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Chakal D. Bibi
~ Chakal Touffu ~


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Localisation: La Tanière du Chakal

MessagePosté le: Sam 12 Juin 2010, 7:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre XVI : Jeudi 20, Joe le Cabot


Je me radine en trainant les pieds devant Eddie le Gentil qui était dans son plus mauvais jour. J’ai tenté un regard en direction d’Huxley qui faisait mine de m’ignorer en mélangeant des éprouvettes. Quand je reviens face à Eddie, je me prend un bourre-pif de son droit, chevalière incorporée, en pleine poire.

Là je m’incline.
Ou plutôt je m’écroule de tout mon poids sur une table maintenant sur ses trépieds au moins 15kg de cocaïne pure à 93,8%. Je me retrouve le nez en sang et le costard tout blanc, la gueule enfariné et toute retournée. Je comprend que dalle. Et quand je prend une grande inspiration pour récupérer un brin d’air, il devient limpide que la compréhension des choses en ce moment précis est absolument désuet.

Je saute sur mes deux pieds et sort mon engin, prêt à en découdre avec Eddie qui a l’intelligent réflexe de sortir son arme plutôt que sa bite.

« Alors maintenant mon p’tit pote, j’vais t’expliquer comment ça va se passer. Si t’es pas con, si tu fais pas chier et si tu joues pas les emmerdeurs qui posent plein de question, tu devrais normalement t’en sortir presqu’en vie, compris ? »

Je n’ai pas d’autre choix que d’hocher bêtement la tête, les yeux effrayés, fixant son canon et le miens toujours en main. Je n’ai pas vraiment d’alternative là. Il pointe un flingue chargé sur moi, lui-même chargé à bloc. Il avait le regard sanguinaire du mec complètement cocké prêt à péter les plombs à n’importe quel moment. Moi ça va à peu près, je gère comme je peux. Une fois les premières confusions qui m’ont fait sortir mes parties génitales plutôt que mon colt, ça m’est plus facile que pour lui de composer avec de la poudre plein de le renifleur. Certaines personnes sont moins réactives que d’autres à la substance qui enivre les sens contenue dans la blanche.

Faut croire que je fais partie de ces gens là. Alors bon, pourquoi me pourrir une Légende sur le point de s’écrouler sur ses fondations avec cette daube en poudre ?

« Primo, tu remballes ta queue, t’es gentil, on est pas à Neuilly ici ! Secundo, tu vas rabiner ton cul avec moi. On va voir mon père. »

Joe le Cabot ?

« Putain bien sur Joe le Cabot, combien tu crois que j’ai de paternel pauvre demeuré ? Un vieux con comme lui me suffit amplement ! »

Le bougre d’Eddie est vraiment dans un mauvais jour. Je range mon attirail.

« Et en bagnole, tu m’expliqueras ce que t’as bien pu branler ou fourrer pendant deux jours ! Non mais je vous jure…Je t’ai fait chercher partout ! J’ai vendu quelques exemplaires de la super dope que tu nous a concocté la semaine dernière. Et ben devine quoi mon salop ? Tout le monde en veux !
« Le meilleur trip qu’on ait jamais pris ! », qu’ils m’ont dit,
« Donnes m’en pour 500 billets. », qu’ils m’ont dit,
« Ma fille vient d’avoir 14 ans, elle peut travailler pour toi sur le trottoir si t’en as encore un peu… », qu’il m’a dit ce vieux cinglé, lui par contre je l’ai envoyer paitre.

Me regarde pas comme ça, merdeux, t’aurais vu le cageot qu’était sa fille, t’aurais fait pareil que moi. Enfin bref, tout ça pour te dire que ta dope c’est de l’or en pilules. C’est en partie pour ça que Joe veut t’voir. Te biles pas trop pour la suite, si t’as bien intégré les quelques conditions précédemment citées tu te devrais t’en sortir.

Tu veux vraiment pas me dire où t’avais disparu ? »

Le ton monte. Je lui explique mon arrestation et le pourquoi de celle-ci. J’omet bien sur de préciser que j’avais été cueillir ma malheureuse victime dans son vestibule.

« T’étais à Robben ? Non mais tu te foutrais pas de ma gueule toi ? »

Je ne lui raconte pas l’évasion. Je lui explique que c’était une erreur de la part de la police du Taulier et que j’ai été libéré une fois qu’il a été prouvé que je n’appartenait pas à la Mafia.

« Une erreur ? Tiens donc… »

Il ne croit pas un broque de ce que je lui raconte. Mais je n’ajoute rien pour le moment, je préfère attendre de rencontrer Joe le Cabot. Mes couilles en terrines si je me trompe que le père sait beaucoup de choses et que le fils n’en sait pas moins et qu’ils veulent cuisiner un tantinet votre humble narrateur pour en savoir encore plus. Je l’ai dans l’os bien comme il faut.

On arrive enfin à Simon’s Town, où Joe le Cabot a sa villa. Une villa tape à l’œil d’ailleurs et qui me rappelle fortement la visite de Slemdle avec Huxley la semaine dernière.
En effet, cette maison a tout de l’architecture des anciennes domus de la Rome antique avec ses quatre entrées (deux pour les habitants et les visiteurs et deux autres, derrière, pour les domestiques et les marchands).

« Joe est probablement dans le tablinium. »

Le tablinium est une pièce réservée aux études et au travail. Nous traversons donc le péristyle, la galerie de colonnes qui fait le tour intérieur de la villa. Nous passons devant l’atrium, la pièce centrale, surplombé par une ouverture dans le toit. Mais ici, cette ouverture est feinte, puisque l’atrium est en fait protégé par une vitre fumée pare-balles et pare-emmerdeurs de tous genre.
Les murs du péristyle sont décorés par des bustes taillés dans le marbre des empereurs romains. La collection commence par Auguste, successeur de Jules César et continue dans un ordre chronologique simplifié avec Tibère, Caligula, Claude 1er, Néron. Et cela continue avec les bustes des Flaviens (Vespasiens, Titus) et des Antonins (Hadrien, Antonin le Pieux, Lucius Verus, Marc Aurèle) pour s’achever avec Commode en tenue d’Héraclès, tenant la massue du héros, portant la peau du lion de Némée et les pommes d’or des Hespérides.

Nous arrivons enfin dans le tablinium où un homme de grande taille au teint livide s’amuse à observer les déformations physionomiques de son visage pouvant inspirer une quelconque terreur. Son corps est tout à fait disgracieux, presqu’autant que sa figure. Ses jambes et son cou sont grêles, les joues et les tempes creuses, le front large et les cheveux rares, le crâne quasiment chauve alors que le reste de son corps est plus velu que le cul d’un chameau. Il était vêtu d’une toge blanche ceinturée par une bande de cuire noire incrustée de fines pierreries. Sur sa tête dégarnie est posée une couronne de laurier. Joe le Cabot semble être encore plus siphonné que son taré de fils.

Joe continue son jeu de mime devant la glace pendant plusieurs minutes. Eddie et moi avons même le temps de fumer une cancerette avant que l’entogé ne se décide à nous accorder de sa « précieuse » attention. Précieuse, oui. Joe le Cabot est un mégalo sanguinaire persuadé d’être le digne successeur des empereurs romains qu’il admire tant. Il nous invite à nous assoir sur des chaises de bois de chêne vernis et me demande qui je suis, « putain de bordel » !

« Heu…Papa, c’est toi qui m’a dit que tu voulais voir le loustique ici présent… »

« Toi, tu fermes ton claque merde.
Quand à toi…Depuis une semaine, j’entends beaucoup parler de toi, un peu trop à mon goût. Tu ne sembles pas être le genre de mec qui sache tenir sa place et ta tête ne me revient pas. Je pourrai te faire égorger d’un claquement de doigt si je le voulais, tu le sais ça ? »

J’acquiesce en silence, je le laisse terminer sa diatribe jusqu’au bout. Je vois bien que le bonhomme n’est pas du genre à être interrompu et il semble apprécier mon mutisme puisqu’il reprend d’une voix plus calme et posée.

« Tu as été enfermé à Robben Island, la taule de la Mafia alors que tu n’appartiens officiellement à aucune famille. Tu aurais du te retrouver sur l’île des Fous ou l’île des Meurtriers mais pas à Robben bon dieu de merde.

En plus de ça, pendant ton séjour, deux de mes capos les plus imminents sont morts inexplicablement. On a retrouvé le premier étouffé par sa propre bite et le deuxième noyé dans une flaque d’eau, les cordes vocales sorties du gosier. Tu m’expliques ? »

Je constate que le Rouge est toujours aussi cruel avec ses victimes . Quand on a buté Guy la Lame Tordue et Emile le Chauffeur, j’étais loin d’imaginer qu’ils étaient dans les petits papiers de Joe. En fait, Joe m’apprend qu’ils devaient bientôt sortir de prison pour reprendre les affaires. Mais maintenant qu’il a définitivement perdu deux de ses meilleurs hommes, ses plans pour le futur sont sacrément compromis. Je comprend mieux maintenant pourquoi mes boss tenaient tant à voir ces deux caves bouffer les pissenlits.

N’ayant pas d’explication valable à fournir, je me contente de jouer la surprise. Je ne sais rien.

« Tu ne sais rien ? Moi je pense que tu en sais long sur cette histoire…Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi mais crois moi que je vais trouver petit salopard…Je t’accorde le bénéfice du doute uniquement parce qu’Eddie m’a dit que t’avais trouvé le secret de fabrication d’une dope exceptionnelle…Tu sais quoi ? Tu vas remplacer ce cinglé de Lame Tordue. C’est ça mon p’tit pote, tu vas gérer l’écoulement de cette nouvelle dope et t’occuper de menus larcins pour moi. Tu ne recevras d’ordres que de moi et tu viendras ici me faire un rapport toutes les semaines, compris ? »

J’acquiesce à nouveau. Merde, je me suis bien fait baiser là…Joe ne m’accorde pas ce poste prestigieux parce qu’il m’aime bien mais parce qu’il sait que je ne suis pas du tout qui je prétend être et qu’il veut m’avoir à l’œil...Chierie.

Il nous invite à le suivre dans le triclinium. C’est la salle à manger de sa villa. Une pièce éclairée par des flambeaux disposées aux quatre coins. En son centre, un petit foyer pour tenir les plats au chaud entouré de six divans où s’allonger pour déguster des plats apportés par les domestiques de Joe. Des domestiques nous apportent des mets fins comme des gencives de porc marinées dans de la sauce au miel ou des couilles de bœuf aux framboises confites. Je crois que je vais dégueuler. Le père et le fils s’empiffrent tandis que je me contente de boire le vin qu’on me sert depuis une amphore. D’époque, me certifie Joe.

Nous discutons de choses et d’autres, ou du moins ils discutent et moi je hoche la tête en signe d’approbation ou rit quand il le faut. Pas un mot de trop, pas un commentaire déplacé. C’est comme ça que ça marche avec les mafieux de ce genre. Mieux vaut ne pas trop la ramener…Et puis, après une heure qui m’a paru en durer cinq ou six, Joe le Cabot me confie ma première mission en tant que capo.

