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. [Concours] L'anniversaire d'Itachi !

 
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Mikazuki
Dramaturge des forums
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Inscrit le: 17 Oct 2007
Messages: 1245

MessagePosté le: Dim 01 Juin 2008, 4:23 pm    Sujet du message: [Concours] L'anniversaire d'Itachi ! Répondre en citant

Bonjour à tous,

Ce topic est voué à un grand événement qui se déroule dans le fanclub Itachi. Il s'agit d'un concours.
Son sujet ? Racontez un 9 juin, n'importe lequel. C'est un sujet libre, vous pouvez le présenter comme vous voulez.
Pourquoi le 9 juin ? C'est la date-anniversaire d'Itachi. Ne me demandez pas pourquoi ce jour, je n'en sais rien : toujours est-il que c'est comme ça.
J'ouvre le topic maintenant car l'un des participants, Tsoing, sera absente lundi. Et en plus, on est en période d'examen.

Liste des participants...
- Mikazuki
- Tsoing
- Marociano
- Petite Lune

Voilà. A vous, membres du Fanclub Itachi !
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Tsoing
Aspirant genin


Inscrit le: 08 Fév 2008
Messages: 204
Localisation: Entre le ciel et la mer

MessagePosté le: Jeu 05 Juin 2008, 12:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bon allez c'est parti !
Ce n'est pas du grand art (surtout la mise en page : impossible de faire des alinéas), c'est assez long (qui sait vous aurez peut-être une indigestion ) et puis ... ben zut vous verrez bien par vous même ! ^^

_____________________


La nuit se retirait, sa longue traîne d'obscurité glissant entre les arbres, ombre qui s'étiole sous les premiers rayons de soleil. Quant aux étoiles, elles s'éteignaient une à une, mouchées par la lumière matinale.
Deux prunelles noires se levèrent vers le ciel, naguère noir, désormais bariolé de rose et de jaune. Y demeurèrent fichées. Priant, suppliant la nuit de rester. Pour ne pas voir le jour apporter de nouveau carnages. Pour ne pas le voir se lever sur les restes sanglants. Oublier la veille. Oublier la mort.
L'espace d'une nuit il y avait cru. Une nuit d'après bataille. Un entre deux soleils où les morts montent à la lune et les vivants se reposent. La nuit avait dissimulé le sang de ses mains et l'avait bercé jusqu'à ce qu'il s'endorme et oublie.
Mais le bleu s'étendait de plus en plus, diluait le rose et le jaune, effaçait les dernières touches de noir, formant un tapis d'azur à la lumière.
Et crevait l'espace pour un jour de début Juin.

***


C'est sa mère qui l'avait tiré de son sommeil.
Il fût étonné de la voir avec son uniforme et ses deux katanas dans le dos alors qu'elle avait eu droit à une semaine de repos après une sale blessure au bras. Ce n'est qu'après qu'il finit par percevoir les détonations et les cris qui parvenaient de l'extérieur tandis que sa mère l'entraînait vers la porte.
Dehors il avait vu de la fumée et des flammes s'élever de la porte du village. Son cœur s'était serré. Une attaque ennemie.
«- Mikoto ! entendit-il son père crier avant de le voir émerger de la masse compacte que formait les Uchiwas. Prend le commandement du groupe 4. L'ennemi a pénétré dans le village. Il faut les intercepter avant qu'ils ne s'éparpillent ...
- Je vous rattraperai, coupa sa mère. Le temps de faire sortir Itachi hors de Konoha. C'est trop dangereux de le faire aller aux refuges. Le clan est trop éloigné. Il risque de se faire tuer avant de pouvoir rejoindre les abris.
- Tu ...
- Fugaku ! Dépêchons-nous ! héla une voix parmi la foule.
- Fais vite, souffla son père en courant prendre la tête des Uchiwas.»
Déjà sa mère l'avait pris dans ses bras et s'élançait en direction du mur d'enceinte alors que le soleil se levait.

Ils furent stoppés en cours de route. Par deux ninjas. Sa mère l'avait déposé par terre et s'était placé entre lui et leurs deux agresseurs tout en tirant ses deux katanas de leurs fourreaux. Un assaut suffit. Les deux ninjas s'écroulèrent la gorge tranchée. Mikoto s'approcha du second, agonisant mais encore en vie.
- Raté. Pas assez profond. Maudite blessure, jura-t-elle. Crétin ne crois-tu pas qu'il y a mieux à faire ? Le village est attaqué ; tu aurais été plus utile à combattre l'envahisseur plutôt que de me suivre de la sorte.
Et elle plongea son katana dans la poitrine du ninja vaincu.
- Vite Itachi. Reviens par là, l'appela-t-elle.
Il se retrouva de nouveau dans ses bras. Avec la vision des yeux écarlate de sa mère, lorsqu'elle avait regardé les deux ninjas, qui ne le quittait pas. Des ninjas avec la veste et le bandeau de Konoha.

Ils parvinrent enfin au pied du mur d'enceinte. Sa mère se dirigea vers deux buissons et lui fit signe de venir. En s'approchant il distingua un souterrain entre les branches.
- Passe par là, lui dit sa mère en le serrant dans ses bras. Il te conduira de l'autre côté du mur. Va te cacher dans la forêt et ne bouge pas de là tant que la bataille ne sera pas terminée. Evite de croiser des ninjas, qu'ils soient ennemis ou de Konoha c'est compris ? Et puis si tu en croises ... tiens prend ça avec toi.
Elle sortit un kunaï de sa sacoche et le tendit à Itachi.
Une explosion retentit au loin.
- Allez-file.
Et il avait filé dans le souterrain. Pour ressortir à la lisière de la forêt. Toujours sans un mot.

***



Itachi détacha enfin son regard du ciel devenu entièrement bleu. C'était une belle journée. Une journée de 9 Juin.
Lui, il était assis sur un rocher. Epuisé et dégoûtant de crasse.
Et il voulait que la nuit revienne.

A cet endroit le terrain montait et il avait trouvé refuge à un petit replat rocheux entouré par les arbres. Avec son corps d'enfant il avait pu se faufiler dans un creux entre les rochers empilés. Sur le coup il avait eu un peu peur de déranger un animal mais finalement non. Pas d'animaux à proximité. Les combats étaient trop proches.
Un souffle d'air fit danser les feuilles des arbres dont les ombres virevoltèrent sur le sol. L'une de ces petites tâches vint effleurer la main d'Itachi. Une main sale et noirâtre. Noircie par du sang. Sec et noir. Itachi regarda ses mains. En grattant il parviendrait peut-être à s'en débarrasser, pensa-t-il.
Aussitôt il se mit à frotter énergiquement ses mains sur une plaque de mousse du rocher. Seulement la mousse s'effritait rapidement et la plaque verte ressemblait maintenant à de la bouillie de terre et de miettes végétales. Et il finit par se râper les mains sur la roche.
Assez déconfit, il regarda ses mains terreuses où il restait des traces noires et sèches. Ce sang ne voulait pas le quitter.
Un croassement le fit sursauter. Itachi se retourna et se trouva nez à bec avec un corbeau.
Ce dernier l'observait de ses yeux brillants, la tête penchée tantôt à droite, tantôt à gauche. Itachi retint son souffle. Le corbeau était joli, il n'avait pas envie de le voir partir.
Aïe !
Itachi porta sa main à sa bouche. Le corbeau lui avait pincé le dos de la main.
Croâ !
L'oiseau avait gonflé ses plumes et prenait un air menaçant et indigné. Il ressemblait à une grosse boule de plumes noires.
- Tu m'as fait mal, lui lança le gosse entre deux lèchements de sa patoune qui saignait. Je suis vivant moi va manger quelqu'un d'autre.
Croâ !
Le corbeau battit furieusement des ailes et prit son envol. Le gamin se prit une aile noire dans la figure et au passage les serres de l'oiseau lui griffèrent l'épaule. Le volatile se percha sur une branche en tenant l'enfant à l'œil.
Croâ !
Itachi lui tira la langue et s'enferma dans un silence boudeur.

