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Chakal D. Bibi
~ Chakal Touffu ~


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MessagePosté le: Lun 06 Fév 2012, 10:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
On dit que les mythes le deviennent parce que les esprits éclairés les rendent éternels mais parfois les visages par eux-mêmes s’engouffrent dans l’éternité


Comment elle bute cette phrase *___*

T'es en train d'nous faire une saga sicilienne ? J'aime beaucoup encore une fois, tu t'améliores de texte en texte niveau description des lieux et des gens j'trouve Wink

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Uchiha-sasuke-da
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MessagePosté le: Ven 02 Mar 2012, 11:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci merci, en réalité j'aurais des tas de choses à dire, sur la Sicile mais sur l'Italie en général aussi. Je pense continuer sur cette voie là, et faire cette sorte de "saga".
Merci de tes commentaires, et lectures régulières.

Bon, cette fois c'est un texte au départ qui était parti pour être un poème mais j'ai préféré lui laisser cette forme particulière, entre les rimes et la prose .... En le commençant j'avais une ambiance western en tête, après je ne sais pas si ça s'imagine pareil pour vous... Donc voilà.

Mourir à deux

L’hiver était un bon mélodiste
La place était déserte et triste
L’ombre s'en empare peu à peu
Au son du glas commence la fin du jeu
Et la brume dressa son grand rideau
En un seul instant plus rien n’était dans le beau
Dehors le monde semblait s'être arrêté
Au loin les derniers rayons s'effacent dans la fumée
Ivre de solitude, reste le visage cadavérique de l'homme
Les traits tordus des douleurs d'une vie loupée en somme
Derrière lui ses amours tiraient les ficelles
Rappelant cette vie s'envolant à tire d'ailes
Les cris et les pleurs liquéfièrent son cerveau
Lui dévoilant l'immonde lui aux lignes de défauts
Ces mains assassines partaient en poussière
Voici les corbeaux, ces sangsues de la misère
Déchirant sa peau, l'offrant à nu aux tourments
Lui construisant un empire pour souffrir éternellement
Ses yeux tombèrent dans la poussière de ses mains
A genoux, voyou rattrapé par son terrible destin
Il était mort d'avoir été un cauchemar à combattre
Un corps pour deux fous voués à se battre
Le glas sonna une ultime fois sur cette défaillance
En un instant revenait sans peurs la confiance
Et cette même rue triste reprenait le fil de sa vie
Et on oublia cette mort, ce cadavre disparu ici

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Chakal D. Bibi
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MessagePosté le: Ven 02 Mar 2012, 6:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon p'tit jet, j'aime bien l'ambiance western moderne :p Je m'imaginais dans les rues de Sin City en fait =)

Nice job Wink

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MessagePosté le: Ven 23 Mar 2012, 10:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un peu inspirée.
(promis je me relancerais sur l'Italie)

Le plus dangereux, ce sont les combats. Ceux où on se lance à l’aveugle, ceux que l’on subit plus que l’on accepte. On devient le rôle, l’essence de cet engrenage, qui tourne sans cesse et que vous enferme dans une bulle, saison après saison. Vous aviez une journée pour vivre, et la souffrance qu’elle a apportée, vous encercle jour après jour, et vous enferme un peu, un peu, très fort. Vous aviez une journée et un rire, vous n’avez que des jours qui pleurent, pas un ne se détache pour lancer un nouvel engrenage. Rompre la courroie, rompre le calvaire. Le plus dangereux, ce sont les combats, inégaux et rudes. A chaque réveil, à chaque couché y’a plus de soleil, simplement du manque de sommeil, du manque d’air. Et parfois même le manque d’air s’accepte, parce que dans un combat on ne donne pas que du temps, on donne tout. La roue ne tourne pas, elle tourne sur elle-même, elle écartèle nos vies et même les douleurs paraissent sereines. Elles ont la douce odeur de la maison, de l’habitude, d’une mauvaise habitude. Mais personne ne laissera Saint Pierre ouvrir les portes du ciel, aussi dorées soient-elles. Y’aura toujours de l’essence à brûler, et elle alimentera les jours où un seul combattra pour deux, et cette essence alors aura le gout de la revanche. Parce que la solitude n’existe pas, pas dans cette histoire. Un cœur bat même pour deux, mille fois mieux. Le plus dangereux, se sont les combats courageux, parce qu’on y met plus que soi-même dedans, et on y perd son identité. Et on ne peut plus relâcher la pression, parce que la blessure est plus grande, plus marquante et indélébile.


Un autre.

Il avait simplement parlé d’un sentiment, un peu perturbateur qui le hantait. Ça n’avait pas de sens, car les lettres apparaissent une à une le long d’une page blanche. Les lettres de la machine parlait d’une essence, une infusion qui se rependait dans l’âme et montait gracieusement au dessus de nos têtes. En une seule seconde, les lueurs n’étaient ni grise, ni rose, mais simplement plus profondes, plus colorées. Ça n’avait pas de sens, et pourtant ça avançait. Sereinement. Du moins pendant une semaine, presque sans relâche le temps s’évertuait à disperser les pétales d’un amour naissant au dessus de nos vies. Mais même les fleurs irréelles fanent, et souvent plus vite que les vraies. Pourtant quelque chose s’était tisser, l’un et l’autre nous nous construisions sur les cendres de cette semaine au paradis. Et les mois passèrent, l'une s'abreuvant de chaque brindille d’espoir, ou chaque coïncidence parcourant sa vie. L’autre, sur les rives ibériques, y pensait. Il y pensait, et finalement il ne m’avait oublié. Peut-être était-ce lors d’un soir chaud, que le vent faisait parcourir sur son visage presque encore enfant. Ça n’avait pas de sens, et pourtant. Alors que l’inespérable s’était ancré au port de ma vie, la lumière était revenue et l’étoile brillait à nouveau. Aucun d’entre nous n’avait fermé les yeux sur les pétales de cet amour naissant. L’évidence semblait être réelle, nous étions. Quelque part, entre le visible et l’invisible, devait se tenir notre amour, presque effacé mais jamais oublié. Nous n’étions plus seuls, et même l’immense comédie humaine qui valsait ne pouvait plus effacer l’Unique. Ça n’a jamais eu de sens, mais ça a existé. Nous nous étions croisés, comme si le même jour nous avions raté leur avion. L’avion de la vie, où les gens pas fait pour se rencontrer, ne se rencontre pas. Et dans l’étincelle de notre histoire, nous nous étions marqués au fer rouge, l’instant avait touché l’éternité, l’instant avait changé notre destinée.

