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. "Ça"

 
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Krazy
Civil


Inscrit le: 04 Juil 2008
Messages: 14
Localisation: Dans les limbes du Temps

MessagePosté le: Ven 25 Juil 2008, 12:27 am    Sujet du message: "Ça" Répondre en citant

Je sais pas si on pouvait donner un nom à "ça". Même "ça", ce foutu pronom indéfini n'aurait jamais pu décrire un centième de ce que j'avais vu.

Et pourtant, je l'avais vu. Il existait. D'une certaine façon, il était réel.

On aurait dit un ciel de tempête. D'énormes nuages noirs, menaçant de craquer à chaque instant. Le vent soufflait en rafales chargés de trombes d'eau, et des dizaines d'éclairs zébraient le ciel. Chaotique. Mais d'une certaine façon, c'était atrocement beau. Comme le cadavre de Baudelaire, c'était un rebut magnifique de violence à l'état pur, totalement gratuite, et donc totalement inutile.
Oui, j'y étais au dedans de ce gros cumulonimbus estival, juste au milieu du chaos sans savoir ce que m'y avait emmené, voir embarqué.
Je savais que c'était simplement un rêve. Je sentais bien que ce vent, cette pluie et cette électricité, quoique très réaliste, ce n'était que de l'éther spirituel. Combien de fois ai je pu rêver de chose atroce, de morts angoissantes de parents et de tortures chimériques pour ne pas comprendre, dans un sursaut de conscience, que je n'étais pas à ma place ?
Alors, mon inconscient, outré, m'en a extirper, frustré de ma rationalité cartésienne. Je me suis réveillé en sueur, haletant, l'oreiller serré contre mon ventre avec tellement de force que je l'avais déchiré.

Mais au bout, il y avait "ça". Un simple flash, un instant, une fraction de seconde, je l'avait vu comme je verrais ma facture de gaz. Et c'était proprement sans nom. Et je l'ai oublié. Ce matin là, en quittant la couche conjugal, j'avais oublié cette affreuse vérité. Refoulé pour ne pas sombrer.
En fait, je n'en ai vraiment pris la pleine mesure qu'au bout d'une semaine, parce que toute les nuits, "ça" revenait hanté mon sommeil. Mais jamais je ne pouvais le décrire. Effacé à chaque fin de cycle paradoxal. Et puis tout est rentré dans l'ordre. J'ai oublié.
- Phil', ça va ?
- Juste un cauchemar, répondis je en grognant, la mine grise.
- Quand même, tu trouve pas ça bizarre ? Tu te réveilles toute les nuits, en sueurs, à cause du même truc. Tu crois pas que tu ...
- Un psy ?! Demandais je en riant. Mais c'est toi qui va pas bien, ma pauvre !
- Non, non, je suis sérieuse. L'autre jour, il parlait d'un cas de suicide très étrange. Le type s'était taillé les veines parce qu'il avait vu quelque chose qui lui avait demandé.
Je me levais du tabouret et la prenait par la taille, la regardant droit dans les yeux.
- je vais bien, Alicia.
Elle sourit maladroitement, avant de retirer mes mains de ses hanches.

Et pourtant, tout alla de travers peu de temps après. Pas immédiatement, peut être deux ou trois semaines après que la "crise" cauchemardesque se soit terminée. Le patron avait enfin une bonne raison de me virer, raison qu'il ne jugea pas utile de me communiquer quand ce lundi, une enveloppe avec chèque dedans m'attendais sur mon bureau. Ah, ce type, il faudra bien que je me le fasse un jour. Son portrait sur la cible des fléchettes n'avait pas suffi à satisfaire mes pulsions sadique. Une bonne petite séance de pugilat contre la boule de graisse serait des plus jouissif. Hélas, je n'eut jamais ce plaisir. Ce con se tuait le soir même, en s'écrasant contre un platane. Les collègues avaient jugés bon de m'envoyer un faire part, qui fila directement à la poubelle. Et puis quoi encore ? "Ça".
Il revint le soir même, mais cette fois, enfin, je commençais à comprendre. Une longue tige noir, de l'horizon orageux, m'attrapa le bras gauche avec une telle violence qu'il me l'arracha. Et il continua son jeu toute la semaine. Alicia, cette fois, s'inquiéta vraiment, et me pris un rendez vous dés le lendemain chez son psy. Elle m'exaspérera tellement qu'on s'engueulait aussitôt la bonne nouvelle lancée au diner. Égal à moi même, je fuyais son regard mortel dans le bar du coin. C'était si agréable que je ne rêvais pas de "ça" cette nuit là. A vrai dire, je ne me souvenais plus non plus de ce qui avait précédé. Et le matin, après avoir cuvé une bonne dizaine de fois sur le trottoir, ( je ne sais même plus ou j'ai dormis), après avoir culpabilisé d'avoir laissé ma femme seule, et après avoir maudit mon instinct alcoolique de s'être réveillé dans de telle circonstance, je me décidais à rentrer à la maison. Le seul soucis, c'est qu'Alicia avait foutu le camp. Surement pas pour longtemps, mais avec un message des plus explicite sur la table de la cuisine. A moins, on changeait de l'irrationnel ambiant. "On peut tout pardonner, mais il faut accepter l'aide qu'on donne". Je ne me suis même pas posé la question de savoir ce qu'elle voulait dire.

