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seri-chan Étudiant à l'académie

Inscrit le: 27 Juin 2008 Messages: 72
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Posté le: Ven 18 Juil 2008, 8:30 pm Sujet du message: |
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je te tire mon chapeau
franchement bravo tu as du style et tu débordes d'imagination
et puis l'idée de faire une histoire sur la vie amoureuse d'itachi c'est la classe kishi devrais prendre exemple XD
et tu l'as bien développée.
euh vu que tu dessine bien tu pourrais faire un croquis de hanako???????
sinon tans pis _________________
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Petite Lune Étudiant à l'académie

Inscrit le: 13 Fév 2008 Messages: 117 Localisation: Euh Ch'Nord
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Posté le: Lun 21 Juil 2008, 1:48 pm Sujet du message: |
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Ha ! J'avais dit que je le ferais ^^
Piouff... que dire, que dire vu que les autres "reviewers" ont dit tout ce qu'il y avait à dire ?
Cette fic, je l'aime bien, surtout que les Itachi en couple avec un personnage inventé, c'est très loin d'être ma tasse de café. Mais tu vois, j'ai fait une exception parce que c'est bien pour toi et que comme je l'avais lu avant et que vu les commentaires, elle avait l'air d'en valoir la peine. Mais je suis pas déçue, non non. J'aime bien Hanako, et puis, tu aurais pû faire pire... un Itachi x Sakura, par exemple... XD
J'aime ton écriture, ta façon d'écrire est parfaite, j'aime ^^ Tu es en S, non ? Moi qui te croyais L à cause de tes fics XD comme quoi, les apparences sont trompeuses !
Et aussi, c'est original tout ça, ta muse ne doit jamais t'abandonner car de l'imagination, tu en as ^^
Alors bon tu le sais déjà : Petite Lune + Hanako : (L)
Hum. Pardon. Donc je disais : Hanako elle est tellement chou =) Et Itachi. Oh Seigneur *.* Je veux le même (L)
Mon cher Mikazuki, je te dis bravo.
Continue à nous pondre des merveilles et désolée pour mon horrible retard  |
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Tsoing Aspirant genin

Inscrit le: 08 Fév 2008 Messages: 204 Localisation: Entre le ciel et la mer
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Posté le: Mar 22 Juil 2008, 7:35 pm Sujet du message: |
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Le début était déjà dans le FC Itachi mais je l'ai quand même relu ^^
C'est vraiment très bien Mikazuki !
Surtout le dernier paragraphe !
Citation: | Ils allaient se quitter, comme ça, sur ces paroles ? Impossible… |
Effectivement je t'aurai volontiers éviscéré si tu avais terminé le chapitre sur : "« Remercie ta mère du repas qu’elle a eu la bonté de m’accorder »."
Je t'envoie de nouveau mes félicitations !
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Meuh Étudiant à l'académie

Inscrit le: 09 Avr 2008 Messages: 75 Localisation: Mon lit
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Posté le: Jeu 07 Aoû 2008, 8:19 pm Sujet du message: |
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Je tenais à te féliciter pour cette fic magnifique. Il me semble que je n'en n'ai jamais lu de meilleure.
J'attends la suite avec impatience!
Tu n'as jamais pensé à devenir écrivain? ^^
Tu veux devenir mon Dieu?
Encore Bravo!  |
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Mikazuki Dramaturge des forums


