. Aube

[Minato Sensei]

Aube

Prologue: 15 ans avant début du récit.

Une femme.
Cette femme court, seule dans la nuit. Pareil à une ombre. À une créature de la nuit.
Seulement elle laisse derrière elle une traînée reconnaissable entre toutes.
Une trainée que la nuit seule voit scintiller au clair de lune
Du sang.
Elle se réfugie dans une bâtisse et s'arrête sur le pas de sa porte.
Une porte qui ne se différencie des autres que par sa couleur: elle est aussi rouge que les gouttes semées.
Adossée, les mains sur les genoux, la femme en nage semble récupérer. La lune, couvre ses gracieux traits d'une timide lueur blanche. Accentuant le teint de son visage déjà livide. Quelques gouttes écarlates par-ci par-là.
Mais aussi et surtout un étrange dessin caché derrière l'oreille gauche.
Un tatouage de couleur rouge.
Le dessin en lui-même, semple porteur d'une promesse.
Une promesse à venir.
La visiteuse nocturne se retourne et fait face à la porte n°77. Et tourne le dos aux sombres rues.
Elle ne voit donc pas l'autre silhouette qui se profile derrière elle.
Qui avance à pas feutré. La femme tape trois fois à la porte.
Lorsque résonne le troisième coup à cette dernière, chuinte une dague.
Elle aussi, messagère.
Eclat d'argent et cri étouffé

La dague part heureuse.
Message déposé.


Début du récit, la semaine prochaine

[Yhae]

J'aime bien le début j'espère que la suite sera aussi bien

[Tina]

j'aime beaucoup aussi c'est bien imaginé^^
Bonne continuation^^

[Minato Sensei]

Les noms importants sont soulignés pour faciliter la compréhension.
Il ne le seront plus lors du chapitre 2.
Comme prévu:



Chapitre 1: Illia

"Pays d'Illia.
Situé sur le gigantesque continent d'Holio.
Il est dirigé par un groupe d'hommes sages ou plutôt était dirigé par des hommes sages. En effet le pays d'Illia, puissant, prospéra des siècles. Les hauts dirigeants étaient alors épaulés par des entités de pouvoir : les êtres de lumière aussi appelé Wights.
Ces entités étaient purs sans aucune envie de guerre ni de conquête. Tout ce qu’ils désiraient était de vivre en paix.
Mais les hommes à la tête d’Illia mis en confiance par l’aide constante que leur apportait les êtres de lumières se mirent à penser en grand.
Leur immense pays ne leur suffit plus.
Ceux-ci clairvoyants en firent le constat et tentèrent de les en dissuader.
En vain.
Suivirent de violentes altercations et les dirigeants se rendant compte qu’ils ne pouvaient plus compter sur les entités décidèrent de les chasser du pays.
Ce fut du moins l’annonce officielle.
En effet, une traque gigantesque fut lancée. Elle dura 5 ans et, devant la résistance indéniable des êtres de lumière, l'élite des soldats fut employée. Celle que les dirigeants avait fait formés. L'élite réservée à la conquête qu'il comptait menait sous peu.
Des pertes énormes.
Wights et Hommes.
Mais les Wights étaient peu nombreux et leur pouvoir ne parvint pas à faire pencher la balance en leur faveur.
Ils furent pour la plupart décimés.
D’autres, plus puissants survécurent.
Fuirent.
Vivants mais terriblement affaiblis.
On les compte sur les doigts d'une main.

La population n’avait pas pris part au conflit qui avait eu lieu entre l’armée et les Wights.
Les écrits témoignant de leur existence furent brûlés et leur rares auteurs, emprisonnés.
Aucune trace ne devait rester de ce conflit.
On oublia les êtres de lumière comme on oublie une chaussette.
Au bout de dix ans.
De dix ans seulement.
Le pays se reconstruit lentement

Les Wights à l'origine furent..."

