Un petit projet personnel, plus ambitieux qu'une simple petite fiction, pour le coup ^^
Titre à éventuellement retravailler
Les Promesses de l'Apocalypse
Résumé [1er jet]
Un vagabond chasseur de primes parcourt les terres désolées d'un monde laissé en proie à la sauvagerie de la nature humaine. Nul ne sait qui il est, ni d'où il vient, ni ce qu'il cherche. Il semble errer, seul, sans autre but que d'éliminer les criminels, avec son œil gauche qui donne l'impression de générer une flamme rouge.
Lui seul connaît son histoire. Mais certains souvenirs sont tellement douloureux qu'ils ne peuvent être supportables que dans l'oubli... Ou dans la mort.
Prologue
Dans le futur. La nature destructrice de l'Homme a mené la planète à un point de non retour. Les tensions entre pays ont mené à une nouvelle Guerre Froide, les deux blocs étant cette fois les pays à mouvance terroriste ayant fondé l'UEML (Union des Etats Martyrs Libres), et ceux qui les combattent.
Mais, bien vite, la situation devient ingérable. L'OMP, Organisation Mondiale pour la Paix, remplaçante de la défunte ONU, échoua dans toutes ses tentatives de médiation entre les blocs. La situation se tendait de plus en plus, alors que des volontés bellicistes surgissaient de toutes parts.
La Corée du Nord, après plusieurs déclarations de vouloir lancer la guerre contre le pays voisin, lança un assaut atomique sur la Corée du Sud, détruisant la majeure partie du pays, avant de l'envahir et de l'annexer. L'Iran emboîta le pas de la Corée du Nord, détruisant quasiment tout le Proche et Moyen Orient à l'arme nucléaire. Les groupes terroristes de tout pays et toute idée lancèrent un assaut de masse sur l'Occident, notamment sur les Etats-Unis. La Maison Blanche n'y survécut pas, de même que le Président.
Privés de leur élément le plus important et influent, les autres pays combattant l'UEML commencèrent à lentement se désorganiser, pris dans leurs désaccords.
Après plusieurs semaines de combats acharnés, décision fut prise de contrer l'offensive ennemie avec un assaut nucléaire global, malgré les nombreuses voix de protestation.
Les dirigeants savaient qu'ils condamnaient l'Humanité à des années difficiles, mais c'était selon eux le prix à payer pour la paix.
Cette paix obtenue par le sang ne fut pas illusoire bien longtemps.
Si les deux blocs furent détruits avec une bonne partie de la planète par l'assaut global, la paix ne fut pas gagnée pour autant. Tout au plus s'agissait-il d'une trêve durant laquelle l'Homme tenta de reconstruire la société. Plusieurs années plus tard, la situation n'avait finalement guère évolué.
La planète avait subi beaucoup de dégâts, et toute sa géographie en fut changée par la folie de l'Homme et les radiations. Des mutations apparurent, chez l'Humain comme dans la faune et la flore.
Mais surtout, la loi du plus fort remplaça rapidement tout régime politique. Pillages, destructions, rackets, viols commencèrent à s'enchaîner un peu partout. Les plus forts survivaient en profitant des plus faibles.
Avec le temps, un semblant d'organisation et de société se remit en place. Si la loi du plus fort était toujours de mise, il existait désormais des hommes qui avaient décidé de protéger les plus faibles en combattant les bandes de criminels, parfois au péril de leur vie.
L'âge des shérifs et des chasseurs de primes était prêt à refleurir.
C'est également dans cette période que se créa un consortium de recherches nommé Mutabort, dont les chercheurs se spécialisent dans les effets des radiations et la génétique.
Mutabort fut fondé par différents chercheurs qui se sont trouvés et réunis, et ont réussi à amasser suffisamment de cuivre pour avoir les moyens nécessaires à la création d'un fonds de recherche, le cuivre étant devenu le matériau le plus répandu et avec suffisamment de valeur pour devenir une monnaie d'échange. Avant les catastrophes, il était d'ailleurs un matériau particulièrement recherché ayant déjà une certaines valeur.
Avec le temps, Mutabort s'est étendu et a gagné une réputation qui a séduit peu à peu tous les cerveaux d'élite restants sur la planète.
