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. La Tanière du Chakal - Dernier glavio : Une p'tite bafouille
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Chakal D. Bibi
~ Chakal Touffu ~


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Localisation: La Tanière du Chakal

MessagePosté le: Mer 04 Nov 2009, 1:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

Thanks Deb' Wink

On the road again =>

Visite Impromptue


Maintenant qu’il regardait droit devant lui et non plus vers la Jetée qu’il avait quitté un peu avant le début de cette triste épopée, le Chacal pouvait admirer le paysage désertique et nébuleux de cette autoroute du clair de Lune.

Le long du bitume coulait une rivière sinueuse et calme, longue et sifflante comme le Serpent Sournois, que le Chacal s’étonne de ne pas encore avoir croisé.

Entre ce bitume et cette rivière, le regard du canidé se perd dans la contemplation des silhouettes bedonnantes des anciennes statues de Dionysos qui bordent l’autoroute.
Ressuscitons les dieux des mythes anciens.

Dionysos est ici maitre des lieux, chacun avançant en se préoccupant de l’honorer à sa façon. La décadence antique renait sous les yeux attristés du Phénix qui est revenu veiller en cette nouvelle nuit sur l’autoroute du clair de Lune.

Ayant cavalé sans s’arrêter toute la journée, le Chacal jugea sage de s’accorder une heure ou deux de répit sous un arbre magnifiquement fournie d’un feuillage tout à fait en dissonance avec le décors dans lequel il se trouvait.

Auprès de son arbre, le Chacal joua un peu de guitare avant de s’assoupir. Sous ce chêne du même bois que le Chacal, un bois solide, un mât de cocagne, les notes de la guitare s’échappent dans une envolée lyrique des plus poétique.

Il sort ensuite de sa besace en cuir usé, une vieille et longue pipe en bois, tirant plus sur le calumet que sur la pipe anglaise XIXe siècle finition laquée. Il la bourre de son tabac magique et s’assoupis sous son arbre.

Mais son sommeil qui se voulait réparateur pour son esprit délabré se voit troublé par la venue d’un démon dégueulasse entouré d’une aura sulfureuse. Les yeux du Chacal sont troublés par un brouillard pourpre et épais qui, en se dissipant, laisse apparaitre une sacrée devotchka d’une beauté à tomber sur le cul si on n’y prenait garde.

Ressuscitons les dieux des mythes anciens. Aphrodite pointe le bout de ses seins et dans ses poils, la queue du Chacal frétille. Le bluesman velu ne se figure plus qu’une bonne vielle partie de ça va-ça vient des familles avec cette adorable bucolique qui vient se taper l’incruste dans ses songes mélancoliques.

Il se demande si elle est du genre à jouir fort…Enfin facilement. Ou même si elle jouit tout court. Il lui semblerait bien inutile de fournir un effort qui n’en vaut pas la peine. Mais d’un autre côté, la bête est affamée, faut que ça lime !

Il bondit, crocs, griffe et bite dehors sur la devotchka d’apparence et d’apparence seulement, pure et sainte. Il n’en est rien. La belle se laisse arracher sa fleur par la bête. Il ne prend pas la peine de la cueillir, pourquoi faire ?

Sur l’autoroute du clair de Lune, les sentiments n’ont qu’une bien piètre importance. Dommage ou pas, le Chacal n’en sait foutrement rien et s’en tape le salsifis.

A son réveil, le Chacal ne sait pas trop s’il a rêvé ou non. Il renfile ses bottes, sa veste, son chapeau, sa guitare. Il repart.

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Chakal D. Bibi
~ Chakal Touffu ~


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Localisation: La Tanière du Chakal

MessagePosté le: Sam 14 Nov 2009, 4:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

"Keep your eyes on the road
And your hands upon the wheel"

L’Elégante Biche


Les Indiens d’Amérique disent que quand on regarde dans les yeux d’un enfant une minute après sa naissance, on peut y voir son âme.

En tailleur devant son tipi, quelque part sur le bord de l’autoroute du Clair de Lune –foutrement longue– la vieille essaye de se remettre dans le rassoudok l’image probablement cauchemardesque et gerbante qu’elle avait pu apercevoir dans les yeux de son rejeton de Chacal…

Elle essaie tant bien que mal, l’Elégante Biche paumée on ne sait pourquoi sur cette foutue autoroute lourdée quelque part entre civilité et pure sauvagerie dantesque. Presque biblique tant c’est bandant et choquant à la fois.

Elle ferme les yeux et se souvient, se remémore ces jours lointains où elle vivait heureuse dans les forêts du Nirvana, du Paradis, de l’Eden, de Zion –en fait, des Alpes–, et voit ces vertes montagnes qui lui manquent tant…

Oh ! Putain ça pour le regretter, elle le regrette d’avoir pris son panard dans une sacrée foutue partie de ça va-ça vient avec ce con-là et d’avoir enfanté cette saloperie à guitare et chapeau.

Elle se souvient avec délice de cette époque où elle se contentait de cavaler entre les phallus feuillés de sa forêt . Elle aimait ce sentiment de liberté et, le soir, quand elle rentrait dans sa tribu, elle écoutait avec délice sa grand-mère lui raconter des histoires à propos des légendes du Phénix qui veillerait, quelque part, sur des Hommes…Les Hommes…Quelles étranges, fascinantes et dégoutantes créatures que ces Hommes…

Avec le Temps –non mais quel salopard- l’Elégante Biche s’en vint à devenir curieuse à propos des Hommes…Peut être un peu trop…Non mais franchement, quelle conasse écervelée ! Comment cela aurait-il pu finir autrement ? Elle avait entendu suffisamment d’histoires à propos des Hommes qu’elle aurait du le savoir !
Un soir d’égarement, l’Elégante Biche s’en est allée s’égarer quelque part sur l’autoroute du clair de Lune la plus proche. Là, dans un troquet débile, elle rencontra un Homme avec un chapeau.

Tant bien que mal elle lui cuit un steak, infâme.
Tant bien que mal elle s’offrit à lui, catin.
Tant bien que mal elle luit servit une bière, immonde.

Avant qu’il ne parte, elle lui offrit une autre cigarette et depuis cette nuit-là où l’Elégante Biche fut mise en cloque par un cinglé, elle attend, longeant de large en long cette foutue saloperie d’autoroute, espérant revoir cet Homme et…Lui mettre une sacrée avoine dans la tronche suivie d’un hachis de couilles maison !

Cet enfoiré l’avait mise en cloque du pire rejeton depuis Lucifer -sacré salopard de Chacal-, et avait décarré aussi sec que son Sanctuaire à elle. Quand il l’a soulevée pour l’enfourcher comme un vulgaire canasson sur le comptoir, l’Homme a besoin d’au moins une minute d’exploration pour trouver l’étroite entrée du dit-Sanctuaire. Mais ça n’intéresse pas l’Elégante Biche outre mesure et il se retrouve à décharger en elle sans qu’un brin de bon sens ne le fasse se retirer avant le moment crucial. Il est comme « un animal totalement libre dans un miteux bouge d’Orient ».