Inscrit le: 17 Oct 2007 Messages: 1245
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Posté le: Lun 27 Oct 2008, 4:03 pm Sujet du message: |
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Hmmm... C'était quand, la dernière fois ? Le 15 juillet ? Ouh là, ça commence à dater...
Mes chers lecteurs, je vous remercie de vos commentaires et vous prie de m'excuser pour mon abscence... En fait, je n'ai quasiment pas écrit cet été, et entretemps je suis arrivé en Terminale, avec tous les devoirs qui vont avec...
Mais trêve de bavardages, nous sommes le 27 octobre... Et c'est il y a un an, très exactement, que j'ai commencé à poster sur le forum, après un coup de main de Je sais pas pour activer mon compte...
On va se fêter ça avec : Hanako - chapitre 4.
Ouvrez le champagne, et faites couler les mots à flots...
Chapitre 4 - Aurore
Alors que l’obscurité de la nuit aurait été totale si la pleine lune ne venait jeter son voile argenté sur les toits de Konoha, Itachi entrouvrit un œil. Quelque chose, un léger bruit l’avait tiré de son sommeil.
C’était un craquement du parquet qui venait de résonner. Le garçon devinait bien qu’une personne étrangère au cercle familial tentait de s’infiltrer discrètement dans la maison… D’ailleurs, les bruits de pas, presque imperceptibles pourtant, se rapprochaient, Itachi en était convaincu.
Qui était-ce ? La mère ? Elle n’aurait pas eu besoin de cacher son pas sur le sol boisé. Son jeune frère ? Impossible, d’ailleurs, il ne savait pas agir silencieusement. Son cœur battait à la perspective d’un retour de son père, mais il devait renoncer à cette hypothèse car il aurait été prévenu d'une victoire sur les troupes de Tsuchi. C’était donc bien un inconnu… Probablement un ninja, comme lui. Mais que pouvait valoir une visite nocturne, et aussi discrète que celle-ci ?
Les pas se rapprochaient encore et encore… L’inconnu voulait se rendre dans la chambre d’Itachi. Pendant que celui-ci se rendait dans toutes les pièces de la demeure des Uchiha, l’adolescent empoigna un objet métallique, pour se parer d’une éventuelle attaque. Son coeur battait fort lorsqu’il entendit la porte de sa pièce grincer. Itachi était étendu sur son lit, sur le dos, faisant semblant de dormir. L’autre n’attendit pas et c’était surprenant aux yeux d’Itachi. Il s’approcha de lui, si bien que le jeune shinobi sentit son souffle sur son visage. Mais dès qu’il sentit le contact étranger d’un doigt sur son visage, Itachi mit fin à la comédie. D’un mouvement de bras si rapide qu’il ne pouvait être retenu, il plaça son kunai sur le cou de l’homme, de manière à trancher l’aorte au moindre geste suspect. En temps de guerre, il fallait se méfier de tout.
« Oh, oh… Je te reconnais bien là. Une telle méfiance est digne de toi…
- Qui es-tu ? questionna Itachi qui n’était pas décidé à relâcher son emprise, encore moins sous l'effet de l’attendrissement.
- Relâche ta garde, répondit son interlocuteur. Je n’en ai pas après toi. Ma visite est motivée par un ordre de l’Hokage, dit-il en montrant son bandeau frontal. Je suis désolé… Tu dois repartir au front. Mais avant cela, rends-toi au temple du Feu, le maître t’exposera la situation. »
Itachi laissa mollement tomber son bras. « Je suis désolé… » Ce n’était que ça ? Une simple mobilisation ? Il s’attendait à bien pire… Aussitôt la harangue du messager achevée, il exécuta l’ordre qu’on lui avait donné. Itachi donnait en lui-même trente ans environ à cette voix, à cette silhouette courbée, habituée aux dures besognes et aux missions d’espionnage. Il se leva et endossa sa tenue de combattant, avant de refermer la porte de sa chambre, le lit refait à la hâte. Toujours accompagné par l’envoyé du Hokage, il descendit l’escalier silencieusement, afin de ne pas troubler le sommeil de sa mère ni celui de son frère. Itachi jeta un dernier regard aux poteries, aux plantes, aux calligraphies qui coloraient les murs pâles de la maison qui lui était si chère, puis descendit dans la rue.
Profitant de leur solitude, l’envoyé du Hokage informa Itachi des dernières nouvelles du front.
« Ca va mal, dit-il d’un ton grave. Nous sommes pour le moment en sérieux désavantage car nous avons subi les assauts répétés de l’ennemi. De ce fait, nous devons faire appel à nos troupes qui sont encore à Konoha.
- J’aime autant ça, répondit l’autre. Après tout, sept jours de repos alors que je suis parfaitement valide, c’est on ne peut plus exagéré. »
L’envoyé avait tourné sa tête. Sept jours ? Quelle était cette aberration administrative et militaire ? Sept jours de repos pour un combattant en parfaite santé, jeune qui plus est, qui pouvait retourner sur le front dès le moment où il avait franchi les portes de Konoha ? Suite à ces révélations, il le regardait avec désintérêt et dégoût. Mais il mit de côté ses opinions personnelles pour annoncer :
« Je vais te conduire devant le Maître, tu comprendras certainement mieux la situation actuelle. »
Dès lors, Itachi et l’envoyé arpentèrent les rues une vingtaine de minutes durant, guidés par la forme sombre d’une falaise sculptée. Devant celle-ci se trouvaient les appartements de l’Hokage, une imposante demeure circulaire au mur marqué de l’idéogramme du Feu, du nom de leur contrée égarée dans les sentiers de la guerre.
Tous les deux passèrent la porte, et, quelques instants plus tard, parvenus dans la grande salle de réunion que comportait le bâtiment, Itachi comprit que les grandes instances du village procédaient à des rappels massifs. Il reconnaissait, dans l'atmosphère enfumée de la pièce, quelques visages familiers. Il avait déjà croisé l'un de ces hommes un jour à l'Académie... C'était du temps de ses études... Cet autre, c'était sous un ordre de mission commun... Des souvenirs remontaient dans la tête d'Itachi. Combien, parmi eux, seraient encore en vie dans quelques semaines, quelques jours ?
Certains de ces guerriers se faisaient discrets. Ils s'abritaient sous les torches murales, s'adossaient contre un des murs de pierre, visages fermés. Pour eux qui avaient une famille, qui voulaient soutenir des êtres chers, la guerre était à fuir à tout prix : elle était synonyme de danger de mort. Quels étaient les fous qui avaient décidé de déclencher une nouvelle fois les hostilités ? Mais d'autres, principalement des hommes jeunes, exultaient. Ils allaient se battre au nom de Konoha pour la première fois, et affichaient un large sourire, celui du patriotisme exacerbé, mêlé à l'impression faussée d'une virilité désormais acquise.
Quelques instants plus tard, lorsque les derniers messagers furent de retour avec un combattant, le maître Hokage prit la parole, entre deux bouffées de tabac, comme à son habitude. Il scrutait les hommes devant lui de ses yeux fatigués, écrasés par les rides de l'âge, et lançait à tous un clin d'oeil confiant. Le vieil homme se lançait à présent dans de longues expliciations, cartes et rapports de missions en main, sur la situation du pays. L'expression du maître, lorsqu'il regardait à tour de rôle ceux qu'il considérait comme sa famille, était celle de l'espoir. Mais le maître dut renoncer à toutes ces marques de réconfort pour annoncer la dure réalité : la situation de leur armée était critique.
Celle-ci justifiait en conséquence l'interruption de toutes les permissions, la fermeture de la totalité des écoles - le personnel, lui aussi, était recruté -, le rappel des shinobis partis sous un ordre de mission sans rapport avec le conflit. Le maître citait des noms de valeureux guerriers disparus ces derniers temps. Ceci provoquait un choc considérable chez certains. C'était la douleur causée par la perte d'un ami cher, que l'on croyait pourtant invincible sous l'effet d'une pronfonde amitié. Quelle n'était pas la tristesse d'autres, lorsqu'ils apprirent le tragique décès d'un ancien professeur. Itachi lui-même frémissait à l'écoute de noms qui lui étaient plus ou moins familiers. Maître Hokage déclarait que la mort de ces héros ne devait pas rester à jamais impunie. C'est pourquoi il appellait à la vaillance chez chacun des combattants qu'il avait en face de lui.
A l'arrière, le vieil homme déclarait que l'effort de guerre des civils devait obligatoirement s'intensifier, tous travailleraient dorénavant à l'usure. Le maître Hokage se répugnait à donner de telles instructions, lui qui se voulait pacifique, mais à moins de cela, la fière cité de Konoha, l'écrin de tous ces glorieux guerriers, l'oeuvre de leurs ancêtres, serait envahie pour la première fois de son histoire. Ce serait alors la fin du pays du Feu et l'asservissement de ses populations.
Cette mise en scène du possible désastre fut immédiatement suivie d'un discours visionnaire, dans lequel la stratégie que devaient suivre les shinobis était clairement formulée. Le chef répétait fréquemment, et d'un air convaincu, que meilleur plan que celui-ci n'existait pas. Les auditeurs admettaient en effet que l'exposé des consignes se basait sur une logique simple, mais efficace. Les hommes, soudainement, retrouvaient foi en leur combat ; et cette conviction attint son sommet lorsque le maître Hokage, à la fin de son discours, prédit d'un air magnanime la victoire des shinobis du Pays du Feu.
Soudainement, un homme se leva. Il déclara : « Gloire au maître Hokage ! »
Aussitôt, dans un autre endroit de la salle, un second calma, poing en l'air : « Oui ! Longue vie au caché de la Feuille ! » Au même moment, un troisième jura fidélité au pays du Feu. Puis un autre, et encore un autre. En quelques secondes, l'auditoire était transporté par la promesse de son chef. Mais Itachi n'était pas de ceux-là. Il était demeuré assis et silencieux. Il n'avait pas bougé d'un battement de cils. Oui, il approuvait la tactique donnée par le maître. Mais il n'était pas homme à pousser ces acclamations et ces vivas. Tous, dans cette pièce, étaient autant l'un que l'autre des ninjas du Pays du Feu. Seuls les grades respectifs pouvaient différer. Mais à quoi avançaient ces cris ? A quoi servaient-ils ? A se donner du courage, peut-être ? A tromper sa peur ?
« Allons, allons, un peu de silence, dit le maître, qui voulait apaiser le climat de la salle. Les membres du grand conseil, maîtres Kohal et Homura, vont à présent procéder à la nomination de équipes. »
Dernière édition par Mikazuki le Lun 27 Oct 2008, 6:35 pm; édité 2 fois
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Mikazuki Dramaturge des forums


