. Scott Pilgrim Vs. The World

[Sechs]

SCOTT PILGRIM VS. THE WORLD contre le monde

Le nouveau film d'Edgar Wright, réalisateur dont les deux précédents long-métrages m'ont convaincu de le suivre de près pendant longtemps, a beaucoup joué de malchance, que ce soit en Amérique ou encore plus en France.
Pour les États-Unis / Canada, le film a fait un bide complet, ne ramassant au total que la moitié de son budget, celui-ci étant estimé à $90,000,000.
Pour la France, la distribution a joué pendant des mois du yoyo, repoussant continuellement sa sortie sous des prétextes vaseux et risquant de torpiller plus encore le film. Le public visé par SCOTT PILGRIM est en effet un type de personnes très capable de télé... dénicher le film légalement et monnayant écus sonnant et trébuchant. D'août à septembre, puis novembre pour ENFIN sortir le 1er décembre, on l'aura attendu, et pas qu'un peu. Sauf que la farce du distributeur ne s'arrête pas là : malgré la publicité qui s'est faite plus "agressive" sur la dernière semaine (les affiches apparaissaient enfin sur les bus), le nombre de copies du film est absolument dérisoire et ne devrait pas l'aider à se refaire une santé financière sur notre bon vieux Continent. C’est même mathématiquement improbable.

Les chiffres sont loin d'être désastreux, mais pour notre époque où les media sont ultra-accessibles à une bonne partie de la planète, on peut se poser la question : SCOTT PILGRIM VS. THE WORLD serait-il en passe de devenir un film culte ?



An epic of epic epicness

Toronto, Canada, galaxie très très lointaine. Scott Pilgrim a 22 ans et est bassiste dans le groupe de rock amateur Sex Bob-omb. Improductif de son temps, il vit chez Wallace son ami gay et sort avec une lycéenne, Knives Chau. Un jour, il rencontre un jour la fille de ses rêves : Ramona Victoria Flowers. Mais Scott ne pourra conquérir le cœur de Ramona seulement après avoir combattu les 7 ex-petits amis maléfiques de cette dernière...



One-two-three-FOUR !

Dire que SCOTT PILGRIM VS. THE WORLD nous aura fait patienter est un euphémisme. Pourtant, l'attente a été récompensée, et en BIEN. Je ne vais pas mâcher mes mots mais le film d'Edgar Wright (que j'apprécie encore plus) est extrêmement réussi, que ce soit au niveau de l'adaptation narrative ou visuelle, le rythme inarrêtable nous propulse dans un univers coloré où chaque plan est prétexte à faire un hommage. Hommage à qui ? A quoi ? Au geek.
Oui, le film est (et cela revient beaucoup chez ses détracteurs) un gros bidule qui ne tape pas coquinement du pied sur son ami le geek mais lui envoie tout ce que ce dernier vénère nostalgiquement dans la tronche. Ce qui pourrait être lourd se révèle en fait génial puisque le lancer est fait avec une grâce, une aisance et paradoxalement une discrétion rare, metafusion entre jeu vidéo, comics, film et série. L’utilisation perpétuelle des onomatopées est très poussée, allant jusqu’à être inversée dans les contre-champs qui arrivent vite et ne leur laisse pas le temps de disparaitre. C’est inutile, indispensable. Le passage en simili-sitcom est superbe, passant comme une lame dans du beurre, parfaitement intégré au tout alors qu'on a le droit, quand même, à des rires préenregistrés qui ne servent même pas la narration.
Celle-ci est d'ailleurs parfaitement maîtrisée puisqu'elle a su dégraisser le comics original pour garder une trame plus condensée, plus péchue et se suivant sans trop de difficulté (faudra vérifier auprès de ceux qui n'ont jamais touché au comics, mais ça ne m'a pas l'air trop fouilli à ce niveau).
Il y a énormément de personnages secondaires mais ils ne phagocytent pas le récit tout en étant très drôles. En revanche, j'ai un peu de mal avec le jeu de l'actrice qui joue Knives Chau, le côté surexcité est vraiment trop forcé, ce qui fait que toutes ses apparitions emphatiques m'ont fait tiqué. Par contre, Michael Cera est très bon, son interprétation de Scott vraiment à côté de la plaque fait qu'on entre mieux dans le fait qu'il accepte les choses délirantes assez facilement. Mais la cerise sur le gâteau, c'est Jason Schwartzman délicieux en ex ultime, charmeur et trou du cul absolu. Un petit malus néanmoins pour les jumeaux qui n'ont pas vraiment de charisme.
Par contre, si la BO est très efficace et adéquate, je n'ai véritablement frissonné qu'avec la chanson d'Envy Adams, ce qui fait bizarre dans la mesure où mes Sex Bob-ombs sont censés être AWESOME. Rien de bien méchant.

Du plaisir pendant 1H50, de la baston, de la romance, de la zik qui envoie, des références à foutre la honte à KICK-ASS, des trouvailles graphiques du premier (le logo) au dernier (le continu) plan, SCOTT PILGRIM met définitivement...

K.O.

En tout cas j'ai vraiment aimé.

[Hiei]

Faut que je le vois celui-là. J'en ai entendu du bien comme du mal.
C'est du "on aime, ou on aime pas", ou ça touche un large public ?

