L'amour c'est comme une Cigarette, ça flambe et ça s'arrête!
Elle est assise, seule…
Fixant son verre qui attend, attend que ses fines mains l’enlacent pour approcher ses lèvres rouges…
Elle est assise, seule…
Ses longues jambes repliées sous la table sont engourdies… trop restée assise et … seule, elle devait penser à rentrer, le ciel bleu s’obscurcissait doucement déposant sur son chemin de petites étoiles brillantes, brillantes ou non…
Il serait temps de rentrer ma petite Kuku…
Kuku ? Il y a longtemps qu’elle n’avait pas entendu prononcer ce petit surnom tout à fait débile et pourtant si… attachant…
Ses pensées vagabondent un instant…
« Ne vagabondez pas… prenez le bus et rappliquez… »
Elle se prépare à se lever, regarde la rue et aperçoit une ombre fumante qui s’avance…
- Kurenai !
- Bonsoir Asuma-kun…
- Je peux m’asseoir ?
Sans même attendre sa réponse, il prend place face à elle.
- Qu’est ce que tu veux ?
- …
- Arrête de me souffler ta fumée… elle m’étouffe ! Comme ta présence… elle m’étouffe…
Asuma la fixe d’un regard perçant :
- Tu préfères peut-être celle de Kakashi ?
Kurenai lui répond dédaigneusement :
- De quoi parles-tu ? Kakashi-san est à l’hôpital… je vais le voir et ensuite ? N’en n’ai-je pas le droit ? D’ailleurs, pour qui te prends-tu ?
- Bien… de toute façon, nous ne sommes pas là pour parler du borgne… n’est-ce pas ma jolie ?
- Borgne ? Un borgne assez sexy il faut dire contrairement à… à un clopeur qui empeste et me colle aux basques…
Désarçonné et irrité, Asuma écrase sa cigarette pour en allumer une autre…
« Hum… Elle semble résister à mon irrésistible charme… c’est pas gagné… »
- Ouais… c’est ce que je me disais ! Y’a anguille sous roche !
- Je ne vois pas de quoi tu parles. Et si anguille il y aurait alors… alors cela ne te regarde pas… Kurenai le fixe furieusement d’un regard brûlant et reporte son attention sur le verre fêlé qui l’attend paisiblement...
- Technique d’intimidation ? Eh-éh ma belle ! Je ne suis plus genin… Pourquoi refuse-tu l’évidence ? Tu en as autant envie que moi…
- C’est vrai ! J’en ai tellement envie ! Tellement envie que tu partes loin de moi… toi et ton atroce fumée qui me met mal à l’aise…
- Hum… Je crois que je dois prendre ton obsession pour la cigarette comme l’aveu d’une fascination inavouée… C’est bien ça ?
- Hum… Pauvre crétin…
Kurenai avance lentement sa main vers celle d’Asuma… sa main continue sa route en frôlant doucement la table… elle agrippe cette main qu’elle sent vivre, cette main puissante et forte… elle décide d’ignorer la chaleur qui s’échappe de l’étreinte « manuelle » et la tord en lui brisant deux doigts…
Asuma utilise un justsu anti-douleur puis sourit à Kurenai en lui lançant :
- Eh èh ! Tu ne m’avais jamais dit que c’était ton trip les menottes et le fouet ! Si ça te plaît, j’ai plein de jeux qui devraient t’amuser…
Avec un délicieux sourire, Kurenai déplie ses longues jambes, se lève et se dirige vers Azuma qui, assit, lève doucement son visage vers le sien… Kurenai le regarde, le regarde longuement…
- Asuma-kun…
Elle continue à le fixer. D’un geste, elle s’empare de la cigarette qui borde paresseusement ses lèvres et l’examine un moment…
- Asuma-kun… tu aimes cette cigarette n’est-ce pas ? Ce mouvement continu d’aller-retour…Cette fumée qui éclipse le reste du monde… Un jour, un jour tu m’as dit « Dans cette vapeur brumeuse, je distingue deux yeux rouges comme deux phares géants qui guident et montrent le chemin… »
……….
- Asuma-kun… je n’aime pas tes lèvres… elles paraissent sèches, froides et dures…
Kurenai se redresse soudainement, jette un regard vers la rue noire, celle qui doit la mener chez elle et fait quelques pas en sa direction puis elle tourne lentement sa tête vers Asuma :
- … mais j’aime tes mains… au fait, fit-elle en posant son regard au fond de l’obscurité… tu dois passer à la maison pour prendre le rapport et le remettre au godaime…
La jeune femme se mit à avancer, ses cheveux se balaçant de gauche à droite comme une rivière noire qui jamais n’apaise la soif, qui toujours appelle la bouche pour la noyer dans une chaleur douce et vive…
La chaise d’Asuma racle le sol, il se lève et d’une pichenette envoie valser sa cigarette qui lui semblait moins brûlante que ce corps momifié… que pourrait-il trouver derrière ces bandes blanches qui enserrent ce corps ?
