux quand même savoir jusqu’où va ton potentiel élémentaire. Viens, je vais te montrer l’étape suivante.

Aussitôt ils se frayèrent un chemin dans la zone boisée, et l’adulte le fit se positionner face à une pierre à la taille monumentale.

- Le concept est très simple par rapport à la pratique. Tu dois faire comme avec le coussin, sauf que ce sera sur cette roche. Tu devras y mettre plus d’intensité. Nous verrons ainsi l’étendue de la force de pénétration de ton raiton.

Cette tache se révélait compliquée. Le brun au regard inerte se retira pour retourner auprès de ceux qu’il avait laissés derrière. Dans un même temps, Ensei menaçait de ses pupilles profondes, cette pierre qui lui barrait la route. Quelque soit l’obstacle, il le braverait.


Deux semaines plus tard,

Il était l’heure de faire le bilan des entrainements. De longues heures avaient vu combien ils étaient tenaces, combien ils en voulaient, de longues heures avaient aussi vu une Takumi qui roupillait d’ennui. Pour le cas d’Ensei, le mieux qu’il pouvait faire était de donner une couleur cendrée au menhir. Il n’arrivait pas à concentrer une quantité maximale dans sa main. Il lui était impossible de pulvériser la matière. Les techniques raiton de nos fiers Raikages, n’étaient vraiment pas à sa portée. Ils devraient se contenter de ses acquis, et Denonai avait même une idée ingénieuse pour qu’il progresse en raiton et en même temps dans un autre domaine.

- Ne te surmène pas pour rien, Ensei. Tu as une limite comme tout le monde. J’ai une solution pour que tu te spécialises. Tu vas intégrer une équipe médicale à l’hôpital du centre de Yuki. Tu y apprendras les jutsus médicaux. Tu seras au poste d’anesthésiste avec ton utilisation de la foudre. Tu verras, ils t’expliqueront le fonctionnement. Tu manques peut-être de puissance, mais en contrepartie on va jouer sur la finesse. Cela te correspond mieux.

Ensei était satisfait d’avoir la possibilité d’apprendre des techniques qui ne nuisent pas à autrui. C’est avec joie qu’il se fit recruter par le service hospitalier.
Le cas de Ryusuke était plus problématique. Les deux semaines d’échéance n’avait servi à rien. Le glaçon n’était même pas taillé d’une fêlure. Il en était découragé, surtout qu’il avait la fâcheuse manie de se comparer à Ensei. « Je suis vraiment le plus ridicule des ninja. Ensei n’a même pas l’envie de devenir ninja et il s’en sort mieux que moi, qui suis motivé à fond. » Son maitre le toisait alors qu’il réfléchissait sur son cas.

- Ton cas n’est pas désespéré, Ryusuke. Ton père n’était pas une bête en ninjutsu. Je vais te prendre sous mon aile, pendant qu’Ensei est entre de bonnes mains. Ce n’est pas grave si tu n’arrives pas à maitriser d’éléments. Il existe d’autres moyens pour devenir un excellent ninja. Je vais perfectionner ton taijutsu, et on va exploiter une autre branche de la voie du ninja. Je ne m’y étais pas engagé pour l’instant parce que je ne suis pas un as dans ce domaine. En revanche, tu pourrais me surpasser… Alors on y va ?

- Je vous suis, pas question que je sois à la traine derrière Takumi et Ensei.

Les shinobis des neiges apprenaient de jour en jour, gagnaient en assurance, se spécialisaient. Ensei assimilait tout ce qui touchait la médecine à une vitesse folle. Son rôle d’anesthésiste dans les blocs opératoires lui tenaient à cœur, et il devint vite indispensable. Sa petite maitrise de la foudre, lui permettait d’engourdir tout un patient ou localement. Il pouvait agir sur le système nerveux au contact de la peau. Ryusuke s’affermissait et grâce aux attaques que lui faisaient endurer son sensei, il était devenu robuste et presque insensible au froid. Takumi, n’évoluait pas trop dans sa panoplie de techniques. Mais elle s’ouvrait peu à peu à l’extérieur. Elle se plaisait à découvrir Yuki, même si son plaisir était gâché par la présence d’un ou deux ANBUS. Denonai était heureux de les voir aussi enjoués. Il s’était même approché de Takumi pour en apprendre plus sur elle. Il était difficile de lui tirer les vers du nez. Il n’en tira que peu de choses. C’est dans ce cadre là qu’un évènement allait leur tomber dessus. Celui-ci pouvait signer leur arrêt de mort ou une future renommée retentissante.


Fin de l'arc shinobis des neiges
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet     Index du Forum - Fanfics Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Aller à la page Précédente  1, 2
Page 2 sur 2

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum