Tatsumiya.
Une petite île où vit paisiblement Kazuki et ses amis.
Coupée du monde les jours heureux s’écoulent , sans soucis.Le lycée, les clubs, la plage…
Et ce beau jour tout bascule après 8 minutes et 40 seconde de paix…
Des sirènes stridentes s se mettent à hurler, des murs de protections s’élèvent brusquement sur toute l’île, défigurant les routes et le cadre bucolique.
Un bouclier magnétique s’étend dans le ciel bleu et tout le monde est évacué dans un endroit en sous-sol appelé Alvis.
Les parents rejoignent une base souterraine et commencent à hurler des ordres de contre-attaque en s’installant devant des écrans d’ordinateur empli de données,
les professeurs gagnent les hangars pour y préparer les armes.
Sur toute la côte se dressent des canons et des mitrailleuses…
…et au loin dans l’horizon, se dresse une étrange silhouette semblant faite d’or.
Un festum.
Le début d’une longue chute pour Kazuki dans le désespoir.
Finie la vie insouciante d’avant que tous les adultes de l’île s’étaient efforcés de protéger jusqu’à présent.
Confinés dans les bunker,
Soushi, son meilleur ami vient alors le chercher, en uniforme, et lui annonce qu’il doit combattre.
Balancé dans un fafner…
… avec deux trois instructions, le voilà face à l’ennemi en compagnie de son ami qui le guide comme il peut par un système de liaison télépathique, Siegrfeid.
Une fois la bataille terminée, chacun rentre chez lui tant bien que mal, perdu dans ce qu’est devenue leur île, cherchant leur maison parmi les remparts de protection quand elle n’a pas été pulvérisée.Autant dire que c’est la consternation face à l’ampleur de la révélation de ce qu’est vraiment leur île pour tous les enfants à qui l’on avait rien dit.
Kazuki apprend alors que le monde est envahi d’ennemis, on ne compte plus les pays rayés de la carte de leur faute,et Tatsumiya n’est plus qu’un des derniers bastions de l’humanité, se terrant dans l’attente des ennemis, en espérant que la vie qu’ils avaient décidé d’offrir à leurs enfants continueraient…
Soushi a besoin de lui, Kazuki l’aidera-t-il ?
Et finalement le combat doit se dérouler, des vies devront être sacrifiées et bien des espoirs abandonnés.
C’est ainsi que Kazuki, Maya ,Shouko, Kenji, Sakura, Soushi et bien d’autres s’engagent dans cette bataille contre le néant qui veut les engloutir, à bord de Fafner( géant de la mythologie slave qui s’était transformé en dragon pour protéger son trésor) pour combattre les festums
Kazuki Makabe, élevé par le commandant Makabe, est énergique et courageux,, c’est un des premiers sélectionné pour le pilotage de par des affinités calculé par Alvis( Synergetic code).
Il est souvent en contradiction avec Soushi qui vise l’efficacité au détriment de la valeur humaine.
Mais quand Soushi viendra le chercher pour qu’il combatte à ses côtés il n’hésite pas vraiment à répondre à son appel.
Cela est sans doute du à un sentiment de culpabilité qu’il abrite en lui depuis longtemps vis à vis de lui ; car c’est lui qui est à l’origine de sa blessure à l’œil , et ce dans de circonstances étranges.
C’est ainsi qu’il a développé un sentiment d’abnégation quant à sa personne.Il ne pense pas mériter d’exister après ce qu’il a fait à son ami, qui ne l’a pas une seconde accusé, lui retirant ainsi sans le savoir toute possibilité pour lui de s’excuser.
Ils ont du mal à se comprendre, ce qui les posera sans cesse en opposés parfaits qui ont malgré tout besoin de l’autre pour se sentir vivants.
Au fil des épisodes, chacun, et en particulier Kazuki essaiera de comprendre son ami en faisant des efforts à sa manière, malheureusement incompris.
Soushi, le leader de l’équipe est quelqu’un de réservé qui ne se confie pas.