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MessagePosté le: Mer 28 Mar 2012, 11:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Alors pour les deux textes, c'très zouli, très imagé tout plein, c'mignon, c'pas mièvre, j'aime bien =)

Par contre le premier j'suis pas sur d'avoir bité :p

Le deuxième, j'crois bien que j'ai compris le truc et pour avoir vécu quelque chose dans l'genre, comme beaucoup j'pense, je dois dire que t'as plutôt bien cerné l'truc Wink

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MessagePosté le: Lun 30 Avr 2012, 2:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Du nouveau par ici, le premier comme son nom l'indique bien parle plus ou moins d'une certaine époque ... Smile
Le deuxième est destiné à un chanteur, bien mal aimé depuis quelques années mais qui pourtant à de nombreux mérites musicales. M'fin n'allons pas faire de polémique. Voilà le deuxième a un équilibre particulier, mais je m'en fous.
A oui, je précise aussi que je ne les considère pas comme des poèmes à l'ancienne. Je joue surtout sur la rime, à la manière d'une chanson.
Enfin j'appellerais ça de la poésie libre!

Octobre encore.

Cette voix parlait comme plusieurs vies
Incisives, violentes et brûlant l'ennui
Perdues au seuil du monde se brisant
Aux portes de Varsovie l'Urss nous saluant
Le Capital s'était éteint pour du capitalisme
Les feux rougeâtres palissaient dans le mutisme
Puis Leningrad chanta une dernière fois
Et l'armée rouge replia les canons de la foi
Sur les rives de la Volga l'Amérique traine
Au bout du monde le siècle se dégaine
Et dans les eaux défuntes du rêve solidaire
Nage le héros des combats révolutionnaires
Octobre encore jette les dernières pièces
Une paix, un souhait contre ceux qui laissent
Octobre demain je chanterai ton refrain
Sous les vents, sur les braises dans les mains
Quelques part sur les roches de l'espoir
Brûle encore l'incessant brasier des victoires
D'un octobre à un autre les fils se tracent
D'un destin à l'autre plus rien ne trépasse.

Douleurs éphémères

Ernestine dort encore dans les vapeurs de la nébuleuse
Dangereuse, elle dissout son amour, sa blessure douloureuse
Et même si les rives de l'Atlantique souffrait dans l'attente
Le derniers cri soufflait la Commune ardente
Peut-être a sonné le temps des destructeurs de rêve
Planqués, masqués, sous les traits de la trêve
Respire, enfant du perfide orateur Morrisonien
Regarde, aux travers des Parapet Rimbaldien
Là-bas danse la liberté et ses dérives amers
Patrie du sang, du fer et des douleurs éphémères
Mais le sauveur, l'Albatros de l'espoir s'est tu
Mauvais reflets dans le miroir, mauvais début
Mais partout battent les cœurs de ses admirateurs
Rapporte la lumière, Ô toi le libérateur
Ré ouvre les yeux, toi l’illustre, le passionné fou
Et si les murs se dressent, chante le pour nous
Ernestine est morte car personne n'y croit plus
Mais il y a encore à dire, un monde à mettre a nu.


Un autre, suite à une émission et après avoir entendu cette expression de "blues démocratique" je me suis lancée ...

Blues démocratique

Les voix et les révoltes n'ont trouvé que portes closes
Des paroles, des actes, des vœux ils en ont leur dose
Et même s'ils crachent bruyamment dans leur micro
«Je suis là pour la France, et je serais votre héros »
Le rêve entre, s'efface et ressort de leur deux oreilles
Merci bien, mais personne ne croit plus aux merveilles
Le bleu, le blanc et le rouge, blanc je ne t'écoute pas
Et la société ayant renoncé à ce décider, pas à pas
J'irais voter, peut-être demain, dans 5 ans si j'y pense
Et puis, ils seront tout de même deux à mener la danse
Paraît qu'on a les hommes politiques que l'on mérite
Un peu les même depuis 20 ans, un peu plus hypocrites
Trop de raisons d’État pour plus de questions de fric
Un salaire à vie, pour un métier englouti dans le chic
5 ans ou plus sur un trône qui déjà nous a bien nourri
Alors que la Rue quand on la fout dehors est démunie
Allez, croyons y un peu, au moins pour notre France
Même si sa grandeur n'a vraiment plus d'importance
Mesdames et messieurs, voici le blues démocratique
Loin, si loin des bravoures et rêves de la belle Antique
C'est ainsi, toutes les histoires ont leur lot de dégoûts
Sachez qu'en dessous des politique, la France c'est nous.

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MessagePosté le: Mar 29 Mai 2012, 8:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir à tous. (Ouais, on recommence les doubles posts... désolée)

Alors une petite suite de ma saga sicilienne, cette fois c'est beaucoup plus imagé ou du moins poétique que les autres. Je ne trouvais pas une petite chose marquante à développer, donc j'me suis plutôt laisser aller à ce que je sentais à l'instant même lorsque je pensais "Sicile". OF COURSE, y'a tout de même quelques éléments tirés de mon voyage.


Sicilia.

