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. [Spoil] Cinquante nuances de gris
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Mat
Jûbi


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MessagePosté le: Sam 16 Mar 2013, 11:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 21 : Une place à (re)prendre


L’atmosphère était à l’autocongratulation dans la salle du conseil. De retour au Pays de l’Herbe, après que Ame ait été maté, Jiyûhane célébrait ce succès qui flattait l’orgueil de plusieurs de ses membres.

- Votre plan était bien pensé Goro-dono. Un vrai succès déclara Kaoru.
- Il a surtout été bien exécuté nuança Haruya. Un plan bien pensé n’est rien si la réalisation ne suit pas.
- Je vous reconnais bien là Haruya, lui répondit Goro, avec un ton qui ne permettait pas de savoir s’il était ou non irrité de cette remarque. L’exactitude à tout prix.
- C’est préférable quand on occupe mes fonctions. Mais cela ne retire rien à votre mérite rectifia son interlocuteur, pour éviter tout problème.
- Le Pays de la Pluie ne doit pas rester le seul exemple de la puissance de Jiyûhane. Il faut frapper ailleurs.
- C’est exact Shiori. Quel autre pays pourrait être digne d’intérêt ?
- Pourquoi pas le Pays de la Cascade seigneur ? Ainsi nous ferions une jonction de trois pays…
- Officiellement le Pays de l’Herbe n’est pas nôtre. Et c’est mieux ainsi le reprit Haruya.

Kaoru lui jeta un regard où apparaissait une certaine irritation. Il n’aimait pas être repris. Encore moins par un autre membre du conseil et devant Goro, qui plus est.

- Le pays des Vagues pourrait être une meilleure option. Mais avant d’entrer plus avant dans ce sujet, un autre réclame notre attention.
- Lequel seigneur ? lui demanda Tomao.
- Vu l’absence de Masato il ne serait pas inutile de nommer un remplaçant pour que le siège vide ne le reste pas…

Tetsuo se leva d’un bond :

- Il n’en est pas question ! Il va revenir sous peu. Et…
- Et pendant ce temps-là la Terre continue de tourner. Nous avons des projets à mener et une place de libre. Je ne vois pas où est le problème. Qui plus est s’il ne revenait pas nous aurions justement anticipé répondit Kaoru avec un sourire malveillant.
- Une solution temporaire est parfois appelée à durer et je… commença Tetsuo.
- Pourquoi pas, et si Masato revient tu lui laisses ta place Kaoru ? Tu ne l’as guère méritée ces derniers temps.
- Joïchiro, comment osez-vous…

Kaoru venait de virer au rouge. Il serra les poings.

- Le voilà devenu rouge comme une tomate. Si tu n’as pas compris que Masato est meilleur que toi, peut-être que je devrais te frapper avec un poing en os. Tu me diras s’il produit le même effet que le poing de glace que tu as reçu.
- Voulez-vous essayer cela maintenant ? Je suis…
- Voyons ce n’est pas le moment de nous disputer tenta Tomao.
- Et cela nous fait perdre du temps compléta Haruya.

Goro observait la scène sans rien dire. Du moment où les différends ne remettaient pas en question son statut il les appréciait. Quand il jugeait le moment adéquat, il mettait un terme aux échanges, réaffirmant ainsi son autorité. Ainsi ils vident leur sac et sont plus disposés à agir selon mes ordres par la suite. Cependant, Shiori est bien silencieuse…

- Vous ne dites rien Shiori-sama ?
- Goro-dono vous êtes le chef. Vos décisions s’imposent à nous. Je n’ai rien contre ces petites prises de becs. Elles sont divertissantes et je ne doute pas de leur utilité. Mais à la fin c’est vous qui décidez.
- Elle doit préférer débattre avec Masato vu leur passé commun…

Un regard incandescent cloua Kaoru sur place. Sa plaisanterie n’était visiblement pas passée.

- Evitons néanmoins certains sujets indiqua Goro.
- Comme de discuter vos ordres, n’est-ce pas Joïchiro ?
- Tes leçons tu peux te les mettre là où je pense Kaoru ! Si être dans cette organisation se résume à dire oui à tout et à accepter qu’un incapable siège au conseil, alors vous pouvez me considérer comme partant.
- Les atmosphères d’après victoire ne doivent pas nous diviser. Kaoru ne pensait pas à mal Joïchiro, et il s’en excuse n’est-ce pas ?

Kaoru s’excusa, de mauvaise grâce. Goro poursuivit :

- A propos de votre dernière phrase, Joïchiro, vous souhaitez nous quitter, vraiment ?

Une légère pointe de menace accompagna la fin de la question. Shisui se rapprocha sur un geste presque imperceptible de Goro. Joïchiro avait toujours eu un tempérament sanguin mais le temps était peut-être venu de l’éliminer s’il comptait partir. Et ainsi il y aura une place de libre pour Masato pensa, avec une certaine ironie, Goro.

Le rapprochement de Shisui n’échappa nullement à Joïchiro dont le visage laissa apparaître un sourire de satisfaction : voilà un combattant qui lui convenait.

- Si je réponds oui j’aurais le droit de le combattre ?
- De mourir contre lui, oui.
- Cela peut en valoir la peine sourit Joïchiro.
- Je crois que ce que Joïchiro-sama voulait dire c’est que Masato est absent. Prendre une telle décision quand vous lui avez dit que sa place était assurée, ce n’est pas loyal.
- Comment êtes-vous au courant de cela ? Avez-vous écouté mon entrevue avec Masato ?

La question de Goro embarrassait visiblement Tetsuo. Si Joïchiro l’avait traîné dehors ils ne s’étaient pas retirés pour autant et avaient écouté aux portes une bonne partie de l’entrevue.

Devant le silence de Tetsuo, Goro s’adressa à Joïchiro :

- Ce doit être le résultat de vos mauvaises manières qui me sont très utiles en d’autres occasions. Ce qu’avance Tetsuo est-il exact ?
- Ouais c’est ce que j’avais en tête Goro-dono. Si vous faites des coups dans le dos, ce n’est pas un bon signe. Un chef n’a pas besoin de ça pour diriger.
- Vous souhaitez donc me donner des conseils en matière de direction ?

Le regard de Goro se durcit. Je me suis raté dans mon intervention et avec ce que Joïchiro-sama a lancé on va droit à l’affrontement pensa Tetsuo.

Mais Goro prit le temps de la réflexion. Il ne fit aucun geste, balaya du regard les membres de son conseil et lâcha :

- Vous marquez un point. Si on ne fait qu’approuver sans jamais contester cela peut précipiter à la ruine.
- Si nos avis ont pu vous être utiles nous en sommes heureux lui répondit Tetsuo, saisissant cette perche pour désamorcer toute tension.
- De ce fait, cette nomination sera particulière, pour prendre en considération vos remarques : lorsque Masato reviendra une place se libèrera. A vous de faire de votre mieux pour qu’il ne s’agisse pas de la vôtre.

Un mince sourire parcourut les lèvres de Goro tandis qu’il finissait sa phrase et balayait, de nouveau, les membres de son conseil du regard. On dirait que j’ai produit mon petit effet.

L’enfoiré ! fut le premier mot qui traversa l’esprit de Tetsuo et Joïchiro. Tu prends en compte nos remarques pour finir par les retourner contre nous en nous mettant à dos les autres membres du conseil. Avais-tu cela en tête dès le départ ? s’interrogea Tetsuo avant de conclure, toujours mentalement : Je serai heureux de laisser ma place à Masato.

Si cela débouche sur des combats, alors j’ai bien fait de l’ouvrir ! pensa, de son côté, Joïchiro.

- Et qui est l’heureux élu ? demanda Kaoru.
- Un membre de ma garde. Avance-toi Suigetsu.

Suigetsu Hôzuki s'approcha dans son manteau blanc sur lequel apparaissait, en noir, un oiseau aux ailes déployées. Le signe caractéristique de son appartenance à la garde personnelle de Goro. Il posa Kubikiri Bôchô contre le mur derrière lui avant de prendre place dans le siège vide.

Depuis la fin de la dernière grande guerre, il avait rassemblé cinq des sept épées, en comptant la sienne. Il avait ensuite enrôlé quatre épéistes pour se rapprocher de son rêve : reformer le groupe des sept épéistes et en être le chef. Ce petit groupe de cinq, tous membres de la garde de Goro, s’était révélé très efficace pour ouvrir la voie lors de l’incursion au Pays de la Pluie. De ce fait, le chef des Ailes de la Libération voyait d’un bon œil cette nomination. Et cela ne manquera pas de stimuler d’autres appétits…

- C’est un grand honneur pour moi de me joindre à vous.
- Fais pas tant de manières, ‘y’a assez de Kaoru comme lèche-bottes. On n’en veut pas un deuxième.

Suigetsu fixa Joïchiro mais ne répondit rien. Il vaut mieux en rester là avec lui. Il ne m’intéresse pas. Mon but est ailleurs : avec eux j’ai une chance de voir Chôjurô et Killer Bee et de récupérer les épées qui me manquent. Il ne restera plus qu’à trouver deux ninjas de talent et mon groupe sera au complet !

- Bienvenue parmi les membres du conseil lui dit Haruya. Avez-vous quelques questions ?
- Non, juste une demande : est-ce que le type aux yeux rouges peut arrêter de me fixer ?

Shisui avait en effet posé son regard sur Suigetsu. Et ce dernier était mal à l’aise et détournait le regard pour ne pas croiser ces pupilles.

- Les Uchiha vous font peur ? l’interrogea Goro.
- Peut-être que le dernier qu’il a croisé lui a laissé un mauvais souvenir ajouta, malicieusement, Shiori.
- Peuh, pas du tout. Je n’aime pas être fixé ainsi c’est tout.
- Shisui, pouvez-vous regarder ailleurs que dans les yeux de Suigetsu pour ne pas le gêner ?

Shisui mit une petite seconde avant de s’exécuter. Une seconde de trop aux yeux de Goro. Tamura, tu dois mieux le contrôler. Il va falloir que nous ayons un petit échange à ce sujet.

Cette situation n’échappa pas à Shiori, Tetsuo et Joïchiro. Les trois furent confortés dans leur idée que tôt ou tard Shisui finirait par filer entre les doigts de Goro. Il est trop intelligent et trop fort pour demeurer longtemps dans cette situation. D’ailleurs l’amputé de Kyûbi ne serait pas forcément étranger à cela pensa Shiori en se souvenant des échanges que Shisui avait pu avoir avec Masato.

Au même moment, d’autres individus pensaient à la femme rouge :

- Pourquoi nous a-t-elle épargnés ?
- Tu ne l’as pas entendu Naoichi ? Elle nous l’a dit : « Vous m’êtes plus utiles vivants que morts. Fuyez par ce tunnel, reconstituez vos forces et reprenez votre pays. Mais ne vous faites pas identifier sinon je risque gros. »
- Ce que voulait dire Naoichi, Ayaka, c’est qu’elle n’était peut-être pas honnête en disant cela.
- Mais… elle nous a laissé partir tous et à créer de fausses statues de lave pour tromper les autres.

Un éclair zébra le ciel. Les trois ex-dirigeants d’Ame se trouvaient à l’intérieur de la petite maison où avaient vécu Jiraya, Konan, Nagato et Yahiko. Le toit avait été rafistolé tant bien que mal et la végétation en grande partie retirée. Elle état bien loin d’être en bon état mais elle offrait un abri, proche d’un point d’eau, et permettait de renforcer leurs liens avec leurs dirigeants disparus.

Le reste des ninjas stationnait dehors, surveillant les alentours et cherchant de la nourriture, d’autres survivants.

- Ces Ailes de la Libération… Soit ils jouent un double-jeu avec les partisans d’Hanzô soit en leur sein il y a différentes factions avança Konta.
- Cela nous a été profitable cette fois-ci. Nous n’avons plus aucun droit à l’erreur maintenant constata Naoichi.
- Oui. Mais… il y a quand même eu des morts ne put s’empêcher de dire Ayaka.

Elle avait le regard fixé sur les petites planches de bois rouges et quelques larmes roulaient sur ses joues.

- Ces personnes ne rentreront en effet jamais chez elles lui répondit Naoichi en la serrant par l’épaule. Donc il…
- Ne faut pas que leur mort soit vaine termina Konta.

Ils regardèrent dehors, en direction des autres ninjas qui s’affairaient à droite et à gauche pour sécuriser la zone.

- Ils n’ont pas baissé les bras. Ils nous font confiance pour que le Pays de la Pluie ne perde pas ce qu’il a chèrement acquis. Il n’est pas question de baisser les bras !

Konta hocha la tête à la fin du propos de Naoichi. Les trois dirigeants sortirent de la maison, tandis que la pluie tombait, fine et froide, sur eux. Alors que les autres ninjas les regardaient, l’eau ruisselant sur leurs visages, Ayaka prononça quatre mots. Quatre mots que tous prononçaient mentalement mais les entendre ne fit que renforcer leur volonté lorsqu’un nouvel éclair zébra le ciel :

- Nous reprendrons notre pays !
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Mat
Jûbi


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MessagePosté le: Mar 19 Mar 2013, 12:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 22 : Le chasseur et sa proie


Leur homme n’avait pas menti. Ou, plutôt, le lieu correspondait tout à fait à un repaire potentiel d’Orochimaru. Une atmosphère de mort entourait cet endroit et un malaise saisit Murasaki dès son arrivée. Il n’était guère motivé à l’idée de descendre les escaliers de pierre qui conduisait à une entrée souterraine, entourée par des serpents sculptés dans une roche sombre. L’ancien membre des Ailes jura même avoir entendu des cris.

- C’est donc ici ? demanda Masato.
- Oui je vous le jure. S’il-vous-plaît laissez-moi partir et oubliez que je vous ai conduits ici. Je ne veux pas d’ennuis.
- Tu peux disposer. Si tu as menti, il t’en coûtera un autre doigt.
- Je n’ai pas menti.
- Tiens, essaye d’aller te le faire recoudre.

Le « guide » récupéra son auriculaire de la main droite, fraîchement libéré par Masato de la glace qui l’entourait. Le priver d’un doigt n’avait pas plu à Murasaki mais Masato avait senti que l’individu qu’ils avaient embarqué Au Repos du Guerrier cherchait à les embrouiller et risquait de les attirer dans un piège. Aussi ce prélèvement lui avait paru nécessaire. Et encore, deux doigts au lieu d'un auraient pu lui faire presser la cadence.

Murasaki arrêta le nukenin et insista pour lui rattacher son auriculaire sur place. Masato céda, lui intimant l’ordre de faire vite.

Une fois l’opération réalisée et après avoir reçu quelques conseils sur la marche à suivre pour ne pas perdre son auriculaire, l’homme s’éloigna en se promettant de ne plus jamais tomber sur ces deux là. Désormais, Murasaki et Masato étaient seuls. Il fallait y aller.

- Je n’ai jamais aimé me jeter dans la gueule du loup.
- Plus exactement du serpent corrigea Masato, dans un sourire.

Ils descendirent les marches et franchirent l’entrée. Une torche brûlait et permettait d’éclairer, un peu, le dédale de couloirs qui s’offrait à nos deux visiteurs.

- Il est au courant de notre venue ?
- Ou alors il aime bien laisser brûler une torche à l’entrée. Prêt pour une petite visite ?
- Non, mais je n’ai pas vraiment le choix.
- N’oublie pas que tu as un rôle crucial à jouer.

Leurs regards se croisèrent et Murasaki soupira :

- Vous ouvrez la voie je présume ?

En guise de réponse, Masato saisit la torche et s’engouffra dans le couloir de droite. Murasaki lui emboîta le pas.

- On n’y voit pas grand-chose mais… Oh ! des torches s’allument.
- Prends garde Murasaki. Regarde où tu mets les pieds. Rester trop concentré sur la lumière peut faire perdre de vue l’essentiel : ce qui se passe au sol.

En effet, en frôlant certaines dalles, nos deux visiteurs s’aperçurent qu’elles déclenchaient certains pièges mortels (flèches empoisonnées, sol qui s’effondre pour laisser place à des pics acérés…) qu’ils parvinrent à éviter. Il ne doit pas aimer les visites surprises pensa Murasaki.

Ils évoluèrent avec précaution et commencèrent à forcer quelques portes dans ces longs couloirs où la pénombre restait, malgré tout, de mise. Un petit vent venait de temps en temps caresser leur visage. Puis ils entendirent des chuchotements, des bruits de pas.

- Murasaki, prends la torche et ne bouge pas.

Dans l’instant Masato élimina cinq ninjas qui se dissimulaient dans l’obscurité du plafond et s’apprêtaient à leur tomber dessus.

- Quelques précautions s’imposent pour la suite.

Masato posa sa main sur le sol et la glace recouvrit les murs. On entendit des cris et en avançant le duo aperçut des ninjas d’Orochimaru bloqués partiellement ou totalement par la glace. Ils en interrogèrent certains qui connurent ainsi une mort rapide, ce qui leur permit, peu à peu, d’arriver devant une double porte en bois massif, fermé de l’intérieur.

- Prêt Murasaki ?

Sans attendre sa réponse Masato fit éclater la porte grâce à la glace. Ils pénétrèrent dans une pièce extrêmement vaste, très haute de plafond et baignée par de la lumière artificielle. Murasaki et Masato durent se couvrir les yeux pour s’habituer à cette clarté qui contrastait avec ce qu’ils venaient de connaître. Il devait s’agir d’une zone de combat car on pouvait apercevoir plusieurs portes et un balcon apparaissait, à la droite des visiteurs. Quel genre de spectacle a pu se dérouler par ici ? s’interrogea Murasaki.

Et en face d’eux se trouvait Orochimaru.

- Ce doit être vous qu’il faut remercier pour cet accueil ?
- Les visites se font rares. Alors deux invités d’un coup, cela mérite une attention toute particulière.

La blancheur du visage du Sannin apparaissait avec encore plus d’éclats sous cette lumière artificielle.

- Qui plus est, poursuivit-il, j’ai justement besoin de quelques cobayes pour de nouvelles expériences.
- Avant cela, j’aimerais vous inviter à un petit voyage. Vos expériences pourront patienter quelque peu non ?
- Je ne crois pas.

La phrase finie, Orochimaru bascula vers l’avant, ouvrit la bouche et vomit des serpents qui se dirigèrent à toute allure vers Masato et Murasaki.

- Reste derrière moi.
- Oui…

Masato commença à tailler en pièces les serpents qui s’approchaient avec des lames de glace mais il en arrivait toujours plus. A la fin les serpents les submergèrent, telle une vague provoquée par un tsunami.

- C’est déjà fini ? se demanda Orochimaru. Voilà qui est décevant.

Les serpents se figèrent tout à coup, comme saisi par une vague de froid, et éclatèrent en plusieurs morceaux.

- J’avais oublié de vous dire de prendre une petite laine pour votre voyage. Le froid n’est pas l’ami des serpents.
- Et la mort n’est l’amie de personne.

Dans l’instant Orochimaru se jeta sur son adversaire avec son épée de Kusanagi. Il visait l’aorte du cou mais Masato parvint à dévier le coup grâce à une lame de glace, fixée sur son avant-bras droit.

- L’ennui pour vous c’est qu’en tant que manchot, vous voilà bloqué alors qu’il me reste un bras de libre. La poigne du serpent spectral !

Les serpents eurent à peine le temps d’émerger qu’ils furent enserrés dans une poigne de glace. Orochimaru se recula immédiatement.

- Intéressant.
- Vous trouvez ? lui répondit Masato tandis que sa main de glace retrouvait des proportions normales.
- Oui, je prendrai un grand plaisir à disséquer ce corps pour voir le fonctionnement de tout ceci.
- A votre aise. Je crains toutefois que…

A l’endroit où se trouvait Orochimaru, de la glace venait de se former à ses pieds.

- Vous n’en sortirez pas. Hyôton – La prise de glace.

La glace commença à remonter le long du corps d’Orochimaru mais celui-ci eut le temps d’ouvrir la bouche et de régurgiter un autre lui-même équipé non de jambes mais d’une queue de serpent. Hebi Bunshin no jutsu, voilà une technique embêtante.

Orochimaru s’avança à toute vitesse vers son adversaire pour le frapper et profiter de l’effet de surprise mais de la glace était déjà en train de recouvrir la queue du serpent. Orochimaru fut alors contraint de rouvrir la bouche et de vomir un nouveau lui-même.

- Trop lent.

Des piques de glace jaillirent du sol pour transpercer Orochimaru de toutes parts. Il parvint à éviter celles qui visaient ses points vitaux et joignit, dans la foulé, ses mains pour organiser la contre-attaque :

- Mokuton – Naissance de la forêt.

De multiples racines jaillirent du sol et se dirigèrent sur Masato. Il maîtrise même le Mokuton. Mais ses racines sont d’une taille plutôt réduites.

- Hyôton – Le givre paralysant.

Une couche de givre recouvrit les racines lancées par Orochimaru. Elles ralentirent puis s’immobilisèrent totalement avant d’avoir pu atteindre Masato. Ce dernier sauta sur elles, regardant Orochimaru de haut.

- Vous ne semblez pas encore très à l’aise avec ce jutsu.
- Bien observé concéda Orochimaru. Mais ce n’est pas le cas pour celui qui suit : Invocation !

Un serpent marron gigantesque apparut et écrasa une bonne partie des racines. Masato rejoignit dans l’instant Murasaki.

- Je le sens de moins en moins ce combat.
- Fais ce que l’on a dit Murasaki. Tu te souviens du signal ?
- Oui mais…

Il n’eut pas le temps de poursuivre que la queue du serpent s’abattit sur eux. Masato poussa Murasaki vers la gauche quand, lui, s’écarta par la droite, fit jaillir des crochets de sa main de glace pour s’agripper au serpent et profiter des mouvements de ce dernier pour se projeter en l’air. Mais, alors qu’il était encore attaché au serpent, il aperçut Orochimaru, au niveau de la tête du reptile :

- Fûton – Daitoppa !

La rafale de vent lancée par le Sannin frappa Masato si violemment qu’elle le sépara de sa main de glace et le projeta contre le mur. Mais son corps s’évanouit bientôt en plusieurs morceaux de glace. Le vrai émergea des crochets de glace plantés dans le serpent.

- Un adversaire de haut niveau décidemment.

Masato remarqua qu’Orochimaru, en prononçant cette phrase, semblait essoufflé. Recourir au changement de corps, au Mokuton et à l’invocation avait dû lui coûter pas mal de chakra. S’il ne joue pas la comédie c’est un bon signe pour nous.

- Mon serpent a faim. Je crains que je ne doive vous sacrifier. Au moins une partie de vous. Un « échantillon » me sera suffisant pour vous analyser.
- C’est trop d’honneur.

Le serpent agita violemment son corps ce qui poussa Masato à rejoindre le sol. Le reptile se dressa devant lui, Orochimaru étant toujours sur sa tête.

- Régale-toi de sa chair.
- Il risque l’indigestion s’il mange trop froid.

Le serpent s’abattit sur Masato, la gueule grande ouverte. Orochimaru aperçut deux flammes blanches dans le regard de son adversaire. Qu’il tente ce qu’il veut, il est déjà trop tard pour échapper à l’estomac du serpent.

- L’épée des sept hivers.

Masato abaissa son bras droit. Orochimaru ne comprit pas ce qui se passait. Il eut l’impression de voir une lame découper, à une vitesse prodigieuse, le reptile en deux moitiés. Le Sannin eut juste le temps de s’écarter pour ne pas être mortellement touché par cette attaque. Il n’eut qu’une entaille au front, qui lui emporta quelques cheveux.

Masato s’avança entre les deux parties fraîchement découpées, réduisant ainsi la distance qui le séparait d’Orochimaru.

- N’allez pas croire que j’ai quelque chose contre cette espèce animale.
- Je l’espère, car ils vous vont comme un gant.

Des centaines de serpents venaient d’émerger du cadavre de l’invocation. Avec une rapidité impressionnante ils avaient entouré Masato, lui liant les jambes et l’empêchant de bouger les bras. Certains le mordirent.

- J’ai l’impression que ce n’est pas une morsure d’amour…
- Ce n’est que du poison pour vous rendre plus coopératif. Voilà qui met un terme à notre affrontement.

Orochimaru s’approcha de sa proie tandis que Masato hocha la tête. Murasaki lança alors des aiguilles empoisonnées à destination du Sannin.

- C’était donc cela votre plan ? Quelle pitié.

Orochimaru les évita sans difficulté.

- Sen'ei Tajasu.

Plusieurs serpents émergèrent du bras droit du Sannin en direction de Murasaki. Ce dernier essaya de les éviter mais il fut rapidement débordé et ligoté par ces créatures.

- Cette fin de combat est décevante.
- Ou pas.

Orochimaru sentit une piqûre dans son cou. Il se retourna immédiatement et vit Masato, une aiguille à la main. Libre.

- Comment avez-vous…
- Je vous l’ai dit : les serpents n’aiment pas le froid.
- Tu as…

Le Sannin comprit immédiatement. Il a recouvert son corps d’une fine pellicule de glace dès que les serpents l’ont entouré. Il a ainsi pu se protéger de leurs morsures et les geler rapidement. C’est pour cela que l’autre devait intervenir dans la foulée, pour que je focalise mon attention sur une autre proie. Sans cela ce vilain tour aurait échoué.

Orochimaru éclata de rire. Sa langue passa sur ses lèvres.

- Excellent. Tu seras un cobaye de premier choix. Car je suis au regret de t’annoncer que ton poison n’a pas d’effets sur…

Le Sannin s’effondra. Ses forces le quittaient et sa vue se troublait.

- Ne sous-estime pas ce garçon. Il n’a pas son pareil pour trouver une drogue qui touche même une personne accoutumée à en prendre, à immuniser son corps contre des poisons. Cette victoire, c’est la sienne.
- Je ne….

Orochimaru commençait à perdre connaissance. Ils ont gagné cette manche mais ils me le paieront. Je vais les…

Masato s’approcha de son corps, lui lia les mains et lui apposa un sceau au niveau de l’estomac. Avec ça, il ne pourra pas utiliser de chakra. Reste à savoir combien de temps cela lui prendra pour le désactiver... Il traîna alors sa prise vers son partenaire.

- Bien joué Murasaki. Tu n’étais pas sûr de cette drogue préparée rapidement avant d’arriver ici mais tu as réussi. L’empoisonneur serait un surnom qui t’irait bien.
- Peut-être fit ce dernier, visiblement soulagé d’en avoir terminé. Et maintenant ?
- Retour au Pays des Neiges. L’accueil devrait être un peu plus chaud cette fois-ci.
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Mat
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MessagePosté le: Dim 24 Mar 2013, 12:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 23 : Tel est pris qui croyait prendre


La proposition du Seigneur du Pays des Neiges n’était pas tombée dans l’oreille de sourds. Dès leur retour à Iwa, le Tsuchikage et Naruto avaient envoyé des oiseaux aux Pays du Feu, du Vent, de l’Eau et de la Foudre, pour les mettre au courant et organiser à Konoha – parce que la proposition de Shôkishi avait été émise suite à une rencontre avec le Hokage –, dans les plus brefs délais, une rencontre pour décider de la réponse à lui apporter.

L’intégration ou non d’une nouvelle nation relevait à la fois des cinq Kages et des cinq Daimyôs. Réunir de tels personnages en un même lieu réclamait une sécurité maximale, pour éviter toute intrusion inopinée. Konoha remplissait parfaitement cette fonction, vu la réputation de cette nation et la qualité de ses ninjas durant la dernière guerre. Aussi les préparatifs avaient-ils déjà commencé lorsque nos huit ninjas arrivèrent d’Iwa.

Ils furent alors prévenus des troubles qui secouaient Ame. Naruto voulut s’y rendre immédiatement mais, avec le sommet à venir, Tsunade lui ordonna d’attendre : « Une décision sera prise à ce moment-là. Pour l’heure il serait maladroit d’agir en solitaire car les informations sont insuffisantes. » Naruto était furieux de cette réponse, même s’il dut l’accepter. Sa mauvaise humeur valut à Konohamaru d’être envoyé promener quand il vint à sa rencontre afin d’obtenir une entrevue avec le Tsuchikage.

Deux jours séparaient le retour des deux équipes d’Iwa de l’arrivée des seigneurs et Kages des autres nations. Aussi tout le monde mit les bouchées doubles pour organiser la surveillance du village, des frontières, préparer des appartements pour chacun… et ainsi terminer à temps.

Une atmosphère de stress entourait la préparation de ce sommet. « Souhaitons que ce stress ne se transmette pas à la réunion qui se tiendra » avait déclaré Tsunade et Shikaku avait enfoncé le clou : « Chacun risque d’être à cran. Et ce n’est pas parce que tout se passe plutôt bien entre les Kages qu’il en va de même entre les Seigneurs voire, surtout, entre les Seigneurs et les Kages… » Shikaku soupçonnait, de plus, Shôkishi d’avoir préparé le terrain d’une manière ou d’une autre. Il ne se risquerait pas dans cette partie sans être assuré d’avoir des atouts. Mais lesquels ? Shikamaru ne m’a rien rapporté de marquant. Shôkishi cache toujours aussi bien son jeu.

Les quatre représentations se présentèrent à l’entrée de Konoha le jour dit et dans un intervalle de quelques heures. Le temps de se rafraîchir et de se sustenter et les Kages et Seigneurs avaient été conduits au bâtiment de l’Hokage, où une salle avait été aménagée pour l’occasion. Chaque pays formait une paire (sauf Konoha, représenté par un trio) répartie sur des tables disposées en U. Shikaku, désigné comme modérateur, occupait une table séparée et pouvait ainsi embrasser les cinq représentations du regard.

D’un commun accord, il avait été décidé d’expédier les dossiers les moins urgents en premier, pour aborder la demande de Shôkishi à la fin. Les premiers dossiers, concernant quelques taxes et missions de second ordre furent rapidement expédiés mais dès qu’arriva la question concernant Ame, les échanges se tendirent :

- Au sujet de l’invasion d’Ame – pays allié des cinq grandes nations – par d’anciens partisans d’Hanzô appuyés par les Ailes de la Libération que convient-il de faire ?
- Nous ne pouvons les laisser sans aide, commença Naruto.
- Vous êtes jeune. A votre âge on veut courir partout et sauver tout le monde. C’est un piège pour diviser nos forces. Laissons cette affaire se régler d’elle-même, répondit le Daimyô du Pays de la Terre.
- Alors j’irai moi-même.
- Un Hokage se déplacer seul ? Qu’en pensez-vous Seigneur du Pays du Feu ?

Le Daimyô du Feu arrêta d’utiliser son éventail pour le replier et s’adressa à son Kage :

- Navré Naruto mais je vous l’interdis.
- Si je n’y vais pas ils vont mourir lança Naruto.
- Des gens meurent tous les jours observa le Daimyô du Vent.

Naruto se dressa, les poings serrés mais Tsunade le saisit par la manche. Tu n’es visiblement pas encore prêt pour ce type de réunions, Naruto semblait dire le regard qu'elle adressa au jeune Hokage. Ce dernier se rassit, la mine sombre. Je commence à mieux comprendre pourquoi Jiraya sensei n’a pas voulu devenir Hokage…

Les échanges se poursuivirent mais aucun accord n’émergea au sujet d’une intervention. Le risque que cette attaque ne soit qu’un subterfuge semblait trotter dans une majorité d’esprits, surtout après la fausse guerre qui avait été déclarée par les Ailes.

- En l’absence d’accord, faut-il refuser toute intervention future ou bien attendre la défaite des Ailes pour aider Ame ? interrogea Shikaku.
- Je serai pour refu… débuta le Daimyô du pays de la Terre.
- L’alliance interviendra une fois que nous aurons eu la peau de ces types.
- Raikage, vous n’avez pas l’autorité nécessaire pour imposer ce type de décision, se rebiffa le Daimyô de l’Eau.
- Vous êtes les Seigneurs. Nous, nous occupons des affaires militaires. En tant que chef de l’Alliance je ne pense pas outrepasser mes fonctions. Les ninjas d’Ame sont vaillants et ils comprendront qu’en ce moment ce sont les Ailes de la Libération la menace principale. Une fois éliminée, il est même possible que les partisans d’Hanzô filent la queue entre les jambes.
- Peut-être mais…
- Comment pourrions-nous refuser catégoriquement de secourir un pays allié ?

La remarque du Raikage clôtura le débat. C’est bien ce que je craignais. Les Kages veulent maintenir un monopole sur les questions militaires... pour le moment. Après ils voudront sans doute étendre leur influence sur tous les dossiers se persuada le Daimyô de l’Eau.

- Alors il est temps d’aborder le dernier sujet : la demande du Seigneur du Pays des Neiges déclara Shikaku. C’est maintenant que tout va se jouer. Dans quel état ressortira l’Alliance ?

Le Daimyô du Pays du Feu fut le premier à prendre la parole :

- Il a aidé Konoha pour infliger une belle défaite aux Ailes…
- Mais Kumo n’a pas eu à se plaindre d’un trop plein d’informations en provenance du Pays des Neiges. A croire qu’il est bien sélectif… répliqua le Raikage.
- On ne peut lui reprocher de ne pas être au courant de tout avança Ônoki.
- Ce n’est pas le pire que je lui reproche.

Un petit silence accompagna cette dernière phrase, que rompit la Mizukage :

- Le dirigeant de ce pays avait, à l’époque où le 4ème Mizukage était contrôlé, dénoncé les pratiques de Kiri. Et ses insinuations à propos d’un éventuel contrôle de Yagura avaient anticipé sur la découverte d’Ao. Pardonnez-moi Raikage mais je ne peux aller dans votre sens.

Juste après avoir reçu le message en provenance d’Iwa, un message du Pays des Neiges était arrivé à Kiri. Il était bien évidemment de Shôkishi. « Je pourrais vous permettre de retrouver les cinq épées » disait-il. Cet élément n’avait pas échappé au Seigneur du Pays de l’Eau. « Nous n’avons aucun grief contre lui. Il nous propose de nous aider pour retrouver nos épées quand Kumo n’a jamais proposé de nous restituer Samehada, qui reste la propriété du ‘frère’ du Raikage. Ainsi nous pourrions reformer un groupe d’épéistes de premier plan. Qu’en pensez-vous Mei ? »

Elle avait essayé d’argumenter contre mais elle arriva rapidement à la conclusion que ce n’était pas l’attitude qu’attendait le Daimyô. « Nous avons plus à gagner en lui disant oui qu’en refusant. Et pour l’unité de notre pays vous me suivrez dans ma décision n’est-ce pas ? »

- Je confirme le propos de la Mizukage. Le pays de l’Eau accepte cette demande.

En voilà un de gagné à sa cause pensa Shikaku.

- Il a toujours été correct avec Iwa, en dépit des accrochages passés avec Mû. Nous approuvons déclara le Seigneur de la Terre, appuyé par un hochement de tête d’Ônoki.

Et de deux.

- Suna n’a jamais entretenu la moindre animosité avec ce Pays. Nous entretenons de bonnes relations commerciales et il avait même proposé de dépêcher des hommes pour assurer la sécurité du Pays du Vent à chaque fois que nous avons traversé des périodes difficiles. Le Kazekage me rejoint sur ce point.
- En effet répondit simplement Gaara. Ce n’est pas la peine de s’opposer sur cette question. Ce serait une perte de temps. Shikaku, j’espère que vous avez en tête un plan ingénieux pour prendre quelques précautions.

Et de trois.

- Le Pays du Feu a pu avoir quelques différends avec celui des Neiges commença le Daimyô. Mais ce fut aussi le cas avec d’autres nations. Savoir pardonner est une qualité.

Il noie le poisson commenta Tsunade. Il s’éloigne du propos qu’il nous avait tenu avant le sommet. Les avis des autres Daimyôs l’ont fait changer d’avis ? Ou alors c’est l’utilisation de son éventail qui lui fait perdre la mémoire ?

Shikaku fut aussi interpellé par cette déclaration. Le sommet est en train de prendre une mauvaise direction.

- Je refuse de voir ce type faire partie de l’alliance coupa le Raikage.

Les autres intervenants le regardèrent, surpris. Il avait toujours été tête brûlée mais personne ne s’attendait vraiment à ce qu’il s’oppose de la sorte à la tendance qui semblait se dégager.

- Vous… refusez ? lui demanda le Seigneur du Pays de la Terre.
- Cela me semble assez clair.

Ay ne cèderait pas. Il n’avait pas oublié ce qui s’était passé entre les deux nations. Lorsqu'il avait essayé d'enlever certains ninjas du clan Anotsu, pour étudier leurs capacités et augmenter la puissance de Kumo, il avait envoyé une équipe de quatre ninjas, dont la mère de Yugito, au Pays des Neiges. Un seul était revenu, gravement blessé et décédé peu après : il avait été déposé aux portes de Kumo, en compagnie des corps des trois autres ninjas. Ay avait apporté à Yugito le collier de sa mère pour lui apprendre la triste nouvelle. Elle ne l’avait plus jamais quitté par la suite : elle le portait à son bras gauche. « Comme ça maman sera toujours avec moi » lui avait-elle dit en le récupérant. Elle n’en avait été que plus motivée, par la suite, pour devenir le réceptacle de Nibi.

- C’est en rapport avec une certaine mission qui se serait mal passée ? l’interrogea le Daimyô du Pays du Vent.
- Oui.
- Pourtant, avança le Daimyô de l’Eau, vous avez formé une alliance avec certains pays qui ont pu contrarier certains de vos objectifs plus ou moins louables…
- Là n’est pas la question répliqua le Raikage dans un geste d’énervement. Cet homme n’est pas fiable.
- L’êtes-vous davantage ?
- Tuer des…
- Et pénétrer dans un pays n’est-ce pas contraire à la souveraineté d’une nation ? Vous vous attendiez à ce qu’ils vous accueillent avec des colliers de fleurs peut-être ?

Le Raikage se renfrogna.

- Il fallait assurer la sécurité du Pays de la Foudre avant tout.
- Et on voit où a conduit cette rengaine guerrière.

En guise de réponse à la remarque du Seigneur du Vent, le Raikage écrasa son poing sur la table, mais cette dernière demeura intacte. Du sable avait amorti le coup. Un regard électrique se dirigea alors vers le Kazekage :

- Essayons d’éviter d’endommager le matériel d’un allié.

C’est alors que Shikaku prit la parole. C’est le moment. Le contexte est clairement défavorable à ma proposition. Elle a moins de 50% de chances d’être acceptée mais je n’ai pas le choix.

- L’unanimité ne semble pas se dessiner. Quelles clauses devraient être ajoutées pour obtenir l’accord de toutes les parties ?
- Si vous le permettez, Shikaku, je crains que nous n’ayons oublié un volet : les questions financières. Ce n’est en général pas la préoccupation principale des Kages et on ne peut les en blâmer mais cet élément risque bien de peser lourd. Le pays des Neiges est riche, et possède des créances des cinq grandes nations et peut-être même de bien d’autres... Nous avons été bien contents d’avoir des prêts pour financer le dernier conflit comme les précédents. S’il venait à demander le remboursement immédiat suite à notre refus il serait dans son droit et les conséquences…
- Surtout que le 5ème Hokage lui-même a pu compter sur des prêts… mentionna le Seigneur du Pays de l’Eau, en appui à celui du Vent.
- Merci de le rappeler répondit, sur un ton acide, Tsunade. Entre lui et ce gros lard du Vent, Shôkishi risque d’avoir gain de cause sans qu’il ne nous soit possible de le museler.
- Mais il n’est pas le seul créancier de nos nations tempéra le Seigneur du Pays du Feu qui semblait se souvenir du propos tenu avant le sommet.
- Certes mais c’est le premier précisa le Seigneur du Pays de la Terre.