Un grondement sourd lui vint aux oreilles avec une sensation désagréable dans l'estomac.
J'ai très faim, se dit le gamin. Ils ont peut-être fini de se battre au village. Maman doit avoir à manger à la maison. Je devrais peut-être rentrer maintenant.
Itachi se mit debout sur son rocher. Malgré le fait qu'il se trouve en hauteur il ne voyait pas grand chose de là où il était. Les arbres en contrebas lui dissimulaient Konoha.
Quoique ... en grimpant sur l'arbre là-bas j'apercevrais sûrement quelque chose, se dit-il.
L'enfant sauta du rocher et atterrit souplement sur le sol sec et rocailleux. Il se dirigea ensuite vers un arbre imposant qu'il avait repéré du haut de son rocher.
Croâ !
Itachi leva la tête. Le corbeau se trouvait toujours sur l'une des branches.
« Tu es encore là toi ? lui lança le gosse. Inutile de faire "croâ". Je vais monter et puis c'est tout. Croâ ou pas.»
Seulement cela s'avéra plus facile à dire qu'à faire.

Après maintes chutes et autant de bleus sur les fesses, Itachi se trouvait toujours au pied de l'arbre, suant et plus affamé que jamais. Tout pantelant, le gamin s'assit, dos contre écorce, en essayant de ménager son postérieur endolori.
« Y a marre, soupira le gamin meurtri. De toute façon, même si j'arrivais aux premières branches, je suis trop petit pour aller à celles au dessus. Les grands, eux, ils sont assez grands pour y arriver. Moi je ne suis pas grand. Je suis petit.»
Croâ !
Croassement moqueur du volatile perché.
« Toi tu es plus petit que moi, songea le petit. Pourtant tu y arrives. Avec des ailes. J'en ai pas moi.
Il ramassa un longue pluma noire que le corbeau avait perdu.
» Plus tard moi aussi j'aurai des ailes. Comme ça je pourrai te rejoindre en haut. Et je pourrai prévenir tout le village en cas d'attaque. Et puis aussi j'aurai de longs cheveux noirs. Comme tes plumes. Elles sont si jolies ! poursuivit le petit en souriant et en faisant courir la plume d'ébène sur son visage. »
Le corbeau ne l'écoutait pas et faisait sa toilette. Arrangeait une plume par-ci, lissait une autre par-là. Ne s'occupant pas plus du garçon que s'il avait été une souche d'arbre.
Soudain, un souffle de vent fit s'échapper la phanère noire des mains d'Itachi. Avec un petit cri, il tendit la main pour la rattraper. Les barbes soyeuses effleurèrent les doigts tendus ... pour y rester coller.
Ahuri, Itachi regarda la plume gluée à ses doigts. L'observa plus attentivement et eut un sourire ravi. Maintenant lui aussi arriverait à se percher sur l'arbre.

Il fourra la plume dans une poche intérieure de sa tunique, se mit debout face à l'arbre et posa sa petite main contre l'écorce rugueuse.
« C'est comme avec la plume, se dit-il. Il suffit d'attraper l'arbre avec mon chakra.»
Après s'être assuré que sa main adhérait bien à la surface sylvestre, il mit sa deuxième main, un pied, puis l'autre, et entama l'ascension.
Main droite, pied gauche, main gauche, pied droit, encore main droite ... diminuer le flux de chakra quand on décolle ... le remettre pour adhérer ... zut trop ! l'écorce s'est détachée ... flux constant, garder le flux constant ... pas assez ! le membre retombe dans le vide ...
« J'ai tout du crapaud sur une piste savonneuse, maugréa le gamin. 'Faudra que je m'entraîne à monter à la verticale, sur mes deux pieds. C'est vrai quoi : je ne veux pas ressembler à un crapaud ! Yondaime a beau invoquer des crapauds, c'est moche un crapaud. Et puis les crapauds ne montent pas aux arbres. »
Il s'assurait d'avoir toujours trois appuis, deux au pire des cas, sur l'arbre, ce qui lui permettait de ne pas tomber même s'il lâchait prise. Ce qui arriva de nombreuses fois.

A partir des premières branches, l'escalade fût plus facile et il finit par parvenir à la cime de l'arbre. De là-haut il distinguait parfaitement Konoha appuyé contre la falaise et noyé dans les ramures vertes. Pas de fumée, ni explosions en vue. Les combats étaient donc terminés. Restait maintenant à savoir qui était le vainqueur de l'affrontement. Et ça il n'arrivait pas à le voir. Impossible de distinguer la couleur des vestes, ni même l'emblème affiché sur le toit de l'Hokage, que l'ennemi se serait hâté de changer en cas de prise de la ville. Il ne voyait rien de cela. Il était trop loin.
« J'aviserai une fois là-bas, se dit-il.»

Il manqua de peu de se rompre le cou en descendant. Trop épuisé, l'estomac vide, sa réserve de chakra fondait comme neige au soleil et avait fini par se tarir alors qu'il se trouvait à quatre bons mètres au-dessus du sol. Il avait réussi à se rattraper en heurtant les dernières branches après avoir dégringoler sur un mètre. Le choc lui avait coupé le souffle et il avait très mal au niveau de sa cage thoracique. Le goût du sang lui emplissait la bouche et son menton avait violemment cogné contre la branche. Le corbeau s'était envolé sur l'arbre d'à côté pour ne pas se retrouver avec un gamin de 17 kilos sur le dos. Itachi s'était ensuite laissé glisser contre le tronc de l'arbre _ ce qui l'avait laissé tout écorché sur la face ventrale_ et s'était lamentablement écroulé par terre.
Après avoir soufflé un brin, le gosse s'était relevé vaille que vaille et s'échinait à faire disparaître les traces de son passage. Tâche ardue où il se traita de tout les noms les moins polis qui lui venaient à l'esprit, en particulier lorsqu'il se retrouva dans l'impossibilité de recoller les petits bouts de mousse pour leur redonner leur aspect initial de plaque verte.
Une fois qu'il eut terminé_ il devait être un peu moins de midi selon ses estimations_ Itachi avait la tête qui lui tournait à cause du manque de nourriture. A deux doigts du malaise, il s'en alla sous le couvert des arbres. Suivi par le corbeau. Ce qui n'était pas forcément rassurant.
« - Je ne suis pas mort, lui dit le gamin d'une voix enrouée _ tout ce qu'il pouvait proférer dans son état. Et je ne vais pas mourir !
Sur le coup sa voix lui parue ridiculement faible.
» Suis-moi pour une autre raison. Je ne vais pas mourir, dit-il d'un ton plus ferme. Et puis zut! suis-moi si ça te chante. Je vais chercher à manger et toi tu mangeras aussi. Mais pas moi ! »
Et il s'enfonça un peu plus dans la forêt, le corbeau planant toujours au-dessus de sa tête, étrange escorte que, d'après les légendes, nombres de guerriers souhaiteraient avoir.

Une centaine de pas plus loin, enfant et corbeau arrivèrent devant deux attroupements d'oiseaux sombres. Une vingtaine de corbeaux se trouvaient là, agitant leurs longues plumes noires dans un éventail de vocalises allant du "kraa" sec et rocailleux au "rrok" profond et guttural.
Parmi les froufrous de plumes, Itachi aperçut leur bec tâché de sang. Et les restes sanglants d'un ninja, désormais réduit à une bouillie de viande et d'os mis à nu. Avec plus loin les vestiges d'une jeune fille aux yeux désormais mangés. Le rideau de plumes n'arrivait pas à masquer entièrement le festin, et l'enfant avait toutes les peines du monde à retenir la bile dans son estomac vide et les larmes dans ses yeux aussi sombres que la parure des oiseaux.
Après tout c'était lui qui les avaient tués.

