. Vers et versets

[gare à naruto le démoniak]

Parce que la scribouillarde du dimanche que je suis aime à se frotter aux rimes... avec contrainte c'est plus drôle !


Avant de recycler des vieux textes, en voici des frais ou presque.


Tout d'abord un écrit pour Vasken, la contrainte étant des alexandrins, avec une structure ABAB ABAB AABCBC AABCBC, et le thème du jardin imposé :

Paradis isolé loin de tous les tourments,
Ecrin secret de mon intime identité,
Ce doux jardin est mon refuge contre le vent,
Silencieux et paisible, un invincible allié.

Quand la rosée s'invite sous le soleil levant,
J'aime tant à m'y asseoir le coeur émerveillé,
Enivré par l'effluve des lilas odorants
Et la douce chaleur du chemin empierré.

L'herbe folle et tendre qui frémit doucement
Et les fleurs qui bourgeonnent avec mes sentiments
Sont autant de caresses que je sais apprécier.
Si je devais pourtant perdre leur réconfort,
Je me sentirai perdu, comme déraciné,
Et en me fânant maudirai mon triste sort.

Car mon essence réside dans ces limbes bruissants,
Ces pétales qui brillent tels de végétaux diamants,
Dont la splendeur n'a d'égale que la pureté.
Nul ne peut rester de marbre face à ce décor
Où j'aimerai tant passer ma vie à rêver,
Oubliant que tout n'est pas aussi beau dehors.




Et ensuite un que j'ai écrit parce que je m'ennuyais en cours de maths, également des alexandrins (en trichant un peu des fois) et la même structure pour les rimes :


Douce est la sensation d'avoir fait fructifier
Ce qui n'était encore qu'un néant embrouillé ;
D'avoir su tirer de ce qui n'existait pas
Une histoire, comme une chance qu'on n'aura qu'une fois.

Quand le rideau retombe sur la scène des années
Il est des souvenirs, pleins de vivacité,
Qui s'imposent à l'esprit comme autant de joies :
Cette construction du hasard est de ceux-là.

Et même si déjà du temps s'est écoulé
Je pense parfois à cette opportunité,
Ce fruit d'un jour de chance qui m'a portée à toi.
Et je me dis alors qu'on était innocents,
Se regardant de loin et s'aimant à mi-voix,
Une boule au creu du ventre comme des petits enfants.

Mais qu'elle était douce notre timidité,
Nos joues rougissantes et nos regards détournés,
Chargés de ces mots simples qu'on mumure tout bas.
Sans un geste on s'aimait, de tout nos coeurs pourtant,
Une tendre pureté nous berçait en ses bras
Et nous emportait loin comme happés par le vent.

[darksouris]

pas bien il faut écouter les cours de maths

[gare à naruto le démoniak]

J'adore ce genre de commentaires constructifs ^^" (ça s'appelle du flood, et le flood c'est mal).


Pour info quand même, j'écoute mes cours de maths, mais mon prof va très lentement pour que tout le monde comprenne, et comme j'avais que 3h de sommeil je me serai endormie sur ma table si j'avais pas fait ça.

[Saharienne]

GND... Je sais pas qui tu es...
Mais peut-êtrem'espionnes tu...
Bravo pour ce deuxième poème qque je viens de lire qui reflète exactement ce que je ressens !
(Donc au présent et non à l'imparfait)
Le premier me plais moin, les mots et rimes son beaux mais le sens me touche moins...
Comme si les mots n'avait pas de sens dans mon esprit.

Je fais une fixette sur cette merveilleuse phrase :
Mais qu'elle était douce notre timidité,
Nos joues rougissantes et nos regards détournés,
(...)

Dieu que je la comprend ! En avant, en arrière et sur les côtés !

Bravo donc !

ps : j'avais une idée de jeu de mot vaseu sur la convertion des pied anglais en centimètre pour les cours de math et ceux des poèmes.
Jvais me le garder...

[gare à naruto le démoniak]

Hey ! Comme je suis toujours vivante et que ma prof de français a toujours pas compris que les heures où elle parle de hors-programme sont inutiles pour notre concours, j'ai toujours des petits scribouillages en alexandrins qui traînent dans mon trieur.


Un premier donc, dont la lecture montre bien qu'au bout d'un moment j'ai quand même écouté le cours : au début, j'aime bien, et puis ça fini sur une touche de paternalisme moraliste que je n'apprécie pas du tout. Enfin bon, jugez vous même :



Le vent souffle ce soir sur les branches légères
Portant dans son sillage une musique éphémère.
Celle des feuilles qui bruissent, doucement alanguies,
Laissant au gré de l'air s'envoler leurs envies ;
Celle du bois qui craque, entier vif et puissant,
Exprimant avec force ce qui le rend vivant.

M'asseyant sur la terre je les écoute en vain
Leurs prières sont bien trop belles et pures pour l'humain.
Celui qui dans la tête garde trop de pensées
Ne peut pas recevoir le soupir purifié
Qu'exhale la nature se croyant isolée,
Mais il m'apaise enfin et j'aime à l'écouter.

C'est pourquoi je me pose au sein de la chanson
Et tente, idéaliste, d'atteindre l'unisson.
Mais les arbres sont loin au-delà du sensibles
Rendant les mots de l'Homme parfaitement risibles :
Il est mieux de se taire et d'écouter vraiment
Que d'ajouter à l'art d'insignifiants tourments.

