Black Jack
On parle souvent des classiques tels que Akira ou Dragon Ball qui ont posé des bases fondamentales du manga, mais il en est un sans qui le manga ne serait surement pas ce qu'il est : BlackJack.
Son auteur Osamu Tezuka, médecin de formation, est devenu au 20e siècle l'auteur le plus populaire, le plus lu et le plus apprécié du Japon.
Il est le fondateur du manga moderne. "Tout le manga depuis la seconde huerre mondiale s'eszt élaboré à l'intérieur des formes crées par Tezuka Osamu" écrit le critique japonais Nobuhiko Saito.
En révolutionnant la bande dessinée après la seconde guerre mondiale : il apporte une grammaire graphique apportant des possibilités narratives aux confluents de la littérature et du cinéma.
Ses oeuvres sont multiples et variées : conte pour enfant, drames historiques, premier shojo de l'Histoire, polar, drame médical, science-fiction,, fantastique, érotisme, super-héros, samurais, biographie...
Il est notamment connu pour Astro Boy ou le Roi Léo, qui sera repris par Disney pour concevoir le Roi Lion.
De popularité comparable àun Victor Hugo en France, à sa mort il eut droit à des funérailles nationales.
Black Jack est né dans les pages de l'hebdomadaire Weekly Shonen Champion en 1973. La série est constituée de 229 chapitres et continuera jusqu'en 1978.
Le manga prend le nom de son héros, un chirurgien sans diplome, opérant dans la clandestinité. C'est un médecin de génie qui répond aux cas les plus complexes, mais aussi au patients les plus riches... Personnage ténébreux, au physique remarquable (mèche blanche, cicatrice), riche et complexe psychologiquement, il a d'ailleurs servi d'inspiration pour la série Dr House. L'auteur le confrontera à différentes situations des plus intenses, aux plus communes, en passant par les thèmes les plus délicats, de scène tristes, dôles, grave ou lègères.
Le manga se présent d'une manière comparable à celles de nouvelles littéraires. Chaque épisode de Black Jack est une fable noire sur la condition humaine Chaque nouveau cas est pour le chirurgien l'occasion de de dévoiler son regard acéré, sans concession sur la nature humaine. Un regard profondément humaniste, malgré son apparente dureté.
La formation médicale de l'auteur lui permet de donner une représentation réaliste des actes même si les situations et les réponses apportées par Black Jack relèvent forcément fréquemment du registre fantastique.
Le graphisme léger, typique des années 70, tranche avec la dureté de certaines scènes sanglantes. Il n'y a pas de gore bête et méchant, juste pour avoir du gore, comme dans certains seinens. Ici, les images crues servent avant tout à la narration ou à la réalité anatomique.
Chaque histoire nous fait découvrir de nouveaux personnages représentatifs des caractères humains. Par leur condition et leur récit, l'affect ou bien le jugement du lecteur est interpelé.
Black Jack est tout simplement un incontournable du manga, par son innovation, son intelligence et sa richesse.
Il ne faut pas être rebuter à l'idée d'être face à un vieux manga. Au contraire, le graphisme d'époque d'apparence simpliste, donne un charme fou à l'oeuvre.