C’est quand même pas faute de l’avoir prévenue. Sa grand-mère, dans sa forêt natale, l’avait bien mise en garde, elle lui avait répétée cent, deux cents, peut être trois cents fois, de ne pas s’approcher des Hommes. C’est tout de même incroyable ce qu’un esprit adolescent un peu curieux est capable de faire comme conneries.

Et maintenant, elle est là, toute paumée qu’elle est sur cette foutue autoroute du Clair de Lune, attendant patiemment de voir passer cet enfoiré qui l’a mise en cloque avant de se casser aussi vite que ne s’est rependue la peste noire et le christianisme.

En face d’elle un troquet débile. Pas tout à fait comme celui style diners année 50 dans lequel s’est déroulé toute l’histoire qui vient d’être conté, non. Plutôt dans un style maison close victorienne. Des relents d’encens et de foutre viennent constamment chatouiller les narines de l’Elégante Biche. Et qu’elle n’est pas sa surprise quand elle voit surgir de cet antre du vice, l’Homme.

Après tant d’années d’attente, il semble venu le temps d’agir…

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Nellië Hatsuyuki
Étudiant à l'académie


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Messages: 78
Localisation: Elsewhere.

MessagePosté le: Ven 04 Déc 2009, 11:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai pas tout lu, j'ai pas eu le temps, mais juste un truc qui m'a marqué:


"Le foulard noué autour du cou, noir, il avance. La patte en l’air, il avance et espère. Avance et espère. Tiens, une boite de maïs en fer !"

Le petit clin d'œil aux Wriggles, en plus à un live, ça ne pouvait que me plaire.

Sinon, j'aime bien. C'est crade, parfois un peu trop à mon avis, mais y a de la maîtrise, et un univers intéressant.
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Deblateur
Genin


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Messages: 368
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MessagePosté le: Dim 06 Déc 2009, 3:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Quand il l’a soulevée pour l’enfourcher comme un vulgaire canasson sur le comptoir, l’Homme a besoin d’au moins une minute d’exploration pour trouver l’étroite entrée du dit-Sanctuaire. Mais ça n’intéresse pas l’Elégante Biche outre mesure et il se retrouve à décharger en elle sans qu’un brin de bon sens ne le fasse se retirer avant le moment crucial. Il est comme « un animal totalement libre dans un miteux bouge d’Orient ».


Tu m'as fait mourir de rire ...
Je rigole pas, la pour le coup, j'étais plié en deux. Je vais arrêté de faire ton éloge, parce que t'as du assez jouir de mes douce phrase comme ça. Et je vais te dire, que, ton image de la biche, elle me fait penser à la salope de chèvre de Mr. Seguin.

Oui Oui, celle qui s'en va jouait avec les bouquetins, alors qu'au fond, on sait tous très bien c'qu'elle fait avec eux. Jusqu'au jour ou elle dérape, et qu'elle veut jouer avec un loup Very Happy !

Enfin, j'adore comme d'habitude !

( J'ai fini d'écrire un texte moi aussi Darth ! Jette-y un oeil ! Wink )

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Je sais pas
Criminelle du Verbe
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MessagePosté le: Ven 11 Déc 2009, 8:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

"Visite Impromptue" ; alors là, bravo. Tu nous offres un panorama historique et poétique des plus superbes. Et ça défile du moderne à l'antique, de l'antique au moderne. Tu nous offres une méditation crasseuse de fumée. Jolie jeu avec la fumée d'ailleurs. Le délire de la drogue et les apparitions magiques.
C'est mon préféré là.
Mmmmh, tu es suave !

Very Happy

J'aime bien tes images, tes paysages, tes époques. On dirait des instantanées.

Goud mane, itsso goud.

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Fille du 17 octobre./ "Souvent, mes couplets dépriment/"

La morve est glacée d'effroi.
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Chakal D. Bibi
~ Chakal Touffu ~


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Localisation: La Tanière du Chakal

MessagePosté le: Sam 12 Déc 2009, 1:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Waaah merci à tous pour vos observations ^^ Si y'a des trucs un peu trop relou à votre goût, n'hésitez pas...Mais vous pouvez quand même continuer à me brosser le poil Cool

Bon j'commence à avoir les ch'villes qui enflent alors on va arrêter là et continuer un peu la route. J'ai l'impression qu'on commence enfin à en voir le bout ^^

Le Roi Ours


L’Ours se faufile tranquillement à travers les hautes herbes qui se trouvent juste à la sortie de l’autoroute. Du clair de Lune, oui. Il y a donc bien une fin. Mais l’Ours ne s’intéresse guère aux quelques rares visiteurs qui auraient pu venir s’égarer dans le coin. La dernière en date fut celle d’une Jolie - ?- Môme, couverte de sang et de saletés diverses. La demoiselle venait de la Jetée, lui a-t-elle confié.

Mais très franchement, l’Ours s’en balance. Il voit bien que cette petite en à chié des vertes et des pas mures mais il n’en a cure et préfère continuer sa ballade en solitaire, cherchant une coupe ou un vase quelconque pour y boire non pas un énième mauvais vin mais un tout divin.

Ressuscitons les mythes anciens.

Néanmoins, l’Ours rebrousse chemin après sa rapide discussion avec la Jolie Môme. Le Chrétien, de Troyes ou d’ailleurs, peut bien écrire ce qu’il veut, l’Ours reste un prédateur. Il tue. C’est un Roi aussi. Alors il tue par douzaines. Il a ce Besoin. Toutes les choses doivent être siennes. De la plus petite merde jusqu’à la plus belle des Vies, le Roi Ours veut tout avoir pour sa gueule.

Ressuscitons les mythes anciens.

L’Ours, aussi solitaire soit-il est Roi, rappelons-le, aussi ses sujets sont aussi divers que nombreux et fidèle à sa cause. Mais si l’un d’entre eux découvrait son Besoin, comme son neveu Lion qui se pointe soudainement, la crinière toute ébouriffée comme s’il venait de sortir du lit ou d’une Môme, alors il en serait fini de son règne et de ses désirs mégalos…Un Roi voit grand, un Roi voit loin, un Roi voit de travers, tout troublé qu’il est par l’enivrement voluptueux du pouvoir.

L’Ours a soif de pouvoir, et quel plus grand pouvoir que celui d’ôter la Vie, si précieuse et fragile petite Vie. L’Ours a faim, son Besoin le prend aux tripes et aux couilles et à la trogne. Il doit tuer la Jolie Môme et vite.

Il se précipite à travers les hautes herbes, tout juste avant le Grand Bois Enchanté –ouais, carrément- qui met fin au long périple de l’autoroute du Clair de Lune. Il retrouve la Jolie Môme, étendue, nue et ravagée, un poignard non loin de sa main mais inaccessible pour cette gamine foutue d’avance.

Le Roi Ours la contemple et se remémore la Rome ancienne où les prostituées s’exhibaient nues et masquées sur les toits des maisons. On raconte que parmi elles, se cachaient de riches matrones en recherche de frissons.

Mais où s’arrête le royaume du mensonge ?

Ressuscitons les mythes anciens.