Les Kages n’avaient pas vraiment de prise sur cette question. Ils n’étaient nullement dépourvus d’une certaine autorité en matière de gestion économique mais elle impliquait davantage les Seigneurs en cas de non-remboursement. Faire défaut c’était courir le risque de se voir placé sous tutelle par le Pays des Neiges ou de voir une partie de sa richesse (production, ninjas) passer sous le contrôle du pays créancier pour qu’il se rembourse. Et cela ne plaisait à personne.

En tenant les cordons de la bourse il les tient tous comprit alors Shikaku. Il a parfaitement manœuvré. Je ne vais pouvoir que limiter à la marge ses demandes.

- A l’aune de ce critère, on ne peut pas vraiment s’opposer à sa requête poursuivit le Daimyô du Vent.
- Oh que si ! Qu’il aille faire la cour aux Ailes s’il tient tant que ça à sortir de son isolement !

Le Raikage tenait bon. S’il faut aller jusqu’à diviser l’alliance voire les Kages et les Daimyôs tant pis ! Ce type ne viendra pas parmi nous.

Les autres Kages, comme redynamisés par Ay, s’apprêtaient à lui emboîter le pas pour que des clauses soient incluses quand le Daimyô de la Foudre glissa un mot à l’oreille du Raikage : « Lisez ce message. Je ne vous l’ai pas fait parvenir avant mais il est arrivé après celui d’Iwa. »

Ay lut et son visage changea quand il arriva au cœur du message : « Une alliance pourrait permettre de faire sortir Samui et son frère du piège où ils sont fermés. Qui sait peut-être que le bras gauche du Raikage pourrait être sauvé. »

Il pense acheter ma voix ainsi ! Mais pour qui se prend-il ? Le Raikage adressa à son Seigneur un regard dur mais celui de ce dernier l’était plus encore. Tout fut réglé en un échange à voix basse :

- Aucun Daimyô ne veut la banqueroute de son pays. Vous ne l’appréciez pas mais nous n’avons pas le choix.
- Vous préférez lui céder ?
- Avez-vous une meilleure solution à proposer ? Casser une table ou un mur n’apportera aucune réponse.

La pilule ne passerait pas pour le Raikage mais il dut se résigner. D’un signe de tête il fit comprendre qu’il ne s’opposerait plus. Les autres Kages furent coupés dans leur élan.

Être le ninja le plus fort de son village ne suffit pas pour que son avis l’emporte. Un Kage doit négocier avec les Daimyôs pour les sujets d’importance. Il n’est pas au-dessus de tout. Telle fut la leçon que tira Naruto des derniers échanges. Et il avait raison.

- Raikage, vos craintes sont surestimées. Et s’il faut prendre des garanties, un ou des mariages offriraient d’excellentes opportunités d’avoir des otages potentiels. D’ailleurs il me semble que vous êtes célibataire, comme certains autres…

Devant le regard noir que lui adressa Ay et le sourire assassin de la Mizukage le Daimyô de la Terre se tut.

- Chaque chose en son temps. Gardons ce sujet pour plus tard trancha le Daimyô de la Foudre dans une volonté d’apaisement.
- De toute manière, il sera seul et nous cinq non ? S’il se révèle un allié difficile, il sera toujours possible de le rejeter avança, comme pour relativiser la décision qui allait être entérinée, le Daimyô du Pays du Feu.

Si c’était si facile il n’aurait jamais fait cette demande lui répondit, mentalement, Shikaku. De plus il n’est pas interdit qu’il joue certains pays de l’alliance les uns contre les autres, une fois parmi nous. Mais il reste un dernier point à régler pour que sa victoire ne soit pas totale.

- Et pour le Bijû ? interrogea Shikaku, abatant sa dernière carte.

Les mines des Daimyôs se firent beaucoup plus circonspectes. Donner un Bijû supposait procéder à une réallocation des sept Bijûs scellés et en possession de l’Alliance. Personne n’osait en parler, préférant repousser le sujet autant qu’il soit possible.

- Répondons-lui que ce sera pour plus tard répondit Tsunade. Cela nécessite bon nombre de démarches qu’il serait risqué d’entreprendre maintenant. Je pense qu’il peut comprendre cela et qu’il n’en prendra pas ombrage.
- Oui, nous n’allons pas exaucer tous ses caprices non plus abonda le Daimyô de la Foudre, comme pour adoucir la claque reçue par le Raikage.

C’est pourtant ce que tu as fait en compagnie des autres Daimyôs lui répondirent, intérieurement, les Kages.

- Si le sujet des sept Bijûs est différé, il reste quand même la question concernant la partie de Kyûbi récupérée par Konoha déclara le Daimyô de l’Eau.
- Il revient à Naruto de prendre une décision à ce sujet répondit Gaara.

Naruto s’éveilla, comme tiré d’un long sommeil par la mention de son prénom :

- Je… En effet. Le Pays de la Foudre accepte de nous laisser son Pot le temps que je puisse faire le tour des possibilités.

Il n’y en a qu’une, qui te prendra du temps et qui est risquée : sceller cette partie en toi et ainsi devenir le réceptacle d’un moi complet. – Kurama nous en avons un peu parlé. C’est… Je ne sais pas…

- Et une telle décision n’est pas à prendre à la légère en effet. Que votre réflexion soit fructueuse et bénéfique pour nous tous glissa le Daimyô de la Terre.
- Je ne vois pas d’autre sujet. Messieurs les Daimyôs, les Kages quelque chose à ajouter ?

Des signes de tête négatifs répondirent à Shikaku.

- Bien, il ne nous reste plus qu’à rédiger le message qui sera envoyé et signé par vos soins au Pays des Neiges, pour l’informer des décisions prises en ce jour.

Une partie de plaisir par rapport à ce qui avait précédé.
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MessagePosté le: Mer 27 Mar 2013, 1:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 24 : Retrouvailles (in)attendues


- Affaire suivante : un individu arrêté alors qu’il avait volé quatre sacs de grain dans les entrepôts situés à proximité de la frontière. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?
- Il fallait que je subvienne aux besoins de ma famille. Nous avions si faim...
- Mais pas les moyens de payer.
- En effet aussi nous…
- Vous avez pensé que la pauvreté légitimait le vol ?
- Non… Enfin je… Ma famille elle…
- J’en ai assez entendu Hizamaru. Il a volé quatre sacs de grain c’est cela ?
- Oui Seigneur.
- Coupez-lui quatre doigts et laissez-le repartir avec un sac. Il décidera des doigts à perdre.

Le visage de l’accusé se décomposa. « Quatre doigts ? » articula-t-il lentement, d’une voix éteinte. Il était tellement abattu qu’il ne protesta même pas quand il fut embarqué par les gardes et quitta la salle du trône.

- Reste-t-il d’autres affaires à traiter ?
- Non Shôkishi-dono, c’était la dernière.
- Alors vous pouvez disposer. Ryuchi, fais-les pénétrer dans la salle.

Hizamaru salua son Seigneur et s’éclipsa. C’était un individu maigre d’une quarantaine d’années et dont le crâne commençait à se dégarnir sérieusement. Il était chargé des problèmes de justice au Pays des Neiges et sur décision de Shôkishi, il pouvait lui-même administrer la justice du Seigneur quand celui-ci était trop occupé ou lassé de la rendre.

Il fut à peine sorti que Ryuchi fit pénétrer dans la salle Murasaki, Masato et leur prise. Cette dernière n’était pas en très bon état. D’une certaine manière, elle était presque soulagée d’être arrivée à la fin du voyage et de pouvoir enfin mettre un nom sur celui qui souhaitait la voir. Ainsi c’est donc lui. J’ai entendu quelques rumeurs à son sujet mais rien de bien excitant. Un imprudent de plus qui va découvrir ce qu’il en coûte de me défier. Je pourrais ainsi oublier ma récente déconvenue…

Orochimaru avait en effet fini par se libérer du sceau qui l’empêchait d’utiliser son chakra. Mais, contrairement au début du voyage où une légère crainte pouvait se lire sur le visage de Masato, dès qu’ils avaient atteint les premières neiges du Pays du même nom, ce sentiment avait complètement disparu. Il croit sans doute que si le sceau a tenu jusqu’à présent il tiendra encore. Quelle erreur de sa part… avait pensé Orochimaru. Il se trompait, et lourdement. Dès qu’il put se libérer et défier Masato, un sourire passa sur le visage de ce dernier : « Orochimaru, vous allez comprendre pourquoi, dans un tel environnement, les utilisateurs de Hyôton sont si redoutables. »

Ce ne fut pas un affrontement mais une correction. Orochimaru eut du mal à se rappeler s’il avait déjà connu une telle défaite. Quelle humiliation… Et par un manchot qui plus est. Masato lui avait brisé les épaules au cours d’un combat qui avait duré un peu plus d’une minute, le temps pour Orochimaru de lancer quelques serpents et de voir l’environnement se muer en un mur de glace qui l’avait rapidement débordé.

- Shôkishi-dono voici celui que vous nous aviez demandé déclara Masato en s’inclinant tandis que Murasaki faisait de même.

De son trône, Shôkishi décortiqua Orochimaru du regard.

- Il est dans un piètre état.
- Rien de bien grave. Il est déjà pleinement remis.

Un sourire parcourut le visage d’Orochimaru.

- En effet, je récupère vite.

En un geste il se remit les épaules en place et dégagea une aura meurtrière qui figea Murasaki sur place.

- Vous vouliez me voir et m’avait fait traîner jusqu’ici. Vous allez le regretter.

Shôkishi ne fit pas un geste. Le Sannin parcourut la salle du regard avant de pointer son index droit en direction du trône :

- Ce pays est plus grand que celui que j’occupe à l’heure actuelle. Je me demande si je ne vais pas le prendre sous mon aile. Je n’ai qu’à tous vous éliminer et à me faire passer pour vous termina-t-il en regardant Shôkishi.
- Vous vous croyez capable de réaliser cela ? l’interrogea son interlocuteur d’un ton glacial.
- J’ai déjà tué un Kazekage et dirigé Suna. Un Hokage a également mordu la poussière face à moi.
- Vous parlez du passé. Et le Hokage était un vieillard. Mais peut-être que ce sont les seuls individus que vous parvenez à battre.

En guise de réponse, Orochimaru commença à composer des mudras. Il ne termina jamais sa technique. Dans la seconde sa main droite fut tranchée, il reçut un terrible coup d’épée dans le dos et il se retrouva face contre terre, la lame de Ryuichi sur le cou et le pied gauche de celui-ci sur le dos. Toujours aussi prompt à dégainer et à agir constata Masato tandis que Murasaki réalisait ce qui venait de se produire.

- Menacer son hôte n’est pas une pratique que j’apprécie gronda Shôkishi.
- Je vois ça parvint à articuler Orochimaru.
- Dois-je lui trancher la tête Seigneur ?
- Non, laisse Ryuichi, je vais m’en occuper.

Shôkishi quitta son trône et descendit les marches. Bien, rapproche-toi, il me sera d’autant plus facile de t’atteindre et de t’arracher le cœur. Mais les pensées meurtrières d’Orochimaru commencèrent à s’atténuer. Cette sueur… ce serait ? Non, c’est impossible. Je n’ai rien à craindre. Orochimaru l’immortel ne crains personne.

Shôkishi était maintenant à quelques pas du Sannin quand il fit signe à Ryuichi de le libérer de sa prise. Orochimaru se releva et des serpents jaillirent de son moignon pour lui rattacher la main qu'il venait de perdre.

- Orochimaru vous allez travailler pour moi.
- En plus d’avoir le sens de l’accueil vous avez le sens de l’humour. Personne ne me donne des ordres.
- Dommage, j’aurais pu vous donner des informations sur un certain Uchiha…
- Vous mentez.
- Je n’aime pas qu’on me coupe la parole articula-t-il froidement.
- Vous allez encore moins aimer cela !

Le cou d’Orochimaru s’allongea et sa tête fondit vers Shôkishi. Si je le blesse à l’aorte, cela créera une panique qui me permettra d’éliminer les autres très facilement. Mais sa tête fut arrêtée par la main droite de Shôkishi.

- Je vous avais prévenu.

Orochimaru hurla. Il ne comprenait pas d'où venait la douleur : au contact de la main de Shôkishi c’est comme si tout son corps avait été simultanément brûlé et gelé. Son cou retrouva des proportions normales tandis qu’il se relevait à grand peine.

Il regarda alors autour de lui et vit de petites flammes bleues qui semblaient danser dans l’air. Devant lui se dressait Shôkishi dont le gant noir commençait à disparaître, comme s’il se dissipait dans l’atmosphère. Il laissait apparaître une main dont le revers affichait une espèce de cicatrice d’où s’échappait un chakra bleu. La cicatrice représentait une croix ou une balance, Orochimaru ne pouvait pas trancher entre les deux.

- Vous n’êtes pas ordinaire…
- L’êtes-vous davantage ? En vous focalisant sur Konoha et les grandes nations vous méconnaissez d’autres individus qui peuvent être tout aussi redoutables.
- Je vous connais un peu. Et si ce que l’on raconte à votre sujet est vrai alors comment faites-vous pour être toujours en vie ?
- Il n’y a pas que vos sorts d’immortalité pour durer. Mais vous ne dissèquerez personne de mon clan pour satisfaire votre curiosité.
- C’est ce qu’on va voir.

Orochimaru se lécha les lèvres. Mine de rien cela devient très intéressant. Il se releva et projeta immédiatement des serpents sur son adversaire. Ceux-ci furent consumés avant même d’atteindre leur cible. On dirait que les flammes sont vivantes. Mais il en faut plus pour m’arrêter. Le Sannin invoqua trois remparts entourant Shôkishi, pour lui couper toute possibilité de retraite. Un serpent géant fut également invoqué, qu’il lança sur son adversaire. Ce dernier joignit ses mains :

- Embrasement glacial.

Un torrent de flammes bleues dévora le serpent et réduisit les remparts à néant. Orochimaru était estomaqué. Zut, pas le temps pour le Mokuton alors. Essayons autre chose. :

- Yamata no Jutsu !

Un serpent blanc à huit têtes apparut. Il devait se courber légèrement pour ne pas être bloqué par le plafond mais ce n’était pas gênant vu qu’Orochimaru souhaitait qu’il se jette sur sa proie. Murasaki était effrayé et se cacha derrière Masato.

- Il ne faudrait pas l’aider ?
- Fais-le et tu seras éliminé. Il n’apprécie pas que l’on se mêle de ses combats.
- Mais quand même là il...
- Regarde plutôt ce qui va se passer au lieu d’avoir peur lui répondit Ryuichi, la mine amusée.

Shôkishi faisait face à l’hydre sans que son visage n’ait esquissé la moindre hésitation ou crainte.

- Essayez donc de lui résister ! lança Orochimaru. Vos petites flammes ne seront pas suffisantes !

Il accompagna son propos d’une lame de vent et d’une multitude de serpents qui, en étant découpés par la technique Fûton, répandirent leur sang empoisonné en direction de Shôkishi. Le Seigneur du Pays des Neiges ferma son poing droit et le chakra bleu sembla s’y concentrer. L’hydre fondit sur lui.

- Les enfers hivernaux.

Tout s’embrasa. Un déluge de flammes émana de Shôkishi pour brûler les serpents et l’hydre, supprimant également tout risque d’empoisonnement. L’éclat des flammes consumant l’hydre était tel qu’Orochimaru dut se couvrir les yeux pour ne pas être aveuglé. Shôkishi apparut alors devant lui et le saisit au niveau du front : « Le jugement des âmes impies. »

Une décharge secoua Orochimaru, comme s’il avait reçu une multitude de morsures ardentes et glacées. Il avait l’impression que son corps était en train de se décomposer en cendres ou en glaçons tant les impressions de froid et de chaleur se mêlaient et devenaient insupportables.

En se relevant avec ce corps ainsi amoché, le Sannin aperçut un intense chakra bleu émanant de Shôkishi et deux flammes bleues dans ses yeux. Ce chakra semblait dessiner une autre personne, entourant Shôkishi et jetant à Orochimaru un regard si acéré qu’il se figea. Je vais y passer pensa-t-il. La peur de mourir le paralysa.

- Le baiser de la mort est glacé à en croire certains. J’espère que le petit échantillon que je vous ai offert vous montre qu’il peut également être brûlant.

Les flammes bleues disparurent alors. Orochimaru ne bougeait pas. Shôkishi poursuivit :

- Bien, je vous expliquerai ce que j’attends de vous plus tard. Pour l’heure je dois vous laisser à quelqu’un qui attendait votre arrivée avec impatience.

Orochimaru leva lentement la tête et aperçut un individu qui rejoignait son adversaire tout en réajustant ses lunettes avec la main droite. Lui ici ?

Shôkishi s’adressa à Kabuto d’un ton ferme :

- N’oubliez pas ce que nous avons convenu. Si vous le tuez ou qu’il en ressort amoindri d’une quelconque façon vous en répondrez.
- Ne vous en faites pas, je ferai attention...

Ryuichi s’approcha alors et embarqua le Sannin. Kabuto les suivit. « Nous avons tellement de choses à nous dire Orochimaru-sama... »

Une fois qu’ils furent sortis il ne restait plus que Shôkishi, Murasaki et Masato. Et le silence... que rompit Shôkishi :

- Tu as donc réussi.
- Cela vous surprend ou vous déçoit ?
- Je t’attendais plus tôt.

Dans sa langue, ce doit être un compliment ironisa Masato.

- Et vous avez ce dont nous avons parlé la dernière fois ? demanda-t-il en affichant son moignon gauche.
- Je n’ai qu’une parole.

Shôkishi frappa dans ses mains – son gant noir s’était déjà reformé – et une servante émergea en portant un plateau recouvert d’un voile. Elle salua les trois personnes et tendit le plateau vers Shôkishi. Ce dernier leva le voile qui laissa apparaître une main gauche qui portait la même cicatrice que celle présente sur la droite de Shôkishi.

- L’opération débutera quand tu le souhaites.
- Maintenant.
- Certains auraient voulu te voir avant. Si jamais l’opération se passait mal...
- Je survivrai.

Shôkishi regarda Masato et fit appeler Juzo. Il apparut dans la minute. C’était un homme d’une soixantaine d’années avec de petites lunettes. Il avait le titre de médecin numéro un du Pays des Neiges, affecté au service du Seigneur et de sa famille.

- Mais euh... intervint Murasaki. Je pensais pouvoir réaliser l’opé…

Un regard de Shôkishi le cloua sur place.

- Navré mais pour ce genre d’affaires cet homme est le meilleur. Mais si d’aventure Masato se faisait de nouveau amputer c’est à vous que l’opération incomberait.

Masato glissa rapidement quelques mots à Murasaki pour le rassurer : « Désolé mais c’est peut-être mieux pour toi. Vu ton état je pense que tu n’es pas en état d’opérer et je veux l’être le plus vite possible. » Murasaki ne démentit pas : il était épuisé. Et si cette main est comme celle du Seigneur, il se peut que je rate l’opération…

- Repose-toi Murasaki. On se verra plus tard.

Là-dessus Murasaki fut conduit par la servante dans des appartements pour invités tandis que Juzo conduisait Masato vers la salle d’opération.

- Très heureux de vous revoir jeune maître. Votre père m’avait demandé de tout mettre en œuvre pour que l’opération puisse se tenir dès votre arrivée. Je ne vous cache pas qu’elle sera très douloureuse.
- Je sais. Mais cela vaut mieux que de rester manchot une seconde de plus.
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MessagePosté le: Dim 31 Mar 2013, 12:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 25 : Un pont et des vagues


Il n’avait aucune chance, il le savait pertinemment. Mais il se dressait quand même devant eux, sur le pont. Les Ailes de la Libération avaient décimé une bonne partie des personnes qui s’étaient opposées à leur entrée aux pays des Vagues, Tazuna l’avait vu mais il leur faisait face. Pas question de reculer. Je suis peut-être dans une méga galère mais je ne fuirai pas.

- Tu vas faire quoi grand-père ? l’interrogea Suigetsu.
- N’ayez crainte, déclara Tazuna en s’adressant aux autres habitants, derrière lui. Le message envoyé à Konoha a dû leur parvenir et ils sont tout proches. Ils vont venir d’un instant à l’autre pour s’occuper d’eux !
- Comme ils sont venus à Ame ? lui demanda Kaoru.

Cette simple évocation suffit à disperser une bonne partie du courage qui restait parmi les résistants. Kaoru enfonça le clou :

- Faites-vous une raison : le Pays des Vagues est un pays de seconde zone, sans intérêt. Konoha ne viendra pas

Alors notre participation à la reconstruction de ce village caché n’aura servi à rien ? Cette pensée traversa l’esprit de nombre des habitants du Pays des Vagues.

- Tazuna, peut-être qu’on devrait…
- Non Giichi, pas question de reculer. Nous n’avons pas cédé devant Gatô, ce n’est pas pour nous déballonner face à ces types. Si notre pays va mieux, que nous sommes moins pauvres qu’avant nous le devons à notre sueur et à nos combats. Céder maintenant serait renier notre passé et nos méga actions.

Tsunami et Inari approuvèrent vivement et des acclamations montèrent.

- Votre courage est remarquable Tazuna le complimenta Goro. Vous méritez d’être un exemple pour tous. Joïchiro, s’il-vous-plaît.

Joïchiro renvoya Giichi parmi les habitants d’un coup de pied et se retrouva seul face à Tazuna. Ce dernier lui lança un coup de marteau par la tête mais celui-ci se brisa sans qu’aucune marque n’apparaisse sur le visage de Joïchiro.

- Il faut frapper plus fort : comme ça !

Le coup de poing reçu par Tazuna le projeta à terre et du sang coula de sa bouche pour se répandre sur le sol. Joïchiro fit émerger des os du sol qui formèrent une sorte de croix sur laquelle il installa Tazuna. Il lui perça les mains et les pieds avec des pointes osseuses pour qu’il tienne dessus. Les hurlements de douleur du charpentier glacèrent les habitants, tout autant que la vue de cette scène macabre.

- Voilà un beau tableau non ?
- Très réussi Joïchiro. D’autres volontaires ?

C’est alors que deux hommes émergèrent de la foule : ils s’étaient frayés un chemin en passant à tabac, insultant et méprisant les habitants du Pays des Vagues.

- A qui ai-je l’honneur ? demanda Goro.
- Nous sommes deux épéistes de premier plan qui attendaient avec impatience votre venue.
- Qu’en penses-tu Suigetsu ?
- Je n’en veux pas. Trop faibles…
- Peuh tu ne nous connais pas p’tit gars.

Suigetsu forma un pistolet avec sa main droite mais Goro l’arrêta :
- Quelle est votre spécialité ? demanda-t-il aux deux hommes.
- J’adore découper mes adversaires lui fit Waraji.
- Et moi trancher des membres répondit Zôri.
- Comme c’est intéressant fit Goro. Suigetsu, vous et vos hommes pouvaient satisfaire ces deux individus n’est-ce pas ?
- Pardon ? répondirent les deux anciens gardes du corps de Gatô.

Kubikiri Bôchô débita Waraji en trois morceaux tandis que le long sabre aiguille à coudre trancha le pied gauche de Zôri qui tomba sur le sol en hurlant :

- Shion t’as loupé ton coup !
- Pas le moins du monde. Toi, Kasuki, avec ton fendeur de heaumes tu ne penses qu’à abattre le plus vite possible. Il faut savoir prendre son temps et savourer.
- Bon c’est fini tous les deux ? Continuez comme ça et je demande aux deux autres de s’occuper de vous.

Un sourire parcourut le visage des deux épéistes mais ils l’effacèrent immédiatement. Suigetsu n’était pas d’humeur à être plaisanté.

- M… Mais pourquoi faites-vous cela ? glapit Zôri.
- Si vous n’êtes pas capable de résister au mal que vous infligez alors vous ne me servez à rien lui répondit Goro. Suigetsu, terminez-en avec celui-là.

Le pistolet à eau du clan Hôzuki élimina Zôri d’une balle dans la tête. Son corps reposa, inerte, sur le sol.

- Les faibles n’ont rien à faire chez les Ailes de la Libération, ni ailleurs commenta Kaoru.
- Bien, que fais-je faire de vous à présent si vous ne voulez pas vous rendre ? déclara Goro en regardant vers les habitants du Pays des Vagues.

Tétanisés par la peur ils se mirent à reculer, certains à s’enfuir mais Inari perça la foule et s’adressa à Goro sur un ton de défi :

- Je vais m’occuper de vous le temps que Konoha vienne nous aider !
- Konoha vous creusera de belles tombes vous pouvez compter là-dessus. Tetsuo à toi de jouer.
- Bien Goro-dono.

Tetsuo se mit face à Inari. Ce dernier essaya de le toucher avec son manche de pioche mais son adversaire évita sans difficulté les coups avant d’effectuer une balayette qui jeta Inari au sol. Les autres personnes du pays des Vagues s’étaient retournées mais elles n’osèrent pas bouger. Tazuna cria à Inari de fuir tandis que des lames de métal se formaient au-dessus de son petit-fils.

- C’est terminé.

Les lames s’abattirent sur Inari en soulevant un nuage de poussière.

- Nooon hurla Tsunami, en tombant sur les genoux, les mains jointes et les larmes aux yeux.
- Navré pour le gamin, probablement votre fils lui répondit Tetsuo mais… Qu’est-ce que c’est que ça ?

Le nuage en se dissipant laissait voir les lames, enfoncées dans le sol. Mais elles n’avaient pas touché Inari. Il n’était plus là. Tetsuo parcourut rapidement les environs et ne le trouva pas. Les cris de Tazuna ayant cessé, il regarda dans sa direction et ne le vit plus. Il regarda de nouveau vers Tsunami et il les aperçut, posés sur le sol.

- Soignez-les, je me charge de ces types. Désolé de ne pas être arrivé plus tôt.

Inari ouvrit les yeux et murmura : « Naruto… je savais que tu viendrais ! » Même recouvert du chakra de Kyûbi, Inari l’avait reconnu.

- Voilà qui remet en question les propos de certains ricana Joïchiro.

Kaoru lui jeta un regard enflammé mais Shiori intervint :

- Vous préférez moquer Kaoru que vous jeter sur un tel adversaire, voilà qui ne vous ressemble guère Joïchiro-sama.
- Oh ne croyez pas cela. Je m’en occupe de ce pas !

Naruto analysa rapidement la situation et repensa alors aux conditions de son départ. Tsunade l’avait mis en garde :

- C’est un piège. S’ils s’en prennent au Pays des Vagues c’est pour t’attirer, pour te prendre Kurama. Il le voulait la dernière fois mais nous les avons battus. Là ils veulent se rabattre sur la partie qui est en toi.
- Qu’ils essayent !
- Naruto tu dois décider quoi faire avec la partie de Kyûbi qui est scellée. C’est ta priorité et ce doit être la seule en ce moment.
- Vous m’avez soutenu alors que je n’étais pas Hokage et que l’Akatsuki était à mes trousses. J’étais un atout majeur pour le village qu’il n’était pas question d’enfermer. Pourquoi changer d’avis alors que je suis encore plus fort ?
- Parce que tu es Hokage désormais et que tu ne peux plus partir sur un coup de tête…
- Un coup de tête ? rugit Naruto. Ils nous ont aidé à reconstruire Konoha : quelle grande nation sommes-nous si nous ne pouvons protéger des amis ! Déjà que pour Ame…
- Tu resteras là. Je vais voir si une équipe ne peut pas…
- Le temps qu’elle arrive il sera déjà trop tard ! Je suis le plus rapide. Envoyez éventuellement des renforts et…
- J’ai dit non.

Le regard de Tsunade se durcit. Naruto ressentit un changement. Elle ne plaisante plus.

- Je vois. Après tout c’est mon père qui a retrouvé ma mère quand Konoha avait baissé les bras. Un Hokage doit savoir agir par lui-même. J’irai seul. N’envoyez pas d’équipe.
- Tu ne sortiras pas du village.
- Vous n’avez qu’à essayer de m’arrêter !

Et il était parti, en un éclair. Il avait bien entendu quelques cris de Tsunade mais bien vite il était hors de Konoha, filant à toute hâte vers le Pays des Vagues sans avoir pu être arrêté. Heureusement que je me souviens, dans les grandes lignes, de la route prise à l’époque car je n’ai pas pris de plan.

- Alors Hokage, prêt à…
- Si vous permettez Joïchiro-sama, j’aimerais bien l’affronter. Nous avons un combat en suspens.

Joïchiro se tourna vers Goro qui approuva d’un signe de tête.

- Je prendrai la relève une fois qu’il t’aura administré une nouvelle raclée râla le Seigneur des Os.
- Merci à vous. On va pouvoir reprendre là où nous en étions restés la dernière fois Hokage.
- Et l’homme de glace, il n’est pas là ?
- Occupé pour le moment. Mais vous le reverrez peut-être… si vous restez en vie.

De multiples piques de métal émergèrent du sol pour trancher Naruto mais ce dernier les évita en se déplaçant latéralement avant, d’un rapide appui de la jambe droite, de combler la distance qui le séparait de Tetsuo. Un véritable petit éclair jaune. Je vais devoir être prudent.

Tetsuo sourit et parvint à éviter le coup de poing de Naruto. Mais une main de chakra le saisit alors au pied gauche et lui fit perdre l’équilibre. Une deuxième s’occupa du pied droit et Tetsuo se retrouva au sol. Entre temps une 3ème main de chakra avait permis à Naruto de s’élever, et il retombait sur Tetsuo, le genou droit prêt à le frapper à l’abdomen.

- Même dans cette position je ne suis pas sans défense Hokage.

Plusieurs piques de métal vinrent de droite et de gauche pour toucher Naruto, obligeant ce dernier à changer de direction tandis que Tetsuo se rétablissait et, rassemblant son chakra, constitua un cube de métal qu’il projeta sur Naruto.

- Ça va faire mal !
- Pour toi plutôt !

Un Fûton Rasen Shuriken fut lancé à la rencontre du cube. Celui-ci explosa à son contact et de multiples morceaux de métal se dispersèrent, gênant la vision de Tetsuo. Naruto profita de l’ouverture pour apparaître derrière lui si rapidement que ce dernier eut à peine le temps de former un bouclier de métal pour encaisser le coup de pied à la tête administré par Naruto.

Tetsuo s’en sortit sans dommage mais le bouclier commençait à se décomposer quand il vit Naruto disparaître dans un nuage de fumée. Merde un clone…

L’instant d’après, le vrai Naruto était derrière lui :

- Prends ça : Wakusei Rasengan !

Je suis foutu… pensa Tetsuo. Il ne pouvait ni l’éviter ni se protéger tant l’enchaînement de Naruto était rapide. Vais-je y passer ? Le Rasengan le toucha de plein fouet et il s’évapora. Naruto fut le premier surpris. Ce n’est pas normal. Ce n’est pas l’effet habituel de cette technique. Quelque chose cloche. – Naruto tu es dans…

- Belle esquive Tetsuo ironisa Joïchiro.

Naruto revint à lui. Il repéra Tetsuo à l’opposé de l’endroit où son attaque avait porté.

- Tu l’as l’évité ? Comment a-t-il pu me piéger dans une illusion Kurama ? Il n’a jamais utilisé une technique de ce genre avant. – Peut-être que ce n’est pas lui qui est derrière cela.

Tetsuo ne répondit pas. Il n’avait pas compris comment le Hokage avait pu rater son coup alors qu’il avait une ouverture de ce genre. Il m’avait pris de vitesse, j’étais bloqué et là pif il a changé de direction pour son attaque. Vu sa surprise il pensait m’avoir touché donc il ne m’a pas épargné. Dans ces conditions la seule explication c’est…

Une main se posa alors sur l’épaule de Tetsuo. Il croisa deux pupilles rouges qui lui donnèrent la confirmation de ce qui s’était passé. Elles se posèrent ensuite sur Naruto. Qu’est-ce que c’est que ça ? C’est qui ? s’interrogea le Hokage.

Shisui, la main toujours sur l’épaule de Tetsuo, prit la parole :

- Le Hokage est pour moi.
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MessagePosté le: Mer 03 Avr 2013, 12:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 26 : La vérité dans l’illusion


L’irruption de Shisui avait stupéfait son monde. Il est intervenu sans que je ne lui en donne l’ordre fulmina Goro. Certes il a sauvé Tetsuo mais quand même… Tamura tu es un incapable.

Personne n’osa contredire la demande de Shisui, pas même Joïchiro. Si je m’opposais cela pourrait bien me permettre de les affronter en même temps ! Un Hokage et un Uchiha, voilà qui me plairait bien ! Mais vu la mine de Goro, vaut mieux laisser faire.

- Tu es qui ? demanda Naruto à ce nouvel adversaire. Vu ton apparence tu as été ramené par l’Edo Tensei et avec tes pupilles tu dois appartenir au clan Uchiha.
- Je suis Shisui Uchiha.
- Shi…

Naruto ne termina pas sa phrase. Les propos d’Itachi au sujet de ce ninja lui revinrent en mémoire.

- Tu es celui qui a donné sa pupille gauche à Itachi quand Danzô t’avait pris la droite ?
- C’est exact.
- Et tu voulais protéger Konoha. Tu avais les mêmes idéaux qu’Itachi d’après ce qu’il m’a dit.
- Il vous a parlé de moi ? Est-il… en vie ?
- Non, il est mort. Mais ce serait trop long à t’expliquer.
- Sa voie a dû être sombre.

Shisui prononça cette phrase avec une pointe de tristesse. Il poursuivit :

- Et vous vous devez être Naruto Uzumaki, le nouvel Hokage, héros de la dernière guerre.
- Je ne sais pas si la fin de ta phrase est juste. Et je ne suis pas là pour ça mais pour arrêter ces types.
- Il vous faudra me vaincre d’abord.

Et cela va être compliqué. Je n’ai pas d’équipe de scellement avec moi ni Bee. Il va falloir trouver autre chose.

- Alors c’est parti !

Dans l’instant Naruto et Shisui échangèrent quelques coups, manière pour le second d’estimer le niveau du premier. Naruto arriva à bloquer le coup de pied de son adversaire mais dut recourir à une main de chakra pour éviter le kunaï lancé en même temps que le coup de pied.

- Ne relâchez pas votre attention.

D’autres kunaïs apparurent. Bon sang, ils sont contrôles par le sharingan et… il y en a qui sont dissimulés dans l’ombre des autres. – Laisse-moi faire Naruto.

Kurama prit la place de Naruto et d’un rugissement terrible, qui conduisit les habitants du Pays des Vagues à se boucher les oreilles et à commencer à se replier, il repoussa l’attaque avant de laisser Naruto reprendre le contrôle.

- Pas trop rouillé pour un mort vivant. Tu confirmes ce que j’ai pu apercevoir tout à l’heure avec ton genjutsu.
- Merci du compliment.
- Mais contre nous ce n’est pas efficace.
- Il faut pourtant que votre partenaire vous réveille. Cela laisse un laps de temps suffisant pour vous battre.

Il n’a pas tort Naruto. Je ne peux pas te réveiller instantanément si tu es pris dans une illusion ce qui peut lui laisser une ouverture… – Alors faisons en sorte qu’il n’en ait pas une seule !

- Katon la boule de feu suprême !

Naruto évita la boule de feu mais le sol à ses pieds se fissura pour laisser apparaître Shisui tandis que celui qui avait lancé la technique Katon disparaissait. Il se clone aussi vite qu’Itachi !

Shisui ne parvint pas à saisir Naruto qui évita sa prise pour mieux profiter de l’ouverture et ainsi saisir son adversaire à l’aide de deux clones que le Hokage venait de réaliser. Shisui fut jeté au sol et maintenu fermement par les deux clones.

- Rasengan !

L’orbe tourbillonnant toucha Shisui en plein ventre mais celui-ci disparut. Encore un clone. – Attention Naruto au-dessus de toi !

Plusieurs Shisui étaient dans les airs et fondirent sur Naruto tout en abattant les deux clones.

- Rasenrangan !

Naruto fit jaillir de son corps six mains de chakra de Kyûbi, chacune avec un Rasengan, et les projeta sur ses adversaires. Ceux-ci n’arrivèrent pas à les éviter et se perdirent dans les airs.

- Votre maîtrise de Kyûbi est admirable. Cependant…

Shisui était adossé à Naruto. Ce dernier ne l’avait même pas senti jusqu’à ce qu’il parle. Il se retourna à toute vitesse, un kunaï dans la main mais Shisui avait déjà disparu.

- Vous comptez trop sur vos yeux pour m’avoir.

Alors on va changer d’approche. Naruto fit trois clones pour le protéger le temps de passer en mode Ermite. Shisui nota immédiatement le changement d’apparence chez son adversaire :

- Ces yeux… Un lien avec les crapauds et le Senjutsu ?
- Cela se pourrait bien.

Grâce à ce mode Naruto parvenait à sentir le danger sur une zone plus étendue, réduisant ainsi les effets de surprise que pouvait créer son adversaire… s’il ne le plongeait pas dans un genjutsu.

- Senpô : Chô Odama Rasengan.

L’attaque fut déclenchée si rapidement, et avait une telle portée que Shisui ne parvint pas à l’éviter complètement. Son bras gauche fut emporté par la technique. Naruto passa alors au corps-à-corps pour essayer de profiter de son avantage.

- Hé hé, pas facile de parer avec un seul bras.
- C’est exact.
- Cela va être encore plus difficile avec ce qui suit ! Senpô : Chô Ôdama Rasen Tarengan.

Naruto avait réussi à gagner assez de temps pour permettre à un clone de passer en mode ermite et de créer plusieurs clones. Une nuée de Naruto en mode ermite, chacun avec un Rasengan dans la paume de la main droite se précipita ainsi sur Shisui.

- Vraiment très malin. Quel dommage que je puisse lancer un genjutsu autrement qu’avec mes yeux.

Dans l’instant une grande partie des clones se retourna contre les autres et une grande déflagration eut lieu, suite au contact entre tous les Rasengan.

Bon sang il est arrivé à contrôler au moins la moitié de mes clones et à les faire combattre contre les autres en un clin d’œil. C’est fort !

- Et maintenant Hokage, qu’allez-vous me proposer ?

Le regard de Naruto se fit beaucoup plus sérieux tandis que le charka de Kyûbi le recouvrait de nouveau. On va devoir passer au stade supérieur Kurama.

Le reste des Ailes de la Libération observait le combat en échangeant quelques rapides impressions de temps à autre.

- Tu vois Tetsuo, ça c’est le niveau d’un ninja de premier plan.
- Oui Joïchiro-sama, et j’en suis encore loin…

Échaudé au départ par l’acte de Shisui Goro semblait apprécier le spectacle. Je comprends mieux pourquoi Tomao s’était senti mal à l’aise en le voyant à l’œuvre. Avec un tel ninja il serait même possible de capturer le Hokage. Un sourire satisfait apparut alors sur le visage du leader des Ailes. Une excellente journée se prépare.

Il fut interrompu dans ses pensées par Tamura :

- Goro-dono, c’est urgent.
- Si c’est pour me dire que vous avez du mal à maîtriser Shisui, je crois que nous l’avions tous plus ou moins remarqué.
- Non, ce n’est pas ça répondit Tamura, l’air gêné. Un message vient de nous parvenir, de la part d’Haruya.
- Cela ne peut pas attendre ?
- Il est écrit urgent dessus.
- Alors s’il est écrit urgent, cela ne peut en effet pas attendre.