C’était comme arriver au bout du monde, plus rien ne donnait de limite, si ce n’est l’horizon bleu de la mer. Et combien de regards s’étaient déjà posés sur cette scène ? Combien avaient vu et vécu la douceur du vent soulevant les cheveux, l’odeur salée de la mer qui se débattait à leurs pieds ? Combien, comme moi, avaient voulu rester là et regarder le soleil plonger dans la Méditerranée ? La Sicile, échouée là au pied de l’Italie, comme un bateau prêt à repartir. A l’aventure. Si j’osais croire quelques secondes, que sous mes pas, les fantômes de tant d’autres marchaient encore, j’aurais surement croisé beaucoup de vie. Des romains, des normands, des musulmans, tous étaient venus marqués par le fer les paysages sicilien. La Sicile, belle et sauvage, dangereuse et charmeuse. Elle portait les traces de ces hommes l’ayant fait naître, dans les temples romains chaque pierre au sol ou encore debout laissait entendre les augures et prières. Le long des chemins, les mêmes fleurs avaient été arrachées par les mains des enfants, des amants et des femmes. Depuis des siècles, la Grande Grèce avait appris à vivre du souffle du vent, et des pluies de la mer, en un seul coup d’œil c’était l’Italie qui était à vos pieds. Il y avait les oliviers qui courraient sur les collines, la mer à perte de vue où quelques moulins asséchaient les eaux salées sur la côte, et au sommet des montagnes il y’avait un toit de nuage qui laissait rêver à de plus hautes altitudes. Partout les odeurs, les couleurs et les merveilles laissaient croire à un bout de paradis tombé sur terre, sans rien dire à personne, sans crier plus fort. En souffrant, certainement, mais jamais en se plaignant. La souffrance, on la vivait sans cesse dans le regard des veuves en noir, dans les familles mangées par les Injures, et dans les tombes qui se dressaient dans les cimetières. Et pourtant, qui en avait entendu parler ? Certains disent que lorsqu’on n’a rien à dire, il vaut mieux se taire. Se taire, le silence, parfois il semblait plus fort que le ronronnement des vagues. Ce n’est pas une terre qui meurt, mais elle oublie de vivre. Et puis, un rire. Un enfant, un vieillard, la jeunesse qui souffle subitement sur la plage. On ne pourrait pas décrire correctement la sensation étrange qui vous prend lorsque vous marchez dans une ville sicilienne, vous le sentez, oui vous y êtes mais rien n’est assez efficace pour en donner la saveur. Au détour d’une rue, les vespa sont éteintes sur les trottoirs, Garibaldi se dresse fièrement sur sa stèle et les fenêtres s’ouvrent comme pour vous inviter à entrer. La Sicile, mirage parmi les mirages, elle est à vivre et à imprimer sur sa peau, dans son cœur, dans sa mémoire. La mer qui danse, les rires qui montent des bars et des pizzerias, les voitures qui passent sur les grandes avenues, le bruit des savates claquant sur les trottoirs, la langue italienne qui sert de bande originale au voyage. Voyager sans bouger de là, assis dans les jardins, et être ailleurs, tout en étant là. Vivre la Sicile, c’est comme ouvrir une page au hasard, et fermer les yeux après la lecture pour mieux vivre les lignes. C’est comme si la terre dont on a toujours rêvé, qu’on a toujours voulu, existait réellement que pour ceux qui osent la vivre.

Et puis, là c'est un texte qui débute (je l'espère), une bonne grosse histoire.
Année 1920-1940 à Chicago ... des ambiances mafieuses ... et autres ..à vous de découvrir Wink


SAM

Sam, comme tous les vendredi soir sortait de l’usine par la petite porte en fer, elle donnait sur une ruelle sombre dont le trottoir était éclairé par un lampadaire plus que vieux. Il marchait le long des bâtiments de briques rouges, et tenait sa veste pliée sous son bras. Son marcel grisonnant était taché de gras, et parfois de sang. Mais il n’y pensait plus, l’habitude avait rendu l’habit simple et utile. Lorsque Sam marchait dans les rues, elles étaient souvent désertes et seul le silence de minuit l’accompagnait dans son parcours. Il allait comme chaque vendredi dans les rues du South Side, c’était la seule chose qu’il pouvait se permettre, son écrin de liberté au milieu de sa vie servile.
Si Sam allait là-bas, ce n’était pas pour s’allonger de souffrance dans un lit à peine supportable, non c’était pour offrir sa voix à la jeune génération, qui à minuit dansait et brûlait sur les comptoirs du Miller’s Pub. Alors que Chicago était réputée pour la violence des gangs et des mafias, quelques endroits avaient l’honneur d’offrir de folles soirées aux enfants d’ailleurs. Lorsque Sam arrivait près de cette rue, celle où grondaient les rires et les cris de ses compagnons d’infortune, il aimait entendre les battements de la musique se fracasser sur les murs de briques de la seizième rue. Il entrait discrètement dans le pub, comme n’importe quel client et il rejoignait les jeunes Italiens qu’il fréquentait depuis quelques mois. Grâce à eux, il avait pu lancer son petit business en détournant les cargaisons d’alcool contrefait venant du Canada, c’était d’ailleurs l’un des gros marché de la ville et tous s’y adonnait. Alors qu’il était là depuis quelques minutes, les Italiens lui firent signe qu’il devait y aller. Sam d’un pas épuisé se leva, et tout en jetant sa cigarette au sol il s’installa au micro. A ses côtés Miles, Andrew et Dany accordaient leurs instruments. Ils aimaient faire sonner le blues pendant quelques instants dans un pub à majorité blanche, une majorité qui n’avait vraiment pas envie de cela la première qu’ils arrivèrent. Et à dire faire, on n’aimait pas trop que des « blackos » traient ici d’ordinaire, et ceci était encore plus vrai de nuit. Pourtant lorsque la voix d’or de Sam enflamma le micro, les plus costauds criminels de la salle tournèrent les yeux vers lui, laissant grandir un silence plus magistral que celui du curton voisin. Chaque vendredi soir, les habités venaient écouter crier les douleurs de ces gentils « blackos » en sirotant le bon whiskey irlandais que le nord de la ville venait vendre jusque dans les tavernes à rat du quartier. Ils étaient bien obligés de s’y fournir, car la prohibition limitait la vente d’alcool et ce par amendement, autant dire que les Pères de la nation avait bien décidé. Il en était ainsi, le nord vivait au rythme de Dublin et le sud sentait la pizza napolitaine. Et dans le monde du crime personne n’était indépendant, si tu voulais te battre s’était avec les gants d’une des équipes, jamais seul. Sam espérait vivre comme un roi, son boulot à l’usine lui ruinait la santé mais grâce à son travail de l’ombre il pouvait mettre un peu de côté. Et s’il avait toujours peur en arrivant au Miller’s Pub, c’est parce qu’il n’était qu’un pion ni plus ni moins. Lorsqu’il clôturait son tour de chant, le jeune homme saluait d’un regard la belle Sonia qui se tenait derrière le comptoir. Ils avaient trouvé le bar à peu près en même temps, et depuis ils repartaient ensemble au petit matin pour regagner leur vie de misère. Sam et Sonia vivaient une histoire d’amour sans amour, habitués à se voir s’ils étaient accordés qu’à deux ils seraient plus forts dans cette ville de requins. Sam travaillait donc sous la botte des Italiens, et chaque samedi après-midi, à 14h pétante il retrouvait Sergio et Enio à la pizzeria de Dino, tous les trois venaient du même village napolitain et se considéraient comme des frères. Le plus âgé, Sergio, faisaient clairement les meilleurs pizzas du quartier, ce qui avaient eu le don d’en fâcher plus d’un, mais sa réputation était acquise. Et tout le beau monde de la criminalité se retrouvait autour des pizzas de Sergio, préparant les prochains massacres en mâchant de grande part d’Italie. Sam observait toujours de loin, il était simplement là-bas car les grands maestro italiens avaient besoin d’avoir un œil sur lui. Depuis qu’un certain Paul avait trahi l’équipe, ce qui avait entrainé son assassinat, tout le monde devait pouvoir être sous contrôle, et ce à chaque instant.


