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Caralune
Civil


Inscrit le: 03 Nov 2009
Messages: 13

MessagePosté le: Ven 02 Juil 2010, 3:27 pm    Sujet du message: L'été Répondre en citant

De septembre à juin, nous t’attendons… Durement, nous supportons les désagréments thermiques juste pour toi. Pour, une fois de plus, te retrouver, t’embrasser, s’étourdir de toi, espérer que tu nous tiennes compagnie jusqu’à la fin de nos jours, que tu ne laisses pas ta place à…

Que tu nous enlaces, que tu nous suives à la trace…

Nous ne faisons certaines choses que pour toi et toi seul, profitant de toi jusqu’à la moelle et c’est peut-être pour cela que tu nous laisses, au bout de… trois mois. Trois mois, douze semaines durant lesquelles nous nous enrichissons de toi sans rien te donner en échange, si ce n’est que l’insupportable attente de ta prochaine venue.
Même si nous avons patienté pendant toute l’année pour toi, nous n’effaçons pas de notre mémoire les prémices de ta venue. Il y a des signes qui ne trompent pas, et nous devinons rapidement que tu ne vas pas tarder à pointer le bout de ton nez ; d’abord, timidement, comme si tu dérangeais ton prédécesseur qui au fil du temps comprend qu’il est temps de te laisser sa place. Il sait qu’il reviendra… Puis, plus courageusement, tu t’imposes : on te remets ta couronne et tu débutes ton règne… Et nous, tes sujets, sommes heureux de ta présence…

Au début, nous nous disons que trois mois, c’est long, ce n’est pas demain que ce sera la fin. Nous commençons doucement, sans nous presser : nous troquons pantalons pour pantacourts et gilets pour T-Shirts légers. Notre chair blafarde restée sous les couches successives de vêtements pour ne pas ressentir la morsure vigoureuse et sévère se teint en caramel onctueux de première qualité.
Les plus jeunes d’entre nous sont encore, à ce moment-là, enfermés dans des cubes en béton et regardent le ciel sans nuages où l’astre le plus chaud de notre galaxie rayonne : pendant trois mois, ce sera nous qu’il aspergera de ses puissants rayons en crescendo, d’abord doucement pour nous préparer puis sans retenue.
Ceux qui ne sont pas entre quatre murs marchent dans les rues en se disant : « Il arrive », l’air soulagé, une étrange lueur dans le regard parfois caché de ceux qui ont déjà sorti les lunettes de soleil.
Les plus âgés consultent leur calendrier en soupirant, en se souvenant de leur jeunesse, de ce qu’ils faisaient quand tu venais.

Les jours passent, on se délasse, personne ne se lasse…
Tu es trop précieux pour qu’on te gâche, hors de question de se priver de toi. Ces mois à grelotter ont payé, nous sommes désormais récompensés. A la télévision, les annonces qui ne donnent pas envie de sortir de chez soi ont été supplantées par celles qui nous font gambader sur le macadam qui, si tu redoubles d’ardeur, commencera à fondre et s’accrochera à nos sandales.
Nos tenues se sont encore raccourcies : il n’est plus question de ne pas sortir en short (ou en jupe) ! Des casquettes cachent nos cheveux, nous transpirons dans nos débardeurs. Mais tu es là, nous ne t’en voulons pas…
Les pâles des ventilateurs tournent, les éventails s’agitent dans nos mains. On reste le plus possible à l’ombre.
Peu à peu, les villes se vident : les familles partent s’éprendre de toi près des océans, sous les parasols, se baignant dans les vertes étendues salées, éperdues dans l’immensité de cette émeraude sans fin, parfois plate comme une planche à repasser, ou encore agités par de grandes vagues aux bouillons mousseux d’un blanc immaculé.

