Chapitre 1: Bêtes et méchant.
"Putain de réveil", voilà ce que je me disais quand celui-ci se mettait à sonner aux alentours de quatorze heures. Après avoir fait tombé la lampe de chevet ainsi que tout l'entourage du réveil, j'atteignais enfin le bouton pour le faire taire définitivement et comme d'habitude, je me rendormais.
Quand aux alentours de quinze heures je me réveillais pour de bon, mon premier geste était de chercher mes cigarettes -tombées une heure plus tôt le plus souvent- et de m'en allumer une. Alors, ma première pensée s'échappait dans une expiration enfumée: "Pfou, fait chier". Le temps de fumer la cigarette plus rien n'existait, j'étais totalement en paix! Malheureusement, cette paix était de courte durée puisque peu après je devais m'habiller et aller en cours après avoir -quand même- lambiner quelques minutes. Parfois, au moment où je sortais de l'appartement, la voisine entrait dans le sien, "Bonjour" me disait-elle, et je répondais les yeux dans le vague "Ouais ouais, c'est ça..." car il faut dire que je ne suis pas vraiment du matin.
Ces interruptions mises à part, le quotidien reprenait son cours, c'est à dire ascenseur, voiture -avec tous les vieux cons qui se donnent rendez-vous-, et fac -où tous les jeunes cons se donnent le leur-.
J'entre dans l'amphi où le cours est déjà bien entamé, je prends soin de me mettre à l'écart de tous ces imbéciles, et puisque le cours est déjà trop avancé -et que j'ai pas envie de rattraper mon retard-, je me dis "Tiens! si je me barrais?!" et rapidement "barrais" devient "marrais".
Or, pour me marrer, j'avais pas à chercher très loin, les autres étudiants avaient malgré eux un sens de l'humour assez épatant -surtout que ma promotion était composée aux trois quarts de filles-. J'observais donc çà et là les différentes tribus de filles avec aux premiers rangs les gratteuses -un désastre forestier en terme de papier-, un peu derrière les gratteuses bis -un désastre aussi mais en moins moches-, juste derrière, les "qui?" -seules les "qui?" connaissent le nom des autres "qui?"-, encore derrière les catins -là, il n’y a rien à ajouter-, et enfin, tout au fond, le quart de garçon restant en pleine dépression.
Tous ces clans se menaient de petites guéguerres tandis que moi et un autre type étions à l'écart, et je ne sais pas pour lui, mais moi, ça me faisait rire.
Quand j'avais assez ri, la journée se terminait assez brusquement. Je retournais à mon appartement, grignotais deux ou trois trucs, puis regardais des séries idiotes à la télé, tout en surfant sur internet. Vers cinq heures du matin j'allais dormir, jusqu'à ce que:
"Putain de réveil"
Voilà! voilà ce qu'était une journée type de ma vie à cette époque, une journée bien ordinaire me direz-vous; et je vous répondrais "sans doute". Peut-être trouverez-vous aussi que le ton que j'ai adopté est un peu forcé, mais je vous expliquerai pourquoi un peu plus tard, enfin si j’en ai le courage. Je m'appelle Antoine, voici mon histoire.
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