Il lut le message et le petit sourire satisfait qu’il affichait disparu. Le Pays des Neiges vient d’être invité à rejoindre les cinq grandes nations. Qu’est-ce que ça veut dire ? Son regard se durcit tandis qu’il froissait le message dans son poing droit. Une annonce qui arrive après le départ de Masato. Il aurait été au courant des projets de ce pays et aurait décidé de partir avant ? Ce qu’il sait pourrait être transmis et nous porter un coup fatal. Il aurait donc trahi ?

Les idées fusaient dans son esprit tandis que la colère montait et que son visage rougissait. Les autres membres le regardait et n’osait prononcer un seul mot. Il valait mieux garder le silence. Goro articula quatre mots :

- On se replie maintenant.

Tout le monde comprit qu’il valait mieux s’exécuter. Sauf Kasuki, visiblement insatisfait :

- Attendez, on pourrait peut-être en trancher un ou deux avant de partir non ? Mon sabre a soif de sang.
- Kasuki… commença Suigestu.

Une décharge de Ranton frappa Kasuki et le jeta au sol. Il mit un moment à se relever, soutenu par Shion, et grimaça de douleur.

- Quand je donne un ordre vous l’exécutez. Compris ?
- Désolé Goro-dono articula Kasuki avec difficulté.
- Vous avez intérêt à mieux tenir vos hommes à l’avenir Suigetsu.
- Cela ne se reproduira plus Goro-dono lui répondit le chef des épéistes en jetant un regard noir à Kasuki. Espèce d’imbécile ! Tu ne perds rien pour attendre.

Les Ailes commençaient à tourner les talons quand Tamura se permit d’interpeller Goro :

- Et pour Shisui seigneur que dois-je…
- Dis-lui de retenir le Hokage le temps que nous ayons pris assez d’avance. Qu’il efface nos traces en nous rejoignant.
- Bien.

Naruto n’avait pas perdu de vue le départ précipité des Ailes.

- Attendez où allez-vous ?!

Il essaya de les rejoindre mais Shisui lui barra la route.

- N’oubliez pas que je suis votre adversaire.
- Alors je vais devoir forcer le passage.

Naruto passa alors en mode Bijû. Les marques sur son visage apparurent ainsi que son manteau.

- Impressionnant Hokage.
- A plus tard Shisui.

Naruto se déplaça si rapidement qu’il transperça Shisui et le coupa en deux. Navré mais tu me gênes. Et il n’est pas question que je laisse filer ces énergumènes une nouvelle fois. Surtout que leur chef semble se trouver parmi eux.

Il se lança alors à la poursuite des Ailes mais plus il avançait plus la distance qui les séparait augmentait. Bon sang mais que se passe-t-il ? Naruto accéléra mais rien ne changeait, ils filaient toujours plus vite que lui et le distançaient.

- Vous êtes dans un genjutsu.

Shisui flottait au-dessus de Naruto, son kaléidoscope hypnotique activé. Naruto regarda autour de lui et vit le pont se transformer. Tout s’obscurcissait tandis que Shisui était la seule lumière en ce lieu.

- Mais comment ?
- Il est difficile de concevoir toutes les possibilités offertes par mon genjutsu. Si je plonge mon adversaire dans un genjutsu sans qu’il ne s’en aperçoive il m’est aussi possible d’y plonger simultanément un Bijû.
- Ce n’est pas… possible !
- Vous avez la preuve que si. Mais ne craignez rien.

La méfiance se dessina sur le visage de Naruto. Que me veut-il exactement ?

- Ecoutez-moi bien, je n’ai pas beaucoup de temps aussi je vais être bref. Je suis de votre côté et essayerai de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider et protéger Konoha.

Naruto était estomaqué. Il écarquilla les yeux avant que le doute ne pointe le bout de son nez :

- C’est un piège un peu grossier. Je ne vais pas tomber dans le panneau.
- Je vous comprends. Faire confiance à un individu qu’on ne connaît pas et qui vous a attaqué n’est pas facile. Mais parfois il faut le faire.

Ça recommence… Ses propos parlaient à Naruto mais il se demandait en même temps si tout cela n’était pas une manipulation de Shisui. S’il a eu des informations sur moi il doit savoir ce qui s’est passé avec Gaara, Neji… et donc essayer de me rendre moins méfiant.

- Si vous dites vrai comment avez-vous pu…
- Échapper à leur contrôle ?
- Oui.
- Ils n’ont pas été assez prudents. Ce devait être la première fois qu’ils utilisaient cette technique. Dès que j’ai été ramené j’ai immédiatement plongé Tamura, celui qui me contrôlait, dans un genjutsu. Personne ne s’en est rendu compte. Je commençais à chercher discrètement un moyen de me faire annuler le contrat qui me liait à Tamura mais la solution m’est tombée du ciel si j’ose dire. Par l’individu qui maîtrise le Hyôton.
- Lui ? Mais pourquoi ?
- Je ne le sais pas. Tout comme j’ignore la manière dont ils ont obtenu mon Adn mais passons. Toujours est-il que je suis libre de mes mouvements mais qu’ils sont tous persuadés que Tamura me contrôle.
- Pourquoi ne pas en profiter pour rentrer à Konoha ? Tu serais d’une grande aide et…

Le visage de Shisui indiqua à Naruto qu’il n’était pas de cet avis :

- Non. Cette configuration me permet d’être au courant de ce qui se trame soit directement, soit par l’intermédiaire de Tamura. Tant que je ne suis pas repéré je dois utiliser ma position.
- Je vais immédiatement en informer…
- Vous devez garder cela pour vous. Être dans cette organisation est une chance pour que je puisse leur porter un coup fatal si l’occasion se présente. Moins de personnes en savent sur le sujet et plus j’ai de chances de réussir.
- Cela me rappelle pourquoi Itachi a intégré l’Akatsuki.
- Vous voulez dire que…
- Oui, une organisation a menacé notre monde avant celle-ci. Et Itachi l’avait rejointe pour surveiller ses actions.

Un sourire se dessina alors sur le visage de Shisui.

- Itachi, alors toi aussi…

En voyant Shisui ainsi, Naruto ne put s’empêcher d’éprouver de la sympathie à son endroit.

- Je vais… te faire confiance. Je n’ai pas forcément de preuves de ta bonne foi mais je veux bien parier sur toi. Être infiltré est une mission à haut risque et vu comme tu présentes la chose tu ne me demanderas pas d’impliquer des ninjas ni de donner des informations qui pourraient menacer Konoha et les autres nations. Je me trompe ?
- En effet. C’est l’avantage d’avoir été ramené par l’Edo Tensei. Comme je suis mort depuis un certain temps je ne peux leur fournir d’informations récentes. Aussi ils sont obligés de se débrouiller par eux-mêmes. Je ne trahirai jamais Konoha.
- Alors bon courage Shisui Uchiha du village caché de la feuille.
- Merci Hokage fit Shisui en inclinant la tête.

Quand Naruto sortit du genjutsu les habitants du Pays des Vagues s’approchaient de lui pour voir s’il allait bien et le remercier. Shisui n’était plus là, mais Naruto parvint à entendre quelques mots. Il ne savait pas s’ils étaient portés par le vent ou résonnaient dans sa tête : « Nous nous reverrons. »

Naruto sourit et, comme se parlant à lui-même, répondit : « J’y compte bien ! »
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MessagePosté le: Sam 06 Avr 2013, 11:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 27 : Lendemains d’opération


- Comment vous sentez-vous ?
- Mieux qu’hier et moins bien que demain Juzo. C’est bon signe ? répondit Masato en grimaçant un sourire.
- Ce doit être encourageant.

Vous n’êtes pas plus convaincu que moi et vous avez raison. L’humour ne diminue pas la douleur. Je comprends ce qu’a dû ressentir Orochimaru. Les potions données par le médecin étaient puissantes mais assommaient tellement le patient que Masato n’en voulait plus. Je dois avoir les idées claires.

La main greffée diffusait dans son corps une chaleur insupportable et pour peu que Masato tente de l’amoindrir en produisant du chakra, la douleur redoublait. Une douleur sourde, où le feu et la glace s’affrontaient. Il ne manquerait plus que j’attrape un chaud et froid !

Cette lutte entre les deux chakras l’épuisait mais il devait se remettre rapidement. Et il ne voyait pas très bien comment faire. Dès qu’il voulait courir ou couvrir plus d’une dizaine de mètres la douleur redoublait, le vidant de ses forces. Solliciter mon corps ne fait qu’augmenter ce conflit entre mon chakra et celui de la main. Si je ne suis plus manchot mais bloqué dans ces quartiers pour le reste de mes jours il n’est pas sûr que j’ai gagné au change.

- Je repasserai plus tard. N’en faites pas trop d’ici là.

Après le départ du médecin, Masato se leva pour rejoindre la fenêtre. Il avait entendu de l’agitation. Arrivé devant les carreaux il vit de nombreuses personnes s’affairer, manipulant des vivres, des tables. Ce doit être pour fêter mon rétablissement ironisa Masato. Une nouvelle d’importance a dû se diffuser pour que père autorise une telle fête et…

Il ne put continuer ses réflexions. La douleur était trop forte et il sentait ses forces l’abandonner. Rejoindre le lit était désormais son unique préoccupation. Tout se mettait à tourner. Il parvint à se jeter sur le lit et sombra dans un sommeil sans rêve.

En se réveillant, Masato remarqua qu’on l’avait installé dans son lit. L’ordre règne jusque dans les chambres à coucher pensa-t-il, amusé, et c’est en orientant son regard vers la fenêtre qu’il le vit. Son père était là, les mains dans le dos, en train d’observer ce qui se passait dehors.

Ce serait vous qui m’avez couché soigneusement ? A la place de cette pensée, Masato lui demanda :

- Il y a longtemps que vous attendez ?
- Trop, évidemment. Comment te sens-tu ? l’interrogea son père en se retournant et rapprochant du lit.
- J’ai connu mieux.
- La sensation d’être consumé est-elle toujours présente ?
- Oui.
- Retire les bandages.

Masato se redressa dans le lit et s’exécuta. Ils observèrent la main greffée. Elle avait prise de la couleur, le signe que le sang circulait bien mais on pouvait apercevoir, sur le bras, des signes de brûlures, provoqués par le conflit entre les deux chakras. La cicatrice de la greffe semblait être déjà pleinement résorbée.

- La cicatrisation est rapide. Cette main est pleine de vitalité.
- Cette vitalité est justement ce qui te menace. Il va falloir agir rapidement.
- Le temps joue contre moi uniquement pour cette affaire de greffe ?

Son père le regarda avec un air intrigué et amusé. Ma réflexion vous étonne ou bien vous pensiez que je mettrais plus de temps avant d’arriver à cette idée ?

- Ce qui peut se passer par ailleurs ne te sera pas d’un grand secours pour maîtriser cette main.

Mais pour le reste ?

- Alors que faut-il faire pour que la douleur disparaisse ?
- Dompter cette main. Faire que les flammes consument ton corps et que la glace recouvre la main. Ainsi les deux faces seront tiennes et tu pourras commencer à explorer certaines possibilités.
- Et concrètement, que dois-je faire ?
- Faut-il toujours que je te donne les réponses ?

Le contraire aurait été étonnant.

- Alors pourquoi être ici ?
- Pour intervenir en cas de problème. Il faudra peut-être te trancher la main si tu échoues.

Une perspective peu encourageante. Quoique cela vous réjouirait peut-être ?

Masato essaya de recouvrir sa main gauche de glace mais celle-ci fondit dans l’instant. Le regard de son père était clairement désapprobateur.

- Il doit falloir utiliser mon chakra d’une autre façon.
- Tu peux aussi continuer à recouvrir cette main de glace et voir si cela la refroidit. Quand ton lit sera détrempé tu te diras peut-être qu’il faut essayer autre chose.

J’en déduis que je dois être sur une bonne piste.

- Augmenter mon chakra jusqu’au niveau où il pourra atteindre celui de la main ?
- Rien ne garantit que tu en aies autant.

Un oui était aussi possible comme réponse. Sans plus attendre, Masato commença à augmenter son chakra.

- Si tu penses y arriver avec un tel niveau autant renoncer.
- Je préfère y aller progressivement. La greffe est récente et…
- As-tu oublié que le temps ne jouait pas en ta faveur ? Si cela t’amuse d’avoir le corps parcouru de brûlures libre à toi.

Le chakra de Masato augmenta alors drastiquement. La température de la pièce commença à chuter tandis que du givre se dessinait sur les draps et dans plusieurs recoins de la pièce. J’espère ne rien endommager.

- Ne te soucie pas des dégâts éventuels. Concentre-toi sur ce qui est important ici et maintenant.

Et il n’a même pas besoin d’un sharingan pour lire dans mes pensées…

Le niveau de chakra de Masato augmenta encore. Il n’était pas au mieux de sa forme et commençait à donner des signes de fatigue. J’aurais peut-être dû attendre d’être mieux remis pour me lancer… Mais mon père n’aurait pas apprécié. Il a dû juger que j’étais suffisamment rétabli.

- C’est faible tout ça. Il en faut davantage. Parvenir à égaliser le niveau de chakra de la main avec celui du reste de ton corps te permettra ensuite de faire circuler les deux chakras dans ton organisme. Et ainsi de contrôler leurs niveaux respectifs. Mais ils ne devront pas trop différer l’un de l’autre sinon tu en ressentiras rapidement les conséquences.
- Merci pour ces précisions.

Du chakra blanc commença à entourer Masato.

- Tu es sur la bonne voie.

Serait-ce un encouragement ? Le chakra blanc entoura complètement Masato. Deux flammes blanches se dessinèrent dans ses yeux.

- C’est maintenant que tout va se jouer. Ne faiblis pas sinon tout sera perdu.
- Que voulez-vous…

Masato n’eut pas le temps d’approfondir la question. Du chakra jaune émana de la main greffée, qui repoussa le chakra blanc. Je vois. Un combat à ne pas perdre. Masato ferma les yeux et se concentra pour conserver son niveau de chakra et ne rien céder au chakra qui émanait de la greffe. Tu es mienne désormais. Tu m’obéiras. Hors de question que je sois réduit en cendres. Je te soumettrai.

Le conflit entre le chakra blanc et le chakra jaune provoqua de violentes rafales dans la pièce qui endommagèrent le mobilier mais Masato n’entendait pas ce qui se passait à l’extérieur de lui-même. Peu importe, je ne renoncerai pas. Cette lutte dura plusieurs minutes jusqu’à ce que le chakra blanc se mêle au chakra jaune. Masato entendit alors une voix : « Reste aussi fort qu’en ce jour et nous ferons de grandes choses. »

Quand il ouvrit les yeux il vit son chakra prendre alternativement la couleur jaune et blanche puis le chakra jaune se retira dans la main greffée tandis que le blanc la recouvrait. Son chakra s’estompa rapidement après. Masato, épuisé, s’adressa à son père :

- J’ai réussi ?
- Tu serais de nouveau manchot si ce n’était pas le cas.

Un sourire de satisfaction apparut sur le visage de Masato et il aurait juré en voir un passer sur le visage de son père.

- Je crois avoir entendu une voix au moment où j’ai maîtrisé cette main.
- Je l’ai également entendu quand j’étais à ta place. Notre ancêtre sait reconnaître la valeur de ceux qui ne se laissent pas emporter par la puissance de sa main. Tiens, c’est pour toi.

Son père désigna une chaîne en or avec une balance en pendentif qui était posée sur la table de chevet.

- La même que celle que vous portez.
- Le signe que tu portes un des attributs de Sulfuras.

Masato était assez touché par ce geste mais s’appesantir sur ce thème n’était pas pour plaire au Seigneur du Pays des Neiges. Aussi changea-t-il de sujet :

- Et pour le sceau ?
- Tu l’auras. C’est une bonne sécurité : il inhibe le pouvoir de la main mais si ta maîtrise est assez élevée, tu peux t’en passer.

En finissant sa phrase, le gant de son père se désagrégea.

- Il ne vous sert donc plus à grand-chose.
- Seulement à ne pas oublier pourquoi j’ai perdu ma main et aussi la douleur connue lorsque la greffe fut réalisée. Cette douleur, ne l’oublie jamais. Elle est un guide précieux pour savoir si tu vas trop loin avec ce pouvoir.
- Le risque est donc… permanent ?
- Oui. Ce sont des braises qui ne s’éteignent jamais et qui ne demandent qu’un souffle de vent pour te consumer.
- Charmante perspective.
- A toi d’être à la hauteur pour faire en sorte que ce cas de figure ne se présente pas.

Auriez-vous des doutes à mon sujet ?

- Puis-je encore vous poser une question ?
- Si je suis là ce n’est pas pour regarder si tu dors bien.
- J’ai maîtrisé la main mais le chakra bleu n’est pas apparu. Je continue à avoir deux types de chakra. Pourquoi ?

La mine de son père se fit sérieuse. Une bonne question de posée. Il devait s’attendre à une idiotie.

- Tu as fait une partie du chemin aujourd’hui. Pour ce qui est de développer ce Kekkei Tôta il va falloir aller plus loin.
- C’est-à-dire ?
- Tout en respectant l’équilibre global entre ces deux types de chakra tu devras les mêler l’un à l’autre selon certaines proportions. Alors il te sera possible d’ajouter le Suiton et Fûton de ton Hyôton au Katon disons très spécial de cette main.
- Sans cette maîtrise, qu’est-ce que je vaux ?
- Quand tu auras récupéré tu pourras voir que non seulement tu peux utiliser tes techniques Hyôton mais aussi certaines facultés intéressantes… Donc tu dois être plus fort qu’avant.
- Pourquoi ne vous êtes-vous pas contenté de cela contre Orochimaru ? Vous pouviez le battre sans recourir à votre Kekkei Tôta.

Shôkishi Anotsu menaça de sourire.

- Il fallait lui infliger une défaite cinglante et lui montrer la mort en face. Tu as contribué au premier point, je me suis chargé du reste.
- Et cela en fait un allié valable ?
- Une personne consciente de ce qui lui arrivera si elle me trahit.

Masato acquiesça du regard. Son père n’avait visiblement plus rien à faire ici. Il se mit en mouvement pour sortir mais, juste avant d’arriver à la porte Masato l’interpella :

- Comment avez-vous fait à l’époque ? Maîtriser cette main quand il n’y avait quasiment aucune information sur elle…
- Il a fallu que je sois malin.

Il ouvrit la porte.

- Merci père.
- Veille précieusement sur cette main.

La porte se referma et Masato s’endormit. Quand il revint à lui le docteur était à son chevet.

- J’ai dormi longtemps ?
- Environ deux jours. Vous en aviez besoin après le traitement administré…

Masato se sentait mieux. La douleur avait disparu et les brûlures sur son bras étaient en voie de guérison. Il faudra donc maintenir cet équilibre constamment.

- Pendant votre sommeil, votre père est venu pour le sceau de contrôle.

Masato regarda sa main gauche. Elle était recouverte d’une sorte de gant noir, comme la main droite de son père. On avait également accroché la chaîne en or autour de son cou.

- Du coup je ne vais plus vous embêter Juzo ? Vous allez vous ennuyer sans moi.
- Ne pensez pas cela. Ce n’est pas l’activité qui manque lui répondit le médecin avec un sourire bienveillant.
- Je pense que je vais aller faire un petit tour. Il n’y a pas de contre-indications à cela ?
- Pas vraiment. Sauf que trois personnes en dehors de Murasaki voulaient absolument vous voir. Votre père les a tenues à l’écart jusqu’à maintenant mais je crains que vous ne puissiez leur échapper plus longtemps.

Juzo avait un large sourire en terminant sa phrase. Il ouvrit la porte en saluant Masato.

- Essayez de le ménager, il n’est pas encore à 100%.
- Pas de risques Juzo-san ! Alors comment va notre grand blessé ?

Masato sourit.

- Tu veux qu’on sorte pour voir ce qu’il en est ?
- Même avec ta nouvelle main je suis bien meilleur que toi !
- Ah la la toujours en train de vous chamailler alors que vous ne vous êtes pas vu depuis si longtemps. Vous devriez en profiter espèce d’idiots !

Une jeune femme dépassa Ichirô et enserra Masato si fortement qu’il crut étouffer.

- Si tu ne me serres pas moins fort petite sœur je vais devoir repasser sur la table d’opérations.
- J’avais peur de ne plus jamais te revoir.
- Comme s’il existait quelqu’un ici-bas qui pouvait me tuer ! A par les gâteaux que tu fais…

Piquée au vif, elle le foudroya du regard :

- Imbécile !
- Toi aussi tu m’as manqué Akari.

Masato passa sa main gauche dans ces longs cheveux couleur d’or. Magnifiques comme toujours. Mais ce n’est pas la même sensation qu’avec mon ancienne main gauche.

- Est-ce que mon adorable fille me permettra de voir un peu à quoi ressemble mon deuxième fils ?
- Bien sûr mère.

Akari s’écarta et Masato put voir sa mère se porter à ses côtés.

- Je pouvais me lever pour…
- Je ne suis pas encore une vieille femme incapable de se déplacer.
- Loin de moi l’idée de suggérer une telle chose.

Ils s’étreignirent tandis qu’Ichirô et sa sœur étaient auprès d’eux. Ces retrouvailles étaient comme un instant arraché au monde qui les entourait.

Cela va rendre mon départ encore plus douloureux.
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Jûbi


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MessagePosté le: Mer 10 Avr 2013, 11:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 28 : De l'électricité dans l'air


Si Naruto avait été abondamment remercié par les habitants du Pays des Vagues – Inari et Tazuna en tête –, son accueil à Konoha fut très différent. Une équipe Anbu l’avait rejoint alors qu’il quittait le Pays des Vagues avec ordre de l’escorter jusqu’à Konoha. Naruto avait senti que l’ordre originel était plus autoritaire mais les Anbu n’avaient aucune volonté d’entrer en conflit avec lui.

Dès son arrivée au village, en fin de matinée, il fut conduit devant le conseil : Tsunade, le Seigneur du Feu et les deux conseillers l’attendaient, ainsi que Shikaku. A part la mine joviale du Daimyô, leurs visages étaient fermés. Je risque de me faire passer un savon.

- Un message vient de nous parvenir du Pays des Vagues commença Shikaku. Il nous remercie de l’intervention du Hokage qui a fait fuir les assaillants.
- J’ai comme l’impression que cette nouvelle ne réjouit pas grand monde.

Shikaku hocha la tête. Tsunade prit la parole :

- Naruto, un Hokage ne peut se permettre de risquer sa vie de façon inconsidérée.
- Je ne risquais…
- Tu ne sais pas de quoi ils sont capables. Si tu te crois imbattable, qu’il ne t’arrivera jamais rien alors tu n’as visiblement pas mûri.

Le regard de Tsunade était d’une dureté que Naruto n’avait encore jamais aperçue. Qu’est-ce qui se passe ici ? J’ai dû louper certains épisodes.

Tsunade avait été tancée pour avoir laissé partir Naruto. La question d’une destitution du jeune Hokage avait même été évoquée, implicitement. Ou alors le flanquer d’une escorte chargée de rapporter ses faits et gestes au conseil. Cela revenait à placer Naruto sous tutelle, ce que Tsunade avait refusé catégoriquement. « Tu arriveras donc à lui faire entendre raison et à le contrôler ? » lui avait demandé Homura. « Oui » avait répondu la petite fille d’Hashirama. Autant dire que le comportement de Naruto, en ce début de conseil, ne plaidait pas en sa faveur.

- J’ai pu mettre un terme aux agissements des Ailes au Pays des Vagues.
- Pour le moment nuança Homura.
- Et vous n’en avez capturé aucun fit remarquer Koharu.
- Sauver des vies n’est pas suffisant ?
- Courir après cette organisation sans capturer aucun de ces membres c’est une perte de temps lui répondit la conseillère. Des choses plus urgentes réclament votre présence ici. Une présence constante.
- Mamie Tsunade est aussi Hokage. Et elle est là si d’aventure je ne le suis pas. Rester derrière un bureau à signer des papiers ou à deviser sur le bien-fondé de tel ou tel conseil qui peut nous être donné ce n’est pas vraiment pour moi.

Homura et Koharu se raidirent. La remarque ne leur avait visiblement pas plu. Naruto tu devrais être plus réfléchi dans le choix de tes mots pensa Tsunade.

- Merci pour ce sage avis Hokage articula froidement Koharu. Nous saurons nous en rappeler. Il me semble que le Daimyô souhaitait vous parler.

Posant son éventail, celui-ci remercia Koharu et s’adressa à Naruto :

- Je vous avais interdit d’aller à Ame et vous avez tenu parole. Mais aller au Pays des Vagues était une décision dangereuse, prise sans consultation qui plus est. Il n’est pas dans l’intérêt du Pays du Feu d’avoir un Hokage qui n’en fait qu’à sa tête. Aussi…
- Qui n’en fait qu’à sa tête ?

Les yeux de Naruto étaient écarquillés. Il pensait avoir mal entendu.

- Laissez poursuivre votre Daimyô lui intima Homura.
- Je disais donc : je compte sur vous pour avoir un comportement plus avisé à l’avenir. Agir de manière inconsidérée fait du tort à tout le monde ici, même à vous. Donc soyez plus réfléchi désormais. Il ne fait aucun doute que les avis des deux conseillers voire de Tsunade sont des guides très utiles pour votre formation.
- Et si je ne les suivais pas ?

Shikaku se força à ne pas sourire. Naruto tu es toujours aussi buté. Tu ne renonces à rien, même si cela doit te faire tomber dans des pièges aussi grossiers.

- Si vous ne les suiviez pas ? reprit le Daimyô visiblement surpris de cette réponse.
- Je crois que ce que voulait dire Naruto, rebondit Shikaku, c’est qu’en certaines occasions un Hokage doit suivre son instinct. Il faut parfois prendre des décisions rapides pour le bien du village. La réflexion est utile mais elle ne doit pas entraver l’action.
- Ah, je vois fit le Daimyô. Vu sous cet angle c’est vrai que…
- Il n’empêche qu’un Hokage se doit de suivre les conseils que nous formulons coupa Homura.
- Où que Danzô formulait ?
- Qu’avez-vous dit ? s’offusqua Homura.
- Rien de très intéressant pour la discussion répondit Naruto.

Tsunade était surprise par le ton de Naruto. Tu sembles mal prendre les piques qui te sont lancées Naruto. Tu devrais t’y habituer. Avec ces deux-là dans les pattes tu n’auras pas la paix. Tu vas devoir apprendre à négocier, comme le dernier conseil avec les autres Kages et Daimyôs a dû te l’apprendre.

- Naruto est encore jeune. Tsunade n’a pas dû disposer d’assez de temps pour le former complètement commença Koharu.

Merci pour cette critique voilée vieille bique !

Je sens que du mobilier va penser par la fenêtre. Avec ou sans un conseiller pour l’accompagner ? s’interrogea Shikaku en voyant une veine se dessiner sur le front de Tsunade.

- Et on peut supposer que Naruto ne montera plus en première ligne quand la survie du village n’est pas en jeu poursuivit la conseillère.
- Voilà une demande des plus raisonnables il me semble abonda le Daimyô.
- Je dois donc décider d’agir en fonction des objectifs des missions. Depuis quand pratique-t-on une telle discrimination ?
- Depuis que nous avons des équipes ninjas. Sinon le Hokage compte peut-être les protéger elles aussi en faisant les missions de récupération de chats, de labour des champs et j’en passe ?

Là elle t’a eu la conseillère ! – Tu comptes les points Kurama ? Ils mènent de combien pour le moment ?

- Naruto, être Hokage conduit à faire des choix douloureux parfois.
- Suivez l’exemple de Tsunade : quand Jiraya disposait d’informations sur Pain, c’est lui qui est allé à Ame, pas le Hokage.

Tsunade regarda, interdite, Homura. Ce rappel la glaça dans tout son être. Elle se souvenait des derniers mots qu’ils avaient échangés avant son départ, la énième cuite qu’elle avait prise, Jiraya qui refusait de la voir venir l’aider et ses sous-entendus sur ce qu’il ferait à son retour.

- Merci pour ce rappel cher conseiller.
- Vous aviez pris une bonne décision, même douloureuse, Tsunade. Il ne faut pas la regretter. C’est un exemple pour le Hokage.

Naruto repensait à son maître disparu et aux propos qu’il avait alors tenus dans le bureau du Hokage quand il avait appris sa mort. Plus jamais ça.

- Je comprends. Laisser un réceptacle courir un peu partout c’est dangereux. Mieux vaut le garder à proximité et le lâcher uniquement s’il y a une guerre ou quelque chose qui vous mettrez en danger.
- Vous interprétez mal Hokage. Nous n’avons en tête que le bien-être du village.
- Un bien-être pour lequel vous avez été bien peu actif durant la dernière guerre.
- Nous avons combattu quand nous étions jeunes. Nous avons fait notre temps en tant que ninjas et...
- Et peut-être aussi en tant que conseillers.

La réplique de Naruto stupéfia son auditoire. Tu es sérieux Naruto ou tu as dit cela au hasard ? l’interrogea, du regard, Tsunade. Comment renverser la situation en une phrase. Ils ne vont plus te considérer comme un gosse qu’il faut éduquer mais comme un Hokage avec qui il faudra ferrailler. Est-ce préférable ? réfléchit Shikaku.

- Vous iriez jusqu’à demander un… changement des conseillers ? hoqueta Koharu.
- Pure fantaisie s’étrangla Homura.
- Vous voulez voir si je suis le genre de personne à revenir sur ma parole ?

Naruto venait de prendre un ascendant, bien qu’involontaire. Face au silence provoqué par cet échange, le Daimyô intervint :

- Comme vous êtes parmi nous, Hokage, je profite de cette occasion pour vous demander si vous avez pu réfléchir à propos de ce qui est scellé dans le Pot…

La question était devenue urgente. Kyûbi étant la propriété de Konoha, les autres nations ne souhaitaient pas le réclamer et le Pays des Neiges n’avait pas formulé de demande précise. Mais certains sentaient que cette partie de Kyûbi pouvait être donnée plus facilement que les autres réceptacles aussi certains échanges entre les Daimyôs, après le conseil qui avait entériné la demande du Pays des Neiges, avaient poussé en ce sens.

- J’ai pu en parler avec Kurama sur le chemin du retour.
- Et donc ?
- Nous avons décidé de sceller la partie qui est dans le Pot en moi.

Les Anbu n’étant pas très bavards, Naruto avait pu dialoguer avec Kurama pour savoir ce qu’il convenait de faire.

- Qu’en penses-tu Kurama ?
- Ensemble nous devrions arriver à le maîtriser et à le fusionner avec la partie que je représente. Mais ce ne sera pas une partie de plaisir.
- Mais pourrais-tu changer suite à cela ? Redevenir…
- Il y a un risque mais il est minime.
- C’est-à-dire ?
- Mon chakra – mêlé au tien – devra le contaminer. Exactement comme tu as fait avec moi. Alors je pourrais redevenir entier. Du coup je vais prendre plus de place…
- Et si on échouait ?
- Alors il prendra le contrôle et il risque d’y avoir des dégâts. Tu as peur ?
- Peur que ce que nous ayons réussi à faire ne soit remis en question.


Kyûbi avait éclaté de rire.

- T’es un grand sentimental gamin.
- Est-ce que cela en vaut la peine ?
- Tu pourras maintenir le mode Bijû plus longtemps. Pour le reste il n’est pas sûr que tes techniques soient influencées vu le niveau qu’elles ont déjà atteint.
- Tu es donc partant pour cette aventure ?
- Oui. Je suis curieux de voir ce que cela fait de me capturer moi-même.



- Votre décision est irrévocable ? l’interrogea Homura avec une légère pointe d’ironie.
- Parfaitement.
- Vous n’êtes pas sans savoir que cette partie du démon à neuf queues aurait pu être donnée au Pays des Neiges et ainsi éviter de…
- Son nom est Kurama. Et tôt ou tard il faudra prendre une décision à propos des Bijûs. C’est l’occasion d’arrêter de reculer répondit Naruto.
- Certes dut admettre Homura. Cependant…
- Mon père a placé Kurama en moi juste après ma naissance. Je ne fais que poursuivre son souhait : désormais je suis assez fort pour être le partenaire d’un Kurama complet. C’est plutôt une bonne nouvelle pour Konoha non ?

Shikaku acquiesça d’un signe de tête. Je ne vois pas comment ils vont pouvoir s’opposer à cette demande avec les arguments que tu viens de leur donner Naruto.

- Et quand voulez-vous le faire ? demanda Koharu.
- Dès que possible. Je demanderai à Kumo si je peux me rendre sur l’île-tortue. Je pourrai ainsi prendre un peu de recul vis-à-vis des derniers événements. Si vous m’autorisez, bien sûr, à quitter le village.

Les conseillers ne relevèrent pas cette petite pique et acceptèrent, comme Tsunade. Le Daimyô n’intervint pas et réprima un bâillement. Voyant qu’il n’y avait plus de questions il décréta que ce conseil était fini et il sortit le premier, retrouvant ses gardes qui attendaient derrière la porte. Les autres participants se levèrent pour sortir… sauf Tsunade et Shikaku qui allèrent à la rencontre de Naruto.

- Tu as pris des risques Naruto. Cela avait très mal débuté mais…
- C’est cela quand on est un ninja… non un Hokage imprévisible mamie Tsunade !
- Attention à l’avenir quand même.
- Ils ne te laisseront rien passer abonda Shikaku. Tu les as peut-être effrayés avec ta sortie sur le changement de conseillers mais ils ne se laisseront pas faire.
- J’ai l’habitude. Et puis cette histoire de changer les conseillers n’est pas que du vent. Des personnes moins bornées et plus jeunes pourraient être utiles.

Naruto sourit à Shikaku et ce dernier fut interloqué. On dirait un sourire forcé et… Ne me dites pas qu’il pense à moi ?

Il n’eut pas le temps de l’interroger que le Hokage avait déjà filé.

- Quel numéro…
- Il va falloir jouer finement avec les conseillers Tsunade-sama.

Ce conseil avait passablement irrité Naruto. Son seul souhait, maintenant, était de s’isoler pour faire le point sur ce qui allait suivre. Aussi quand il vit Konohamaru posté devant la porte de son appartement, il ne put s’empêcher de faire un signe de dépit. Décidemment ce n’est pas mon jour…

- Naruto nii-chan as-tu pu parler au Tsuchikage ?
- Désolé Konohamaru mais j’ai été légèrement occupé ces derniers temps et…
- Mais c’est important ! J’ai besoin de lui parler et le temps passe. A croire que…

- Kyûbi ne voudrais-tu pas prendre ma place pour lui parler de ta grosse voix et lui faire peur ?
– Ce serait avec plaisir mais c’est toi le Hokage, pas moi. Ce genre de problèmes c’est pour ta pomme !
– Quel dommage un petit rugissement aurait pu mettre un terme à cela…



- Dis Naruto tu m’écoutes ?
- Oui je t’entends soupira le Hokage.
- Donc que vas-tu faire ? lui demanda Konohamaru les bras croisés.
- Je vais quitter Konoha d’ici peu donc va demander à Tsunade car je ne pourrais pas m’en occuper rapidement.
- Mais tu avais dit que tu…
- Je n’ai rien dit du tout. Arrête d’inventer des histoires qui t’arrangent.
- Peuh tu te fiches des autres. Ton titre t’est monté à la tête et…

Les remarques des conseillers avaient déjà passablement énervé Naruto mais là ce fut la goutte d’eau. D’un ton glacial et les yeux bouillants de colère il s’adressa à Konohamaru :

- Et toi pour qui te prends-tu ? Être le petit-fils du 3ème Hokage ne te donne pas tous les droits. Tu sembles l’avoir oublié : je suis ton supérieur. Tu ferais donc mieux de faire preuve de plus de retenue quand tu t’adresses à moi.

D’autres remarques vinrent à l’esprit de Naruto mais il préféra les taire. Konohamaru avait les yeux grands ouverts, stupéfait. Des larmes commençaient à apparaître.

- C’était pour Udon que je…
- Et bien si sa situation te dérange tant tu n’avais qu’à pas l’embarquer dans tes sottes aventures. Je ne te retiens pas.

Konohamaru baissa la tête et partit en courant.

- Tu ne crois pas que tu y as été un peu fort avec lui ?
- J’ai perdu mon calme oui. C’est une mauvaise journée.
- J’espère que tu seras moins agité pour arriver à maîtriser l’autre partie de Kyûbi. Sinon on va droit à la catastrophe.
- Je l’espère aussi. Bon on y va ?
- Où ça ?
- Tu vas voir… Le temps de prendre un peu de nourriture et on file !


Naruto aperçut une ombre ressemblant à Hinata qui s’approchait de son immeuble.

- Elle vient avec nous ?
- Pas cette fois.


Et en un éclair Naruto s’évapora. Il réapparut sur le visage de pierre d’Hashirama, au sommet de son crâne. Il s’allongea, la tête dans le ciel tout en dévorant les provisions qu’il avait apportées.

- L’endroit rêvé pour se reposer.
- C’est bien vu.
- D’ailleurs il faudra que j’aménage quelque chose de ce genre sur mon visage de pierre quand il sera réalisé. Cela me fera une cachette supplémentaire !


Naruto ne trouva le calme et le sommeil qu’après avoir longuement dialogué avec Kurama et tandis que le soleil commençait à se lever sur Konoha. Au Pays de l’Herbe, il faisait encore nuit quand la réunion du conseil des Ailes de la Libération (Jiyûhane) débuta.

- Cette retraite précipitée nous a coupé l’herbe sous le pied. On tenait ce pays.
- Les occasions de le reprendre ne manqueront pas Kaoru, déclara Tomao.
- La sécurité a été renforcée et le périmètre de surveillance élargie Goro-dono l’informa Haruya.
- Pourquoi cela ? Un rapport avec le papier reçu peut-être ? interrogea Joïchiro.
- Plus tard coupa le chef des Ailes. Le Pays des Vagues n’avait de toute façon pas un grand intérêt : il est pauvre en ressources et sa situation géographique est loin d’être un avantage.
- Certes convint Kaoru.
- Il n’empêche que partir de la sorte nous fait passer pour des couards ! pesta Joïchiro.
- Je vous le concède. Mais nous aurons l’occasion de redorer notre blason très rapidement.

Haruya se râcla la gorge avant d’annoncer une nouvelle dérangeante :

- Pendant votre voyage de retour un message est parvenu d’Ame. Les partisans d’Hanzô rencontrent des difficultés. La résistance semble toujours active et…
- Qu’ils se débrouillent. Nous leur avons offert ce pays. S’ils sont incapables de le tenir tant pis pour eux.
- Bien seigneur.
- Il importe désormais de se concentrer sur une prochaine frappe. Et celle-ci ira au bout.

Tout le monde l’écouta avec attention.

- Il serait question d’attaquer quoi ? demanda Suigetsu.
- Konoha. Le Pays de la Pluie, comme celui des Vagues, n’étaient qu’un échauffement pour celui-là. Le frapper avec nos véritables forces c’est commencer à faire trembler ce monde et contribuer à son effondrement.
- C’est osé. Nous nous y sommes déjà rendus aussi ils doivent nous attendre. Qui plus est, en dehors de l’infiltration de Masato et Tetsuo nous n’avons pas d’informations récentes. Celles de Shisui sont anciennes.
- C’est juste Haruya. Suigetsu, avez-vous des informations récentes ?
- Pas trop de choses à dire. A l’époque où j’y suis allé il n’y avait pas une surveillance folle vu que la guerre se déroulait.
- Vous pourrez quand même nous être utile. Qui dit Konoha dit Orochimaru. Il pourrait fournir un appui intéressant. Il faudrait entrer en contact avec lui.

Suigetsu fit une grimace. Revoir le Sannin ne lui plaisait pas du tout. Et cela va être pour ma pomme. Mais j’aurai mes quatre épéistes avec moi. Vu qu’ils rêvent d’en découdre ils ne devraient pas reculer face à cette mission.