Le temps ne s’arrête pas, même si on voudrait que celui-ci soit éternel.
Le mercure du thermomètre grimpe de jour en jour, de degrés en degrés. La barre des 30° C est passée depuis longtemps, et on ne repassera pas en dessous avant longtemps. Enfin, c’est ce que l’on pense. Car on pense que ce temps ne finira pas. Même si la petite voix dans notre tête nous dit que les meilleures choses ont une fin, et nous avalons de plus en plus du bonheur que tu nous offres, de plus en plus rapidement, de plus en plus goulûment, avec le vorace appétit de l’ogre.
Les océans dorés qui bordent la mer sont bondées : les touristes ont chacun droit à un m² de plage, tentant de profiter au maximum de l’ombrelle et à la fois du soleil, indécis. Le maillot de bain est de rigueur, et les formes peu avantageuses sont camouflées sous les paréos ou les longues robes amples. L’odeur de la lotion solaire flotte partout : tout le monde s’en ait généreusement tartiné le corps pour ne pas risquer un disgracieux coup de soleil sur la peau de plus en plus ambrée. Ceux qui ne se baignent pas se sont coiffés de casquettes pour ne pas risquer l’insolation tellement « ça tape ». Le plastique des tongs menace de brûler dans une senteur âcre, mais on s’en fiche, tout le monde s’en fiche…
Car tu es là…

Même la nuit, nous essayons de ne pas te gâcher. Nous dansons sur les plages, lors de fêtes organisées : le soir, il fait frais, un petit courant d’air très agréable nous rafraîchit. Boissons qui coulent à flots, guitares sèches qui jouent des mélodies, chaines Hi-Fi portatives qui hurlent sans interruption… Ta magie est partout.

La chaleur s’accentue. Le thermomètre explose. Si on cassait un œuf sur le capot d’une voiture en plein soleil, il cuirait sans problème.
Plus personne ne sort. Radios, télévisions, journaux nous recommandent de ne pas sortir entre midi et quatorze heures, de bien s’abriter, de boire régulièrement. Cette même rengaine, entendue chaque années, nous ennuie. Mais nous savons qu’ils ont raison.
Un pied dehors, et une fournaise infernale nous prend au cou, au point de nous dégoûter de toi. Pourtant, on se dit que c’est maintenant que tu es là, et pas un autre jour.
Tu es à l’apogée de ta puissance, nous comprenons que tu n’es pas que gentil. Tu sembles administrer le coup de grâce, comme si tu donnais ce qu’il te restait de forces et de majesté pour que tu restes dans nos mémoires, avant de te retirer. Nous tentons de profiter une dernière fois car bientôt… Nous nous imprégnons de toi, avec désespoir de ne plus jamais te revoir.
Les personnes âgées ont de plus en plus de mal à respirer, elles se dessèchent, les nourrissons cherchent, dans leur berceau, la meilleure position pour moins souffrir…
Nous rêvons de nous baigner dans des mers de glaçons pour nous dérober à toi…

Puis, peu à peu, avec réticence, nous nous remettons à enfiler nos pantalons. Le soleil ne nous éclabousse plus assez de ses rayons pour cela. Peu à peu, notre teint que nous avons fièrement exhibé ces derniers mois disparaît. Les plages se vident, les maillots de bains disparaissent au fond d’un placard, les tongs sont jetées, le thermomètre n’affiche plus 30°C depuis déjà un peu de temps et nous le regrettons bien, les pots de lotions solaires vides font connaissance avec les poubelles…
Nous sommes début septembre… et nous pensons que tout cela est passé vite, très vite, trop vite. Nous avons un sentiment qui nous barre la gorge. Nous sentons une certaine liberté, celle acquise ces derniers moins, nous quitter, en même temps que toi. Nous sommes envahis par la nostalgie. Nous te revivons mentalement en se disant que nous avons passé de bons moments.
Tout recommencera en juin prochain… Presque une année à patienter…

Les feuilles d’arbres que tu avais alimenté de ta luminosité brunissent et chutent les unes après les autres et nous les contemplons, impuissants. Nos sandales ont laissé des traces dans le macadam. Nous respirons une dernière fois ton air, un grand coup.
Tu laisses place à ton successeur, celui qui déshabille les arbres. Nous ne l’accueillons pas avec plaisir. Puis nous nous faisons une raison : tu reviendras. Tu nous tournes les dos pendant une dizaine de mois mais nous nous reverrons. Tu rends ta couronne…
Tu laisses derrière toi des morts, à cause de ton ardeur.