Claquement sec.
Celui d'un livre qu'on referme.
Lief relisait pour la énième fois le livre que son père lui avait offert pour ses dix ans.
Il avait aujourd'hui, 14 ans quasiment 15 et ne se lassait pas de relire ce récit que son père lui avait certifié véridique.
Lors de sa première lecture, il avait éprouvé de la haine envers les hommes avides de pouvoir qu'étaient les hommes de l'histoire. Elle s'était très rapidement mêlée à une vague de tristesse. Il avait été étonné de voir à quel point cette histoire l'avait touché.
Il rangea le livre dans un sac en bandoulière qu'il passa à son cou, après un rapide coup d'oeil à l'horloge.
Neuf heures passées !!!
Lief se leva. Saisit son arc, soigneusement posé sur une étagère, le glissa dans son dos ainsi que son carquois et ses flèches.
Il avait déjà 15 minutes de retard à l'entrainement quotidien que son père lui fait subir, à lui et à quelques privilégiés !
Son père était un combattant de génie. Cependant il ne faisait pas partie de l'armée qui - il le clamait à quiconque voulait l'entendre - le dégoutait. Mais il prétendait que la science des armes était toujours un atout et qu'après il incombait à chacun de l'utiliser pour se défendre et non pour le plaisir de faire couler le sang.
Par chances, les privilégiés en question avaient plus ou moins son âge et il s'était lié d'amitié avec eux. Un était un garçon, l'autre une fille.
Il vérifia que tout son matériel était prêt. Mit une dague à sa ceinture et un petit objet, directement dans sa poche.
Ceci fait il sortit de chez lui, et courut dans la rue ne se retournant qu'à l'instant où il allait bifurquer dans une autre rue. Sa maison d'aspect plutôt banal, se tenait dans une rangée de maison identiques en tout point.
Pas un mauvais quartier.
Pas fabuleux non plus.
Il était toujours heureux d'en sortir pour les entraînements quotidiens prodigués par son père.
Le chemin qu'il emprunta l'éloigna des rues fréquentés, jusqu'à ce qu'il se trouva seul.
Lief s'arrêta finalement devant un enclos en fer dont la rouille parcourait déjà les gonds.
Il entra, avança dans l'allée déserte découverte et, au bout de cette dernière, se mit en garde. Sa tension devenue presque palpable, accentuée par le silence qui y régnait.
Devant lui s'étendait un immense terrain.
Si grand qu'on aurait pu le prendre pour une petite prairie.
Si verte qu'on éprouve l'envie irrépressible de se jeter dans son gazon.
Si beau qu'il parait impossible de ne pas y être serein.
Lief n'en fit rien. Il avança prudemment, un mince sourire aux lèvres.
Passa sous un chêne.
Sifflement.
À peine perceptible.
Lief fléchit les genoux. Baissa la tête.
Une dague, semblable à la sienne, s'enfonça dans l'arbre avec un bruit mat.
- Beaux réflexes Lief ! lança une voix au loin. Bon tu viens maintenant ?
- 'Tain t'es vraiment chiante Lyr ! cria t-il à son adresse. Vraiment chiante.
Il souriait clairement à présent.
Il récupéra la dague fichée dans l'arbre et avança à la rencontre de la dénommée Lyr qui l'attendait au pied d'un chêne elle aussi.
D'un an son aînée, malicieuse et surtout très agile, Lyr faisait partie des "privilégiés" et suivait elle aussi l'entrainement du père de Lief. Elle attendait, un sourire hautain s'étirant aux lèvres.
- Oh tu as récupéré ma dague, remarqua t-elle. Sympa d'autant plus que j'ai fait attention à ne pas la lancer trop fort. Histoire de pas t'abîmer tu vois.
- Tu te fous de moi là non ? répliqua t-il. Ta dague tu te peux la mettre dans le c..... aïe !
Il venait de se ramasser dans l'herbe poussé, par un nouvel arrivant. Celui-ci un garçon blond bien bâti, se pencha pour l'aider à se relever.
- T'excite pas Lief, lança t-il en riant. Et la provoque pas, j'ai pas envie de ramasser tes restes.
- Tu parles Jay, bafoua Lief en acceptant volontiers l'aide de son ami. De toute façon je tape pas les filles !
Lyr qui, jusqu'alors ne suivait plus la conversation se tourna vers lui.
- Tu dis ?
Deux mots prononcés d'une voix blanche.
Pourtant Lief frémit intérieurement.
Lyr n'avait jamais supporté qu'on mette en doute ses capacités à cause de son sexe.
- Je disais qu'il faudrait être fou pour s'en prendre à toi, répondit-il avec sa tête d'ange.
Tête d'ange qu'il prenait toujours lorsqu'il était en passe de recevoir une raclée par Lyr.
Une voix s'éleva juste derrière eux, derrière le chêne:
- En voilà de beaux compliments Lief, à croire que tu sais parler aux filles.
Les trois se retournèrent.
Lyr la première.
Ce fut tout de même Lief qui parla en premier:
- Salut papa. Pour les filles je sais pas, dit-il gêné. Mais, on le commence cet entraînement ?!