Le petit consortium devint alors rapidement un élément important, voire influent, dont les recherches sont soutenues par des centaines de personnes. Mais une telle avancée ne pouvait se faire sans risques ou détractions.
Bien vite, des rumeurs persistantes sont apparues. Mutabort mènerait des expériences sur le contrôle mental, la manipulation génétique, et bien d'autres choses...
Malgré les démentis réguliers du docteur Cal Marthers disant que rien de ce genre ne se fait chez Mutabort, ainsi que les visites des locaux permettant de le vérifier, les rumeurs ont la vie dure.
D'autant que tout n'est pas ouvert, certaines zones contenant, de l'aveu même du docteur, des recherches secrètes, auxquelles le monde ne serait pas préparé.
Malgré tout, Mutabort continue de jouir d'une réputation et d'une image particulièrement élogieuses pour la plupart des gens. Ils ont en effet mis au point des appareils capables d'absorber une partie des radiations, des techniques pour stopper certains effets des mutations, et bien d'autres choses...
Pour beaucoup, Mutabort représente la seule lueur d'espoir dans cet univers désolé et hostile.
Mais ils ne sont pas présents partout, et d'autres doivent se charger d'apporter l'espoir à la population.
Quelque part dans ce qui fut autrefois Moscou...
Alors que le ciel s'obscurcit lentement, prélude à une pluie violente, un étranger entre dans un bar, sa longue veste noire le protégeant du vent et cachant ses armes sur ses flancs. Le visage recouvert d'un masque de bandages cachant son œil gauche, l'homme s'avança, imperturbable, jusqu'au comptoir sous le regard, camouflé tant bien que mal dans la lumière tamisée, des autres personnes présentes.
L'étranger pouvait entendre les clients tenter vainement de murmurer en le regardant, parlant sans doute de lui. Faisant totalement abstraction de cela, il s'assit tranquillement et s'adressa au barman.
- Vodka. Une bouteille. J'ai besoin de me remettre en forme.
Le barman regarda l'étranger droit dans son œil bleu, un regard où on lisait une véritable colère sous-jacente, avant de lui répondre.
- Ici, on paie d'avance. T'as ce qu'il faut?
L'homme sourit narquoisement avant de tendre la main vers sa poche intérieure et d'en sortir quelques éclats de cuivre, qu'il déposa sur le comptoir.
- Ça suffira?
- Largement, oui... Voilà ta vodka.
Le barman sortit une bouteille de vodka et un verre, qu'il posa devant lui. L'étranger se servit un verre pendant que son interlocuteur examinait les morceaux de cuivre.
« Aucun doute, c'est du vrai. Enfin, ce ne sont que quelques éclats, ça se trouve facilement... Pas de quoi fouetter un chat. »
Pendant que l'homme au comptoir buvait tranquillement son verre, l'orage éclata, et la pluie commença à tomber. Une pluie radioactive, acide, prompte à littéralement dissoudre tout être vivant se trouvant dessous quand elle commence à tomber.
Le bar se trouva alors dans une ambiance encore plus sombre, comme si l'union de l'orage et de la lumière tamisée allait donner naissance au Néant.
Le barman soupira en allant rehausser l'intensité de la lumière, et s'adressa à son client, dont la tenue sombre contrastait alors encore plus avec son environnement.
- Temps de merde... On dirait que les nuages n'ont pas fini de purger toutes leurs radiations. Tout ça à cause de quelques dirigeants malades qui ont cru bon de tout bousiller pour avoir la paix...
- Ouais... Mais le passé est le passé. Moi, c'est le présent qui m'intéresse. Je veux savoir si tu as des infos sur ce type.
L'étranger sortit un avis de recherche, où l'on pouvait voir un homme d'environ trente ans, assez mince, aux cheveux châtains. L'avis disait qu'il se faisait appeler Ivan L'Étrangleur et qu'il était recherché pour différents meurtres, mort ou vif, avec une prime de 200 unités de cuivre.
Le barman semblait contenir une certaine colère en lisant l'avis, pendant que l'homme s'adressait de nouveau à lui.
- Si t'as bien lu, il est dit qu'on l'a vu dans les environs de cet endroit. Je veux savoir s'il n'est pas passé chez toi.