Il semble froid et distant par rapport aux décisions prises dans les combats , mais il tient à ses amis et choisit toujours la solution la moins pénible même s’il n’est pas toujours comprit.Et l’on se rendra compte de ce qu’il endure vraiment quand on apprendra qu’il subit chaque douleur ressentit par les pilotes lors des batailles et la pression pesant sur lui de par sa position.
L’échec d’une mission est son échec.
Mais pour lui, tant que Kazuki est de son côté le reste ne compte pas.
Aussi quand Kazuki lui tournera le dos il se sentira perdu et ne saura plus comment se comporter avec lui.
Et encore moins avec Maya,( qu’il aime en se voilant la face et en sachant que son cœur à elle va vers quelqu’un d’autre) , qui lui reproche ce manque de communication entre eux
Il s’en veut d’envoyer ses camarades à la mort, cloîtré à la base dans le Siegfried et donnerait cher pour y aller à leur place.
On se pose beaucoup de question sur lui ; Où était-il avant de revenir sur l’île lors du premier épisode ?
Sa blessure est-elle vraiment le fait de Kazuki ?
Quel est son lien avec cette mystérieuse présence au sous sol de la base d’Alvis?
Sakura est le garçon manqué de l’équipe.
C’est ce qu’elle aimerait faire croire= n’avoir peur de rien et mépriser les lâches… sa manière de vivre en suivant le modèle de son père décédé lors de la première attaque des festums. Pourtant il lui arrivera de faiblir et s’en trouvera amoindrie moralement, pensant trahir son père dont elle a vécu la mort comme un véritable traumatisme.
Cependant ses deux amis seront là pour la soutenir de loin, pour ne pas qu’elle ressente cette aide qu’elle mépriserait.
Maya, l’un des personnages les plus réussi et les plus charismatique de l’équipe.
Elle est gentille, mais décidée ; elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle est capable de faire, ce qui la conduit à un comportement sensé et plein de sang froid.
Efficace lors des combats, elle ne se laisse pas facilement impressionner par les ennemis.
C’est elle qui remonte le moral des troupes quand il est au plus bas, allant jusqu’à négliger ses propres sentiments
Elle aime beaucoup Kazuki et se tient toujours prête pour le moment où il aura besoin d’elle.
Kouyo vit seul avec des parents qui n’ont acceptés de l’élever que pour le prestige qu’il leur rapporterait en tant que pilote.
S’avérant plutôt médiocre dans ce domaine il se fait rejeter.
Il aimerait se tourner vers Shouko dont il est amoureux mais est bien trop timide.Alors il se contente de vouloir la protéger en combattant à sa place.
Il vivra un des destins les plus tristes de la série avec Shouko et Sakura.
Shouko, à cause de sa santé fragile n’est pas sélectionnée pour être pilote, au plus grand bonheur de sa mère.
Pourtant elle voudrait bien se rendre utile et protéger cette île ou vit Kazuki dont elle est amoureuse.Elle se confie souvent à Maya sa meilleure amie, qui pour elle enfouit ses propres sentiments envers le jeune homme.
Elle ignore ce que ressent Koyo à son égard, aveuglé par son attirance envers Kazuki, blessant ainsi le jeune homme qui s’enfonce dans la solitude.
Kenji et Mamoru,les deux amis de Sakura dont elle s’occupe constamment (club de karaté, études, devoirs…).
Ils ne pensent qu’à s’amuser et à vivre leur jeunesse, en draguant les filles ou en lisant des mangas parlant de méchas, qui vont malheureusement inspirer à Mamoru de l’héroïsme déplacé lors des combats qui le conduira sans doute à sa perte..
Ils gagneront en sérieux au cours de la série en prenant conscience que ce n’est pas un jeu et que la mort est au tournant pour celui qui ne le comprend pas.