« J’aimerai que tu t’occupes de quelqu’un pour moi. Quelqu’un de très spécial. Cette personne est connue sous un pseudonyme. On l’appelle « La Mariée ». Quand tu rentreras chez toi, tu trouveras une voiture parquée sur le trottoir d’en face, dedans il y aura un mec, Ozzy, et avec ce mec, il y aura toutes les informations dont tu pourrais avoir besoin sur La Mariée. Je veux que tu me la ramènes en vie. Je ne sais pas si tu es le genre à tirer avant de poser les questions mais ici, je veux de la finesse, c’est clair ? »

Je ne me risque pas à lui demander qui est Ozzy, j’imagine que je le découvrirais bien assez tôt. Ensuite Joe m’invite à foutre le camp de son domus et, voyant Eddie allongé ivre mort sous son divan, il devient clair que je vais devoir rentrer en taxi. J’indique au chauffeur l’adresse de Scott. Je me demande ce qu’il va penser de tout ça et j’ai aussi quelques questions à lui poser quant à mon rôle réel à Cape Town…J’ai bien l’impression que mes boss ont des projets autres que de la simple surveillance ou destruction de quelques rades à dopes par-ci, par-mi…

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Chakal D. Bibi
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MessagePosté le: Mar 15 Juin 2010, 12:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le décor du début de la fin se met en place Very Happy


Chapitre XVII : Vendredi 21, Révélations au clair de Lune


Quand j’arrive enfin chez Scott après de multiples détours du à la pauvreté des connaissances géographiques de la région du chauffeur de taxi, il est minuit passé et nous sommes vendredi. Mais ce cher Scott Shelby est un oiseau de nuit, je ne le réveillerais pas, ça j’en suis sur. Au pire, je le tirerais des bras d’une catin, au mieux ou je l’enlèverais à un tête-à-tête avec une bouteille de scotch.

Scott s’était dégotté une piaule du côté du square Wembley, rue McKenzie. Il vivait dans un espèce de taudis déconfit avec une planche vermoulue en guise de porte. Il me suffit de toquer un peu trop fort pour que mon poing passe au travers.

« Nom de dieu de chierie ! Tu pourrais pas faire attention, pauvre taré ? »

Bien, il ne semble pas occupé.

« Qu’est ce que tu viens foutre ici à cette heure-là ? T’as du nouveau ? Bon, dans ce cas entre mais t’as plutôt intérêt à ce que ça vaille le coup, j’étais en train de m’astiquer le poireau sur le meilleur porno avec trois asiatiques et un kangourou que j’ai jamais vu. »

Scott avait un goût étrange et prononcé pour toutes ces vidéos dégueulasses qui circulent librement sur le web. La libéralisation du porno a certes vu le taux de viols diminuer mais a aussi fortement augmenté le nombre d’amateurs de films Exotiques, comme on les appelle.

Mon vieil ami m’invite à prendre place dans le salon. Dans une petite stéréo bleue et argent, se joue un disque des Stooges. Scott revient de la cuisine avec une bouteille de vieux rhum ambré et deux petits verres. Il débouche la bouteille en faisant sauter sa tête de liège et s’envoie une grande rasade au goulot avant de nous servir dans nos verres respectifs, laissant couler le liquide jusqu’à ras-bord. Nous trinquons.

« Alors dis moi, que me vaut le plaisir ? »

Je lui explique que je reviens de chez Joe le Cabot, je lui décris un peu le bonhomme. Son goût pour le théâtral et son obsession des empereurs romains, disant bien qu’il se considérait lui-même comme un de ces empereurs fous qui marquèrent l’Histoire antique. Et je lui dis aussi qu’il m’a nommé capo, soit disant parce que je suis un génie mais je sais bien que c’est pour m’avoir sous le coude au maximum.

« Nom de dieu…Tu n’as pas été suivi au moins ? »

Je rassure Scott. J’ai bien pris soin de vérifier avant de me pointer ici. Et puis de toute façon, Joe et Eddie étaient tellement cuvés quand je suis parti de là bas qu’ils auraient eu bien du mal à articuler un ordre de ce genre à un quelconque subordonné.
« Bien. Alors dis moi, qu’as-tu appris là bas ?

En fait pas grand-chose quand j’y repense. Mais une question me taraude toujours et je la soumet à mon vieil ami : Quel est mon putain de rôle dans ce merdier sud-africain ?

« Hum…Je leur avais bien dit aux boss que tu finirais pas te douter de quelque chose… »

J’ai donc vu juste, je ne suis pas ici pour une simple investigation et vu la gueule de trois pieds que tire Scott, mon instinct me souffle que ça doit être sacrément important. Je le questionne au sujet de Guy la Lame Tordue et Emile le Chauffeur.

« Joe le Cabot n’est pas un mafieux ordinaire, comme tu as pu le constater par toi-même. Non seulement cet enfoiré de mégalo est le grand patron du réseau mondiale de la Mafia mais en plus de ça il traite avec le Taulier en lui fournissant argents, armes et mains d’œuvre. Les Capitalistes le savent, les Révolutionnaires le savent et ils sont tombés d’accord pour mettre fin aux agissements de ce grand cinglé qui nous emmerdent presqu’autant qu’eux.

Le chef Capitaliste, Barry la Batte (surnommé comme ça du temps où il jouait au base ball en ligue pro) est venu trouver nos patrons et leur a demandé gentiment et poliment, bien comme il faut, si on ne pouvait pas se débarrasser discrètement de Joe, en échange de quoi il nous laisserait gérer l’Europe et l’Afrique tandis que lui s’approprierait une partie de l’Asie. La disparation du Cabot foutrait un coup dur à la Mafia, et par ricochet, au Taulier. La Lame Tordue et le Chauffeur étant d’éminents généraux, nous nous devions de nous en débarrasser le plus hâtivement possible. Il fallait bien entendu que ce soit toi qui t’en débarrasses afin d’éveiller les soupçons du Cabot, sinon tu n’aurais probablement jamais pu l’approcher. On faisait ainsi d’une pierre deux coups. Nous n’avions bien sur pas prévu que ton côté amateur de la défonce allait te permettre de fabriquer la nouvelle dope en vogue dans le pays. Ca t’as évité pas mal d’emmerdes. »

C’est bien aimable de sa part de s’inquiéter de la merde dans laquelle je suis, sachant que c’est lui qui m’a foutu dedans…

« Maintenant mon jeune ami, il faut bien que tu comprennes les intérêts géopolitiques en place ici. Le pouvoir du Cabot affaibli à Cape Town, le Taulier n’a plus grand soutien en Afrique mais cela ne suffira pas à la Révolution pour installer définitivement ses bases sur le continent. Nous voulons que tu liquides purement et simplement Joe et son fils, Eddie le Gentil. Huxley sera probablement ravi de te donner un coup de main. »

Huxley ? Qu’est ce qu’il vient foutre là dedans celui-là ?

« J’ai rencontré ton ami il y a deux jours et lui ai proposé de nous rejoindre. Il m’a confié en avoir ras la cafetière de bosser pour ce taré d’Eddie. Tu sais que le Gentil a violé et laissé pour mortes sa femme et sa fille ? »
J’ignorais cela…

« Huxley a intégré la bande du Gentil uniquement dans l’idée de se venger. Bien sur, Eddie ignore tout de cela. Quand tu es arrivé, il a immédiatement compris que tu étais loin d’être un simple cuistot de la dope et a observé discrètement tes moindres faits et gestes. Quand il a fini par piger que tu étais de la Révolution, il est venu me trouver, va savoir comment, pour nous rejoindre. Il est plutôt futé comme mec. »

Bon, il va finir par cracher sa pilule et me dire un peu le but de toute cette opération ?

« L’anéantissement total du monde tel que nous le connaissons. Cape Town sera la base de la Révolution. C’est d’ici que nous mettrons le feu aux poudres et que nous allons lancer un soulèvement général, d’abord en Afrique, puis en Europe et enfin en Asie. D’autres hommes avec des objectifs similaires aux tiens ont été envoyés dans plusieurs grandes villes, Bamako, Alger, Casablanca, Tunis, Le Caire, Londres, Berlin, Paris, Madrid, Rome, partout où la Mafia et le Taulier font leur beurre, des Révolutionnaires se sont infiltrés et n’attendent plus que tu émascules le Cabot avant de passer à l’action. »

Putain de chierie…Je me doutais bien qu’un jour ou l’autre il nous faudrait passer à l’action mais je ne pensais que ce serait moi le fer de lance de ce qui sera probablement considéré comme la guerre la plus meurtrière et sanglante qu’ait jamais connu l’Histoire de notre bien triste humanité.

« Ah et tu m’as dit que tu devais retrouver un certain Ozzy la Gratte ? Tu le connais, c’est un ami à toi de longue date. Mais la dernière fois que tu l’as vu, il se faisait encore appeler Théo le Noir. »

Le Noir ? Le Noir est à Cape Town ? La dernière fois que je l’ai vu, il parait aux Etats Unis pour devenir médecin. Je n’ai plus eu de nouvelles depuis, ni moi, ni Alex, ni Will.

« Il nous a rejoint il y a un peu moins d’un an. Il revenait des Amériques et était rentré chez lui, aux Pays-Bas, quand on s’est rencontré dans un coffee shop d’Amsterdam. On l’a immédiatement intégré dans les rangs d’Eddie le Gentil sous le nom d’Ozzy la Gratte. Il t’attends… »

Dans une voiture, devant chez moi, oui je suis au moins au courant de ça. Bon c’est pas le tout mais il se fait tard. On se jette un dernier godet pour la route et je repars vers Buitenkant. Il pleut.

Pour une fois j’apprécie le contact des gouttes s’écrasant sur mon visage et pénétrant les pores de ma peau. Ca rafraichit les idées et te remet la carafe en place après un trop plein de rhum. Après une heure de marche, j’arrive enfin devant chez moi. Le Noir est bien dans la voiture. Une Mercedes d’avant guerre, d’un vert des plus odieux. Je tape au carreau et l’invite à venir finir la nuit chez moi.

Nous ne parlons pas. Je suis usé et je cogite encore sur toutes les révélations de Scott Shelby. Je prépare du café dans la cuisine que je verse frémissant dans deux tasses en argile. J’y ajoute dans chacune une cuillerée de confiture d’opium.

Nous buvons sans mots dire puis nous nous étendons sur les canapés de bois de fort mauvais goût disposés là. Nous tombons dans les bras de Morphée pour au moins 24 heures. Quand je m'éveil, il fait encore nuit mais nous sommes samedi.

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Sasori75
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MessagePosté le: Jeu 17 Juin 2010, 6:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bien fandard, et rudement bien trouvé cette histoire.^^
Tellement entraînant que j'm'suis lu le 17 chapitres d'un coup (le coup d'imprimé les textes pour éviter de se ruiner les yeux, faudrait qu'j'y pense le prochain coup^^).

J'ai trouvé qu'il y avait (bah déjà un petit côté Orange Mécanique^^, mais aussi Pulp fiction, genre la scène de Vincent explosant la tête du mec sur la banquette arrière, et t'explose de rire. Pas très clair tout ça^^, 'fin bon j'essaie de retranscrire un peu ce que j'ai ressenti en lisant ça, mais je cale.^^

Niveau critique, vu qu'j'suis une quiche en littérature, j'vais m'abstenir d'en faire. En tous les cas, ça se lit assez facilement.
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Chakal D. Bibi
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MessagePosté le: Jeu 17 Juin 2010, 9:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci d'avoir lu toute ce périple qui ne devrait pas tarder à s'achever ^^

Par contre, j'essaye un peu de m'éloigner d'Orange Mécanique justement, donc peux-tu me dire où ? si c'est juste les mots utilisés, à part le "rassoudok" que j'ai complètement adopté même dans mon langage courant (la gueule de mon prof de français quand je l'ai sorti en cours sans faire gaffe xD), j'ai quand même laissé tout le reste de côté donc ça me surprend un peu de lire ça ^^

Et pour la scène qui t'as fait penser à Pulp Fiction, c'est quel passage en particulier ?

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suigestsu
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MessagePosté le: Ven 18 Juin 2010, 2:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'pense que s'est surtout pour l'ambiance général qu'il dit ça.
J'vais pas m'étaler j'ai pas fini de lire, j'ai d'ailleurs les yeux explosé déjà et une grande envie de fumer.
Mais j'aime beaucoup, comme la plupart de tes textes, j'aime ton style il me captive.