***


(petite précision : la suite reprend l'une des "banalités" de la guerre à savoir les viols de guerres. J'y suis allée avec des pincettes mais bon j'avertis pour ceux qui souhaitent éviter ce passage. )

Le crépuscule arrivait. Le ciel portait des traînées écarlates que la nuit s'efforçait de rendre noires, le soleil était coloré de rouge, et, même la lune qui se levait était de sang. Du rouge, du rouge partout. Coulant à flot dans cet enfer, teintant tout, tout, au rythme des explosions, et suivant la danse des kunais.

Lui, il courrait depuis le début du jour. Courait ailleurs. Le plus loin possible. Tapi dans les fourrés, caché dans les trous, fuyant la folie et l'horreur.
Itachi avait fini par réussir à s'éloigner des combats. Il était sale et puait la peur. Malgré tout l'enfant faisait son possible pour ne pas trembler : après tout dans quelques heures il aurait un an de plus. Une ridicule petite année. Qui pouvait tout aussi bien être la dernière.
Mais apparemment il n'était pas le seul à chercher un endroit calme.

Au son des brindilles écrasées, le gosse plongea sous un buisson. Un ninja au bandeau de Kumo s'avançait, portant sur une épaule une jeune ninja inconsciente qui devait avoir douze ans, à peine une Genin de Konoha. Le ninja jeta son fardeau au sol. La jeune fille gémit faiblement au moment de l'impact. Itachi, devinant se qui allait se produire, ferma les yeux aussi fort qu'il le put. Il entendit un bruit de tissu déchiré et le cri de la fille lorsque le ninja la réveilla d'une gifle. Débuta alors de longs cris qui crevaient le silence de la forêt.
Le gamin se força à ouvrir les yeux. Les yeux fichés sur l'homme, il tripotait le kunai que lui avait remis sa mère. Glissé dans son pantalon, retenu par l'élastique, le kunai était entouré d'une bande de pantalon déchiré pour ne pas blesser la cuisse du gosse. Déjà le gamin enlevait le tissu qui enveloppait la lame.
« Réagis baka ! Fais quelque chose, se dit-il en regardant le ninja s'agiter violemment sur la Genin de son village. Le temps qu'il se relève, tu as largement le temps de le tuer. »
Mais il hésitait. Hésitait encore. Le poignard dans sa main crispé. Il hésitait. Et le temps fuyait. Coulait en accompagnant l'éjaculation du ninja dans son plaisir immonde.

Itachi sursauta lorsque les cris s'évanouirent. Le ninja se relevait, le pénis dégoulinant de sang, le manche de son kunai dépassant de la gorge de sa victime. En avait sorti un autre et se dirigeait vers l'endroit où il avait entendu Itachi sursauter, sans prendre le temps de reboutonner son pantalon. Pas le temps d'avoir peur. Et en même temps son cœur cognait tellement fort dans sa poitrine ! Encore un pas, puis un autre. C'est quand le ninja s'était penché en écartant les branches _ s'attendant sûrement à débusquer un lapin_ qu'Itachi avait bondi la pointe du kunai en avant. La lame s'était enfoncée si facilement sous le regard hébété de l'homme. Pris d'une panique indicible, Itachi frappait encore et encore, comme un forcené. De peur que l'autre n'ait suffisamment de force pour tirer son arme, de peur qu'il ne le tue, de peur de la mort qu'il avait donné, de peur de mourir lui. Même le ninja à terre, Itachi continuait de frapper le corps sans vie alors que le soleil achevait de s'éteindre.

Couvert de sang et pris d'une trouille monstre, l'enfant s'enfuit dans la nuit en courant comme un dératé. S'effondra cent pas plus loin, les yeux inondés par les larmes, et vomit tout son saoul. Vomit l'horreur. Recrachait la trouille qui l'étouffait. Gerbait l'atrocité. Dégueulait la mort qu'il avait donné. Le ventre vide, ce n'est que de la bile acide et brûlante qu'il rendit. Titubant comme un homme ivre, fiévreux, il tâtonna dans le noir jusqu'à ce que la lune rouge éclaire un tas de rocher entre lesquels il se blottit. Tentant désespérément d'oublier le visage mort de la défunte. Sa cousine souriante d'avoir été promue Genin deux mois auparavant. Sa cousine désormais aux traits hideusement tirés, le manche d'un kunai dépassant de sa gorge. Le blason des Uchiwas ruisselant de sang.
La nuit l'enveloppa, lui apportant l'oubli et une date à la minuit. La date de son anniversaire. Un an de plus. Il en aurait juré cent.

***


Les corbeaux ne l'avaient pas vu. Ou faisaient semblant de ne pas le voir. Ou bien se fichaient royalement du garçon. Ce dernier s'approchait du corps picoré du ninja, le cœur au bord des lèvres. Les ailes déployées des oiseaux lui cachaient le spectacle macabre de l'homme becqueté. Elles étaient si belles et brillantes à côté de la chair boursoufflée ! Penser aux plumes, pas à ce qu'il y a dessous.
Il finit par repérer ce qu'il cherchait. Ni une ni deux, le gosse plongea dans l'océan duveteux. Le reste ne fut que confusion. Aveuglé, griffé, pincé, l'enfant sombrait dans une folie d'ailes et de serres. Ses mains se refermèrent enfin sur une lanière de cuir.

Lorsqu'il finit par émerger du groupe d'oiseaux, il présentait mal. Les corbeaux furieux te l'avaient sacrément malmené. Ses habits étaient déchirés de tout les côtés, laissant pendre des lambeaux de tissus où transparaissait plaies et griffures. Mais le gosse semblait se moquer de ses blessures comme d'une kutsushita. Il farfouillait avidement dans les restes déchiquetés de la sacoche qu'il avait récupérée.
« Il doit bien y avoir quelque chose à manger là-dedans, pensa le gamin. Tout les ninjas qui partent se battre prennent un peu de nourriture avec eux. Bout de viande séchée ou boulettes de riz, je m'en fiche tant qu'il y a quelque chose.»
Mais rien. Il ne restait rien. Quelques étoiles de jets qui n'étaient pas tombées, des confettis de notes explosives et de parchemins, du sang et puis rien. Les corbeaux avaient dû s'acharner sur la sacoche pour en extraire la nourriture ; il restait quelques grains de riz encroûtés de sang accrochés au cuir. Pas plus. Presque rien. Rien en fait. Il en aurait pleuré de rage et d'épuisement. A genoux, avec ces foutues larmes qui menaçaient de couler, il s'acharna à racler le cuir pour réunir les petits grains rouges.
« Ne pleure pas bon sang ! se fustigea Itachi. Aujourd'hui c'est tanjoubi. Bientôt tu seras ninja ! Alors ne pleure pas ! Pas question de crever ici. Debout et direction Konoha ! »
En tout il avait réussi à réunir 11 grains de riz qu'il mit dans sa bouche, laissant sa salive ramollir les grains. L'enfant se releva tant bien que mal et continua son chemin dans une brume comateuse engendrée par la faim. S'arrêtant juste à un ruisseau pour remplir d'eau son estomac vide. Repousser temporairement la faim, donner l'impression au corps que l'estomac est plein. Pour continuer plus loin. Tenir encore un peu. Marcher.
Le corbeau ne le quittait toujours pas.

***


Il n'arrivait même plus à penser clairement. Il lui semblait qu'il marchait depuis une éternité. Il n'entendait même plus les longs hurlements de son ventre.
Plus il avançait, plus le paysage changeait. La forêt portait les stigmates laissés par la bataille : arbres calcinés à coup de Katon, troncs arrachés et lits de boue charriés par les Suiton, tranchées de terre et failles béantes dues à des Doton et arbres en miettes par les Fuuton et Raiton. Il évitait ces zones, quitte à faire un détour sur un kilomètre ou deux, dans un état second. Il marchait. Point.
L'ombre du corbeau précédant la sienne.