Inscrit le: 17 Oct 2007 Messages: 1245
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Posté le: Lun 27 Oct 2008, 4:06 pm Sujet du message: |
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C’est à ce moment-là que deux autres vieillards, tous deux vêtus de longues toges noires et rouges, s’avancèrent aux côtés du Hokage. L’un comme l’autre étaient écrasés par les rides de l’âge. Le chef les présentait comme étant ses conseillers personnels.
Ils prirent alors la parole. Tout comme le dirigeant, ils appelaient au patriotisme et à la vaillance chez leurs auditeurs. Ceci fait, ils entamèrent la lecture de longues listes, lesquelles étaient en fait les groupes formés par l’état-major du village pour combattre l’ennemi. Itachi fut ainsi associé à des personnes dont il avait vaguement entendu parler. Il balaya leurs visages d’un bref coup d’œil. Un petit blond à peine plus vieux que lui, et une jeune femme qu’il ne connaissait pas. Itachi, qui avait été sans surprise nommé chef d’unité, remarqua que la composition de son équipe était fort particulière. Il s’agissait d’une équipe de trois, et non de quatre comme habituellement. Après un bref entretien avec le maître, il eut la surprise d’apprendre que le membre manquant de l’équipe n’était ni plus ni moins que le père de Hanako, Kaminari Uchiwa... Ils étaient censés le retrouver sur le terrain, celui-ci étant bien évidemment prévenu. Cette situation était véritablement inattendue… Mais il n’était naturellement pas question de dévoiler ses liens avec Hanako.
Quelques instants plus tard, Itachi prit connaissance de l’ordre de mission qui lui avait été attribué. Ainsi, il devait s’infiltrer de nouveau au pays de la Terre, avant de détruire un repaire essentiel à l’ennemi près duquel il était déjà passé quelques jours plus tôt avec Shisui et ses autres ex-compagnons. Il avait de ce fait une idée assez proche de la topographie des lieux : il s’en souvenait comme d’une vallée pluvieuse aux chemins de terre, bordés de hautes herbes et par une végétation assez luxuriante. Quant à la cachette, il en avait eu vent de par ses supérieurs : elle se situait pratiquement au sommet d’une colline. La question était : comment y accéder sans se faire repérer par les autres soldats chargés de sa garde ? Avec un peu de chance, il y aurait du brouillard, ou une pluie battante comme six jours auparavant… Cela réduirait sans aucun doute fortement le champ de vision de l’adversaire, permettant un détour et une arrivée discrète. Mais rien ne permettait d’établir à l’avance de telles suppositions.
Pendant que des serviteurs de l’Hokage remettaient des ordres de mission, celui-ci les inviter à se rendre une demi-heure plus tard aux portes de la cité. Itachi balaya d’un regard bref la salle, cherchant ses nouveaux partenaires. « Venez » glissa-t-il du coin des lèvres, fuyant manifestement l’atmosphère enfumée de la salle.
A l’extérieur, le bleu foncé du ciel se colorait en un point précis de grandes traces orange et rouges, révélatrices d’un lever de soleil prochain. Quelques habitants sortaient de leurs maisons, et s’attelaient déjà aux tâches ménagères quotidiennes. Itachi s’éloigna un peu des appartements du maître, puis débuta un interrogatoire sur leurs capacités militaires.
« Je vois, dit-il. Ainsi, vous êtes deux chuunin fraîchement promus… Est-ce là votre première mission en pays étranger, ou plutôt, à Tsuchi no kuni ? »
Les deux autres répondirent par l’affirmative, ce qui confirma l’idée, il fallait bien l’admettre, que la puissance de l’unité s’appuyait essentiellement sur le jeune homme. Lui, c’était à dix ans qu’il avait accédé à ce grade, alors que la dénommée Hakuhana en avait presque vingt, et Yaiba quinze. Malgré tout, l’âge, même s’il était un indicateur de potentiel, importait peu ; il y avait là deux chuunin, plus un jounin si l’on comptait le père de Hanako. Avec, évidemment, Itachi. Quatre personnes pour prendre d’assaut un repaire. Il s’intéressa également à leurs pouvoirs : l’un était un spécialiste du sabre, et l’autre, une maîtresse des sorts d’illusion.
Tous les autres shinobis sortirent de la demeure de l’Hokage. C’est alors que les trois combattants prirent la décision de se rendre aux portes de la cité, avant cette meute assoiffée de violence et d’exploits imaginaires. La phase de renseignement s’arrêtait là momentanément : Itachi connaîtrait en temps utile toutes les informations complémentaires sur ses compagnons. Quant au plan, l’Uchiha estimait qu’il était préférable de se rendre sur place pour mieux visualiser le terrain avant d’établir une stratégie quelconque. Tout ce qu’il espérait vraiment, c’était que ce garçon et cette jeune femme feraient preuve d’un plus grand courage que Tsubaki et comparses, et qu’ils ne se fiaient pas aux préjugés sur la douloureuse histoire de la famille des Uchiha tels qu’il les avaient décelés chez ceux-ci.
Ils remontaient à présent ensemble la grande avenue pavée menant aux portes de Konoha, chacun priant intérieurement le Ciel pour qu’il puisse revoir une fois encore ces grandes maisons de pierre et de bois, envahies en certains endroits de lierres, peu élégantes aux premiers abords, mais qui renfermaient malgré tout une hospitalité qu’on ne trouvait nulle part ailleurs. Revoir encore une fois ces jardins, sentir l’odeur de toutes ces fleurs qui s’ouvraient, de toutes ces plantes, de tous ces arbres, comme c’était agréable ! Que c’était beau, cet océan multicolore de pétales en juin ! Itachi et ses camarades connaissaient par cœur les moindres détails de cette toile d’artiste dont ils se croyaient prisonniers à chaque instant, et pourtant dont ils ne se lassaient jamais… Il fallait espérer que ce n’était qu’un au revoir que l’on faisait à cette ville, surtout pas un adieu.
A cet instant précis, le peintre venait d’ajouter à son tableau, déjà magnifique, la touche finale qui le ferait passer à la postérité.
Itachi venait de reconnaître son invitée de la veille au soir. Hanako était là, guettait le départ des héros de la nation, et tout particulièrement celui du sauveur de son frère. L’adolescent aurait bien voulu la saluer également mais il ne savait pas quoi faire. Il devait se contenter d’un simple signe ? « Non ! » cria quelque chose en lui. Il fallait retourner la voir, ne fût-ce que pour quelques instants. Après tout, qui sait ? Tout prodige qu’il soit, il n’était pas assuré lui non plus de revenir vivant du pays de la Terre, pas plus lui qu’un autre… Itachi s’éloigna alors de Hakuhana et de Yaiba. « Continuez, continuez, dit-il, je vous rejoins tout de suite. » Ils obéirent, et Itachi se dirigea vers Hanako.
« Déjà de retour au front ? commenta-t-elle d’une voix légèrement attristée.
- Et oui, répondit l’autre. C’est mieux ainsi après tout. Je suis en parfaite santé, autant que ceux qui, en ce moment-même, se défendent des coups de l’ennemi. Ici, je n’ai rien d’autre à faire que rendre visite à Shisui et perfectionner mes techniques. Autant servir notre pays natal et maître Hokage. »
Un silence suivit ces paroles, au cours duquel Itachi ressentit les mêmes sensations que la veille au soir… Une sorte d’envoûtement à chaque fois qu’il croisait les deux iris bleus de la fille au prénom de fleur.
« Hanako… Je vais combattre aux côtés de ton père, Kaminari Uchiha » déclara-t-il enfin.
Son interlocutrice afficha un regard surpris.
« Vraiment ? Dans ce cas, Itachi… ajouta-t-elle à voix basse. Je sais que tu as déjà tout fait pour sauver mon frère… Aussi suis-je gênée à l’idée de te demander un service… Oh, tu es libre de…
- De quoi s’agit-il ?
- J’ai pensé que tu serais certainement le plus en mesure de lui confier un présent de la part de nous quatre, ma sœur, mon frère, ma mère et moi. Cela fait longtemps que je lui ai confectionné. Mais mon père était déjà parti au front, et je n’ai jamais rencontré de personne assez proche de mon père pour le lui faire transmettre. Il se pourrait bien que tu sois la seule occasion qui se présente à moi… Je voudrais que tu lui remettes cet objet, dit-elle après un silence en présentant un bracelet rouge. C’est un porte-bonheur. »
Itachi saisit le cadeau, l’examinant longuement, tout en déclarant qu’il ferait son possible pour répondre au plus vite à la requête d’Hanako. Ravie, celle-ci l’informa qu’elle avait aussi préparé quelque chose pour lui qu’elle espérait être la représentation de sa bénédiction et de sa gratitude pour avoir sauvé Shisui, un objet destiné à le protéger en cette période de troubles des attaques ennemies, bien qu’elle ne doutât plus un instant de sa puissance. Aussi présenta-t-elle un collier orné de trois perles noires au jeune homme. Itachi la remercia. Il n’était pas superstitieux et attachait assez peu de valeurs et de symboles aux choses, mais il trouvait ce présent plutôt joli, et il laissa Hanako l’attacher autour de son cou.
Malheureusement, une clameur se faisait entendre, il s’agissait des autres combattants dépêchés au front rencontrés lors de leur réunion avec le maître Hokage. Itachi était ennuyé à l’idée de leur faire partager cette scène qu’il voulait discrète.
« Ah… Je dois y aller… » annonça-t-il.
Hanako rentra ses bras. Les deux jeunes gens se regardèrent encore quelques instants, la jeune fille exprimant son regret à l’idée de se quitter aussi vite. Elle voulait rester avec lui, avec celui qu’elle admirait déjà, et qu’elle ne remercierait jamais assez de tout ce qu’il avait pu faire pour elle et sa famille une semaine plus tôt.
« Les dieux te bénissent ! dit-elle dans un souffle.
- Merci, Hanako » répondit-il en baissant les yeux.
Tout à coup, profitant des quelques instants d’intimité qui leur restaient à vivre, Itachi leva son bras et – il se reconnaissait à peine, lui qui était présenté comme froid – passa lentement sa main malgré lui sur les joues chaudes de l’adolescente, recoiffant une mèche de ses cheveux qui recouvrait son visage. Celle-ci se laissait faire. Elle considérait cette caresse comme un immense honneur.
« Ne t’inquiète pas, reprit-il, souriant. J’ai promis de m’entraîner à tes côtés après la fin de la guerre. Je reviendrai. »
Itachi ramena sa main dans son dos, redressa son sabre. Elle s’inclina pour le saluer, espérant de tout son cœur que cette dernière promesse serait tenue. L’autre en fit de même, puis, jetant un ultime regard à Hanako, s’éloigna pour rejoindre ses compagnons qui étaient à présent quelques centaines de mètres devant lui.
Il marchait, trottinait dans leur direction, serrant contre sa poitrine ce qui serait probablement l’un des seuls liens entre lui et sa ville natale qu’il ne voulait pas quitter, pas plus qu’Hanako.
Ah ! c’était la guerre désormais, il fallait maintenant espérer ne pas être des prochaines victimes d’un conflit qui avait déjà séparé à jamais tant de personnes qui, au fond, étaient toutes les mêmes, avaient toutes les mêmes aspirations, dans un camp comme dans l’autre, et qui ne demandaient pas grand chose d’autre que rester aux côtés de ceux qu’ils aimaient. Voilà qu’elles étaient les pensées d’Itachi lorsque celui-ci passa les portes de Konoha, au milieu d’une marée humaine, celles des combattants, priant pour que lui et ses camarades, quels qu’ils fussent, amis ou ennemis, aient encore la chance de les refranchir. |
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Akisa Aspirant genin