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Sasori75 a écrit:
Ah oui, la légendaire flemme de suig'... j'oubliais que t'avais la flemme de te coucher alors que tu l'étais déjà, xDDd!!
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Chakal D. Bibi
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MessagePosté le: Ven 18 Juin 2010, 10:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Suig' Wink

Pour ceux qui ont donc lu les aventures du Blanc, comment trouvez vous que l'intrigue en toile de fond est amenée ? Voyez vous des incohérences dans le monde et les diverses factions mises en place ?

J'ai l'impression d'avoir bien huilé mon truc mais bon, je ne peux qu'être subjectif ^^

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Sasori75
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MessagePosté le: Dim 20 Juin 2010, 11:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et bien, pour le coup de "Orange mécanique", ya certaine scènes qui m'y ont fait pensé (faudrait que j'relise cite fait pour te dire lesquels), après, peut être que le fait d'utiliser le mot Rassoudok m'a un chouille influencé.^^

Sinon, pour "Pulp fiction", comme l'a dit suig' ( à croire qu'elle me connaît mieux que moi-même^^), c'est un peu l'ambiance général de ton histoire. En fait, ça me fait penser surtout à l'ambiance d'un film de Tarantino (surtout "Reservoir dog" et "Pulp...."), bien trash mais bien fandard (d'où l'évocation de la scène de explosons joyeusement le melon de j'sais plus comment il s'appelle^^). Après, il a des scènes que je pourrai te citer, mais pareil, je relirai pour te dire lesquelles précisement ('tin, pendant que je lisais, je me disais, j'vais noter ce passage pour le rebalancer, pis j'ai confiance à ma mémoire, grave erreur^^). Et là aussi j'ai pu être influencer par l'histoire de tes couleurs, genre le blanc, le rouge.^^ N'ayant pas une culture démesuré, j'fais peut être des raccourci un peu trop court.^^

Sinon, pour ton interrogation, j'ai trouvé que c'était très bien huilé.
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suigestsu
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MessagePosté le: Lun 21 Juin 2010, 3:29 am    Sujet du message: Répondre en citant

Putain ! J’ai les boules, j’avais terminé mon commentaire, j’faisais juste une correction et je sais pas se qui s’est passé BIM ! Plus rien, bref, j’ai la flemme de le rédiger de nouveau, surtout que dans 10 minutes s'est le marathon, alors j’vais faire court.
Pour commencer Sasori, se n’est pas que je te connais plus que toi-même, seulement que j’ai le même ressenti.
J’en ai toujours pas terminé la lecture (forcément entre deux bips), en lisant j’me tape de pure moment d’hilarité (ouais je sais.. mais s’est plutôt une bonne nouvelle pour toi), avec tes expressions euh.. ou on pourrait se posé des question sur ta nature profonde et ton langage cru, j'adore !

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Sasori75 a écrit:
Ah oui, la légendaire flemme de suig'... j'oubliais que t'avais la flemme de te coucher alors que tu l'étais déjà, xDDd!!
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Chakal D. Bibi
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MessagePosté le: Lun 21 Juin 2010, 4:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hop hop hop !! Et voila le chapitre 18 introduisant le dernier des Rainbow Men !!! Cool


Chapitre XVIII : Samedi 22, les Rainbow Men Part. III : Théo le Noir


Théo le Noir est donc le quatrième membre des Rainbow Men, qui était, sans me venter, l’un des organismes criminels les plus recherchés d’avant guerre.

Alex, Will et moi-même avions rencontrés Théo à l’époque du lycée. Nous venions d’officialiser notre collaboration mais on se disait qu’un groupe de trois ça faisait un tantinet bancal. Et puis le Noir avait des connexions aux Pays-Bas, à Amsterdam, ce qui pouvait s’avérer très utile pour notre entreprise. C’est là bas qu’il était né, lors d’un mois de février particulièrement froid, quelque part dans le port de cette charmante ville.

Il vit les premières lueurs du soleil en chutant mollement de la vulve de sa mère qui mourut en lui donnant la vie. Son père était un roi Togolais déchu suite à une révolution quelconque, comme il y en avait tant qui secouait l’Afrique à l’époque. Il avait fui pour l’Europe et s’était établi dans la capitale néerlandaise. Il tenait alors un cabinet médicale très prisé de la vieille bourgeoisie et vendait sous le manteau des flacons de morphine pour arrondir ses fins de mois.

Théo a grandi dans une cage dorée, mais celle-ci l’étouffait et il multipliait les larcins, pour son bon plaisir ou simplement pour faire chier son paternel, allez savoir. Ainsi, il volait régulièrement des médicaments, des drogues et des seringues au cabinet du roi déchu, et les revendait ou en faisait usage pour lui-même dans le Red Light District, s’amusant avec quelques ribaudes en vitrines mais plus souvent sur les quais du port d’Amsterdam. C’était là son repère favoris et en particulier un sombre troquet mal famé situé sur Brouwersgracht, le Café Thijssen.

Au-dedans, on pouvait retrouver les pires raclures que Gaïa ait engendrée. Des marins avinés, des junkys délabrés, des catins usagées. Le mobilier n’était composé que de tables en bois vermoulus montées sur trépieds, l’éclairage était dispensé par de vieilles lampes à huile rouillées qui diffusait une odeur âcre qui prend à la gorge comme une corde de chanvre au cou d’un pendu. A l’étage, si vous vous sentiez le cœur assez vaillant pour gravir les marches grinçantes d’un escalier prêt à s’écrouler à tout moment, vous pouvez trouver quatre ou cinq chambres où les clients trop avinés venaient s’envoyer en l’air, ne voyant même plus l’horreur des prostiputes mises à disposition par le patron du Thijssen. Les jambes velues, les yeux pochées, les dents gâtées et le con ravagé, ces ribaudes emmenaient les pauvres ères pour une partie de ça va ça vient dont on ne sortait que très rarement sans une saloperie sur la queue ou dans le sang.

Là, le Noir faisait hurler sa guitare électrique, gueulant sa haine et sa colère contre ce monde pourri. Une magnifique guitare Stratocaster d’un bleu nuit des plus charmant. Il l’a tenait d’un vieux chaman venu des Etats-Unis, Robert John Spencer, un amateur de vaudou qui aurait troqué son âme au diable à un carrefour, il y a bien longtemps, avant même la 2e Guerre, contre son talent de guitariste. Et on dirait bien que ce talent, le vieux Spencer l’a refilé à Théo en même temps que sa guitare car ce dernier était vraiment balèze et bien inspiré. Ses doigts filaient sur le manche de son instrument comme la langue d’un contorsionniste qui découvrait les joies de l’auto-fellation.
J’ai toujours trouvé cette histoire un peu étrange mais Théo y croyait dure comme fer ! D’ailleurs c’est pour cela qu’il a finit par abandonner sa guitare pour prendre le scalpel. En effet, il arrivait de bien étranges incidents les nuits où le Noir jouait. Sa musique semblait éveiller les pires instincts des hommes présents dans la salle et chaque nuit où il se produisait, une personne disparaissait mystérieusement, sans laisser aucunes traces, comme si Satan s’octroyait un sacrifice en paiement du talent et du génie de Théo…

Les disparitions se succédant, Théo décida de laisser son instrument de côté, persuadé d’être responsable de la disparation de ses auditeurs. Il l’a revendit pour une centaine d’euros et mis les voiles vers Lille, en France. C’est que les gens commençaient à parler…Ils se rendaient bien compte que quelque chose ne tournait pas rond avec mon ami alors pour éviter plus d’ennuis qu’il n’en avait déjà avec les forces de police, il décida de changer d’air. Il avait 16 ans à l’époque et c’est cette année-là que je fis sa connaissance.

Will, Alex et moi l’avons rencontré lors d’une soirée organisée par un Mafieux originaire de Varna qui se faisait appeler Max Docky Doc. Un grand ponte qui avait appris toutes les ficelles là bas, en Roumanie avant d’être envoyé par ses supérieurs à Lille, puis à Paris. Ce cher Max aimait à faire les choses en grand. La soirée se passait dans un grand entrepôt dans un bled pas loin de Lille, Douai. Il avait réquisitionné le parc de l’Arsenal pour l’occasion et le bâtiment avait été entièrement rénové à ses frais pour l’occasion. Les murs étaient couverts de teintures violettes, les tables de verres étaient disposés devant d’immenses canapés de cuir noir. Sur de hauts podium et dans des cages de verres, se déhanchaient de somptueuses danseuses dont la seule vue vous faisait péter le caleçon. Des pommeaux de douche étaient installés au plafond d’où pleuvait du champagne. Il n’y avait qu’à lever la tête et ouvrir la bouche pour s’abreuver de bulles.

Et dans un coin, discutant tranquillement avec Max Docky Doc, on trouvait Théo le Noir. Nous sommes allé le voir, on s’est présenté et le courant est immédiatement passé. Il avait entendu parler de nous et de notre petit groupe, jeune mais déjà célèbre dans la région. On lui a proposé de se joindre à nous, il serait notre intermédiaire avec un gros fournisseur d’Amsterdam, le Marchand de Sables (on l’appelait ainsi parce qu’il avait cette formidable capacité de s’endormir absolument partout, même dans les lieux les plus bondés et bruyants). Il nous dit :

« Vous tombez bien les gars, justement je comptais repartir aux Pays-Bas sous peu pour mes études de médecine et j’avais bien l’intention de me les payer en refourguant quelques produits dont le port est prohibé. »

Nous conclûmes notre nouvelle association avec quelques lignes de blanche première qualité gracieusement offert par notre hôte, Max Docky Doc, et de pleins verres de champagne.

Ainsi naquit officiellement les Rainbow Men. Durant les deux ou trois ans que dura notre collaboration, notre groupe s’est agrandi et nous sommes tous devenu maitre dans l’art du grand banditisme. On avait tous reçu une éducation en assassinats, recèles, détournements de fond et autres joyeusetés du genre, que ce soit à la Banana School, parmis la Mafia ou dans la rue, nos vies étaient placées sous le signe de l’illégalité. C’était entre 2006 et 2010. Et puis le Taulier a déclaré la guerre, conquis toute l’Asie, puis l’Europe. Alors le groupe a éclaté. Je suis partis le premier, rappeler par la Révolution pour quelques menus larcins à travers la planète, travaillant principalement comme exécuteur. Il en est allé de même pour le Vert. Le Rouge est allé se réfugier en Australie mais, comme vous le savez déjà, il a été arrêté et envoyé à Robben Island. Je n’ai jamais revu Max Docky Doc, ni même le Marchand de Sables. Quand à Théo, je le croyais mort jusqu’à ce que je le retrouve dans cette voiture, devant chez moi, répondant aujourd’hui au nom de Ozzy la Gratte.

Nous sommes toujours allongés, ou plutôt vautrés comme de vulgaires loques sur les canapés de la cuisine de ma petite maison de Buitenkant Street. Je me décide enfin à remuer mon cul pour nous préparer deux cafés bien forts, histoire de se remettre les idées en place. Une fois le rassoudok revigoré, je questionne le Noir sur sa vie après l’éclatement des Rainbow Men.

« Et bien je suis partit pour les Amériques, chez les Capitalistes, afin de terminer ma formation de médecin, à New York. De là bas, je suis parti vivre au Mexique quelque temps, je me suis installé avec une nana, Alexandra. Je l’ai rencontrée dans le bus qui faisait le trajet entre la Grande Pomme et Monterrey. Une chouette fille à la chevelure de feu qui avait voyagé en bateau depuis son Saint Petersburg natal jusque Miami avant de se faire la malle. Elle portait un enfant d’environ trois ans dans ses bras mais m’a assuré que ce n’était pas le sien. Il était à sa place quand elle est entrée dans le bus. Sa mère l’avait juste laissé là, probablement incapable de subvenir à ses besoins ou alors elle l’aura oublié dans un délire éthylique. Bref, Alexandra l’a recueillie et nous nous sommes installés tous les trois dans un petit appartement rue Nueva Rosita, près des Arènes. Là, j’ai ouvert mon cabinet médical et on a vécu ensemble pendant un peu plus d’un an.