Le soleil brillait. Un 9 Juin ... et le soleil brillait. Un pas. Un autre. Pitoyable automate. Un pas. Un autre. Il marchait. Si encore on pouvait appeler ça marcher ! Un pas. Trébuche. Un autre. Mal au ventre. Douleur lancinante et continue. Un pas. Continuer c'est ça. Un autre. Mal mal. Un pas. Comme un couteau dans le ventre. Un autre. Couteau ? Il avait perdu le sien. Un pas. La veille. Un autre. Trébuche. Non. Un pas. Ne pas y penser. Un autre. Penser ? Un pas. Trébuche.
Pour ne pas se relever.



Croâ !
Itachi releva péniblement la tête. Il distinguait vaguement le corbeau à dix pas de lui. Perché sur un tronc d'arbre couché. Le gamin tremblait. Pourquoi tout était flou ? Pourquoi la terre tanguait ?
Croâ !
Ce n'était pas un tronc d'arbre. Le cœur d'Itachi fit un bond dans sa poitrine. C'était un cadavre. Intact.
Le gamin se mit à ramper sur le sol. Le sol n'était pas stable et l'univers flou. Encore un peu. Un mètre. Cinquante centimètres. Il y était.
La sacoche était écrasée sous le corps mort du ninja. Jamais un corps n'avait paru si lourd à Itachi. Il s'échina à tirer, pousser l'homme inerte et parvint à dégager la sacoche. Avidement, le gosse extirpa du sac deux boulettes de riz et un friand fourré à la viande. Le tout était sec et réduit à l'état de galette mais il s'en fichait pas mal. Sentir la nourriture lui tomber dans le ventre lui suffisait amplement. L'oiseau le regardait attentivement. Perché sur le cadavre, surplombant le garçon étalé par terre, il regardait.
Itachi avait presque tout engloutit. Il avait mangé trop vite et alors la sensation de faim persistait. Pas grave ! Bientôt ça irait mieux. Et il pourrait rentrer à Konoha. Brusquement il remarqua le corbeau près de lui. Qui le regardait.
« - Tu ne vas pas me manger alors ? lui demanda le gosse. Ni me sauter dessus pour me pincer ? »
Le corbeau se contenta de le regarder de ses yeux brillants.
«- Je suis bien content alors, dit le gamin. Tiens !»
Itachi lui posa un bout de riz qui lui restait, sur le sol. Le corbeau descendit du cadavre et avala vite fait bien fait le riz. Mais le gamin ne le vit même pas manger : de fatigue il s'était endormi et pionçait paisiblement, le ventre plein.

Croâ !
Itachi se réveilla en sursaut. Il se sentait vaseux et ses muscles étaient raides ; mais au moins son estomac demeurait muet. Aussitôt il se mit à inspecter son corps et compter ses doigts, juste histoire de vérifier que le corbeau ne lui avait rien mangé.
Le gosse était plongé dans son examen quand l'oiseau s'envola. Un vol précipité. Des grands coups d'ailes désordonnés qui brassaient l'air en espérant aller plus vite. Inquiétant.
« Il y a quelque chose dans le coin, pensa l'enfant sur le qui-vive.»
Sans demander son reste, il partit dans le sillage du corbeau en priant pour que celui-ci ne se soit pas trompé de direction. Et dans la foulée, il maudit sa propre bêtise.
« Combien de temps j'ai dormi moi ? N'importe qui aurait pu arriver et me tuer sans difficulté. Baka ! Un ninja ne commet pas des erreurs pareilles.»
En jetant un coup d'œil par dessus son épaule, Itachi aperçût deux ninjas de Konoha penchés sur le cadavre.
Fatalement ils allaient voir les traces évidentes _ trop baka !_ qu'il avait laissé : herbes couchée sous son poids, sacoche ouverte, miettes par terre ... Il leur aurait crié "Coucou je suis là" avec des loupiottes sur la tête, que l'effet aurait été le même. Horrifié par sa négligence, il plongea sous un buisson proche. Pas assez discrètement cependant ; les deux ninjas tournèrent la tête dans sa direction, cherchant manifestement l'origine du bruit. L'un deux s'avança.
« Il est de Konoha lui, pensa l'enfant. Je ne devrais pas me cacher de la sorte.»
Evite de croiser des ninjas, qu'ils soient ennemis ou de Konoha c'est compris ?
Les paroles de sa mère résonnaient avec trop de force dans son esprit pour qu'il les ignore. Finalement il retint sa respiration et resta tapi sous le buisson.
Mais le ninja avançait, scrutant les alentours, kunai à la main et avançait encore, et encore et ... le corbeau jaillit des broussailles d'à côté comme un diable hors de sa boîte, manquant de peux de percuter la tête du ninja.
« - Ce n'était rien qu'un corbeau. Il m'a fait peur cet idiot !»
Grommèlement du ninja qui retourna vers son camarade.
« - Bah arrête de te plaindre. C'est un bon présage ! Et puis viens donc m'aider à porter Kama jusqu'au village.
- Tu le connaissais ?
- Ouais ... du temps de l'académie.»

Une paire de minutes plus tard, ils étaient partis, emmenant le corps du défunt avec eux. Itachi pût sortir de son buisson. Il sourit au corbeau perché sur un arbre voisin.
« Merci.»
L'oiseau au plumage d'encre inclina sa tête à droite, claqua du bec et s'en alla, tâche d'ombre parmi celles des arbres.

***


Le soleil continuait sa course. Un train-train quotidien, le même chemin, la même parabole tracée dans le ciel. Comme chaque jour. Comme la veille.
Comme la veille. Un jour différent. Le même chemin, la même piste dessinée dans la forêt. L'enfant continuait sa marche.
De jour cette fois. Mais en sens inverse. Il avait craint de croiser beaucoup de ninjas ; mais non. Personne. A croire que les deux qu'il avait croisés étaient les seuls. C'était tout de même surprenant, pensait le gosse. Et il avançait encore. Vers Konoha. Chez lui.

Le mur d'enceinte était désormais visible. En le longeant il pourrait facilement atteindre le souterrain qui donnait directement sur le Clan. Bientôt … il serait bientôt arrivé. Fini le cauchemar. Sa mère le prendrait dans ses bras et il pourrait tout oublier. La veille, le sang, les cadavres, la faim, la peur ... terminé tout ça. La bataille était terminée. Tout irait bien. Tout allait bien. Radieux, le gosse se mit à courir sur les dix derniers mètres qui le séparaient du mur. Mal aux muscles ? Du diable les muscles ! Les dix mètres il les envoya bien vite derrière lui. Heureux c'est tout. Il rentrait. Au contact rêche du rempart, le gamin sourit. Se colla contre ce géant vertical. Si ses bras avaient été assez longs, il l'aurait entouré pour le serrer fort contre lui. Il rentrait. Heureux.

Itachi longeait le mur, la main caracolant sur sa surface. Celui-là plus question de le lâcher ! Il avait bien essayé de courir jusqu'à sa maison mais quelques foulées plus loin il avait dû se rendre à l'évidence : les muscles ne suivaient pas. Alors il marchait. Encore.


Jusqu'à ce que son cœur s'arrête. Un court instant. Pas comme le temps. Le temps continuait sa route. Mais sans lui. Une seconde ... un siècle ... quelle différence à cet instant ? Aucune pour lui. Il n'arrivait pas à la faire. A cet instant.
Foudroyé.
Tellement ... tellement ... il y en avait tant.
Tant ... tant ... des morts des morts des morts.
Un virage et ... un trou. Béant dans le gardien de pierre et de fer. Le mur cassé. Et devant ... devant ...
Tout n'était plus que corps empilés. Rien qu'un enchevêtrement de bras et de jambes. Parsemé de visages figés, barrés d'un sinistre rictus. Au regard vide. L'ensemble parfois hérissé de piques, ou tantôt saupoudré de lames d'acier. Organes mis à nus, bouillie de chair, plaies béantes, les corps n'étaient parfois que de la gélatine flasque. Entre lesquels une rivière écarlate abreuvait généreusement la terre.
Même les charognards ne s'étaient pas approchés.
Il n'y avait que mort et putréfaction.
L'enfer.
Ou ses portes.