…
Il suit Kurenai et l’attrape brusquement par la taille en la faisant basculer contre lui, tout contre lui… Il presse fiévreusement sa bouche contre la sienne en étouffant la protestation qui tente de franchir les lèvres tant désirées… soudain un choc brutal au bas du ventre…
Merde !
Il tombe à genoux sur le sol et jette un regard à celle qui est cause de ses tourments : si belle dans cette obscurité ! Ses yeux furieux lui transpercent le cœur… il se relève et tente de sourire vaillamment :
- Alors Kuku ? Mes lèvres te paraissent toujours sèches, froides et dures ?
- Tu m’exaspères… viens prendre ce fichu rapport !
Il essaie de lui prendre le bras mais voilà qu’elle lui échappe !
Elle court !
Il court après elle…
Soudain elle bifurque à droite ! Que fait elle ? Où va-t-elle ?
Le parc Karasu Tengu ?
Elle court et entre dans ce parc ; il la rattrape, leur regard se croisent, ils s’observent, tous deux essoufflés par l’effort… Ils s’observent et rient bruyamment. Leur rire se mêle dans un éclat joyeux et s’emporte vers la lune qui les regarde en s’amusant.
Essoufflée, Kurenai a chaud, elle est oppressée par ces bandelettes qui encerclent sa poitrine ; elle a si chaud !
Elle semble ne plus se soucier de cette présence qui alourdit son cœur… Sans vraiment se rendre compte de ce qu’elle faisait, elle déroule lentement ces bandelettes qui emprisonnent et étouffent sa poitrine…
«Est-ce bien ces bandelettes qui t’étouffe ma chérie ? Ou autre chose ? », mais que m’arrive t-il ? Bien évidemment, ce sont ces fichues bandelettes !
Puis, elle réalise qu’il y a quelqu’un d’autre avec elle… Elle s’arrête soudain et jette un regard à Asuma…
« Ce qu’il peut être pénible celui-là ! »
Il la regarde avec intensité, hypnotisé par ces fines couleuvres blanches qui glissent le long de son corps. Ne pouvant en soutenir davantage, Asuma l’attire dans ses bras ; il se penche pour se noyer dans sa chevelure et…
* Ploc*
Kurenai disparaît dans un nuage de fumée qui le fait tousser et sourire amèrement…
- Merde ! Dit-il en disparaissant à son tour.
…………………………………………….
*Ploc*
Kurenai apparaît dans son appartement, elle sent son cœur battre… battre très fort tandis qu’elle s’efforce de reprendre son calme…
« Je dois être fatiguée, c’est ça ; fatiguée… »
*Ploc*
Elle se retourne : il est là !
« Une véritable sangsue ! »
Il est là près d’elle et la regarde fixement, il ne cille pas, il a l’air décontracté et continue à la dévisager.
Elle murmure alors :
- Le rapport… je vais te chercher le rapport…
Elle s’éloigne précipitamment et ouvre un tiroir où ses mains tâtonnent fébrilement à la recherche d’elle ne savait plus quoi…
« Oui, le rapport, c’est ça… le rapport pour qu’il s’en aille… »
Asuma reste silencieux tandis qu’un feu le dévore à la vue de ce corps dénudé par endroit…
« Ca, c’est le feu de Konoha ! Songe t-il… »
- Voilà ! Il est là, dit-elle en lui tendant un amas de feuilles blanches.
- Merci… Ku…
- Je suis fatiguée mais je te raccompagne à la porte pour preuve de politesse.
Elle se dirige vers la porte d’entrée, elle l’ouvre:
- Bonsoir Asuma-kun.
- Kurenai…
Bon sang ! Je ne vais pas la laisser s’échapper maintenant ! Encore une fois !
- Kurenai, je …
- Bonsoir Asuma-kun, lui fit-elle en regardant le sol où se posaient délicatement les couleuvres blanches qui révélaient une peau lisse, douce, sucrée…
Asuma résigné, se dirige vers la sortie, vers cette porte qui, gueule béante, semble ricaner en le narguant…
Une fois sur le palier, il fait face à Kurenai, la distance qui les sépare semble véritablement infranchissable, elle fixe toujours obstinément le sol tandis que son bras pousse lentement la porte.
Puis, elle lève ses yeux vers lui et la porte continue son chemin… continue son chemin jusqu’à cet obstacle puissant qui se dresse devant elle pour freiner son parcours.
La main sur la porte, Asuma, l’air décidé tente de repousser l’action.
- Ecoute Asuma-kun, je suis exténuée, je n’ai pas le temps pour ces enfantillages et…
La porte explose !
Des morceaux de bois s’envolent à travers la pièce dans un tourbillon désordonné.
Kurenai se retrouve propulsée sur la moquette duveteuse et tousse en foudroyant du regard l’homme qu’elle avait en face d’elle et qui s’avançait obstinément.
- Ca suffit ! Lui crie t-elle en se levant péniblement.