Tout se passait bien. Je l’aimais vraiment cette fille tu sais, elle me faisait un de ces effets…Et puis elle avait une façon de te pomper le dard que je n’avais jamais connu, même avec les putains d’Amsterdam ! J’ai élevé le môme comme si c’était le mien, on l’a appelé Jimi. Et puis comme tout allait bien et qu’il n’y avait pas de problèmes, elle a commencé à en chercher. D’abord en me ramenant son ex-mari à l’appartement. C’était un soldat du Taulier qui bossait dans les forces navales de ce dernier. Elle ne l’avait pas revu depuis la fin de la 3e Guerre pendant laquelle il avait eu pour mission de coloniser les îles des Philippines. N’ayant jamais eu de nouvelles, elle le croyait mort et voila que cet enfoiré en képi plus con qu’un militaire se radine chez nous. Va savoir comment il a retrouvé sa trace à ma bonne femme. Je les ai donc retrouvé un soir, dans le lit conjugale, elle faisant le poirier et lui, au dessus, lui tire-bouchonnant le con comme un furieux. Je te raconte pas la rage dans laquelle j’étais. Je lui ai ouvert la gorge d’une oreille à l’autre et elle je l’ai ficelée comme la truie qu’elle était, je l’ai balancé dans le coffre de ma caisse et j’ai roulé pendant plusieurs heures, ou plusieurs jours, vers le nord-ouest jusqu’à atteindre Corpus Christi, au Texas. Là je l’ai jetée, toute ficelée, dans la baie du port Aransas. Ensuite j’ai taillée la route jusqu’à la Nouvelle Orléans où je me suis payé une semaine de débauche pour essayer d’oublier, j’ai pris un avion et je suis rentré à Amsterdam.

Je ne sais pas trop ce qu’est devenu le petit Jimi…Pour être franc, je ne veux pas le savoir. J’ose espérer qu’on la retrouvé avant qu’il ne crève de faim ou de soif mais je n’aurai pas pu le garder avec moi. Il m’aurait trop rappeler sa pétasse de mère et j’aurai fini par le zigouiller, purement et simplement. »

Il est comme ça le brave Théo, très gentil et tout et tout mais faut voir à ne pas trop le chatouiller. Il a la rancune tenace le bougre…

« Me voila donc de retour à Amsterdam. A peine descendu de l’aéroport, je suis retourné voir si mon rade était encore là. J’ai foncé illico au Thijssen. Quand je suis entré, l’odeur des lampes à huile et du foutre ranci m’ont pris à la gueule et je savais que j’étais chez moi, que rien n’avait changé pendant mon absence. Le patron avait même conservé ma Stratocaster et il semblait ravi de pouvoir enfin me la remettre.

« Cette putain de guitare n’attire que des emmerdes !! Reprends là ! »

Il avait probablement raison. Depuis que je l’avais abandonné, je n’ai eu que des emmerdes…Alors maintenant elle reste toujours avec moi. Elle attire toujours le mauvais œil mais plus sur moi, seulement sur les autres…Comme si elle avait voulu se venger de moi pour l’avoir abandonné…Et puis quelques jours plus tard, alors que je dégustais un thé-roulé aussi long que mon avant-bras à l’Abraxas, je suis tombé sur un vieux mec avec un cigare fiché dans le bec. Il portait un costard gris d’un autre temps en dessous d’un imper beige et crade. Il portait une cravate bleue et il m’a dit qu’il me connaissait. Je n’ai pas cherché à savoir le pourquoi du comment. Il m’a aussi dit qu’il te connaissait bien et que t’avais besoin d’aide pour buter Joe le Cabot. Je me suis dit que ça pourrait être fendart de se revoir et puis, j’avais franchement rien de mieux à foutre. »

Trop aimable. Je ne lui cache pas que je suis heureux de le voir et que son aide est plus que bienvenue. Liquider Joe le Cabot et Eddie le Gentil n’allait pas être une mince affaire et on allait avoir besoin d’aide sur ce coup-là. Le Noir me dit de ne pas m’inquiéter pour ça, qu’il a déjà tout prévu. Joe le Cabot nous a donné pour mission de retrouver La Mariée, et c’est ce que nous allons faire. Et quand ce sera réglé, on donnera rendez-vous aux deux lascars en haut de Table Mountain, pour plus de sécurité et profiter du paysage. Le Noir me dit qu’il en déjà informé Joe et que celui-ci est d’accord. Il nous y attendra dans deux jours. Parfait. J’appelle Scott et lui donne rendez-vous au Neighborhood pour planifier la mission. J’aurai bien appelé Will mais je doute qu’il soit encore dans les parages…On verra.

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MessagePosté le: Lun 28 Juin 2010, 3:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Probablement le dernier visage rencontré au cours du périple du Blanc. Enjoy Wink

Chapitre XIX : Dimanche 23, La Mariée


Vers dix heures ce dimanche matin, Théo et moi arrivons au Neighborhood où nous retrouvons Scott Shelby dans son habituel imper beige. Il porte sa cravate rouge, assortie à la couleur des ses yeux injectés de sang, signe d’une gueule de bois qu’il est occupé à soigner à coup de rhum de Cuba. Devant lui, dans un cendrier, un cigare épais comme un barreau de prison fume tranquillement tandis que sur le vieux tourne-disque posé sur le comptoir, Django nous conte la Géorgie de son esprit.

On s’installe à côté de lui. La journée sera longue, il nous faut retrouver cette énigmatique Mariée. Scott et moi engageons un débat sur la meilleure façon de la retrouver mais Théo nous arrête de suite et nous annonce qu’elle se planque à Stellenbosch, la plus ancienne ville d’Afrique du Sud après la cité mère, Cape Town. Elle vit depuis plusieurs mois dans une exploitation vinicole au bout de la rue Georges Blake, derrière la gare. Voila une information qui faciliteras grandement les recherches. Je dis qu’il est temps d’y aller. Je finis le verre de Scott qui me gratifie d’un nom d’oiseau quelconque et je bondis sur mes pieds, pressé d’en finir avec cette mission qui durait depuis bientôt deux semaines.

Mais le Noir m’arrête aussi sec et me dit qu’il a bien réfléchi.

« Avec tout le respect que je te dois, je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu viennes. Laisses nous donc nous charger de cette mission. »

Quoi ? Il pense que je ne suis pas capable de zigouiller une bonne femme si nécessaire ?

« Je te pense capable de beaucoup de choses, je pense que tu es capable de zigouiller une bonne femme si nécessaire mais pas celle-là. Cette femme que l’on appelle La Mariée parce qu’elle s’est enfuie en prenant ses jambes à son cou lors de son mariage, laissant Joe le Cabot comme un con dans sa toge pourpre devant l’autel, tu la connais, tu la connais même trop bien. »

Je la connais ? J’ai l’impression de constamment retomber sur mes anciennes connaissances dans ce pays de cinglés. Comment pourrais-je la connaitre ? Je n’ai jamais entendu parler d’une fille surnommée La Mariée. Scott me précise que c’est sans doute parce qu’on lui a attribué ce surnom après qu’elle ait humiliée bien comme il faut ce gros bourrin de Cabot. Et quel est son nom alors ?

« Isis. »



Alors ça, ça me coupe la guibole et j’ai besoin de m’assoir. Je titube entre les tables du zinc, tout paumé, ne sachant plus quoi penser, pour finir par aller m’écrouler sur une des banquettes en toiles bleu nuit usées. Scott m’apporte un remontant que je siffle d’une traite avant d’en demander un autre, et puis un autre et encore un quatrième que je vide aussi sec.
Isis…Je n’imaginais pas entendre parler d’elle à nouveau…Mais ne faisons pas durer le suspens plus longtemps et attardons nous un peu sur cette sordide histoire de ma vie.

J’ai connu Isis peu avant la 3e Guerre. J’ai toujours trouvé qu’elle portait bien son nom car elle avait les traits fins et délicats d’une déesse. Peut être pas égyptienne, mais une déesse ça c’est sur. On s’était rencontré le cinq du mois de Mai dans un bled du Nord de la France, non loin de la grande Lille.

Je n’avais jamais connu pareille nana. Sa chevelure blonde tombait dans une élégante cascade sur la chute de ses reins, paraissant dessinée par Michel-Ange en personne. Ses yeux d’un vert émeraude resplendissaient tant qu’ils auraient pu éclairer le colon malodorant d’une vache ou d’un bouc. Son nez avait la même grâce que la plus belle des reines antiques et sa bouche aux lèvres suaves n’inspirait que l’envie de la couvrir de baisers.
Ouais, j’étais vraiment flingué de cette fille.

Mais elle n’était pas seulement belle en apparence, non. Tout en elle respirait la joie de vivre, la passion, la magnificence. Elle aimait la vie et ses plaisirs, qu’ils soient aussi simples qu’un coucher de soleil ou aussi éthyliques qu’un Merlot de Toscane dont elle partageait d’ailleurs la finesse et la complexité. Car, comme les plus belles perles du monde, Isis n’était pas une fille facile à percevoir. Autant de raisons qui font que je l’ai aimé.

Je ne lui ai pas dit tout de suite, évidemment. Paralysé par la peur d’un refus, les couilles atrophiées rien qu’en imaginant perdre son intérêt si jamais je lui avouais mes sentiments trop tôt, nous sommes d’abord longuement restés amis. Et puis lors d’un hiver blanc et glacial nous sommes partit ensemble et avons chevauché longuement sur les étendues de neige de l’est de la France avant de traverser les Alpes pour rejoindre l’Italie.

Dans un petit chalet qui servait d’abris aux voyageurs qui, comme nous, bravaient les éléments déchainés de cette année 2010, à peine deux mois avant que le Taulier ne déclare les hostilités, je lui ai déclaré ma flamme. Elle y a répondu par un rire gêné, elle semblait ne pas s’y attendre. Elle a retirée sa jupe avec la grâce que je vous ai conté, puis son tissu de soie qui couvrait l’entrée de son Sanctuaire et a pissé sur ma flamme, l’éteignant d’un jet d’urine, laissant mes illusions et mes espoirs s’envoler joyeusement dans un tourbillon de fumée blanche épaisse et malodorante.

Je me suis tiré aussitôt, dévalant les escaliers du chalet. J’ai percuté la porte dans un grand fracas et me suis retrouvé tout con dans le froid et le vent et la neige. J’ai marché longuement, sans prendre la peine de marquer un quelconque repaire pour retrouver le chemin du retour et je me suis perdu. Je me suis écroulé là, au milieu de nulle part sur le flanc d’une montagne dont le nom m’échappe, probablement à cause de l’émotion que suscite en moi l’évocation de ses souvenirs.

J’ai été retrouvé à temps par une équipe de secouristes qu’Isis avait envoyé à ma recherche, ne me voyant pas revenir. J’ai été transporté directement à l’hôpital le plus proche, côté français, et je n’ai jamais revu Isis.

Scott me sort de ma rêverie en me gratifiant d’une paire de mandales bien senties. Je reprend doucement mes esprits. Le Noir et Shelby me surplombent et me demandent comment je vais. Je leur dis que ça roule, qu’il est temps d’y aller. Théo répète que c’est une foutrement mauvaise idée que je me radine avec eux à Stellenbosch, qu’il me connait, que je suis trop émotif pour ce genre de job. Je lui suggère d’aller se faire entuber par un âne hépatique.