Lui, il se trouvait devant. Incapable de bouger. Sauf qu'il fallait bouger. Continuer, ne pas s'arrêter ... mais n'y arrivait plus. Un pas et un autre. Pourquoi était-ce si difficile tout à coup ? Il n'en pouvait plus. Ne le supportait plus.
Avancer rien que ça. Un pas et un autre. Les yeux inondés par les larmes, il se força à avancer parmi les morts. Obligé de piétiner les corps, l’enfant dérapait sur des mains poisseuses, glissait sur des flaques de sang, s’emmêlait les pieds dans des intestins. Jusqu’à finir par tomber. Etalé au milieu des cadavres, le nez sur un visage inerte. Aux yeux fixes qui le regardaient sans le voir. Epouvanté, Itachi hurla. Un hurlement inhumain, chargé de dégoût et empli de terreur. Il hurlait devant l’horreur, hurlait devant la mort. Hurlait encore et encore jusqu’à ce que le hurlement se transforme progressivement en une plainte éraillée entrecoupée de sanglots.
Il aurait donné n’importe quoi pour se trouver ailleurs.
Secoué de spasmes, de hoquets humides et les yeux inondés de larmes, Itachi s’éloigna du carnage. Tout ce qui comptait c’était partir. Loin de la mort. Vers la chaleur de sa maison.

***
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Tsoing
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MessagePosté le: Jeu 05 Juin 2008, 1:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je met la suite sur une autre page. Pourquoi ? Parce que je n'ai pas eu le temps de terminer entièrement la 'fic. Ce qui fait que je risque d'éditer un truc assez long (voire de remanier carrément le post parce que les derniers paragraphes ont été faits à la va-vite et je les trouve moches). Je posterai la fin le 11 (j'suis pas là du 5 au 10).

EDIT : ça y est ! Terminé.

________________________




Le clan était en fête. La bataille était finie et les ennemis vaincus. Le clan Uchiwa avait peu de pertes malgré qu’ils aient été envoyés chaque fois au cœur des combats. Une vingtaine de morts et cinq blessés grave. Des bannières, portant l’emblème des Uchiwas, étaient accrochées un peu partout dans les rues, et tout le monde se massait en une foule joyeuse et bruyante. Les uns s’occupaient du futur repas, les autres installaient les blessés sur des lits apportés à l’extérieur. Tous se félicitaient et entouraient Fugaku qui avait brillamment mené les opérations. Comme le devait un chef.

Son arrivé passa presque inaperçue. Tout crotté, il est vrai qu’il ressemblait bien à un tas de boue ambulant. Un jeune garçon de sept ans environ, aux longs cheveux marron et aux yeux noirs, finit par le remarquer alors qu’il se dirigeait d’un pas incertain vers un petit attroupement en dehors de la foule.
« - Tati ! Eh tante Mikoto ! Itachi est de retour !»
Et aussitôt il se rua sur son cousin avec un grand sourire.
« - Dis donc cousin, tu en as mis du temps ! Mieux vaut tard que jamais mais vrai, tu t’es fait attendre ! Il ne reste plus que Shiro. Elle s’est peut-être perdue … mais je suis certain qu’elle reviendra vite. Et toi qu’est-ce q…»
Le cœur d’Itachi se serra. Il revit le visage crispé, les yeux bouffés par les corbeaux, parmi les plumes. Avec le manche d’un kunai qui dépassait de sa gorge.
« - Shisui, arriva-t-il à prononcer d’une voix faible. Shiro elle est …»
Il ne pût continuer sa phrase plus loin ; sa mère le serrait dans ses bras. Pour le relâcher très vite, les yeux s’agrandis par l’angoisse.
« - Tout ce sang…
- Ce n’est pas le mien, dit faiblement Itachi. Enfin un peu mais la plupart non.
- Tu es tout égratigné. Tu vas aller vite fait prendre un bain comme ça je jetterai un œil à ces blessures. Et … oh ! il t’est poussé des ailes depuis hier ? dit-elle en retirant une plume noire des cheveux d’Itachi.
- Non c’est un corbeau. Il y en avait plein. Et puis il y en a un il m’a suivit.
- Bon présage ça ! sourit sa mère. File te laver on en parlera plus tard quand tu seras propre, pansé et nourrit. Shisui va donc me chercher la trousse posée près des blessés veux-tu ?»
Shisui détala et Itachi se dirigea vers la maison.
« Au fait Itachi, rappela sa mère. Tanjoubi omedetou gozaimasu ! »

***


La fumée danse ... c'est chaud ... l'eau est sale maintenant. Dehors aussi ils dansent ... mais ce n'est pas pour honorer les morts ... il y en avait tellement ... avons-nous vraiment gagné ? ... Il y a de la musique ... dehors ... les gens dansent. Le savon me pique ... les croûtes se décollent ... et piquent ... pleines de savon.
La fumée danse ... je ne vois plus mes pieds ... l'eau est noire ... la fumée blanche ... elle danse ... comme le clan ... mais pas Shiro ... elle ne dansera plus ... plus ... mes yeux piquent ... Shiro ... l'eau se refroidit ... comme le corps de Shiro ... ne dansera plus ... SHIRO !


***


Le soleil disparaissait derrière la cime des arbres, embrasant le ciel, peu désireux de se retirer. Les étoiles ne se montraient pas, et l'éclat de la Lune était masqué par les flammes solaires qui léchaient le ciel.
La nuit ne venait pas. Pas encore.

Il avait les yeux encore rouges. Et puis comme il se les était frottés ses yeux étaient encore plus rouges. Sa mère l'avait soigné, tant les petites coupures de son corps que le gouffre qu'il portait contre son cœur. Il avait encore mal mais plus question de le montrer. Pas question d'humilier son père devant le clan entier en se mettant à pleurer comme un bébé. D'ailleurs ça n'avait pas d'importance se dit-il, je n'ai plus de larmes. Tout a coulé dans l'eau souillée du bain.
Autours de lui, tout n'était que papier coloré, guirlandes, rires et musique. Les lumières étaient allumées et les personnes déambulaient dans cet univers festif, voletant de groupe en groupe, s'arrêtant de temps en temps au buffet et cherchant un compliment ou un conseil du chef de clan. Ce héro qui leur avait permis de gagner la bataille. Ce soir le nom de Fugaku était sur toutes les bouches.
Itachi jeta un regard vers son père. Il était impressionnant avec son air grave et une entaille sombre ornait sa tempe, seule marque de la bataille de la veille. Ses cheveux marrons chatouillaient le tissu bleu nuit de ses épaules. L'emblème de chef de la police, mêlé à celui des Uchiwas, était visible sur un brassard au ruban blanc qui lui enserrait le bras ; tandis que celui de Konoha pendait sur sa hanche. Même si sa stature était semblable à la plupart des ninjas présents, il les écrasait tous par son charisme. Les autres gravitaient autours de lui. Lui qui était le cœur du clan.

Itachi était parti s'installer à l'écart de la foule, sur les marches en bois d'une maison. Après être allé auparavant faire un détour par le buffet. Et maintenant il savourait un morceau de poisson qui débordait de son assiette pleine.
Il avalait sa dernière bouchée de kurumi-mochi quand son père s'approcha de lui.