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[Minato Sensei]

Chapitre 2: Court entraînement

- En voilà de beaux compliments Lief, à croire que tu sais parler aux filles.
Les trois se retournèrent.
Lyr la première.
Ce fut tout de même Lief qui parla en premier:
- Salut papa. Pour les filles je sais pas, dit-il gêné. Mais, on le commence cet entraînement ?!
---------------------->

- Toujours pareil Lief, commenta Lyr amusée, autant par sa gène manifeste que par son flagrant changement de sujet. Je suis toutefois d'accord avec toi. Maitre ? On commence ?
Ce dernier acquiesça. Ils avaient déjà perdu assez de temps.
- Parfait, on y va, annonça t-il. Comme d'habitude, on commence par l'entraînement à la dague. Jay, tu affrontes Lyr. Lief, sera lui, mon adversaire.
On aurait pu croire que le père de Lief serait plus indulgent envers sont fils.
Au contraire.
Celui-ci mettait un point d'honneur à ne lui laisser aucun répit, l'entraînant avec autant d'acharnement que Lyr et Jay pourtant plus âgés que Lief.
Chacun sortit donc sa dague du fourreau.
- Tenez enroulez vos armes avec ça, dit le père de ce dernier en leur lançant à chacun un rouleau de d'un film plastique.
Ils le prirent et en enroulèrent leur lame, la rendant inoffensive.
Puis d’un accord commun, se mirent en garde.
Le signal fut donné et bientôt le terrain retentit aux son de leur combat.
La dague n’était pas réellement faite pour l’attaque. Du moins par lors de leurs entrainement.
Le véritable but du combat était d’apprendre un maitriser un(e) ennemi armé(e).
Chose que Jay réussit au bout de 10 minutes de combat acharné contre Lyr pourtant extrêmement adroite.
Lief quant à lui virevoltait. Se fendant pour éviter les coups portés par son père qui ne plaisantait jamais lors des entraînements.
Il fut pourtant évident que son père menait le combat. Et l'issue de ce combat, Lief n'en doutait pas un instant. Le défi était justement d'en retarder l'arrivée et il se défendit donc du mieux qu'il pouvait, redoublant d'agilité
Jay et Lyr, leur combat fini depuis un moment déjà assistèrent donc au déploiement de force et de souplesse dont faisaient preuve père et fils.
Comme prévu, Lief perdit, éreinté.
Lorsqu'il s'assit aux côtés de Jay et Lyr - maintenant parfaitement reposés- il ne vit pas le regard plein de fierté que portait son père sur lui.
- Alors Lief, ça fait quoi de perdre pour la énième fois, plaisanta Lyr.
- Je ne sais pas, tu dois en savoir quelque chose toi aussi non, répliqua t-il, un sourire aux lèvres faisant allusion la défaite qu'elle venait d'essuyer face à Jay. C'est vrai tu viens bien de.......
- Faire un beau combat le coupa Jay. Je me suis d'ailleurs rendu compte une nouvelle fois à quel point tu était dangereuse. T'es pas d'accord avec moi Lief ?
Ce dernier comprit la mise en garde et se tut donc.
Un sourire aux lèvres.
Jay prenait toujours la défense de Lyr elle semblait l'avoir remarqué et en profitait bien !
Lief ne lui en voulait pas. Il fallait dire que Lyr était plutôt belle dans son genre. Son beau visage aux yeux verts était encadré par des cheveux châtains qu'elle nouait en deux nattes lorsqu'elle s'entraînait. Elle était svelte et la plupart de ses gestes étaient empreints de grâce. La plupart. En effet, Lyr d'un caractère bien trempé détestait les provocations. Elle avait bien vite apprise à reconnaitre celles amicales de Lief ou de Jay. Mais la plupart du temps, les malheureux qui s'y tentaient ne devaient leur absence d'hématomes qu'à Jay, la plupart du temps à ses côtés.
Il détourna le regard de Lyr pour revenir sur Jay.
Jay... Lief le considérait un peu comme un frère. Un frère qu'il n'aurait jamais eu puisque sa mère était depuis longtemps décédée. Il était presque l'opposé de Lyr. Sa peau au teint halée jurait avec ses yeux quasi gris. Il était ouvert à la plupart des plaisanteries desquelles il s'amusait et parfois ripostait par une autre. Sa naturelle bonne humeur lui avait valu d'être souvent sous-estimé. Grosse erreur. Jay s'était montré redoutable dès son premier entraînement et Lyr s'était vite faite à l'idée de ne plus être la meilleure. D'autant que Jay faisait preuve d'une modestie presque sans failles. Les entraînements seraient mortellement ennuyeux sans lui.
Il avait aussi un tic: sa paupière gauche montait lorsqu'il était en colère.
Fait rare.
Très rare.
Lief se trouvait presque banal à côté de ces deux-là.
Il était capricieux et faisait preuve d'une grande flemmardise lorsqu'il s'agissait de faire les corvées. Il avait les cheveux couleur de geai qui lui arrivait presque au cou. Enfant, il pouvait passer des journées chez lui. Et bien qu'il les passait à lire, son père n'était pas satisfait de sa condition physique. Il était extrêmement faible et le monde qui l'entourait, il pensait le découvrir dans les livres. Son père le reprit vite en main et lui imposa cet entraînement qui, pour éreintant qu'il soit porta vite ces fruits. Cela durait déjà depuis 5 ans. Il partageait néanmoins un point commun avec Lyr. Il était susceptible et répondait à une provocation par une autre.
Lief secoua la tête pour sortir enfin de ces rêveries.
Il n'allait pas tarder à commencer l'entraînement au tir à l'arc.
C'est ce qu'il pensait alors.
Un homme leur apparut.
Il était grand, et portait une tunique jaune et rouge.
Celle des officiers du Haut conseil.
- Venez s'il vous plait, vous avez été convoqué par le Haut Conseil d'Illia.
Lyr, Jay et Lief se levèrent dans un grand ensemble.
- Ce n'est pas à vous que je m'adresse, cracha l'officier. Seul maitre Adan est concerné.
Lyr tiqua mais se contint.
Lief aussi plus à cause du vouvoiement et du titre qu'attribuer l'officier à son père qu'à cause du mépris qui coulait dans sa voix.
- Et que me vaut cet honneur ? demanda Adan. Le haut conseil à bien des choses à faire. Pourquoi s'intéresse t-il à moi ?
L'homme habillé de jaune et rouge de la tête aux pieds parut songeur.
- Je ne puis vous en dire plus, dit-il.
Lief insista et ce que l'homme lui répondit le troubla au plus haut point.
- Maitre Adan est accusé de haute trahison !