Inscrit le: 08 Oct 2008 Messages: 206 Localisation: Behind the stars !
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Posté le: Mer 29 Oct 2008, 8:24 pm Sujet du message: |
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Ma-gni-fi-que !
Sincèrement c'est super ! T'a un réél talent, c'est indéniable.
Félicitations ! On attend tous la suite je pense
En attendant impatiemment la suite et en espèrant un jour t'égaler, je t'adresse mes meilleurs souhaits quant à ta continuation ! _________________
Friedrich Nietzsche a écrit: | L'homme véritable veut deux choses : le danger et le jeu. C'est pour ça qu'il veut la femme, le jouet le plus dangereux. |
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LeTounch Aspirant genin

Inscrit le: 01 Jan 2007 Messages: 166
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Posté le: Mer 29 Oct 2008, 9:58 pm Sujet du message: |
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Une fic' génial !
C'est vraiment bien écrit, surement une des meilleurs fanfics.
Et bonne chance pour la suite que j'attend avec impatience  _________________ FC : Yondi ; Jiraya ; Death Note ; Kakashi ; FMA
by Kakaship's
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Tsoing Aspirant genin

Inscrit le: 08 Fév 2008 Messages: 204 Localisation: Entre le ciel et la mer
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Posté le: Jeu 30 Oct 2008, 2:17 pm Sujet du message: |
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Ô joie ! Un nouveau chapitre !
Comme cela faisait un moment que tu n'avais pas continué la 'fic, je l'ai relu entièrement.
Et l'effet est tout simplement génial. Notamment par ton style d'écriture qui fait naître des phrases longues et recherchées.
Au sujet du chapitre, bah l'histoire suit son cours avec Itachi qui repart combattre.
Et puis la scène des "au revoir" est très jolie (peut-être un peu trop froide et formelle mais bon !).
Bref excellent chapitre. |
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Petite Lune Étudiant à l'académie

Inscrit le: 13 Fév 2008 Messages: 117 Localisation: Euh Ch'Nord
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Posté le: Sam 01 Nov 2008, 6:13 pm Sujet du message: |
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Oh, un nouveau chapitre *_*
Gé-ni-al.
Alala, ça m'avait désespéré quand j'avais lu une fic Naruto sur un site bourrée de fautes d'orthographe, les personnages OOC et dans le monde réel au lieu de celui des ninjas... on peut dire que ce chapitre m'a réconforté. Tu bonifies de chapitre en chapitre. C'était vraiment très bon.
Bon, l'histoire suit son court comme dirait Tsoing, et je suis d'avis avec elle sur la scène des adieux.
Très bon chapitre, comme toujours Mikazuki. Et dire que tu n'es pas en L... en S ou ES me semble-t-il mais bon je m'égare
A bientôt  |
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hopelessnight Jounin
Inscrit le: 05 Juil 2008 Messages: 1180
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Posté le: Dim 16 Nov 2008, 11:25 pm Sujet du message: |
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Ba écoute je viens juste de découvrir ta fic et je l'ai dévoré lol.
Non sincèrement c'est trop bien fait, les phrases sont parfois légèrement trop longues, mais bon tu te débrouille toujours pour qu'elles soit justes donc bravo. Les déscriptions sont bien détaillées, ce qui fait qu'on est pas déboussolée d'un lieu à l'autre. C'est fuilde et puis je suis pas sur qu'on l'ai remarqué , mais je trouve que tu t'améliore au fur et a mesure des chapitres.
Enfin voilà je te souhaite bon courage pour la suite.  |
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bob lorris Jounin

Inscrit le: 02 Avr 2008 Messages: 1018 Localisation: district 9
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Posté le: Lun 22 Déc 2008, 4:56 am Sujet du message: |
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Hé bien ! ça vallait le coup d' attendre aussi longtemps Mikazuki !
Mika' je m' attendais à un bon texte de ta part, j' en ai eu un excellent !
ça fait plaisir de voir quelqu' un qui travail autant ses textes !
Sinon désolé pour ma lenteur  ça fait une éternité que je t' ai promis ce post. |
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Itach' Genin

Inscrit le: 05 Juil 2006 Messages: 327
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Posté le: Mer 22 Avr 2009, 12:26 am Sujet du message: |
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Et bah...
J'ai dévoré ta fic Mika.
D'habitude je viens jamais dans cette section, heureusement que t'en as arlé sur la flood, je m'en serais voulu d'avoir loupé ça !
Donc j'vais plus ou moins donner mes impressions, je trouve ça très détaillé, l'histoire est prenante, le style et le vocabulaire sont riches toussa.
En plus la concordance avec le manga est incroyable, jusqu'au plus petit détail (le collier) et même des détails que tu as anticipé (le fait qu'il ai une copine etc...)
Franchement je trouve ça incroyable et j'attends la suite avec impatience.
Ps : Attends toi à te faire harceler de MP si tu sors pas le 5ème chapitre très vite :p |
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Mikazuki Dramaturge des forums