Le Roi Ours s’approche du corps maculé et si terne de cette Jolie Môme ravagée par le Temps –mais quel salopard- et bouffée par la route. Le clair de Lune envahit les âmes pour les souiller, impossible d’y échapper. Le Roi Ours doit combler son Besoin, mais cette fois, il ne le fera pas que pour lui, il le fera aussi pour cette pauvre Jolie Môme qui doit mourir. En bon monarque, il se doit de mettre fin à ses souffrances. Il en est ainsi, c’est lui le taulier après tout.

Sacré nom de dieu, faut vraiment avoir le rassoudok monté de traviole pour souiller ainsi ce noble Sanctuaire de son mauvais vin…Ce foutu putain de vin qui effrite les parois d’un si sublime Sanctuaire.

Le Roi Ours s’approche encore un peu, patte levée et griffes dehors. Bite masquée pour ne pas effrayer la belle. Mais quand la patte allait rendre son châtiment, une musique raisonne. Un blues déchirant et lancinant qui vous prend aux camouilles et ne vous lâche plus avant de vous avoir gerber toute votre joie de Vivre.

Le Roi Ours se retourne et avant de lâcher la rampe tout ce qu’il peut apercevoir c’est un putain de cowboy plein de poils dégueulasse, et puis aussi une balle en argent filant hors d’une pétoire rouillée tenue par la patte velue d’un foutu Chacal de ses deux.

Merde. Le règne s’achève. On l’avait prévenu que toutes les bonnes choses avaient une fin mais…Juste comme ça ? Bah merde…

Le Roi Ours s’en va rejoindre une île, quelque part, guidée par une Môme assez bizarre, comme une fée. Le Roi Ours s’allonge au centre de l’île. Il s’endort. Il a acquis son plus beau trésor, un peu de quiétude maintenant le Roi est mort.

Ressuscitons les mythes anciens.

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Saharienne
Sennin


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MessagePosté le: Mar 22 Déc 2009, 3:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais pas vu didiou !
Lisons donc l'histoire de cet Ours !

Très joli jeu maitrisé des Majuscule :p

Cette ballade onirique mérite une jolie mise en page, comme un livre de conte ancien, elle plonge chaque sens j'aime beaucoup, tout est maitrisé et pourtant très libre...
Je relirais tout dans son ensemble dès que mes muffins auront finis de cuire mais merci pour ce moment d'évasion, a vouloir ressusciter les mythes anciens il est probable que tu ais inventé le tiens :p
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Chakal D. Bibi
~ Chakal Touffu ~


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Localisation: La Tanière du Chakal

MessagePosté le: Dim 27 Déc 2009, 6:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Rooh merki Saha' Very Happy J'viens d'péter les pressions d'mon jean ^^

Sinon j'aimerai bien illustrer chaque...Heu...Nouvelles ? Poèmes ? Instantanés ? Enfin on s'en fout, juste coller une illustration qui serait dans le ton de chaque histoire^^ Mais bon j'sais pas dessiner donc si un aimable crayon de bois passe par là...L'annonce est passée ^^

Et puis tiens, tant qu'on y est, chapitre XV de L’Autoroute du Clair de Lune Smile

Troc débile


Et bien ! Quelle surprise ! A peine sortie d’un deuxième troquet débile et malsain, j’espérais être un peu peinard, avoir un peu de temps pour me remettre de mes émotions peut-être…Mais que dalle, je peux toujours m’brosser.

Cette route rend les gens cinglés et elle ne me lâcheras pas tant que je n’aurai pas définitivement pété les plombs pour finir transformé en un quelconque animal.

Un peu comme Ulysse, en personne, je me retrouve dans un pays gouverné probablement par une salope de sorcière frustrée et castratrice, une Circée probablement blasée de l’humanité et de ses vices. Tellement de vices qu’elle en a oubliée ses vertus.

Ressuscitons les mythes anciens.

Mais tout à fait, ressuscitons les un bon coup ! Après tout, c’est peut-être bien la solution…Aujourd’hui, nous avons tous ou presque oublié les enseignements du Grand de Macédoine ou du grec et de son banquet…Et même si on est pas obligé d’être d’accord avec Platon en particulier, pourquoi devrions nous laisser en rade, sur le rivage Homère, Ovide ou Marc Aurèle ? Le moment de philosopher est mal choisi alors on va faire une petite pause sur la branlette de cervelet et rester concentré sur cette Biche farouche à l’air énervé.

De ma vie je n’ai que très occasionnellement vu une telle rage, une telle haine, une telle folie et un tel désir dans les yeux d’un congénère…Ou peu s’en faut.

Elle semble m’en vouloir pour quelque chose et quand elle se jette sur moi, sabots dehors, prête à m’écraser le crâne et les côtes pour finir en beauté par le service trois pièces, je n’ai d’autres choix que de sortir un colt et de lui balancer deux ou trois –en fait un barillet complet- pruneaux au milieu de la cafetière pour la calmer la mégère.

Le corps ennemi inanimé s’écroule lourdement sur le sol et dans ses yeux je ne peux voir que le mépris mélangé avec un soupçon de regret, voir d’amour. Je me souviens d’elle maintenant…Et je comprend bien son envie de vengeance. Il est tout à fait justifier. Mais je ne peux pas mourir. Pour le moment.

Ah ! Quel spectacle déroutant, et même dégoutant, que les aventures de ces animaux tous tordus sur l’autoroute du Clair de Lune.

Si la Mélancolie et le Regret reviennent assez souvent me hanter, moi et ceux qui se paument sur cette saloperie de route, ce n’est pourtant pas ce qui m’importe le plus ici. Le Désespoir ne m’intéresse guère non plus et je pendrais par les couilles à un réverbère le premier salop qui me fera chier en prétendant le contraire.
Je n’aime pas non plus le Mélodrame, je n’aime pas les larmes de crocodile (et la Justice et l’Armée non plus, mais c’est une toute autre histoire).

Enfin ce n’est pas forcément ce qui nous intéresse ici. On pourrait d’ailleurs se poser la question après plusieurs lignes inutiles de bla-bla et autres fions. Mais arrivé à un certain point de la route –la fin ?-, il serait bon de faire le point sur cette histoire de taré. Alors que les effets du « thé » commencent à s’estomper , je me prend à me demander où Moi je vais. Ca importe sacrément quand même, non ?

La route, la vraie, me manque tellement que j’en ai des vers au cul et j’crois bien que mes virées à travers un monde à peu près civilisé –toujours plus qu’ici-, je peux m’assoir dessus. Il serait peut être temps pour moi de lâcher cette chasse au Chacal dans cette contrée de détraqués, de plier bagages, de traverser de grands près, les bras ouverts à l’Inconnu, à l’Amour…Han ! Mon cul !

Si tu veux m’suivre dans cette stupide et nécessaire entreprise, tu dois simplement te faire pousser les camouilles et abandonner le droit de dormir sous un toit et de manger chaque foutu jour par 3 fois. Abandonner le droit d’être aimé par la famille, les amis, ton chien, ton chat, ton binôme, ton conjoint, ta maitresse, ton dealer, ton amant, ton groupe de musique…Ouais…La Liberté est une catin à prix d’or, Confort, Amour, Sécurité.

Je repars à la chasse au Chacal.