A la fin de la guerre, Suigetsu avait récupéré les quatre épées qui avaient été saisies sur le champ de bataille, lors du voyage qui devaient les ramener à Kiri. Un coup de maître : déguisé en flaque d’eau il avait attendu le passage du convoi pour s’infiltrer dans le coffre qui contenait les épées et en ressortir sans être repéré. Cela leur apprendra à être si peu méfiant et à ne pas placer de barrière pour protéger les épées. Je sens que la Mizukage va piquer une grosse colère…

Kiri n’avait pas apprécié ce vol et offrait une forte récompense pour toute personne qui lui fournirait des renseignements voire les épées volées. Suigetsu avait réussi à ne pas être repéré et il avait, par la suite, rencontré progressivement quatre personnes pour former la nouvelle génération des épéistes. Le groupe était à peine formé que Goro était venu le trouver pour lui proposer d’intégrer son organisation, pour mettre la main sur les deux épées restantes. Il n’avait pas encore pu les approcher aussi ce nouveau contretemps nommé Orochimaru le contrariait.

- On ne peut pas lui faire confiance. Il ne sert que ses intérêts.
- Vous irez avec vos hommes pour voir s’il peut être intéressé.
- Si vous y tenez…
- Sinon pourquoi pas le Pays du Sable ? Il est très lié avec Konoha proposa Shiori. Et il me semble qu’Orochimaru avait passé un petit séjour là-bas.
- En effet confirma Haruya. Il avait remplacé le Kazekage qu’il avait éliminé.
- C’est une piste intéressante admit Goro. Orochimaru pourrait être davantage intéressé avec de tels objectifs.

Le chef des Ailes de la Libération était visiblement satisfait. Voilà deux bons projets. Avec cela ils pourraient peut-être même envoyer plus d’aide ? A voir en temps utile. Pour le moment il reste à aborder le sujet du moment. Goro se gratta la barbe avant de reprendre la parole :

- Vous vous êtes demandés pourquoi nous étions rentrés si vite et pourquoi ces précautions. Je vous dois une réponse. Haruya.
- D’abord les cinq grandes nations ont commencé à intensifier leur harcèlement : des groupes de ninjas parcourent les pays et des informations circulent pour nous localiser.
- Comme d’habitude quoi ! s’exclama Joïchiro.
- Oui. Mais un message nous est parvenu, nous informant que le Pays des Neiges avait été invité à rejoindre les cinq grandes nations. Comme Masato est lié à ce pays cela pose certaines questions.

Un silence suivit cette annonce. Tetsuo était perturbé par cette information alors que, par contraste, Shiori affichait un sourire dont tout le conseil avait compris la signification.

- L’information est sûre ? demanda Tetsuo.
- Certainement répondit Shiori. Elle n’est nullement secrète et la plupart des nations sont prévenues.
- J’ai toujours dit qu’il fallait nous méfier de ce Masato beugla Kaoru. D’ailleurs je suis sûr que si nous avons échoué pour capturer Kyûbi c’est à cause de lui !
- Perdre une main, sauver le fils de Goro… il aurait prévu tout cela ? se demanda Joïchiro.
- C’est possible s’enferra Kaoru.
- Dommage qu’il n’ait pas prévu de te faire éliminer.
- Joïchiro-sama vous dépassez les bornes !
- De toute manière, Masato est à moi affirma Shiori.

Personne n’osa contester ce dernier propos.

- Il se peut qu’il n’ait rien à voir…
- Mais bien sûr Tetsuo. A croire qu’il t’a lavé la cervelle.

Tetsuo préféra ignorer la pique de Kaoru, au grand dam de ce dernier.

- C’est vrai que la coïncidence est bizarre déclara Suigetsu. L’accuser ainsi…
- Il est absent persista Kaoru.
- Et s’il revient ? interrogea Haruya. Cela constituera-t-il une preuve de son innocence ? Ou faudra-t-il l’éliminer ?

Goro prit la parole :

- Il est évident que cette nouvelle aura des incidences sur certaines de nos alliances.

Son regard se posa sur Shiori avant de reprendre :

- Mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer à mener à bien nos projets. Ceux dont nous avons débattus ce soir sont inconnus de Masato. Aussi à moins qu’il n’y ait un traître ici nous pouvons les mettre en œuvre.
- Ces projets étaient-ils aussi inconnus de Murasaki ? demanda Tetsuo.
- Ce dernier ne savait rien. Et à l’heure qu’il est, il doit être mort. Sinon Masato aura doublement trahi.

Joïchiro était en train de se nettoyer les ongles avec une lame en os quand il intervint :

- Bientôt on va lui reprocher la dernière guerre… J’veux pas défendre Masato et passer pour un traître mais il n’y a pas de preuves. Un lien avec un pays ne fait pas de vous l’esclave de ce dernier et vous n’êtes pas obligé d’adhérer aux décisions prises.
- En effet Joïchiro-sama fit Shiori il n’empêche que…
- Vous rêvez de le tuer, ce n’est un secret pour personne. Donc votre avis n’est pas des plus objectifs.
- Vouloir éliminer un assassin qui serait, en plus, un traître, n’est que justice.
- Mouais, mais le premier cas ne nous intéresse pas ici.

Shori adressa un sourire à Joïchiro. Le genre de sourire qui pouvait dire bien des choses… et pas forcément bienveillantes. Mais Joïchiro soutenait son regard, sans vaciller. De toute façon tu n’en feras qu’à ta tête vu que ton père a dû bondir sur l’occasion pour contacter Goro.

- Vous avez raison Joïchiro déclara Goro. Rendre un verdict immédiatement, en son absence, et sans preuve avérée est une manière de procéder peu équitable.
- Mouais.
- Admettez que s’il ne revenait pas cela signifierait qu’il a manqué à sa parole.
- Je ne le conteste pas.
- S’il revient alors j’écouterai ce qu’il aura à me dire. Je vous le garantis.

Un doute sembla passer sur le visage de Shiori. Goro termina :

- Pour ce qui lui arrivera après, en revanche…
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MessagePosté le: Dim 14 Avr 2013, 12:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 29 : De vieilles connaissances


- C’est pour cela que vous m’avez laissé ?
- Oui… Une copie de moi ne m’intéressait pas.
- Merci de votre franchise.

Soigneusement ligoté et drogué Orochimaru n’était pas vraiment en état d’opposer une grande résistance à Kabuto. Il avait subi plusieurs entailles et n’était pas très bien remis du coup de poing monumental de Ryûichi, qui n’avait pas apprécié que le Sannin tente de s’enfuir alors qu’il le conduisait à la salle d’interrogatoire. Il me le paiera. Et ce Kabuto… il a encore modifié le poison que j’avais mis au point et qui permet d’annuler le pouvoir du Mokuton. C’est assez malin de sa part. Pour les autres produits qu’il m’a injectés en revanche j’ai du mal à les distinguer.

- Souhaites-tu encore me poser des questions ? Effectuer d’autres prélèvements ?

Kabuto sourit.

- Seriez-vous pressé de partir ?
- J’ai des remarques à faire sur l’hospitalité de ces lieux.
- Pour l’heure des commentaires sur le rituel du transfert d’âme seraient souhaités. Pour avoir quelques confirmations.
- J’ai peur que ma mémoire ne me joue des tours…

Le sourire de Kabuto s’effaça et une lame de scalpel entailla profondément la joue d’Orochimaru. Il grimaça mais ne dit rien. Une nouvelle entaille sur le bras droit le récompensa de son silence. Puis une à la jambe. Et une au torse.

- Tu peux continuer Kabuto. C’est très agréable comme sensation.
- Pourtant, par rapport aux précédentes, ces entailles sont un peu spéciales.

Orochimaru remarqua que la lame du scalpel brillait trop pour ne pas être recouverte de quelque chose. Qu’a-t-il en tête ? De la sueur apparut sur le front du Sannin, il se sentait défaillir.

- Petit…
- Alors ces informations ?
- A-t-il encore les idées claires avec toutes ces injections ?
- Oh, mon sauveur…

Shôkishi ne releva pas la phrase du Sannin. Il le regarda sans une once de compassion. Son entrée inopinée dans la pièce d’interrogatoire de Kabuto avait surpris ce dernier, même s’il se doutait que tôt ou tard il passerait.

- Ne vous en faites pas. Je respecte les termes de notre accord.
- Je l’espère pour vous.

Le Seigneur du Pays des Glaces analysa d’un regard l’ensemble de la pièce, comme si cela lui permettait de savoir ce qui s’était passé depuis qu’Orochimaru avait été confié aux bons soins de Kabuto.

- Avez-vous obtenu les informations souhaitées ?
- Il n’en reste plus qu’une Seigneur. Comme il résistait j’ai jugé utile de le rendre plus coopératif.
- Laissez-le tranquille après. Qu’il récupère.

Le visage de Shôkishi fit face à celui d’Orochimaru.

- J’aurai du travail pour vous.
- Je me demande ce que vous me ferez si je réponds non.

Orochimaru aperçut de petites flammes bleues danser dans l’air.

- Commencez-vous à l’imaginer ou un nouvel échantillon s’impose ?

Les douleurs que lui avait infligées son adversaire lors de leur dernier combat remontèrent à la mémoire d’Orochimaru.

- Ce ne sera pas nécessaire.
- Je vous informerai de ce que j’attends de vous plus tard. Kabuto finissez-en rapidement.
- Bien Shôkishi-dono.

L’interlocuteur de Kabuto sortit de la salle tandis que les deux gardes rentraient de nouveau, pour surveiller les faits et gestes de Kabuto pendant cet interrogatoire. Au moins il a l’honnêteté de ne pas dissimuler qu’il me surveille.

Shôkishi ne mit que quelques minutes à rejoindre la salle du Conseil. Quand il pénétra dans la pièce, ses deux fils ainsi que sa fille étaient déjà installés. Il prit place au bout de la table, de manière à présider cette séance informelle et aux participants inhabituels.

- Il n’y a que nous ? demanda Ichirô.
- Mettre ton frère au courant des derniers développements réclame la présence du Conseil en entier peut-être ?
- Non mais notre oncle…
- … est occupé ailleurs. Si tu veux aller le rejoindre ne te gêne pas.

Ichirô baissa la tête l’air confus. Tu ne changes pas mon frère pensa Masato. Tu dis toujours ce qui te passe par la tête. Même si tu n’as pas toujours tort, cela a le don d’irriter notre père.

- Quelles sont donc les dernières nouvelles ?
- Lis par toi-même.

Shôkishi tendit à Masato un rouleau, marqué des cinq sceaux des Daimyôs. Cela ne doit pas être une mince affaire. Son entrevue avec le Hokage aurait débouché sur quelque chose de bien ?

La déclaration était solennelle en même temps qu’elle balayait de nombreuses informations de manière très adroite. On dirait qu’un joueur de shôgi a participé à la rédaction de ce message. Masato lut attentivement et s’arrêta sur les passages qui attiraient le plus son attention. « Nous espérons par cette entrée consolider et pérenniser le remboursement des dettes dans un contexte agité et menaçant la prospérité des nations. » C’est du donnant-donnant donc. Faire partie des grandes nations c’est être solidaire et ne pas être un mauvais créancier. Ce passage a dû vous plaire père… Masato buta sur le passage indiquant que « La fourniture d’un Bijû semble légitime mais demande que certaines démarches soient entreprises. Aussi ces contretemps ne sont nullement la preuve d’une mauvaise volonté mais celle d’une réflexion approfondie et d’une volonté constante de répondre à votre demande. » Vous avez même pensé à cela. Cette perspective ne semble guère les enchanter mais refuser aurait été un mauvais signal vu les pratiques héritées d’Hashirama. Enfin Masato s’arrêta sur la phrase « Nous vous invitons donc à nous rejoindre. » Autrement dit à devenir la 6ème grande nation.

Masato ne s’attendait pas à de tels changements. Vous avancez pas mal de pièces d’un coup père. Il est donc temps d’entrer officiellement parmi les grandes nations ? Certaines données m’échappent malgré tout. Que puis-je dire ?

Son père attendait visiblement de lire sa réaction sur son visage ou de l’entendre.

- C’était donc pour cela tous ces préparatifs.
- Oui. L’information de l’entrée du Pays des Neiges parmi les Grandes Nations n’étant pas secrète, il fallait marquer le coup. Les habitants n’auraient pas compris que rien ne soit fait. Ils ont contribué à cela donc il fallait les récompenser.

Et le bruit fait pendant les festivités ne m’a pas empêché de dormir suite à la maîtrise de cette main.

- Alors grand frère n’est-ce pas une bonne nouvelle ?

Le visage de son père indiqua à Masato qu’Ichirô avait encore parlé trop vite. Si je me félicite de cette situation je vais être traité d’idiot. Réfléchis vite pour trouver les implications gênantes.

- Je risque de recevoir un accueil assez froid au sein des Ailes.
- En effet. Goro verra une troublante coïncidence entre ton départ et cette information. Tu seras un traître à ses yeux.
- Alors il va rester avec nous ? demanda Akari. Avec votre position, père, vous le disculperez de tout…

Comme si tu ne connaissais pas notre père Akari. Tu le vois faire cela pour une affaire de ce genre ?

- Ma chère sœur, je sais que je te manque mais si je n’y retourne pas, nous perdrons des informations importantes.
- Oui approuva Shôkishi visiblement pas mécontent de s’économiser une explication.
- Mais Goro risque de se tourner vers le clan Habaki ! s’exclama Ichirô. L’autre cinglée et ses statues de lave ne pourra que lui vanter les avantages à éliminer Masato et à salir votre réputation auprès de vos nouveaux alliés.
- Le dernier point est superflu. Il ne sera pas écouté.

On peut vous faire pleinement confiance sur ce sujet.

- Et pour le premier point ? demanda Akari. Votre nomination a dû irriter le clan Habaki. Nul doute qu’il saisira l’occasion pour se rapprocher de Goro et mettre la main sur Masato.
- C’est fort probable.
- Et que prévoyez-vous contre cela ?
- Ton frère est en âge de se défendre seul. C’est un Anotsu.
- Mais…

Akari se résigna et ne termina pas sa phrase. Si je persiste cela ne fera que le braquer davantage. Faire confiance aux capacités de Masato je veux bien. Et s’il meurt que ferez-vous père ?

- Nous en avons terminé pour l’instant.

Ichirô aurait bien voulu en rajouter mais, cette fois-ci, il préféra se taire. Les trois enfants du Seigneur du Pays des Neiges se levèrent pour quitter la salle en saluant leur père. Celui-ci prit alors la parole :

- Masato, tu restes.

Il était aussi surpris que son frère et sa sœur par cette annonce. Leurs regards se croisèrent un instant puis Ichirô et Akari sortirent. Vous souhaitez me faire part de votre grande confiance en mes capacités pour échapper à la joyeuse bande que je vais aller retrouver ? Peut-être allez-vous m’offrir un ouvrage sur la rhétorique ? Je me demande si Goro est sensible à cet art de l’argumentation.

- Nous sommes attendus.

Masato emboîta le pas de son père sans rien dire. Ils sortirent par la porte opposée à celle empruntée par Ichirô et Akari. C’est la direction de la salle du Trône. Que va-t-on y faire ? Recevoir quelqu’un ? Dans ma situation qui puis-je rencontrer avec mon père sans mettre le Pays des Neiges dans l’embarras ?

Shôkishi le tira de ses réflexions :

- Comment va ta main ?
- Je me suis entraîné. Pour l’heure je n’arrive pas à réunir les trois natures du chakra. Mais je parviens à utiliser les flammes jaunes de cette main. Ce n’est pas un Katon ordinaire.
- Il me semblait te l’avoir dit.
- Il me restait à m’en assurer par moi-même.

Le regard que croisa Masato mêlait l’irritation et la satisfaction. Rien n’est blanc ou noir avec vous père. Tout est dans le gris, le mélange entre des opposés.

Ils pénétrèrent dans la salle du Trône qui était déserte. Masato ne put s’empêcher de questionner son père :

- Vous me faites venir ici car j’ai oublié de vous complimenter pour la beauté de cette salle ?
- Tu vas comprendre. C’est l’heure.

Un rideau de fumée apparut dans la pièce, à quelques pas de Masato et Shôkishi. Serait-ce une invocation ?

- Votre exactitude vous honore.
- Tout comme la vôtre Shôkishi-sama.

Un crapaud venait d’apparaître, juché sur un autre crapaud, plus gros, sur lequel un siège avait été installé.

- C’est donc lui ?
- Oui Fukasaku-sama. Un garçon à la main gauche marquée comme la mienne et proche de moi je n’en vois pas d’autre.

Masato était interloqué. Un crapaud donc il y a un rapport avec le mont Myôboku. Le Hokage a passé un pacte avec eux. Est-il derrière cela ? Mais comment pourrait-il savoir pour ma main gauche ? Pourquoi donner de telles indications ? Un moyen de suggérer que des espions au service de Konoha ou d’ailleurs sont dans ces murs ?

Shôkishi avait visiblement compris le trouble qui saisissait son fils.

- Je te présente un des plus grands ermites du Mont Myôboku : Fukasaku. Il a connu voire entraîné de grands ninjas notamment de Konoha.

Et il va m’entraîner aussi ? M’entraîner en prison serait peut-être plus vraisemblable. Vous m’auriez vendu pour faire preuve de votre bonne foi et il ne me reste plus qu’à m’échapper ?

- C’est un honneur de vous connaître Fukasaku-sama.
- Je sens un léger doute dans votre voix. Vous souhaitez me connaître davantage oui. Ou plutôt savoir pourquoi je suis ici.

Il a compris en un instant et il ne tourne pas autour du pot. Mais il est seul. Pourquoi ? Il ne serait pas dangereux pour moi ni pour mon père ? Un chantage peut-être ?

- J’ai envoyé un message à votre père il y a quelques jours et celui-ci m’a répondu de me présenter dans la salle du trône ce jour-ci à telle heure. Qu’il me présenterait celui que je recherchais.
- Certains ninjas sont aussi à ma recherche. Et ce n’est pas un signe d’amitié.

Fukasaku sourit malicieusement. Il connaît déjà ma situation. Il l’a appris par ses propres moyens ou bien par mon père. Masato se tourna vers ce dernier, dont le visage demeurait impassible, avant de regarder de nouveau Fukasaku.

- Oogama Sennin souhaiterait vous parler Masato Anotsu.
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MessagePosté le: Lun 22 Avr 2013, 11:29 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 30 : Promenons-nous dans les bois


Konohamaru était allé voir Tsunade dès la fin de son entretien quelque peu mouvementé avec Naruto. N’ayant, là non plus, obtenu gain de cause, il revint à la charge le lendemain. Le Cinquième Hokage l’avait d’abord écouté patiemment, lui expliquant que le moment était mal choisi. Elle comprenait les bons sentiments du petit fils d’Hiruzen mais il fallait attendre. Quand il était revenu elle avait commencé à perdre patience. Je comprends pourquoi Naruto a pu se montrer un peu brutal avec lui. Une vraie tête de pioche.

Voyant qu’il ne partait pas et le nombre de dossiers qu’il lui restait à traiter elle écrasa son poing sur le bureau. Sa tranquillité valait bien un peu de mobilier à remplacer. Ce geste avait suffisamment impressionné Konohamaru pour lui rappeler la correction que lui avait administrée Sakura, il y a quelques années. Il était alors sorti mais Tsunade anticipait qu’elle n’en serait pas débarrassée aussi vite. Aussi, avant qu’il n’atteigne la porte l’avait-elle orienté vers d’autres personnes : « Va demander aux honorables conseillers si tu ne me crois pas. Ils seront heureux de te donner leur avis. » Il n’y a pas de raison qu’ils restent en dehors de cela. Et je suis sûre que Koharu appréciera ma pédagogie…

Konohamaru était donc allé les voir Koharu et Homura. Ils l’avaient eux aussi dissuadé d’aller à Iwa. Même si sa mission lui tenait à cœur il devait aussi accomplir celles du village de Konoha et elles ne manquaient pas en ce moment :

- Le village passe avant nos désirs personnels jeune Sarutobi. Ton grand-père…
- Arrêtez avec mon grand-père. Je ne suis plus un enfant Homura-sama.
- Ton attitude semble indiquer le contraire lui fit remarquer Koharu.

Furieux, il avait fait part de ses malheurs au clan Sarutobi. Son père, Eitarô Sarutobi, leader du clan, soutenait sa démarche : vouloir accomplir un tel geste était bon non seulement pour Udon mais aussi pour le village. On ne pouvait se désintéresser de son sort. Aussi Eitarô avait fait appel aux clans Akimichi, Nara et Yamanaka pour aller démarcher le Hokage. Tsunade avait cette fois-ci écrasé ses deux poings sur la table mais les émissaires du clan Sarutobi avaient su rappeler l’importance de leur clan et que, par le passé, le Hokage avait su se montrer bien libéral avec Naruto. Pourquoi se montrer si dur avec Konohamaru ?

- Konohamaru n’est pas Naruto, Eitarô-san.

Devant le refus manifeste de Tsunade, Eitarô sortit son atout maître : n’y avait-il pas des documents à acheminer à Iwa ? Cette mission de rang C pouvait être attribuée à l’équipe de Konohamaru. Cela permettrait à ce dernier de rencontrer le Tsuchikage tout en servant le village. En écoutant cela, Tsunade s’était tournée vers Shizune, qui avait baissé la tête. Je vois d’où il tient cette information.

- Une mission de rang C peut se transformer en mission de rang plus élevé par les temps qui courent. Si jamais il…
- Nous nous portons garant de la sécurité de l’équipe de Konohamaru. Nous enverrons une seconde équipe avec elle. Cela lève-t-il vos derniers doutes ?
- Eitarô pourquoi faire tout cela ?
- Il s’agit de mon fils. C’est un excellent moyen de le responsabiliser. Pour un candidat au poste de Hokage je pense qu’il faut encourager sa démarche.


Le lendemain à la première heure, une équipe de quatre ninjas accompagnait Konohamaru, Moegi et Ebisu. Elle se composait de Dairô Sarutobi, un chûnin d’une trentaine d’années aux cheveux bruns et au regard clair, Chiaki Yamanaka, une chûnin qui passait régulièrement la main dans ses cheveux blonds pour les replacer derrière ses oreilles, Muso, un Akimichi bien enveloppé avec une bouille qui le faisait passer pour un adolescent et Yuji Nara un ninja dont la barbe de quinze jours avait inspiré un regard étonné de la part de Konohamaru. J’aurais autant de barbe que ça d’ici quelques années ?

- Tu es sûr que c’est bien prudent Konohamaru ? lui demanda Moegi avant qu’ils ne s’élancent. Peut-être qu’on devrait attendre Naruto pour…
- Peu importe Naruto. Nos missions on les a faites sans lui. Pareil pour aujourd’hui !

Les sept ninjas étaient partis pour Iwa dans la foulée. En se dirigeant vers le nord-ouest du Pays du Feu ils avaient croisé nombre d’équipes ninjas qui patrouillaient. On ne risque rien. Et cette présence devrait rassurer Moegi pensait Konohamaru en jetant un œil à sa coéquipière. Elle répondit à son regard par un sourire.

Une fois arrivés à la frontière avec le Pays de l’Herbe, un ajustement eut lieu. Dairô resta avec l’équipe d’Ebisu tandis que les trois autres ninjas partaient devant, pour éclairer la route.

- Ils vont sécuriser notre parcours. Ainsi nous arriverons sans encombre à Iwa.
- Mais cela veut dire que c’est risqué ?
- Ne t’en fais pas Moegi, avec eux on ne craint rien !

Ils se mirent alors en route, se repérant parmi les herbes grâce à des marques laissées par le trio de tête. Ils pénétrèrent ensuite dans une épaisse forêt où des encoches étaient faites sur les arbres. Mais assez rapidement les encoches disparurent. Dairô imita certains bruits d’animaux pour communiquer avec les trois autres ninjas mais aucune réponse ne lui parvint.

- Il leur serait arrivé quelque chose ? s’inquiéta Moegi.
- Restez là. Je vais voir ce qui a pu se passer répondit Dairô.
- Attendez je…
- Non Ebisu-sama. Vous êtes leur sensei. Restez avec eux, je serai vite de retour.

Dairô n’eut pas l’occasion de partir en éclaireur : un des membres de l’équipe de tête apparut. Il s’agissait de Chiaki Yamanaka. Elle était sérieusement blessée au bras gauche dont elle comprimait la plaie avec sa main droite. Yuji Nara suivait.

- Allez-vous en cria-t-elle. Ils ont eu Muso et….

Un sabre chargé de Raiton traversa un arbre à la droite de Chiaki puis son abdomen. Elle n’eut pas le temps de tenter le moindre geste pour parer. Elle cracha du sang et tomba sur le sol, inerte.

- Bon sang elle était à moi celle-là !
- Tu n’as qu’à pas être aussi maladroit quand tu cherches à trancher ton adversaire.
- En tout cas pas touche à l’autre !

L’équipe d’Ebisu n’avait pas entendu ces propos tenus par les assaillants. Yuji Nara non plus car il était encore secoué par la mort de Chiaki. Il ne vit pas une branche qui dépassait du sol et trébucha, s’étalant à proximité du corps de la kunoïchi. Il se remettait difficilement debout quand une hache passa, qui lui trancha le pied gauche. Un hurlement déchira les oreilles de l’équipe d’Ebisu qui vit le ninja, agonisant, continuer à ramper.

- Il faut aller l’aider Ebisu-sensei.
- Non Konohamaru.
- Mais pourquoi ?
- C’est un leurre, pour nous attirer.

Yuji s’arrêta et essaya de continuer à avancer mais il avait perdu trop de sang. « Faut croire qu’y viendront pas te chercher, l’estropié. » Rassemblant ses dernières forces, plutôt que de se faire un garrot il déclara à l’adresse des quatre ninjas encore en vie :

- Fuyez !
- Mauvais mot mon gars.

Une hache emporta la tête de Yuji. Le spectacle figea Konohamara et Moegi sur place tandis qu’Ebisu et Dairô les saisissaient par les épaules pour les mettre en mouvement.

- On s’en va maintenant ! ordonna Ebisu.

Dans l’instant les quatre ninjas rebroussèrent chemin pour rejoindre le Pays du Feu aussi vite que possible. On peut le faire pensait Ebisu. Avec Dairô nous sommes deux pour les protéger. Konohamaru et Moegi rentreront sains et saufs au village. J’en fais le serment.

Ebisu jeta un regard à Dairô, chargé de couvrir les arrières du groupe de quatre, juste avant qu’une explosion ne l’emporte.

- Ne vous retournez pas, regardez droit devant !

Le sensei de Moegi et Konohamaru vit Dairô, le visage en sang, se battre contre une épéiste maniant le gicleur explosif. Il n’a aucune chance avec son seul kunaï. L’arme en question vola rapidement dans les airs et Dairô encaissa une nouvelle explosion, mortelle.

- Plus vite tous les deux, il faut rapidement sortir de cette forêt. Ce sera plus simple après car ils ne pourront plus se cacher.

Ce fut un sifflement qui alerta Ebisu. Le temps qu’il tourne la tête pour vérifier de quoi il s’agissait et il sentit une douleur à l’épaule gauche. Elle venait d’être transpercée par une épée ressemblant à une longue aiguille qui revint dans sa direction. Il parvint à l’éviter mais rata son appui sur une branche d’arbre et se réceptionna tant bien que mal sur le sol.

Konohamaru et Moegi se portèrent immédiatement à son secours pour l’aider à le relever.

- Eloignez-vous, c’est un piège…

Un fil était attaché à l’épée qui avait traversé l’épaule d’Ebisu. Ce fil sembla s’animer pour lier les trois ninjas de Konoha. Les mouvements d’Ebisu pour protéger ses élèves lui firent quitter ses lunettes, qui tombèrent sur le sol tandis que le piège se refermait.

- Ne bougez pas sinon le fil va se resserrer et la pression vous étouffera.

La voix venait de l’arbre, devant eux. Un ninja avec l’épée d’où partait le fil qui les avait attachés était positionné sur une branche.

Ils regardèrent devant eux et distinguèrent trois masses sombres qui se rapprochaient : une en face, une à droite et une à gauche. Elles émergeaient de l’ombre des arbres. Une 4ème apparut au milieu, suivie d’une cinquième. Sauf la dernière, toutes portaient une épée à la main ou dans le dos. Voilà donc nos adversaires. Plus nombreux que ce que j’estimais. Et ils sont bien équipés. Cela ne va pas être facile pour créer une ouverture pour Konohamaru et Moegi.

En se rapprochant et tandis que le ninja du haut venait de descendre à leur rencontre leurs vêtements apparurent avec plus de netteté. Une mauvaise rencontre. Ceux qui portaient des épées affichaient des manteaux blancs avec comme motif des oiseaux noirs aux ailes déployées. Celui sans arme possédait un manteau aux couleurs inverses à celles des autres. Il était plus grand que les épéistes et son physique suffit à éteindre toute volonté de bravoure chez Konohamaru.

- Shion t’es chiant ! Je t’avais dit que les lunettes de soleil du gars me plaisaient. Et regarde-les : elles sont couvertes de poussière et un des verres semble rayé.
- Il faudra plus que des lunettes pour cacher ta laideur Kasuki.

Il jeta un regard haineux à la personne qui avait prononcé cela. Une femme, remarqua Konohamaru, à en juger par les formes qui se dessinaient sous sa veste (il n’avait pas osé lever davantage les yeux). Elle portait deux sabres dont un était tachée de sang. C’est elle qui a tué Chiaki comprit Moegi.

- Quel humour Nagisa. Je comprends pourquoi t’es toujours célibataire.
- En attendant je ne rate pas mon coup quand il s’agit d’éliminer un adversaire lui répondit-elle en désignant le sabre qui avait eu raison de la jeune Yamanaka.
- La petite dispute de couple est terminée ? Vous me donnez envie de vous attacher l’un à l’autre les interrompit Shion.
- Peut-être que ces trois-là exploseraient aussi bien que l’autre.

Elle veut nous faire exploser ? pensa, terrifiée, Moegi.

- Tout doux Risako lui intima Suigetsu. Posons-leur quelques questions d’abord.

Il fixa Ebisu :

- Qu’est-ce que des ninjas de Konoha font au Pays de l’Herbe ? Que cherchez-vous ?

Ebisu ne répondit pas. Il reçut le plat de la lame de Kasuki dans le ventre. Il vomit sur le sol un mélange de sang et de nourriture en partie digérée.

- Tu préfères que je frappe avec le tranchant ?
- Je ne vous dirai rien. Konohamaru, Moegi, fuyez !

Ebisu était parvenu à saisir un kunaï avec sa main droite et à découper le fil. Sitôt libéré il lança un kunaï explosif en l’air. La lumière de l’explosion aveugla ses adversaires tandis qu’il poussait Konohamaru et Moegi.

- Bien joué Shion ! Tu les as laissés s’enfuir.
- Parce que tu crois que je ne l’ai pas fait exprès Kasuki ? Il faut fatiguer sa proie, lui laisser l’illusion qu’elle va s’en sortir pour mieux briser ses espoirs et la rendre plus coopérative…
- T’es vraiment pas net comme type !
- Et surtout cela nous retarde davantage. On n’avait pas besoin de ça pesta Suigetsu.

Ebisu laissa Konohamaru et Moegi le distancer en leur hurlant de filer toujours dans cette direction pour atteindre le Pays du Feu. Les deux ninjas ne discutèrent pas car ils étaient terrifiés par leurs adversaires. Tenez bon Ebisu-sensei. Nous enverrons des renforts dès que nous en apercevrons.

Ils sortaient à peine de la forêt pour se retrouver dans une clairière herbeuse quand le corps d’Ebisu fut projeté à leurs pieds. Moegi hurla et se figea. Konohamaru ne parvint pas à la faire avancer. Elle était comme pétrifiée.

- Nous sommes en route pour Iwa ! déclara Konohamaru. Et s’ils n’ont pas de nos nouvelles rapidement vous allez avoir des problèmes.

Il n’était pas persuadé que cela ferait détaler ses adversaires. Si cela pouvait les faire cogiter juste assez pour qu’il puisse dégager Moegi…

Mais il n’y avait rien à faire, elle ne bougeait pas. Dans son regard elle voyait les ombres se rapprocher. Elle était comme hypnotisée par ces hommes et femmes, l’épée sur l’épaule, qui sortaient de la forêt et s’avançaient. Ils l’obnubilaient tellement que la douleur infligée par la gifle de Konohamaru sembla la tirer d’un rêve.

- Que ?
- Pars. Je vais les retenir.
- Ils ont eu Ebisu-sensei. Tu vas…
- Si je veux être Hokage je dois protéger toute personne du village de Konoha. Sinon je ne rattraperai jamais Naruto.
- Konohamaru…

Je suis terrifié mais peu importe. J’ai battu un des corps de Pain par le passé. Alors j’arriverai peut-être à en éliminer un ou deux. Et puis ils ne peuvent pas être plus forts que le type qui utilise le Hyôton. Nagisa se présenta face à lui.

- Moegi, je jure de te protéger.

Konohamaru réalisa deux clones dont l’un se jeta sur son adversaire tandis que l’autre l’aidait à réaliser un Rasengan.

- Je vais aussi t’aider Konohamaru ! Suiton – La déferlante aqueuse.

La vague se jeta sur Nagisa, l’obligeant à stationner sur une branche d’arbre pour poursuivre l’affrontement qui venait de débuter avec le clone de Konohamaru. Celui-ci fut éliminé rapidement mais tandis qu’il s’évaporait dans un nuage de fumée, Konohamaru fendit le nuage, avec un Rasengan en main.

- Trop lent.

L’épée siffla dans l’air et toucha Konohamaru au niveau de l’abdomen. Il tomba sur le sol tandis que Nagisa le rejoignait.

- Un clone. Pas envie d’affronter une fille ?
- Oh que si ! Et de te vaincre par la même occasion !

Konohamaru tombait du haut de l’arbre, avec un autre clone à ses côtés.

- Ôdama Rasengan !

Nagisa enfonça ses deux lames dans le sol.

- Je vais te montrer les limites d’une attaque aérienne contre moi.

Une décharge d’éclairs s’éleva et frappa de plein fouet le jeune Sarutobi et son clone. Le Rasengan géant se perdit bien loin de sa cible et Konohamaru percuta Moegi, qui avait essayé de le réceptionner. Il la remercia malgré tout en se relevant et pansant sa main sur sa lèvre inférieure, pour retirer le sang qui en coulait.

- Abandonner serait un bon choix.
- Je n’abandonne jamais !

Konohamaru s’élança vers Nagisa, un kunaï dans chaque main, pour bondir sur elle.

- Tu te précipites et laisse des ouvertures béantes.

Avec son sabre de la main gauche, chargé de Raiton, Nagisa débita les kunaïs de son adversaire tandis qu’avec le droit elle trancha Konohamaru du haut de l’épaule gauche à l’os coxal droit. Il tomba sur ses deux genoux, du sang coulant par la bouche.

- Alors c’est déjà terminé ? Il suffit d’une petite blessure pour que tu baisses les bras ? le moqua Kasuki.
- Il a tenté de protéger sa partenaire. Rares sont les hommes à avoir une telle préoccupation le corrigea Nagisa.
- C’est dommage que son pote n’ait pas été une fille alors. Il aurait pas fini dans un fauteuil…

A cette évocation Konohamaru se releva en jetant un regard plein de haine à Kasuki. Il s’avança pour le frapper mais ce dernier esquiva et, d’une balayette, il le jeta par terre.

- C’est une position qui te va bien le railla l’épéiste.

Shion amena Moegi auprès de son coéquipier. La vue des blessures lui enleva le peu de résolution qui lui restait. Les cinq épéistes encerclaient les deux genins tandis que le sicième membre des Ailes se joignait à eux.

Dire que nous devions passer le prochain examen de sélection des chûnins.

- On fait quoi Konohamaru ? lui demanda, apeurée, Moegi.
- Tout ira bien Moegi, ne t’en fais pas.

Il ne savait pas quoi dire d’autre. La blessure était assez profonde et, surtout, il n’avait pas une seule idée en tête. Le multi-clonage, le Rasengan, toutes les techniques apprises semblaient avoir disparu de son esprit pour laisser place à deux sentiments : la peur et la colère d’être si faible. Il voulait s’enfuir mais il s’en sentait incapable et ne voulait pas laisser Moegi. Après Udon, hors de question que je l’abandonne. Les propos que lui avaient tenus Naruto lui revinrent en mémoire. Une sotte aventure de plus ? Une larme lui vint à l’œil, tandis que les yeux de Moegi étaient humides depuis bien longtemps.

- Qu’est-ce qu’on fait avec les gosses Kaguya-sama ?

En entendant cette question, le léger sourire qu’affichait Joïchiro en regardant les deux jeunes s’effaça. Il jeta un regard dur à Suigetsu avant de revenir à Konohamaru et Moegi. Les deux ninjas de Konoha remarquèrent que des os semblaient sortir du bout de ses doigts.

- Puisque tu m’as appelé par mon nom…
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MessagePosté le: Lun 29 Avr 2013, 12:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 31 : Un dîner presque parfait


Se rendre au mont Myôboku n’était pas chose aisée. A pied il fallait compter un bon mois. Aussi Masato s’était inquiété, déclarant à Fukasaku que le temps lui était précieux en ce moment. Un regard de son père et un autre de l’ermite crapaud lui avait fait comprendre qu’il ne devait pas être préoccupé par le sujet.

- Donnez-moi un peu de votre sang.

Masato tendit sa main droite et Fukasaku réalisa une petite incision dans la paume pour en tirer quelques gouttes de sang.

- Bien. Je pars devant et vous allez me retrouver très vite au mont Myôboku.

Le temps de finir sa phrase et les deux crapauds avaient disparu.

- Il compte utiliser un système d’invocation inversée ?
- A quoi d’autre pourrait lui servir ton sang ? Les vampires sont rares au mont Myôboku.
- Mais il ne peut s’agir d’un contrat d’invocation. Nous n’avons pas…
- Tu verras par toi-même.

Masato disparut du Pays des Neiges pour réapparaître au mont Myôboku. Fukasaku était devant lui. Le paysage était totalement inconnu à Masato qui fut surpris par la végétation, les nombreuses sources d’eau. L’atmosphère humide n’était pas pour lui plaire et la chaleur ambiante commençait à faire apparaître des gouttes de sueur sur son front. Mais être reçu dans un tel endroit était un honneur tel que ces considérations étaient bien secondaires dans son esprit.

- Vous m’avez amené jusqu’ici sans contrat d’invocation ?
- En effet. Nous avons des contrats spéciaux, qui nous permettent, pour un laps de temps donné, d’invoquer une personne dont nous avons recueilli le sang.
- Mais ce n’est pas réciproque.
- Exactement.
- Très ingénieux.

Fukasaku accepta de grand cœur le compliment et guida Masato jusque chez lui. Sur la route il le mit en garde contre les plafonds : il devrait se baisser pour éviter de se cogner la tête toutes les minutes. Il lui présenta également les crapauds qu’ils croisèrent : Masato eut du mal à se rappeler de tous les noms. Entre deux présentations, il en profita pour l’interroger sur les liens entre les crapauds et son père :

- Vous connaissez mon père depuis longtemps ?
- Il ne vous a rien dit ?
- Ce n’est pas un grand bavard.

Un sourire parcourut le visage de Fukasaku.

- Les dons d’Oogama Sennin et le Senjutsu ont attiré bien des convoitises, notamment pendant l’époque précédant la « révolution » introduite par Hashirama Senju. Certaines nations voire clans ont voulu prendre possession du mont Myôboku pour accroître leur puissance.
- De telles capacités ont tout pour éveiller les appétits.
- Oui. Et pour cela nombre de nos frères et amis sont morts.