***


« - Dis okaasan, tu veux bien rester avec moi cette nuit ? »
Sa mère était en train de tirer le drap sur les pieds d'Itachi. Ses doigts glissèrent du tissu bleu à la joue de son fils et Itachi distingua un sourire au milieu des cheveux, si noirs et si beaux, comme la nuit qui les entouraient désormais, de sa maman.
« - Désolé Itachi. Ton père voudra certainement fêter la victoire cette nuit. Ce sera pour une prochaine fois.»
Son rire troua l'obscurité lorsqu'elle vit les efforts déployés par son fils pour cacher sa déception.
« - Cinq ans ...
- Papa a dit qu'il m'entraînerait, lui souffla Itachi. Vu que l'an prochain je serai assez grand pour entrer à l'Académie.
- C'est bien.
- Comme ça je serai un grand ninja et le prochain chef du clan. Et peut-être même entrer dans l'Anbu.
- J'en suis sûre.
- C'est lui qui l'a dit.»
Le ton de sa voix n'avait pas changé quand il prononça ces paroles, pourtant sa mère décela le trouble tapi derrière elles.
« - Ce n'est pas ce que tu veux ? lui demanda-t-elle.»
Le gamin hésita, essayant de mettre des mots sur ce qu'il ressentait.
« - Après aujourd'hui ... je ... je ne veux plus voir mourir. Je veux protéger tout le village. Mais je ne sais pas si j'y arriverais. Parce que ... parce que ... j'ai eu peur tu sais ? ... alors ... à cause de ça ... je ... Shiro ... je ... je n'aurai plus peur maintenant. Promis ! »
Ce n'était pas un discours débordant de clarté, chargé comme il l'était de bégaiements et la promesse sonnait bizarrement dans cette bouche si jeune. Pourtant sa mère le regarda gravement. Ses yeux noirs plantés dans ceux de son fils.
« - Prend ça pour t'aider à tenir ta promesse. »
Et elle défit l'un des katanas attachés dans son dos.
« - En même temps cela fait un bon cadeau d'anniversaire non ? dit-elle en tirant l'épée de son fourreau. Cette lame sera à toi quand tu réussiras l'un des tests, au sujet d'une technique Katon, que te posera sûrement ton père lors d'un entraînement. »
Les rayons de la Lune traversèrent la vitre de la fenêtre pour venir danser sur l'acier, sous les yeux émerveillés de l'enfant. Itachi tendit la main et effleura le plat argenté de la lame.
« - Elle est jolie ! Dis tu m'apprendras à m'en servir ?
- Dès que qu'elle sera à toi je t'apprendrai c'est d'accord, lui promit-elle en rangeant l'épée dans son fourreau.»

Alors que sa mère s'apprêtait à partir, Itachi ne put s'empêcher de la rappeler.
« - Okaasan ! Si tu n'es pas là, tu veux bien me laisser ton katana pour la nuit ? »
Avec un sourire, Mikoto tendit l'épée au fourreau à son fils et s'en alla sur un "oyasuminasai ".

Itachi se pelotonna contre le fourreau de cuir qui portait encore la chaleur des doigts de sa maman.

***


La nuit était revenue, sa longue traîne d'obscurité enroulée sur le village, ombre ancrée alors que la minuit s'approchait. Les étoiles étincelaient dans le ciel nocturne, mêlant leur lumière à celle de la Lune.
La fenêtre entrouverte de la chambre laissait filtrer les rayons de l'astre, modelant les ombres sur les murs. Elles s'entrecroisaient ces ombres. S'écartaient, se réunissaient à nouveau, vacillaient, dansaient les derniers moments du 9 Juin par des arabesques sur le papier de riz.
Une ombre se détacha des autres, planant sur les cloisons, et se précisa au fil des secondes assassines. Elle replia ses ailes dans un doux froufrou de plumes en effleurant le rebord de la fenêtre. Pour rester immobile. Les yeux posés sur le petit garçon blotti contre un katana.
Les secondes s'égrenaient petit à petit. Signant la mort du 9.
L'ombre demeurait immobile. Regardant toujours.
Jusqu'à ce que la minuit arrive, fusillant le 9 Juin dans un envol de corbeau.
Le gamin n'avait rien vu. Indifférent aux ombres et leur ballet, aveugle à l'oiseau noir et insensible à la mort du 9, il dormait. La nuit le berçait. D'un sommeil sans rêve.


______________________


Ah oui deux-trois détails:

- au japon le corbeau est un symbole positif au Japon : il représente l’amour familial, mais aussi la vertu des guerriers pour qui il est un heureux augure en cas de combat.

- "tanjoubi" serait "l'anniversaire" et "Tanjoubi omedetou gozaimasu" quelque chose comme "trés joyeux anniversaire"

- "kutsushita" c'est "chaussette".

- "okaasan" : maman, mère

- "oyasuminasai" : bonne nuit

- kurumi-mochi : recette voir ici http://www.cuisine-japonaise.com/ (cliquer sur "recette" puis regarder dans "gâteaux")

(les traductions ont été dénichées sur internet donc il se peut qu'il y ait des erreurs)


Dernière édition par Tsoing le Lun 30 Juin 2008, 9:03 pm; édité 2 fois
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Mikazuki
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MessagePosté le: Dim 08 Juin 2008, 4:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Comme promis aux membres du fanclub, je poste à mon tour mon one-shot.
Ne crains rien pour les remaniements, Tsoing. Tu pourras les faire quand tu veux.
Voici donc cette fic', disons, surprenante :


La tombe




Dédicace spéciale à Kakashi Hatake Sensei,
qui fête également son anniversaire le 9 juin,
et à qui j'ai promis de faire apparaître les mots
composant son pseudonyme dans cette fic'.





Le soleil brillait de mille feux en ce mois de juin.

Le jardin dans lequel marchait le jeune homme resplendissait de cette généreuse lumière. Les fleurs multicolores, en se réunissant, semblaient constituer un arc-en-ciel terrestre. D’un côté des pavots, ailleurs des cerisiers, l’ambiance était relativement estivale et cela aurait égayé n’importe qui venait à traverser ces lieux.

Mais cela n’était vraiment pas le cas de cette personne.

Elle affichait une expression triste et purement résignée, courbée sous le poids d’un malheur qui l’avait frappé. Il ne se souvenait plus vraiment de ce qui s’était passé. C’était il y a combien de temps, au juste ? Une volonté, un désir atroce qui n’était que l’objectif d’une vie pendant presque une décennie. Un meurtre. Accompli. Il avait enfin tué la personne qui ne représentait que le mal, qui était son incarnation sur terre. Son propre frère. Il se nommait Itachi.

Il se souvenait à peine de la jubilation qu’il avait ressenti devant ce corps à terre – jubilation, pourquoi jubilation ? – et encore moins de ce qui avait suivi. Deux ans étaient passés, et de toute manière il préférait oublier. Mais tout ne pouvait disparaître de son esprit. Un homme masqué lui avait ensuite déclaré, qu’Itachi était en réalité un héros pour Konoha, sa ville natale… Le massacre de sa famille, à l’origine de sa volonté si ardente de crime, était en réalité un ordre qu’on lui avait donné… Un héros… Lui, l’incarnation du Mal… Non… Il ne pouvait croire à ces paroles, tant son opinion sur Itachi était figée.

Et depuis, Sasuke s’en voulait. Il avait, semblerait-il, tué un innocent, un exécutant, un instrument des décisions des autorités de son village : Konoha. Il se repentissait d’autant plus que son frère était le dernier membre de sa famille encore en vie.

Ce frère aurait dû avoir vingt-cinq ans aujourd’hui.

Sasuke ne pouvait plus que se recueillir sur sa sépulture. Il l’apercevait à un endroit de ce jardin si fleuri. Une simple pierre tombale, entre deux rochers surmontés de pins. Cette image représentait le dernier souvenir de son frère. Elle provoquait presque son évanouissement.