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Chakal D. Bibi
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MessagePosté le: Ven 08 Jan 2010, 9:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Voyageur itinérant, à la Ernest Hemingway
Mais en beaucoup moins charmant


XVI – Flashback


Mais quelles horreurs cette femme a-t-elle bien pu endurer pour être aussi salope et malsaine ?

Le Chameau a tout vu. De A à Z. Du début à la fin. De l’alpha à l’oméga. D’un couple à poil à aujourd’hui (selon les culs bénis). Enfin, il a tout vu, et tout ça à travers sa putain de vitre teintée derrière laquelle il se planque et fait mine de philosopher, à l’aise Blaise.

Bref, on rembobine.

Le Chameau Vitrier, vendeur de vitres caché derrière l’un de ses articles, a déjà dépassé le Chacal et la Jolie Môme et le Roi Ours aussi. La Sombre Bosse du Chameau lui souffle qu’il peut se poser peinard, que quelque chose de jouissif va se passer. La Sombre Bosse lui intime aussi qu’il devrait rester là, caché dans les hautes herbes derrière sa vitre teintée, et observer. Observer avec acuité et se pallucher devant le grandiose spectacle, ode au viol et violence, qui va bientôt se présenter devant lui. Il se taperait bien un hot dog-choucroute.

La Jolie Môme s’avance enfin. Suivie d’un jeune Lion. Un p’tit jeune inexpérimenté qui va s’payer une partie de ça-va ça-vient au rabais avec une princesse à la légende aussi délabrée qu’effritée. Car, rappelons-le, le Chameau aime à accrocher des légendes –baudelairement parlant- aux cous des gens.

Le spectacle offert au dit-Chameau est bien branquignole. Le jeune Lion cherche tant bien que mal une ouverture. La Porte vers le Sanctuaire de la Môme. Il en trouve une.

C’est pas la bonne.

La mâchoire de la Jolie Môme se disloque tandis que ni une, ni deux elle se retrouve sur les genoux. Le jeune Lion est bien trop excité pour constater son erreur. Avec ces jeunots, un trou est un trou. La beauté d’un Sanctuaire ne les concerne guère.

Et puis le Lion s’en va, aussi vite qu’il est arrivé, aussi vite qu’il a déchargé sans même s’excuser de sa douloureuse méprise. La Jolie Môme reste étendue là, plus très jolie pour le coup…Mais le spectacle n’est pas finit et voilà qu’arrive le Roi Ours. Il lève la patte, comme pour abattre sa sentence et son châtiment à la fois. Un gain de temps évident pour les problèmes judiciaires.

Mais ce brave Chacal arrive et règle son compte d’un coup de pistolet bien senti. Et sans se ménager il vide son chargeur dans la fourrure encore frémissante du Roi déjà parti pour son île d’Avalon ou je sais pas quoi.

Ressuscitons les mythes anciens ? Bien.

Le Chameau jouit bien, il jouit fort. Ce spectacle fut épique, dramatique, sulfureux et décadent ! Que les plaisirs cachés de cette bonne vieille Rome renaisse et que dramaturges grecs soient bénis ! Mais le Chameau, aveuglé qu’il est par son plaisir sournois, pervers, n’a pas vu qu’il restait une balle dans un revolver.

Grave erreur monsieur le Vitrier. Il n’a pas le temps de savoir qu’il est mort et il s’écroule, baignant dans son mauvais vin et les débris de sa vie.

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Chakal D. Bibi
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MessagePosté le: Sam 23 Jan 2010, 7:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ouais j'ai du mal avec les titres de dernier chapitre...

Voila la conclusion de tout ce p'tit périple sur l'autoroute du Clair de Lune, j'espère que vous avez aimé. Parlez en à vos amis !!

Enjoy Wink Wink


The End -?-


Freya va devoir ajouter quelques couverts à son banquet en cette triste et nouvelle nuit qui voit tomber tant de Légendes effritées.

Du Fennec au Chameau en passant par la Biche et le Clébard, sans oublier le Poisson, on se retrouve avec une sacrée chute démographique.

Mais il en est ainsi pratiquement toutes les nuits sur l’autoroute du Clair de Lune et dans le ciel, le Phénix veille sans trop agir, témoin d’une folie mal contrôlée, d’une ivresse d’esprit trop prononcée.

Et puis quelque part au bout de la route, alors que le bitume laisse place à de hautes herbes trop vertes et de buissons trop feuillus, se construit la conclusion d’une histoire surprenante et tragique au message trop confus.

Drame familiale poussé à l’extrême avec au menu inceste, parricide et infanticide.

Les empereurs romains assassins –Commode ou Néron- voient leurs vices perdurer sur cette route paumée et du fond de leur tombeau les miasmes de leurs corps décharné semblent comme fendu d’un rixe moqueur.

Mais les sombres histoires du passé d’une Rome majestueuse ne nous intéressent guère ici bas, dans ce petit jardinet où enfin le Chacal a retrouvé sa Jolie Môme.

La pauvre souffre encore de l’erreur du Jeune Lion quand elle voit le Roi chuter avec effroi mais dignité et qu’elle entend le Chameau, cet enfoiré, se viander museau le premier dans son mauvais vin encore chaud.

« Le vin sait revêtir le plus sordide bouge ».

Et face à elle, éclairée du simple clair de Lune, son enfoiré de père dont elle trainait encore le sang au bout des doigts…Celui qu’elle avait toujours haï pour être parti…Celui qui l’avait sauvé des assauts lubriques d’un Fennec violeur et sacrément secoué de la carafe…Celui qu’elle croyait avoir tué d’un coup bien placé de son surin, encore rougeoyant de la Légende effacée de ses victimes.

Elle se souvient, dans sa maison sur la Jetée.
Elle se souvient, sur son oreille du mal.

Ce Chacal Trismégiste -Con, Lâche, Paumé- qui a bourriné sa mère sans une once de la plus élémentaire élégance et qui a osé l’enfanter pour mieux la torturer.

C’en est trop.

Le Chacal s’avance et passe ses pattes, sans griffes cette fois, dans la chevelure brune et blonde de sa Jolie Môme plus très jolie, détruite, amochée et ruinée par quelques errances malheureuses sur l’autoroute du Clair de Lune.

Sans mot dire -!- et sans bruit faire, le surin fend l’air pour atterrir une seconde fois dans la broussaille touffue d’un Chacal blasé et poilu.

Et moi, moi Homme de vertu et de bonne foi(e)s, j’assiste à tout ça du haut de ma branche où sèche le cadavre encore frais du Babouin dont j’ai pris la vie et les jumelles.

Cette nuit, les Légendes de ma Biche de femme et de mon Chacal de fils se sont envolés pour ailleurs, probablement les Enfers ou une saloperie du genre.

La Jolie Môme quitte la scène de son drame, ne titubant même pas, malgré le choc des émotions…Comme sa Légende doit être mal en point…Elle espère sans doute aucun la remettre en état en continuant tout droit, qu’elle va enfin pouvoir embarquer pour ailleurs sur un magnifique navire en coq de noix. N’importe où tant que c’est pas ici.

