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. [One-Shot] Manipulation du mourrant

 
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Monogatari
Civil


Inscrit le: 21 Mar 2008
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MessagePosté le: Ven 21 Mar 2008, 9:59 pm    Sujet du message: [One-Shot] Manipulation du mourrant Répondre en citant

C'est ma toute première fanfic Naruto. Curieusement, j'avais commencé une fanfic sur Sasori et Deidara et je me suis retrouvée à écrire un petit texte sur Sasuke. Oui, Sasuke que je n'aime pas tellement. Cependant, il a la "qualité" d'être tellement angst qu'écrire un truc angst devient facile avec lui, après tout ce qu'il a connu.

C'était un petit texte sans prétention, que je vous offre ici. Je compte bientôt en faire un sur un membre de l'Akatsuki, si jamais j'en ai l'inspiration suffisante.
Ce texte fait partie d'un tout que j'ai nommé "Bunraku : Chroniques de Shinobi". Peut-être que je ferai une grande fanfic avec pleins de chapitres, ou alors plusieurs histoires qui seront réunies entre elles, je sais pas.

Place au texte:

Manipulation du mourrant

Quand il ouvrit les yeux, il était déjà midi. Sasuke n’avait pas besoin de regarder l’heure, il le ressentait aussi profondément que le soleil qui lui réchauffait doucement la peau. Il eut un instant de vide, où ses pensées demeurèrent confuses, incohérentes. Il n’avait pas assez dormi. Encore une fois. Quelle importance au fond ?

La chaleur confortable des couvertures l’enveloppait doucement comme les bras d’une mère. Il eut une exhalation, à mi-chemin entre le soupir et un bruit sourd de stupeur. De nouveau, il sentit un flux d’adrénaline le saisir, parcourant tout son corps comme de multiples aiguilles. C’était une douleur sans cesse renouvelée, un picotement des sens, tout son être qui se réveillait. La douleur qui revenait.

L’horreur du cadavre.

Il se redressa brusquement, pris de terreur. Ce n’était qu’une réaction normale que son corps avait développée après son traumatisme. Il frissonna et pressa une main sur ses yeux rougis par les larmes qui avaient coulé pendant son sommeil.

Et, malgré lui, les images revinrent, plus fortes, plus crues sous ses paupières, comme les ondes d’une eau mouvementée. Lentement, plus de plus en plus vite, il se remit à éprouver ces terribles sensations, ces odeurs sauvages qu’il avait connu cette nuit-là. La couleur du sang, et cette effluve douceâtre écoeurante, ce goût métallique mêlé à celui des larmes.

Bien digne d’un Uchiha…

Si tu savais comme ton père est bavard à ton sujet… Il est bien difficile de l’arrêter…

Il était debout, les yeux toujours clos par sa main qui tremblait encore un peu. Il avait envie de vomir. Déjà les souvenirs refaisaient surface, un à un, sortis de sa mémoire comme pour le narguer. Hésitant, il se décida à faire face et contempla finalement les lieux où se il trouvait. Perdu dans une brume, il contemplait sa mère, près de la fenêtre, grand et pâle, d’une beauté paisible, ses yeux noirs d’une grande douceur, cet éclat dont il avait hérité. Elle souriait, regardant par la fenêtre son mari qui s’apprêtait à rentrer.

Tu as la bouche toute brûlée… Attends, laisse-moi faire…

Il sentit de nouveau ce goût fort à la menthe sur ses lèvres, et il les toucha, sachant pertinemment que plus aucune brûlure n’était présente. Son père… Un visage de glace, mais dont la chaleur des prunelles avait toujours su réconforter son fils. Une main calleuse parfois appuyée sur son épaule, sa tête, présente, juste là. Les embrassades n’avaient jamais été son fort, bourru qu’il était, mais il était là, toujours là et lorsque Sasuke avait du mal à dormir, le simple fait de savoir son père à son chevet, patient et silencieux, suffisait pour le calmer.

L’odeur des pains… Le parfum de sa mère… La voix forte de son père…
Sasuke n’osait plus continuer. C’était trop dangereux. Il devait cesser de penser à tout cela, il continuerait et finalement…

Tu as le même regard fier qu’Itachi…

Une colère le submergea et il secoua la tête, tentant d’oublier.

- Tais-toi…, murmura-t-il.