- Encore un putain de chasseur de primes... Je n'ai rien à faire avec les charognards dans ton genre. Casse-toi d'ici, et vite!
- Tu veux bien répéter ce que tu viens de dire, là? J'ai très mal compris...
- Tu as parfaitement...
Il s'arrêta au milieu de sa phrase, fixant le visage de son client avec une certaine panique. Sous les bandages, l'œil gauche de l'étranger s'était mis à émettre une étrange lueur rouge, comme si sa colère montait et pouvait déchaîner un incroyable pouvoir.
L'homme se remit à parler.
- Je crois que tu ne saisis pas vraiment à qui tu as affaire. Je te déconseille de me mettre en colère. Alors, maintenant, réponds-moi, et t'as pas intérêt à me mentir. Est-ce que ce salopard est passé chez toi récemment?
Le barman ravala sa salive, paniqué, en continuant de fixer le visage de l'homme assis devant lui. Après quelques secondes, il put enfin reprendre un peu son calme et répondre.
- Ou... Oui. Il est passé pas plus tard qu'hier. Il était pas loin de se battre avec les autres, mais j'ai réussi à le faire sortir sans dégâts. Je crois qu'il crèche du côté de la vieille église, vers l'est. C'est à quelques centaines de mètres. Mais il n'est pas vraiment tout seul...
- Ça, c'est pas un problème pour moi. Merci du renseignement.
L'homme sortit alors du bar, la pluie s'étant calmée, de même que la lueur autour de son œil. D'un pas décidé, il se dirigea vers l'est, vers l'église, qu'il pouvait déjà apercevoir plus loin dans les rues crasseuses et démolies de l'ancienne capitale russe.
« Un tueur qui se réfugie dans une église... Soit il cherche le Salut, soit c'est une provocation de sa part. Si oui, ce sera de toute façon la dernière. Ivan n'est pas du genre à accepter de se rendre... »
Arrivé devant le parvis de l'église, le chasseur de primes s'arrêta, observant rapidement les alentours.
« Personne dans les parages. Je ne pense pas que Ivan soit entouré de tueurs... Plutôt de junkies, vu l'endroit. »
Il prit alors une inspiration, avant de hurler.
- IVAN! SORS DE LÀ, ESPÈCE DE MONSTRE! JE VIENS POUR TOI, ET TU LE SAIS! TU N'AS AUCUN MOYEN DE FUIR! ALLEZ, MONTRE-TOI, SALE PETIT RAT!
La porte de l'église s'ouvrit tranquillement, montrant l'Étrangleur seul, avec un sourire mi narquois, mi haineux. Il savait très bien ce qui allait se passer.
- Lonewolf... Sale petit enfoiré de chasseur de primes. Alors, tu n'as pas renoncé à m'avoir, hein? Bien. Tu vas donc mourir ici et maintenant. Puisque tu sembles avoir envie de rencontrer Dieu, je vais t'exaucer.
- Quelle ironie que tu aies choisi une église pour te cacher... Tu n'auras pas à aller loin pour le rencontrer par toi-même.
A peine Lonewolf avait-il fini sa phrase qu'il vit un pistolet braqué sur lui. Immédiatement, le chasseur de primes se lança au sol, dans le mélange de neige et de cendres, évitant de justesse une balle qui vint tout de même lui érafler et brûler le bras droit, comme un brusque coup de poignard.
Dans le même temps, Ivan avait reculé dans l'église, prêt à attendre son adversaire comme un rapace attend de saisir sa proie.
« Avec le bras droit en moins, ça va être moins facile, d'autant qu'il a l'avantage, avec sa connaissance de l'endroit... Il va falloir jouer serré... Mais pourquoi ne se rendent-ils jamais tranquillement, quand ils sont pris au piège? »
Après l'apposition d'un bandage de fortune et un pistolet saisi à la main gauche, Lonewolf s'approcha de l'église, y entrant prudemment. Ivan pouvait surgir et tirer de n'importe où, d'autant que l'église s'étendait sur plusieurs niveaux. Les quelques autres personnes sur les lieux n'étaient que des junkies tellement imbibés de drogue qu'ils ont à peine entendu les coups de feu.