Inscrit le: 17 Oct 2007 Messages: 1245
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Posté le: Jeu 14 Mai 2009, 3:43 pm Sujet du message: |
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Vous allez être contents : j'ai terminé le chapitre 5 après une si longue absence de la section "Fanfics" !
Excusez donc de ma lenteur à poster, mais je peux vous dire que ce chapitre 5 est comme je l'imaginais le plus long de tous ceux postés (sept pages et demi de Word, tout de même).
Voici :
Chapitre 5 - L'Aveugle
A Tsoing
Les shinobis marchèrent pendant assurément trois heures. Le ciel, couvert de petits nuages à leur départ, se découvrait petit à petit, permettant au soleil de briller de tous ses feux, annonçant une belle journée. Par ailleurs, la chaleur montait au fur et à mesure que s’écoulaient les heures, la chaleur d’un été qui s’affirmait.
Déjà certainement repérable à plusieurs kilomètres par la clameur qu’il occasionnait, le cortège laissait derrière lui un énorme nuage de poussière, causé par le nombre de mobilisés qui le composaient et au rythme cadencé qu’ils avaient pris. Pour compléter leur identité qu’on supposait assez facilement, quelques hommes en armure et cottes de maille arboraient des drapeaux rouges, orné de l’idéogramme caractéristique du Feu ou encore des gunbaïs. En bordure des chemins qu’ils empruntaient, l’herbe et les feuilles des quelques arbres qu’on trouvait de temps à autre étaient humidifiées par la rosée matinale.
Itachi parlait peu durant cette marche, concentré sur la mission qu’on lui avait imposé quelques heures plus tôt. Il représentait périodiquement en son esprit la colline qui allait être le théâtre d’affrontements dont dépendait en partie l’issue de la guerre. L’Uchiha n’avait pas droit à l’erreur, pas plus que n’importe quel autre d’ailleurs. Mais sa position était assez inconfortable : le bruit avait en effet couru dans Konoha qu’il avait préféré la vie de son camarade aux objectifs de sa mission précédente, ce qu’interdisaient les préceptes des guerriers.
Cependant, on ne pouvait pas vraiment éprouver du ressentiment envers quelqu’un qui choisissait cette décision face à un tel dilemme. D’une part, la réussite d’une mission, de l’autre, la vie de ses camarades… Certains diraient qu’il n’y avait pas à hésiter, que les objectifs militaires primaient, que la sécurité du village était au-dessus de tout. Mais à l’opinion des généraux il fallait prendre en considération l’avis du peuple, celui des amis et des mères. C’était fort bien de réussir une mission, encore faudrait-il assumer la mort de ses compagnons et porter le poids de leurs âmes sur sa propre conscience. Certes, un chef d’unité ne pouvait pas toujours être tenu pour responsable d’une attaque ennemie, et lui-même s’en désolait, mais chaque combattant avait, autant que les autres, une chance de revenir vivant d’une campagne. De quel droit la lui retirait-on ?
A cause de la décision d’Itachi une semaine plus tôt, le conflit opposant le pays du Feu et celui de la Terre allait durer peut-être plus longtemps, et cela impliquait d’autres victimes, plus nombreuses que les quatre hommes qu’il avait voulu protéger de l’ennemi et de la mort. Mais le dilemme cornélien auquel avait été confronté Itachi avait-il une réelle solution ? Non, la loi était mauvaise, la loi était injuste, on ne pouvait pas l’accepter. On ne peut pas demeurer insensible aux souffrances d’un ami qui se meurt devant soi, en n’importe quelles circonstances. Et même si le garçon avait les larmes aux yeux la veille du fait des conséquences probables de son geste, il pensait tout en marchant qu’il avait malgré tout pris la meilleure décision. Son père l’avait même félicité de son courage. Et qu’importaient, dans une certaine mesure, les conséquences : si la guerre ne se finissait pas plus tôt, ce n’était pas à lui qu’il fallait jeter la pierre. Bien au contraire, il fallait s’en référer au haut-commandement qui établissait seul une stratégie. Les combattants comme Shisui, comme Itachi, comme tous ceux qui marchaient à ses côtés ne seraient jamais que des exécutants.
Il ne fallait donc pas éprouver tant de regrets. Et l’heure ne s’y prêtait pas : à ce moment-là, le jeune homme devait être Itachi Uchiha, le grand Itachi Uchiha, le guerrier aux sharingans, élite reconnue de tous et dont les talents militaires n’en finissaient pas d’impressionner. Lui, le futur dirigeant du clan, l’homme qui restaurerait peut-être la gloire passée des Uchiha, lamentablement salie par Madara, lui, le possible vainqueur de la ségrégation dont sa famille faisait l’objet.
Beau et fier, il regardait droit devant lui. A l’horizon, il distinguait entre les arbres un bâtiment en pierre, lequel comportait quatre hautes tours de guet, et qu’il supposait être le point de ralliement des troupes. Son idée s’en trouva confortée lorsqu’à l’avant, les commandants invitèrent leurs troupes à prendre la direction de ce point, qu’ils atteignirent en quelques minutes.
Lorsqu’ils eurent atteint le camp, Itachi indiqua à ses deux camarades, Hakuhana et Yaiba, qu’en tant que responsable de l’unité, il allait partir à la rencontre d’un haut gradé, un certain Yoshitaka, dont il avait eu vent qu’il restait toujours en ces lieux. La fonction de ce dernier était de mieux répartir les unités qui venaient à passer par ce point de passage. Aidé de ses quelques subordonnés, il pouvait, éventuellement, modifier les ordres de mission des shinobis en fonction de la situation qui évoluait chaque jour.
Itachi avait précisément l’intention de recourir à ses services. En effet, l’opération de destruction du repaire ennemi allait s’avérer difficile, même pour lui. De plus, l’enjeu de celle-ci était à prendre en considération. En conséquence, Itachi réclamait une unité, voire deux, supplémentaires. Consentants, les deux autres approuvèrent ce choix.
En réalité, cette petite forteresse était un point de passage obligatoire pour le cortège. En effet, Itachi n’était pas le seul à qui il manquât un membre pour former une unité complète. Certains hommes manquant à l’appel à Konoha se trouvaient ici, et une pause avait été accordée au cortège de manière à ce que les différents groupes disposent du temps nécessaire pour se compléter. Le jeune homme allait donc profiter de cet arrêt momentané pour rencontrer Yoshitaka. De toute manière, il devait également se renseigner sur la position actuelle de Kaminari qui ne se trouvait pas à la caserne.
Itachi grimpa ainsi les marches d’un escalier boisé qui le conduisait à l’étage. Il le parcourut longuement, au milieu des fenêtres boisées, des calligraphies et des bonsaïs. Au hasard d’une porte ouverte, il se retrouva face à face avec un homme entre deux âges, assez corpulent et à la silhouette trapue. D’aspect érudit, il portait de fines lunettes qui lui pinçaient le nez. Celui-ci était vêtu de sa tenue officielle, un hakama vert coupé d’une bande oblique dorée, laquelle trahissait un sabre caché dans son dos.
« Itachi Uchiha ? questionna-t-il.
- C’est bien moi, répondit l’autre d’un ton respectueux, devinant l’identité de son interlocuteur.
- Entre, je t’en prie. J’ai quelques informations à te faire parvenir nécessairement. »
Le garçon pénétra ainsi dans la pièce. Elle renfermait beaucoup de mobilier plus ou moins luxueux, le meuble le plus imposant étant le bureau derrière lequel s’asseyait l’homme qui devait être de toute évidence Yoshitaka. Il saisit quelques feuilles de ses tiroirs, et commença d’un ton lent :
« Tes camarades sont bien Hakuhana et Yaiba ?
- C’est exact.
- Pour l’heure, il te manque un membre de votre unité : le dénommé Kaminari Uchiha. Un membre de ton clan, commenta-t-il. J’imagine que tu as grimpé les marches dans le but de me demander sa position actuelle, car il ne se trouve pas dans ce camp, poursuivit-il sans attendre de réponse. En effet, ce jounin se trouve quasiment à la frontière entre le royaume du Hokage et celui du Tsuchikage : pour l’heure, il figure dans une équipe de cinq, localisée près du pont des Deux Rivières. C’est à cinquante kilomètres au nord. Ordre de mission actuel : le guet. Ce pont est une position stratégique, il est situé sur une petite colline. De son sommet, on distingue aisément tout ce qui se trouve six à sept kilomètres à la ronde. Idéal pour parer les assauts ennemis, tu n’es pas sans savoir que l’armée ennemie est prête à nous envahir » acheva-t-il d’un ton sombre.
Ce dernier mot fut suivi d’un silence, comme pour souligner la menace qui pesait sur la nation dont ils étaient originaires. Yoshitaka changea de feuille, et débuta une lecture succincte des informations qu’elle contenait, toujours sur un même ton monocorde.
« Itachi Uchiha. Fils de Fugaku Uchiha. Quatorze ans, actuellement au grade d’anbu. Fait de gloire, le diplôme de l’académie à sept ans, l’examen chuunin à huit… Intègre les forces supérieures de manière exemplaire, à treize ans, y a une conduite tout autant exemplaire, plus récemment s’illustre en mission en sauvant ses camarades du feu ennemi, tous trois blessés dont un gravement. Je suis sûr que tu peux y arriver, Itachi, déclara-t-il une fois la biographie de son interlocuteur achevée.
- Non, je ne peux pas y arriver, et c’est précisément ce qui motive cette visite » répondit l’autre.
Yoshitaka reposa l’imprimé et ajusta ses lunettes sur son nez d’un geste civil. Voulant garder une expression impassible, il demanda en réponse : « Tu n’as pas confiance en toi. Puis-je savoir pourquoi ?
- C’est pourtant très simple, mon maître, débuta Itachi avec l’intention évidente de convaincre, et la gestuelle des plus grands orateurs. On nous a affirmé que Konoha était acculé, je suppose donc que toutes les ressources de notre village sont utilisées et qu’il n’est pas homme qui ne soit pas mobilisé à l’heure qu’il est.
« Vous me présentez ce Pont des Deux Rivières comme un point vital pour l’ennemi. Admettons. Géographiquement, il s’agit d’un monticule, d’une petite colline, or à la place du Tsuchikage j’aurais occupé le sommet de l’endroit, par stratégie. C’est pourquoi lors de l’arrivée de l’unité, bien que nous trouvant en milieu boisé nous avons de fortes chances d’être repérés et de débuter les affrontements plus tôt que prévu. C’est à nous d’anticiper, me direz-vous. Oui, mais quels moyens me donnez-vous pour anticiper et reconquérir une place où rôdent certainement une centaine, si ce n’est plus, de shinobis bien entraînés ennemis ?
Dernière édition par Mikazuki le Dim 24 Mai 2009, 7:47 pm; édité 2 fois
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Mikazuki Dramaturge des forums