Allait-il faire les trente pas qui séparaient cette plaque et lui-même ? Il ne le savait pas. Il s’était toujours vanté – vanté ? Le pouvait-il encore, désormais ? – de sa puissance, de son sang de la famille Uchiha qui coulait en ces veines – et non plus dans celles de l’autre, hélas ! – qui le mettaient en confiance, qui lui avaient servi d’arguments pour recruter trois camarades, Karin, Juugo et Suigetsu, dans le cadre de cet assassinat voulu par Itachi lui-même. Sasuke ne les avait plus rencontrés depuis le jour où il avait enfin pris la vie de l’autre. Il ne s’intéressait plus à eux.

Il avait un jour déclaré : « Mes rêves ne sont pas tournés vers un avenir dans lequel on mendie je ne sais quel bonheur, mais vers le passé. Un passé auquel je suis intimement lié. » Le passé : c’était la lame d’Itachi qui avait emporté la vie de ses parents.

Mais maintenant, quel avenir l’attendait ? Il avait quitté Konoha, abandonné ses amis pour tuer Itachi. Maintenant il était seul, affreusement seul ! Il n’était plus motivé par quoi que ce soit. Même l’entraînement n’excitait plus son existence.

Tout en marchant courageusement vers la tombe de son frère, Sasuke était convaincu qu’il n’avait plus qu’à s’allonger sur celle-ci pour attendre que la mort vienne le chercher. Ce ne devait pas être si désagréable de mourir au milieu de toutes ces fleurs, de tous ces arbres qui offraient leurs charmes à tous les passants.

Il s’agenouilla dans un immense effort, les mains liées paume contre paume. Le voilà qu’il priait maintenant ! Il priait pour la mémoire de son frère qu’il avait toujours détesté ! Après un moment de silence, la tête baissée, ses lèvres s’ouvrèrent lentement et en tremblant. Les larmes, même, lui vinrent. Quelques gouttes roulèrent sur ses joues, s’étirèrent en bas de son visage puis tombèrent sur des pétales de marguerites qui se courbèrent sous le poids de ces larmes.

Qu’allait-il dire ? Le moindre murmure envers cette sépulture devenait surhumain. Sasuke était déchiré par les remords, écrasé par une conscience insupportable depuis qu’il avait connu la vérité sur son aîné.

Ah, qu’il regrettait ses gestes, à présent ! Le voilà maintenant allongé à plat ventre disgracieusement, tiraillé par la douleur. Pouvait-il parler ? Le pouvait-il ? Il ne parvenait pas à émettre le moindre son. De toute manière, ses lèvres tremblaient trop pour qu’il puisse dire quelque chose de compréhensible. Il pleurait toujours.

Mais il prononça enfin quelque chose. C’était un murmure presque inaudible. Il était nécessaire de se trouver à quelques centimètres pour l’entendre. Ce n’était pas un pardon, bien qu’il le désirât ardemment de la mémoire de son frère qu’il avait tué. Il pensait aux années passées. A celles que son frère aurait dû connaître. Ces paroles faisaient illusion sur la mort d’Itachi. Il faisait comme s’il était encore en vie. Il essayait vainement, le temps d’un instant pourtant, de tirer un trait sur son crime.
Il avait prononcé deux mots. Deux. Ces mots furent « Bon anniversaire ».

Mais aussitôt après avoir parlé, achevé l’élocution de cette phrase minuscule, ses yeux furent submergés par un flot de chaudes larmes. D’un coup, sa tristesse semblait être décuplée, comme un châtiment lancé par Itachi et que Sasuke devait accepter. D’ailleurs, il y était résolu. Lui qui ne voulait que sa mort, il aurait ce jour-là, tout fait, absolument tout fait, pour soulager ses tourments.

Mais ses souffrances étaient bien trop grandes pour qu’il puisse rester debout. Un hurlement, dans lequel la déchirure de son esprit était bien perceptible, s’éleva de la bouche de Sasuke. Et d’un coup, plus rien. Sasuke, au milieu de toutes ces fleurs si étincelantes, si gaies, s’évanouit.

Tout était noir.

Il se réveilla quelque part dans un endroit frais, sombre et meublé. Un courant d’air traversait la pièce. Tout en ouvrant les yeux, il se demanda s’il n’était pas, par miracle, mort. Il ne voulait qu’en finir avec sa vie, et quelque chose de si funeste aurait été accueillie avec un infini soulagement.

Mais une forme se dessina alors que ses paupières se contractaient. Un visage familier. Son esprit était envahi d’un espoir fou. Etait-ce son frère qui le regardait ? Non. Il reconnut à qui appartenait ces yeux, ces cheveux, ce bandeau disposé de façon si particulière. C’était Kakashi Hatake Sensei.

« Sasuke… » dit alors celui-ci lentement.

Son nom avait été prononcé avec une pointe de soulagement. Oui, ce timbre de voix était bien celui de son ancien professeur, qu’il n’avait plus rencontré depuis cinq ans. Aussi, il était tout naturel que celui-ci exprime, d’une manière ou d’une autre, une forme de satisfaction à la vue de son élève qui était bien en vie, contrairement à ce que des rumeurs circulaient à son sujet.

« Nous t’avons enfin retrouvé. »

Ses compagnons se trouvaient non loin de lui. Sakura et Naruto… Ils se tenaient debout contre un mur de la salle qui était probablement l’infirmerie de Konoha. Ils pleuraient tous les deux. Ils pleuraient d’émotion au souvenir de leur compagnon, et à la joie qu’ils éprouvaient en ce moment. Il avait été ramené au village, selon eux, il ne pouvait plus qu’y rester.

Alors, Sasuke aussi laissa des larmes rouler sur son visage. Ainsi, ils ne comprenaient pas. Personne ne pouvait le comprendre. Ils n’avait jamais eu de frère, de frère biologique. Le sien l’aimait, avait sacrifié sa vie pour son benjamin. Mais lui l’avait tué. Il restait seul avec ses souffrances. Personne, personne ne pourrait jamais le comprendre.

Désormais, il était seul.
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Petite Lune
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MessagePosté le: Lun 09 Juin 2008, 2:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Joyeux Anniversaire
&



Auteur : Petite Lune
Genre : General, famille...
Titre : Joyeux Anniversaire
Spoilers : Tous les tomes, les scans également !
Disclaimer : Cette fanfiction n'est pas à but lucratif. Tout appartient à notre bien-aimé Masashi Kishimoto. Respect.
Note de l'auteur : Coucou ! Voici mon texte pour le concours de fanfic à l'occassion de l'anniversaire d'Itachi. Evidement, rendu au dernier moment Laughing Désolée Mikazuki.
Autant le dire tout de suite : j'ai pas la prétention d'affirmer que ce que vous lirez ici est exceptionnel ni que c'est une bonne fiction avec ça, juste que l'idée de cet OS me tenais à coeur et que... voilà, ce n'est pas du grand art mais j'espère que cet OS n'est pas non plus médicore et qu'il plaira à certains. Je ne suis pas une bonne auteur mais... je crois que c'est à vous de juger cette fic ! J'espère avoir respecté l'histoire et les caractères des personnages car je tiens vraiment à respecter l'univers Naruto.

Sur ce, bonne lecture !


***


La nuit était déjà tombée alors qu’Itachi entrait dans la demeure familiale. Les rues alentour étaient désertes, et seul le bruit du vent sifflant entre les feuilles parvenait à ses oreilles. Haut dans le ciel, la lune se cachait derrière quelques nuages, annonçant l’orage. Le jeune homme retint un soupir, et se débarrassa de son manteau avant de faire coulisser la porte d’entrée.

Le parquet craqua sous ses pieds, et le jeune homme se pencha pour enlever ses sandales, son masque d'ANBU, ses cheveux cascadant par-dessus son épaule. Il les écarta d’un geste, et traversa silencieusement le vestibule, se concentrant sur les bruits qui pouvaient provenir des pièces adjacentes. La maison semblait morte. Aucun son, juste le vent faisant trembler les volets. Même ses parents semblaient dormir.