Voyant que ses protestations ne mèneraient à rien, Théo finit par jeter l’éponge et nous nous mettons en route pour Stellenbosch. Afin de se mettre en train pour la boucherie qui se prépare, Scott s’envoie un cachet d’excitant. Il nous en propose ensuite mais je refuse poliment. J’ai besoin d’avoir les idées absolument claires pour la suite des opérations. Théo a-t-il raison ? Vais-je faiblir ? Saurai-je coller une balle entre les deux yeux de la seule femme que j’ai jamais vraiment aimé ?

Nous montons en voiture, Scott se met au volant, le Noir à la place du mort tandis que je vais m’affaler sur la banquette arrière. Shelby écrase le champignon et je regarde d’un œil vide de tout intérêt le paysage magnifique qui défile derrière le carreau, entre Cape Town et Stellenbosch. C’est vrai que cette route est vraiment belle. Toute droite, elle traverse les plaines et les montagnes encadrant la ville du Cap et le soleil se reflète sur la ligne d’horizon, offrant une coupure nette entre le ciel et la mer. J’allume une cancerette que je n’apprécie pas le moins du monde et l’écrase dans le cendrier avant même que celle-ci ne soit complètement consumée. Théo a raison, je ne suis pas dans mon assiette et j’ai l’esprit en vrac. Il est fort possible que mon index ne sache presser la détente le moment venu…Enfin j’aviserais. D’ailleurs, va falloir aviser dare dare car nous arrivons.

Scott gare la voiture sur le parking, devant la grande bâtisse qui abrite quelques chambres d’hôtel, une des plus belles et célèbres cave à vin de la région et un restaurant de luxe. C’est donc ici qu’Isis, ma muse, ma déesse, a élu domicile depuis plusieurs semaines. Je vois qu’on ne se refuse rien. Enfin j’imagine qu’elle peut se le permettre. Quand elle a planté Joe le Cabot devant l’autel, elle ne s’est pas juste barré avec son honneur et sa dignité, elle lui a aussi emprunté un demi millions de dollars. Ce que je ne m’explique pas, c’est pourquoi elle n’a pas tout simplement quitté le pays…

« Tu sais ce qu’on dit, c’est au plus proche du danger qu’on est le plus en sécurité. Avant de la retrouver ici, Joe a envoyé des hommes à sa recherche en Europe, en Asie, dan les Caraïbes et même en Océanie. Il était persuadé qu’elle avait mis les voiles le plus loin possible. Son idée était plutôt astucieuse, ça l’aura protégé jusqu’aujourd’hui. »

Nous pénétrons, Scott en tête et moi en dernier, à l’intérieur de la grande résidence. Dans l’entrée, derrière un comptoir, un petit groom potelé en tenue orangée avec une casquette horrible des Yankees vissée sur la tête nous accueil.

« Messieurs, bien le bonjour ! Je suis Ted le Groom, ce n’est pas Théodore ou Teddy ou Jean-Marc, c’est Ted et simplement Ted. Des questions ? »

Oui, une, c’est quoi ce guignol ?

« Sachez, si vous l’ignorez, que vous êtes ici sur la propriété privée de Dame Isis qui n’aime pas bien qu’on la dérange, aussi si le motif de votre visite n’est pas suffisamment pertinent à mon goût, je vous demanderais de bien vouloir me foutre le camp en quatrième vitesse. Des questions ? »

Théo lui décroche un bourre-pif bien senti qui envoie ce brave Ted valser derrière son comptoir d’accueil. Il se relève difficilement, le nez en sang, probablement cassé vu la violence du coup reçu.

« Mais vous…Mais vous…Vous m’avez brisé l’arête nasale, pauvre taré ! Ventre saint gris ! Vous êtes bien mal avisé de vous être attaqué à Ted le Groom avec autant d’impudence ! Je vais vous… »

Mais Ted le Groom n’a pas le temps de proférer ses menaces que Théo l’empoigne par le col de sa veste et lui care son flingue derrière les molaires.

« Ecoute moi attentivement petit merdeux, nous sommes ici pour venir chercher Isis, tu vas donc nous indiquer bien gentiment où on peut la trouver sans me faire de phrases alambiquées et peut être, je dis bien peut être, que je consentirais à ne pas faire de la compote de framboise avec tes couilles, c’est clair ? »

Ted articule difficilement avec le canon du pistolet dans la bouche mais on distingue tout de même sa réponse. Il semble que tout est limpide. Théo le relâche et Ted rafistole d’abord sa veste et remet sa casquette immonde en place avant de nous indiquer la voie à suivre.

« Dame Isis a ses appartements au fond des caves. Veuillez emprunter le corridor sur votre gauche, descendez l’escalier et ensuite, vous n’aurez qu’à suivre le couloir, vous ne pouvez pas la rater. »

Théo et moi allions nous précipiter dans les escaliers mais Scott, qui démontre une fois de plus qu’il a indéniablement plus de bouteille que nous, arrête notre course.

« Minute les comiques. On ne va pas se fatiguer à la chercher alors que notre ami Ted ici présent va se faire une joie de l’appeler et de la faire venir pour nous. »
« Et pourquoi ferais-je une chose pareille ? »

Mauvaise question de la part de Ted qui se retrouve à nouveau à sucer le canon d’un flingue. Le Noir agite son engin dans la bouche du groom qui y perd quelques dents. Comprenant l’urgence de la situation, notre ami Ted décroche donc le combiné du téléphone posé sur son comptoir et compose trois numéros.

« Dame Isis, mille pardons de vous importuner mais je requiert prestement votre présence dans le hall d’accueil. Oui. Tout à fait. Non, je ne pense pas qu’il y ait lieu de s’inquiéter. Absolument Dame Isis. »

Ted raccroche le combiné en tremblant comme s’il était atteint d’un Alzheimer carabiné et nous fait savoir qu’elle sera là d’une minute à l’autre. Pour tuer le temps, je m’allume une cancerette et vérifie le barillet de mon colt. Les six balles sont bien en place. Et l’une d’elle devrait bientôt atterrir dans la poitrine rebondie et fournie juste comme il faut de mon vieil amour perdu. Quelle chierie.

Après quelques minutes, elle arrive enfin. Elle ne semble même pas surprise, sur le moment, de voir trois caves un peu louche et son groom la gueule en sang. Elle nous fait savoir qu’elle se doutait bien qu’un jour ou l’autre, Joe le Cabot la retrouverait. Je lui tourne encore le dos à ce moment-là, je n’ai pas encore la force de lui faire face. Elle sait bien que nous sommes là pour l’exécuter sans autre forme de procès et ne demande qu’une faveur, que cela se fasse dehors, qu’elle puisse voir le ciel bleu une dernière fois. Scott dit qu’il ne voyait pas de problème à cela. Moi je suis juste mort de trouille et j’ai les jambes qui flageolent comme le cul d’une obèse sur une machine à laver.

Isis avance paisiblement jusqu’au centre d’un petit jardin entouré de mimosas, de lilas, de chrysanthèmes et d’un parterre de roses. Scott et Théo la suivent, arme à la main. Ils se plantent face à elle et la mettent en joue. Scott s’excuse, il n’aime pas avoir à faire ça mais les ordres sont les ordres et ce taré de Cabot risque de mordre très fort si on ne lui obéit pas. Elle dit qu’elle comprend, qu’elle avait su, en quittant la chapelle le jour de son mariage, qu’elle aurait à subir la colère de Joe. Moi je suis planté sur le perron, emmitouflé dans mon imper et mon cafard. Elle ne m’a toujours pas remarqué. Scott s’apprête à appuyer sur la détente et demande à Isis, mon Isis, ma muse et ma déesse, si elle a envie de prier une dernière fois. Elle rétorque que c’est inutile, qu’elle n’est pas vraiment croyante alors, à quoi bon ?

Mais je ne peux laisser faire ça ! Sans que j’ai vraiment eu le temps de le lui ordonner, mon corps se plante entre Scott et Isis et je détourne le tir en donnant un coup de tatane dans le bras de Scott. La balle s’envole vers les cieux pour aller se ficher dans le réacteur d’un avion qui va s’écraser dans un vignoble après avoir exploser en plein ciel. Pour sauver mon aimée, j’ai tué 114 personnes dont 7 enfants et le personnel de bord. Est-ce que cela valait le coup ? Isis, Scott et Théo ouvrent de grands yeux.

Théo se prend la tête dans les mains, marmonnant un « je le savais, putain je le savais ! » et Scott est tellement en rage qu’il a bien du mal à articuler les insultes et autres noms d’oiseaux dont il m’asperge copieusement. Mais je les ignore. Je me tourne vers Isis qui me voit enfin. Elle souffle mon nom, toute surprise qu’elle est…Elle me demande pourquoi. La réponse me parait assez évidente. Je ne vois pas pourquoi elle devrait mourir pour cette guerre qui ne la concerne pas.
Scott reprend ses esprits.

« Sacré putain de Dieu ! Mais t’as pété un boulon ? On est censé livrer son cadavre à Joe demain ! Alors laisse moi la buter et si tu te sens pas capable d’assister au spectacle, tu vas dans la voiture et tu laisses les adultes bosser ! »

Non. Hors de question. J’emmerde Joe et j’emmerde Scott. Isis ne mourra pas. Pas comme ça tout du moins. Pour Joe…Hum…Nous n’avons qu’à l’appeler, lui dire que la mission est accomplie et en finir avec lui plus vite que prévu, demain, au rendez vous de Table Mountain.

« C’est foutrement hors de question ! »

Et pourquoi pas ? Nous lui amenons le corps d’Isis qui feras semblant d’être canée et j’allume Joe d’une bastos entre les yeux tandis qu’il vérifiera la tiédeur du cadavre de notre amie ici présente. Scott réfléchis à tout ça…Il trouve que c’est se compliquer la vie. Théo ne prend pas partie, il s’en cogne le salsifis du moment qu’il peut flinguer Eddie le Gentil lui-même.

Tout le monde tombe d’accord avec ce nouveau plan auquel on aurait pu songer dès le départ. Mais bon, il faut dire ce qui est, Scott, Théo et moi-même sommes devenus, au fil des ans, des allumés de la gâchette et je suis bien obligé de reconnaitre que c’est franchement bandant de prendre la vie de quelqu’un. Mais Isis, ma muse, ma déesse…Hors de question que qui que ce soit ne touche à un de ses cheveux ou de ses poils pubiens.

Tandis que nous montons en voiture, j’appelle Joe pour lui dire que la mission est accomplie et je lui confirme le rendez vous pour le lendemain à 17 heures, en haut de Table Mountain. J’en tremble d’excitation. Toute cette histoire de dingue est sur le point de trouver une conclusion et putain, ça fait du bien ! Il est grand temps que ça se termine.

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MessagePosté le: Ven 09 Juil 2010, 10:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est la fin Exclamation

Chapitre XX : Mercredi 02, Le secret de Table Mountain


Hier soir on est rentré de Stellebosch dans le silence le plus complet. Personne ne mouftait dans la tire rouge de Shelby qui avalait les kilomètres de bitumes noirs et fissurés ainsi que de grandes bouffées de son cigare havane. Depuis le temps que je le connais je me suis toujours posé une question…C’est moi qui ai le citron asséché ou son barreau de chaise est systématiquement fumé jusqu’à la moitié ?
Quand j’y réfléchis je ne me souviens pas avoir jamais vu Scott allumer ou écraser un cigare, non. Chaque fois que je le regarde, il en est toujours à l’exacte moitié…Un des innombrables mystères de ma vie qui restera probablement sans réponses…Sans doute parce que j’ai bel et bien la cafetière qui part en carafe, va savoir. Avec tout ce que j’ai pu m’envoyer dans la gueule comme saloperies neurotoxiques en tout genre, ça m’étonnerait pas que je claque du ciboulot un de ces quatre soirs où j’irai m’écrouler dans mon pageot encore une fois beurré comme un moine. Isis et moi n’avons pas échangé un mot et elle a dormi dans mon lit tandis que j’allais poser ma carcasse sur le canapé. Scott et Théo sont rentrés chez eux.