[Minato Sensei]

Chapitre 3: L'entraînement, son but ?!



Le silence qui tomba sur l'aire d'entraînement parut satisfaire l'homme aux vêtements rouges et or. Son regard bleu croisa celui de Lief, livide, s'attarda un peu sur Jay pour toiser Lyr d'un oeil méprisable.
Lief mit ce court instant de silence à profit.
Il jaugea l'homme qui se tenait devant eux et qui accusait Adan, son père d'une chose dont il n'était sûrement pas coupable.
L'homme était grand,possédait sous son uniforme des bras qu'on devinait musclés et il ne faisait aucun doute quant à ses capacités. Un fourreau argenté était placé à sa ceinture dont le pommeau usé témoignait de son utilisation intensive. L'officier avait l'air de celui qui a peiné pour en arriver où il est et qui ne permet à personne de prendre sa place. Il les scrutait d'un oeil ou se mêlait mépris et une pointe d'appréhension dont Lief ne cernait pas l'origine. Celui-ci montrait aussi quelques traces de fatigue. Ses cernes dévalorisaient la couleur de ses yeux et l'éclat de ses vêtements jurait avec son teint plus pâle que celui de Lief. Il avait les épaules crispées comme s'il refusait même le fait de les baissait et ses jambes, serrées donnait l'impression d'un constant garde-à-vous.
Pour faire simple, pas le genre de personne que l'on combat pour le plaisir.
À moins d'en être contraint.
Ou d'en avoir assez de vivre.
Lief le comprit et à la grimace que tiraient Jay et Lyr ceux-ci aussi.
Pourtant, il n'hésiterait pas à défendre son père si l'ennemi faisait preuve d'un quelconque signe d'agressivité. Jay le premier brisa le lourd silence:
- Pff vous ne pouvez accusez ainsi quelqu'un sans preuves, lança t-il d'une voix où pour la première fois Lief sentit de l'aversion.
- Mais nous en avons, lui répondit l'homme d'une calme qui attisa la colère de Lief. Et lorsque maître Adan sera paru devant le Conseil, chacun en saura le détail. Ce qui ne saurait tarder.
- Allons, allons, je ne saisis rien à ce que vous dites mais je vais toutefois vous suivre, annonça enfin le principal concerné. J'espère vous revoir bientôt. Non. Je vous reverrais bientôt Lief, Jay et Lyr. Et surtout ne rouillez pas.
Il leur fit au revoir d'un signe de la main.
Les trois élèves se concertèrent un instant du regard.
Avaient-ils bien vu la même chose ?
Oui.
Lief bondit en arrière et se saisit de son arc. L'officier bien entrainé mit rapidement la main sur le pommeau de l'épée qui lui pendait à la ceinture. Déjà Jay lui bloquait cette main d'une clé de bras - l'empêchant de sortir son arme - et Lyr pointait sur le cou de celui sa dague effilée.
Pas moins de 3 secondes s'était écoulées et l'officier qui deux minutes plus tôt voyait déjà la mission qu'on lui avait confiée, réussie ragea. Il ne bougea plus d'un cil et pourtant on le sentait bouillonner.
Comment ses gamins osaient-ils s'en prendre à lui ! Ils paieraient et seraient durement châtiés, il y veillerait.
Pour l'instant son principal problème était de se débarrasser des deux qui l'entravaient. Il s'en pensait amplement capable.
Il détourna le regard de la lame froide qui lui barrait le cou et balaya plutôt le terrain du regard.
Ses derniers espoirs volèrent en éclats.
L'un d'entre eux avait bondi de côté et près d'un chêne s'était saisi de son arc. La flèche encochée ne lui laisserait aucune échappatoire.
La question était : serait-il capable de lâcher le trait meurtrier ?