Rien d'étonnant. Il faisait tard, la nuit était déjà tombée depuis bien longtemps, même si en été, le jour était toujours le plus long à partir.

Itachi en sourit, satisfait. Son père avait l’habitude de l’attendre dans le salon, assis sur ses talons, son air méprisant collé au visage comme un masque de cire, feignant l’inquiétude légitime qu’un père devait ressentir lorsque son fils disparaît pendant plusieurs heures.

Soupirant légérement, il se dirigea dans la cuisine où il alla se réchauffer sa part du dîner que sa mère avait laissé pour lui, après cela, il prit son chemin vers la salle de bain où il alla se laver le visage et les bras, couverts de sang, de poussière et de terre.

Itachi alla ensuite déposer ses affaires sales dans le bac à linge, près des chambres, et tenta d’être le plus silencieux possible. Ce dont il était parfaitement capable, même et surtout chez lui, où tous gardaient un œil sur lui, de peur ou espérant qu’il fasse une faute irréparable… Après tout, il était un "agent double".

Cependant, il n’y réussit pas. Poussé par son instinct, ou tout simplement parce qu’Itachi était lui-même trop fatigué pour marcher sans traîner les pieds, Sasuke l’entendit, et fit coulisser la porte de sa chambre. Surpris et heureux, il se jeta sur son frère aîné, un sourire soulagé étirant ses lèvres.

« Nii-san, tu es rentré ! » (*)

Itachi voulut le repousser, l’écarter de lui à tout prix, mais sa colère fondit à vue d’œil devant le tableau attendrissant de son frère cadet.

Les cheveux emmêles, le pantalon de pyjama remonté jusqu’à ses genoux, Sasuke enserrait la taille de son frère de ses bras, et cachait son visage en le collant contre le ventre d’Itachi. Ses petites mains glacées se collèrent à son dos, et l’empêchèrent de bouger. Frémissant, il se colla plus encore à son aîné, et murmura d’une voix étouffée :

« J’étais si inquiet ! Je croyais que tu ne reviendrais plus jamais ! Pourquoi n’es-tu pas rentré plus tôt, Père a dit que tu n’avais rien d’important ce soir ! Oh, je suis content ! »

Sasuke continua son monologue sans se soucier qu’Itachi ne lui réponde pas, et parlant d’ailleurs trop vite pour qu’il le fasse. Le petit garçon ne se rendit même pas compte que son frère s’était raidi.

« Sasuke, tu es censé être en train de dormir » dit Itachi d'un ton calme, non réprobateur.

L’air boudeur de Sasuke le fit sourire, et il lui ébouriffa les cheveux. Feignant l’indignation, Sasuke entoura sa tête de ses bras, et tira la langue à son frère qui leva les yeux au ciel. Oui, Sasuke était encore un gamin… Bien qu’il ait beaucoup grandi, ce qu’Itachi ne manqua pas de lui faire remarquer.

Sasuke lui offrit alors une moue adorable.

« Je sais que je devrais être en train de dormir mais... »

Itachi haussa un sourcil en finissant par remarquer l'air légèrement gêné de Sasuke qui semblait cacher quelque chose derrière son dos.

Quelques instants plus tard, une carte accompagnée d'un petit paquet était présenté à Itachi alors que Sasuke lui tendait les objets les yeux fermés. Itachi arqua un sourcil, surpris, et jeta un oeil à son frère. Sasuke le regardait à présent, avec un air impatient, les yeux noirs pétillants.

Itachi prit calmement le présent et la carte, souriant intérieurement.

« Joyeux anniversaire, nii-san ! » déclara Sasuke, tout sourire.

Cette fois, Itachi s'est permis un sourire. Un vrai sourire. Et il laissa Sasuke l'étreindre un bref moment, avant qu'il ne le repousse gentiment avec une pichenette. Sasuke répondit avec une exclamation de protestation, ce qui fit doucement sourire son aîné.

« Il est temps d'aller au lit, maintenant... » annonça Itachi, regardant son frère dans les yeux.

Sasuke se résigna, souhaita "bonne nuit" à son grand frère et lui sourit une dernière fois avant de retourner dans sa chambre. Itachi observa la petite forme de son frère au travers du Shôji (**).

« ... Merci Sasuke... »

____________________________________________________________

Assis sur la branche d'un arbre de cerisier, Itachi retira doucement le chapeau traditionnel de l'Akatsuki. Il leva les yeux au ciel. La lune était pleine cette nuit, et le ciel sombre magnifique pour une soirée d'été. Observant la voie lactée, il sourit faiblement.

Il se souvint de son dernier anniversaire passé avant le meutre des Uchiwa. Cet événement s'était passé il y avait longtemps, mais Itachi s'en rappellait toujours. Et Sasuke était toujours l'une des rares personnes à se souvenir de son anniversaire...

« Dors bien, Sasuke... »

_____________________________________________________________

Il était devant sa tombe. Et il n’arrivait pas à y croire. C'en serait presque irréel s'il n'avait pas vu son corps tomber à ses côtés durant leur combat.

Il demeura tout seul devant sa tombe. N'accordant aucune importance au fait que Madara Uchiwa ou alors Karin, Suigetsu et Juugo l'attendaient.

Il observait sa tombe. La culpabilité le rongeant de l'intérieur depuis qu'il savait la vérité à présent...

Itachi...

R.I.P

Itachi Uchiwa


Oh bon sang, pourquoi ?! POURQUOI ?

Pourquoi…

Il n'avait pas versé une larme depuis sa mort. Oh, il avait pleuré quand il a sû la vérité et qu'il s'était trompé. Mais depuis, ses yeux étaient restés aussi secs que des cailloux. Il savait qu'il devrait pleurer. Mais il n'y arrive pas.

Il avait devant les yeux une image qui flottait : Itachi, souriant. Et lui, fourré dans ses bras. Ils étaient heureux… innocents… insouciants. Itachi n'avait que treize ans à l'époque...

Et dire que sept ans plus tard, le voici devant sa tombe. Il était parti et lui était resté.

Quitte à souffrir, il se disait que ça aurait peut-être été bien de mourir avec lui. Et dire qu'il était mort en voulant faire croire à Sasuke qu'il était la mauvaise personne dans l'histoire. Un assasin. Alors que c'était exactement le contraire.

C’est tellement absurde. Sa mort était absurde. Il était mort avec le sourire aux lèvres, comme s'il allait jouer avec lui, comme avant. Mais ce jeu-là, il n'amusait pas Sasuke.

« Itachi-no-baka... »

Oh, ce n’est pas l’envie de pleurer qui le manquait. Mais il n’y arrivait tout simplement pas. Il y avait quelque chose de bloqué en lui.

Et dire qu'il était devant sa tombe…

Il s’agenouilla devant sa tombe et effleura du bout des doigts l’épitaphe.

Repose en Paix...

« Si un jour, j'ai un fils, je l'appellerai sûrement Itachi... » pensa Sasuke.

Itachi...

Son grand frère… son héro.

D'un pas lent, il se résolut à quitter la tombe, alors que Suigetsu, Karin et Juugo l'attendaient. Il s'apprêta à les rejoindre, sans même un regard pour eux, mais s'arrêta un instant, regardant en arrière, par dessus son épaule la tombe.

« Joyeux anniversaire, Itachi... »

Puis, il s'éloigna doucement, sans même remarquer une mèche de cheveux longs et noirs posée sur la tombe...

***

(*) Nii-san signifie Grand Frère en japonais.

(**) Le Shôji est un écran de papier séparant les pièces dans les maisons traditionnelles japonaises. Des sortes de grandes fenêtes ou des portes en papier retenues par des maigres planches de bois.

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