Inscrit le: 17 Oct 2007 Messages: 1245
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Posté le: Jeu 14 Mai 2009, 3:47 pm Sujet du message: |
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« Ces moyens, poursuivit le jeune Uchiha, ce sont à l’heure actuelle deux combattants, répondant aux noms de Yaiba et Hakuhana. L’inconvénient, c’est qu’ils viennent juste d’être promus chuunin. Yaiba, quant à lui, n’est pas plus âgé que moi. Ces estimations donnent de ce fait une idée au sujet de leurs expériences guerrières lors d’infiltrations en terrain ennemi. En toute modestie, c’est comme si j’étais seul. Ah, quoique, il y a Kaminari Uchiha. Mais où se trouve ladite personne ? Justement là où nous devons aller. Là encore, c’est un autre problème car lors de ce genre d’opérations il nous faut impérativement être à quatre pour mieux coordonner nos actions et leur donner plus d’efficacité. D’ailleurs, Kaminari est-il prévenu de sa mutation de dernière minute au sein de notre unité ? Au vu de la situation actuelle, j’en viens à douter des capacités de communication de l’état-major. De toute manière, peut-être est-il mort à l’heure qu’il est, c’est un autre risque à courir.
« Vous comprendrez donc où je veux en venir, Yoshitaka, dit-il, pointant son doigt presque de façon menaçante sur son interlocuteur : vous me surestimez, et j’élimine toute forme de modestie dans mes propos. A-t-on déjà vu un anbu se défaire des cent à deux cents chuunins et jounins qui l’attendent ? Si vous voulez vraiment ramener Yaiba, Hakuhana et Kaminari au pays, alors donnez-moi des hommes. Si vous voulez vraiment que la mission soit remplie, alors donnez-moi des hommes. Si vous voulez vraiment sauver Konoha, alors donnez-moi des hommes ! Et soit dit en passant, j’ajouterai qu’en dépit de ma jeune carrière de soldat, j’ai déjà vu mourir beaucoup de compagnons, pleurant des larmes de sang lors des moments ultimes pour leur famille qu’ils ne reverront jamais. Vous avez des rêves, ils ont les leurs, voyez-vous. Guerre ou pas, vous n’avez pas le droit de les prendre. Je me projette dans l’avenir. Que se passerait-il si dans les conditions que vous m’imposez la mission échoue ? Alors c’est sur moi et sur mon clan que serait rejetée la responsabilité de cette faillite guerrière. Le poids des femmes et des enfants tués ou réduits en esclavage par l’ennemi, c’est moi qui le porterai sur ma conscience. Or, c’est vous qui êtes à l’origine de tout cela, et pourtant vous demeurerez à jamais impunis. Je le répète : les responsables c’est vous, et vos manœuvres ratées, dirigeants de Konoha ! C’est vous, et non pas les pions que vous déplacez en contrée ennemie ! »
Itachi s’arrêta alors, baissant le bras qu’il pointait sur Yoshitaka. Le silence qui suivit ses dernières paroles, mêlé à l’expression indéfinissable du général, se révéla bien vite désagréable. C’était comme pour mieux faire comprendre au garçon que certaines choses n’étaient pas bonnes à dire face à une personne telle que Yoshitaka que celui-ci ne répondit rien dans un premier temps, fixant les yeux du combattant.
« Comme tu débites, fit-il. Avec l’ardeur d’un Hokage. Sais-tu seulement à qui tu t’adresses, mon garçon ?
- Je sais parfaitement à qui je m’adresse et ce n’était que pour mieux appuyer ma demande, maître Yoshitaka, je demande des effectifs. Vous me donnez deux hommes et j’en demande vingt, au lieu de vingt, quarante. »
Yoshitaka soupira et se leva de son fauteuil. Il s’approcha de la fenêtre de son bureau, regardant le petit monde qui s’affairait dans la cour, un petit monde sur qui, comme l’avait dit Itachi, il avait presque tous les pouvoirs.
« … Il y a des choses que l’on ne peut pas comprendre à ton niveau, Itachi, des choses que seule l’expérience peut nous apporter… En outre, les capacités de Konoha ne sont pas aussi étendues que tu ne pourrais le croire… Si un jour, tu acquiers des responsabilités, tu comprendras ce que je veux te dire.
- Quelles responsabilités, à vrai dire ? Vous trouvez qu’on voit mieux quand on a les pieds dans le sang de ses camarades ?
- Pourquoi cette agressivité ? rétorqua Yoshitaka agacé. Je n’ai pas d’hommes à ta disposition, Itachi. Konoha t’en a accordé trois : Yaiba, Hakuhana, Kaminari. Rappelle-toi qu’il s’agit d’une unité normale, et qu’on a par le passé déjà confié des missions plus difficiles pour un nombre équivalent d’hommes !
- Si l’on suit cette logique, quatre genins et quatre anbus aussi sont un nombre équivalent de combattants, Yoshitaka. Je veux parler des capacités. Hakuhana et Yaiba sont à peine promus et n’ont quasiment aucune expérience guerrière, je vous le dis depuis le début de notre entretien. A la limite, j’aimerais mieux les savoir ailleurs que sous mon commandement. A moins, bien sûr, que vous consentiez à me confier une unité supplémentaire, c’est un minimum. »
Yoshitaka se retourna enfin. Respectueux quelques minutes auparavant, il était désormais irrité de l’insistance de l’adolescent. Comment ! Il s’imaginait donc que Konoha était libre de faire ce qui lui faisait plaisir ? Tant de consciencieux vis-à-vis de la mission était louable, mais l’érudit ne supportait pas qu’un jeune homme comme Itachi se permette de lui donner des ordres.
« Pour la dernière fois, Itachi Uchiha : je n’ai pas d’hommes à t’accorder. Tu devras te débrouiller. »
La réponse était claire et tranchante.
« Je vais vous raconter une histoire, Yoshitaka, commença Itachi, niant la peur du blâme. Celle d’un héros à qui l’on avait confié une mission d’extrême importance, là encore en territoire ennemi. A un moment donné, ce héros se trouva partagé entre la réussite de la mission et la vie de ses hommes : il choisit la vie de ses hommes. Pourtant, de retour au village, il fut traîné dans la boue et déshonoré, car il n’avait pas su privilégier les intérêts de la mission. Cet homme s’appelait Sakumo Hatake. »
Un silence se fit à nouveau dans la pièce.
« En ce moment, je suis à la place du Croc Blanc. L’autre jour, j’ai du privilégier la vie de mes hommes. Même si l’objectif de la mission était atteint. Mais aujourd’hui en revanche, j’ai le poids de mes hommes sur mes épaules, bien plus lourd qu’à l’ordinaire et la survie de Konoha. Que pensez-vous de cela ?
- Je pense que tu es un grand combattant, doué des facultés nécessaires à la réussite de la mission, Itachi. Je te dis ces mots le plus sincèrement possible.
- Yaiba et Hakuhana mourront peut-être. C’est comme si vous leur confiiez une mission de rang S : il n’ont pas le niveau requis. Je suis persuadé que vous les envoyez à la mort. Seul Kaminari, étant jounin, pourrait faire l’affaire. Mais je suppose que vous vous en moquez. C’est pourquoi j’agirai seul de mon côté. Sur ce, je vous salue, mon maître. »
Itachi détourna les talons et se dirigea vers la porte. Il avait compris qu’il n’y avait rien à tirer de cet homme qui ne connaissait plus la réalité du terrain. Peut-être avait-il préféré l’oublier ? Peut-être fermait-il volontairement les yeux sur les difficultés, le risque de tomber au champ d’honneur, de peur de remonter des souvenirs croupissant aux tréfonds de sa lointaine mémoire ? Que la caresse d’une larme sur le visage était douloureuse !
Ses pas crissèrent sur le parquet. Un dernier regard sur son interlocuteur, avant de quitter la pièce, n’y changea rien. Les traits de Yoshitaka étaient néanmoins tirés. Ils semblaient vouloir dire : et s’il avait raison ?
Remarquant cela, Itachi prit la peine de rester quelques instants dans l’entrebâillement de la porte : mais rien n’y fit. Celle-ci se claqua donc, et Itachi redescendit dans la cour, cherchant ses camarades de souffrance.
Et effectivement, il retrouva un Yaiba et un Hakuhana au même endroit qu’il les avait laissé. A en juger par cette obéissance, cette fidélité, presque comparable à de la soumission, toute leur confiance reposait sur son commandement. Tous les deux semblaient, même s’ils s’efforçaient de le cacher, mal à l’aise. Itachi vit ses doutes confortés : cette anxiété était la preuve qu’il s’agissait de l’une de leurs premières, si ce n’était justement la première, mission hors du pays du Feu.
« J’ai cru comprendre que nous quitterions cette forteresse dans une petite heure.
- Très bien, je vous remercie de cette information, Hakuhana, dit Itachi en retour. »
Simple politesse. Son regard n’allait d’ailleurs pas à ses coéquipiers, mais à une fenêtre donnant sur la cour, la même de laquelle s’était approché Yoshitaka quelques instants plus tôt. Il se prêta à quelques futiles interrogations. Que faisait-il, ce fameux général, cet homme d’esprit, se demanda ironiquement Itachi, avec un certain mépris affiché envers lui.
Yoshitaka n’était plus à la fenêtre. Ni même dans son bureau, semblait-il, plus aucune silhouette n’était visible du dehors.
L’homme trapu était en effet à l’intérieur, dans une autre pièce. Le sol résonnait de ses pas lents lourds. Avec la même anxiété que lors de la fin de son entrevue avec Itachi, Yoshitaka parcourait le couloir, descendait des escaliers, fouillait des sous-sols qui n’étaient éclairés que par une timide chandelle ça et là. Au bout d’un moment, hésitant, il lui semblait avoir finalement trouvé sa destination. Ses doigts cognèrent la porte de bois, trois fois. « Entre » répondit dans un souffle une voix qui semblait être celle d’un homme âgé. |
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Mikazuki Dramaturge des forums