Pas de héros ici, pas de courage effronté, mais de la peur, des morts, des abandons, et une question qui revient sans cesse, posée par ces entités étranges que sont les festums : « Etes vous là ? »
C’est ce que s’efforceront de prouver ces enfants, envoyés au combat par leurs propres parents, mortifiés et honteux de ne pas avoir d’autres solutions.
C’est sous leurs yeux qu’ils tomberont et qu’ils souffriront sans qu’ils ne puissent rien faire.
Sans parler du corps de ces jeunes pilotes qui subit les contre-coup des efforts fournis pour maîtriser les Fafners et leurs consciences qui s’effritent peu à peu.
Ils se sont peu à peu assimilés par les Fafners, prix à payer pour cette symbiose qui leur permet de les piloter, telles des piles qui une fois usagées ne sont plus utiles.
Mais ces Festums, créatures magnifiques porteuses de mort , que veulent-elles vraiment, pourquoi cette question ?
Quelle réponse fournir ?
Doit-on répondre ?
Qu’y a-t-il dans le sous sol d’où s’échappe une douce présence semblant appeler Kazuki ?
Vingt six épisodes de doutes, d’émotions et de drames menés à tambour battant.
Chaque épisode se finit sur des cliffhanger haletants, on veut connaître la suite, on veut savoir ce qui va arriver à ces enfants qui ont tant laissé derrière eux et qui n’ont plus que des souvenirs à chérir dans l’espoir de pourvoir s’en forger d’autres s’ils arrivent au bout de ce cauchemar vivant.
On vit avec eux les désillusions, et les espoirs qu’ils entretiennent avec courage, en particulier Maya qui d’une certaine manière refuse de penser que tout finit.
Le fait que tout se déroule à huis clos( île isolée dont que personne n’a jamais quitté) rend chaque évènement important puisque tout le monde se connaît, tout le monde a grandi ensemble et tout le monde dans ce combat est lié à quelqu’un qu’il doit protéger ou respecter en ne mourant pas.
Une véritable tension s’installe au fur et à mesure des épisodes ; les parents s’effondrent en apprenant que leurs enfants ont été choisis pour piloter…
… les collègues dont les enfants sont saufs culpabilisent, et les pilotes veulent atteindre la performance, peu importe le prix ,pour ne pas leur faire honte quand eux même prient pour que leurs enfant soient refusés ou renvoyés.
C’est une famille entière qui part au combat, en sachant pertinemment qu’une guerre ne se gagne pas sans morts.
Ainsi les liens se déchirent, les larmes coulent , les regards fuient, les rivalités apparaissent, les trahisons se dévoilent…et les destins funestes s’accomplissent avec la ferveur d’un rouleau compresseur.
Rien n’est épargné..
Une bande son magistrale et poignante ;chaque instant est savamment souligné par la partition de Saito Tsuneyoshi avec ses notes suspendues au dessus d’une vie paisible en contraste avec les thèmes magistraux des combats et des moments intense de suspense.L’opening est dynamique comme on peut s’y attendre pour une série de mécha, et l’ending est superbe (particulièrement sa version piano qui clos les fins d’épisodes dramatiques) et très touchant mais oubliez les images s’il vous plait -___- …
Une réalisation sans faille et prenante ; les plans s’enchaînent ou stagnent sur un personnage, une émotion selon les situations, les regards se croisent avec brio et les scènes d’actions sont bien menées.
Tout est fait pour que le téléspectateur sente venir les chose sans jamais gâcher la surprise, comme si le réalisateur savait ce qu’il suffit de montrer pour nous toucher.
Pas d’esbroufe ou de mise en scène magistrale en overdose,…juste ce qu’il faut.Et enfin beaucoup de 3D parfaitement fondue dans le décors.
Une galerie des personnages torturés tout en profondeur et en réalisme.
Leur nombre est impressionnant, et on aurait pu s’attendre à un certain bâclage de par ce fait, mais chacun est traité de manière impeccable ; ils ont tous des soucis, des espoirs, des rêves, et des désillusions,et aucun n’est oublié, ils ont tous leur rôle à jouer.