Pas un putain de broke alors que je lui ai sauvé la vie à cette…
Et merde, je n’aurai pas du y prendre part à cette mission. Chierie.

Bon, je débloque un peu là, c’est pas vraiment le moment de se laisser aller à divaguer. Aujourd’hui, c’est la fin. On va voir le dénouement de cette mission de barrés ! Putain, ils ont plutôt intérêt à me refiler un paquet de biftons.

Scott nous a dit de nous pointer chez lui demain à 10 heures tapantes. On doit être là-haut à 11h30. Autant prendre un peu de marge. Shelby a gardé l’hélicoptère que les boss lui avait fourni pour venir me repêcher sur Robben Island. On se pointe donc rue McKenzy, près du square Wembley où Théo nous attendait déjà. Scott vient nous ouvrir. Il me demande si Huxley sera de la partie. Je lui dit que j’ai essayé de l’appeler mais il ne répond pas. Tant pis, on fera sans lui.

Nous montons à bord de l’appareil, Scott se met aux manettes. Le Noir s’installe à côté et ils revêtent chacun leur casque de pilotage. Ils vérifient les différents cadrans et font quelques essais radio. Pendant que Scott met l’hélico en branle, Théo se retourne et nous tend des casques de protection, eux aussi équipés de micro afin que l’on puisse communiquer ensemble. Nous prenons lentement de l’altitude et je sens Isis serrer mon bras de toutes ses forces. Elle n’est pas rassuré la petite, même si elle tente de ne rien en montrer. Nous survolons maintenant la ville de Cape Town. Je ne l’avais pas encore vu du ciel, c’est impressionnant. Une vision époustouflante de cette ville sous le soleil du matin. Elle est déjà toute agitée, les passants avancent dans les rues, se pressant chacun à leurs affaires. L’un distribue des tractes pour une bijouterie, une autre fait office de femme-sandwich et promène ses pancartes le long de la rue. Un autre encore court, un quignon de pain sous le bras, poursuivi par cinq ou six policiers. Celui-ci mourra avant midi. Les condés le flingueront aussitôt qu’ils l’auront dans leur ligne de mire. Ici, tu peux commettre tous les crimes que tu veux mais ne te fais surtout pas prendre la main dans le sac.
En regardant vers la mer, le reflet du soleil sur l’Atlantique qui vient se jeter dans la baie du Cap m’ébloui et je me retrouve avec ces saloperies de tâches blanches qui clignotent sur la rétine. Les vagues fondent doucement, dans un assaut paisible vers les terres de la Bonne Espérance. Feignasses.

Nous survolons maintenant Sea Point et Lion’s Head, une montagne, est à quelques mouvements de rotors de nous. Scott la contourne et nous nous dirigeons vers la Table. Devil’s Peak, une autre montagne du coin, est tout à fait distincte maintenant. Mes yeux encore légèrement aveuglé (j’aurai du prendre mes imitations Ray Ban) se posent maintenant sur la Table elle-même. Elle est superbe. Plus plate encore qu’une gamine pré-pubère, elle semblait vomir sur la ville un brouillard épais et virginal soufflé par Eurus, Vent de l’Est et fils de l’Aurore en personne, histoire d’embellir encore un peu le tableau.

La croyance populaire veut qu’un Titan, Adamastor, ait été banni par Zeus aux confins du monde et que le bougre se soit retrouvé enfermé à l’intérieur de Table Mountain et devint une sorte de gardien du Cape de Bonne Espérance. Il parait même que c’est à cause de ce con-là que Vasco de Gama s’est ramassé des tempêtes sur le coin de la gueule au XVe ou XVIe siècle en essayant de passer la Bonne Espérance. Du coup, les gaillards du coin voient la montagne comme un protecteur, un gardien de leur ville et de leur bien-être. Quand tu sais le bordel que c’est pourtant, tu te dis que les mecs ont quand même une sacrée foi.

Scott nous pose à peu près en douceur sur la Table, quelque part vers le centre. Le plan démarre maintenant. On attache Isis et on la fourre dans un sac mortuaire noir garantit anti-fuites post-mortem, ce qui est plutôt rassurant si jamais on doit transporter un vrai macchabé, comme ce bon vieux Madoulo du second chapitre.

Nous descendons de l’hélicoptère et, alors que Théo et moi déchargeons notre funeste colis, un autre hélico se pose face à nous. Les sales trognes de Joe le Cabot et d’Eddie le Gentil font alors leur apparition. Et une autre surprise. Ce cher Huxley, avec un fusil posé sur l’épaule et braqué sur votre humble narrateur. Mais qu’est ce qu’il fout ce con ?

« Je suis désolé mon ami, vraiment. J’aurai aimé que ça se termine d’une autre façon mais je n’ai pas le choix. »

Il semblerait que je me sois trompé sur le compte d’Huxley…A moins qu’Eddie ne le tienne par les couilles d’une manière quelconque…Mais je ne vois comment, la femme et les enfants d’Huxley ayant déjà été torturés et tués par les hommes d’Eddie. Huxley l’ignore probablement et agit en pensant ainsi avoir une chance de sauver sa famille. Quoiqu’il en soit, on se retrouve sacrément baisé bien comme il faut.

Joe, Eddie et Huxley s’avance vers nous. Joe est vêtu d’une toge rouge brodée d’or avec une large bande de cuir noir en guise de ceinture à laquelle pendait un glaive et un pistolet. Eddie, dans son costard impeccable de tailleur italien ou panaméen, tenait dans chaque main des calibres de neuf millimètres. Joe jette un regard sur Scott et semble le reconnaitre.

« Si ce n’est pas ce fieffé salopard de Scott Shelby ! Alors vous êtes des Révolutionnaires c’est ça ? J’aurai du me douter que c’était vous quand Guy et Emile ont été assassinés. Pauvre fou, depuis quinze ans que tu essayes de me tuer Shelby, tu n’as pas encore compris que je suis intouchable ! Les Dieux me protègent, moi, le digne héritier des Empereurs Romains, un demi-dieu ! »

Il s’adresse ensuite à moi.

« Quand à toi mon salop, crois bien que si je ne tue pas maintenant, c’est parce que tu as mené à bien la mission qui t’as été confié. Alors je vais me montrer clément ! Je vais t’accorder un délai pour décarrer fissa de ma cité ! Est-ce que je suis assez clair ? »

Je hoche la tête. Il est complètement siphonné. Il n’y a plus grand-chose à faire quand on en est à ce point-là. Scott hausse les yeux au ciel, montrant très clairement son exaspération. Il se tourne vers nous et nous fais signe d’amener Isis. Le Noir et moi nous exécutons et on transporte le corps faussement inerte de ma muse vers Joe. A mi-chemin entre les deux hélicoptères. Huxley a toujours son fusil braqué sur moi et Eddie tient en joue Scott et Théo.

Joe sourit. Un sourire immonde et répugnant que je voudrais effacer de ma mémoire. Un sourire carnassier dévoilant des dents jaunâtres taillées en pointe. C’est homme est proprement effrayant. Il se baisse vers le sac et tire la fermeture éclair, découvrant le visage endormie d’Isis. Elle semble si paisible dans sa mort simulée, entourée par les pires raclures de ce monde, prêts à tout moment à jouer de la gâchette pour s’en foutre plein le cigare. Prêts à s’entre-tuer pour quelques intérêts monétaires et géopolitiques, pour des ambitions, pour des rêves.

Joe passe la main sur le visage de ma muse, ma déesse. Je vais craquer. Mais il me faut attendre le bon moment. Attendre que Joe referme le sac, confiant. Allez…Referme le sac et va t’en. Tournes toi, fais quelques pas vers ton appareil avec tes deux chiens de garde, pensant avoir retrouver celle qui t’avais humilié, pensant à la torture la plus douloureuse et efficace que tu pourrais lui faire subir afin qu’elle reste en vie un an, au moins. D’abord, il doit se dire qu’il pourrait la fouetter pour lui décoller la peau du dos. Ensuite, il finirait le dépeçage avec une pince coupante ou un scalpel. Il l’a suspendrait par des crochets au dessus du vide et il opèrerait. Il découperait consciencieusement chaque centimètre carré de la peau du dos de mon Isis avant de l’arrosé d’alcool ou d’eau bouillante pour la réveiller, car elle se sera probablement évanoui sous la douleur pendant l’opération.

Ensuite, il l’enverrait dans une de ses cliniques privées et la ferait soigner par ses meilleurs médecins et puis il recommencerait. Il se vengerais à nouveau de celle qui reçut le surnom de « La Mariée » pour avoir déserter l’autel et laisser Joe le Cabot, debout dans sa belle toge blanche à col rouge de cérémonie. Il n’a pas entendu prononcés de sa bouche les mots
Ubi tu Gaius, ego Gaia et ça, il ne lui pardonnera pas.

Mais bien évidemment, alors que tout semblait aller comme sur des roulettes, Isis se retint de tousser. Joe l’entendit et se retourna alors que nous dégainions nos armes. Théo et Eddie s’envoient une volée de bastos. Ils s’écroulent tout les deux, projetés en arrière par le plomb reçu dans le buffet. Scott tire sur Joe qui réussi à se planquer et je tire deux coups avant qu’Huxley ne m’arrache une rotule d’un coup de pétoire. Nom de dieu Huxley ! Pourquoi tu fais ça ?

« Je suis désolé mon ami, tu dois me comprendre…Ils ont ma femme et mes enfants, je n’ai pas le choix… »

Scott lui gueule que sa famille est déjà morte, qu’Eddie s’en est personnellement chargé. Huxley est absolument incrédule. Ce mec est un génie dans bien des domaines mais il est tout de même très naïf. Il ne semblait même pas avoir envisagé la possibilité qu’Eddie et son père s’étaient royalement payé sa gueule. Alors Huxley pète les plombs et se met à arroser dans tous les sens. Et puis il aperçoit Joe qui essayer de se faufiler dans ce merdier vers son hélico. Je me jette sur Isis pour la protéger quand j’entend une explosion provoquée par un tir d’Huxley droit dans le réservoir d’essence de l’appareil. Non mais quel con !

Je sens le souffle de l’explosion me projeter contre une roche et puis plus rien pendant quelques secondes. Mes oreilles sifflent et je ne sens rien d’autre que la chaleur du brasier environnant. J’aperçois Théo qui rampe doucement, suffoquant, vers son flingue tombé un peu plus loin. Mais la scène est de nouveau floue et j’ai la sensation de me casser la gueule du haut de la montagne. Quelques heures ou quelques secondes après, j’ouvre à nouveau mes yeux mais le décor est plutôt troublé par le sang qui me coule sur les globes. Scott a reçu un morceau de ferraille dans la cuisse et essaye de se l’enlever en mordant férocement le mégot de son cigare pour contenir la douleur. Huxley est prostré, à genoux, complètement pétrifié.

Joe le Cabot est le seul debout. Il s’approche de moi, il a un flingue dans la main l’enfoiré. Il se plante devant moi et m’explique que je vais mourir. Qu’en fait, on va tous mourir, qu’il va prendre soin de nous faire la peau lui-même. Je lui réponds qu’il peut bien me buter, ça me fait pas vraiment peur mais qu’il laisse Isis et mes deux amis partir.

