. Oz

[fabest]

Oz

Il est très facile pour une série de s’écrouler avant même sa première diffusion. Lorsqu’une chaîne s’apprête à lancer son nouveau né sur les ondes, la presse et la toile nous gratifie généralement d’une petite critique pour annoncer la couleur au public.
Cela nous permet de repérer une éventuelle série culte, et de s’assurer que le public non adapté ne se retrouve devant quelque chose qui le « dépasse ».
Pour Oz, l’étiquette donnée était très claire :

Citation:

C'est sans doute l'une des séries les plus dures, violentes, malsaines et pourtant si proche du réel qui ait jamais été produite. […] En raison de son extrême violence, cette série a été classée « MA », pour « Mature », aux États-Unis. En France, elle a été déconseillée aux moins de 16 ans, sauf certains épisodes, déconseillés aux moins de 12 ans.

Voilà le packaging de Oz, une série violente, choquante, glauque, et pour public adulte.
Je n’apprendrais rien à personne en ajoutant qu’on ne choisit pas un livre à sa couverture, et qu’il est nécessaire de ne pas juger une œuvre sur sa forme, mais sur son fond.
Si Oz est affublé de l’image de violence facile, elle est aussi respectée par de nombreux professionnels du milieu. Je n’exagérerai rien en disant que cette série est considérée comme culte.
Et malgré son coté sombre parfois poussé à l’extrême, c’est LA référence de la série dans l’univers carcéral. Fan de Prison Break ne t’empourpre pas, regarde juste.

Alors ? Oz, c’est quoi ?

Comme suggéré plus haut, Oz est une prison.
Oz est un surnom, son nom complet étant Oswald State Penitentiary.
Une prison de haute sécurité (niveau 4) recueillant parmi les pires ordures jonchant les Etats Unis.
Organisé en plusieurs factions, elle compte un concept unique en son sein : Emerald City.
Projet développé et supervisé par Tim McManus, Em City (de son surnom) propose de mettre en cohabitation des petits délinquants avec de hauts criminels ayant échappé de peu à la peine de mort (sévissant dans la région où est implantée la prison depuis qu’un gouverneur sadique y règne en maître).
Le but affiché de ce concept étant de favoriser et d’accélérer l’intégration sociale des détenus.
En effet, apprendre à un monstre à devenir plus humain en le laissant dans une cellule habitée par d’autres monstres ne parait pas être le meilleur moyen.
Aussi chaque détenu « habitant » Oz est sélectionné par McManus qui leur propose dans cette unité une grande liberté de mouvement, beaucoup plus grande que dans les autres factions.
Une mini récompense pour contrôler les quelques élus en gros.
De nombreuses responsabilités leurs sont assignées (cuisine, soin, etc) pour leur apprendre les bases du comportement social typique.
Les détenus sont beaucoup plus suivis, tant psychologiquement que disciplinairement.

Tim MacManus à un coté idéaliste bien enfoui dans ses veines, aussi a-t-il un faible pour les véritables ordures qu’ils rêvent de changer en agneau et de remettre dans la nature.

Parfois les bonnes intentions ne suffisent pas. Changer un loup en chien de compagnie est très difficile, aussi la liberté offerte à Em City rend les conflits et règlement de compte entre prisonniers beaucoup plus présent.
Un résultat contraire à l’objectif de base. Comme souvent.
Une violence physique, et surtout morale, flotte constamment dans l’air de Oz et la série nous propose de regarder comment se déroule la vie quotidienne dans cette prison.

La série.

Dans Oz, vous ne trouvera pas de héros. Pas de Michael Scotfield.
Vous trouverez des ordures. Ou des petits délinquants qui copieront sur leur grand frère pour devenir des ordures.
C’est un principe beaucoup plus profond que le héros et l’héroïne. C’est en quelques sortes choisir (sadiquement) celui qu’on veut voir mourir le plus vite, ou celui qu’on aimerait voir gravir les échelons de la prison.
Les différents personnages de la série sont généralement regroupés. De part leur principes moraux, religieux, de par leur origines, leurs couleurs de peau.
Aussi compte on plusieurs groupes :