Mais il s’avance toujours vers elle, près tout près… puis, d’une main, il l’étreint puissamment et l’embrasse fougueusement, leurs lèvres se cherchant, se rencontrant et se trouvant enfin…
Asuma ne disposait pas de toute sa liberté de mouvement, il jette alors ce fichu rapport qui lui paralysait la main, les feuilles s’éparpillant comme des pétales de roses blanches qui voltigent paresseusement…
Kurenai s’écarte de lui en murmurant faiblement :
- Le rap…
Asuma se contrefiche de ce foutu rapport et étouffe son murmure de ses lèvres avides qui semblent déchirer celles de l’autre.
Il déroule ces bandelettes qui l’empêchent de toucher ce corps chaud et tremblant et l’encerclent dans ses bras en la plaquant violemment contre le mur froid.
Tandis qu’il plonge la main dans la longue chevelure brune, il promène ses doigts sur la peau brûlante de Kurenai qui frissonne.
Leurs yeux se confondent.
- Asuma… Att… attends… laisse moi au moins t’enlever tes vêtements…
- Je ne sais pas.
Ils rient et se regardent.
- Où est la froide Kurenai ?
- Tais-toi…
…………………………………………………………………………………………………
Elle entoure son cou de ses bras et y approche ses lèvres, leur corps chaud suintant de sueur se pressant l’un contre l’autre…
Le souffle chaud et saccadé de Kurenai se dépose délicieusement sur le cou d’Asuma qui sent comme une coulée de lave s’emparer de lui dans un flot brûlant, jaillissant et se fondant rapidement un chemin dans son territoire corporel qui maintenant ne lui appartenait plus…
Tandis qu’elle lui mordillait le lobe de l’oreille, qu’elle déposait d’humides baisers sur sa nuque, Asuma saisit fermement ses seins durcis par l’excitation, les entourant de ses puissantes mains en exerçant un pression qui arrache un soupir de satisfaction à Dame Pourpre ; elle s’abandonne tout contre lui, ses deux mains appuyées contre ce torse, sentant marteler le cœur de l’autre, marteler si vite qu’il semblait vouloir jaillir en un cri qui la ferait frémir d’une angoissante joie…
Alors, pour réprimer l’émotion qui désire l’étreindre dangereusement, elle glisse sur le sol qui l’accueille avec douceur et brutalement, elle assène un violent coup aux jambes d’Asuma qui déséquilibré tombe à son tour, elle l’attire vers elle et se serre contre lui, laissant ses mains parcourir son corps…
……………………………
Ils disparaissent alors dans un *ploc* et…
…atterrissent dans la chambre de Kurenai et dans leur élan chutent sur l’immense lit en baldaquins rouges, les draps leur tombent dessus et les recouvre entièrement : ils rient un moment et se débarrassent de l’étau rouge qui emprisonne leur mouvement…
Progressant furtivement dans une obscurité humide entre une neige en feu s’éparpillant de deux côtés, Asuma perçoit la forte respiration de Kurenai qui émet souvent de douces plaintes. Elle lui saisit soudainement le visage, le remonte vers le sien, lui dépose un rapide baiser sur ses lèvres, le plaque violemment et glisse le long de son corps musclé puis, comme un chevalier, s’empare de l’épée légendaire dressée sur ce rocher brûlant, de ses deux mains elle tente d’expulser cette fabuleuse arme, elle effectue des mouvements d’aller-retour qui ébranlent le rocher, il semble fondre peu à peu mais pas assez… Sa bouche croque furieusement le pomeau de cette épée sacrée pour l’attirer à elle dans un va et vient frénétique… Elle sent soudainement deux bras forts qui l’agrippent…
…………………………………………………………………………………………………...
Ils progressent d’abord lentement, parcourant le chemin à tâtons puis une douce mélodie de soupirs et de gémissements entremêlés s’envole vers les ténèbres… alors la progression se précipite comme « dansant follement » à l’instar d’un missile trouant l’horizon et explosant de toute part…
Lasses, se pénétrant du regard, ils se serrent l’un contre l’autre, elle souriant et lui humant sa chevelure…
…………………………………………………………………………………………………...
Les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux pour se déposer sur le visage de Kurenai qui dort encore, paisiblement…
Asuma la regarde, caresse ses lèvres de ses doigts et soupire tristement ; dire qu’il allait abandonner tout ça !
Il abaisse son bras vers le sol et attrape son pantalon en glissant la main à l’intérieur d’une poche…
Quelque chose… quelque chose chatouille ses narines sans ouvrir les yeux elle murmure :
- Arrête… ça cha…
- Espèce de sale clopeur qui empeste !
Kurenai le frappe brutalement :
- Déguerpis ! Ne propage pas ta pollution chez moi !
- Hé-hé ! Tu es revenu « froide Kurenai » ?
- Prends tes affaires et sors d’ici !
- Hum…
Asuma se leva en lui arrachant un baiser, il sortit de la pièce et ne remarqua ni l’étrange kimono noir constellé de nuages rouges ni ce chapeau de paille qui le surplombait.