Lief n'avait aucune intention d'abattre l'officier et espérait qu'il ne tenterait rien qui l'en obligerait. Il était soulagé de voir que l'offensive n'avait pas échouée. Dès l'instant où Adan leur avait lancé le feu vert, ils avaient bondi. Le signal aurait pu passer inaperçu et pourtant ils ne s'y étaient pas trompés tous les trois. Il consistait en le pliement consécutives des doigts de la main gauche. Si bien qu'on pouvait le prendre pour un "au revoir" Lief, Jay et Lyr sachant pertinemment qu'Adan haïssait les soldats - de quelque armée quelle soit - avait été décontenancés par l'attitude de ce dernier.
Cette attaque surprise, le père de Lief leur avait faite répétée jusqu'à ce qui la maitrise à la perfection. Elle reposait sur la rapidité de chacun des membres qui y prenaient partie et sur leur coordination. En effet si Jay n'avait pas si vite empêchait toute possibilité d'auto-défense, Lyr aurait sûrement été blessée et vice-versa.
Lief lui, n'avait pas eu le temps d'hésiter et avait manoeuvré lui aussi le plus vivement possible. Action qu'il regrettait tant les ennuis qui allaient leur tomber dessus seraient importants.
Il se forçait pourtant à garder sa flèche soigneusement pointé vers l'officier qui, de pâle était passé à rouge.
- Sales gosses ! vociféra le maitrisé. Vous êtes cons ou inconscients ?! Toi là-bas baisse ton arc nous savons pertinemment que tu n'as pas le cran nécessaire pour tuer un homme. Et les deux autres lâchez-moi immédiatement ! Vous vous leurrez si vous penser que vous allez vous en tirer ainsi. Je vous promets, non je jure sur ma tête que si vous me laissez en vie je vous traquerai et vous ferez payer !!
Ces dernières paroles prononcées d'une voix froide de rage n'était pas une promesse en l'air. Elle n'était pas non plus adressait à Jay, Lyr, Lief et son père. C'était une promesse qu'il se faisait à lui-même.
L'attitude du père de Lief restait jusqu'alors en retrait changea du tout au tout:
- Ta gueule Milo !! lui répondit Adan la voix emplie d'une rage qu'il paraissait contenir depuis le début de "l'entretien". Tu rêves si tu penses que tu vas partir d'ici vivant. Crois-tu que je suis resté toutes ces années à rien faire ? Crois-tu aussi que mes élèves ont agi ainsi par pur instinct ? L'entraînement que je leur ai dispensé n'a d'aboutissement que cette journée ! Et je n'ai ni l'envie, ni la possibilité de te laisser la gâcher !
Lief blêmit, presque autant que l'officier à qui était adressé cette tirade et un instant il baissa son arc.
Pour le remonter immédiatement.
Il ne devait pas flancher.
Pas maintenant.
Il y avait pourtant de quoi douter.
Son père d'ordinaire si calme et enjoué avait fait preuve en quelques minutes de plus de hargne que Lief lui avait vu en 10 ans. Ses yeux noirs qu'il avait légués à Lief était plissés par la fatigue. Une fatigue ancienne que seul la rage maintenait ouverts. Il baissa la tête et ses cheveux châtains lui tombèrent devant les yeux. Son corps en totale contradiction avec son âge avancé se mouvait souplement. Lief ne comptait pas le nombre de fois où son père l'avait surpris, se trouvant dans son dos sans un bruit. Il ne ressemblait en rien à l'homme qui se tenait à ses côtés, les poings serrés, les jointures blanches.
Lief décida de demander son dû:
- Papa j'attends des explications. Tout de suite...



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