Fukasaku indiqua des statues de pierre, représentant des crapauds.

- Ce sont des personnes qui n’ont pas réussi à maîtriser le Senjutsu, entre autres pour défendre le mont contre les convoitises. Comme vous pouvez le constater il y en a un certain nombre.
- En effet répondit, sobrement, Masato.
- Un nombre encore plus important se trouve dans notre cimetière, au nord d’ici.

La phrase de l’ermite crapaud était parcourue d’une grande tristesse.

- Les humains ne sont pas les seuls à mourir lors des guerres. Cet élément est trop souvent oublié.
- En effet Masato-sama. Ce n’était pas une période bien heureuse pour nous. Les assauts contre nous ont bien failli réussir.
- C’est là que mon père est intervenu ? Du côté des défenseurs ou des assaillants ? Peut-être des deux…
- Shôkishi Anotsu nous a défendus, en effet. Contre l’avis de nombre des membres de son clan qui ne voyaient pas l’intérêt de perdre des forces pour des crapauds il a imposé à son père, alors leader du clan, de lui confier des hommes pour venir jusqu’ici.

Imposer sa volonté même s’il n’était pas le chef. Le Shôkishi d’alors ne doit pas être bien différent de l’actuel. Je me demande ce qui est arrivé à ceux qui n’étaient pas de son avis.

- Et vu la manière dont il a réglé le problème, plus personne n’est venu. Les mauvaises langues diront qu’il s’échauffait pour ce qui suivrait, notamment au Pays des Neiges.
- Exactement.
- Il a fait cela gratuitement ?
- Votre père n’a rien demandé. Nous avons une dette envers lui. Il a simplement souhaité à être prévenu si un jour Oogama Sennin voyait quelque chose à son sujet ou à propos de son clan. Et un jour Shôkishi fut convoqué car Oogama avait vu son avenir…

Masato aurait aimé en savoir plus. Mais ils n’avaient pas franchi le pas de la porte de la maison de Fukasaku qu’elle leur tomba dessus :

- Tu es en retard !
- De cinq minutes Ma’. Voici Masato Anotsu.

Le regard de Shima s’adoucit et elle s’adressa à son invité :

- Vous devez avoir faim ?

Un gargouillis de l’estomac de Masato répondit pour lui.

- Je ne voudrais pas m’imposer. Je suis là pour entendre une prophétie pas pour…
- Pas de manières entre nous ! Ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit des invités d’Oogama alors prenez place, j’ai déjà tout préparé.
- Merci mais…

Masato avait le regard attiré par Fukasaku. Placé derrière Shima, il faisait de grands gestes de dénégation. Il s’arrêta dès que Shima tourna la tête dans sa direction.

- Vous mangerez comme nous ou bien vous préférez la nourriture de dehors ?

Fukasaku faisait un deux avec sa main droite.

- Votre toit vos lois. La nourriture locale doit être bonne vu la jolie personne que vous êtes.

L’ermite crapaud se couvrit le visage avec la main droite.

- Ah si Fukasaku pouvait être aussi charmant avec moi…
- Mais Ma’ commença-t-il.
- Indique à notre invité où il peut se laver les mains avant que nous ne passions à table. Et n’oublie pas de te les laver toi aussi !
- Bien Shima…

Après un passage par la case nettoyage, Fukasaku et Masato purent pénétrer dans la salle à manger et voir la table couverte de nombreux plats. Et elle a préparé cela pour nous trois seulement ?

- Vous allez vous régaler dit fièrement Shima en levant le couvercle de certains plats.

Elle n’avait pas tout à fait tort. Les insectes grillés étaient plutôt bons mais quand Masato découvrit les gros vers grouillants dans le bol qu’il venait de saisir il marqua un temps d’hésitation. Fukasaku semblait lui murmurer de ne pas y toucher mais Shima, du coin de l’œil, n’avait pas manqué le geste de Masato. Si je n’y touche pas elle sera vexée. Après tout, cela ne peut pas me tuer.

Il n’en mangea qu’un. L’impression gluante et remuante du ver lui coupa l’appétit. Il avait même l’impression que le ver continuait à bouger dans son estomac. Il s’absenta un instant, ce qui ne l’empêcha pas d’entendre Shima pester contre « ces jeunes qui ne savent plus ce qui est bon ! » A son retour, Fukasaku lui proposa un alcool pour lui changer le goût de la bouche, ce que Masato accepta bien volontiers. « Suivez mes conseils la prochaine fois » lui susurra Fukasaku tandis qu’il le servait. « La nourriture de Shima ne convient pas à tous les estomacs. » Le fils de Shôkishi hocha la tête.

Il était encore un peu pâle quand Fukasaku et Shima l’emmenèrent devant Oogama Sennin. Quel endroit singulier. Le grand Sage des Crapauds se tenait sur un immense fauteuil situé au sommet d’un petit escalier. A sa droite se trouvaient une bouteille – visiblement d’alcool – et un verre. Si c’est là la source de ses visions j’ai peut-être du souci à me faire pensa, amusé, Masato.

Fukasaku et Shima prirent place sur leurs sièges respectifs, au bas du fauteuil d’Oogama.

- Oogama Sennin fit Fukasaku, voici Masato Anotsu.

Pas de réponse.

- Oogama Sennin ?
- Il est encore en train de dormir ! pesta Shima.

J’espère qu’il n’hiberne pas.

- OOGAMA SENNIN REVEILLEZ-VOUS !!!!

Le cri de Shima dût parvenir à la moitié du monde ninja.

- Vous comprenez maintenant pourquoi certains crapauds sont durs d’oreille ? Les cris de Shima sont une menace pour notre audition à tous.
- Arrête de te moquer Pa’ ! Au moins j’ai réveillé Oogama.

En effet le grand Sage bougea et ouvrit les yeux.

- Désolé, j’étais perdu dans mes pensées.
- Dites plutôt que vous étiez encore en train de dormir !
- Shima…

Difficile de croire que le mont ait pu être menacé si Shima était présente. Entre sa cuisine et ses cris elle aurait fait fuir les envahisseurs pensa Masato.

- Et donc vous m’avez amené ? interrogea Oogama.
- Masato Anotsu, le fils de Shôkishi.
- Le fils de l’homme de glace ?

Je ne sais pas si mon père apprécierait cette appellation.

- Oui.
- Sois le bienvenu.
- Merci de m’avoir invité déclara Masato en s’agenouillant. Venir ici est un privilège, surtout pour entendre une prophétie que vous avez eu à mon endroit.

Les trois crapauds regardèrent Masato interloqués. Celui-ci ne comprit pas leur étonnement.

- C’est-à-dire que nous ne sommes pas très habitués à une telle politesse.
- Surtout quand on voit ce que vous faites de la nourriture qu’on vous offre le taquina Shima.
- Mes excuses.
- Bien, Masato c’est ça ?
- Oui Oogama Sennin.
- Ecoute bien.

Masato se releva, prêt à écouter. Que vais-je devenir ?
- Ton avenir est sombre.

Masato n’était pas surpris par cette première déclaration. Me voilà rassuré : je craignais qu’il ne m’annonce que j’allais finir Kage ironisa-t-il.

Oogama Sennin poursuivit :

- La vision que j’ai eue de ton avenir n’est pas claire.
- Dans quel sens ? Certains éléments sont manquants ou alors plusieurs avenirs sont possibles ?
- Remarque très perspicace. Mes prédictions ont toujours été exactes mais il arrive que j’en aie plusieurs pour une même personne.
- C’est le cas pour moi ?
- Oui.

Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Si elles indiquent toutes un futur peu réjouissant cela ne change rien à la direction générale.

Le grand patriarche remarqua la perplexité sur le visage de Masato aussi il comprit qu’il était temps d’entrer dans les détails :

- Je t’ai vu marcher sur une voie parsemée de questions et de choix à faire.

J’ai l’impression d’entendre mon père : « Quelle justice sers-tu ? Quelle est la conclusion à tirer du geste de notre ancêtre ? » Et je n’ai toujours pas trouvé une réponse satisfaisante à ses yeux.

- La mort et la vie semblent se mélanger. Des faits passés qui remontent à la surface. Tu vas devoir affronter – de nouveau ? – un acte passé qui a créé beaucoup de peine et de colère.

On dirait que c’est ma malédiction…

- Tu risques de perdre des personnes proches. Je t’ai vu tenir quelqu’un dans tes bras. Beaucoup de sang tout autour, réel ou figuré je ne sais.

De mieux en mieux.

- Il te sera impossible de protéger ceux que tu souhaites.

N’est pas Naruto Uzumaki qui veut.

- Plusieurs personnes veulent ta mort. J’ai vu certaines d’entre elles, entourées par une intense vague de chaleur. Peut-être en lien avec leur affinité.
- Je crois que je vois de qui il s’agit.
- Elles semblent liées à une violente dispute que tu auras avec ton père.
- Ces personnes finiront par obtenir gain de cause ?
- Oui.

C’est à se demander s’il valait la peine de me dire mon avenir.

- Cela en valait la peine.
- Vous lisez dans les pensées ?
- Non mais je t’ai vu à la fin de notre entrevue. Beaucoup de questions inondaient ton esprit.
- Il y a matière à nourrir quelques interrogations.
- Oui.
- D’ailleurs c’est assez cruel : vos prédictions sont justes donc quoi que je fasse je ne pourrai rien éviter.

Oogama Sennin approuva d’un signe de tête.

- Mais je tâcherai de vous faire mentir ! plaisanta Masato sans y croire lui-même.

Les trois crapauds sourirent en écoutant cette phrase.

- Une dernière chose intervint Oogama : tu vas faire une rencontre.

Quel genre de rencontre ? Un mariage ferait plaisir à mon clan mais la personne risque de se retrouver rapidement veuve vu ce qui m’attend…

- Elle pourrait avoir un impact et infléchir certains éléments. Mais tu devras découvrir par toi-même qui est cette personne.

Ce sera un ennemi ou un allié ? En somme je risque de la tuer ?

- Pas d’indice supplémentaire ?
- Je le regrette mais non. Tu devras parier sur cette personne. Et rien ne sera simple…

Si elle n’est pas sûre autant lui servir du fer et du sang dirait mon père.

- Merci pour tout Oogama Sennin. Puis-je abuser encore un peu de vous et vous poser une dernière question ?
- La réponse te décevra.
- L’avenir de mon père était-il différent ?
- Chaque prophétie est propre à la personne concernée. C’est à lui de t’en parler, pas à moi.

Autant abandonner l’idée d’en savoir plus.

Masato remercia de nouveau le grand sage et Fukasaku l’accompagna en dehors de la demeure d’Oogama.

- Son avenir n’a pas l’air d’être des plus joyeux ! s’exclama Shima.
- Des heures sombres nous attendent. L’enfant de la prophétie aussi devra faire face à nombre d’épreuves.
- Le grand changement dont il doit être l’auteur n’est donc pas pour maintenant ?
- C’est sur le long terme qu’il se verra. Peut-être l’élève de Jiraya croisera-t-il la route du fils de Shôkishi. Pour le meilleur ou pour le pire ? Ce sera à eux d’en décider.

Shôkishi les attendait dans la salle du trône quand Fukasaku et Masato réapparurent au Pays des Neiges.

- Tout s’est-il bien déroulé Fukasaku-sama ?
- Masato s’est entretenu avec Oogama. Un seul point à regretter : en ce qui concerne la cuisine de Shima dites-lui qu’il faut me faire confiance.

Shôkishi comprit immédiatement de quoi il était question. Le regard qu’il adressa à son fils n’avait rien d’amusé.

- J’espère que nos relations n’en seront pas affectées.
- Ce n’est pas le premier à avoir du mal avec la cuisine de ma femme. Ne vous inquiétez pas. Il est temps pour moi de partir.
- Faites bon retour et mes amitiés aux crapauds du mont.
- Elles seront transmises.

Fukasaku s’en retourna au mont Myôboku, laissant le Seigneur du Pays des Neiges et son fils seul.

- Tu devrais aller t’entraîner. Ton départ pour rejoindre Goro est imminent.

Laisser une personne inactive n’est pas dans votre genre.

- Vous ne me laissez même pas le temps de digérer les affreuses nouvelles que je viens d’apprendre ?
- Cogiter sur des éléments sur lesquels tu n’as aucune prise est une perte de temps. Tu peux l’utiliser à meilleur escient.
- Ce qu’Oogama Sennin a pu me dire ne vous intéresse pas ?
- C’est ton avenir. Quand j’ai appris le mien, je n’en ai parlé à personne.

Et il n’y a pas de risques que cela change…

- Alors je vais partir dégourdir cette main dans le peu de temps qui me reste… ici.
- Le mont Myôboku ne t’aura pas permis de répondre à la question ?
- Je crois qu’il me faudra de nouveau lire l’histoire de notre ancêtre. Peut-être de nouvelles lumières me viendront.
- S’il te reste peu de temps à vivre ce n’est peut-être pas utile.

Masato demeura interdit. Vous faites aussi des prédictions ? Elles sont encore moins joyeuses que celles d’Oogama Sennin.

- Il doit m’en rester assez pour trouver la réponse que vous souhaitez.
- Au moins tu ferais mieux que ton frère qui n’avance en rien sur ce sujet… comme sur bien d’autres.

Il ne sera pas nécessaire que je lui rapporte votre propos. Il doit déjà le savoir.

- Il m’a permis de faire pas mal de progrès dans la maîtrise de ma main gauche. C’est un bon partenaire d’entraînement.
- Alors va le retrouver.

Masato salua son père et se dirigea vers les quartiers de sa famille où il trouverait sans aucun doute son frère en train de l’attendre.

- Il semble que la nourriture de Shima convienne difficilement aux Anotsu.

Masato se retourna vers son père et un bref sourire fut échangé. Il avait du mal à se rappeler si un tel phénomène s’était déjà produit depuis sa naissance.

- Nous aurons un entretien avant ton départ. Histoire de cadrer certaines choses et d’éviter que tu ne gâches tout.

Ne vous en faites pas père, je savais que ce petit instant de complicité n’impliquait aucune ouverture de votre part.
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MessagePosté le: Ven 03 Mai 2013, 11:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 32 : Tel père telle fille (?)


- Je sais que nous rencontrer en ces lieux pourrait passer pour un manque de respect mais je vous prie de ne pas le prendre ainsi.
- Et comment dois-je le prendre ? répondit Goro d’un ton revêche.

Une entrevue au Pays de la Pluie alors que les héritiers spirituels de Konan, Nagato et Yahiko étaient en passe d’éliminer les partisans d’Hanzô et de reprendre le pouvoir ne plaisait pas à Goro. Le retournement de situation serait effectif sous peu. Même s’il n’avait pas misé beaucoup d’espoir dans cette opération il était échaudé par cet échec.

Son humeur n’en était que plus massacrante. D'ici peu cette tour où nous sommes réunis, la plus haute d'Ame, servira à ceux que nous avons chassé pour administrer le pays. Que l'entretien ait lieu au rez-de-chaussée est déjà un signe.

- Que le Pays de la Pluie se redresse grâce à mon aide est un point important pour la suite…
- De vos projets le coupa Goro. Et il n’est pas dit que cela serve les miens. Si les choses se passent ainsi j’ai du mal à croire que c’est le fait des seuls survivants. L’appui du clan Habaki est trop récent. Shiori a dû me jouer un vilain tour. Le traître n’est peut-être pas celui qu’on croit…
- Vous avez raison. Mais vous y trouverez votre intérêt. Je vous le garantis.
- Comme certaine trouve leur intérêt dans la trahison ?

Le regard de Goro était bloqué sur Shiori, pour la jauger. Cette dernière le regarda sans baisser les yeux avant de lui répondre :

- J’ai épargné ces hommes. C’était une nécessité.
- Pour votre père. Pas pour moi. A qui obéissez-vous ?
- Si je ne l’avais pas fait vous n’auriez pas eu cette entrevue qui vous permettra de faire des avancées significatives.
- C’est moi qui décide de ce qui est bon ou pas pour les Ailes de la Libération.

Goro ne put retenir une décharge électrique qui se perdit dans la pièce. Utiliser le Ranton était le moyen qu’il avait trouvé pour évacuer sa colère et la montrer ouvertement à toutes les personnes présentes dans cette pièce : ses interlocuteurs, la garde d’Eiichirô Habaki tout comme la sienne.

- Cela a dû vous échapper Goro-sama lui demanda Eiichirô Habaki sans attendre de réponse de sa part. Mais attention à ne viser personne. Cela pourrait jeter un froid entre nous.
- Vraiment ?

Une nouvelle décharge frappa cette fois-ci un des gardes qui accompagnait le père de Shiori. Il s’effondra sur le sol, mortellement touché par l’attaque de Goro.

Les autres gardes sortirent leurs armes dans l’instant. La garde personnelle de Goro ne bougea pas d’un pouce. Mais avant qu’ils n’aient pu approcher Goro le chef du clan Habaki leur fit signe de ranger leurs armes.

- Il a tué Bokusui seigneur et fait fi de votre ordre…
- J’ai des yeux pour voir Daigen.
- Laissez-nous nous occuper de lui.
- Vous allez laisser vos hommes faire le sale boulot ? Shôkishi Anotsu aurait au moins l’honnêteté de le faire lui-même.

Rien qu’à l’évocation de ce nom toutes les personnes entourant Eiichirô Habaki et sa fille se raidirent. D’ailleurs ces deux derniers n’échappèrent pas à cette réaction quasiment instinctive.

- Navré de ne pas être au niveau de cet homme. Vous devriez peut-être aller dialoguer avec lui plutôt que de perdre votre temps avec nous.

Cette fois-ci c’est Goro qui se raidit. Le Pays des Neiges comme nouvelle grande nation, le départ de Masato, tout cela était encore très frais dans sa tête. Et n’était pas pour le mettre de meilleure humeur.

- Je n’ai aucun égard pour lui.
- Et pour son fils ? le questionna Shiori.
- Il est un membre de mon organisation et je me réserve le droit de prendre des mesures adéquates. C’est ce que je vous ai dit la dernière fois.
- Mais depuis certains changements pourraient vous rendre plus… indulgent à son endroit.
- C’est bien possible Shiori. On se brûle quand on joue avec le feu mais on meurt quand la foudre nous frappe.

Un petit sourire apparut sur le visage de la femme rouge. Allez-y Goro, visez-moi. On verra qui de nous deux décèdera en ce jour.

- Je crains que nous ne soyons partis sur de mauvaises bases intervint Eiichirô en faisant tourner la bague de son annulaire gauche avec son pouce.
- Votre fille a allumé les premières braises. Un problème d’éducation sans doute…
- Elle a obéi à mes ordres.
- De mieux en mieux.
- Goro-sama ce n’est pas la peine de jouer ce jeu-là. Vous aviez déjà des doutes au vu des succès obtenus par les opposants suite à votre départ du Pays de la Pluie. Si vous avez accepté cette rencontre, c’est bien parce que vous espérez qu’elle en vaille la peine.

C’était comme si Goro venait de recevoir une gifle en pleine figure. Oui il avait eu quelques doutes, mais qui avait rapidement disparu dans la petite euphorie qui suivait le succès. Il n’avait réalisé que quelques instants auparavant le tour joué par Shiori. Mais cela il ne pouvait l’avouer sinon il perdrait la face devant ses gardes. Eiichirô Habaki venait de le prendre au piège.

Le chef des Ailes tenta de dissimuler sa colère même s’il serra son poing droit à s’en enfoncer les ongles dans la paume.

- Et pour le moment je reste plutôt sur ma faim. Le clan Habaki serait-il donc un clan de seconde zone ?
- Comment osez-vous…
- Daigen, cela suffit. Sors.
- Mais seigneur il…

Un regard incandescent d’Eiichirô le fit taire. Daigen jeta un regard noir à Goro et sortit sans dire un mot.

- En plus de votre fille il semble que vous ayez du mal même avec vos hommes.
- Vous devriez mesurer vos paroles Goro-sama. Vous n’êtes pas le seul à arracher les langues à ceux qui parlent trop.

Une aura meurtrière parcourut la salle. Même s’il en avait vu d’autres Goro ne put s’empêcher de ressentir un petit frisson. Le clan Habaki avait une solide réputation. Mais Goro était persuadé qu’il ne risquait rien. Eiichirô n’était pas venu avec un grand nombre d’hommes pour aider le Pays de la Pluie et la garde de Goro avait un niveau que Shiori avait pu apprécier. Toutefois, mieux valait être prudent.

C’est pour cela que, suite à la proposition de rencontre transmise par Shiori, Goro avait toujours son fils Hikawa à ses côtés. Au moindre problème il pourrait le téléporter chez lui. Il était silencieux depuis le début, osant rarement lever les yeux vers les interlocuteurs de son père.

Shôkishi Anotsu a joué avec moi, je ne serai pas le pantin d’Eiichirô ni de leur haine réciproque se convainquit Goro.

- Augmenter son chakra n’est intéressant que si vous pouvez réduire le bâtiment en morceaux.
- Kaoru… commença Goro.

Une boule de lave se dirigea sur le membre du Jiyûhane, qui l’évita en penchant la tête sur la droite.

- Et en plus vous visez mal.

Il n’évita pas la décharge électrique qui lui fit mettre un genou à terre.

- Si vous voulez rivaliser avec vos homologues du clan Habaki en matière d’insolence vous finirez tous comme ce Bokusui. Laissez-nous.
- Mais…
- J’ai dit laissez-nous. Hikawa tu restes. Ainsi que toi Gin. Les autres DEHORS.

Tout le monde sortit. Eiichirô ordonna à ses hommes de faire de même et de ne pas se quereller à l’extérieur. Shiori resta à ses côtés tout comme un dénommé Haneki. Grand, l’emblème du clan Habaki (des flammes qui semblaient prendre vie dès qu’un rayon de soleil les rencontrait) vissé sur son bandeau qu’il portait au bras gauche, il restait les bras croisés, les yeux fermés et le dos appuyé contre un mur depuis le début de l’entrevue.

- Lorsque la tension est très forte il incombe au chef de la faire retomber. Vous avez bien agi Goro-sama.
- Merci pour ce compliment. Je pense que l’introduction à notre entretien est terminée. On peut passer aux choses sérieuses ?
- Oui.
- Que me proposez-vous ?

Il entre directement dans le vif du sujet, comme à son habitude. Comment allez-vous l’amener à rejoindre notre position père ?

- Vous savez déjà ce que nous voulons ? lui demanda Eiichirô.
- Masato Anotsu. Mais que vous a-t-il fait ?
- Cela aussi vous le savez.
- Des rumeurs, rien de plus. A en croire certaines le dernier Hokage serait le nouveau Sage des six Chemins et Kakashi Hatake aurait fendu la foudre avec son Raikiri. Aussi je préfère l’entendre de votre bouche. Surtout si cela doit me conduire à m’opposer clairement à Shôkishi Anotsu.

Eiichirô ne put qu’acquiescer du regard. Shiori lui répondit :

- Il a tué des membres de notre clan.
- Ce qui n’est pas nouveau.
- Il a tué mon cousin, ainsi que ma sœur… et ses trois enfants termina Shiori sur un ton où la peine et la haine se mêlaient.
- Toucher à un Habaki vaut déjà pas mal d’ennuis. Alors en tuer cinq… Mais pourquoi ? Si le clan Anotsu a commis un tel geste c’est qu’il devait en valoir la peine, au moins aux yeux de Shôkishi.
- Parce que nous avons toujours été des ennemis. Faut-il vous faire un rappel ?
- Ce ne sera pas nécessaire.

Si l’inimitié entre les Uchiha et les Senju était bien connue, celle entre le clan Habaki et Anotsu l’était tout autant. Les deux premiers cités avaient conclu une trêve et fondé Konoha. Il n’en avait pas été de même pour les deux autres lors de la mise en place des villages ninjas. Hashirama Senju en personne s’était cassé les dents sur le sujet.

Le clan Habaki lorgnait sur le Pays des Neiges mais le clan Anotsu fut le plus prompt à gagner les faveurs du seigneur de ce pays, même si ce dernier allait, par la suite, le regretter… Hashirama avait alors proposé que les deux clans s’installent au Pays des Neiges, pour apaiser les tensions grâce à la protection d’un « trésor commun ». Shôkishi Anotsu n’avait pas été de cet avis : « La neige et la lave ne font pas bon ménage » avait-il déclaré au premier Hokage ainsi qu’au père d’Eiichirô. « Qu’ils cherchent une autre terre pour les accueillir. » Et devant une tentative d’ouverture de la part du leader d’alors du clan Habaki Shôkishi avait eu ces mots : « Les seuls Habaki qui pénètreront sur le sol du Pays des Neiges le feront les pieds devant. »

Le clan Habaki avaient alors dû trouver une autre terre d’accueil, après avoir refusé de s’installer à Konoha, sur une proposition d’Hashirama. Finalement, l’île des trois trésors (mal nommée car le seul trésor qu’elle possédait était la paix, et encore…) les avait accueillis en grande pompe. Le clan Habaki avait dû participer activement au développement de cette île pour ne plus être trop dépendant de l’extérieur pour ses approvisionnements. Située au sud du Pays du Feu, il fallait compter une bonne journée pour l’atteindre avec des vents favorables. Sans être éloignée des grandes nations, cet éloignement avait été ressenti comme une profonde honte par les membres du clan Habaki.

Cet épisode et cet échec devant le clan Anotsu était dans toutes les têtes. Aussi Eiichirô avait-il juré – lors de l’enterrement de son père et de sa prise de pouvoir –, de chasser les Anotsu et de prendre leur place. Et pour cela il ne comptait économiser ni son temps ni ses efforts.

- Nous le voulons mort.
- Et que faites-vous de la malédiction de Shôkishi Anotsu ?
- Il suffit de trouver un moyen de ne pas vous impliquer directement. Ainsi vous serez épargné.
- Je m’attendais à mieux de votre part.

Goro avait le sentiment d’être le grand perdant de l’affaire. Leur livrer Masato est une chose. Mais s’ils ne sont pas capables, par la suite, de s’occuper de Shôkishi alors cela n’en vaut pas la peine. Le Seigneur du Pays des Neiges ne laisserait pas un tel geste impuni, Goro le savait parfaitement. Et il imaginait sans peine le châtiment que le chef du clan Anotsu administrerait aux personnes qui avait trempé dans cette affaire. Il n’y a qu’à se reporter aux livres d’histoire pour en avoir un petit aperçu. Du moins pour ceux qu’il a officiellement reconnus…

- Vous apparaîtrez au-dessus de la mêlée, je peux vous le garantir.
- Vous avez déjà une idée en tête ?

Goro n’aurait pas su dire si le sourire d’Eiichirô était malveillant pour lui ou pour Masato. Et ses pupilles brûlaient d’une telle haine qu’il crut un instant que de la lave allait emporter le bâtiment tant la chaleur de la pièce montait. Ce fut ainsi presque un soulagement quand un léger vent d’air frais fit son irruption dans la pièce : une porte venait de s’ouvrir.

Kaoru s’introduisit dans la pièce, sans faire aucun bruit. Goro lui fit signe de s’approcher. Il s’exécuta en lui glissant un message tout en lui murmurant : « De la part d’Haruya seigneur. »

Goro s’excusa auprès d’Eiichirô tandis que Kaoru sortait. Il lut le message qui lui apprenait la petite chasse effectuée par Joïchiro et le groupe de Suigetsu. Cela va déchaîner Konoha contre nous. Déjà que…

- Je comprends votre méfiance Goro-sama reprit Eiichirô. Elle est bien naturelle. Shôkishi Anotsu a joué avec vous et voici que Konoha risque de redoubler d’efforts contre vous. Vous allez avoir besoin d’aide.

Les nouvelles vont vite. Et vous l’utilisez à votre avantage. Mal toutefois.

- De l’aide je peux en recevoir. Et elle pourrait être bien supérieure à ce que vous me proposerez. Voire à toutes vos forces et à celles de l’Alliance.

Le ton de Goro s’était fait menaçant et ses yeux brillaient de malice. Une lueur d’inquiétude passa sur le visage de Shiori et Eiichirô. Il serait aussi avancé que cela ? pensa ce dernier en regardant sa fille. Celle-ci lui rendit son incrédulité. Impossible, il doit bluffer. Je n’ai eu vent d’aucune information allant dans ce sens.

- Le clan Habaki ne souhaite pas interférer dans vos affaires reprit Eiichirô. Il ne faut pas le laisser prendre confiance. Bien au contraire c’est un échange gagnant-gagnant : votre abandon du Pays de la Pluie contre une aide substantielle de notre part pour faire tomber une grande nation.

Goro n’en espérait pas tant. Je me moque du Pays de la Pluie. Et en échange il m’offre une grande nation ? J’ai dû leur faire une sacrée impression…

Il est trop orgueilleux pour s’interroger sur le sens de cet échange apparemment bien inégal. Vous avez su utiliser à merveille cette information père.

- Vraiment ?
- En effet : regardez ces hommes qui sont dehors. Une vingtaine repartira avec vous et sera aux ordres de Shiori pour mener à bien cette opération.

Le regard de Goro se fit immédiatement soupçonneux. Je vois clair dans ton jeu. Ces hommes sont aussi une garantie pour que je ne tente rien contre elle.

- Ils ne serviront qu’à cela ? Je pensais qu’il pourrait aussi prendre ma tête à l’occasion.
- Ce ne sont pas des membres connus de mon clan pour éviter de me voir imprégner dans cette histoire. Cela pourrait nous être préjudiciable à tous les deux. Mais ce n’est pas une équipe d’assassins pour autant.

La mine que fit Goro ne pouvait pas exprimer un doute plus profond. Il est toujours échaudé par le tour que lui a joué Shôkishi Anotsu pensa Shiori. Mais il sera rapidement séduit par les propositions de mon père.

- Vous ne maniez pas la langue de bois lui concéda Goro.
- Les Habaki ne se sont pas hissés parmi les meilleurs clans en ayant peur des mots.
- Mais en ayant peur d’autres clans ?

La remarque de Goro fit rougir les prunelles d’Eiichirô Habaki. Il n’était pas furieux contre lui, il ne pouvait pas vraiment se le permettre. Du moins pour l’instant. Aussi il préféra ignorer la nouvelle pique du chef des Ailes.

- Ces hommes sont puissants et vont vous en apporter une preuve.
- Sur quelle cible ? Je n’ai que peu d’intérêt pour le village de Kiri et…
- J’ai entendu dire que Suna était une cible qui trouvait grâce à vos yeux.
- Possible. Je vois que Shiori t’a bien informé.

Le regard de Goro se fixa sur la fille d’Eiichirô. Dois-je considérer qu’il est au courant de tout ce que j’ai pu confier au conseil ? Voire davantage ?

- Shiori et ce groupe feront tomber Suna pour vous.

Goro était partagé entre l’excitation et la méfiance. Tout cela est trop beau.

- Et en cas d’échec ? interrogea-t-il. S’il me garantit le succès alors il y a tout lieu d’envoyer Gin pour tous les éliminer car ils fomenteront un complot avec Suna.

Shiori répondit à la place de son père :

- La vie de ses hommes vous appartiendra.
- Ainsi que la vôtre ?
- Ainsi que la mienne.

Goro se tourna vers Gin, un membre de sa garde personnelle spécialisé dans la protection et l’assassinat. Il sourit légèrement en guise de réponse. Goro reprit alors la parole :

- Je crois que nous allons pouvoir trouver un terrain d’entente à propos de Masato Anotsu.
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MessagePosté le: Mar 07 Mai 2013, 10:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 33 : Morts et renaissance


Une bonne dizaine de jours avait passé depuis son départ de Konoha. Ce retour sur ses terres l’emplissait de joie aussi, sitôt la porte d’entrée franchie, il avait faussé compagnie aux autres ninjas qui l’accompagnaient pour se percher sur le premier toit disponible et suffisamment élevé pour pouvoir, d’un coup d’œil, contempler le village et voir si rien n’avait changé.

Cette petite vérification faite, il rejoignit les autres ninjas qui arrivaient.

- Naruto, ton accélération, elle était fantastique ! Cela me donne envie de faire 300 fois le tour du village en sprintant, pour améliorer ma vitesse.
- Seulement 300 tours ? Lee, ce séjour t’a ramolli !
- Gaï-sensei ! s’écria son élève préféré.

Gaï était venu accueillir les revenants et il avait son pouce droit levé et le sourire aux lèvres. La position du « nice guy » était tellement habituelle chez lui qu’il faudrait rapidement s’inquiéter le jour où il ne la réaliserait pas.

- Alors les jeunes, ce séjour a-t-il porté ses fruits ? Vous avez l’air bien fatigué. Ne me dites pas que votre jeunesse s’est perdue sur cette île !
- Non Gaï-sensei mais entre Naruto qui était impatient de rentrer et Lee qui voulait aller toujours plus vite nous sommes un peu à plat lui répondit Neji, visiblement essoufflé.
- Quoi ?! L’équipe Gaï serait fatiguée par ce simple voyage ? Pour la peine dès demain nous ferons deux allers-retours Konoha-île de la tortue dans la journée !
- On peut en faire trois Gaï-sensei !
- Vendu Lee.

Neji soupira.

- Vous n’avez pas fini avec vos bêtises les incendia Tenten ! Demain c’est repos.
- Mais Tenten il faut…

Lee ne termina pas sa phrase en voyant Tenten sortir un de ses boulets de fer.

Kakashi profita de cette petite tension pour changer de sujet :

- Je tiens à remercier ton équipe Gaï, elle a parfaitement rempli son rôle. N’est-ce pas Naruto ?
- Oui, merci à tous ! Si j’ai réussi c’est aussi grâce à vous !

Naruto n’était pas parti seul pour l’île de la Tortue. Kakashi l’accompagnait et l’équipe Gaï s’était ajoutée à ce duo pour assurer le bon déroulement de la mission. Lorsque la question de savoir qui porterait le Pot était arrivée, Lee s’était jeté dessus, arguant que c’était « un super moyen pour m’entraîner : aller vite tout en faisant attention à ce qu’il n’arrive rien à cet objet ! »

Personne n’aurait pu lui enlever cette idée de la tête aussi Lee se chargea de transporter le Pot. Mais il avait voulu se rendre sur l’île en marchant sur les mains, pour améliorer encore son entraînement. Aussi Neji et Kakashi avaient-ils dû le convaincre de marcher normalement. Pour cela, ils lui avaient rappelé leur retour de Suna où Gaï avait porté Kakashi. D’une certaine manière il poursuivait cet entraînement. Les yeux de Lee s’étaient alors enflammés et il brûlait de partir.

- Ce n’est pas l’effervescence à Konoha, remarqua Neji. Quelque chose s’est passé durant notre absence ?

La même question traversa l’esprit de Kakashi. Naruto n’avait rien remarqué suite à son petit tour du propriétaire en arrivant. Mais quelque chose est différent. Les sentiments des personnes sont plutôt sombres.

- Vous n’avez pas reçu d’informations ? s’étonna Gaï.
- Mais c’est Naruto ! Tu es déjà de retour ?

Aoba venait de se joindre au petit groupe de six. Il était en train de nettoyer ses lunettes de soleil.

- Que se passe-t-il ici ? lui demanda Naruto tout de go.
- Vous n’êtes pas au courant Hokage-sama ? Il…
- Je ne les ai pas prévenus pour ne pas perturber la mission.
- Tsunade-sama.

Aoba s’inclina autant pour saluer le Hokage que pour s’excuser de la gaffe qu’il avait failli commettre. Visiblement elle veut les mettre en personne au courant des derniers événements survenus. Il prit donc rapidement congé.

- Qu’y a-t-il donc mamie Tsunade ? J’espère que ce n’est pas grave et que ça ne prendra pas trop de temps. C’est que sur la route, Tenten a trouvé un chouette magasin. J’y ai débusqué une écharpe pour Konohamaru, alors j’ai hâte de voir sa tête quand je vais la lui offrir.

Naruto fouilla dans son sac pour en extraire l’écharpe, qui se trouvait écrasée entre trois paquets de ramens que l’appétit de Naruto avait réussi à épargner, on ne sait trop comment. « Elle n’est pas belle ? » demanda-t-il à Tsunade en dépliant l’écharpe qui flottait grâce à un léger vent. Elle était de la même couleur que la précédente à ce détail près que Naruto y avait fait ajouter, sur une suggestion de Neji, l’emblème du clan Sarutobi et l’emblême de Konoha.

Le regard de Tsunade afficha une gêne marquée qui n’échappa pas à Naruto, ni aux autres ninjas. Ce doit être une mauvaise nouvelle. Je n’ai pas été malin de lui montrer cette écharpe avant qu’elle ne parle.

- Des funérailles vont avoir lieu commença-t-elle. Nous avons perdu sept ninjas récemment. Leurs corps viennent d’être rapatriés à Konoha.
- Sept ?

Ils étaient tous abasourdis par la nouvelle. Les sourires de leur arrivée semblaient déjà loin. Tsunade marqua un petit temps d’hésitation avant de poursuivre :

- Et parmi eux se trouvent Ebisu, Moegi et… Konohamaru.

Le vent s’arrêta. L’écharpe achetée par Naruto traînait par terre. Tous les regards se tournèrent vers lui.

- Je suis désolé Naruto.

Tsunade posa sa main sur l’épaule gauche de Naruto. Il était inerte, le regard vide, comme si son esprit s’en était allé.

Konohamaru est mort ? Les autres membres de son équipe aussi ? Pendant que j’étais absent.

- Naruto, tu…
- Cette écharpe ne lui servira pas à grand-chose là où il est répondit Naruto en l’agitant.

Des larmes roulaient sur ses joues.

- Je sais que c’est un coup dur. Tu t’attendais sans doute à un autre accueil, surtout après ce que tu as fait. Car tu as réussi n’est-ce pas ?
- Oui répondit Naruto en se forçant à sourire.
- Tout s’est bien passé Tsunade-sama répondit Kakashi, pour économiser Naruto. L’équipe de Kumo était là, Bee a été d’une aide précieuse pour aider le Hokage. Et le Pot leur a été restitué.

Naruto résuma rapidement la partie qui le concernait : il s’était enfermé avec Bee dans la salle où il avait maîtrisé Kyûbi. Là les deux réceptacles avaient libéré la partie de Kurama qui était scellée. Elle ne s’était pas montrée très coopérative mais le duo Naruto-Kurama avait rapidement maîtrisé le Bijû – ce qui permit à Naruto de lui appliquer un sceau dit de réunification. Un héritage du clan Uzumaki dont avait fait part Tsunade à Naruto avant son départ. Les deux parties de Kurama furent ainsi réunies en Naruto, sans que la personnalité de son partenaire ne soit affectée. Du moins pour le moment. « Mission accomplie ! Ainsi va la vie : Naruto et Kyûbi amis comme Bee et Hachibi. Les deux réceptacles font le spectacle ! » avait entonné Killer Bee pour fêter ce succès.

Kakashi donnait encore quelques détails sur leur retour de mission lorsqu’Eitarô Sarutobi apparut à l’horizon. Avant qu’ils ne les rejoignent, Tsunade demanda à Naruto de se rendre au bâtiment de l’Hokage, dans son bureau, car une question d’importance devait être débattue incessamment. Il ne discuta pas et disparut en un éclair.

- Vous craignez que je n’ai un propos désobligeant à l’endroit de notre héros ? demanda Eitarô une fois arrivé à la hauteur de Tsunade.
- Vous pouvez y aller déclara Tsunade à l’adresse de l’équipe Gaï et de Kakashi. Me tromperais-je ? demanda-t-elle à Eitarô.
- Je voulais simplement lui rappeler que s’il avait parlé au Tsuchikage rien de tout cela ne serait arrivé.
- Il s’agissait d’une mission.
- Parce qu’il n’a pas voulu adresser trois mots à Ônoki ! explosa Eitarô.