On se dit au revoir. A l’année prochaine…
L’été…
De septembre à juin, nous t’attendons… Durement, nous supportons les désagréments thermiques juste pour toi. Pour, une fois de plus, te retrouver, t’embrasser, s’étourdir de toi, espérer que tu nous tiennes compagnie jusqu’à la fin de nos jours, que tu ne laisses pas ta place à…

Que tu nous enlaces, que tu nous suives à la trace…

Nous ne faisons certaines choses que pour toi et toi seul, profitant de toi jusqu’à la moelle et c’est peut-être pour cela que tu nous laisses, au bout de… trois mois. Trois mois, douze semaines durant lesquelles nous nous enrichissons de toi sans rien te donner en échange, si ce n’est que l’insupportable attente de ta prochaine venue.
Même si nous avons patienté pendant toute l’année pour toi, nous n’effaçons pas de notre mémoire les prémices de ta venue. Il y a des signes qui ne trompent pas, et nous devinons rapidement que tu ne vas pas tarder à pointer le bout de ton nez ; d’abord, timidement, comme si tu dérangeais ton prédécesseur qui au fil du temps comprend qu’il est temps de te laisser sa place. Il sait qu’il reviendra… Puis, plus courageusement, tu t’imposes : on te remets ta couronne et tu débutes ton règne… Et nous, tes sujets, sommes heureux de ta présence…

Au début, nous nous disons que trois mois, c’est long, ce n’est pas demain que ce sera la fin. Nous commençons doucement, sans nous presser : nous troquons pantalons pour pantacourts et gilets pour T-Shirts légers. Notre chair blafarde restée sous les couches successives de vêtements pour ne pas ressentir la morsure vigoureuse et sévère se teint en caramel onctueux de première qualité.
Les plus jeunes d’entre nous sont encore, à ce moment-là, enfermés dans des cubes en béton et regardent le ciel sans nuages où l’astre le plus chaud de notre galaxie rayonne : pendant trois mois, ce sera nous qu’il aspergera de ses puissants rayons en crescendo, d’abord doucement pour nous préparer puis sans retenue.
Ceux qui ne sont pas entre quatre murs marchent dans les rues en se disant : « Il arrive », l’air soulagé, une étrange lueur dans le regard parfois caché de ceux qui ont déjà sorti les lunettes de soleil.
Les plus âgés consultent leur calendrier en soupirant, en se souvenant de leur jeunesse, de ce qu’ils faisaient quand tu venais.

Les jours passent, on se délasse, personne ne se lasse…
Tu es trop précieux pour qu’on te gâche, hors de question de se priver de toi. Ces mois à grelotter ont payé, nous sommes désormais récompensés. A la télévision, les annonces qui ne donnent pas envie de sortir de chez soi ont été supplantées par celles qui nous font gambader sur le macadam qui, si tu redoubles d’ardeur, commencera à fondre et s’accrochera à nos sandales.
Nos tenues se sont encore raccourcies : il n’est plus question de ne pas sortir en short (ou en jupe) ! Des casquettes cachent nos cheveux, nous transpirons dans nos débardeurs. Mais tu es là, nous ne t’en voulons pas…
Les pâles des ventilateurs tournent, les éventails s’agitent dans nos mains. On reste le plus possible à l’ombre.
Peu à peu, les villes se vident : les familles partent s’éprendre de toi près des océans, sous les parasols, se baignant dans les vertes étendues salées, éperdues dans l’immensité de cette émeraude sans fin, parfois plate comme une planche à repasser, ou encore agités par de grandes vagues aux bouillons mousseux d’un blanc immaculé.

Le temps ne s’arrête pas, même si on voudrait que celui-ci soit éternel.
Le mercure du thermomètre grimpe de jour en jour, de degrés en degrés. La barre des 30° C est passée depuis longtemps, et on ne repassera pas en dessous avant longtemps. Enfin, c’est ce que l’on pense. Car on pense que ce temps ne finira pas. Même si la petite voix dans notre tête nous dit que les meilleures choses ont une fin, et nous avalons de plus en plus du bonheur que tu nous offres, de plus en plus rapidement, de plus en plus goulûment, avec le vorace appétit de l’ogre.
Les océans dorés qui bordent la mer sont bondées : les touristes ont chacun droit à un m² de plage, tentant de profiter au maximum de l’ombrelle et à la fois du soleil, indécis. Le maillot de bain est de rigueur, et les formes peu avantageuses sont camouflées sous les paréos ou les longues robes amples. L’odeur de la lotion solaire flotte partout : tout le monde s’en ait généreusement tartiné le corps pour ne pas risquer un disgracieux coup de soleil sur la peau de plus en plus ambrée. Ceux qui ne se baignent pas se sont coiffés de casquettes pour ne pas risquer l’insolation tellement « ça tape ». Le plastique des tongs menace de brûler dans une senteur âcre, mais on s’en fiche, tout le monde s’en fiche…
Car tu es là…

Même la nuit, nous essayons de ne pas te gâcher. Nous dansons sur les plages, lors de fêtes organisées : le soir, il fait frais, un petit courant d’air très agréable nous rafraîchit. Boissons qui coulent à flots, guitares sèches qui jouent des mélodies, chaines Hi-Fi portatives qui hurlent sans interruption… Ta magie est partout.