Il régnait dans ce bâtiment un silence incroyable. Mais pas un silence solennel, comme on pourrait s'y attendre. Plutôt un silence de mort, un prélude à l'arrivée de la Faucheuse. Une seule question restait en suspens. Sur l'âme de qui viendrait-elle poser ses mains glacées pour l'arracher de son corps? Le criminel et le chasseur de primes se livraient à un jeu du chat et de la souris, à peine troublé par la respiration des deux protagonistes et par les grincements du plancher de cette vieille église presque en ruines.
Lonewolf glissa rapidement derrière l'un des vieux bancs, gardant les yeux ouverts sur les hauteurs, là où Ivan aurait tout avantage. Aucun bruit ne filtrait, la seule lumière provenait des vieux vitraux, donnant un caractère effrayant, presque hanté, à l'endroit.
Un coup de feu retentit brutalement. Ivan avait tiré depuis la vieille chaire du prêtre, mais avait raté sa cible. Alors qu'un échange de tirs s'ensuivit, il réussit à fuir de la chaire vers une autre cachette, Lonewolf à ses trousses.
- Allez, Ivan, montre-toi... Ne me force pas à te blesser ou pire.
- Rêve bien, chasseur de primes! Tu n'y arriveras pas. J'ai vu ton oeil gauche émettre sa fameuse flammèche rouge tout à l'heure... Aurais-tu du mal à te contrôler?
Lonewolf se mit à réfléchir à cette remarque.
« Il a raison... Malgré les années, je ne contrôle pas encore assez bien cette puissance, et elle pourrait me dominer à tout moment. Et ainsi, lui donner l'avantage. Je dois régler ça le plus vite possible. Encore faut-il que je le repère... »
Le chasseur de primes se retourna subitement en tirant alors qu'un grincement se fit entendre. Ivan le toisa alors une fois de plus.
- Hé bien, on est nerveux, Lonewolf? Allez, déchaîne ta puissance, tu en meurs d'envie.
Lonewolf fit abstraction de cette bravade supplémentaire et s'accola à un mur pour réfléchir.
« Bon... Entre mon œil qui veut se déchaîner, mon bras qui me brûle bien, et Ivan que je n'arrive pas à localiser... Pas facile. Cela dit, il ne peut pas être bien loin, et mon autre pistolet ne me sert pas dans l'immédiat, vu l'état de mon bras... Je crois que j'ai trouvé. »
Le chasseur de primes revint prudemment vers la nef de l'église, toujours collé au mur, jetant un regard furtif vers la salle.
« Au vu de la configuration de l'endroit, il n'a pu revenir que par ici. Il n'est pas du genre à fuir et, même si c'était le cas, il n'y a que la porte principale. Je dois le localiser maintenant. »
Lonewolf tendit la main droite vers le pistolet placé à son flanc gauche, au prix d'une douleur importante au bras. Après avoir armé le chien de l'arme, il la lança subitement au milieu de la pièce, espérant provoquer une réaction chez son adversaire.
Alors que l'arme atteignit le sol, le coup part. Ivan réagit immédiatement en se montrant et tirant en direction de l'arme. Lonewolf saisit sa chance et surgit, tirant directement dans la tête de sa cible.
L'Étrangleur s'écroula au sol, le visage et le mur derrière lui recouverts de sang. Le chasseur de primes put alors ranger son arme et récupérer l'autre, avant de s'approcher du cadavre, pendant que son œil gauche cessait de luire.
- Bravo, Ivan... Tu aurais pu éviter ça. Une âme de plus à déposer sur le fardeau de mon cœur. Puisses-tu reposer en paix.
Lonewolf se saisit alors du corps sans vie de sa victime et sortit, l'emmenant tout droit au shérif le plus proche, dans la proche banlieue de Moscou.
- Voilà tes 200 unités de cuivre, Lonewolf. Beau boulot, comme le dit ta réputation.
- Ouais, merci. T'as un autre client ou je peux aller voir ailleurs?
- Rien que de la petite délinquance. Je peux gérer seul, et il n'y a rien à en tirer.
- Ok, je me casse, alors.
Lonewolf s'éloigna alors du shérif, puis sortit une photo de sa veste.
- On va bientôt se retrouver, mon frère. Et je te promets qu'on en finira avec tout ça...