Son regard était animé de colère, Tsunade le remarqua sans peine. Mais aussi par la fatigue. Il n’avait pas beaucoup dormi ces derniers temps. Le manque de nouvelles l’avait rapidement inquiété. Si son épouse avait pu fermer les yeux quelques heures par jour, lui s’était révélé insomniaque. Scrutant l’horizon en attendant l’arrivée d’un oiseau messager, militant pour l’envoi de 20 équipes ninjas. Une vraie pile électrique.

Lorsque la nouvelle de la mort des sept ninjas tomba il resta figé un long moment dans sa demeure. Son fils unique, qui voulait tant devenir Hokage, s’en était allé. Il ne trouverait pas le sommeil avant que les meurtriers ne périssent.

- Vous devriez aller vous reposer.
- Pas avant que je n’ai mis la main sur les assassins de mon fils.
- Mauvaise idée. Et une telle mission doit avoir mon accord.
- Je crois que vous n’êtes pas en position de…
- Pardon ?

Tsunade envoya un coup de poing dans le mur à sa droite qui s’effondra. Cela sembla réveiller quelque peu Eitarô qui réalisa son faux pas.

- Faut-il vous rappeler qui a insisté pour cette mission ? Qui garantissait la sécurité de l’équipe de Konohamaru ? Qui a décidé des membres qui devaient l’accompagner ?
- Je…
- Ne rendez pas Naruto responsable de vos erreurs. Vous m’avez forcé la main, ne l’oubliez pas.

Le cinquième Hokage laissa Eitarô en le saluant à peine. Il va falloir surveiller cet énergumène. Konoha n’a pas besoin de ses gesticulations pour régler ce problème et faire payer les ordures qui ont tué nos frères.

Quand Tsunade pénétra dans son bureau, Naruto était en train de regarder les photos que lui commentait, avec une économie des mots remarquable, pour ne pas le surcharger, Shikaku. Les deux conseillers étaient aussi présents, légèrement en retrait. L’arrivée de Tsunade sembla les éveiller :

- Une perte tragique commenta Homura.
- Et qui doit nous faire réfléchir sur la meilleure réponse à apporter ajouta Koharu.
- Il s’agit des Ailes ? demanda Naruto.
- Les doutes sont faibles lui répondit Tsunade.

Shikaku tendit alors une photo à Naruto :

- Elle a été prise à l’endroit où les corps de Konohamaru et Moegi ont été retrouvés. Avant de mourir, ils semblent avoir tracé ces symboles dans la terre.
- Jiyûhane…
- Oui. On peut penser à un maquillage de scène ajouta Shikaku. Mais cela voudrait dire que quelqu’un souhaite faire accuser les Ailes. D’après les informations recueillies sur les lieux c’est peu probable. De plus, ce qui les a tués nous rapprochent plutôt de cette organisation.

Konohamaru et Moegi avaient été tués par des phalanges osseuses qui avaient touché des points vitaux ; les autres ninjas avaient succombé à des coups d’épées. Les os évoquaient un des membres du Jiyûhane, qui avait, notamment, opéré à Kumo lors du vol du Pot. Les coups d’épées, par contre, ne conduisaient pas forcément aux Ailes. Des photos des blessures avaient été prises et envoyées à Kiri, pour savoir si elles avaient pu être réalisées par les épées dérobées. Resterait alors à savoir si ces épées avaient pu tomber dans les mains des Ailes ou non.

Un petit silence propice à la réflexion s’installa dans la pièce, même si l’on percevait un bruit : celui des poings de Naruto qu’il serrait de toutes ses forces.

- Les missions ont toujours été dangereuses déclara Homura comme pour relancer le dialogue.
- Des clans importants ont été touchés. Il faut trouver une réponse qui les calmera, pour éviter les problèmes compléta Koharu.
- N’exagérez pas les difficultés les reprit Tsunade. Les clans Nara, Akimichi et Yamanaka pleurent leurs disparus mais ils n’ont aucune envie de créer des troubles. Idem pour la grande majorité du clan Sarutobi. C’est Eitarô qui peut éventuellement poser problème. J’ai dû le rappeler à l’ordre avant de vous rejoindre.
- Shikaku, quel est votre avis à son sujet ? lui demanda Homura.
- Il est obsédé par la vengeance et ne pense qu’à trouver les assassins de Konohamaru.

L’entrevue qu’il avait eue avec Eitarô – tandis que Shikamaru s’occupait des clans Nara, Akimichi et Yamanaka –, avait été très courte. Le chef du clan Sarutobi n’avait en tête que la mort de son fils. « Je ferai payer ses assassins. Voilà ma seule raison de vivre désormais. » Shikaku avait dès lors rapidement compris qu’il faisait face à un interlocuteur enfermé dans une logique dont il serait difficile de l’en extraire par les seuls arguments de la raison.

- Si le chef du clan Sarutobi n’a plus toute sa raison il faut souhaiter que ses membres seront assez clairvoyants pour prendre les décisions qui s’imposent.
- Koharu-sama, pour le moment il n’a rien fait de mal.
- Il ne faut pas attendre qu’il commette des folies princesse Tsunade. Que le village soit déstabilisé par la folie d’un homme, nous ne pouvons nous le permettre. Surtout en cette période.

Est-ce ce type de propos que vous avez tenu pour éliminer la menace du clan Uchiha ? brûla de lui demander Tsunade.

- S’il le faut j’irai lui parler intervint Naruto.
- Mauvaise idée lui objecta Koharu. Il vous rend en partie responsable de ce qui est arrivé et…
- Je le sais. C’est pour cela que mamie Tsunade m’a envoyé ici dès mon arrivée. Pour que je ne le croise pas.

Tu l’as remarqué Naruto ? Je n’ai donc pas réussi à te tromper avec cette diversion un peu grossière.

- Il pourrait se calmer d’une autre façon commença Homura.
- Vraiment ? demandèrent Tsunade et Naruto.

Devant le regard interrogatif des deux Hokages Homura esquissa un léger sourire mais ce fut Shikaku qui poursuivit :

- En lui promettant la sécurité pour les siens. Mettre en balance la sécurité du clan Sarutobi contre la quête d’Eitarô, voilà de quoi le faire revenir sur son projet de vengeance.
- Exactement Shikaku. Et s’il refusait…
- La destitution n’en serait que plus légitime termina le père de Shikamaru. Ces conseillers sont toujours aussi malins quand il s’agit de coincer quelqu’un.

Naruto n’était visiblement pas convaincu tant par la solution que par la méthode. Et Tsunade semblait aussi dubitative.

- Et qu’est-ce qui pourrait l’assurer de la sécurité de son clan ? commença Naruto. Vu ce qu’a dit Shikaku il semble assez difficile à convaincre en ce moment.
- Si des ninjas opéraient dans l’ombre, pour le bien de Konoha, cela rétablirait une certaine autorité et garantirait la sécurité du village. A l’intérieur comme à l’extérieur de ses murs insista Homura.
- Vous pensez à quoi exactement ? questionna Tsunade qui commençait à comprendre de quoi il était question. Mais toi, Naruto, entends-tu ce qui est en train de se jouer ?
- L’alliance ne permettra pas de bien régler le problème. Les Ailes sont une menace. Il faut terroriser ces terroristes. Voilà qui plaira à Eitarô Sarutobi.
- Concrètement cela nous conduit à quoi conseillère Koharu ?
- A utiliser une méthode qui a fait ses preuves répondit Homura. Réutiliser serait sans doute plus approprié.

Shikaku et Tsunade se regardèrent. Ils avaient compris quelle était la solution des conseillers. Pas Naruto :

- Vous pensez à quoi ? hasarda-t-il.
- La Racine. Depuis la mort de Danzô les ninjas de cette organisation sont désorientés. Là ce serait l’occasion de les remettre dans le circuit.
- Les actes de Danzô ont été si louables que la Racine devrait revenir sur le devant de la scène ? Il ne fait aucun doute que Konoha et même l’alliance en tirerait de grands bénéfices.

L’ironie de Tsunade n’échappa à personne. Elle n’avait pas oublié les manœuvres de Danzô. Et elle ne pardonnerait pas. Naruto non plus n’était pas des plus enjoués par cette perspective, surtout après ce que Nagato et Saï lui avait raconté à ce sujet.

- Danzô a agi de manière inqualifiable au sommet des 5 Kages poursuivit-elle. Et je ne parle même pas de ses manœuvres de déstabilisation.
- Sans compter ce qu’il a fait aux disciples de Jiraya sensei ajouta Naruto. Il a magouillé avec Hanzô pour les tromper alors qu’ils n’aspiraient qu’à la paix.

Il en fallait plus pour contrarier les idées des deux conseillers.

- Certes certaines de ses méthodes étaient peu morales débuta Homura, mais…
- Elles ont été efficaces termina Koharu.
- La sécurité de Konoha même si le monde doit en périr ? interrogea Tsunade.
- L’alliance entre les grandes nations a justement permis de sortir de ce cadre de réflexion compléta intelligemment Shikaku.
- Vous avez raison. Mais l’alliance n’a toujours pas réglé le problème posé par le Jiyûhane. Et elle vint d’intégrer un nouveau membre qui pose pas mal de questions répliqua Homura.
- Il n’est pas sûr que la remise en service de la Racine plaise au Seigneur du Pays des Neiges. Ni aux autorités des autres nations. Ce serait un mauvais signal d’envoyé je pense.

La remarque de Shikaku contraria les mines des deux conseillers. C’était plus simple quand il n’était pas là pesta intérieurement Koharu.

- Il n’empêche que la Racine a complété le travail de l’Anbu, en faisant parfois le sale boulot, celui que cette unité rechignait à faire.
- Le Pays des Bois ne partage pas votre point de vue rétorqua Tsunade.
- Il n’en demeure pas moins que les ninjas de la Racine sont démobilisés. A terme c’est une mauvaise chose persista Homura.
- Il n’est pas possible de les réintégrer en tant que chûnins ou jônins ? interrogea Naruto.
- Vu leur entraînement il n’est pas sûr qu’il se coule aisément parmi les autres ninjas. Leur formation diffère sensiblement de celles suivies par les autres ninjas de Konoha lui répondit Shikaku.

Tsunade approuva. Un nouvel affrontement semblait encore à l’ordre du jour. Pour ton retour Naruto, tu es servi pensa ce dernier.

C’est le moment d’essayer d’établir une synthèse. Avec une proposition raisonnable mais qui offre des garanties aux Hokages les conseillers ne pourront pas refuser. Ou alors ils devront abandonner tout projet en rapport avec la Racine. Shikaku prit la parole :

- La renaissance de la Racine pourrait se faire sous conditions. La disparition de Danzô crée un vide. Autant en profiter pour s’assurer de son fonctionnement. En tant qu’alter-ego de l’Anbu il n’est pas normal qu’elle échappe au contrôle de l’Hokage.
- Mais c’est justement pour cela qu’elle peut être efficace ! coupa Koharu.
- Laissez-le terminer lui intima Tsunade.

Koharu obéit de mauvaise grâce.

- Il ne s’agit pas de faire de la Racine un double exact de l’Anbu. Les ninjas de l’organisation de feu Danzô ne comprendrait pas. Il s’agirait plutôt d’instaurer un contrôle indirect en plaçant un relais entre le sommet de la Racine et les Hokages.
- Quelqu’un comme Saï ? demanda Naruto.
- C’est une possibilité répondit Shikaku.

Un léger sourire apparut sur le visage de Tsunade. Shikaku, merci. Cette faculté d’analyser avec finesse et rapidement toutes les informations disponibles et de trouver une solution en quelques secondes, est une qualité rare et d’autant plus précieuse face à ces deux-là. Les temps sont durs aussi si nous pouvons nous assurer de l’aide de la Racine, ce sera parfait pour compenser les pertes subies dans l’Anbu. D’ailleurs il faudra sans doute procéder à de nouvelles nominations… Le regard de l’Hokage se tourna vers les deux conseillers, attendant leur réponse.

Il nous a pris au piège pensèrent les deux anciens coéquipiers de Sarutobi.

- Saï pourrait réintégrer la Racine et vous tenir informé de ses faits et gestes si jamais vous avez toujours des doutes au sujet de cette organisation concéda Homura.
- Oui appuya Koharu. Saï n’est pas un ninja dont vous vous méfiez il me semble. C’est une personne de confiance n’est-ce pas ?

Naruto et Tsunade répondirent positivement d’un signe de tête.

- Toutefois, poursuivit Shikaku, d’autres problèmes se posent. Si le fonctionnement de la Racine apparaît plus sous le contrôle de l’Hokage cela devrait apaiser les craintes des autres nations. Mais…
- Leur formation inquiète ? coupa Homura, en connaissant déjà la réponse.
- Le fait de devoir tuer un camarade plairait sans doute au Kiri du 4ème Mizukage, quand il était contrôlé, mais aujourd’hui cela serait mal vu. Il faudrait la rapprocher des formations suivies par les autres ninjas de Konoha.
- De cette manière cela les intègrera mieux au village et sera reçu positivement par les autres nations. Leur formation et les objectifs qu’ils poursuivent n’échapperont pas à l’autorité légitime du village.

Le propos de Tsunade était on ne peut plus clair. C’est à prendre ou à laisser. Que décidez-vous conseillers ? Que voulez-vous annoncer aux hommes de la Racine ?

- De tels changements ne pourront se faire que progressivement commença Homura. Il…
- Je croyais que leur formation ne les rendrait pas aussi réticents au changement. Soit ils se plient à ces conditions soit un trait définitif sera tiré sur cette organisation. Et je compte sur une pleine coopération de leur part pour ce qui concerne le passé de cette organisation.

Les regards des conseillers se dirigèrent sur Naruto.

- Je n’ai rien à ajouter au propos de Tsunade.
- Ces conditions sont difficiles… mais elles pourraient être acceptées.
- La Racine pourrait alors se mettre à la recherche des meurtriers de…
- Une petite minute interpella Naruto non sans prendre un certain plaisir dans la moue contrariée qu’affichèrent Koharu et Homura. La renaissance de la Racine n’est pas encore actée.
- En effet, ajouta Tsunade visiblement satisfaite de voir que Naruto réalisait qu’il restait un point à aborder. Même si Saï réintègre la Racine avec un poste d’importance, que leur formation est modifiée et qu’ils coopèrent, il reste une question de taille : qui pour la diriger ?
- Moi.

Les personnes présentes dans la salle se tournèrent vers la porte d’entrée, qui venait de s’ouvrir. Un individu d’une quarantaine d’années se tenait dans l’embrasure de la porte. Son air était sérieux, le regard implacable. Il avait les cheveux noirs et portait une cicatrice en forme de croix, sur le front, qu’il dissimula en remettant son bandeau frontal qui affichait l’insigne de Konoha.

Naruto ne savait pas de qui il s’agissait. Ce furent les mots de Tsunade qui répondirent à sa question :

- Mayu Shimura.
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MessagePosté le: Dim 12 Mai 2013, 11:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 34 : Appel à témoins


Vide. Ils avaient fouillé le repaire de fond en comble. Chacun y avait mis du sien et Risako s’était même abstenue de faire sauter quoi que ce soit en ne voyant pas Orochimaru après cinq minutes de recherches. Si Suigetsu avait d’abord été soulagé de ne pas trouver le Sannin, l’impatience monta peu à peu en lui. C’est notre mission de le trouver. S’il n’est pas là c’est soit qu’il a été enlevé soit qu’il est ailleurs. Vu l’allure de la salle de combat, la première solution semble se confirmer.

- Dispersez-vous et trouvez-le moi ! cria-t-il à l’adresse de ses hommes.
- Mais on a déjà fouillé le repaire se plaint Nagisa.
- Faites une 2ème fouille.
- Et s’il n’était pas là ? demanda Shion.
- Alors interrogez les personnes que vous trouverez ! Il doit bien rester des survivants que vous n’avez pas éliminés. Rendez-vous ici dans trente minutes !

Les quatre épéistes se dispersèrent tandis que Suigetsu demeurait avec Joïchiro.

- Nous avons été devancés ! fulmina le frère de Mangetsu.
- Par qui ? Tu crois que les ninjas de Konoha étaient un leurre destiné à nous retarder ?
- Possible. Ils sacrifient quelques pièces pour s’assurer de ne pas être dérangé pendant qu’ils capturent Orochimaru.
- Ils craindraient qu’il ne nous rejoigne ? Ils ont plus peur d’Orochimaru que de moi ! Je vais leur donner des raisons de regretter une telle pensée ! s’emporta Joïchiro.

Ses éclats de voix ne parvinrent que faiblement aux quatre épéistes qui étaient à la recherche de cobayes encore en vie pour les interroger. Certains de ces individus étaient infectés du sceau maudit, d’autres semblaient avoir des cellules d’Hashirama mais leur corps se transformait peu à peu en arbre, les figeant sur place.

- Tueeeeerrrrrrrrrr !

Ce cobaye, dont le visage était à moitié emporté par le sceau maudit, bondit sur Kasuki au détour d’un couloir. Il venait de tuer un de ses anciens camarades de détention mais sa soif de sang n’était pas apaisée. L’épéiste évita sans problème son adversaire, d’un petit pas de recul.

- Eh ben mon mignon tu ne saurais pas où se trouve Orochimaru ?
- Je le dirais à ta tête après l’avoir arraché de ton corps !!!

Il n’avait pas terminé sa phrase qu’il se jeta sur Kasuki. Avec les ouvertures qu’il proposait, l’épéiste n’eut aucun mal à le trancher en deux, de haut en bas. De sorte que les deux parties du corps dépassèrent Kasuki avant d’échouer sur le sol, créant ainsi une mare de sang.
D’autres se présentèrent, qui connurent la même fin. Ils n’offrent aucune résistance. C’est presque trop facile.

A un nouvel embranchement, Kasuki croisa un nouveau cobaye d’Orochimaru : il était complètement transformé avec des espèces de boucliers sur les avant-bras et des pommettes difformes.

- Mais c’est la foire aux monstres ici !
- Un lieu où tu aurais toute ta place.
- Qui a dit ça ?

Nagisa apparut derrière le cobaye d’Orochimaru et l’élimina d’un coup, en lui tranchant la tête, après avoir évité sa main droite, qui voulait l’agripper. Lent, imprécis, voilà des adversaires bien médiocres.
Kasuki dressa sa hache en direction de sa coéquipière. La plaisanterie ne l’avait pas amusé.

- Les autres ne semblent pas là. Cela te dirait qu’on règle notre petit différend ?
- Tout est décidemment petit quand cela te concerne…
- C’est le mot de trop !

Kasuki se jeta sur elle en la visant à la tête. En recouvrant ses deux lames de chakra et en les plaçant en croix, devant elle, Nagisa parvint à amortir le choc, tout en reculant de trois pas. Furieux de voir que son coup ne l’avait pas emportée, Kasuki ajouta un coup de marteau sur sa hache. Anticipant cet acte, Nagisa s’écarta rapidement et laissa le coup de Kasuki emporter un mur.

- On esquive ? La petite dame aurait peur ?
- Je n’ai pas envie d’abîmer une seule de mes lames. Surtout contre un type comme toi.

Les yeux de Kasuki étaient animés par la haine.

- Je vais te tuer !

Visiblement ce n’est pas une petite excitation passagère, il y a vraiment une envie de meurtre dans ses coups pensa Nagisa. Nous allons nous retrouver un de moins ce soir.

Kasuki cherchait à la trancher avec sa hache et à lui aplatir un pied avec son marteau. Nagisa parvenait à éviter les coups jusqu’à ce que Kasuki frappe violemment le sol. Une faille se développa, qui déséquilibra Nagisa laissant à Kasuki une ouverture. Il abattit sa lame sur Nagisa qui parvint à l’éviter en finissant de faire s’effondrer le sol, grâce à ses lames chargées de Raiton.

Elle se releva des décombres. Pas assez vite : Kasuki la plaqua si violemment au sol que ses deux lames s’envolèrent au loin. Il s’apprêtait à la trancher en deux quand il vit sa coéquipière faire un mouvement avec sa main droite. Cela ne me dit rien de bon.

Une des deux lames de Nagisa revint pour frapper Kasuki dans le dos. Dans l’instant il bondit sur sa droite pour éviter le coup.

- Tu parviens à les contrôler grâce à ton chakra.
- Mais ce n’est pas assez rapide.

L’épaule gauche de Kasuki avait néanmoins était touchée par l’attaque.

- C’est un joli coup lui concéda-t-il.
- Merci du compliment.
- Mais insuffisant !

Une importante quantité de chakra émana de Kasuki.

- Cette fois ce sera un coup que tu ne pourras pas arrêter.

Il s’élança sur elle, bondit dans les airs et la lumière de la torche éblouit Nagisa. Cette dernière concentra son chakra et fit apparaître plusieurs clones de Raiton devant elle.

- Parviendras-tu jusqu’à moi ?
- Me sous-estime pas !

Kasuki se jeta sur la dizaine de clones et en dépit des décharges électriques qu’il recevait, ses coups ne faiblissaient pas. Il s’approchait de plus en plus près.

Pas mal. J’aurais dû placer plus de Raiton dans mes clones. Mais si ce ne ceux pas eux, alors le tonnerre aura raison de lui. Nagisa planta ses deux lames dans le sol. Kasuki le remarqua mais qu’importe, il continuait à avancer quand il s’arrêta une fraction de seconde, pour prendre une impulsion sur le sol et se jeter sur sa coéquipière.

Tu penses vraiment arriver jusqu’à moi en traversant indemne le champ de ma technique ? Pauvre fou.

C’est à ce moment qu’une main saisit Kasuki par l’épaule droite et le projeta en arrière. Surpris et furieux, l’épéiste bondit des décombres :

- Qui a osé ?
- Moi, p’tit gars.
- Joïchiro… de quoi vous mêlez-vous !

Sans réfléchir Kasuki jeta sa lame sur Joïchiro. Elle se heurta à des os. Certains furent découpés mais le seigneur des os ne fut nullement blessé.

- Tu veux deux adversaires c’est ça ?

Un os commençait à sortir de l’épaule de Joïchiro.

- Mais qu’est-ce que vous foutez ?!

Suigetsu venait d’arriver, ainsi que les deux autres épéistes.

- Faut demander ça au Kaguya, il a…
- Ferme-la Kasuki c’est moi qui lui ai demandé de vous arrêter.
- Eh ouais, ‘y’a pas plus rapide qu’un Kaguya !

Kasuki passa en revue les personnes présentes avant d’arrêter son regard sur Nagisa. Tu ne me mettras pas tout sur le dos !

- Qui a commencé ? demanda Suigetsu.
- Nagisa m’a provoqué et…

Suigetsu en avait assez entendu. Pire que Karin et moi. Pour un peu j’en rirais. Mais je suis leur chef.

Il forcit son bras droit qui prit des proportions démesurées et adressa un coup de poing monumental à Kasuki qui alla s’encastrer dans un mur. Il étouffa Nagisa en se liquéfiant, mais cette dernière utilisa le Raiton pour se dégager. Elle ne jouit pas longtemps de ce succès car Joïchiro la jeta au sol en lui écrasant la tête avec son pied.

- Quand ton chef te sanctionne, tu acceptes la punition jusqu’au bout. Compris ?
- Oui Joïchiro-sama.
- Bande d’idiots ! La prochaine fois vous me remettez votre épée et vous dégagez avec les remerciements de Goro. C’est clair ?
- Oui lui répondirent Nagisa et Kasuki en se remettant plus ou moins bien des coups reçus.

Devant l’absence d’Orochimaru et le manque d’informations, Joïchiro conseilla à Suigetsu d’aller faire un tour au Repos du Guerrier. « Ce n’est pas très propre mais on trouvera peut-être deux-trois langues qui auront des choses à nous dire. » Le groupe de six se mit donc en route pour cet établissement. Aucune parole ne fut échangée pendant le trajet suite au recadrage. Les seuls mots prononcés l’étaient par Suigetsu, quand il devait s’arrêter pour se réhydrater.

En les voyant pénétrer dans son établissement, le patron fit une moue contrariée :

- J’veux pas d’ennuis !
- Il n’y en aura pas lui répondit Suigetsu. Si je pouvais remplir ma gourde d’eau ce serait parfait.

Il tendit sa gourde au patron, qui s’exécuta. Pendant que la gourde se remplissait, son propriétaire se racla la gorge avant de s’adresser au reste de la salle :

- Vous voyez ce manche ? Il est relié à cette épée que j’ai dans le dos. Si vous ne voulez pas que je le fixe et que je vous découpe vous serez gentil de me renseigner.

Déjà marqué quelques récents passages, l’ambiance n’était pas à la moquerie. Sauf pour un qui visiblement les avait manqués :

- T’as besoin d’une grosse épée pour compenser la petite taille de quelque chose ?

Quelques rires gras éclatèrent en même temps qu’une goutte d’eau, de l’index de Suigetsu. Le plaisantin s’étala sur la table, le sang recouvrant la moitié de la table.

- D’autres plaisanteries ? Bon. Alors toi, qui rigolais, tu vas nous dire ce que tu sais sur Orochimaru.

Joïchiro saisit la personne désignée par Suigetsu et le posta devant lui.

- Alors ?
- J’ne sais rien.

Suigetsu se retourna vers Kasuki :

- Rafraîchis-lui la mémoire.

Kasuki s’avança et, d’un coup de hache, trancha la tête de l’individu. Elle atterrit sur une table alentour tandis que le sang manqua d’éclabousser Suigetsu pour dessiner une mare macabre avec, en son centre, le corps sans tête du malheureux.

- Je lui ai installé la clim’ répondit Kasuki.

Joïchiro recouvrit son visage avec sa main droite, Nagisa leva les yeux au ciel tandis que Suigetsu avait les yeux écarquillés par ce qu’il venait de voir.

- J’ai dit rafraîchir ! explosa Suigetsu.
- Ben oui mais… Ah non fallait que je lui pose une question. Oui… Ouais…

La gaffe de Kasuki avait néanmoins produit son petit effet. Et pas seulement sur les personnes installées à la table où la tête s’était retrouvée.

- Bon comme vous le voyez ce type-là est assez débile donc si vous ne voulez pas finir comme votre camarade, dites-nous ce que vous savez embraya Shion.

Kasuki jeta un mauvais regard à son coéquipier tandis que Nagisa semblait amusée que quelqu’un l’ait devancé pour ce genre de réflexions.

- Un type est venu demander des informations sur Orochimaru. Il portait une grosse épée dans le dos. C’est tout ce qu’on sait.
- Rien de plus ? demanda Suigetsu, visiblement insatisfait.

Non, rien de plus. La plupart des personnes présentes dans cette taverne était là lorsque Ryuichi était passé quelques jours après l’entrée remarquée de Masato et Murasaki.

- Messieurs, je viens vous demander le silence sur les deux individus qui sont passés il y a peu. Si on vient vous questionner, dites qu’un type qui me correspond est venu vous demander des informations. Pas plus.
- Et en échange qu’est-ce que tu nous offres ?
- Vous aurez la vie sauve.

Il y eut quelques rires, le temps pour Ryuichi de sortir son épée et de trancher en un coup cinq individus qui s’étaient approchés. La peur gagna instantanément l’ensemble de la salle. Quelle semaine avait alors pensé le patron. Si ça continue je vais bientôt mettre la clé sous la porte.

Ryuichi jeta quelques pièces au patron pour le nettoyage de la pièce qu’il avait salie. « Et n’oubliez pas, c’est un type qui me ressemble qui est venu pour en savoir plus sur Orochimaru. » Le message avait été bien reçu et les personnes présentes s’en tenaient scrupuleusement à cela.

Suigetsu demanda malgré tout quelques détails supplémentaires :

- Il est juste venu demander des informations ?
- Ouais et il a tranché certains d’entre nous. Il en a embarqué un autre pour qu’il lui serve de guide. L’est pas repassé après. Est-ce qu’il a réussi ou alors est-ce qu’Orochimaru a eu raison de lui, on en sait pas plus.
- Soit.

La perplexité se lisait sur les visages des hommes de Goro.

- Ce serait le guerrier noir ? demanda Risako.
- Si c’est le cas alors on est mal barré. Bonne chance pour aller récupérer Orochimaru déclara Shion.
- Du coup même s’il n’y avait pas eu ces ninjas de Konoha on n’aurait pas forcément pu lui mettre la main dessus remarqua Nagisa.
- Ce n’est pas une bonne nouvelle admit Kasuki.
- On n’a plus rien à faire ici. J’espère que vous n’avez pas menti sinon vous connaîtrez une fin peu enviable !

Sur cette menace Suigetsu sortit, flanqué de Nagisa et de Shion. Joïchiro les rejoignit peu après.

- Envie d’emporter un souvenir ? lui demanda Suigetsu.
- Non. Je voulais savoir si l’individu portait un emblème ou quoi que ce soit d’autre mais personne n’a pu me renseigner.
- En quoi est-ce utile ?
- Réfléchis Kasuki : ce genre de détails peut donner des indications précieuses pour savoir où chercher, qui a pu faire le coup, s’il a agi seul ou pour quelqu’un.

La réponse de Risako surprit, tant elle était peu loquace d’habitude.

- Voilà un adversaire intéressant ajouta-t-elle.

Elle n’était pas loin d’être la seule, peut-être en compagnie de Joïchiro dont les yeux pétillaient depuis la mention de cet individu, à se réjouir de cette information. Les autres épéistes n’avaient pas du tout envie de se frotter à lui. Il ne faisait pas partie des sept épéistes de Kiri mais à en croire la rumeur c’était lui, encore adolescent, qui avait éliminé une bonne partie de la précédente génération d’épéistes. Surtout, c’est lui qui avait tué le frère de Suigetsu. Son épée gigantesque et sa technique en faisait un adversaire redouté et redoutable. D’autres rumeurs le disaient au service du Pays des Neiges mais les personnes qui avaient voulu s’en assurer n’étaient jamais revenues.

Nous ne sommes pas prêts. Face à lui on n’a quasiment aucune chance. Même en l’attaquant tous ensemble. Je ne peux pas encore venger mon frère pensa Suigetsu.

- Que fait-on ? lui demanda Joïchiro. C’est vous le chef pour cette mission.
- On rentre. Orochimaru est perdu pour l’instant.
- Je sens que Goro va apprécier moyennement notre retour pronostiqua Shion.
- Si tu veux aller sur les traces du guerrier noir vas-y.

Tout le monde se rangea derrière Suigetsu et le groupe se mit en route. Et comme je suis le chef pour cette mission c’est sur moi que tout va retomber. J’avais raison de ne pas vouloir de cette mission.
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MessagePosté le: Mer 15 Mai 2013, 11:36 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 35 : Vierge de fer et éruption


Ils n’avaient pas mis bien longtemps pour pénétrer dans le Pays du Vent depuis leur départ d’Ame. La proximité géographique leur permettait d’économiser de l’énergie et de ne pas arriver à Suna trop fatigués, en dépit du rythme soutenu qui était imprimé par Shiori et Haneki. Qui plus est, la première avait donné pour ordre aux éclaireurs de supprimer tous les ninjas qu’ils apercevaient :

- L’objectif est de retarder au maximum l’envoi d’informations à leur village caché. Plus nous nous approcherons, plus nous aurons de chances de l’emporter car ils auront peu de temps pour se préparer.
- Compris Shiori-sama lui avait répondu ses éclaireurs.

Eiichirô Habaki avait finalement laissé une quarantaine d’hommes à sa fille. Juste avant de se séparer il s’était entretenu avec cette dernière et Haneki :

- Cette mission est importante pour gagner la confiance de Goro. Mais elle ne doit pas exposer le clan Habaki. Et il est hors de question que vous perdiez la vie. Donc si jamais les choses se passent mal sauvez vos vies.
- Bien Eiichirô-sama répondit Haneki en s’inclinant.
- Si vous y tenez.
- Oui Shiori j’y tiens beaucoup. Une dernière chose : Suna ne fera aucun prisonnier. Me suis-je bien fait comprendre ?

Les derniers mots de son père raisonnaient encore dans sa tête lorsque Shiori et ses hommes purent apercevoir, au loin, le mur d’enceinte de Suna. Juste après, deux des éclaireurs tombèrent sur le sol. Haneki fit immédiatement signe de s’arrêter.

- Mais pourquoi sont-ils… commença un des ninjas.
- Probablement empoisonnés évalua Shiori.

Une pluie d’aiguilles noircit le ciel et confirma son propos. Elle composa immédiatement des mudras :

- Ne bougez pas. Yôton - le dôme de lave noire.

Un dôme suffisamment large pour protéger ses hommes se dressa, qui les protégea de la pluie d’aiguilles. A peine cette pluie était-elle terminée qu’une voix se fit entendre :

- Vous n’irez pas plus loin.

A quelques pas, devant eux, se dressait une unité d’une trentaine de ninjas. Leurs bandeaux les identifiaient immédiatement comme des ninjas de Suna. A leur tête se trouvaient un individu dont la moitié du visage était dissimulé par un voile et un autre, marionnettiste, tout en noir.

- Ces marques sur le visage… Tu dois être le frère aîné du Kazekage non ? l’interrogea Shiori.
- Je suis Kankurô.

Sans même laisser le temps à ses interlocuteurs de répondre, il actionna ses marionnettes. Shiori ordonna à ses troupes de s’occuper des autres ninjas tandis qu’avec Haneki elle se chargeait de Kankurô et du ninja à moitié masqué qui l’accompagnait.

Elle n’avait pas fini de donner ses ordres que Karasu et Kuroari sortaient du sable pour essayer de la prendre au piège.

- Il semble que le marionnettiste soit pour moi.
- Bien Shiori-sama.

Dans l’instant Haneki apparut devant Baki.

- Je serai votre adversaire.

Karasu et Kuroari jetèrent des aiguilles empoisonnées sur Shiori qui se protégea de nouveau avec un dôme de lave noire. Kankurô attendit qu’elle le retire pour enchaîner mais en lieu et place, Shiori composa des mudras et le frère aîné du Kazekage put entendre :

- Yôton - La déferlante de lave !

Le dôme explosa, laissant passer une impressionnante quantité de lave qui se dirigea sur Kankurô. Pour se protéger il invoqua Sanshôuo et se blottit en elle. Mais la salamandre commença rapidement à fondre et à se disloquer sous l’effet de la chaleur et de la vitesse de la déferlante.

- Montre-toi ! Je sais que tu as fait une permutation au dernier moment.

Kankurô sortit du sable, avec Sasori à ses côtés. Il le lança sur son adversaire en actionnant ses lance-flammes. La marionnette pouvait ainsi s’approcher tout en attaquant.

- Utiliser le feu contre moi n’est pas très malin. Le talent aurait-il sauté une génération dans ta famille ?

Kankurô effectua rapidement plusieurs gestes de ses mains. Le sable commença à se dérober sous les pieds de Shiori. Au fait, où sont passées les autres marionnettes ?

- Tu comprends seulement ce qui t’arrive ?

Malin. Il a attiré mon attention avec cette attaque en même temps qu’il actionnait ses autres marionnettes pour qu’elles se rapprochent de moi sous le sable. Qu’a-t-il en tête ?

- La chambre des douleurs !

Karasu et Kuroari, ainsi que les débris de Sanshôuo s’étaient assemblés pour former une espèce de sarcophage de bois, dans lequel tomba Shiori. A la différence de la chambre noire, une autre de ses techniques, le sarcophage était garni de longues lames métalliques, permettant ainsi, en se refermant, d’infliger de profondes blessures à l’ennemi voire de le tuer.

- C’est le moment du baisser de rideau !

D’un geste, Kankurô referma les portes de son piège sur Shiori. Je l’ai eue ? s’interrogea-t-il. Des doutes apparurent immédiatement dans son esprit quand il remarqua que le sarcophage commençait à rougir et, finalement, à se dissoudre. De la lave sortit du piège, l’ouvrant par la même occasion. Shiori n’avait pas une égratignure.

- Pas trop déçu ?

Cela va devenir compliqué avec trois marionnettes en moins. J’ai été bête de partir aussi précipitamment. Il ne me reste plus que Sasori. A moins que je ne tente… Non, mieux vaut attendre. Je ne la maîtrise pas assez bien pour le moment.

- Je me demande jusqu’à quel point il faudra te faire hurler pour voir ton frère rappliquer.

Si les autres ninjas faisaient plus ou moins jeu égal, Baki se trouvait dans une situation pire que Kankurô. Il se faisait littéralement rosser par Haneki. Ce dernier semblait anticipait ses moindres coups et profiter de la moindre ouverture pour lui asséner des coups, tout en évitant ses points vitaux.

- Dire que vous avez pu éliminer un jônin de Konoha avec une technique aussi grossière. Affligeant.
- Espèce de…

Baki forma plusieurs épées de vent mais Haneki les évita sans aucune difficulté. Il se déplaçait avec une économie de mouvement remarquable. Tout geste inutile semblait absent de sa démarche et il y avait une telle vivacité dans le moindre de ses mouvements que Baki avait parfois de la peine à le suivre. Cela lui rappelait le combat de Lee contre Gaara.

- Le vent est rapide mais vous êtes si lent à déclencher vos attaques…

Un rapide enchaînement coup de pied au visage, coup de poing au ventre jeta Baki au sol. Il cracha du sang en se remettant debout. Sa vue commençait à se troubler et, d’une balayette, Haneki le jeta au sol.

- C’est déjà terminé ?

Pour toute réponse, Baki effectua des mudras. Qu’est-ce que c’est que ça ? s’inquiéta Haneki.

- Fûton - Déferlante de vide.
Les multiples lames de vent soulevèrent un impressionnant nuage de sable mais Haneki contre-attaqua de la pire des façons pour Baki :
- Katon - Boule de feu.

Ce n’était pas une simple boule de feu. Sa puissance était impressionnante et elle fut amplifiée par le vent pour se retourner contre Baki qui ne parvint pas à l’éviter totalement. Une partie de son avant-bras droit fut touché. Son essoufflement contrastait avec la vitesse d’Haneki.

- Comment peux-tu…
- Le savoir ne vous servira à rien là où vous allez. Katon – l’entrave céleste.

Le corps de Baki fut parcouru par un sceau qui commença à le brûler.

- Si vous cachiez votre visage pour une petite brûlure, alors vous risquez d’être comme Mû désormais.
- Espèce de…

Mais Baki ne put en dire plus, la vie l’abandonnait. Kazekage-sama, désolé de ne pas avoir pu…

Non je ne peux pas finir ainsi.

Dans un dernier effort Baki s’agrippa à Haneki.

- Je ne partirai pas seul.

Baki actionna un sceau en se mordant violemment la langue. Il veut nous emporter tous les deux ? s’interrogea Haneki. Il sourit à son adversaire. Un sourire qui affichait plus de confiance que de crainte.
L’explosion emporta Baki ainsi qu’un autre ninja des troupes de Shiori. Haneki avait effectué une substitution. Mais il ne fut pas sauf pour autant car cette permutation ne le protégea pas du coup d’éventail qu’il reçut en pleine tête.

De son côté Kankurô allait se faire recouvrir par une vague de lave lancée par Shiori. Tandis que la lave se rapprochait et obstruait son champ de vision, Kankurô ne put s’empêcher de fermer les yeux. Je suis mort ?

La lave de Shiori recouvrit du vide.

- Mais c’est…

En ouvrant les yeux Kankurô réalisa qu’il se trouvait sur un nuage de sable qui l’avait dégagé juste à temps de la vague de lave qui lui tombait dessus. Il leva la tête et vit Gaara juste devant lui.

