Dans le monde des shinobi, en remontant environ une quinzaine d'années en arrière, un village se reconstruisait après la fin de l'une des plus sanglantes guerres ninja.
A Konoha, vivaient des jeunes gens ayant, malgré eux, participé à cette grande guerre ninja. Parmi eux, Hatake Kakashi et son amie Rin. Tous deux avaient combattu et vu mourir des personnes leur étant proches tels que leur co-équipier Uchiha Obito.
La guerre à présent achevée, le sang et les larmes ayant séché, la vie reprenait à présent son cours.
Chapitre 1 : Village en reconstruction, âme à reconstruire.
Le soleil venait tout juste de se lever sur Konoha. Le village semblait encore endormi à cette heure matinale. Les volets des maisons étaient fermés, les rues silencieuses. Quelques chats chats erraient çà et là, quelques bruissements d'ailes pouvaient se faire entendre si l'on tendait l'oreille. Cependant, tout Konoha était encore désert à cette heure-ci.
Désert, à l'exception du terrain d'entraînement. Un jeune adolescent aux cheveux gris, n'ayant pas réussi à trouver le sommeil, avait veillé toute la nuit, assis à même le sol, à côté d'une stèle. Sur cette stèle était inscrite le nom de tous ceux que l'on considérait actuellement comme des héros à Konoha. Toutes ces personnes ayant contribué à ramener la paix, de par leur courage. Le jeune adolescent n'avait pas pris la peine de compter le nombre de noms figurant sur la stèle. Un seul comptait vraiment pour lui en ce moment-là, un seul l'obsédait.
Obito.
Hatake Kakashi, âgé de 14 ans, revoyait dans sa tête le visage de son défunt ami. Il n'avait pas toujours été très gentil avec lui. Pourtant, Obito avait toujours été la personne la plus proche de lui, avec Rin. Et lorsqu'il avait enfin ouvert les yeux, son ami lui avait été finalement arraché. Et son ami, peu rancunier de son comportement autrefois si froid et si strict, lui avait même laissé son sharingan en cadeau. Un souvenir d'Obito.
A travers ton oeil, je vois très clairement maintenant. Je vois ce que je ne voyais pas avant. Obito, tu avais la volonté du feu. Quelqu'un de ta trempe aurait mérité de rester. A travers ton oeil, je vois aussi mes propres regrets. Je regrette d'être celui qui a survécu.
Kakashi sentait le souffle de la brise sur sa nuque. Il n'avait même pas pensé à se couvrir avant de venir "rendre visite à son ami", comme il disait souvent. Peu lui importait. La mort d'Obito lui était terriblement douloureuse et la culpabilité le rongeait. Il avait été un si mauvais chef d'équipe. Si il avait seulement pris le soin de mieux protéger, rien de tout ce qui était arrivé ne leur serait arrivé. Mais à l'époque, il ne pensait qu'à la réussite de la mission. Comme il le regrettait maintenant.
- Kakashi
Ce dernier se retourna à l'appel de son nom. Une jeune fille aux doux yeux noisettes s'était accroupie près de lui.
- Rin, sembla s'étonner Kakashi, baissant son regard vers l'herbe. Qu'est-ce tu fais là?
- Je crois que c'est moi qui devrais te demander ce que tu fais là, Kakashi.
Rin tripotait nerveusement une mêche de ses cheveux châtains qui, comme l'avait remarqué Kakashi, avaient poussé aux cours de ces derniers mois, lui arrivant à présent aux épaules.
- Je...
- Tu viens ici tous les soirs, lui dit Rin sur un air de reproche, pour ne plus repartir avant le lever du soleil. Tu ne dors plus, tu ne manges plus, ton visage est blanc comme celui d'un cadavre...Tu crois que c'est ce qu'Obito aurait voulu?!
Rin avait haussé la voix, son regard perçant fixant celui de Kakashi.
Ce dernier semblait à la fois confus et impuissant devant de telles paroles.
- Peut-être qu'Obito n'aurait pas voulu que je devienne comme ça mais...
Kakashi avait la figure livide, son oeil noir vide. Sa main arrachait nerveusement de l'herbe sans même qu'il s'en rende compte.
- Mais quoi, Kakashi?
- Rin... répondit Kakashi d'un voix enrouée. Tu crois vraiment qu'Obito aurait voulu mourir si il avait eu le choix? Obito est mort par ma faute! C'est moi qui...
SPLAF!
La joue de Kakashi était maintenant d'un rouge vif, contrastant avec la pâleur de son visage, tout comme l'était la paume de la main de Rin. Elle massa légèrement sa main, avant de s'écrier:
- Ouvre les yeux, Kakashi! Obito et toi êtes des héros, sans qui je n'aurais jamais survécu. Si Obito est mort, ce n'est pas de ta faute et tu sais très bien qui a tué Obito car tu l'as vengé toi-même!
Rin reprit son souffle, poursuivant:
- Si Obito t'a fait don de son sharingan, ce n'est pas pour que tu te laisses dépérir. C'est pour que tu avances et que tu protèges notre village.
- Je...Pourquoi tu t'inquiètes autant de mon sort, Rin? C'est Obito qui a voulu te protéger, pas moi. C'est Obito qui est mort pour toi!
Rin se retourna mais Kakashi avait pu remarquer qu'une larme avait coulé sur la joue de la jeune kunoichi.
- Tu crois que c'est parce que je ne viens pas ici toutes les nuits comme tu le fais, que je ne me laisse pas dépérir comme tu le fais, que je ne pense jamais à Obito!? s'exclame Rin. Il n'y a pas un jour où je ne pense à lui! Pas un jour où je ne pense pas à ce qu'il a fait pour moi!
Puis, un tremblement dans la voix se faisant sentir alors qu'elle prononçait ses mots :
- Il... me manque terriblement...à moi aussi...
Kakashi ne savait à présent plus quoi dire. Il sentait que Rin était à deux doigts de pleurer et il avait maintenant l'impression que c'était de sa faute.
Pendant quelques minutes, il se contenta de continuer à arracher des brins d'herbe, toujours sans prêter attention à ce qu'il faisait. Il préférait éviter la discussion de peur de s'enfoncer encore plus. Il pensait en avoir déjà assez à se reprocher.
- Enfin bref, Rin brisa le silence. Je suis venue pour te dire que nous avons une mission dans deux jours. Tu dois à présent te reposer, manger et reprendre des forces. Si tu ne veux pas le faire pour toi, fais-le au moins dans l'optique de mener à bien la mission.
Voyant qu'il ne répondait pas, Rin prit alors congé, le laissant seul, plongé dans ses pensées. Des pensées assombries depuis la mort d'Obito, malgré les efforts qu'il tentait de faire pour aller de l'avant. Mais ses forces semblaient de plus en plus diminuées. Ses paupières étaient lourdes, le terrain d'entraînement autour lui semblait maintenant un peu flou.
La fatigue l'emportant sur lui, il s'endormit.
[à suivre]