Pour Quedalle City ?
Ouais, pourquoi pas…

Mais quel effroi pour la Jolie Môme quand en sortant de la forêt, elle tombe non pas sur une mer à l’horizon lointain mais sur la même putain de Jetée d’où elle avait foutu le camp !

Le choc est cette fois trop fort et assène le dernier coup de masse sur les fondations de sa Légende maintenant complètement ruinée.

Mais qu’espérais-tu, insolente et arrogante petite salope ? Tu tiens bien de ton crevard de père, tiens ! La Vie est un éternel recommencement.

Faut s’y faire.

Le surin fend l’air –encore- et la Môme se tranche la gorge.

Elle s’y fait pas

La route continue, toujours la même, la route est une boucle,
un Serpent Sournois qui se mort la queue.

Ressuscitons les mythes anciens.

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Dernière édition par Chakal D. Bibi le Dim 14 Fév 2010, 1:31 pm; édité 1 fois
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Sasori75
Genin


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MessagePosté le: Dim 24 Jan 2010, 12:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un moment que j'métais pas paumé sur cette autoroute.
Que dire si ce n'est j'adore le style.
Ton bien particulier, genre d'histoires où t'as pas trop besoin de substances pour planer.
Et ça sonne tellement bien.
J'aime bien aussi la façon très réussi de faire coexister l'insalubre et le poétique (euh, j'suis pas sûr que ça veuille dire grand chose tout ça).
Bien envie de me paumer dans cette autoroute, me poser dans un de ses troquets.
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MessagePosté le: Dim 14 Fév 2010, 8:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon le poème en rime, s'pas vraiment mon fort mais hum...V'la quoi ^^

Nathalie


Nathalie est une jolie fille a qui la vie à toujours souris
Elle a su se dégoter une belle maison, un bon mari
Elle est mère de famille, élève des enfants qu’elle chérit

Pour sa famille elle était prête à tout donner
Pour sa famille elle était prête à tout sacrifier
Elle a même renoncé au doux plaisir de fumer
C’est vous dire si Nathalie est une gentille fille

Mais toute sa vie s’est écroulée ce soir du 14 février
Alors qu’elle s’apprêtait à passer la nuit de Saint Valentin
Avec son mari du champagne et des oursins
Nathalie découvrit une grosseur sur son sein

Nathalie commence à flipper, elle a du mal à respirer
Elle qui avait arrêté de boire et de fumer
Elle qui mangeait bio les tomates fripées et les pommes ridées
Qui aurait pu songer qu’elle serait victime du mot en C

Nathalie était si belle quand elle courrait dans les champs de blé
Le soleil brillait, illuminait sa chevelure dorée
Mais maintenant elle est chauve, ses sourcils sont tombés
A cause de son cancer…Généralisé…

Hier Nathalie était seule, dans sa chambre d’hôpital
Elle ne reçoit personne, elle a l’cafard, les idées noires
Elle a des tuyaux dans tous les trous alors c’est bien normal
C’est pas avec des regards de pitié qu’elle va r’trouver le moral

Son mari s’est barré, il l’a trahie l’enfoiré
Mais il n’est pas parti seul, il a tout embarqué
Les bijoux, le mobilier, l’argenterie, la voiture
Il n’a laissé que les dettes et les factures

Nathalie se sent conne, à l’article de la mort
Nathalie se sent partir, alors qu’arrive le croque mort
Elle voit sa vie défiler devant ses yeux
Il est temps maintenant de lui dire adieu


Dire adieu à cette triste vie, cette misérable existence
Envoyer chier cette putain d’vie et toutes ses souffrances
Et quand la Mort pointa sa tignasse
Elle lui dit : « Oh ça tu peux rire conasse ! »

Nathalie s’est démenée à faire tout ce qu’on lui a enseigné
Elle a fait de longues études pour finir mère au foyer
Elle a pris soin de son mari, à bâti une famille

Et ces salopards d’ingrats l’ont juste laissé là
Quand il n’y eut plus rien à faire pour cette saleté de cancer

Aujourd’hui Nathalie s’en est allé, le croque mort est venu la chercher
Elle vit dans un monde meilleur, du moins je l’espère
Elle le mérite bien après avoir vécu cet Enfer

Nathalie a disparu, on ne peut plus rien y faire
Son fil a été coupé, il faut l’accepter
Elle a été emporté c’est un fait
Par son foutu cancer…

Généralisé

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MessagePosté le: Dim 14 Fév 2010, 8:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le fond fait pleurer.
La forme fait pleurer de rire.

Y a des rimes fabuleuses, j'étais plié à certains moments.

Tu dis que c'est pas ton fort, mais moi j'ai pas arrêté de rire.

Citation:
Nathalie était si belle quand elle courrait dans les champs de blé
Le soleil brillait, illuminait sa chevelure dorée
Mais maintenant elle est chauve, ses sourcils sont tombés
A cause de son cancer…Généralisé…


superlol

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MessagePosté le: Mer 17 Fév 2010, 10:10 am    Sujet du message: Répondre en citant

Celui-ci est né hier soir, au cours d'un putain de jam complètement psyché et allumé avec deux guitaristes et une percussionniste tandis que j'improvisais un texte par au dessus...Putain c'était planant Laughing


Chevaliers


A la cour du Roi Ours, tout semble aller.
Les bardes jouent de leurs guimbardes,
Les femmes jouent de leurs charmes.

Sur l'autoroute du Clair de Lune, quelque part au bout d'un chemin peut éclaire -c'est malin- se trouve le palais du Roi Ours.

Dans ce château de Pierre, là bas, le peuple est en émoi. 'parait qu'une bande de salopards se sont invités à la fête pour piller et violer, rien que ça.

Bien étrange coutume du vainqueur que de prendre de la femme du vaincu, son cul. Mais sur l'autoroute du Clair de Lune, vous vous en doutez, il ne faut plus de rien s'étonner.

Le Roi Ours agit et lève son armée, quelque peu déphasé après une nuit passé à se cuiter le rassoudok à la bière frelaté. Probablement pour oublier, peut être pour s'encourager. Pour fuir, ça c'est un fait.

Mais oublions la gueule de bois, il est temps de partir au combat sur cette putain d'autoroute si longue et si chiante, même, à force.

Ca y est, les chevaliers sont prêts à se jeter corps et âme dans une bataille gagnée ou perdue d'avance, et quelle importance ?

Dans le ciel le Phénix veille et guette les Légendes mortelles sur le point de s'effondrer. Comme prévu, ils se foutent méchamment sur la gueule. Et tout ça pourquoi ? Un lopin de terre surplombé d'un mur de pierres...Mais bon, j'ai entendu dire que c'était symbolique alors...

Alors allons-y gaiement ! Éventrons, décapitons, massacrons ! Un p'tit bain de sang au coucher de la Lune, c'est bon pour les rides.

L'esprit limpide, ou peu s'en faut, le Roi Ours et son armée rentrent dans le lard des salopards d'en face, chevauchant à brides abattues, ils sont pourtant bel et bien battu.

Les quelques survivants, la queue bien planquée entre les jambes, s'enfuient en courant.
Le Roi Ours a rassasié son Besoin, il est content.

Et pour conclure, une nuit comme tant d'autres s'achève sur l'autoroute du Clair de Lune.