- Tu t’es bien battu Kankurô. Désolé de ne pas avoir été plus rapide. Je me charge d’elle. Va rejoindre Temari.
- Bien Gaara. Attention, elle est très forte.

L’arrivée de renforts compliquait la tâche des ninjas sous les ordres de Shiori mais donna du baume au cœur de ceux de Suna. Ils commencèrent à prendre nettement l’avantage sur leurs homologues.

- Yaaah Gaara-sama, quelle classe !
- Reste concentrée sur ton adversaire Matsuri ! la tança Temari.
Si Shiori ne partageait pas l’emballement de Matsuri elle était visiblement satisfaite d’avoir Gaara face à elle :
- Voilà la fratrie du sable au complet.
- Les Ailes de la Libération. Après les petites nations vous vous en prenez à une grande ?

Dans un tel environnement, Gaara avait l’avantage, mais cela ne faisait que motiver davantage Shiori. Voilà enfin un adversaire à ma mesure. Ce sera un bon entraînement avant de mettre la main sur Masato.

- Le sarcophage de sable !

Le sable recouvrit entièrement Shiori et s’éleva, un peu, dans le ciel. Dans le même mouvement, Gaara réalisa la technique associée : Il ferma son poing :

- Le tombeau du désert.

L’étreinte de sable fit exploser son contenu mais Gaara dut se protéger avec son bouclier de sable car ce ne fut pas une pluie de sang mais de lave qui gicla du tombeau qu’il avait compressé.

- Faire exploser son adversaire peut être dangereux si ce dernier est un clone de lave.

Gaara se retourna : Shiori était à une dizaine de pas, souriant comme une personne qui vient de vous jouer un mauvais tour. Il va falloir prendre certaines précautions contre elle se dit le Kazekage.

- A mon tour d’attaquer : La poigne incandescente !

La bras droit de Shiori gagna en volume en se chargeant de lave et se jeta à toute vitesse sur Gaara. Ce dernier se protégea mais son bouclier de sable de base était insuffisant. Ce fut alors le corps de sa mère qui se dressa et empêcha l’attaque de Shiori de l’atteindre. Voilà une protection impressionnante constata-t-elle. Il va falloir trouver autre chose pour l’atteindre.

- La bruine de sable.

De multiples gouttelettes de sable se formèrent dans l’environnement immédiat de Shiori. D’un geste de la main, Gaara les fit s’abattre sur la fille d’Eiichirô. Si je ne parviens pas à la blesser ni à la transpercer cela occupera au moins son champ de vision pour un moment.

- C’était un très bon gommage de peau Kazekage, merci. Mon corps se sent revivre.

Shiori n’avait pas été touchée par l’attaque. Et elle souriait toujours. Ses yeux commençaient à se colorer de rouge.

- Déferlante de sables mouvants.

On dirait qu’il devient plus sérieux.

Shiori se rendit rapidement compte qu’elle ne pouvait pas éviter cette avalanche de sable qui se dirigeait droit sur elle. Elle composa donc rapidement des mudras pour produire un mur de lave pour ne pas être emportée par l’attaque de Gaara.

Alors qu’elle était derrière le mur, elle sentit le sable l’absorber. Des mains s’étaient formées, qui remontaient le long de son corps et la tirait vers le bas. En regardant dans les airs, elle aperçut un œil. Il a observé ma position pour attaquer pendant que son avalanche finissait. De sorte que j’étais préoccupée par ce qui se passait devant moi et pas à mes pieds.

- Gokusa Maisô.

Gaara observa la scène avec son œil volant. Il vit Shiori disparaître peu à peu dans le sable, bien qu’elle se débattît. En l’envoyant dans les profondeurs du sol, la densité des roches sera telle qu’elle ne pourra plus bouger. Impossible pour elle d’effectuer le moindre mudra. Et, rapidement, elle suffoquera.

Shiori finit d’être entraînée par le fond. Bien joué Kazekage.
Haneki regardait Shiori disparaître tandis que Temari et Kankurô lui faisaient face.

- Tu t’inquiètes pour elle ? Tu ne devrais pas baisser ta garde.

Sasori fut lancé en direction d’Haneki avec les lames de son dos qui tournaient à vive allure. Mais il évita les coups portés sans grande difficulté. Pire, avec quelques coups précis, il parvint à détacher les lames de la marionnette. Il rejoignit alors Kankurô en un instant. Ce dernier n’arriva pas à faire revenir Sasori assez vite pour éviter un coup de poing au visage et un coup de pied dans le ventre, qui le projeta plusieurs mètres en arrière.

Temari lança une rafale de vent pour amortir la chute de Kankurô.

- Tu as commis deux erreurs : je n’ai pas baissé ma garde, au contraire. J’ai laissé croire que je me déconcentrais pour que tu te dévoiles et que tu mettes une distance suffisante avec ta marionnette pour que je puisse te prendre en défaut. Et pour la deuxième erreur : je ne m’inquiète pas pour Shiori. Vous devriez en revanche vous faire du souci pour votre Kazekage.

Ce n’est pas normal pensa Gaara en touchant le sol. Quelque chose ne va pas. Plutôt que l’inaction c’est un grand mouvement que je sens remonter vers la surface.

Le sol se mit à trembler.

- Eloignez-vous tous ! hurla le Kazekage.

Il eut juste le temps de former un nuage de sable pour s’éloigner et ne pas être pris par ce qui se produisait. Le sable sembla tout d’abord aspiré, comme si un siphon se formait à l’endroit où Shiori avait été absorbé par le sable. Puis le mouvement s’inversa et le sable fut projeté violemment en l’air. Il n’y avait pas que du sable : de la lave se substitua très rapidement à lui. Une éruption volcanique avait lieu !

Tandis que la lave commençait à retomber sur le sol et que de dangereuses rigoles se formaient dans ce désert, Shiori apparut là où Gaara avait voulu l’enterrer vivante. Elle était entourée d’un chakra plus rouge que jamais. Ses prunelles étaient incandescentes et son regard rivé sur son adversaire :

- L’échauffement est terminé Kazekage ?

Kankurô et Temari n’étaient pas rassurés par ce qu’ils voyaient.

- Il va falloir aller l’aider commença la sœur aînée.
- Ne relâchez pas votre attention sinon vous êtes morts !

L’éventail de Temari bloqua la lame d’Haneki. Elle enchaîna par une puissante rafale de vent que son adversaire évita sans difficulté.

Je n’ai pas le choix se dit Kankurô en sortant un parchemin d’invocation. Je ne la maîtrise pas très bien, mais on piétine contre cet adversaire. Et Gaara est en danger.

- Tu avais donc gardé un atout dans ta manche ? l’interrogea Haneki, apparemment heureux de cette surprise.
- Je ne voulais pas l’utiliser mais vu les circonstances...

Voyant l’apparition de la marionnette, Haneki ne put s’empêcher d’adresser une pique - qui dissimulait une légère pointe de crainte -, à Kankurô :

- C’est à se demander si tu es un élève ou un pilleur de Sasori.

D’un geste de la main, le frère aîné de Gaara plaça la marionnette du 3ème Kazekage en position d’attaque.
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MessagePosté le: Lun 20 Mai 2013, 11:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 36 : Retour vers le futur


Contre toute attente les funérailles se déroulaient dans le calme. Udon avait été porté par des ninjas et faisaient bonne figure, Eitarô Sarutobi était également présent, entouré de son clan. Il semblait – au moins relativement – apaisé. Ce changement n’avait pas échappé à Tsunade qui se demandait comment cela était possible. Jouait-il la comédie ? Pourquoi un tel revirement ? Y a-t-il un lien avec ce qui a été décidé ?

Il y en avait un, mais la 5ème Hokage était loin de se douter de quel type il était. Mayu Shimura, tout juste nommé chef de la Racine, était allé voir, discrètement, Eitarô après son entrevue avec les conseillers et les Hokages :

- La Racine est de nouveau active.

Eitarô sourit, sans qu’il fut possible de savoir si ce sourire était forcé ou le signe d’un certain contentement :

- Grâce à moi. Mes plaintes ont été bien utiles. A vous de jouer maintenant Mayu.
- Ce n’est pas si simple des conditions sont à remplir et…
- Peu importe ! s’emporta Eitarô en balayant d’un revers de main ce qui se trouvait sur son bureau. Rapportez-moi les assassins de mon fils. Tenez votre engagement sinon je vous promets qu’on entendra parler de moi.
- Vous ne comprenez pas lui répondit calmement Mayu. La Racine est là pour veiller sur le village. Si vous troublez l’ordre public vous risquez des ennuis.

Eitarô se figea. L’incompréhension d’abord, la colère ensuite, passèrent sur son visage.

- Je croyais que nous avions un accord !
- Eitarô Sarutobi, vous êtes aussi idiot que le 3ème Hokage… Parlez de cela et vous perdrez tout ce qui vous reste.

Le visage de Mayu n’affichait aucune marque d’hésitation lorsqu’il termina sa phrase.

- J’ai déjà tout perdu. Faites ce que nous avons convenu ou certaines informations parviendront jusqu’aux Hokages. Et là ce sera plus qu’une cicatrice que vous récolterez.

Un homme portant un masque similaire à ceux de l’Anbu apparut subitement dans la pièce et se précipita sur Eitarô, un kunaï à la main. Il fut désarmé et maîtrisé par un ninja du clan Sarutobi en un clin d’œil.

Quelle vitesse d’intervention constata Mayu Shimura.

- Vous vouliez déjà m’assassiner ?
- Une regrettable méprise articula Mayu.
- N’allez pas croire que vos hommes sont les meilleurs de Konoha. Ceux du clan Sarutobi sont de valeureux ninjas. Lâche-le Akiji.

Ce denier relâcha l’homme de la Racine qui disparut dans l’instant.

- Nous nous reverrons pour l’enterrement de deux de vos valeureux ninjas Eitarô.

La remarque n’ébranla pas le chef du clan Sarutobi :

- J’espère que cela ne retardera pas vos recherches. Sinon vous pouvez dire adieu à votre poste… et à votre tête.

Mayu Shimura sortit furieux. L’imbécile. Il a failli tout remettre en question. Quelle idée stupide a pu lui passer par la tête pour qu’il se permette un tel acte envers Eitarô ?

- Désolé de ne pas avoir pu…

Dans un accès de colère Mayu plaqua l’individu qui venait d’apparaître contre un mur. Son avant-bras droit compressait sa gorge et des spasmes commençait à agiter son corps.

- As-tu perdu la raison ? La Racine agit dans l’ombre, pas en plein jour et en plein milieu d’un rendez-vous.

Il relâcha son étreinte et l’individu tomba sur le sol.

- Père je suis désolé…
- Suffit. Rassemble les hommes, il est temps de leur annoncer la grande nouvelle.

Mayu Shimura ne fit qu’un bref passage aux funérailles. Le temps de saluer les défunts et il s’éclipsa, avant même que les conseillers ne prennent la parole pour rappeler les noms des morts. Tsunade vint ensuite pour rappeler que les autorités mettraient tout en place pour assurer la sécurité du village et retrouver les responsables de ces disparitions. Naruto jura de faire payer ces individus :

- Konoha ne laissera pas ces crimes impunis.

Il regarda la tombe de Konohamaru, Ebisu et Moegi. Il se rappela sa première rencontre avec eux, le pervers à lunettes qui le prenait pour un raté avant de se raviser, les paroles qu’il avait tenues à un des corps de Pain et que Konohamaru lui avait rapportées.

- Même si nous ne sommes pas liés par le sang, nous appartenons tous à la même famille : celle des shinobis ! Et il est hors de question que nous en restions là. J’en fais le serment ici, devant vous.

Ce petit discours semblait produire son effet sur l’assistance.

Naruto tu commences à rentrer dans ton rôle de Hokage pensa Kakashi en écoutant son élève. Il avait déjà eu cette impression en pénétrant dans le bureau du Hokage, tandis que la réunion avec les conseillers et Mayu Shimura entrait dans sa dernière phase.

- Inutile de vous présenter, je crois que vous vous connaissez ?
- En effet Tsunade-sama.

Kakashi, alors membre de l’Anbu avait sauvé Mayu alors que ce dernier avait permis à son équipe de s’enfuir. Acculé et à bout de force il allait se faire éliminer quand le fils de Sakumo était intervenu et lui avait permis de revenir à Konoha en vie.

Shikaku fournit un rapide résumé de la situation avant que Tsunade ne prenne la parole :

- Kakashi étant le chef de l’équipe de Saï, il était normal de le convoquer pour savoir s’il acceptait notre décision. Qu’en penses-tu Kakashi ?
- Saï pourrait faire l’affaire. Il connaît cette organisation. Mais servir seul de courroie de transmission…

Kakashi jeta un regard à Mayu avant de poursuivre :

- Peut-être devrait-il être épaulé.
- Deux espions ? s’emporta froidement Mayu. Et puis quoi encore ? A ce moment-là appelez la Racine Anbu.
- Mayu vous savez bien que seul il est difficile de mener à bien des missions de cet ordre.

Ce rappel ne parut pas enchanter le fils de Danzô.

- Kakashi n’a pas tort abonda Tsunade. Le cas échéant un deuxième homme pourrait être adjoint à Saï. Acceptez-vous ces conditions et le poste de dirigeant de la Racine ?
- Tsunade-sama, peut-être devrions-nous nuancer certains… commença Homura.
- C’est à prendre ou à laisser coupa Naruto.

Mayu le regarda, sans insolence mais sans baisser les yeux. Comme pour mieux évaluer le Hokage qu’il avait en face de lui. Il semble déterminé. Pour l’instant.

- Vous me demandez si je préfère avoir un kunaï sous la gorge ou au-dessus de la tête ?
- C’est une manière un peu rapide de résumer.
- Peut-être Tsunade hime, mais c’est cela l’alternative : la mort de la Racine ou sa survie entravée par vos contrôles.
- S’il y avait eu plus de contrôles par le passé certaines erreurs auraient pu être évitées.

Mayu ne broncha pas. Il pointa son pouce en direction de son bandeau :

- Savez-vous d’où me vient cette cicatrice ? Un jour de mission j’ai joué l’appât pour permettre à mon groupe de s’échapper. J’ai été acculé et j’avais accepté l’idée de mourir. Mais Kakashi est intervenu. Une équipe Anbu avait été envoyée par le 3ème Hokage qui avait appris que la Racine menait certaines opérations. A mon retour à Konoha mon père m’a convoqué devant ses hommes. Il avait eu vent de l’histoire. « Ce n’est pas être un ninja que de compter sur les talents d’un autre pour s’en sortir » m’a-t-il dit. En conséquence il a saisi un kunaï qu’il a recouvert de son chakra de vent. Il a fendu mon bandeau frontal avec, laissant cette cicatrice. « Tu devras regagner ton bandeau, être de nouveau digne d’être un ninja » avait-il conclu. Cette marque me rappelle constamment ce que je dois faire pour le village. Je n’ai besoin de nounous.

Je plains son fils s’il lui administre la même éducation pensa Tsunade.

- Craignez-vous que Saï ne connaisse le même traitement ? l’interrogea Kakashi.
- Être un espion expose inévitablement.
- Relais, pas espion insista Tsunade. Sauf si vous nous faites des cachotteries.

Mayu la regarda et persista :

- Je dis simplement qu’un ancien homme de la Racine qui espionnera tous les autres cela risque de…
- Si le futur chef de la Racine admet qu’il lui sera difficile d’assurer la sécurité de Saï, cela risque de soulever quelques questions. Si pour un homme vous avez des doutes, qu’en sera-t-il pour la réussite de vos missions, la sécurité du village…

Le fils de Danzô regarda instantanément Shikaku, qui terminait sa phrase. Compris. S’il arrive quoi que ce soit à Saï, voire s’il ne peut remplir sa mission, c’est pour ma pomme et je serai démis. Il se tourna vers les conseillers qui ne savaient pas quoi répondre. C’était stupide d’imaginer qu’ils pourraient répondre quoi que ce soit à ce sujet. La sécurité du village, voilà leur obsession. Tant que les Hokages jouent sur ce registre, ils ne diront rien.

- Saï accomplira sa mission. Et sa vie ne sera pas menacée. Sauf…

Les regards des personnes dans la salle attendaient la fin de la phrase.

- … pour les missions. Le dernier exemple en date montre bien qu’on met toujours sa vie en jeu, même pour une mission a priori anodine.

Mayu n’était pas mécontent de rappeler cet épisode qui ferma le visage de Naruto. Il enchaîna :

- D’ailleurs pour les funérailles je ne pourrais rester bien longtemps. Vous me le pardonnerez j’espère. J’ai à parler à mes hommes. Et je souhaiterai le faire seul. C’est la seule chose que je vous demande. Le reste du temps Saï sera présent. Mais pour ce premier discours je veux le faire seul face à eux.

Cela lui fut accordé et tandis que les funérailles se poursuivaient les hommes de la Racine, tous masqués, étaient rassemblés là où, par le passé, Danzô les avait si souvent réunis. Là où il leur avait dit de ne pas intervenir pendant l’assaut de Pain, là où il avait parlé de ses ambitions, là où il avait puni son fils. Un lieu chargé d’histoire et dont nombre de souvenirs inondaient l’esprit de Mayu quand il prit la parole. Il nomma d’abord chacun des hommes ici présents puis il passa en revue les hommes morts au nom de la Racine. Enfin il parla de l’avenir :

- La Racine est de nouveau active. Les autorités du village ont accepté…

Cette évocation fit réagir physiquement la plupart des membres de la Racine.

- … mais certaines conditions sont à remplir.

Mayu les détailla et un murmure parcourut les rangs des ninjas présents devant le fils de Danzô.


- Mayu-sama, commença un des ninjas, de telles conditions sont… pour le moins inhabituelles. Et puis avec Saï...
- Il est un homme de la Racine et s’est vu confier une mission par les Hokages. Il n’a pas à en être blâmé pour cela. Compris ? Je n’ai pas oublié le propos de Shikaku à ce sujet.
- Je ne pense pas que Danzô aurait accepté cela osa un autre ninja.

Mayu se raidit.

- Feu Danzô. Accepter leurs règles ne veut pas dire que nous oublions les idées de mon père, ce pour quoi nous sommes là.

Sa voix se fit plus dure :

- Avec les résultats que nous obtiendrons nous pourrons reprendre notre liberté d’action. N’oubliez pas : la Racine ne s’est pas illustrée lors de la dernière guerre. Nous devons refaire nos preuves pour pouvoir retrouver notre autonomie.

Les hommes de la Racine approuvèrent. Ils n’étaient que plus motivés à l’idée de montrer leur niveau et retrouver rapidement leur fonctionnement passé.

Les funérailles se terminaient et certains ninjas commençaient à s’éloigner lorsqu’un ninja déboula à toute allure. Ce ninja… c’est lui qui avait reçu Takamaru et le message d’appel à l’aide en provenance de Suna, lorsque Gaara avait été capturé par l’Akatsuki analysa Kakashi. Est-ce aussi grave que cela cette fois-ci ?

Sans attendre de retrouver une respiration normale il s’adressa à Naruto et Tsunade en leur tendant un parchemin :

- Suna a besoin d’aide déclara Tsunade en passant le parchemin à Naruto.
- Encore les Ailes de la Libération articula le jeune Hokage.

Dans son regard Tsunade avait compris que Naruto était déjà à Suna. Kakashi avait déjà disparu, sans doute pour préparer le nécessaire à la mission.

Naruto serra le message dans sa main droite. Gaara, cette fois j’arriverai à temps.
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MessagePosté le: Dim 26 Mai 2013, 11:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 37 : Les hommes (et femmes) qui tombent à pic


- Prête Temari ?
- Oui répondit cette dernière en tenant fermement son éventail.

Le marionnettiste actionna la marionnette du 3ème Kazekage qui se mit à former de nombreuses billes de métal, prêtes à fondre sur Haneki.

- C’est parti ! cria Kankurô.
- Fûton – Projectiles de vent !

Les billes de métal furent lancées par la marionnette de Kankurô et, au même instant, Temari utilisa son éventail pour accélérer davantage encore la vitesse des projectiles. Ils atteignirent Haneki si rapidement que celui-ci ne parvint qu’à en esquisser quelques-uns, préférant concentrer son chakra sur la protection de ses point vitaux.

- Vous formez un duo redoutable admit Haneki en se tenant l’épaule gauche.

Cette nouvelle salve venait de le blesser assez sérieusement au bras gauche. Son corps était couvert de plaies plus ou moins importantes faites par les différentes salves de la marionnette. Et l’action de Temari.

Ces projectiles ne sont pas simplement accélérés par le vent, non. C’est bien plus subtil : grâce à sa maîtrise du Fûton, elle les accélère de manière ciblée : certains vont plus vite que d’autres… La salve n’est donc pas uniforme. C’est redoutablement bien pensé.

Une nouvelle salve de métal, cette fois prenant la forme de cubes, fut lancée sur Haneki. Cette fois-ci Temari ne les avait pas accélérés, ce qui permit à l’adversaire de Suna d’esquiver l’attaque, même s’il commençait à fatiguer.

Pour le moment j’ai pu éviter que mes points vitaux ne soient touchés. Mais à ce rythme c’est une question de temps avant que je ne parvienne plus à me protéger efficacement. Kankurô et Temari ne pourront pas tenir indéfiniment non plus. Qui flanchera le premier ?

Les lames de métal projetées sur lui l’arrêtèrent dans sa réflexion. Deux lames parallèles l’atteignirent en premier. L’espace entre elles était tout juste suffisant pour que Haneki s’y glisse, évitant ainsi de se retrouver en trois morceaux.

- Ce n’est passé loin.
- Attends de voir avec ça ! lui rétorqua Kankurô !

Les quatre lames arrivaient de front. Si bien accélérées par Temari qu’Haneki n’aurait pas la vitesse pour les éviter.

Il a réduit l’écart entre les lancers. A ce stade du combat c’est un coup de maître. Haneki n’avait plus la force de se déplacer aussi vite que lors de sa démonstration contre Baki. Je vais donc m’arrêter là ? Navré seigneur Habaki et Shiori-sama.

Un souffle brûlant lui balaya le visage : une vague de lame recouvrit les lames de métal, les faisant fondre et ralentir – permettant ainsi à Haneki de les éviter sans difficulté. Il chercha immédiatement Shiori du regard, pour la remercier d’un signe de tête.

- Voyez ça Kazekage : je peux même aider mon équipier. Vous êtes dans une bien piètre position.

Gaara était fatigué. Des gouttes de sueur perlaient sur son front et il respirait par de petites inspirations. Il avait un genou à terre. Je n’ai pas encore réussi à la contrer pour lui infliger de sérieux dommages. Je n’aurais pas dû commencer avec de petites attaques. Là je n’ai plus assez de chakra pour lancer un jutsu qui déborderait son Yôton. Elle est impressionnante.

- Si vous n’êtes plus de taille alors disparaissez ! Yôton – Les tréfonds de l’enfer !

C’était comme si un déluge de lave surgissait du sol pour s’abattre sur Gaara. Il n’avait plus assez d’énergie pour lever suffisamment de sable pour contrer cette attaque. Alors il commença à revoir certaines images de sa vie. Une image de Naruto traversa sa tête, quand il l’avait accueilli après le sacrifice de Chiyo. Et puis il le vit lors de la dernière guerre, contre Mû. Il le voyait devant lui. Il était en mode Kyûbi… et un rugissement déchira ses oreilles. Un rugissement si puissant qu’il repoussa la lave.

- On dirait que j’arrive à temps cette fois-ci.
Naruto se tourna vers Gaara et lui sourit. Le Kazekage, d’abord surpris, fit de même en se relevant.
- Tu as fait vite.
- Les autres ne devraient pas tarder à arriver. Mais d’ici là je pense qu’on aura réglé son compte à ces types !

Shiori contemplait le Hokage avec un mélange d’excitation et d’énervement. Deux Kages c’est encore plus intéressant. Et dangereux. Haneki commencent à fatiguer qui plus est. Il faut que j’en termine rapidement avec ces deux-là.

- Plus on est de fous, plus on rit c’est cela ? Deux Kages, c’est bien ce qu’il faut pour satisfaire une femme.
- Garde ta salive pour tes aveux ! lui lança Naruto l’index pointé sur elle.
- C’est ce qu’on va voir. Yôton – Les mains écarlates !

De multiples mains de lave émanèrent du sol. Elles cherchaient à saisir Naruto qui les évita grâce à sa vitesse. Gaara avait plus de mal mais Naruto le prit par l’épaule et l’aida à s’éloigner de la zone.

- Reprends des forces Gaara, je m’occupe d’elle.

En un clin d’œil Naruto disparut et réapparut à proximité de Shiori. Elle concentra ses attaques sur le Hokage, jugeant que le Kazekage n’avait pas les moyens d’intervenir. Shiori avait raison : Gaara regardait sans intervenir. Il agit comme Lee ou Sasuke contre moi. Il se déplace rapidement à droite, à gauche, en haut, en bas pour voir si ces mains peuvent être prises en défaut, et ainsi lui ouvrir la voie vers son adversaire.

- Il est temps d’accélérer !

Une cape de chakra recouvrit les épaules de Naruto et les marques sur son corps de développèrent. Il gagna encore en vitesse et se rapprocha irrésistiblement de Shiori. Je vais plus vite que ces mains de lave. C’est tout bon ! Le Hokage sembla s’évanouir à la droite de Shiori pour réapparaître devant elle, un Rasengan à la main.

- Goûte-moi ça !
- Non Naruto ! C’est un...

Gaara n’eut pas le temps de finir. Le Rasengan fit exploser le clone de lave qui brûla Naruto assez sérieusement. Il rejoignit rapidement Gaara en grimaçant.

- Même le chakra de Kyûbi n’a pas pu me protéger.
- Tu aurais dû voir qu’elle baissait sa garde trop facilement le réprima Gaara.
- Ben je pensais que j’étais tellement rapide que...

Tu vas trop vite pour que ton cerveau puisse suivre. Je me demande si c’est un compliment... le plaisanta Kyûbi.

Shiori s’était établie un peu plus loin que les Kages mais Naruto la repéra rapidement. Trop tard Hokage. J’ai eu le temps qu’il me fallait.

- Regardez bien votre village Kazekage car de grands changements vont avoir lieu.
Shiori termina de composer ses mudras. « Yôton – La chaîne des volcans. »

Le sol se mit à trembler. Gaara regarda immédiatement Suna. Des volcans apparaissaient sur le mur d’enceinte. Une sinistre fumée émanait de leurs cratères.

- Elle va déverser de la lave directement dans le village ! s’écria le Kazekage.
- Il faut l’arrêter !
- Essayez donc Hokage le moqua Shiori.

En finissant sa phrase elle s’entoura de plusieurs rideaux de lave mouvants. Une impressionnante défense qui ne demandait qu’à consumer les esprits téméraires qui voudraient s’approcher.

Le magma commença à monter dans les volcans qui étaient apparus. Les premières coulées de lave bouchèrent les sorties de Suna. Sans plus attendre Gaara rassembla ses forces pour lever une impressionnante quantité de sable, destinée à empêcher la lave de faire trop de dégâts dans son village.

- Je vais lancer une Bijû Ball proposa Naruto.
- Et si jamais elle la dévie, cela risque de toucher Suna. Naruto il vaudrait mieux…
- Que proposes-tu alors ? s’impatienta le Hokage.
- J’ai une idée si cela vous intéresse.

Kakashi, Sakura et Saï venaient d’arriver. Juste avant le départ de Konoha, Naruto leur avait transmis du chakra de Kyûbi, ce qui leur avait permis d’être sensiblement plus rapides dans leurs déplacements, même si Naruto était arrivé bien avant eux.

- Allez-y Kakashi-sama lui demanda Gaara tandis que Sakura se chargeait de lui faire retrouver quelques forces.
- D’abord, Saï, lance tes créatures contre elle.

Saï s’exécuta : il déroula son parchemin, sortit son pinceau et dessina nombre de tigres et autres créatures de son imagination qui se jetèrent sur les boucliers de lave. Il dessinait à une vitesse impressionnante de sorte que l'envoi de ses créatures obstruait au moins en partie le champ de vision de Shiori.

- Mais pourquoi faire cela ?
- C’est une première étape répondit Kakashi à Gaara.

Saï utilisait une encre spéciale. Elle contenait différents types de drogues, de sorte qu’en fondant au contact de la lave, les créations de Saï se dissoudraient, libérant ainsi des vapeurs qui pouvaient atteindre Shiori. C’est d’ailleurs ce qui était en train de se produire. L’odeur de cette encre est suspecte. Oh, je vois, ils veulent essayer de m’intoxiquer avec. C’est une idée mais le temps que de sérieux effets se manifestent, Suna sera sous la lave.

- Même si cela peut avoir un effet sur elle rien ne dit qu’elle s’arrêtera à temps.
- Vous avez raison Kazekage. Il faut l’atteindre…
Kakashi regarda Naruto puis Gaara.
- Il faudrait la vitesse de Naruto associée à un bouclier… Kazekage pourriez-vous dupliquer votre armure de sable sur une autre personne ?

Gaara opina de la tête en grimaçant :

- Oui mais cette armure ne durera pas longtemps et ne sera pas aussi solide que la mienne. Je suis presque à bout et je dois lutter contre la lave qui se déverse sur Suna.
- Je crois que cela ne fera pas reculer Naruto répondit Kakashi.

Naruto sourit :

- En effet ! dit-il en cognant son poing droit dans sa paume gauche.
- Mais pour que cela marche il faut déjà ébranler sa défense s’empressa d’ajouter le fils de Sakumo. Sakura ?
- Je suis prête Kakashi-sensei.

Elle avait arrêté de s’occuper de Gaara pour mettre la main sur un rocher d’une taille impressionnante.

- Tu veux me cogner avec cela Sakura-chan ? Mais je n’ai rien fait de…
- Mais non crétin ! lui répondit Sakura en le frappant sur la tête. C’est pour créer une ouverture dans sa défense, pour que tu puisses passer.
- Ah d’accord…

Sans plus attendre, Gaara mobilisa du sable pour en recouvrir Naruto.

- C’est bizarre comme sensation avoua ce dernier.

Shiori voyait mal ce qui se tramait mais ne semblait pas inquiète. S’il pense arriver à m’atteindre il se trompe lourdement.

- Votre petit manège échouera ! les avertit-elle.

Ses adversaires ne tinrent pas compte de son propos. Sakura lança de toutes ses forces le rocher. Malgré sa vitesse il ne put perforer que quelques protections. Mais c’était suffisant. Profitant de l’ouverture Naruto lança un Fûton Rasen Shuriken. Celui-ci, avec la déflagration qu’il généra, emporta les différents rideaux de lave. Shiori essaya de se maintenir tant bien que mal mais les effets de l’encre de Saï commencèrent à se faire sentir : elle ne put rien lorsque Naruto, en dépit des éclats de lave qui l’atteignirent, la projeta en l’air d’un coup de pied.

Immédiatement, les éruptions se réduisirent puis s’arrêtèrent. Les volcans commencèrent à rentrer dans le sol. La stratégie de Kakashi semblait porter ses fruits. En créant une ouverture Sakura a perturbé le fonctionnement de cette défense de lave qui a dû se réorganiser. Cet affaiblissement a ensuite été exploité à merveille par Naruto contre une adversaire affaiblie par les effets de l’encre de Saï. Bien joué !

- Et ce n’est pas fini !

Naruto venait de composer un orbe Bijû dans sa main, grâce à l’aide des mains de chakra de Kyûbi, qu’il orienta sur Shiori, toujours dans le ciel. Pas de risques pour Suna dans cette direction pensa Naruto.

Alors Shiori eut peur. La sensation de mourir à cet instant lui traversa l’esprit et sembla la paralyser, la laisser sans réaction.

La scène n’échappa pas à Haneki. Il faut que je m’en mêle. Mais pour la sauver il me faut un peu d’aide. Il croqua dans une pilule militaire. Son niveau de chakra fut immédiatement restauré et il put de nouveau utiliser sa vitesse pour rejoindre Naruto – en évitant les coups de Saï et de Sakura –, se jeter sur le Hokage, lui faisant alors manquer sa cible. L’orbe Bijû se perdit dans les airs.

Shiori parvint à se réceptionner et Haneki dressa un mur Dôton qui encaissa la volée de billes de métal que Kankurô et Temari lui destinaient. Il ne restait plus grand-chose du mur quand l’attaque fut terminée mais il avait rempli son rôle.

Profitant de ce que le champ de vision de leurs adversaires était obstrué par les restes du mur Haneki essaya d’atteindre le Kazekage mais un Raïkiri de Kakashi lui frôla l’aorte du cou. Il tenta de réagir en sortant un kunaï mais Kakashi le repoussa d’un coup de pied.

- Pas assez rapide pour échapper à votre sharingan.

Haneki se tourna alors vers Shiori :

- Shiori-sama je crois que nous retirer serait une bonne option.

Partir n’était pas une solution qui lui plaisait mais elle dût se rendre à l’évidence : le vent avait tourné. Et son père lui avait dit de ne pas trop s’engager ni d’impliquer le clan Habaki. Il fallait donc garder quelques forces pour supprimer les éventuels prisonniers que pourrait faire l’Alliance.

- Soit, nous partons. Mais avant…

Les yeux de Shiori reprirent une couleur incandescente et tous les ninjas du clan Habaki qui étaient blessés furent recouverts par de la lave en hurlant de douleur.

- Les statues… Ce n’était donc pas une légende constata, dans une grimace, Sakura.
- Pour de l’art c’est assez particulier admit Saï.
- C’est le sort qui attendra ceux qui se feront prendre ! En route ! cria Shiori.

Les troupes ennemies commencèrent à se replier. Ils n’étaient plus qu’une petite vingtaine aux côtés de Shiori et d’Haneki. Naruto voulut les rejoindre mais un mur de lave se dressa sur toute la largeur. « Nous nous affronterons de nouveau très bientôt. Ce fut une opposition stimulante » entendit Naruto à travers le mur.

- Que trois unités fassent le tour et les prennent en chasse ordonna Gaara sans trop y croire. Les retrouver sera bien difficile. Et ce n’est pas le plus important.

Une trentaine de ninjas du Sable étaient tombés aujourd’hui. Même si Shiori avait pu être arrêtée relativement rapidement, le village de Suna avait été touché. Les poings de Sakura ainsi que Naruto et ses Rasengan supprimèrent la lave qui obstruait les passages, permettant d’accéder au village caché. Il faudrait du temps pour reconstruire ce que la lave avait emporté : un quart du village avait été touché. C’était une perte supportable pour le Pays du Vent.

- C’est grâce à vous si nous avons pu nous en sortir. Au nom de Suna je vous remercie.

Les remerciements de Gaara furent repris par les autres ninjas du Sable, même par Matsuri. Ils n’avaient pas remporté une victoire mais la résistance offerte leur apportait une petite satisfaction, même si elle ne leur rendrait pas leurs morts.

Naruto fit signe à Kakashi, Saï et Sakura qu’ils allaient partir. Suna devait panser ses plaies et cela ne regardait pas Konoha. Du moins pas directement.

- Je demanderai à Tazuna s’il peut envoyer de l’aide. Et Konoha vous épaulera pour reconstruire. Si tu le souhaites bien sûr.
- Merci Naruto.

Le propos du Hokage était visiblement très apprécié.

- Bon nous n’allons pas vous déranger plus longtemps, nous repartons pour Konoha.
- Je compte avancer la date du prochain sommet des Kages.

L’annonce ne surprit pas Kakashi et pas vraiment Naruto. Avec un tel événement c’est normal qu’il veuille organiser une réponse adaptée à cette menace.

- Un vrai baptême du feu pour le nouvel entrant glissa Kakashi.
- Ce sera l’occasion de le jauger et de voir s’il est à la hauteur de sa réputation.
- Je crois que tu ne seras pas déçu Gaara ! ajouta Naruto qui n’avait pas oublié son entretien avec le Seigneur du Pays des Neiges. D’ici là portez-vous bien et Kankurô et Temari il était super votre duo !

Le frère et la sœur du Kazekage étaient surpris que Naruto ait remarqué cela.

- D’ailleurs je me demandais si vous ne pourriez pas venir à Konoha : cela pourrait être un bon moyen d’entraînement pour Gaï et Lee. Ce dernier voulait améliorer sa vitesse donc je…
- Il est temps d’y aller le coupa Kakashi en embarquant Naruto par l’épaule.

- Ah ah, à croire que les gars en costume vert se mettent à déteindre sur toi ! rigola Kyûbi.
- Il n’empêche que pour s’entraîner ce serait pas mal persista Naruto.
- Sinon tu devrais peut-être toucher deux mots à Saï pour savoir s’il est d’accord pour ce qui l’attend non ?
- Pas bête. Je voulais attendre mais…
- Dis plutôt que tu avais oublié !


Les quatre ninjas de Konoha voyaient la limite du désert quand Naruto, après avoir entendu le propos de Sakura sur les pilules militaires utilisées par un de leur adversaire, interpella son coéquipier :

- Au fait Saï, pour ta mission tu es partant ?
- Oui Hokage-sama.
- Je t’ai déjà dit de m’appeler Naruto ! Sinon t’as rien d’autre à dire ?
- En fait Naruto, intervint Kakashi, nous en avons parlé à l’aller. Si je te fais un résumé cela t’irait ?

Naruto n’aimant pas les histoires longues il fut bien content de n’entendre que l’essentiel. De sorte que, lorsqu’ils arrivèrent à Konoha, il avait encore tout en tête.
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MessagePosté le: Mer 29 Mai 2013, 10:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 38 : L’heure du départ


- Prêt pour le grand final ?
- Quand tu veux grand frère.

Ichirô et Masato se jetèrent l’un sur l’autre. Masato parvint à contrer assez facilement le taijutsu d’Ichirô. Visiblement ce dernier commençait à accuser le coup en cette fin d’entraînement. Il évita trop tardivement un coup de poing de Masato ce qui l’empêcha d’avoir de bons appuis pour encaisser le coup de pied que son frère lui adressa dans la foulée. Ichirô alla s’encastrer dans un mur de glace.

- Pas trop de casse ?

Le chakra blanc qui entailla profondément le mur semblait dire que non. Ichirô s’essuya la lèvre d’un revers de main, en souriant, avant de commencer à composer des mudras.

Alors c’est parti. Voyant cela Masato commença à concentrer ses deux types de chakra pour les mêler l’un à l’autre selon une juste proportion. Des flammes bleues commencèrent à l’entourer mais il y avait encore une certaine instabilité. Le résultat ne sera pas optimal.

- Hyôton – L’hiver éternel !
- Le brasier des glaces !

Ichrirô avait utilisé sa plus puissante technique Hyôton. Masato la technique qu’il maîtrisait le moins mal. La rencontre des deux attaques provoqua une grande onde de choc qui fissura la glace sur une belle distance. Les éclats de glace n’étaient pas encore tous retombés qu’Ichirô commentait déjà le résultat :

- Match nul.
- En effet.
- On a quand même fait quelques jolies marques ! Surtout vu la dureté de la glace à cet endroit.

Je suis encore loin du niveau de père constata Masato tandis que le sceau sur sa main gauche se reformait et la couvrait de noir. J’ai intérêt à beaucoup m’exercer pendant mon voyage de retour vers le Pays de l’Herbe.

- T’en fais une tête. T’as quand même égalé mon jutsu. C’est plutôt bon signe non ?
- Sans doute.
- Tu crois que c’est insuffisant ? Au pire tu n’as qu’à utiliser le Hyôton et tu leur feras la peau à tous !
- C’est une idée. Mais je ne suis pas sûr d’arriver à atteindre des techniques de ton niveau de manière répétée.