Mais c'est ce soir là qu'elle est partie. Pour de bon. J'ai appris un peu plus tard, par sa meilleure amie (qui était également la mienne, et qui avait joué les entremetteuse entre nous), qu'elle était partie rejoindre quelqu'un en Australie. Un psy, je crois. Son psy même, enfin, je ne sais plus trop. Mais elle ne m'a plus jamais laissé la moindre trace de son existence. A mes yeux, elle était morte pour ainsi dire. Deuxième coup dur en à peine six semaines. Mais "ça" a été très sympa sur ce coup là. Il a dût comprendre qu'il avait déjà pas mal étendu son action sur le monde palpable, en arrachant quelque uns de mes jalons du moment. Je me consolais en me disant que mon patron n'était qu'un con qui se croyait malin, et qu'Alicia n'était qu'une amourette de quelques années. Mais même sans "ça", il fallait bien l'admettre. : quelque chose s'était brisé dans cette subtile mécanique humaine. Cela avait un rapport avec moi, et cela me touchait dans les deux cas.
Alors "ça" s'est dit que je devais prendre ma vie un peu trop à la légère. Tranquillement, il revenait par crise. Il fût tour à tour revolver, flèche, cobra, mygale, corde, lame, pieux, feu, éclair, et des dizaines d'autres. Mais rien ne se passa. Mes parents ne mourraient pas malgré les mois, puis les années qui passèrent. Mes amis me restèrent fidèles, et de temps en temps, je trouvais même un travail convenable. Mes patrons ne mourraient plus d'accident de la route ou de crises cardiaques à quarante ans. Mon appartement n'avait pas subi d'incendie ou de dommage des eaux. Bref, "ça" avait peut être décidé de mettre fin à ce jeu de malheur. Il avait jugé que j'avais assez souffert, et s'en iraient peut être martyrisé un autre individu lambda dans la société de consommation que j'aimais tant. Mais il n'y eût pas de krach bousier. Mon épicier favoris vendait toujours mes céréales préférées, et je pouvais encore mater des films aux dessous affriolants de temps à autre.
J'ai vécu dix longues années. "Ça" avait même fini par disparaitre complètement, et mes nuits retrouvaient une fraicheur presque enfantine. Des rêves de puissance et de gloire qui ne faisait que rendre plus belle une vie finalement pas si minable.

Julie me rappela. On était au mis de juin, et il d*faisait un temps magnifique. On ne s'était pas parlé depuis des lustres, et de fil en aiguille, on était revenu à Alicia. Je me foutais pas mal de ses nouvelles, de savoir qu'elle avait eût trois enfants avec son beau brun.. Et enfin, on est entré dans le vif du sujet.
- Tu fais jamais de cauchemars assez ... bizarre ?
- Si bien sûr. Mais ça fait vraiment longtemps que j'en ai pas fais. Y en un qui m'a bien énervé, il y a des années. Tu vas surement rire, mais c'était une espèce de tempête ...
- Quoi ? Toi aussi tu l'a fais ? Avec un truc chelou sur l'horizon ?
Et voilà. "Ça" avait trouvé une autre vie à troubler et à mettre en pièce. Mais moi, je ne me suis pas suffisamment méfié. Julie était de loin ma meilleure amie, et j'aurais dû me douter que "ça" pouvait à présent me faire vraiment très mal. Alors, je me suis dit que la crise cardiaque n'était pas loin, pas plus qu'un platane encastré dans ma voiture. Non, "ça" était un pervers de première catégorie, et il a attendu six bons mois avant de faire ses crasses. Un simple bilan sanguin chez le médecin qui m'était revenu en pleine figure.
" Monsieur, vous avez un cancer du pancréas. Et il ne vous reste que cinq, peu être six semaines à vivre".
Une vraie claque.

Alors j'ai fini ma triste vie sur un lit d'hôpital, shooté à pleine dose de morphine. Jamais je n'avais autant souffert. Julie était venu, en pleurs. je ne pouvais pas lui dire que c'était un peu de sa faute. Un bouquet de lys à la main.
Je t'ai reconnu, "ça". Tu étais un bouquet de lys. Des Lys noir comme le charbon.

Mais pourquoi ne pas me l'avoir dit avant ?

_________________
En attente de quelque chose
mais j'ignore de quoi ...
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elrilck
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Inscrit le: 08 Aoû 2008
Messages: 67
Localisation: clermont

MessagePosté le: Sam 09 Aoû 2008, 1:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

t'as bcp d'imagination...tu postes des trucs à droite à gauche :p
tu malmènes ton esprit ^^'
essai d'ordonner tes pensées pour ne faire qu'une chose à la fois Smile
c'est mon point de vue Smile

_________________
l'art le plus laid à nos yeux peut-être considéré comme un chef d'œuvre aux yeux d'autrui

si un peu de lecture vous intéresse:
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Nellië Hatsuyuki
Étudiant à l'académie


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Messages: 78
Localisation: Elsewhere.

MessagePosté le: Mar 02 Déc 2008, 10:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Wow. Effectivement, l'imagination est très présente, je trouve cependant que c'est un peu confus, et - surtout - que ça aurait pu être un peu plus développé, surtout concernant "ça". Enfin, ce n'est que mon avis.

J'aime beaucoup tout de même.
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