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MessagePosté le: Dim 28 Fév 2010, 4:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Papa Poivrot


Des pas lourds d’un trop plein d’alcool dans le cigare résonnent dans l’entrée. Une démarche assurément chaloupée se charge de renverser quelques pièces du mobilier de salon. Il s’écroule sur le sofa. Toujours mieux que le caniveau.

Tous les soirs c’est le même binz’ ! Ce soiffard plus imbibée encore qu’un tampon rentre du bistrot où il a passé la soirée à se plaindre de sa petite vie de misérable peigne cul à tout ses potes de comptoir.

Et tout les soirs c’est la même comptine à propos de son job stupide et de son patron débile. Excusez moi, mais quand je vois ce genre de mec, j’ai du mal à croire que le travail épanoui…

Ensuite, il parle bien sur de sa famille qu’il doit nourrir à la sueur de son éthylisme quotidien. Et celle-ci, ingrate qu’elle est, ne le comprend même pas dans ses délires insensés de pauvre soulard. Enfant de canette !

Ce n’est certainement pas louables comme pensées mais je ne peux m’empêcher, un d’ces soirs, de venir le voir et…Non, ce serait vraiment trop…Et puis que dirait sa Tendre ? Merci probablement…

En parlant de la louve, j’entend la matrice sur pattes se lever et descendre voir la loque qu’elle ose encore appeler :

« Chéri ? »

Mais « Chéri » ne répond que par un grognement dégueulasse dégoulinant de bave, de gerbe et d’autres trucs du même genre…C’est absolument écœurant. Le finish de son brillant show hebdomadaire. Un grand artiste. Le bruit sourd d’un poing saoul et d’un visage démaquillé se fait soudainement entendre. Il entame le rappel et c’est à grands coups de marrons sur le coin de la gueule de sa Tendre qu’il salue son public ! Imaginaire et trouble sous sa huffe complètement cuité.

Et puis entre deux « bruits » émis par la bête, je crois reconnaitre mon prénom. Celui que lui et sa Tendre ont choisi pour moi il y a déjà 11 ans de cela. Oui, 11 ans. Désolé pour les grossièretés, « c’est la faute à internet et ces enfoirés de socialistes », d’après le pied d’vigne.

Bref, je me souviens encore de quelques faits marquants de ma si joyeuse jeunesse. Par exemple, je tétais encore le biberon qu’il tétais déjà la bouteille. Quand j’organisais des combats entre mes « Action Man », lui s’amusait à les reproduire avec sa Tendre. Quand je jouais à la police et au voleur avec un copain, les grands policiers avec de vrais pistolets venaient lui offrir une jolie paire de bracelets. Quand je jouais à écraser mes « Power Rangers » avec ma petite voiture à pédale, lui fauchait la gentille vieille dame qui me donnait des bonbons dans la petite rue des Lilas, celle derrière la maison. Surement en lien avec la venue des grands policiers…

« On savait s’amuser à l’époque ! », comme il le dit si bien. Pauvre taré psychopathe. J’entend les sanglots de sa Tendre et ses pas maladroitement coordonnés qui montent l’escalier. Il ne devrait pas tarder à arriver dans ma chambre maintenant. Je vais probablement dérouiller sévère…Là, ca craint pour ma tronche.

Il passe alors la porte. Littéralement. Il est passé à travers la porte l’épaule en avant ce gros bourrin ! Il veut m’attraper dans le lit mais je suis déjà planqué dans le placard. Il ouvre alors violemment les portes de mon refuge et se prend un cintre dans l’œil. Je vous avouerais que je pète un peu les plombs là. J’arrache mon arme fortuite de son orbite et en remet un coup, juste pour rire. Et puis alors qu’il essaye de m’attraper de ses grosses pattes pleines de sang, je me glisse entre ses jambes et lui chopes le paquet avec mon crochet. Inutile de préciser que cette vieille outre à mauvais vin déguste un max.

Je crois bien lui avoir arraché la bite. En tout cas, il s’écroule dans son sang, hurlant de douleur. Il gueule comme un porc qu’on égorge, c’est absolument délicieux. Je me laisse tomber à genoux, couvert de sang, témoin de mon parricide. Putain que c’est bandant !

Mais mon plaisir auditif n’est que de trop courte durée à mon goût. Il se voit soudainement troublé par la sirène caractéristique des grands policiers avec de vrais pistolets. Les voisins ont sans doute été alertés par les cris de l’autre déchet agonisant. Si seulement il pouvait rendre son dernier râle avant qu’ils n’arrivent, que je puisse l’apprécier…Je décide d’accélérer le processus et m’acharne sur la carcasse spasmophile à coups de cintre dans le buffet et dans le rassoudok. Ca t’apprendras sale loque !

Je les entends entrer en défonçant la porte d’entrée. La Tendre, encore noyée dans ses larmes, ne biche évidement rien à ce qui se trame chez elle. Les grands policiers avec de vrais pistolets montent rapidement et bruyamment à l’étage. Quand il me trouve dans mon bain de sang à moi, je déguste les voluptés sonores dégagées par le râle, ultime finale, de mon vieux mourant.

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MessagePosté le: Ven 26 Mar 2010, 7:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les Anges Vagabonds


Les Anges Vagabonds se promènent le long de l’autoroute, trainant leurs haillons. Sur l’épaule, leurs baluchons et leur abandon.

Ils contemplent, tout impuissants qu’ils sont, Artémis se levant dans le ciel, venue rayonner une nouvelle nuit sur l’autoroute du Clair de Lune.

Le regard maussade et désabusé, la mine triste et désemparé, le teint blafard et résigné, les Anges Vagabonds sont des promeneurs de l’obscurité. De funestes hôtes que l’on préfère encore ne pas croiser.

Baladant leurs silhouettes affaissées, bringuebalant une carcasse délavée et pitoyable, ils disparaissent dès que le Soleil pointe ses fesses.

Et puis la nuit, dit-on, ils réapparaissent, slaloment habillement entre les nuages pourpres de l’ivresse et s’esquivant sans bruit faire entre les quelques larges conifères qui bordent parfois la route de leur ombre. Les Anges Vagabonds sombrent alors dans la pénombre, continuant leur bonhomme de chemin, prenant toujours garde de n’être surpris par une des âmes en perdition de cette bien sordide autoroute du Clair de Lune.

Les Anges Vagabonds ne sont qu’une fabulation de vieil ivrogne plein d’une inspiration mollement susurrée par une Muse prohibée. Ou peut être sont-ils réels, clochards errants sur la route, bouffés par le regret, assombris par le doute, les Anges Vagabonds avancent, bâtisseurs de leur propre déroute.