Inscrit le: 17 Oct 2007 Messages: 1245
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Posté le: Jeu 14 Mai 2009, 3:51 pm Sujet du message: |
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Le battant de bois s’ouvrit alors. L’obscurité régnant à l’intérieur de cette petite pièce était la même que dans les couloirs. S’y tenait dos contre mur un homme agenouillé, usé et fatigué, ne relevant même pas la tête pour croiser le regard de son visiteur.
« Ferme cette porte, continua-t-il. Tu sais bien que je déteste l’exposition prolongée à la lumière, même ici dans les cachots de cette forteresse. »
Yoshitaka obéit. Dès lors que le claquement de la porte se fit entendre, lui et le vieillard demeurèrent seuls dans la pièce. La pénombre était presque totale. Seuls deux sortes de cierges, posés symétriquement de part et d’autre du support offert par un petit meuble, éclairaient très faiblement ce réduit.
Le vieillard, resté dans la même position, ne dit mot. Yoshitaka comprit alors que c’était à lui d’entamer la discussion. « Je vous apporte des nouvelles du jeune Uchiha, dit-il, la Sala… »
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le vieillard fit un geste soudain. Son bras, contre son genou une seconde auparavant, était maintenant tendu en l’air, ce qui tranchait nettement avec l’impression que cet homme donnait depuis tout à l’heure, l’impression selon laquelle même un coup de vent aurait raison de lui. Il allait parler.
« Aujourd’hui, ce sera l’Aveugle, Yoshitaka. »
Yoshitaka baissa les yeux, et l’autre son bras. Il allait devoir se plier à cette fantaisie du vieillard. Un surnom par jour, il l’avait oublié. Depuis le jour où il était arrivé dans cette forteresse, cet homme dont il ignorait le nom mais dont il devinait la supériorité hiérarchique s’affublait d’un pseudonyme quotidien. Par jeu ou par nécessité, il l’ignorait. Tout ce qu’il savait, c’est que cet Aveugle était au courant de bien de sujets dont Yoshitaka n’avait pas envie de parler le concernant. Dès la première soirée, le vieillard était arrivé par un procédé mystérieux dans ses appartements, lui racontant une histoire qui s’était déroulée vingt-huit ans plus tôt. Il s’agissait du jour où l’assassinat d’un homme au sein d’une équipe de deux eut lieu, et que le tout fut maquillé en méfait d’un shinobi du pays de l’Eau. Ce même vieillard avait également rappelé les châtiments qui attendaient le coupable si la vérité se savait. Mais au lieu de même à exécution ces menaces à peine voilées, il lui avait proposé une collaboration, une mission exceptionnelle à laquelle il était forcé de se plier, en plus d’un hébergement clandestin ici même pour une dizaine de jours. C’était dans le cadre de cette mission que Yoshitaka lui rendait visite, l’Aveugle le devinait.
« Le… L’Aveugle. J’ai compris. L’Aveugle. L’Aveugle.
- C’est déjà mieux, Yoshitaka. Et sèche cette sueur perlant ton visage. Il règne ici une humidité constante, plus que désagréable à mon âge. Veux-tu bien m’épargner de la tienne, dit le vieil homme d’une voix calme mais sévère, tournant des questions en ordres.
- O… Oui. »
La main tremblante, balbutiant des excuses, Yoshitaka sortit de ses poches un vieux bout de tissu vert. A l’aide de celui-ci il s’épongea la face, s’abritant derrière un sourire crispé.
« Qu’est-ce qui t’amène, mon général ? dit l’autre d’une voix pleine d’ironie.
- Je vous l’ai dit. C’est à propos du jeune Uchiha. Je l’ai… envoyé en mission.
- Je crois qu’il n’y a pas que ça, Yoshitaka. Veux-tu bien me raconter la vérité, toute la vérité. Tu sais bien comme j’aime les histoires, des contes aux plus spectaculaires récits. »
Yoshitaka émit deux syllabes, comme dans un spasme. Ha ! Ha ! C’était comme un rire, un rire dépourvu de joie, qui ne prenait sa source que pour tromper la peur. La peur de cet inconnu qui retenait sa vie en otage, en échange d’une collaboration dans des projets manifestement louches pour qu’ils soient évoqués dans ces conditions.
C’était à ce moment-là qu’il se rendit compte lui-même combien il était soumis à l’Aveugle. Lui, un commandant en chef d’armées ! Mais l’autre le tenait par un point vital, il tenait un pantin par des fils prêts à se rompre au moindre geste suspect.
« Mon surnom de Troubadour, il y a quelques jours, n’a-t-il pas suscité cette déduction en ton esprit ? »
La différence d’attitude était frappante entre ces deux personnes. L’un, dos à la lumière, était aussi calme qu’au début de l’entretien. Sa sérénité semblait même s’être accrue au moyen des ordres et menaces qu’il proférait sur son visiteur. Chaque mot qu’il prononçait semblait lui procurer la vitalité dont il manquait depuis le début de son séjour dans cette cellule. Agenouillé et parfaitement immobile, il regardait avec amusement le teint de Yoshitaka défaillir, la sueur couler et ses dents trembler.
« … Le jeune Uchiha est… est venu me rencontrer. Il a peur de ne pas accomplir les objectifs de la mission que Konoha lui a imposée, faute d’effectifs. Il pense que ses camarades ne sont pas assez… assez expérimentés.
- Le jeune Uchiha est venu te rencontrer. Bon. Et qu’as-tu fait, Yoshitaka ?
- Je… Je l’ai renvoyé, balbutia Yoshitaka. Il me demandait des effectifs.
- Quelque chose me trouble, répondit l’Aveugle après un silence, nullement perturbé. Tu viens à ma rencontre pour m’annoncer quelque chose d’aussi futile ? Ne chercherais-tu pas plutôt une autorisation ? Une autorisation pour répondre favorablement à la requête touchante de ce garçon soucieux de protéger sa ville natale des assauts ennemis ?
- C’est… Oui, c’est ça. »
Nouveau silence, toutefois plus pesant. Comme pour asseoir plus encore la domination qu’il exerçait sur Yoshitaka, le vieillard émit un rire satisfait.
« Quelle impressionnante fidélité envers moi, mon général… Tu as bien fait de me parler de cette affaire. Itachi est décidément doué d’un grand sens de la responsabilité, plus encore que son père. Alors, il veut des hommes ? Seul, il se croit inférieur à la cohorte qui l’attend au pont des Deux Rivières ? … C’est d’accord, Yoshitaka, poursuivit le vieil homme après un instant de réflexion. Accorde-lui deux hommes supplémentaires. Toutefois, veille à ce qu’ils lui soient aussi utiles que ses actuels congénères. En clair, ne confie pas de nouvel ordre de mission à des jounins. »
L’Aveugle fut de nouveau secoué d’un bref éclat de rire. Même terrassé par la crainte, Yoshitaka ne put masquer ses interrogations quant à ces décisions douteuses, voire incompréhensibles. Surmontant ses sueurs froides, il se risqua à demander si la sécurité de Konoha importait vraiment à l’esprit de cet homme. Ce dernier tapota faiblement le sol en pierre de son bâton, comme pour souligner les limites de ses initiatives au cours d’un dialogue avec lui.
« Absolument pas, Yoshitaka. La défaite, ou la victoire de Konoha m’indiffère à un point inimaginable à ton échelle. Mes objectifs sont ailleurs et passent, si tu ne l’avais pas encore deviné, par la personne d’Itachi Uchiha. Contrairement à toi, je n’ai rien à perdre en cas de chute du pays du Feu. Je peux me refaire une vie d’importe où dans ce monde troublé, nous ne servons pas dans la même armée. La mienne est internationale, universelle. »
L’Aveugle paraissait redevenir plus sérieux. Son adjoint en profita pour l’interroger à nouveau.
« L’Aveugle… Qui êtes-vous, au juste ? » dit-il en prenant son courage à deux mains.
L’intéressé frappa à nouveau le sol de son bâton, avec davantage de force. Yoshitaka atteignait bel et bien les limites de sa liberté d’expression. Celui-ci crut discerner une lueur dans le visage de son interlocuteur, la lueur d’un sourire ironique.
« Yoshitaka… Cela fait partie des choses que tu n’as pas le droit de connaître. »
Le général se courba, implorant manifestement le pardon de l’Aveugle. S’en apercevant, il ria de nouveau, provoquant comme à l’habitude l’effroi de son interlocuteur, un effroi dont il se délectait.
« … Mais pour honorer ta fidélité et le grand service que tu m’as rendu en m’informant de ton entretien avec Itachi Uchiha, je veux bien répondre à ta question. Disons que je suis la le tout et le néant, lumière et l’ombre, le ciel et la terre, l’arbre et les racines, le dieu et le démon, tout et personne. »
Yoshitaka s’affaissa encore. Quelle était cette soi-disante récompense ? Il venait tout simplement de se moquer de lui et des interrogations soulevées en lui-même depuis leur première rencontre. Un long silence régna dans la petite pièce, silence qui fut troublé par les paroles de l’Aveugle : « Tu peux disposer, Yoshitaka. Il te sera dorénavant inutile de venir à ma rencontre. Ton rôle est terminé. »
L’autre sursauta.
« Vous allez me faire tuer ?
- A ton avis, Yoshitaka ? »
Pour la première fois, l’Aveugle avait relevé la tête et Yoshitaka devinait qu’il le regardait de l’obscurité, guettant sa réaction. Intimidé, Yoshitaka baissa la tête. Certes, c’était lui qui était à la merci du vieillard et non l’inverse. Celui-ci, qui semblait malgré tout avoir une plus grande expérience criminelle que Yoshitaka aurait pu s’assurer de son silence, mais quel intérêt avait-il à tuer quelqu’un ? Il ne connaissait même pas son vrai nom, était d’ailleurs incapable de donner une hypothèse quant à son grade exact. Travaillait-il pour Konoha ? Ou oeuvrait-il lui-même ? Autant de questions auxquelles il ne serait certainement jamais capable d’apporter des réponses. Mais il n’avait somme toute pas de doutes à avoir quant à sa sécurité.
« Vous… Vous avez raison, je me suis laissé aller. Adieu, l’Aveugle. »
Yoshitaka se releva doucement, manquant de perdre l’équilibre. Il était si concentré dans son entrevue secrète qu’il en avait d’ailleurs perdu la notion depuis tout à l’heure. Une fois debout, il se contenta d’une discrète courbette devant le vieillard avant de quitter la fraîche cellule, laissant celui qui n’aimait pas la lumière vive seul dans l’obscurité, une obscurité à l’image de la noirceur de ses projets, Yoshitaka s’en doutait, et certainement aussi à celle de son âme. |
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Patof Aspirant genin