Spoil:
Sur le marbre froid dormait le val, un pas de santiag sur sa gauche, et une main cadavérique tombant dans la terre humide. Il s’était installé là, sans avoir pensé, sans avoir voulu. Son dernier lit montait comme une fontaine, froide et solitaire. Aux yeux du monde, il n’était pas là ni devant sa tombe ni sur le sol imbibé du dernier tour de chant qu’il avait donné. Dans un ailleurs, il dormait sur un nuage de fumée, palpitant au rythme d’une mélodie poétique et bravant les interdits de l’au-delà. Sous mes yeux, seul le soleil et les flashs offraient un projeteur à l’illustre roi des ombres bourbons. Quelques rythmes cassés se dandinaient sur les pierres, les jeux de lumière ne donnaient qu’un peu plus de sacralité à ce pèlerinage, à cette marée humaine hurlant en silence les sermons du Grand dieu soleil. Aux pieds du monstre, les offrandes suppliaient l’insaint d’esprit d’offrir un peu plus de liberté. Déjantez-vous. Et les fidèles aux yeux adorateurs, chantaient encore un peu même si la pluie aurait dû les faire plier, peut-être serait-il là adossé contre l’arbre observant le grande manège de l’humanité. Je ne suis pas ici, je suis là où bon me semble. Et devant le marbre-cendrier de sa tombe, brulait en dernière guerrière la femme de ses lèvres, fine et enivrante. Douce et suicidaire. Une blonde endormie que les yeux dévorent, un rideau de fumée prêt à se lever encore.

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MessagePosté le: Lun 25 Juin 2012, 1:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'écoutais cette chanson, et j'avais envie d'écrire un peu.



Rappelez-vous que si on a besoin de vous, ça peut très vite passer. Rappelez-moi que si on a besoin de vous, ça devra passer. Y’a comme une vieille chanson à la radio, un vieux tube oublié qui avait eu le droit d’exister. Un souvenir qui tourne encore dans les tréfonds des mémoires, mais dont on a oublié la saveur, le piquant ou la claque qu’il nous a mi. Un vieux titre, qui n’a pourtant que quelques mois, quelques années et qu’on finit par redécouvrir trop tard. J’y étais. Voilà ce que vous direz, un peu fier mais pas très convaincu. Et si le mélange ne passe pas, si vos yeux ont oublié de le revoir ou de continuer à fixer la ligne droite, c’est qu’on vous a laissé sur le bord. Se sentir trahi n’est rien face aux vastes océans que vous laisse le courant d’air de son départ, ou de son passage. Et cette infime petite victoire de ne pas l’avoir suivi, de ne pas lui avoir craché dessus, et de ne pas avoir rencontré un gourou pour le maudire, est par là. Ecoutez quand même la chanson, peut-être vous est-elle familière quand elle recouvre ce regard porté sur le triste temps derrière la fenêtre, où vos mains laissent chauffer votre peau contre la tasse chaude d’un café que vous ne boirez pas. Où vous avez appris à perdre votre regard sur les toits voisins et sur les nuages encore gris de l’orage qui vient de tomber sur le peu d’existence immobile que vous pouviez voir, pour ne pas pleurer. Ecoutez la chanson même si elle vous révolte, et que cette tasse mériterait d’aller se fracasser contre le mur derrière vous, casser ce miroir opaque et gris qui sépare le couloir de circulation du silence de votre chambre. Personne ne mérite de mériter. Il suffirait juste que les chansons s’éteignent comme elles ont commencé, discrètement et non-voulu. Je leur tenais la main avant, et je subissais leur regard se dévorant, mais maintenant la musique s’est arrêtée pour moi. Je n’ai pas besoin de leur souffrance, le monde avance quand même et ne s’arrête pas. Voilà ce que vous direz, un peu fier mais pas très convaincu. Laissez la chanson continué, jusqu’à la dernière note même si elle manque de parfum et que c’est à une autre personne qu’elle aurait dû être chanté. Chaque chanson à son lot de rires et de larmes, parce que mille oreilles auront su capter la même chose, mais dans une histoire à chaque fois différente. Et même si votre océan n’est qu’une réalité pour vous, dites-vous que chaque personne à son immensité de drame étendu dans son esprit, à l’abri des regards mais toujours prêt à en souffrir. Buvez cette tasse, et tournez le dos à la fenêtre. Il y a toujours des portes sur les murs, et c’est à votre tour de marcher dans le couloir. Car finalement, il ne sert à rien d’autre, si ce n’est mener à d’autres pièces, où comme vous quelqu’un attend de pousser une porte.