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Tsoing
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MessagePosté le: Sam 27 Mar 2010, 8:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon j'me suis tout fait d'une traite. Et dieux que c'est bon !
Que dire ? J'adore ton autoroute ? ^^
Tes textes sont aguichants avec un délicieux goût de reviens-y. Avec une préférence pour celui en haut de la page.
Bien ficelée la fin. Peut-être la mort de la môme un chtit peu expédiée.
Du plaisir du début à la fin. Merci. Smile

J'commenterai le reste plus tard. ^^
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MessagePosté le: Dim 28 Mar 2010, 10:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et bien je suis ravi que ça te plaise ^^ Merci de ton intérêt Wink

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MessagePosté le: Dim 04 Avr 2010, 12:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

Aventure en haut mer


La longue embarcation quitte ses amarres sous les applaudissements de badauds qui, passant par là, étaient venu acclamer les courageux marins, argonautes en plus modernes, prendre la mer.
Si infinie et imprévisible, survolée par les albatros majestueux dans leur nonchalance et habitée par tant de vies qu’il serait bien fastidieux de toutes les nommer ici.

Nos courageux aventuriers, pipes au bec et cornes aux paumes, bravent les vagues, les vents, les marées et vont visiter le monde pour y mettre un peu de boxon. Sur leur navire en coque de noix, ils voguent et voguent leur misère, leur gueule cassé d’amour et leur soif. Soif d’aventures, d’expériences, de rencontres, d’opportunités, d’horizons lointains encore inexplorés.

Et c’est précisément sur ce navire que se trouve, caché quelque part dans les cordages multiples dont on peut douter de la relative utilité, un jeune homme qui n’a pas du voir passer plus d’une vingtaine de Noël mais qui ne vit déjà plus.

Le jeune homme n’était pas bien beau mais pas franchement repoussant non plus. Une sorte de gravure ancienne revenue d’on ne sait où aux longs cheveux salis par une vie d’errance et aux haillons trop usés pour dater de cette décennie…Ou même de la précédente. Mais ça, il s’en contrefout royalement.

Le jeune homme est né il n’y pas si longtemps que ça dans un quartier assez sordide et malodorant. Ce qui expliquerait vraisemblablement son apparence négligée.
Il est né dans un quartier sordide d’une mère toute aussi sordide et d’un père qu’il aimait absent et redoutait présent.

Il n’a jamais vraiment regretté son enfance rythmée par les coups de ceinturons d’un père autoritaire sans la moindre paire de couilles au cul et les gémissements pitoyables d’une mère forcée à se résigner sous un trop plein d’alcool bon marché.

Le jeune homme fut interrompu dans ses rêveries par le bruit caractéristique des bouchons de liège que l’on dégage d’un coup de dent des bouteilles de rhum. Il patienta alors encore une heure ou deux que l’alcool eut fait son effet pour sortir de sa cachette et se mêler, comme s’il était un mousse du navire, à la bande d’aventuriers soiffards qui allait devenir pour lui une nouvelle famille. Du moins, il l’espérait. Manque de bol, le jeune homme fut démasqué par le vieil Edouard.

Le vieil Edouard était un marin accompli qu’on ne pouvait tromper malgré son œil de verre, sa jambe de bois, sa peau bouffée par le sel et sa mâchoire édentée. Le genre de mec qui vit selon l’éducation de l’ancienne école et qui ne se laisse jamais piéger par le doux chant de la boisson, envoutante sirène piégeant les hommes sur leur propre navire.

Le vieil Edouard est né il y a bien longtemps. Un temps que Moïse lui-même devait regarder en se faisant torcher le cul par une des esclaves de sa bonté de mère. A cette époque, un enfant battu par un père, c’était si courant qu’on n’y prenait garde. Et l’enfant qui s’en plaignait était raillé par tous les autres.
Le loup borgne est né à la dure, a grandi à la dure, a vécu à la dure. Il en a vu des choses de ses yeux, et encore plus de son œil unique. Des pays incroyables, des trésors inimaginables ! Les geishas de Kyoto, les catins d’Amsterdam, les courtisanes des Indes, les putes des Amériques…Tant de sanctuaires délabrés explorés sans la moindre tendresse et avec la plus grande des rudesses. Comme il a vécu.

Et tout ça, il l’expliquait au jeune homme, en le poussant de la pointe de sa lame vers le bord d’une planche. Car c’est ainsi que sont traités les clandestins et les traitres. Ils marchent le long d’une planche de bois moulue les derniers pas de leur existence avant de finir comme casse-dalle pour la poiscaille.

Le jeune homme a tout donné, tout risqué pour préparer ce voyage hasardeux et fuir la colère, la tristesse, la haine, la pauvreté de sa jeunesse, espérant couler les jours de sa vieillesse tranquillement sur l’île de Lesbos ou ailleurs…Mais il se retrouvait pieds et poings liés à supporter les conneries d’un vieux de la vieille qui se permettait encore de le sermonner avant de l’envoyer faire le grand plongeon vers l’inconnu.

L’inconnu…C’est bien ça qu’il était venu chercher…Pourquoi avoir peur ? Pourquoi trembler ?

Autant y aller !

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MessagePosté le: Dim 04 Avr 2010, 9:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un peu long peut être mais je n'ai pas réussi à trouver les bras de Morphée cette nuit alors hum...Voila ^^ Je suis pas sur mais c'est p'tet un poil plus bourrin que ce que j'ai pu vous proposer...Enfin vous verrez quoi Very Happy

Mon pote William


15 heures ? Déjà ? Merde ! Voila une bonne heure que j’aurai du retrouver William au café des Poètes, situé à quelques rues à peine de ma tanière. Pas le temps pour une douche. J’enfile un jean qui traine, une chemise froissée et je dévale les quatre escaliers vermoulus qui séparent le toit où j’ai élu domicile de la terre ferme.

Quand j’entre enfin dans le café, William finissait son troisième gin. Il est 15h30 et William a déjà laissé la place à son alter ego éméché, Will. Juste Will. Et je hais Will.

William est quelqu’un d’absolument adorable et attentionné. Will est un connard d’ivrogne doublé d’une saloperie de junky.
Classique syndrome du « Dr. Jeckyll et Mr. Hyde »

« Mon ami, tu es en retard ! »

Will n’aime pas que l’on soit en retard. Je lui explique que le thé m’avait retardé. J’aurai mieux fait de me taire. William déteste le thé tandis que Will en est friand. Will tuerait pour être encore plus Will. Une sorte d’instinct de survie. Une fois installé, Will ne veut plus laisser sa place à William et restes là jusqu’à ce qu’il tombe dans le profond sommeil salvateur qui ramèneras William à la surface une fois réveillé.

Quoiqu’il en soit, ce soir Will était bien parti pour camper le corps décharné de mon ami jusqu’au petit matin.

« Nous devons nous fournir en thé. Plus abondamment. Et il nous faudra de la blanche aussi. »

De la blanche ? Tiens donc, Will a changé. Comme moi Will au cercle des amis de Marie-Jeanne et, en tant que tel, tiens à distance tout ce qui s’injecte dans les veines, les cuisses, les yeux, tout ce qui se sniff, s’avale, par la bouche ou par le cul, en suppo.
Le thé a cette particularité d’être une drogue des plus douces et appréciables qui ne te ronge pas de l’intérieur, ne s’immisce pas jusqu’au fin fond de ta Légende pour la ruiner à grand coups de batte de base-ball chimique. Je hais Will.

« Et puis nous prendrons sans doute un peu de sucre brun… »

Comprenez par là de l’héroïne.