On déplorera seulement le cliché du mécha rose pour les filles, aussi en combinaison rose -___-, mais bon, on ne s’en formalisera pas si on considère que ce n’est pas la première fois que l’on voit ça.
Le chara design est signé Hirai Hisashi responsable des deux derniers Gundam seed.
Le trait est soigné, et les visages expressifs.La tristesse ou la joie sont très bien transmis.
L’ambiance est soutenue par un choix des couleurs maîtrisé, et des effets de lumière du plus bel effet, autant pour les combats que pour les scènes contemplatives.
Et les décors sont splendides.
Les Fafners sont bien designés, et presque originaux et élégants.
Cette série détonne dans la production des animes de méchas en que ce ne sont pas eux les plus importants et les détenteurs de la solution finale.
Ce n’est pas le plus performant qui remporte la victoire, ce n’est pas celui qui a le plus gros flingue qui a la classe, mais ce sont bien les personnages qui donnent toute sa dimension humaine à la série.
A la différence d’un Gundam on ne passe pas un épisode entier à s’attarder sur les caractéristique de ses armes.(Cela dit gundam est très bien aussi^^)
On plaint ces enfants lancés dans une guerre qu’ils sont obligés de mener car personne ne la fera à leur place.
On tremble pour eux à chaque coup reçu, ils ne sont à l’abri de rien, que soit dans leurs Méchas ou quand ils en sortent pour compter les morts.
Certes ce n’est pas gai, mais il y a une véritable réflexion derrière tout ça ; nous sommes en vie, et cette vie c’est à nous de la mener, mais ces Festums viennent poser une question ; « Etes vous là ? »
Et que répondre ?
Oui nous sommes là ?
Cette réponse suffit-elle ?
Ne devons nous pas réfléchir plus loin ?
Tirer des conséquences ?
Et quand on se rend compte que : oui nous sommes là mais que nous ne faisons rien, ne sommes nous pas en droit d’abandonner ?
C’est ce que s’efforceront de tirer au clair nos héros, et particulièrement dans les deux derniers épisodes menés à un train d’enfer où se joueront bien des vies et bien des espoirs.
Il y a aussi de bons moments, certains paisibles, d’autres plus drôles, et c’est tant mieux ; ils viennent ainsi alléger la tension ressentie par les personnages, les ramenant aux petits détails de la vie qui ont leur importance quand plus rien ne va ailleurs.
Soukyuu no fafner est une bonne série selon moi.Elle m’a beaucoup touchée , mais c’est quand même assez spécial, et parfois le jargon technique (sorti tout droit de la mythologie nordique ) en rebutera plus d’un, mais je pense que ça vaut le coup d’essayer.
D’ailleurs vous noterez l’inspiration puisée dans la fameuse saga épique allemande ; L’anneau de Niebelungen que Wagner adapta en en quatre volet à l’opéra ( L’or du Rhin, la Walkyrie, Siegried et le Crépuuscule des dieux), et ce côté légendaire donne une certaine majesté à l’anime.
C’est à vous de voir.
Il faut avoir le cœur bien accroché si on est du genre empathique en tout cas, car il y a des moments cruels où vous croyez que finalement ils vont s’en sortir alors que c’est pour mieux nous prendre à contre-pied….et on rajoute un nom à cette effroyable liste de mort et de douleur qui s’allonge sans répit.
(l’épisode 23 est terrible>< !il faut regarder jusqu'au bour du générique sinon vous loupez tout)
Evidemment, ceux qui connaissent Evangélion penseront du résumé que je fais que ce n’en est que vague copie, Méchas et philosophie, emballé c’est pesé, mais non .
Plus de personnages donc plus d’enjeux et une vision différente de la vie, moins pessimiste peut être dans le malheur que vivent les personnages.Et pas de héros léthargique comme Shinji…
Allez, quelques images( pour les analphabête qui se sont pas fait chier à lire^^) encore, à noter le joli lâcher de lanternes du générique de l’épisode 20.
A regarder absolument.
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