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Dernière édition par Uchiha-sasuke-da le Lun 25 Juin 2012, 3:26 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Lun 25 Juin 2012, 1:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Très joli, d'belles métaphores, et la musique colle bien avec l'ambiance générale, très beau jet Wink

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MessagePosté le: Lun 25 Juin 2012, 9:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est le texte de toi que j'ai pu lire et que j'ai préféré ^^ C'est calme, original, y'a de l'intensité et de l'émotion, j'aime beaucoup ^^
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Uchiha-sasuke-da
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MessagePosté le: Ven 31 Aoû 2012, 3:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup pour vos commentaires très sympathiques.
Comme promis j'ai commencé à raconter ou du moins à ressentir par l'écrit mon petit voyage en Italie. Et comme j'sais que Chakal adore ça (en toute modestie XD) voici ce qui est sorti pour le moment. J'me sens un peu bloquée, surement parce que j'ai envie d'écrire cela dans une beauté absolue (pas l'écriture, mais ce qui est raconté). Bref assez de papotage.




Chaque soir, le soleil passait derrière les montagnes et sa chaleureuse lanterne rouge embrasait le ciel. Chaque nuage se distinguait alors sur une toile bleue rayonnant encore comme sur une peinture de Raphaël. Le ciel ressemblait à la Chapelle Sixtine, ou à ces nombreux tableaux racontant les misères des hommes et des saints. Un ciel bleu tacheté de nuages roses que le soleil faisait brûlé après avoir sans cesse envoyé toute sa chaleur jusqu’au sol jaune des prairies qui baignaient les montagnes. Un bout du monde à démesure humaine, de chaque côté de la vallée deux bosses vertes et de pierre se dressaient entre ici et un autre ailleurs. Et comme accroché à cette terre, à ces montagnes dangereuses et douces à la fois, quelques villages apparaissaient dans le paysage.


Italie, Première.

Des sensations, comme si la liberté avait un goût meilleur après les Alpes. Ou peut-être était-ce dû au vide de ces espaces de montagnes, où les immenses prairies se font concurrences. Mais quelque chose était différent. Bien sur la langue, comme lorsque dans les rues de Palerme j’entendais paisiblement l’Italie me parler, avec son accent et sa chaleur latine, ici chaque parole avait l’allure d’une danse. Les gens aussi, des milliers de sourires et de paroles douces à l’épicerie comme au bar, comme si le bonheur n’existait que parce qu’on peut le partager avec les autres, avec d’autres yeux. Et puis les maisons, elles n’ont rien de typiques mais elles ont quelque chose et lorsqu’on les voit, on sait ce qu’elles veulent dire, d’où elles sont. Mais cette différence devait venir de l’air, un peu chaud mais tellement rassurant, peut-être qu’au fond de moi la familiarité de l’endroit s’était réveillée, et quelques cellules avaient reconnu leur maison. Ou peut-être que mon cœur et mon esprit aimeraient croire à une différence. Pourtant, il est très difficile de résister aux charmes de l’Italie.

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MessagePosté le: Ven 31 Aoû 2012, 3:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La suite, la suite *___*

Bon juste histoire de jouer les casse noix parce que sinon c'pas marrant et qu'j'ai quand même un rôle de sale pute à assurer, j'ai pas trop adhérer au délire des couleurs dans l'intro. Bon c'est absolument subjectif comme remarque, j'dis pas que c'est mal utilisé, juste que j'ai pas aimé. En fait ça m'rappelle un auteur dont l'nom m'échappe mais que j'peux pas blairer et qui jouait pas mal là d'ssus...Traumatisme collégien ou lycéen Oo

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MessagePosté le: Ven 31 Aoû 2012, 8:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On en a déjà un peu parlé mais merci de ton petit commentaire. Je suis d'accord sur la subjectivité, mais comme je t'ai c'est quelque chose que j'ai ressenti sur place en pensant exactement au tableau et aux couleurs quand j'ai vu ce ciel bleu.

Je repose le début de "Italie, première" parce que je pense qu'il sonne mieux comme ça. Une sorte de premier petit décors, il s'agit du voyage en voiture et de l'arrivée.
(c'est chiant avec le décors silvermachin on a l'impression que le texte est court XD alors que sur ma page word il est graaand)

Italie, Première.