- les aryens : racistes, antisémites souhaitant que la race blanche gouverne à Oz. Ils sont souvent liés au viol et agressions dans la prison.
- les gangsters afro américains : réputés très violent, ils sont souvent au centre du trafic de drogue existant à Oz.
- les musulmans : ils sont opposés à la drogue, à l’homosexualité et à pratiquement tout ce qui se passe au sein du centre pénitencier. Ils sont en grand conflit avec le système judiciaire et, de part leur principe, souvent en tension avec les autres groupes.
- les chrétiens : au début de la série peu représenté, et peu influant, ils sont dans la même optique que les musulmans, à savoir la non violence et l’arrêt du trafic de drogue
- les latinos : sévissant également dans le trafic de drogue et les violences diverses.
- les italiens : composait principalement par les membres de la mafia italienne, c’est un des groupes les plus puissant, et qui dirige le plus gros trafic de drogue. Leur contact dans et en dehors de la prison leur serve souvent à régler leur « soucis » dans la prison.
- les Irlandais : même si le terme groupe est peut être exagéré puisqu’un seul véritable détenu fait parler de lui (O’really, mon chouchou <3). Néanmoins sa faculté ahurissante de manipulation lui permet presque toujours d’influé dans tout ce qu’il se passe au sein de Em’City.
- les homo-sexuels : peu influant (du moins au début)
- les Bikers : souvent confondus avec le groupe des Aryens avec lesquels ils passent de nombreux contrats.
- les « autres » : non pas ceux de Lost, mais tout ceux qu’on ne peut pas vraiment associé à une attitude spéciale. Ils restent néanmoins parmi les personnages les plus attachants, et les plus présents de la série.

Chaque groupe comptera son leader. Qui ne restera jamais bien longtemps à la tête de son équipe.

Le personnel de Oz compte donc Tim, le directeur Glynn, la psychologue et religieuse Soeur Peter Marie, le père Ray Mukada le médecin Gloria Nathan, et de différents gardiens plus ou moins charismatiques.

Chaque saisons se composent de 8 épisodes (de 55mn), sauf la saison 4, avec 16 épisodes.
Oz compte 6 saisons. Elle est terminée.
Chaque épisode démarre et se termine avec un petit discours de Hill, un détenu en fauteuil roulant membre de Emerald City.


Bon, ça c’était pour présenter (succinctement) la série.

Pourquoi la regarder ?

Oz fait parti pour moi de ces séries qui offrent plus que les autres.
Son concept est unique. Sa démarche l’est également.
Elle est très intéressante et réellement prenante.
Consommateur de série, Oz possède indiscutablement parmi les personnages les plus travaillés, et les plus fouillés psychologiquement.
Les détenus changent, doutent, paniquent, gagnent, perdent, meurent. Ou survivent.
Outre son coté voyeur, la violence des épisodes est parfaitement maitrisé et est au service d’un cadre pleinement exploité. On se retrouve devant des cas qui se battent pour vivre, ou pour le pouvoir.
La psychologie dans Oz est ultra travaillé.
On assiste à des trêves, des trahisons. Des actes de violences gratuites. Des viols. Des injustices. Mais le tout dans une logique propre à son domaine de base : l’univers carcéral.
Dans Oz, il se passe toute sorte de choses.
Des rencontres, des retrouvailles, des conflits, des trêves, des morts, des naissances, des renaissances.
C'est comme une acceptation de soi en accéléré. Une acceptation de son coté sombre.
Le monstre qui est en nous nous dévore pendant de longues semaines puis se met à dévorer les autres détenus.
On se prend à soutenir un personnage. Alors que ce dernier est une ordure.
On se prend à regretter un personnage qui nous répugnait, parce qu’il était porteur dans son rôle.
On est très souvent surpris. Rarement déçu.
De nombreuses thématiques sont exploités, avec à chaque fois une vision particulière des événements.

Je conseille cette série à quiconque à l’âge de la regarder.
C’est violent, sombre et glauque, oui. Mais c’est beaucoup plus que ça.

(PS. Elle est très facile à trouver en streaming)

Osez Oz

[Natsuhiboshi]

Jolie présentation fab'.

Oz c'est vraiment trash parfois, c'est pour ça que j'aime bien. :p
J'ai maté 2-3 saisons à tv (ça passait sur canal + je pense),
mais je vais surement recommencer du début pour me faire l'intégrale.

PS: le grand frere O’reilly c'est le meilleur détenu je suis bien d'accord.

[fabest]

Trash, oui.
C'est un des adjectifs qui décrit le mieux cette série.
Mais du trash vraiment maîtrisé, j'insiste sur point.
Il est vraiment facile de se jeter dans cet univers qui ... comment dire ?
Dans un univers où tout nos petits principe, ou tout nous acquis moraux n'ont aucun sens.

Et ouais, O'really dépote.
Dans le genre "tue la mort", c'est un as.
(mais beaucoup sont très interessant : Saïd, Alvarez, Nappa, Hill, Beacher, Keller, et tellement d'autres)

[Deidara-Sama-tsuchikage]

ça m'a l'air vraimment bien Mais ou puis-je le regarder s'il te plaît ?