Le blanc dilue le noir mais sans le recouvrir,
Le noir étouffe le blanc qui ne peut plus fleurir.
Aussi inclinons nous devant la vraie puissance,
Celle de l'air et de l'eau, dont l'invincible danse
Pourrait être brisée par notre vil orgueil
Quand elle apporterait sa magie à notre œil.




Et un second, que je préfère de loin :

L'appel silencieux

Animale, en un cri, elle s'échappe d'un corps,
Sourde et violente dans l'atmosphère elle se tord ;
Sous ses puissants assauts l'air lui-même se déchire
En autant de morceaux qu'un enfant a de rires.

Brutale, en un seul bond semblant figer le temps
Elle surgit et attaque, déchire en un instant,
Puis se repaît des restes qu'elle aime encore tremblants.
Elle détruit sans issue mais n'exhibe pas le sang.

Et sa victime est double en des temps détachés,
Ne se limitant pas à celui qui la crée
Mais minant sans vergogne qui la porte en son sein,
Jusqu'à ce que lui-même détruise son prochain.

Elle se glisse sournoise pour faire massacrer,
Gardant les mains bien blanches, au fil des années,
Qui lui plaît, qui l'inspire, qui mérite son diadème.
Il n'est jamais bon d'être apprécié par la haine.

[xa-moros]

GND a écrit:

Il est mieux de se taire et d'écouter vraiment Que d'ajouter à l'art d'insignifiants tourments.

Osef ! ^^


Tes phrases sont parfois trop longues.

Je trouve que tu t'enfermes dans les contraintes, ce qui nuit à la beauté de tes vers, à ta liberté d'expression et à l'accessibilité du lecteur.

Mais sinon, il y a des paires de vers captivantes.

(euh, je ne suis pas forcément un bon critique ><)

[Mikazuki]

Félicitations pour tous tes poèmes, GND !
Je me demande ce que va penser Je sais pas quand elle va voir ça, elle va être bluffée !
Surtout le dernier poème. Tu en as d'autres ?

[gare à naruto le démoniak]

Hopla, petit déterrage de topic !

Bon, soyons honnête, je n'écris quasiment plus, mais des fois ça me prend et je m'y remet un peu. Or il y a un journal littéraire dans mon école qui sort des numéros assez régulièrement et dans lequel chacun peut publier s'il le veut. ça fait quasiment un an que je me dis qu'il faudrait que je leur envoie quelque chose et cette fois le thème m'a donné une idée.

Du coup je me suis lancée, sur le thème Oceano nox :

Le corps détendu et l'esprit reposé
Une silhouette se dessine dans la nuit.
Allongée mollement sur le sable frais
Elle semble légère, vide de soucis.
De lents à-coups font se soulever son sein
Et la bercent alors que son regard s'élève :
Hypnotisée par des reflets trop lointains
Perdus dans le noir de la nuit, elle rêve.
Une planche rongée par le sel l'effleure,
Caresse la chair de sa cuisse puis s'éloigne.
Elle reste impassible, ne ressent aucune peur,
C'est son monstre de bois qui l'accompagne.
Envahi, vermoulu, travaillé par les flots
Se dresse près d'elle débordant de fierté
Le vestige oublié de ce qui fut un paquebot,
Un navire que l'océan a gardé.
Alors que Séléné frappe de ses rayons
La surface de l'eau qui s'agite mollement,
Elle reste immobile étendue tout au fond
Coincée sous un rocher à négliger le temps.


Il s'avère en fin de compte que je ne suis pas convaincue par ce que j'ai écrit et que j'hésite à l'envoyer finalement. Du coup je voudrais bien votre avis svp !

[Chakal D. Bibi]

J'aime beaucoup tes poèmes GND, le dernier est assez cool, j'ai bien aimé la personnification de la Lune avec Séléné^^

Par contre je trouve qu'il a un gout de "trop peu", l'histoire a pas le temps de commencer qu'elle se termine déjà...Donc j'sais pas trop, ça mériterait p'tet de se pencher à nouveau dessus car il est déjà très prenant mais...Trop court, c'est frustrant xD

[Tsoing]

Le poème est joli. Très simple, tout en légèreté.
D'après ce que j'ai compris c'est le corps mort d'une fille à la suite d'un naufrage. Dis-moi si je me trompe. ^^
Contrairement à Darth Bibi je trouve que pour la longueur c'est ok. C'est un peu comme la description d'une peinture.

Après en disant que tu n'es pas convaincue, faut voir, tu voulais aboutir à quel effet ?

[Saharienne]

En terme de sensation c'est très bon, on a froid comme elle à cause de l'eau, on frisonne quand tu décris la planche qui lui frôle la cuisse, tout le poème se voit comme une sucrerie acide qui fait frisonner mais plaisir à la fois, sans sadisme, entre douceur et horreur, j'aime beaucoup :p Au début je le croyais un peu court et simplet, il est tout en nuance et subtilités :p

[gare à naruto le démoniak]

Merci pour vos avis. L'idée était en effet de décrire le corps d'une personne décédée suite à un naufrage, sans que ça ne soit évident dès le départ. J'ai tendance à le trouver un peu trop court aussi, mais en même temps je ne vois pas trop quoi rajouter : insister sur la description "avant la révélation" ne me semble pas nécessaire, et insister sur la description "après la révélation" risque d'être un peu lourd.


J'avais surtout peur qu'on ne comprenne pas le principe, la chûte. Je vais l'envoyer comme ça, mais il y a des chances pour que j'y retravaille un jour.