« Par la bite de Jupiter ! Tu te prend pour qui ? Un môme de 2 ans qu’on ne gronde pas vraiment quand il chie partout en courant à quatre pattes ? T’as essayé de me buter petit ingrat ! Et tu vas en baver pour ça. D’abord je vais buter ton pote. »

Le coup part et je reçois quelques morceaux de cervelles du Noir qui viennent me dégueulasser le costard. Il a flingué Théo l’enfoiré de fils de pute. Il voit que je souffre et ça le fait bander ce gros porc. Il jouit de ma peur, de ma colère, de ma haine et de mon désespoir. Parce que là, nom de dieu de bordel de foutre de merde, je ne vois vraiment pas comment je vais bien pouvoir nous tirer de ce foutu bourbier. Huxley est pétrifié, Scott est salement amoché, Eddie finit de crever, Théo a le crâne explosé, mon Isis est inconsciente, j’ai la rotule droite en vrac et le bras gauche absolument inutilisable pour le moment. Et pour compléter le chef d’œuvre, cet enfoiré de Joe tient le flingue et reste solide sur ses appuis.

« Et d’un. Maintenant je vais achever ce vieux salopard de Scott Shelby qui m’aura, je dois bien le reconnaitre, collé quelques nuits d’angoisse toutes ces années où il aura vainement tenté de m’assassiner à moult reprises ! Raté pauvre con ! »

Un deuxième coup part. J’ai les yeux complètement englués par le sang qui s’échappait du haut de mon front. J’ai du me prendre une caillasse dans l’explosion. Merde ! J’ai tellement mal que je ne sens même plus toutes mes blessures. J’entend un corps lourd qui retombe après avoir fourni un effort phénoménale pour sauver sa vie. Scott souffle son dernier râle. Mais j’ai aussi entendu le coup de pétoire et ce n’est pas n’importe quelle pétoire, c’est la mienne. Il n’y a que six balles dans le barillet et vu l’état d’euphorie mêlé à toute les drogues excitantes que ce taré s’envoie dans l’aspirateur, je doute qu’il ne pense à ce détail. J’ai tiré deux fois avant qu’il ne récupère mon arme. Une balle pour Théo le Noir et une autre pour Scott Shelby. Il reste donc deux balles. S’il va dans l’ordre, il tuera d’abord Huxley et ensuite ce sera le tour…D’Isis ! Je ne peux pas laisser faire ça !

« Et de deux ! Le troisième sera ce cher Huxley. Mon ami, tu t’es rangé du mauvais côté en aidant ces fils d’eunuques dans leur tentative de meurtre sur ma divine personne ! Je suis l’élu des Dieux ! Ne pouvais-tu pas te rendre compte que t’attaquer à moi était un suicide pur et simple ? »

La troisième balle s’en va se loger dans la poitrine de mon compagnon d’infortune. Pauvre Huxley. Il a pris la bastos en plein dans le palpitant. Il ne suffoque même pas, il meurt,
simplement.

« Bien, bien, bien ! Très bien ! Tout se passe à merveille ! Qu’est ce que tu en dis ? »

C’est dommage mais sur le moment, je ne trouve aucune répartie amusante à lui rétorquer. Sans doute parce que je suis en train de perdre conscience et que je me bas contre moi-même pour rester éveillé malgré les litres de sang que je déversais de tous les pores. Mais je devais tenir pour elle. Et puis pour moi, j’ai pas spécialement envie de caner sur cette montagne. Quoiqu’il y aurait un indéniable aspect poétique, je ne suis pas vraiment d’humeur à ça. Il lui reste deux balles. Impossible de vraiment savoir ce qu’il va faire…

« Par tous les Dieux, je ne sais pas pour toi mais moi je m’éclate ! Sainte putain, je ne me souviens pas avoir bandé aussi dur depuis un bail ! »

Il s’agite, il gigote dans tous les sens, il ne tient plus en place. Il a complètement pété les plombs. Il a totalement viré de la girouette, impossible de le raisonner ou de le remettre en place, il a définitivement tourné de la carafe.

« Maintenant je suis hésitant. Un dur choix s’offre à moi, par Junon. Soit je la flingue sous tes yeux, soit je te flingue sous ses yeux à elle, soit je m’amuse à te torturer un peu, juste pour s’amuser, hein ? Je te tailladerais la gueule façon Picasso ? Qu’est ce que t’en dit ? Je te fais un p’tit lifiting à la dague, offert par la maison. Et puis après ça, juste pour la déconne, une fois que tu seras en train de poiroter sur les rives du Styx, je te découperais chacun de tes membres et puis je les exposerais comme des trophées, je te trancherais la bite et te l’enfournerais dans ton gosier de cadavre. Ensuite j’irai chercher la blonde et je lui montrerais l’œuvre d’art. »

Bien, il semblerait que ce soit pour ma paume alors. Il s’approche de moi. En sautillant, comme Alice aux pays des Merveilles après avoir gouté à l’omelette-champignons-du-jardin locale.

« D’abord je vais m’assurer que tu n’essayes pas de fuir. Je ne suis pas vraiment d’humeur à jouer au chat et à la souris, tu comprends ? »

Il pointe son arme sur ma rotule encore en place. Je ferme les yeux et le coup de feu part. Mais bizarrement je ne sens pas de douleur…Alors quoi ? Je suis mort avant que la balle ne m’atteigne ? Ce serait fort quand même parce que putain de chierie, j’ai toujours aussi foutrement mal à l’autre genoux, et au rassoudok et au bide et aux côtes et au dos. Alors si c’est ça la mort, ça craint vraiment. J’ouvre doucement les paupières et me prend une baleine sanguinolente entogée sur le coin de la carafe. Je la repousse difficilement de mon seul bras valide et aperçoit la silhouette de ma muse, ma déesse, mon Isis. Elle tenait du bout des bras, toute tremblotante, le flingue de Scott. Elle dégueule tripes et boyaux. Ca arrive souvent lorsqu’on bute un mec pour la première fois. Ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air au début. Souvent on se dégonfle avant d’appuyer sur la détente. Mais elle ne s’est pas dégonflée. Elle a fait feu sur un homme, l’a tué et ôté la vie, pour me sauver les miches. Je crois que j’ai un ticket.

Je lui laisse reprendre ses esprits et au bout de quelques minutes, elle se radine et vient m’aider à me relever. On se dirige difficilement vers l’hélico de Joe le Cabot, encore en train de se vider de son sang au milieu des cadavres de son fils et de mes amis.

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Chakal D. Bibi
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MessagePosté le: Ven 09 Juil 2010, 10:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Epilogue


On s’est tiré de Table Mountain et on s’est rendu directement chez moi, sur Buitenkant Street. Elle m’a aidé à monter les marches et je suis allé directement me foutre au pageot. Ma muse, ma déesse, mon Isis m’a prodigué ses soins, appuyée par quelques médecins envoyés par les boss, avec leur félicitations, leurs condoléances pour mes amis et un sacré bon dieu de paquet de fric. De quoi arrêter un peu les conneries et me mettre au vert pendant qu’ils font leur révolution. Moi j’ai assez donné de ma personne.

Je suis resté au plumard, ficelé dans des mètres de bandages, comme embaumé façon momie desséchée. Et puis deux grands pontes de la Révolution sont venus me voir et m’ont dit de faire mes bagages fissa, que grâce à moi, la conquête définitive de Cape Town et des Terres du Sud allait débuter dans quelques jours. Putain, je ne peux même pas décompresser peinard ! Mais bon, on ne discute pas les ordres j’imagine. Alors Isis et moi avons fait nos bagages et mis les voiles pour l’aéroport International de Cape Town, à environ 25 kilomètres au nord-est de la ville.

Mais les conflits ont commencés plus tôt que prévu, ou c’est nous qui avons trop tarder, les indications n’étaient pas très précises. Dans le taxi qui nous emmenait, on pouvait voir des mecs se faire descendre par paquet de dix. Le chauffeur a même fini par s’arrêter et se faire la malle, nous laissant dans la voiture. Je prend le volant et poursuis notre route, prenant garde d’éviter les zones de combat, de flinguer ou de renverser quelques condés et autres bridés quand j’en croisais et de filer un coup de mains aux Révolutionnaires qui en avaient besoin. C’était le meilleur moyen de s’en sortir sans trop de dégâts que d’avoir quelques types solidement armés comme passagers.

Le chaos est total. Tout le monde est impliqué dans la bataille, même les civiles qui prennent parti selon leur désir ou simplement ils cartonnent au hasard tout ce qui se présente en uniforme. Les hurlements des fusils retentissent dans l’air, suivi des cris d’horreur et de douleur. Le sifflement des balles qui ricochent dans les murs, les fumées qui s’élèvent des ruines causées par les coups de canons de l’armée du Taulier auxquels répondent les tirs de mortier des Révolutionnaires. On peut aussi distinctement entendre tinter les lames des unités de corps-à-corps des deux camps qui s’affrontent.

Il pleut du sang par hectolitre et les rues sont parfois bouchées par des tas de cadavres et on doit faire demi-tour parce qu’on ne peut pas se permettre de s’arrêter et de désencombrer la rue des cadavres gonflés par les gaz de décomposition. Parfois, après avoir entendu une bombe ou une grenade retentir pas loin, une fine pluie de morceaux de corps humains viennent rebondir sur la carrosserie de notre char improvisé.

Les hommes sont cinglés. Dans les deux camps, la folie les a tous gagné, cette folie qui te prend quand tu dessoudes à tout va, que tu es autorisé à tout faire pourvu que tu butes le plus d’ennemis possibles. Ils tuent, pillent, volent, massacrent. Ils égorgent les enfants, pendent les vieux, violent les mères et brûlent les nourrissons. Les affres de la guerre…Mouais…A d’autres.
Je ne sais pas vraiment pourquoi mais je repense à tous ces visages, toutes ces figures que j’ai croisés durant ces quelques semaines à Cape Town. Je me demande où sont Herbert, Mathilda, Madoulo, Elliott le Chamane, Roy le Taxi, Azeban le Raton Laveur, Michelle, Sal Paradise…Est-ce qu’ils sont pris dans cette guérilla urbaine ou sont-ils sains et saufs ?

Je m’égare dans mes pensées et ne voit pas l’obus qui nous tombe droit sur le coin de la gueule.

Chierie.

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Sasori75
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MessagePosté le: Mar 20 Juil 2010, 6:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ayez, terminé.^^
Bien ficelé jusqu'à la fin, et bien hâletant aussi.
Sinon, la dernière fois, j'voulais faire une remarque, pis j'ai carrément zappé.
En fait, ça me fait aussi un peu pensé au roman 1984, plus le contexte que l'histoire en elle-même, deux grands qui se mettent joyeusement sur la figure ('fin dans 84, c'est trois). 'fin, voilà, après, je cherche peut être trop de référence.^^

En tous les cas, j'ai bien apprécier ce périple bien barré.^^
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Chakal D. Bibi
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MessagePosté le: Mar 20 Juil 2010, 11:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

Haha, content que ça t'ai plus ^^

Et sinon oui il y a bien de l'inspiration de 1984, je l'ai lu juste avant de commencer donc c'était encore assez frais dans ma tête mais ça faisait quelques temps que je voulais faire une histoire dans un future proche et pas très flex Very Happy Very Happy (j'avais d'ailleurs amorcé le truc avec "Billy Boy, un cadavre et moi" et "Mon pote William" dans la tanière ou dans les exercices pour le cerveau je sais plus...)

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Tora
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MessagePosté le: Jeu 29 Juil 2010, 12:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chacal D Bibi, Ton histoire est excellente et j´ai adoré la lire! J´ai vraiment passé un bon moment grâce à toi.

Cela dit, commençons par la liste des calamités qui se sont abattues sur moi par ta faute :
-Voulant avoir la paix pour lire ton histoire, j´ai mis mes enfants au bain et lorsque je les ai récupérés quelques heures plus tard, ils étaient presque entièrement dissous.
- A la page 52 (sur 76), l´encre noire de l´imprimante de mon père s´est trouvée épuisée (évidemment, pas de cartouche de rechange à l´horizon).
- Les œufs mollets du repas de midi ont fini complètement durs, alors que les œufs mollets, c´est tellement meilleur que les œufs durs !