Des sensations, comme si la liberté avait un goût meilleur après les Alpes. Ou peut-être était-ce dû au vide de ces espaces de montagnes, où les immenses prairies se font concurrences. Mais quelque chose était différent. Bien sur la langue, comme lorsque dans les rues de Palerme j’entendais paisiblement l’Italie me parler, avec son accent et sa chaleur latine, ici chaque parole avait l’allure d’une danse. Les gens aussi, des milliers de sourires et de paroles douces à l’épicerie comme au bar, comme si le bonheur n’existait que parce qu’on peut le partager avec les autres, avec d’autres yeux. Et puis les maisons, elles n’ont rien de typiques mais elles ont quelque chose et lorsqu’on les voit, on sait ce qu’elles veulent dire, d’où elles sont. Mais cette différence devait venir de l’air, un peu chaud mais tellement rassurant, peut-être qu’au fond de moi la familiarité de l’endroit s’était réveillée, et quelques cellules avaient reconnu leur maison. Ou peut-être que mon cœur et mon esprit aimeraient croire à une différence. Pourtant, il est très difficile de résister aux charmes de l’Italie.
Les plaines de Toscane se découpaient au rythme des maisons isolées, où mille et un trésors se cachaient, et des cyprès qui semblaient être là depuis les glorieuses heures antiques. Tout avait l’air calme, et même les autoroutes étaient calmes, à croire que lorsqu’on voyage c’est comme être dans un rêve. Mon rêve. Et les choses qui d’habitude doivent être partagées, sont en réalité uniquement à soi. Derrière chaque plaine il y a une montagne qui se respecte. Et lorsque les bras de la Mer mère se déployaient comme pour enlacer l’Italie tout entière, Gènes était là regardant l’azur de l’eau dans un face à face millénaire. Et même dans le chaos de la route, qui dans Gènes, passaient sous les fenêtres sans avoir l’air gênée, j’aimais l’Italie. Et puis, les Abruzzes. Des montagnes, des montagnes, des ours, des montagnes et quelques petits villages. Un petit village. Collelongo. Sur une petite route, où on touchait finalement à un réel quotidien, passaient des gens comme nous. Mais quand on rêve, on idéalise toujours un peu. Alors même ces simples gens avaient surement beaucoup à nous apprendre, d’un sourire, d’une gentillesse ou simplement en parlant. Ils avaient surement tant à raconter, la petite vie au milieu des montagnes, où règnent les traditions et les caprices de la nature. Revoilà des visages familiers, des gens qu’on a quitté et qu’on retrouve au même endroit comme s’ils vous avaient attendu durant tout ce temps. Des amis, qui d’une voix forte et chaleureuse vous accueillent à bras ouvert sur la place principale, où à la table du bar vous attend déjà un cappuccino. Quelque chose existait réellement à ce moment-là, ce n’était pas simplement ce qu’on aurait pu vivre ailleurs, c’était beaucoup plus fort en sentiment et en joie. L’Italie, et ses beaux enfants vous percent le cœur, et leur sourire vous vont droit au cœur, comme la chaleur d’un bon feu en hiver. Ça ne vous sauve certainement pas la vie, et ça ne la changera pas totalement non plus, mais voir ces doux visages qui vous aiment déjà sans avoir dit un seul mot, c’est plus puissant qu’un saut en parachute. C’est plus fort que de se dire des mots tendres, parce qu’il suffit de partager un regard avec eux pour comprendre le bien-être qui vous bouffe depuis que vous avez passé les Alpes.

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J'écoutais ça, accompagné dans un sentiment qui m'bidouillait l'être. So.
J'suis pas sure par contre que le texte aille bien avec la chanson.


Des moments j’suis trop en colère pour écrire. Et le pire c’est que j’y pense sans cesse. Depuis que j’ai marché dans cette vieille rue du centre, et qu’avec un peu d’inconscience j’ai passé une superbe soirée, rien ne va plus. Des tas de choses me raccrochent à cette soirée, l’étrange sérénité et sécurité qui pesait sur l’ambiance. J’avais ouvert ma tête à ces braves inconnus, ou plutôt mon porte-monnaie pour refaire le monde dans une ambiance de bar américain à la française. Ma foi, c’était peut-être un bar hispanique, quoi qu’il en soit la compagnie de ces quelques âmes perdues m’avait apporté bien plus que la compagnie de mes chers « potes » de FAC. La compagnie, voilà ce qui fait un monde. Et même sous leurs airs pitoyables et ivrognes, je dois dire qu’ils avaient plus de sourire à revendre qu’un clown défoncé. Si toutefois, un clown qui se défonce, est plus drôle qu’en temps normal. Le plus bavard du lot racontait ses amourettes passées, tout en pleurant figuralement sur le départ de sa Melpomène. Ce mec-là était plutôt chiant à écouter, mais ces milles et unes aventures à travers l’univers, surement fausses, étaient plutôt passionnantes. En résumé cette soirée avait eu comme un effet douceur et chamallow sur moi. Elle était devenue un point de repère, quelque chose de vécu et surtout à revivre. Pas le même endroit, pas les même gens mais le même moi. Des fois je suis impitoyable avec les gens, je les adore allant même jusqu’à les vénérer quand ils ont l’œil pétillant et qu’ils savent usés la vie comme un vieil os pour chien. Mais lorsqu’ils me déçoivent, lorsque je me sens isolé et perdu parce qu’ils ont vogué avec d’autres et surtout vogués plus loin, m’abandonnant au beau milieu de la marée humaine, je suis sonné et je repense ma vie. Si j’accordais à ces mêmes épaves humaines croisées ce soir-là, l’honneur de recroiser ma route, ça serait accorder une facette sentimentale à mes rencontre. De l’attachement vient le désenchantement. Ne vaut-il pas mieux vivre l’éphémère bonheur dans des notes audacieusement absolues que de le décliner pour en perdre la saveur ? Quand on pense aux marins, ils ne croisaient jamais les mêmes piliers de bar dans leurs escales, jamais les mêmes femmes, jamais les mêmes poètes éperdus du vide. Mais entre un poète et un marin, y’a un océan. Le même souvent, pour l’un c’est un compagnon de jeu pour l’autre un dangereux gouffre d’eau froide et noire. Si je pensais comme un marin, j’aimerai certainement l’atmosphère chaleureuse d’un arrêt sur terre pour quelques instants pour quelques vies. Se persuader que lorsqu’un ami s’en fuit, ce n’est que l’éphémère bonheur dans ses notes absolues qui se termine. Stupidité. Quand quelqu’un vous fuit, c’est que vous avez royalement chié dans l’alcool. Oui, celui que vous partagiez avec lui, sur le comptoir d’un bar américain à la française, dans une soirée sereine et sure. Les gens ne sont fait que pour être croisés, en coup de vent comme lorsqu’en mer on voit le phare, qu’on repassera le lendemain pour en suivre un autre. La vie ne compte que des phares, parfois très beaux et divins, parfois éteins. Des phares et des îles, mais mieux vaut ne pas s’y arrêter, ce sont là les meilleurs pièges des pirates fous et rêveurs. Je suis en colère, mais j’écris parce que des messages jetés ainsi sont fait pour être retrouvés, lus et sauvés. Soyons tous en colère, à l’ombre des grandes histoires, dans un petit bar avec des épaves pour refaire le monde. Personne ne voit ce qu’on pense, ce qu’on pourchasse et là où est le crève-cœur que l’on partage entre soi et soi-même. Et vivre même dans la peine de se faire traiter de chien, de se faire avaler tout cru par les sentiments que ces amis vous scellent quand vous n’y croyiez plus.