« …Ainsi probablement que de l’éther. »

Alors là, le détestable Will sort le grand jeu. De l’héro et de l’éther. Deux moyens de défonce qui vous prennent à la gueule comme une rafale de balles et vous décrochent le rassoudok a un point tel que vous n’êtes même plus le reflet de ce que vous pensiez être.

« Alors, nous y allons ? »

Il finit son gin cul sec et me donne une grande tape dans le dos qui me décolle presque les poumons. William est un homme qui ne ferait pas de mal à une mouche. Je doute fort qu’il n’ai jamais pris part à une bagarre d’ivrogne. Par contre Will ne se gène pas et distribue les claques à la douzaine. Il aime chercher des crosses à n’importe quel cave qui croise son regard. Je hais Will.

Avant même que je ne m’en rende compte, nous descendions déjà une avenue bras dessus et un peu saoul en direction du plus grand supermarché ambulant de la ville. Joey la Pince (surnommé ainsi car il était né avec une malformation de la main, la faisant ressembler à une pince de crabe) a un large choix de produits à disposition. Hashish, Ganja, Héroïne, Cocaïne, LSD, Barbituriques en tout genre, Speed, Ecstasy, Anxiolytiques divers, Benzodiazépines, Amphétamines, Mescaline, Peyotl, Kétamine, Phencyclidine, Opium, Ether, Colle, Psilocybine.
Bref, tout ce que le camé peut un jour rêver d’expérimenter, il le trouvera chez Joey La Pince.

Joey n’a pas eu ce qu’on pourrait qualifier « d’enfance heureuse ». C’en est presque un cliché.
Joey est né il y a trente, peut-être quarante ans. Difficile d’évaluer son âge tant son corps est ravagé par des années de défonce sans interruption. Sa peau n’est plus blanche, elle avait tournée en un vert olive des plus gerbant. Ses yeux ne sont plus vraiment clair ou visible, simplement deux cavités soulignées par des cernes bleuâtres. Joey est presque aveugle à force de se piquer dans la pupille. Les côtes saillantes, une maigreur cadavériques et les cratères sur ses bras sont plus profonds que ceux de la Lune.
Tout ça pour dire que Joey a déjà un certain vécu. Il a jailli d’entre les cuisses d’une catin que son marin de père avait souillée de son mauvais vin sans une once de la politesse élémentaire qu’il l’aurait poussé à se retirer avant le grand moment.
Nourri au sein d’une mère qui dealait son cul pour avoir sa dose, on peut dire que le petit Joey s’est bien vite éprit de la joie des dérivés de morphine que sa pute maternelle s’injectaient entre deux passes.
Toute son enfance, il a été seul. Les adultes étaient effrayés par sa difformité et les enfants se payaient royalement sa tronche. Pauvre mec.

Tandis que je m’égare dans mes pensées, Will conclut l’affaire avec Joey et nous remontons l’avenue pour retourner dans ce même bar que nous avions quitté une heure plus tôt. Will commande un gin et un whisky. C’est gentil de sa part. Puis il me demande ce que je veux boire. Je hais Will.

Le café des Poètes porte un nom qui laisse présager un lieu où quelques intellectuels viennent vider deux ou trois godets en parlant littérature, peinture ou musique avec des portraits de Rimbaud et Verlaine se tuant à l’absinthe, Baudelaire maudissant le haschisch et se laissant tomber au fond d’un pot d’opium, Gautier semble regarder tout cela dans son cadre avec une certaine tristesse pour son ami…
Pas des plus accueillants, ce rade abrite surtout des traines la patte égarés, des artistes ratés, des divorcés, des chômeurs, des suicidaires, des dépressifs. Ici il n’y a pas âme qui vive. Et Will semble aimer cette tristesse, cette noirceur présente tout autour de nous. Je hais Will.

Il m’attrape par le bras et m’attire vers les commodités du café. Il me pousse dans une des cabines immondes sur les parois de laquelle un junky hilare a tapissé sa merde.
Will sort un petit sachet de Cess et on s’en envois quelques lignes dans le pif. Je confectionne ensuite un joint et nous fumons dans cette cabine infâme. J’ai la glotte qui trempe dans une marée de gerbe prête à jaillir à n’importe quel moment. Et puis l’ivresse du moment aidant, Will sort son sexe, déjà dur et baisse mon pantalon pour une partie de ça va-ça vient en expresse. Il s’infiltre en moi avec la douceur d’un bucheron beurré et me pilonne pendant cinq bonnes minutes avant de se liquéfier dans mes fondations, son mauvais vin venant ronger un peu plus une Légende déjà bien trop amochée.

Après un fix’ de dernière minute pris sans précaution aucune (les condés surveillent avec acuité les seringues hypodermiques. Voila bien 1 semaine que l’on se pique avec la même), Will et moi-même retournons en salle. Je m’écroule sur un des sofa et ignore les signaux de douleurs venant droit du fond de mon cul. Les drogues font plus qu’effet et nous sommes tout deux projetés loin, très loin dans un état second qui nous fait ressembler à deux carpettes inutiles sur lesquels n’importe quel quidam pourrait venir essuyer ses godasses.
Mais qu’importe ? Le drogué se fout pas mal de l’apparence qu’il donne. Son amour-propre s’est depuis longtemps envolé. En même temps que sa volonté et sa dignité, d’ailleurs.

Après une heure qui semblait avoir durée 3 jours, nous décidons de nous mettre en branle pour lever une ou deux prostiputes qui seraient ok-dac avec le principe de nous laisser les baiser pour un fix’ et quelques rails. Alors nous voila à nouveau partit tout bringuebalant dans un état déplorable mais actuellement, je m’en bas tellement fort la couille gauche que la droite en raisonne.

Nous descendons à nouveau l’avenue, éclairée d’une lumière blafarde par quelques réverbères. A leur lueur des clodos font un feu de joie dans une poubelle pour essayer de se chauffer un peu. Des prostiputes sans saveur tentent de refourguer quelques passes pas chères. Des flics ripoux tentent de trouver leur dose en arrêtant des petits fournisseurs à la sauvette. D’ailleurs voila Jack le Mac.

Jack le Mac est au service de la loi depuis 30 ans. Il a été pendant longtemps un héros de la ville. Il a arrêté pas mal de gros bonnets et mis fin à une paire de trafiques allant de l’esclavage à la fourrure de panda. Mais Jack le Mac a finit par se laisser bouffer lui aussi par la ville et sa Légende ne s’en est jamais relevée. Maintenant Jack le Mac est accro au meth et aux prostiputes. Il en a d’ailleurs quelques unes à lui sur le trottoir. Mais à voir la lueur de folie pure qui scintille dans ses yeux rouges et la pétoire qu’il tient à la main, je juge plus sage de l’éviter et de contourner sa route. Je traverse et vais me planquer dans une ruelle en face. Will ne suit pas le mouvement et fonce droit sur Jack. Jack lève son arme et lui colle une balle entre les deux yeux.

Merde ! Je hais Will mais…Juste comme ça ? Et si la cervelle de Will se repend maintenant sur le bitume, se mélangeant avec du dégeuli de toxico et du foutre ranci, ça veut dire que William aussi…Mon pote William…

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[quote="Speed Hunter"]Chakal lui c'est un héros de musicien ![/quote]
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