Et maintenant, le petit jeu des associations littéraires !
Ton histoire m´a fait penser à Raymond Chandler, à Boris Vian option Vernon Sullivan, à Las Vegas Parano, au Festin nu.

Tu écris bien et tu tiens sur la longueur. Je pense que c´est très difficile d´écrire dans le style que tu as choisi, de rendre le langage oral à l´écrit sans que ce soit lourd. Peut-être y a-t-il aussi une influence de Céline dans ton texte? Et en plus, tu es polyvalent puisque tu changes de style pour certains personnages. J´ai trouvé néanmoins qu´il y avait une baisse de régime lors de la description d´Isis, ça ne sonnait plus aussi juste.

Ton texte est tout le temps intéressant et parfois carrément passionnant. Je l´avais d´abord commencé au milieu, j´ai été captivée et je suis repartie du début. Au moment de l´évasion, je me suis retenue d´aller regarder quelques dizaines de lignes plus bas pour voir s´ils allaient y arriver.

Tu transmets efficacement l´idée de pourriture, de décadence dans lesquelles ce (notre?) monde baigne. On en a presque la nausée parfois. Et je reconnais l´impression de pesanteur que je ressens toujours quand je lis un roman dans lequel les héros n´arrêtent jamais de boire et de se droguer. Au bout d´un moment, on a l´impression de nager sous l´eau. Et toujours règnent le cirque, le bordel, l´anarchie.

Ton héros est vivant, tu es parfaitement parvenu à lui construire une personnalité : je l´imagine plutôt beau gosse (vu tous les coups qu´il se prend, je sais pas comment il fait), sûr de lui, baratineur, hâbleur, désinvolte mais pourtant sympathique (je me demande pourquoi d´ailleurs, peut-être son côté désabusé ou sa fidélité en amitié). Je trouve juste bizarre qu´il ait tellement de plaisir à tuer, ça ne cadre pas je trouve, mais c´est peut-être mon affection pour lui qui parle. Sa faiblesse (son amour pour Isis) me semble aussi un peu légèrement décrite, on n´y croit pas trop.
Certains autres personnages, le chauffeur de taxi ou Huxley, ou Chuck, ont moins de personnalité, car ils n´ont pas un langage propre, ils s´expriment comme le narrateur (remarque, c´est justifiable, tous font partie du même monde).
Scott Shelby est un peu trop transparent à mon goût, pas assez construit.

J´ai beaucoup aimé les hommages, références, allusions, c´est comme un jeu de piste musico-cinématographico-littéraire passionnant mais parfois frustrant quand je suis incapable d´élucider certaines références : le rassoudok, moi y´en a pas connaître, je n´ai jamais vu Orange mécanique et ça fait une moche tache noire sur l´aura dorée de ma culture, la Légende ( ?), le philosophe du 21e siècle (je sais, j´ai qu´à chercher sur google), la mort avec un grand C (pourquoi ? Comment est mort Ginsberg ? J´ai oublié)…
J´imagine (je peux me tromper) qu´il y a aussi quelques private jokes dans ton texte. Les rainbow men, en particulier, ne seraient-ils pas tes potes du lycée ?

J´ai remarqué aussi deux-trois incohérences.
D´abord, il manque 2 rainbow men. Au début, tu dis que le Blanc a fondé le groupe en compagnie de 5 autres mecs (ça fait 6), et à la fin tu dis qu´ils étaient 4 fondateurs et que d´autres mecs sont venus s´y ajouter par la suite.
Ensuite, toute l´histoire autour d´Isis est un peu confuse. Je n´ai vraiment pas compris ce qui se passe quand elle le largue, elle pisse par terre ? Ou c´était une figure de style ? Et au début, Joe demande de la ramener en vie, mais ensuite Scott tente de la tuer avant que le héros n´intervienne. Après, ils la livrent comme morte, et le héros s´imagine que Joe s´imagine la torturer ? Donc elle est censée être vivante ? Et à la fin, on ne comprend pas pourquoi Joe dit que c´est sa nana (du héros), qu´en sait-il ? Juste parce que le Blanc essaie de la protéger ?
D´autre part, à propos de Huxley, c´est Scott qui a appris qu´il jouait un double jeu et à la fin, c´est le Blanc qui pense s´être trompé sur son compte.
Enfin, j´ai l´impression qu´il y a un problème au niveau de la chronologie, à moins que tu ne l´aies fait exprès ? Au début, tu dis que le héros a *2 ans (comme toi ?) et que le Taulier a pris le pouvoir 53 ans après la mort de Bob Marley. 81 plus 53, en années ça fait 2034. Et après tu nous dit que la guerre et la victoire du Taulier ont mis fin aux activités des rainbow men en 2010 et que le héros a 27 ans (un âge significatif s´il en est). Et en plus, à un moment le Rouge (je crois) se souvient d´une histoire à Moscou en 2011.
Sinon, pour le monde où ils vivent et les différentes factions, pour moi ça se tient.

Parfois, les digressions m´ont un peu dérangée, comme avec Sal Paradise. Mais je comprends bien (enfin, je suppose) que tu ne le vois pas comme une digression, mais comme le propos même de ton histoire, vu son titre. C´est plutôt l´enquête qui n´est qu´un prétexte, en fait, on voit bien qu´elle se fait toute seule, qu´il n´enquête pas vraiment, et quand il le fait, tu n´en parles presque pas. Je me demande un peu, d´ailleurs, si ce ne serait pas le défaut principal de ton texte, de ne pas arriver à se décider entre l´aventure et la série d´hommages. Mais j´ai l´impression aussi qu´en écrivant, tu cherchais surtout à te faire plaisir et pas autant à ficeler ton texte.

Il y a quelques (bon, un peu plus que quelques) erreurs de grammaire, quelques fautes d´orthographe, quelques coquilles et quelques phrases confuses. Si tu ne considères pas ce texte comme un dossier classé, tu devrais peut-être faire une relecture de plus. D´ailleurs, si le cœur t´en dit, je peux faire une correction, j´aime bien corriger.

Bon, je crois que j´ai tout dit. J´espère que tu ne prendras pas mal les quelques critiques négatives que j´ai faites. Je suis loin d´être persuadée d´avoir raison, c´est juste que ça m´est venu comme ça. Globalement, le sentiment que j´ai ressenti en lisant ton histoire (ta nouvelle ?), c´est l´admiration.
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MessagePosté le: Ven 30 Juil 2010, 1:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Waow !! Merci beaucoup pour cette critique fort bien construite ^^

Citation:
J´ai beaucoup aimé les hommages, références, allusions, c´est comme un jeu de piste musico-cinématographico-littéraire passionnant mais parfois frustrant quand je suis incapable d´élucider certaines références : le rassoudok, moi y´en a pas connaître, je n´ai jamais vu Orange mécanique et ça fait une moche tache noire sur l´aura dorée de ma culture, la Légende ( ?), le philosophe du 21e siècle (je sais, j´ai qu´à chercher sur google), la mort avec un grand C (pourquoi ? Comment est mort Ginsberg ? J´ai oublié)…
J´imagine (je peux me tromper) qu´il y a aussi quelques private jokes dans ton texte. Les rainbow men, en particulier, ne seraient-ils pas tes potes du lycée


Alors le rassoudok désigne en fait la tête dans le langage nadsat imaginé par Burgess, l'auteur d'Orange Mécanique.

La Légende c'est un p'tit trip à moi pour désigner l'âme, l'esprit.

Le philosophe du 21e siècle c'est d'la private joke et désigne Barney Stinson d'How I Met Your Very Happy (cette réplique m'avait juste tué xD)

La mort avec un grand C désigne le cancer

Les Rainbow Men sont effectivement mes potes du lycée^^ (et même d'avant vu qu'avec le Marchand de Sables on s'connait depuis le CP, le Noir depuis le CE1, le Vert depuis la 6e etc.)


Citation:
J´ai remarqué aussi deux-trois incohérences.
D´abord, il manque 2 rainbow men. Au début, tu dis que le Blanc a fondé le groupe en compagnie de 5 autres mecs (ça fait 6), et à la fin tu dis qu´ils étaient 4 fondateurs et que d´autres mecs sont venus s´y ajouter par la suite.
Ensuite, toute l´histoire autour d´Isis est un peu confuse. Je n´ai vraiment pas compris ce qui se passe quand elle le largue, elle pisse par terre ? Ou c´était une figure de style ? Et au début, Joe demande de la ramener en vie, mais ensuite Scott tente de la tuer avant que le héros n´intervienne. Après, ils la livrent comme morte, et le héros s´imagine que Joe s´imagine la torturer ? Donc elle est censée être vivante ? Et à la fin, on ne comprend pas pourquoi Joe dit que c´est sa nana (du héros), qu´en sait-il ? Juste parce que le Blanc essaie de la protéger ?
D´autre part, à propos de Huxley, c´est Scott qui a appris qu´il jouait un double jeu et à la fin, c´est le Blanc qui pense s´être trompé sur son compte.
Enfin, j´ai l´impression qu´il y a un problème au niveau de la chronologie, à moins que tu ne l´aies fait exprès ? Au début, tu dis que le héros a *2 ans (comme toi ?) et que le Taulier a pris le pouvoir 53 ans après la mort de Bob Marley. 81 plus 53, en années ça fait 2034. Et après tu nous dit que la guerre et la victoire du Taulier ont mis fin aux activités des rainbow men en 2010 et que le héros a 27 ans (un âge significatif s´il en est). Et en plus, à un moment le Rouge (je crois) se souvient d´une histoire à Moscou en 2011.
Sinon, pour le monde où ils vivent et les différentes factions, pour moi ça se tient.


Alors pour cette d'incohérences tout à fait justifiée, j'te remercie parce que c'est vrai que j'étais pas toujours très...Lucide en écrivant et que des détails ont du m'échapper d'autant que je construisais le récit au jour le jour donc y'a pas mal de coquilles qui ont du s'y glisser, ton relevé va m'aider à corriger tout ça Wink Par contre pour le passage où Isis pisse par terre c'est d'la métaphore mais j'lai p'tet pas très bien retranscrite Oo

Tu as tout à fait raison quand tu dis que l'enquête est surtout là pour justifier l'histoire, j'me suis pas trop cassé la tête avec ça, c'est pas vraiment ce qui importe dans l'histoire, c'est plus les gens rencontrés (d'où le titre du truc)

Sinon pour Sal Paradise, c'est un chapitre complètement à part dans lequel je rend hommage à la beat generation, Sal Paradise étant le nom du personnage de Kerouac dans son roman autobiographique "Sur la Route". Je donne donc ici ma vision de la beat et de ses principaux protagonistes, le tout illustré de quelques unes de leurs citations qui m'ont le plus laissé sur le cul ^^

Enfin bref, encore merci d'avoir pris le temps de me lire et de me critiquer et navré pour tes oeufs Wink

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suigestsu
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MessagePosté le: Mer 25 Aoû 2010, 2:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Après 2 moins d'un arrêt inexplicable, se soir je m'y suis remise pour enfin terminé ton "histoire" tous simplement excellente.

Pour les critiques positive je ne vais pas réécrire se qu'a mis Tora puisque je suis en total accord avec.

Le seul truc qui m'a choqué, s'est l'histoire avec Isis je me demandais parfois si s'étaie moi qui avait rien pigé ou toi qui avais fait beaucoup d'incohérence.

Citation:
c'est vrai que j'étais pas toujours très...Lucide en écrivant

J'me disais bien aussi.

Merci.

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Sasori75 a écrit:
Ah oui, la légendaire flemme de suig'... j'oubliais que t'avais la flemme de te coucher alors que tu l'étais déjà, xDDd!!
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