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MessagePosté le: Mer 26 Sep 2012, 7:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours pas de suite pour Sam, ni pour mon voyage italien. Pour le moment, ça vient peu à peu, ça vient tout seul. So, difficile de se concentrer sur un projet littéraire fixe. Un petit truc cependant m'est venu.
J'enchaine et déchaine les doubles posts, mais vraiment la flemme d'éditer à chaque fois tout les 3 semaines.

Edit: texte modifié!

Héritage.

Ici, et maintenant, il est encore en vie, encore debout. Le dernier de la race, l’ultime survivant des enfers, le dernier combattant. Il est là, toujours. Un à un vous passez, sans cesse dans l’espoir d’un jour avoir la hauteur de son drame, et de sa suprématie. Vastes fumisteries. Il a le sang qui baigne dans une immensité de petits caprices, derrières ses petites lunettes. Il est le seul qui, comme des milliers, rassemble les fidèles le long d’un grincement aiguisé et glas de la prière sacrée. Aucune cathédrale n’aura reçue autant d’humilité que la voix seule des milliers qui suivent en un chant éphémère, les doigts glissant sur Micawber. Et comme à chaque seconde qui passe, à chaque journée vécue ils étaient là, Dinosaures dans la jungle des automates de la musique. Tout n’est que claquement informatique. Si les empereurs d’autrefois devaient divins sans connaitre la pale odeur de la mort, il a connu la légende en vivant sa vie. Eternel et mortel. Et pour toujours éternellement dans le siècle, ou monstre sacré de nos vies. Qui viendra après, lorsqu’à son tour cette chienne de vie l’aura rattrapé ? Car quand la mort viendra, dans un blanc linceul l’emporter pour qu’enfin ses dérives usent le corps qu’il a si souvent réussi à sauver des maux les plus torturés, notre monde à nous prendra fin. Aucune danse, aucun bordel, ne brulera plus sur la scène du Marquee, comme en 62. Tout ressemblera à un souvenir, à un immense vide qu’on comblera peu à peu en venant pleurer sur les quelques cendres d’un « Tu n'arriveras pas à trente ans, pas vrai ? ». Le jeu du destin semble-t-il, et quel destin ! Loin d’Abbey road, loin des costumes lissent et noirs, loin des règles et de l’ordre. Simplement brûler, brûler sans cesse, et mettre le feu à son corps pour le sentir vivre, l’offrir aux yeux du monde, et brûler ceux que l’on guide. Embraser les esprits, et partager les folies de la vie au milieu des marées humaines, au milieu des Hommes heureux. Vivre même loin, sur les routes de l’exil, et reprendre le pouvoir qu’on leur a arraché. Le pouvoir de réunir toutes les conneries Humaines, autour d’un quelque chose. Plus aucun visage, plus aucune caractéristique, uniquement donner de la voix ensemble, exploser ensemble, et retomber ensemble. Et puis quitter la salle, sous un ciel étincelant et immense, et avoir senti la vie passé tout le long de son corps. Uniquement parce que des gens les ont fait vibrer. Là où les dieux ont des temples, eux ont des cœurs, des milliers qui se collent jour après jour dans les lignes calmes des vinyles, et qu’on fait chanter sans cesse pour quelques notes lancées. J’aime cette guitare, parce qu’elle me rappelle un rêve familier, une petite bulle monte en silence sur mon visage, et elle roule, roule jusqu’au creux de mon oreille. Elle explose, et la musique me monte à la tête, comme une fièvre frémissante et démoniaque. De belles heures en somme. Pas besoin de téléphone, de désir ou d’ailleurs, il suffit juste de vivre le Keef. Parce que ces belles heures sont faites pour devenir des souvenirs, du regret, des rêves évanouis et un affreux silence dont personne ne veut. Et dans ce fichu silence, il n’y aura plus que des notes, du bruit et des disques pour nous rappeler la Belle Epoque. Belle Epoque. Belle époque. Belle époque. Belle époque. Belle époqu. Belle…

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Dernière édition par Uchiha-sasuke-da le Ven 28 Sep 2012, 11:21 pm; édité 4 fois
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MessagePosté le: Ven 28 Sep 2012, 12:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je l'ai lu trois ou quatre fois...J'ai rien bité Oo

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MessagePosté le: Ven 28 Sep 2012, 6:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Au moins que c'est une ode à Keith, hein Chakal ?

Citation:
Il est le seul qui, comme des milliers, rassemble les fidèles le long d’un grincement aiguisé et glas de la prière sacrée.


J'adore. Very Happy
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MessagePosté le: Ven 28 Sep 2012, 9:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ouais Julie m'a fait comprendre :p Mais franch'ment sur le coup j'ai pas du tout compris xD

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MessagePosté le: Ven 05 Oct 2012, 8:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Au cas où, je précise ici que le texte "héritage" a été modifié.