Les images, encore, lui firent face. Le sourire de son frère, ses bras l’enserrant contre son dos tandis qu’il le portait. Sasuke sentait encore le contact des cheveux d’Itachi contre sa joue, sa pichenette lancée d’une main désinvolte, gentille et absente, comme s’il n’avait fait qu’effleurer l’air. Itachi qui avait toujours avancé dans le monde avec une aisance glaciale tout en rejetant d’une manière profonde et indicible les gens autour de lui. Sasuke, tétanisé, un goût amer dans la boucher, ne put s’empêcher de se rappeler le regard souvent lointain d’Itachi, un regard qui se portait au-delà des gens qu’il côtoyait, et dans ses yeux reposait un monstre, endormi, qui n’attendait que la parcelle de sang suffisante pour s’éveiller. Sa façon doucement méprisante de juger les gens.

Quand Sasuke l’avait vu ce soir-là, il avait agi de la même façon.

Méprisant sans véritable cruauté son petit frère, le fixant de son regard absent de braise glacée, il avait donné l’impression de n’être là que par hasard, touchant du bout des pieds le corps encore chaud de ses parents.
Sasuke avait vu comme un triste sourire dans ses yeux.

Ce même sourire lorsque ses doigts tapotaient le front de son petit frère, ce même mouvement, l’éloignant de lui, évitant de l’inscrire dans son monde. Cette même façon de l’épargner d’un geste, lointain, le mettant hors de sa portée, tel un félin qui veut faire vivre sa proie encore un moment pour mieux la transpercer de ses griffes, palpitante et fraîche.

A quoi tu penses, Itachi… ?

… Je ne sais pas trop… Je me demande juste…

Juste… ?

Ca ne t’arrive pas de penser que tu ne vis pas réellement ?

Vivre ? Tu es vivant, non ?

Je respire, je mange, je bois… Mais est-ce que je vis… ?

Itachi avait posé cette question une semaine avant la nuit du massacre. Il faisait frais. Sasuke sentait l’air passer sur ses jambes nues, et l’ombre de son frère, près de lui, s’allongeait, devenait un étrange fantôme monstrueux. Leur mère faisait cuire des pains, l’odeur imprégnant l’atmosphère d’une douce sensation de bien-être.

Tu n’as pas l’impression de vivre ? Je ne comprends pas…

Itachi avait souri.

Tu comprendras bientôt, je pense…

Et la phrase avait glissé, lourde d’implication que Sasuke n’avait pas compris. Le reste de la soirée s’était passée calmement, comme toujours. L’enfant ignorait alors que ses parents disparaîtraient sept jours plus tard.

Vis… haïs-moi…

Et là, il avait enfin assimilé les propos de son frère. Terrorisé, prêt à s’effondrer, les larmes baignant son visage, il avait vu ce même sourire s’afficher sur les lèvres de son frère, un doux sourire triste et absent, comme une excuse qui n’était pas sincère, insultante par son mépris.

Ca ne t’arrive pas de penser que tu ne vis pas réellement ?

Il avait levé une main vers lui, et ce même geste du poignet, ces doigts vers son front avaient ouvert une brèche vers la folie pure. Pendant cette infime seconde où Itachi avait levé la main, comme pour le toucher de ses doigts, Sasuke tenta de hurler, le cœur au bord des lèvres. La peur avait été telle que son esprit n’avait pas tenu jusqu’au bout. Sa dernière image avait été ce mouvement d’Itachi, ravivant l’horreur d’un passé détruit d’une simple tape désinvolte.

- STOP !

Il cria, et cela le ramena à la réalité comme si on l’avait giflé. La respiration sifflante, il sentit de nouveau le soleil lui réchauffer la peau. Ses yeux lui faisaient mal comme s’il avait trop pleuré mais pourtant aucune larme n’avait coulé. L’image de sa mère à la fenêtre avait disparu, et la voix de son père n’existait plus.

Dans l’appartement, il n’y avait que l’odeur âcre de la solitude.

Sasuke inspira. Ses jambes tremblaient encore mais il parvint jusqu’à la table où il mangeait tous les jours, seul. Il s’assit devant un bol qu’il avait utilisé la veille, où des traces de soupe étaient visibles.

Il entendit dans le lointain un bruit sourd, comme celui d’un corps qui tombe. Il ne bougea plus, le regard fermé sur les taches de soupe dont la couleur faisait penser à du sang coagulé.

Cela faisait un mois que ses parents étaient morts.

Quand il ouvrit les yeux, il était déjà midi.



Fin

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Manipulation du mourrant : Unique chapitre.
Où la vie d'un garçon est détruite.

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Darshana: Unique chapitre (spoil chapitre 339).
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