Inscrit le: 03 Mar 2009 Messages: 179 Localisation: Joliette,Québec,Canada
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Posté le: Ven 15 Mai 2009, 5:58 am Sujet du message: |
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j'adore! plutôt long à lire mais un bon divertissement, j'ai déja hâte de lire la suite, je vien de finir, lol, mais vous avez vue lheures! vitte au lit, école demain  _________________  |
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Mikazuki Dramaturge des forums


Inscrit le: 17 Oct 2007 Messages: 1245
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Posté le: Ven 15 Mai 2009, 10:13 am Sujet du message: |
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Merci, merci
J'avoue, c'est long à lire et je pourrais épurger le texte de certains détails. En outre, rétrospectivement je me dis que j'ai peut-être été trop loin dans certains passages (Itachi au bord des larmes, au chapitre 3, c'était à la limite de l'injustifié).
Mais bon, ça fait plaisir de voir que tu aimes. |
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badge Civil

Inscrit le: 23 Sep 2006 Messages: 34
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Posté le: Ven 15 Mai 2009, 3:57 pm Sujet du message: |
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Désolé d'être un petit plus critique.
L'histoire est interessante, ça fait du bien de parler un peu des Uchiwa, surtout d'Itachi.
Moi je trouve que c'est difficile a lire avec tout ces descriptions, ce qui fait que les scenes sont super longues. Heuresement qu'il n'y a pas de flashback (enfin peut etre pas encore, je suis au chapitre 2).
ça me fais penser au shippuden ou il y a des épisodes qui ont la longueur d'un chapitre ou il n'y a pas grand chose a dire alors qu'on pouvais compresser 2 chapitres dans ce genre d'épisode.
Je note qd meme 10/20, parce que c'est interessant. |
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Fugaku Uchiha Civil

Inscrit le: 26 Fév 2008 Messages: 24
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Posté le: Ven 15 Mai 2009, 4:14 pm Sujet du message: |
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Waow j'ai accroché depuis le début et ca fait Longtemps que j'attend le 5eme chapitre et je dois dire il convient a mes attentes,merci a toi Mikazuki et continue,j'attend avec imptatience a la suite,je dois dire que L'Aveugle ressamble etrangement avec celui de Danzo ou Madara,bref que des types qui travaille dans l'ombre  _________________  |
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