[fabest]

Hmm.
En tapant "Sreaming Oz" tu trouve plusieurs liens qui feront ton bonheur.
J'crois pas que ça pose de problème que je mette un lien si c'est pour du streaming, donc t'as déjà ça (y a pas tout tout) :

http://allmyseries.com/series-streaming/oz

Avec des liens mégavidéo.

[Sasori75]

Série culte, mais bien trop méconnu.
Pour dire, en France, ils n'ont dû passer que la première saison, et à des heures ultra tardives.
Sa violence est en partie ce qui l'a rend moins accessible, et c'est bien dommage. Le but de "Oz" n'est en aucun cas de faire dans le trash gratuit, mais de montrer une certaine réalité. Traité ça façon petite maison dans la prairie, ce serait nettement moins crédible^^.

En ce qui me concerne, c'est la meilleur série que j'ai vu (enfin, j'en ai pas regardé des masses non plus). Comme dit, tous les personnages sont utra recherchés, on en arrive même à en apprécier certains, qui sont pourtant des crapules authentiques. Vous parliez du grand frère O'Reilly, pareil, pour moi c'est l'un de mes préférés, celui qui arrive toujours à tirer profit d'une quelconque situation.

Enfin bref, pour ceux qui ne l'auraient pas vu, j'vous le conseille. D'ailleurs, j'ai bien envie de me rematter tout ça.

[Isumi]

Tout d'abord, merci d'avoir présenté cette série, qui fait partie de mes préférées (en général, j'apprécie bien ce que propose HBO, d'ailleurs..)

J'avoue qu'une sainte flemme de m'y coller, ainsi que peut-être la crainte de passer pour la seule extra-terrestre ici à la connaître et à l'apprécier m'en dissuadait aussi ^^
Mais je vois que ce n'est pas le cas, tant mieux.

Citation:

Voilà le packaging de Oz, une série violente, choquante, glauque, et pour public adulte. Je n’apprendrais rien à personne en ajoutant qu’on ne choisit pas un livre à sa couverture, et qu’il est nécessaire de ne pas juger une œuvre sur sa forme, mais sur son fond.

En effet, restreindre Oz à sa seule violence serait injuste, car tant dans les thèmes qui sont abordés que dans psychologie des personnages, le rendu est proprement hallucinant.
Après, je dirais qu'il ne faut pas dissocier la forme du fond: la première est au service du deuxième aussi ''
A ce titre, la série est un bijou de réalisation, dans la lignée des films noirs qui nous donnent parfois ce drôle de statut de spectateur/voyeur, à la fois révulsé et fasciné par ce qu'il voit...
Ce qui est sûr, c'est qu'on ne sort pas indemnes de cette série.
Les personnages sont terribles et les thèmes récurrents nous mettent direct en situation de refléxion.
La visée argumentative de l'oeuvre me plaît tout autant que les ressorts de l'action, en fait.

Citation:

Si Oz est affublé de l’image de violence facile, elle est aussi respectée par de nombreux professionnels du milieu. Je n’exagérerai rien en disant que cette série est considérée comme culte.

Absolument.
L'analyse filmique est un pur régal avec Oz, car les références sont multiples et la caméra n'est pas tenue par des branques.
De plus, la dimension philosophique, spirituelle, psychologique et sociale est très riche, donc, c'est pas la série à deux balles avec "lebogossquialecerveauquifumequandilréfléchidansunscénariodemerde".
Oups' ''

Cette série dérange plus parce que ce qui se passe dans l'univers carcéral est un reflet de la société du dehors renforcé par l'utopie qui a présidé à son organisation, qu'une dose de violence gratuite.

Rien n'est gratuit dans Oz. Tout est pensé. Dès le générique.

Je me permet de mettre le lien vers un site qui propose des analyses sympa', pour ceux que ça intéresse.
Attention, ça spoile, donc avis à ceux qui n'auraient pas vu l'intégralité.
Il serait dommage de vous dévoiler le magistral final ')

http://jeanmix.free.fr/oz/analyse.htm

Voilà, depuis le "panopticom" d'Em city, nous savons que l'enfer est pavé de bonnes intentions...

[Keïtaro]

Merci Fab' de m'avoir fait découvrir cette série, j'ai regarder la saison 1 la semaine dernière et j'ai halluciné de voir a quel point l'histoire se construisait autour de la psychologie des personnages en seulement 8 épisodes ! Tous les personnages ou presque sont exploités à 100%.

Vraiment une super série !

[fabest]

Je vois qu'il y a quelques réactions ici.
Et que beaucoup prennent la série comme elle est.
Ca fait plaisir de voir que je suis pas le seul enthousiaste.

Et le fait de te la faire découvrir Keit', wahou.

Je viens de commencer la saison 6, la dernière.
Entre curiosité, impatience, et résignation je profite de chaque image.

Enorme série, vraiment.