Fender Telecaster


S'en est fini maintenant des voyages au bout
On a assez couru les terres et les tabous
Mais brûle moi un peu, encore les doigts
On s’est assez craché dessus toi et moi/On s’est assez abîmé à ce jeu toi et moi
J't'ai raconté toutes mes merdes amoureuses
Sous tes airs farouchement ennuyeuse
Mais que veux-tu, je t'ai gardé pour la vie
Honte à moi peut-être, de m’être mi à l'abri
Contre le bois encore chaud de ton corps meurtri
Ça n'a pas toujours été facile d'te dire merci
J'voulais juste quelqu'un pour s'dire ce qui m'importe
Des tas de choses pas cool, qu'le diable n'emporte
Laisse moi encore une fois te dire je t'aime
mais si ce n'est qu'pour t'cracher mes gènes
Dieu qu'on a assez souffert l'un à coté de l'autre
Et j't'ai porté partout pour ne pas en trouver d'autre
Tu dormais en silence le long de mes bras
Sans un souffle, sans geste, morte déjà
Une putain d'âme sœur comme on n'en fait jamais
Une compagne d’infortune aux "Déclarons forfait"
Et puis les fièvres, et les heures des heureux jours
Sous mes mains tes tendres notes au souffle court
Jamais plus, oh non jamais je n'reverrais ça
A mon âge, vois-tu on n'reve plus de tout cela
Donne moi quand même ta main, hissons les voiles
Sur d'autres routes, pour enfin exploser les étoiles
Et peut-être qu'un jour, avec d'autres tu danseras
Entre d'autres mains, aussi passionnées tu revivras
a brûler les scènes, à brûler les cœurs dans l'incendie
Qu'on aime mettre ensemble au milieu de leurs vies.

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MessagePosté le: Mar 06 Nov 2012, 12:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

L'étoile.

Un jour j’ai vu une étoile. En mouvement, elle n’est restée là que quelques secondes. Elle est passée simplement, comme un train passe sur des rails. Comme un voilier passe au loin sur l’horizon. Comme un rayon de soleil traverse un nuage pendant quelques minutes. C’était elle. Blanche, lumineuse et flamboyante, comme le trait d’un pinceau sur une toile. La toile de la nuit, et son lot de petites pépites pâles, disposées là comme des lucioles. Je n’ai jamais été plus enfant que ce soir-là, sous le chemin de cette étoile. En un seul petit instant, tous les feux, toutes les flammes n’étaient que des étincelles, de minuscules braises sorties d’un feu invisible. Je n’avais plus d’âge, je n’étais plus moi non plus, ou peut-être si. Même le vent de cette soirée, le mouvement lent des branches du sapin comme la danse d’une flamme, tout ça n’était qu’un décor lointain, dans un autre espace-temps. C’était presque comme si l’univers s’était évaporé sous l’emprise de ce petit bout de lumière, de cette lanterne dans les vapeurs de la nuit, et de l’immensité Noire. Le peintre a besoin d’une multitude de couleur pour donner de la vie à son œuvre, le ciel de la nuit n’a qu’à accrocher quelques étoiles. Comme celle-ci, cette Unique. C’est presque injuste d’avoir la chance de briller comme ça et d’être vu, alors que moi j’étais surement une nuance de noire dans l’obscurité, un petit rien de plus. Mais je suppose qu’on peut tout pardonner, ce n’était pas sa faute si j’avais accroché mes yeux à sa lumière. J’avais fait le choix par hasard d’être là, de sortir à ce moment-là pour regarder le ciel, pour apprécier à quel point le noir et le silence font bon ménage. J’ai surpris son passage, elle voulait simplement courir là-haut comme elle le fait chaque soir, par habitude. Après ça, j’ai eu l’impression que le chemin qu’elle avait emprunté était toujours tracé au même endroit, mais il était plus difficile à distinguer. Mes yeux avaient conservé l’image, et à chaque fois qu’ils croisaient le ciel, ils revoyaient cette trainée blanche comme la fumée des avions, même en plein soleil. Et chaque nuit suivait le même rituel, assise sur le rebord de la fenêtre, je l’espérais. Je n’osais pas détourner mon regard, ou autoriser mes paupières à se fermer, même le temps d’une demi-seconde. Il fallait que je la revois, pour couper mon souffle comme la dernière fois, pour sentir ce sourire enfantin renaître le long de mes lèvres, pour que ce ciel si noir brille encore, et qu’on soit à nouveau toutes les deux à se croiser. Et frissonner aussi, même si à ce moment-là le coupable n’était que le vent, lui laisser son droit de décoiffer mes cheveux, de faire glisser une mèche sur mes joues rosées par le froid. De sentir mes lèvres se décoller à peine l’une de l’autre, et sentir l’air se frotter lentement contre mes mains glacées. Vivre les émotions de cette première fois, pour que cette rencontre ne soit pas le fruit de mon imagination, de mon désir. C’était forcément une quête sans fin, elle se cachait, se protégeait pour se soigner en secret, loin des torpeurs du monde. Une quête impossible pour retrouver son autorisation, son accord pour se retrouver encore une fois sur la même longueur d’onde, entre mon sol et son air. Entre le froid de ma nuit et sa chaleureuse course. Je devais me soigner moi aussi, en secret, pour me protéger, pour me cacher. En rêvant sans cesse à ce grand retour, à ce bouleversement qu’est le passage d’une étoile, rapide, intense et éphémère, mais qui ravive plus que la chaleur d’un feu de cheminée. Laisser les choses exister comme elles l’ont été, en toute simplicité et pour être les plus importantes à mes yeux, et à ces yeux à elle. Simplement pour profiter de cette pluie de lumière, et de chaleur comme hier. Comme il y a une éternité.

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Dernière édition par Uchiha-sasuke-da le Mar 06 Nov 2012, 12:07 am; édité 1 fois
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Mikazuki
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MessagePosté le: Mar 06 Nov 2012, 12:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est très beau et très doux. J'aime beaucoup le choix des mots. Et j'aime beaucoup tout court.
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