La chaleur s’accentue. Le thermomètre explose. Si on cassait un œuf sur le capot d’une voiture en plein soleil, il cuirait sans problème.
Plus personne ne sort. Radios, télévisions, journaux nous recommandent de ne pas sortir entre midi et quatorze heures, de bien s’abriter, de boire régulièrement. Cette même rengaine, entendue chaque années, nous ennuie. Mais nous savons qu’ils ont raison.
Un pied dehors, et une fournaise infernale nous prend au cou, au point de nous dégoûter de toi. Pourtant, on se dit que c’est maintenant que tu es là, et pas un autre jour.
Tu es à l’apogée de ta puissance, nous comprenons que tu n’es pas que gentil. Tu sembles administrer le coup de grâce, comme si tu donnais ce qu’il te restait de forces et de majesté pour que tu restes dans nos mémoires, avant de te retirer. Nous tentons de profiter une dernière fois car bientôt… Nous nous imprégnons de toi, avec désespoir de ne plus jamais te revoir.
Les personnes âgées ont de plus en plus de mal à respirer, elles se dessèchent, les nourrissons cherchent, dans leur berceau, la meilleure position pour moins souffrir…
Nous rêvons de nous baigner dans des mers de glaçons pour nous dérober à toi…

Puis, peu à peu, avec réticence, nous nous remettons à enfiler nos pantalons. Le soleil ne nous éclabousse plus assez de ses rayons pour cela. Peu à peu, notre teint que nous avons fièrement exhibé ces derniers mois disparaît. Les plages se vident, les maillots de bains disparaissent au fond d’un placard, les tongs sont jetées, le thermomètre n’affiche plus 30°C depuis déjà un peu de temps et nous le regrettons bien, les pots de lotions solaires vides font connaissance avec les poubelles…
Nous sommes début septembre… et nous pensons que tout cela est passé vite, très vite, trop vite. Nous avons un sentiment qui nous barre la gorge. Nous sentons une certaine liberté, celle acquise ces derniers moins, nous quitter, en même temps que toi. Nous sommes envahis par la nostalgie. Nous te revivons mentalement en se disant que nous avons passé de bons moments.
Tout recommencera en juin prochain… Presque une année à patienter…

Les feuilles d’arbres que tu avais alimenté de ta luminosité brunissent et chutent les unes après les autres et nous les contemplons, impuissants. Nos sandales ont laissé des traces dans le macadam. Nous respirons une dernière fois ton air, un grand coup.
Tu laisses place à ton successeur, celui qui déshabille les arbres. Nous ne l’accueillons pas avec plaisir. Puis nous nous faisons une raison : tu reviendras. Tu nous tournes les dos pendant une dizaine de mois mais nous nous reverrons. Tu rends ta couronne…
Tu laisses derrière toi des morts, à cause de ton ardeur.

On se dit au revoir. A l’année prochaine…
L’été…
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la mite a front plat
Étudiant à l'académie


Inscrit le: 21 Jan 2008
Messages: 95
Localisation: en train de nauséer, bouaaar******k, vomissements gras, pardon?

MessagePosté le: Mar 06 Juil 2010, 8:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'été comme un enfant s'est installé
Sur mon dos
Et c'est très lourd à porter
Un enfant tout un été
Sans cigales
Avec des hiboux ensoleillés
Comme les enfants du mois de mai
Qui reviendront cet automne
Après l'été de mil sept cent quatre-vingt-neuf

Ça ira ça ira ça ira

_________________
"Tu vas te manger un coup de poing dans ta sale tronche de merde, tu vas rien comprendre à ta sale vie de merde" (JSP)


"et sa truffe raclait le sol, dessinant un pentagone régulier de manière admirable" (Yun)
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