A première vue, ça fait un peu cliché, tout ça, j'trouve.
Mais si tu as aimé, pourquoi pas, moi ?! ^^

[Sechs]

Daichi a écrit:

C'est du "on aime, ou on aime pas", ou ça touche un large public ?

Les références sont très geek, même si ça ne va pas chercher dans ce qu'il y a de plus pointu en la matière. Ça touche un large public de geek, mais après je ne sais pas si le quidam pourra saisir un ou deux clins d'œil. Quoiqu'il en soit, même sans ça, le film a suffisamment d'idées de mise en scène, graphiques, de gags en rafale (et pas uniquement des private joke nerd), de scènes d'action lisibles et joussives pour être apprécié tel quel. Ce qui fait en grande partie sa force pour moi ^^.

[minimaxpower]

Je l'ai vu et j'ai adoré. J'ai lu les 3 premiers tomes du comics et il respecte énormément les 2 premiers.
Je pense que lire le comics permet d'avantage d'entrer dans le délire. En tout cas ce film est un pur kiff, le casting est géantissime, la réalisation impeccable, les effets sont incroyables, la musique tout simplement sublime (rien que l'intro avec le "scott pilgrim" qui apparait: ça m'a foutu des frissons ).

Bref je le recommande mais pas a n'importe qui.

[Jergal]

Faut ajouter, si cela est nécessaire, qu'il faut absolument le voir en V.O.
Just terrific!

[MF']

Je suis vraiment avide de tes conseils en matière de cinéma, Sechs. Je vais donc me presser de trouver ce film. Je vous fais part de mon ressenti après l'avoir vu !
Et surtout n'hésite pas à nous faire découvrir d'autres films..

[Jergal]

Scott Pilgrim sur le billard, chez Beigbeder (Le Cercle) sur Canal. Je retranscris les paroles marquantes, les numéros sont pour les journalistes, je ne me souviens plus de qui ils sont. Pourtant, ça passe encore, là.

En 1: Bon avis. Invention visuelle permanente. Acteur Michael Cera extra, look très "normal", passe-partout. Mais énorme.

Fred: Croisement de Kaboom et Kick-Ass.

En 2: Très bon. Beaucoup mieux que Kick-Ass.

En 3 : 3/4 d'heure de film d'ado génial. Et dernier 1/4 de combat. Pendant 3/4 d'heure le meilleur film de l'année. En général n'accroche pas aux onomatopées dans un film. Mais le réal réussit ça.

En 4: Inventions hyper marrantes. Sans en faire trop. Puis tout d'un coup, s'ennuie pendant les phases de combat.

Revient au 3: Dans un mauvais film, aurait adoré les combats.

En 5: Le dernier méchant est le seul sur les 7 méchants à jouer vraiment son rôle. Kick-Ass est mieux.

En 6: Le film démarre comme une Ferrari mais termine comme une 2CV. Du moins, on était habitué à du très bon et on retombe dans les combats insipides.

Revient au 2: Adaptation d'une BD avec une dimension existentialiste très fine, difficile à retranscrire dans un film.

Fred : A beaucoup aimé les pensées du héros.

Jackpot: 2 coeurs sur 4.

[Sechs]

Nan mais l'émission de Beigbeder, c'est le niveau zéro de la critique française : entre Ferenczi qui essaye vainement de passer pour un geek (l'a même dit que IRON MAN 2 était bien, ahahaha), Bégaudeau qui aligne les stupidités (encore que, pour une fois il n'a pas appuyé sur la grande maîtrise technique du film pour dire que ça en fait un film nazi) et les autres qui n'élèvent pas le niveau (ouin, un film avec de la baston, pourquoi l'auteur n'en a pas fait une fable contemporaine fun sur les ados, sans intrigue et avec des passages vides, genre JUNO), sans compter Beigbeder qui ne peut pas s'empêcher de citer KICK-ASS parce qu'il a over-kiffé le film (toujours pas compris pourquoi, et pourtant je cherche !), on ne peut pas dire qu'on soit gâté niveau argumentaire.

Ceci dit, je vais régulièrement voir leur chronique sur les films que j'ai vu, histoire de me payer une bonne tranche de lulz en boîte.

Deuxième semaine d'exploitation du film : plus que 16 salles de projection. Sérieusement.
Et après Universal va s'étonner que ça ait été un four (prions pour que le prochain Wright ne soit pas un direct-to DVD).

[Kerenei]

Un film a voir, vraiment. Mon préféré, dans le comic comme dans le film reste quand même Wallace Wells, et ses réplique qui tombent systématiquement à pic.

Par contre j'ai été un peu déçu de Mary-Elizabeth Winstead, qui joue une Ramona un peu trop froide et pas assez mignonne par rapport au comic. Et il faut dire qu'il lui ont gardé la coupe de cheveux la plus moche pendant tout le film, ça n'arrange pas. Michael Cera est bon... Mais un peu trop différent du Scott du comic, un peu trop loser, alors que Scott ne l'est pas vraiment à la base. Mais le reste du cast est bluffant de ressemblance et de justesse.

[Chakal D. Bibi]

Haha !! Ce film est absolument génial !! Je l'ai vu très récemment et j'ai juste adoré, le nombre de références, la mise en scène, l'image, la bande son, Wallace, le végétalien...Que du lourd, du très lourd