Ils rassemblèrent leurs affaires et se mirent en route vers le sud, pour rejoindre la capitale du Pays des Neiges. Ils marchaient sur d’immenses glaciers et contemplaient l’étendue blanche. Même s’ils connaissaient très bien l’endroit – pour y être venu un nombre incalculable de fois –, l’effet produit était toujours le même : un émerveillement toujours renouvelé.

- ‘Y’a pas à dire : j’comprends pas comment tu fais pour ne pas être en manque d’un tel paysage !
- J’ai une bonne imagination. Et vu les individus que je fréquente au sein des Ailes mieux vaut rester sur ses gardes 24 heures sur 24 et ne pas trop penser à ces paysages.

De là où ils étaient, ils pouvaient apercevoir, loin en contrebas du glacier, les premiers signes d’habitation. Encore quelques dizaines de minutes et leur petite virée serait terminée. Y en aura-t-il d’autres ? n’arrêtait pas de se demander Ichirô. Mais il n’osait pas poser la question à son frère. Il a assez de soucis comme ça.

Akari les attendait à la porte principale :

- Alors est-ce que ce dernier entraînement a porté ses fruits ? Vous êtes partis depuis plusieurs jours, je commençais à m’inquiéter.
- Pour nous ?
- Non, pour l’état des montagnes. J’espère que vous n’avez pas fait trop de dégâts. J’irai les inspecter sous peu.
- Ne t’inquiète pas Akari ! Masato est encore faible par rapport à moi mais cela devrait être suffisant pour qu’il s’en sorte.

Ichirô partit dans un rire qui ne fut pas partagé par sa sœur qui lui jeta un regard désapprobateur.

- Ne plaisante pas avec cela !
- Oh la la… Elle est encore plus chiante que d’habitude glissa Ichirô à Masato. Bon comme tu es là c’est que tu as quelque chose à nous dire ?
- Oui, père souhaite parler à Masato avant qu’il ne parte. Ichirô il faudrait que tu ailles chercher Ryuichi.
- Pourquoi moi ?
- C’est l’avis de père.
- Bon, bon, j’y vais…

Ichirô partit en traînant les pieds. Visiblement laisser son frère ne lui plaisait pas bien. Surtout après les intenses séances d’entraînements. Je deviens plus fort, je le sens. Et c’est grâce à lui. Quand il ne sera plus là est-ce que je continuerai à progresser ? Il le faut !

- Je vais donc avoir ma sœur pour me guider ? J’en ai de la chance.
- Que tu es bête !

Akari et Masato marchèrent dans les rues de la capitale. Mais ils n’avaient pas fait vingt pas que Murasaki déboula à un carrefour. Il reconnut immédiatement Masato :

- Ce n’est pas dangereux de vous balader ainsi ?
- Non, ces rues sont peu fréquentées à cette heure et les habitants savent tenir leur langue.

Murasaki s’inclina :

- Je tenais à vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi.
- Tu te plais ici ?
- J’ai un travail qui correspond tout à fait à mes capacités et je suis en vie ! Donc il m’est difficile de me plaindre. Et c’est grâce à vous.
- C’était la moindre des choses.
- Vous allez y retourner ?

Masato fit oui de la tête. Même s’il se doutait de la réponse Murasaki ne put s’empêcher d’être triste. Il parvint à articuler un « Bonne chance alors. »

Il se remit immédiatement en route, car il ne voulait pas être en retard. Après s’être éloigné de quelques pas l’ancien ninja des Ailes se retourna pour regarder celui qui lui avait évité de mourir. Comme si c’était la dernière fois qu’il le voyait. Je suis content qu’il ait trouvé sa place pensa Masato en voyant Murasaki disparaître au coin d’une rue.

- Reviendras-tu ? lui demanda sa sœur alors qu’ils avaient repris leur marche.
- Tu veux dire en vie ?

Akari hocha la tête.

- Certains présages ne me sont guère favorables. Tu ne voudrais pas parier sur ma mort toi aussi pour voir ce que cela donne ? Quoique… il paraît que Jiraya, un ninja de Konoha, a déjà expérimenté cette idée. On ne peut pas dire que cela lui ait particulièrement réussi.
- Ne dis pas d’idioties de ce genre !

Et sans en dire davantage Akari se jeta dans les bras de son frère. Sa tête appuyée contre son épaule. Masato sentait, à sa respiration, que des sanglots étaient montés. D’ailleurs à l’endroit où sa sœur avait appuyé sa tête il sentait que le tissu de son vêtement commençait à s’humidifier.

- Si tu veux avoir ma chambre ce n’est pas la peine d’en faire autant.

Akari ne répondit pas à la blague. Elle finit par lever la tête, les yeux rougis par les larmes tandis qu’un léger vent faisait flotter ses cheveux :

- J’aimerais tant te revoir.
- Tu n’es pas la seule petite sœur : Eiichirô Habaki et Goro en meurent d’envie. Je vais avoir du mal à contenter tout le monde.

Là un léger sourire se dessina sur son visage.

- Mais tu ne les laisseras pas faire ! Et si besoin je peux t’accompagner.

Masato se raidit et recula d’un pas.

- C’est une mauvaise idée. Non pas que je mette en doute tes capacités…
- J’espère bien ! Je suis aussi forte qu’Ichirô.

Et tu es encore plus émotive que lui. En combat cela peut être un défaut mortel.

- Mais s’ils ont deux Antosu sous la main cela leur facilitera la tâche.
- Oui mais…
- J’aurai l’esprit bien plus tranquille si je sais que tu es ici. Là c’est sûr que je reviendrai en vie ! Est-ce que ce mensonge va passer ?

Akari fit comme si elle croyait au propos de son frère. Comme ils arrivaient à destination, elle s’écarta pour le laisser entrer.

- Tu ne viens pas ?
- Je suis déjà au courant de ce que père veut te dire. Une dernière chose : en partant, retourne-toi : tu m’apercevras, ainsi que mère, à une fenêtre de notre demeure.
- J’essayerai de ne pas oublier.

Les deux enfants de Shôkishi s’étreignirent avant que Masato ne pousse la porte lui permettant de pénétrer dans la salle du Conseil. Il fut surpris par la présence de certaines personnes : outre son frère, son père et Ryuichi – ce dernier étant debout à côté de la table –, se trouvaient son oncle et Magatsu, le responsable des renseignements. Voilà du beau monde. Ils sont là uniquement pour moi ?

Son père lui fit signe de s’asseoir et sitôt qu’il prit place à la table il débuta :

- Tu partiras après cet entretien. Il est donc temps d’être au clair sur certains points. Yuji, si tu veux bien commencer.

Le frère cadet de Shôkishi présenta alors à Masato la situation générale : les demandes formulées par son père à l’encontre des grandes nations, le sommet à venir, les derniers actes des Ailes de la Libération. Parfois il souhaitait entrer dans les détails et consultait Shôkishi du regard pour savoir si c’était ou non pertinent.

Il s’en est passé des choses se dit Masato en regardant sa main gauche. Tu m’as fait vivre dans une bulle pendant quelques temps mais il faut bien reprendre contact avec la réalité tôt ou tard.

- Ils ont donc compris qu’ils ne pouvaient pas vraiment refuser cette demande termina Yuji.
- Les Kages n’ont pas tous dû apprécier… commença Masato.
- C’est le travail des Daimyôs de consoler les Kages s’ils sont mécontents termina Shôkishi.
- Mais le Bijû n’est pas là ! s’exclama Ichirô.

Si père en est resté là c’est qu’il savait qu’il ne l’aurait pas tout de suite petit frère. C’était un test de sa part.

- Crois-tu que je sois stupide ? Je saurai leur rappeler leur engagement. Et le Pays des Neiges n’a pas encore de réceptacle sous la main.
- Et vous pensez qu’ils vous l’accorderont ? demanda Masato. C’est quand même assez osé de demander cela pour sceller son entrée parmi les grandes nations. Nous ne sommes plus à l’époque d’Hashirama.
- Ils feront selon leur intérêt. Mais il se peut que je le connaisse mieux qu’eux…
- Le sommet à venir promet d’être animé.
- Il le sera. Je compte leur faire part de certains renseignements dont nous disposons.

Un silence se fit instantanément dans la pièce. Tous étaient surpris par le propos de Shôkishi.

- Mon frère, n’est-ce pas un peu tôt ?
- Le bon moment n’existe que si on se donne la peine de le créer. Autant jouer carte sur table dès le début. Du moins, sur cette question-là.
- Vous pensez qu’ils vous croiront ? l’interrogea Ichirô.
- Pour le moment ils ont bien fait attention de ne pas s’engager ouvertement : l’appui fourni à Goro est minime compléta Masato.
- C’est exact. Mais ils me croiront.

Ils n’auront pas d’autres choix que de vous croire plutôt.

- L’évocation de Goro nous fournit une belle transition pour parler de mon retour chez les Ailes.

Shôkishi fit signe à Magatsu, le chef des services de renseignements du Pays des Neiges de prendre la parole. Il était plutôt grand, ses cheveux noirs lui donnaient un petit air de Danzô mais la ressemblance physique s’arrêtait là. Sa trentaine d’années annonçait un individu en pleine forme et il était apprécié pour sa compétence et sa fiabilité.

- Le clan Habaki n’a pas manqué d’approcher Goro. D’où l’agression envers Suna. Ajoutons aussi qu’Eichiirô Habaki a fait savoir qu’il avait aidé le Pays de la Pluie a retrouvé son indépendance. Cela fait penser à un donnant-donnant entre les Habaki et Goro. Qui plus est ce succès pourrait lui servir à revendiquer une place parmi les grandes nations.
- Encore une fois les Habaki sont à la traîne derrière les Anotsu ! fanfaronna Ichirô.

Un regard de son père lui fit comprendre que la situation n’était pas aussi simple.

Comme d’habitude vous avez balayé en peu de mots un grand nombre de points Magatsu. Qu’est-ce que vous en avez conclu avec mon père ? Masato n’avait pu s’empêcher de remarquer qu’une légère lueur de colère était passé sur le visage de Shôkishi lorsque Magatsu avait entamé ses deux dernières phrases. Je crois que ce n’est pas pour cette fois que je transmettrai les vœux du Pays des Neiges à Shiori.

- On peut supposer qu’ils vont vouloir te mettre la main dessus intervint Yuji.
- Comme c’est embêtant. J’avais entendu dire que les bouquets de fleurs des Yamanaka étaient magnifiques. Je comptais en offrir un à Goro, pour qu’il se montre plus conciliant.

Yuji sourit mais pas Shôkishi. Les plaisanteries n’avaient pas sa place ici. Et peut-être même pas ailleurs.

- Tu es un traître à ses yeux. Et son cerveau doit être farci de tout ce qu’ont dû lui confier les Habaki.

Son père s’arrêta de parler et le regarda :

- J’espère que tu as autre chose en tête que des fleurs.
- Comme il semble que Shiori ait échoué à prendre Suna cela devrait rendre Goro un peu moins indisposé à mon égard. Encore que : un traître d’un côté, une qui ne mène pas à bien sa mission de l’autre : Goro va peut-être penser qu’il vaut mieux nous liquider tous les deux.

La réflexion de Masato sembla satisfaire (un peu) Shôkishi. Mais je sais que c’est très insuffisant pour rester en vie. Il a plus de motifs de mécontentement contre nous que contre eux.

- Et si besoin deux ou trois exemples de ses nouvelles capacités les calmeront !

Ichirô… Si tu étais à ma place Goro t’aurait déjà arraché la langue.

Shôkishi fit comme s’il n’avait pas entendu la dernière parole de son fils cadet :

- Il faudra faire diminuer ses motifs de soupçons. Veille aussi à renforcer tes alliances. Ce Tetsuo semblait t’apprécier, vérifie qu’il en va toujours de même. Shisui Uchiha aussi. Joïchiro Kaguya pourrait être utile même s’il faut se méfier.
- Et pour le reste ?
- Ce sera à toi d’en juger.

Et c’est cela qui doit vous inspirer le plus de craintes. D’ailleurs je me demande si la personne dont a parlé Oogama Sennin se trouve ou non parmi elles. Voilà de quoi me compliquer encore un peu plus la tâche.

- Vous pensez vraiment qu’il y en aura qui n’abonderont pas dans la direction de Goro ? Rien ne garantit que Shisui se soit libéré ni que Tetsuo se sente assez fort pour s’opposer ouvertement. Quant à Joïchiro... la perspective du combat seul le motive. Il s’opposera uniquement si ce n’est pas à lui de m’éliminer.
- Goro raisonne en termes de pillages et de coups, pas de gouvernement. Pour lui vous n’êtes que des pions à son service en attendant qu’ils arrivent. Si les ninjas qui l’entourent ne sont pas trop stupides ils s’en sont rendu compte et se posent des questions sur leur avenir. Sinon ce n’est même pas la peine d’essayer de t’en faire des alliés.

La démarche de Goro est-elle si différente de la vôtre ? brûla de lui demander Masato. Mais il préféra se retenir. J’entends déjà ses répliques cinglantes pour me montrer à quel point je suis un idiot.

- La manière dont vous utilisez mon frère n’est pas bien différente répliqua Ichirô nullement perturbé par sa dernière envolée.

Si tu n’existais pas il faudrait t’inventer petit frère. Ton sacrifice restera dans les annales.

Shôkishi regarda Ichirô tandis que les autres personnes présentes faisaient mine de ne pas avoir entendu. Ce dernier baissa la tête, comprenant qu’il avait commis une gaffe. Une lourde gaffe. Après un silence de quelques secondes qui sembla durer une éternité le Seigneur du Pays des Neiges répondit :

- Ce qui nous différencie c’est qu’aux yeux de Goro les personnes occupent une place figée : elles sont des pions du début à la fin. J’ai une vision plus évolutive.
- Un pion peut devenir un allié, gravir les marches abonda Yuji qui, visiblement, avait déjà dû entendre cette leçon.

Peut-être même était-il alors à la place de mon frère se demanda Masato.

- Et l’inverse est également vrai conclut Shôkishi en regardant Ichirô.

On ne peut être plus clair sur le sujet. Autant en changer pour qu’Ichirô puisse respirer.

- Et pour le « meurtre » de Murasaki ?
- Son corps se trouvera à la frontière. Tu l’as tué dès le départ. Les coordonnées exactes se trouvent sur ce document.

Shôkishi fit passer à son fils un papier où figuraient bien des coordonnées. Masato le glissa dans sa poche. A apprendre par cœur avant de faire disparaître le papier.

- Kabuto a donc pu faire une copie ?
- Il est doué en la matière. Je pense que nous avons fait le tour. Messieurs, vous pouvez disposer. Masato et Ryuichi vous restez.

Ichirô regarda son frère avant de sortir. Son regard semblait vouloir lui dire plein de choses mais il se contenta, de manière un peu surprenante, d’un clin d’œil et sortit en refermant la porte derrière lui.

Ryuichi n’avait pas bougé ni dit un mot depuis le début. Il débuta tout de go :

- J’aimerai bien que mon fils vous accompagne.

Masato était stupéfait :

- Je sais qu’il aime voyager et parfois mettre les pieds dans des eaux peu claires. Mais là nous risquons de nager dans celles du Styx.
- S’il ne se frotte pas à des éléments difficiles jamais il ne progressera.

Comme vous quand vous aviez son âge. Masato connaissait l’histoire de Ryuichi, comment il avait défié les épéistes et éliminé une bonne partie d’entre eux alors qu’il n’était qu’adolescent. Son combat contre Mangetsu – celui qui avait maîtrisé les sept épées – était un récit célèbre : Mangetsu avait essayé les sept épées contre Ryuichi. Il n’avait pas trouvé une ouverture. Enfin la seule qu’il trouva fut la mort.

Et le reste des faits d’armes du Guerrier Noir étaient au moins de ce calibre, les samouraïs du Pays du Fer, parmi d’autres, pouvaient en témoigner. C’était un épéiste hors pair qui avait développé une superbe technique. Son fils n’avait-il pas un trop lourd héritage à porter ? Etait-il prêt ? Masato ne voulait pas ramener la dépouille de Shinsuke à Ryuichi même si ce dernier ne lui en tiendrait nullement rigueur.

Même si je connais déjà la réponse, autant demander à père ce qu’il en pense.

- Père ?
- Je trouve la proposition de Ryuichi très correcte. Qui plus est cela envoie un message à Goro.
- En plus, arriver avec un jeune le hérissera moins que si je vous avais accompagné. Parmi les Ailes personne ne sait si j’ai un fils ni à quoi il ressemble. Donc il n’y aura pas de liens d’établis. Et s’ils le sous-estiment, ils le regretteront…
- Je crois que je n’ai pas le choix.
- Il vous attend dehors. Il a déjà fait son sac.

Pourquoi cela ne me surprend pas ?

- Il obéira à vos ordres et il ne créera pas de problèmes. Et ne vous en faites pas pour les coups qu’il a : je lui ai imposé un dernier entraînement un peu plus dur avant son départ. Pour qu’il ne vous lâche pas dans les moments importants.

Ryuichi salua et sortit.

- Vous me donnez un garde parce que vous vous inquiétez pour moi ?
- Le fils de Ryuichi est un bon élément. Il voulait voyager et voilà une belle opportunité.
- Voyager vers la mort ? S’ils me tombent tous dessus je vois mal comment je pourrais nous protéger tous les deux. Je ne maîtrise pas aussi bien que vous les pouvoirs de ma nouvelle main donc cela risque de faire un peu juste. A moins que le fils de Ryuichi ne soit là que pour reprendre ma main gauche en cas de problème ?

Shôkishi Anotsu regarda Masato dans les yeux. Il ne vit pas de peur dans le regard de son fils mais des questions.

- Rappelle-toi ce que je t’ai dit, Masato : Goro raisonne en termes de pillages, de gains. Apporte-lui un joli cadeau et une belle histoire et il passera l’éponge.
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Jûbi


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MessagePosté le: Dim 02 Juin 2013, 12:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 39 : Faites vos prières


- Non c’est pas vrai ?! ‘tain mais ton cousin il a trop pas de bol ! Le Guerrier Noir, des types genre « les nouveaux épéistes ». A ce train-là il va se retrouver sur la paille en moins de deux !
- J’te le fais pas dire Kurifu. En même temps vouloir tenir un rade comme le sien au Pays du Son… Je lui ai dit je ne sais combien de fois : « Kozue laisse tomber et viens m’aider. » Peine perdue : comme il est connu il ne veut pas partir. « Il faudrait trop de temps pour refaire ma réputation ailleurs » qu’y me répondait. « Des profits, ici, je suis sûr d’en faire alors que dans un autre endroit… »
- N’empêche qu’ici t’es plus tranquille Aran ! En plus si t’étais pas là où c’est que j’irais prendre ma dose quotidienne ! D’ailleurs j’en voudrais bien une autre !
- ‘Y’a qu’à demander.

Une nouvelle bouteille de saké apparut sur le comptoir, devant Kurifu. Ce dernier acquitta la somme car on payait avant de consommer dans cet établissement du Pays de l’Herbe. « Les Nectars du Palais » était une taverne à la réputation un peu meilleure quelle celle du « Repos du Guerrier » bien que la composition de ses clients ne devait guère différer. Mais elle avait l’avantage d’être un lieu relativement sûr même si Aran devait en payer le prix.

Il était d’ailleurs en train de ravitailler d’autres consommateurs en panne sèche lorsque des hommes de Goro pénétrèrent bruyamment dans l’établissement. Ponctuels, comme toujours… pensa le patron de l’établissement en se passant la main dans les cheveux.

- Aran fais péter ton meilleur alcool. Et aussi notre petite commission pour ta protection.
- Tout de suite messieurs.

Les neuf individus prirent place à une table, certains mirent leurs pieds dessus et parlèrent fort de leurs hauts faits d’armes, de la victoire prochaine de Goro, à combien la tête de Masato serait mise à prix et qui le ramènerait, qui était le plus fort entre Shisui, Joïchiro et Gin. Tous ces sujets de conversation, abordés à peu près en même temps créaient un brouhaha qui indisposaient sans doute les autres clients. Mais personne ne bronchait : avoir des ennuis avec des membres du Jiyûhane n’était bon pour personne. Il y avait donc une grande mansuétude à leur égard.

Aran s’approcha et déposa une demi-douzaine de bouteilles d’alcool divers sur la table, des verres, ainsi qu’une forte somme d’argent. Il commençait à se retourner pour rejoindre le comptoir quand il sentit qu’on lui saisissait le poignet :

- ‘Y’a le compte ?
- Vous pouvez recompter si vous le souhaitez. Même si j’ai des doutes sur vos capacités de calcul.
- Pas la peine. Si jamais il manque du fric on reviendra te voir… Mais normalement t’es un bon payeur Aran donc on te croit.
- Aran, il faudra remettre une tournée pour nous. On ne va pas trop rester : avec les sous de ta protection on va aller voir quelques filles…
- Ouais Chigiru elles vont prendre cher !
- Alors bonne soirée messieurs. Je plains déjà ces pauvres êtres qui vont devoir subir vos assauts…

Des rires gras suivirent et on pouvait entendre différentes digressions sur les performances que ces hommes voulaient réaliser. Certains clients auraient bien eu envie de leur demander s’ils s’en croyaient vraiment capables mais les petits malins qui s’y étaient frottés avaient, en général, servi d’exemples : les Ailes ne toléraient pas qu’on leur résiste. Et c’était particulièrement vrai de ces ninjas de bas niveau.

Aussi la surprise fut grande, alors qu’Aran venait juste de rejoindre son comptoir, quand une voix se fit entendre. Elle n’était pas forte mais son intonation était telle qu’elle fut audible par tous :

- Puis-je poser une question ?

Surpris, Aran et Kurifu se regardèrent. La personne qui venait d’interrompre les paroles des hommes du Jiyûhane se trouvait à une table à l’écart, dans un coin. Elle séjournait dans l’établissement depuis plusieurs heures, semblant attendre quelque chose où se reposer. C’était un homme qui devait avoir une bonne trentaine d’années, plutôt maigre, les cheveux clairs et avec une cicatrice verticale qui allait du haut du front jusqu’en dessous de la paupière gauche.

- C’est à quel sujet ? demanda Aran à la fois intrigué et mal à l’aise.
- Comment se fait-il que ses hommes ne paient pas ? La règle ici est de payer avant de consommer or vous les payez et ils consomment. Pourquoi cette inversion ?

Qu’est-ce que c’est que ce type ? Il va m’attirer des ennuis. Aran était en train de se gratter le cuir chevelu pour trouver quelque chose à dire quand un des hommes des Ailes repoussa sa chaise et se leva pour répondre :

- C’est parce qu’on ‘est pas des clients comme les autres !
- Ouais on fait partie des Ailes de la Libération ajouta un autre alors si tu ‘veux pas d’ennuis tes remarques tu te les gardes.
- Moi je crois qu’il a été insolent en interrompant nos discussions.
- Il mériterait bien une petite leçon renchérit un autre. Surtout que parler pour poser des questions aussi stupides c’est... euh… stupide.
- C’est sûr ! Il sort d’où ce type pour ‘pas avoir reconnu l’emblème qu’on a sur nos vêtements !

L’individu assis à la table releva la tête et remarqua l’oiseau aux ailes déployés qui figurait sur leurs vêtements. Un sourire satisfait lui barra le visage.

- Je voulais en avoir la confirmation. Après tout vous pourriez bien être des voleurs qui ont pris des vêtements sur des personnes qu’ils ont tuées.
- Pardon ? Mais il ‘est pas bien lui comme si…
- Mais vous ne semblez pas avoir le niveau pour tuer. Pour ce qui est de racketter, de vous enivrer de plaisirs futiles et vivre dans la débauche par contre, votre niveau semble très convenable.

A part cet individu et les membres du Jiyûhane présents dans l’établissement les autres personnes étaient abasourdies. Ce devait être un fou et il allait mourir sous peu. Comment osait-il leur parler sur ce ton ? Et tout en le traitant de fou, nombre des clients le remercier intérieurement pour dire tout haut ce qu’ils pensaient tout bas.

- Tu as la langue bien pendue. Peut-on savoir ton nom inconscient ?
- Je suis Denji. Ma foi m’a guidé en ce lieu et semble s’être avérée, une nouvelle fois, un excellent guide.
- Eh bien Denji tu vas nous suivre pour que…

Le ninja des Ailes s’était approché mais il venait d’arrêter son mouvement. Quelque chose avait attiré son attention et, un instant, il semblait paralyser par ce qu’il venait de découvrir. Il se retourna en direction des autres ninjas, l’index pointé sur Denji :

- Oh p****… Chirigu mate un peu son truc là.
- Quoi Fujimoto ? Tapez-lui dessus et qu’on…

Le reste de sa phrase resta bloqué dans sa gorge. Son regard venait de tomber sur l’objet en question.

- Vous parlez de cela ? les interrogea Denji en retirant son collier pour l’agiter lentement devant lui avec sa main droite.

Impossible de ne pas le reconnaître : un cercle avec un triangle isocèle à l’intérieur. C’était le symbole de Jashin. Les autres clients et Aran le reconnurent immédiatement et commencèrent à s’interroger sérieusement sur comment tout cela allait finir.

- Vous connaissez donc notre Dieu reprit Denji en remettant son collier autour du cou. Dans ce cas pourquoi être effrayé ? On craint ce qu’on ne connaît pas : quand on sait à quoi s’attendre pourquoi avoir peur ?
- Ces cinglés de jashinistes ! s’emporta un des ninjas des Ailes. Vous ‘êtes pas encore crevés !
- Jashin sait conserver ses fidèles serviteurs en vie.

Les ninjas des Ailes s’étaient tous levés mais semblaient hésiter à prendre une initiative. Ils regardaient plus ou moins Chirigu, leur chef, pour savoir quoi faire. Ce dernier, comme absorbé par l’emblème de Jashin finit par dire :

- Butez-moi ce type !
- C’est fâcheux. J’étais juste venu pour….

Denji n’eut pas le temps de finir que, déjà, des adversaires se précipitaient à sa rencontre. En ordre décousu et en laissant de telles ouvertures… c’est vraiment le niveau inférieur des Ailes. Enfin je l’espère pour eux.

- Pour Jiyûhane ! hurla Fujimoto à la tête des ninjas.

La foi dans les Ailes les aida peut-être à trouver le repos de l’âme mais pas à tuer leur adversaire. Dans une gerbe d’étincelles et de sang Denji fouetta l’air avec une sorte de fouet métallique qui emporta les jambes des trois premiers ninjas des Ailes qui s’étaient avancés. Leurs cris de douleur convainquirent les clients de sortir tandis qu’Aran ne se résolvait pas à quitter son établissement, en dépit des injonctions de Kurifu qui avait encore quelques neurones ne baignant pas dans le saké.

La vision de ces amputés glaça d’effroi les autres opposants.

- Être à genoux convient mieux quand on souhaite parler de Jashin. Navré pour la manière un peu brutale avec laquelle je vous ai fait atteindre cette position déclara Denji le visage marqué par des tâches de sang et un sourire aux coins des lèvres.

Chirigu, la voix chevrotante, entreprit d’interroger cet énergumène qui venait d’amputer trois de ses hommes :

- Tu veux quoi bordel ?
- Je crois que je viens de l’obtenir.
- Qu’est-ce qui se passe ici ?

Doku et Hiroto venaient de faire leur apparition. Leurs manteaux blancs avec l’oiseau noir aux ailes déployées attiraient le regard de Denji qui semblait ne plus noter la présence des autres personnes.

- Doku-sama, Hiroto-sama il…

La main de Denji, plaqué sur sa bouche, empêcha Chirigu de poursuivre. En quelques pas Denji venait de se glisser parmi les six ninjas restant des Ailes. Ces derniers s’écartèrent comme par réflexe, laissant Chirigu seul.

- Merci à toi Chirigu, ainsi qu’à tes hommes. Même involontairement vous avez fait venir deux individus qui me seront utiles. Jashin n’oublie pas ceux qui l’aident.

Les yeux de Chirigu étaient convulsés et il se mit à se débattre violemment mais une lame lui perça le cœur et une autre la gorge. Il tomba lentement sur le sol et le sang, en même temps que la vie, quittaient ce corps.

- Une mort rapide, voilà mon cadeau pour vous remercier.

Denji déclencha son fouet qui fit voler les têtes de quatre ninjas supplémentaires. Le dernier trébucha sur une chaise en voulant éviter le sang qui se répandait. Il semblait incapable de bouger. Doku s’approcha de lui et lui brisa la nuque. Un couard ne mérite pas de vivre.

- Quelle cruauté évalua Denji avec une grimace.

Hiroto s’approcha des trois ninjas amputés sans que Denji ne fasse mine de s’en prendre à lui. Il les aida à faire des garrots pour arrêter les hémorragies. Ces derniers lui glissèrent qu’il s’agissait d’un fidèle de Jashin, ce qu’Hiroto avait déjà remarqué.

- Tuer des hommes des Ailes, en amputer d’autres. Même pour un partisan de Jashin cela fait beaucoup. Trop pour rester en vie.
- Ces individus rackettent d’honnêtes commerçants et consomment sans payer. Comme s’ils étaient les maîtres ici mais il n’y a qu’un maître…
- Oui, Goro-dono.

Un mauvais sourire apparut sur le visage de Denji.

- Il ne manquait plus qu’un peu d’hérésie pour compléter le tableau. Vous et votre communauté… Vous ne savez pas qui est le vrai Dieu et vos manigances troublent les affaires de Jashin.
- Ah ouais ? intervint Doku.

Il en avait manifestement trop entendu. En deux foulées Doku combla la distance qui le séparait de Denji et chercha à l’écraser sur le sol avec un coup de poing. Denji para et prit appui sur le bras de Doku, encore encastré dans le plancher pour se projeter en l’air. Il évita ainsi les fines lames qu’Hiroto lui destinait et qui finirent à quelques centimètres de la tête d’Aran, qui commençait à ramper vers la sortie.

Denji se réceptionna sur une table. Le temps de stabiliser ses appuis et Doku se jeta de nouveau sur lui. Est-il idiot ? s’interrogea Denji. La distance entre eux était suffisante pour que le fidèle de Jashin commence à déplier son fouet et à l’armer. De sorte qu’il était prêt à le lancer sur Doku quand ce dernier s’écarta au tout dernier moment pour laisser place à Hiroto, les deux mains plaqués au sol :

- Dôton – éclats mortels de pierre !

Il a bouché mon champ de vision pour que je ne puisse pas voir ce que son collègue faisait. Il n’est peut-être pas si stupide après tout. Une multitude de cailloux aux bords tranchants fut projetée en direction de Denji. Celui-ci fit tournoyer son fouet devant lui de manière à contrer les jets de pierre.

Doku entreprit alors de l’attaquer par le côté droit comme sa main droite tenait le fouet.

- Ca va saigner !

Il se jeta sur son adversaire pour le plaquer et le jeter au sol. Denji ne sembla pas pouvoir ou ne pas vouloir esquiver. Doku lui infligea un crochet du droit dans le ventre ainsi qu’un autre au visage, ce qui eut pour effet de briser la pommette gauche de Denji.

- Ce n’est qu’une petite mise en bouche par rapport à ce que Goro va te faire. Hiroto, amène-toi on va le ligoter.
- Quand je m’amuse, j’ai tendance à oublier le plus important : vos manteaux indiquent bien que vous êtes membres de la garde personnelle de Goro ?
- Ouais, tu pourras le dire à ton Dieu quand tu le rejoindras !

Sans la moindre trace de peur dans sa voix Denji fixa Doku dans les yeux avant de parler :

- Avez-vous encore des doutes à leur sujet ?
- Non. L’impie attire l’impie et étend son emprise en faisant de cette terre une terre d’infidèles. Bravo pour avoir mené à bien ta mission Denji.
- Tout le plaisir fut pour moi Mozen-dono.

Doku et Hiroto regardèrent autour d’eux pour comprendre d’où provenait cette voix. Denji disparut alors dans un nuage de fumée. Un clone. Le vrai se tenait prêt de la porte d’entrée alors que d’autres individus venaient d’apparaître parmi les multiples ouvertures que les affrontements avaient pratiquées dans l’établissement. Des hommes et des femmes. Une petite unité, pas plus d’une dizaine. Tous affichaient le symbole de Jashin, que ce soit en tatouage, en collier ou en bracelet.

Aran était au pied d’un individu portant deux serpes à sa ceinture.

- Que veux-tu faire avec lui Yamada ? demanda Denji.
- Il est de mèche avec ces types. Il mérite la mort.
- Il n’est pas membre des Ailes. Il tient cet établissement.
- L’impie ne mérite aucune pitié.
- L’impie ce sont les Ailes, n’oublie pas la mission fixée par notre chef.
- Jashin nous dit de…
- Et allez c’est reparti pour un conflit théologique entre ces deux zigotos.
- Te mêle pas de ça Tatsu !

La jeune femme aux cheveux bruns, courts, et au regard malicieux leur tira la langue. Le symbole de Jashin était tatoué sur sa main droite. Dans son dos était attaché un nunchaku. L’autre était dans sa main et elle exécutait différentes figures pour s’occuper.

La main gauche de Yamada commençait à se rapprocher, tout doucement, d’une de ses serpes. Denji ne perdait pas ce mouvement du regard tandis que leur différend se poursuivait.

- Ce n’est pas parce que Jashin dit cela qu’il faut oublier son cerveau en route. Tu as aussi le droit de réfléchir un peu ! D’interpréter.
- L’interprétation est fille du conflit.
- C’est de toi ou alors c’est Yaubikuni qui t’a soufflé l’idée ?
- Ne me mets pas dans le même sac que cette brute s’il-te-plaît Denji.

Un peu plus âgée que Tatsu et le regard nettement mois rieur Yaubikuni portait une longue tresse de cheveux roux – ce qui lui avait valu d’être surnommée Yaubi l’Uzumaki bien qu’elle n’eut aucun lien de parenté avec ce clan. Son sabre était encoure dans son fourreau bien que la remarque de Denji ne lui ait pas vraiment plu.

Doku voulut profiter de la situation pour bouger mais à peine fit-il un pas que sa tête s’écrasa contre le sol.

- Votre petite querelle est rigolote mais vous nous faites perdre du temps et en plus un des types a failli s’échapper.

Oren venait de s’exprimer. Elle était infiniment respectée parmi les partisans de Jashin non seulement pour son savoir mais aussi – et surtout – pour ses talents de guerrière. C’était elle qui venait d’arrêter Doku. Ce dernier semblait passablement sonné par la violence du choc.

- Mozen-dono pourriez-vous mettre un terme à ceci ? demanda Oren.

Un individu nettement plus âgé s’avança alors. Il devait avoir une bonne cinquantaine d’années et déjà de nombreuses rides plissaient son visage. Mais cette première impression était compensée par un sentiment de puissance, comme si une part de Jashin résidait dans cet homme.

- Il faut savoir exercer son jugement oui. Sans cela nous ne serions que des bêtes.
- Et toc Yamada ! s’empressa d’ajouter Denji.
- Cependant Jashin ne dit pas s’il faut ou non épargner un individu.

Yamada sourit, la main droite sur sa serpe et prêt à trancher la gorge d’Aran, qu’il tenait par les cheveux avec son autre main.

- Nous devions nous intéresser aux Ailes, pas aux autres protesta Denji. La colère de Jashin ne doit pas frapper de manière indifférenciée sinon c’est laisser notre faculté de jugement en sourdine.

Mozen soupira. Visiblement il n’était pas vraiment d’humeur pour ce type de réflexions :

- Otoki qu’en penses-tu ?

Elle semblait à peine moins âgée que Mozen. Des cheveux blancs apparaissaient par endroits mais son visage n’affichait pratiquement aucune ride. Ses yeux verts étaient braqués sur Doku et Hiroto : elle ne les avait pas lâchés du regard depuis son entrée dans l’établissement.

La question de Mozen sembla la tirer de ses réflexions intérieures. Et elle sembla contrariée qu’il lui revienne à elle de trancher une question d’aussi peu d’importance. « Qu’il vive, peu importe » expédia-t-elle. A l’adresse de Doku et Hiroto :

- Vous voudrez bien transmettre un petit message à Goro pour nous ?

Doku et Hiroto n’étaient pas en position de refuser. Mais Goro va nous découper après avoir écouté ce message et compris que nous nous étions fait battre pensa Hiroto. Un léger bruissement dans l’air lui fit quitter ses pensées sombres pour une autre, à peine moins inquiète. Il était bien dans les parages. Mais nous aidera-t-il ?

Ce petit trouble dans l’air n’échappa pas à Otoki ni à Mozen.

- L’air se trouble et s’emplit de vices déclara Mozen. Nouvel opposant à Jashin avance-toi.

Ce nouvel adversaire sembla sortir du mur lorsqu’il trancha la gorge de Kinuka – un partisan qui maniait une imposante masse. Il la laissa échapper sur le sol pour refermer sa gorge tranchée et empêcher le sang de s’échapper. C’est alors que ses tendons furent tranchés et ses reins transpercés. Le sol trembla quand la masse puis son corps heurtèrent le sol.

Yaubikuni avait suivi la scène et s’approcha rapidement, le sabre dégainé. Elle trancha son adversaire au niveau de la taille. Le temps de terminer son geste et elle vit son sabre et ses mains au sol. Elle contempla ses avant-bras amputés :

- Qu’est-ce que… ?

La seconde d’après ce fut sa tête qui quitta son corps et roula jusqu’à Mozen. Denji utilisa son fouet pour saisir cet adversaire mais le fouet fut bloqué par la main de notre individu. Il a réussi à bloquer mon coup d’une main et sans se blesser. Voilà un sérieux client.

L’entrée en scène de cet ennemi potentiel avait surpris les partisans de Jashin. Les deux morts dans leurs rangs ne leur inspirèrent aucune pensée. Kinuka et Yaubikuni rejoignaient la longue liste des personnes mortes en servant Jashin. Ils ne seraient pas pleurés ni vengés :

- Tu n’as pas de manteau mais tu portes l’oiseau aux ailes déployées dans ton dos. Tuer deux de nos fidèles… Tu ne dois pas être n’importe qui l’interrogea Otoki.

Vous allez apprendre à connaître Gin, sans doute le meilleur assassin des Ailes pensa Hiroto. Doku lui se sentait humilié d’avoir dû son salut à Gin. Il n’aimait pas cet individu qu’il trouvait bien trop mystérieux : impossible de savoir vraiment ce qu’il pensait. Un mince sourire s’affichait sur le visage de Gin quand il regarda les deux hommes de Goro puis les membres de Jashin. Il relâcha sa prise sur le fouet de Denji et se contenta d’ajouter, tranquillement, et avec un sourire malveillant qui allait en s’élargissant :

- Je transmettrai moi-même le message à Goro.
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MessagePosté le: Jeu 06 Juin 2013, 11:12 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 40 : Vous n’avez encore rien vu


Ce premier sommet où figurait le Pays des Neiges avait un double objectif. D’abord intégrer ce nouveau venu parmi les grandes nations et ensuite faire le point sur les derniers développements survenus dans le monde. Pour mener à bien cela non seulement les Daimyôs et les Kages étaient de la partie (ainsi que Mifune du Pays du Fer) mais en plus ce sommet se tenait au Pays des Neiges – moyen pour le nouveau venu de montrer ses bonnes dispositions.

Les différentes délégations furent accueillies avec le plus grand soin. De nombreux domestiques étaient affectés aux ninjas des différentes nations pour répondre à leur moindre souhait. Cet égard ne manqua pas de ravir les Daimyôs, même si certains ne pouvaient s’empêcher de penser que c’était – en partie – avec les intérêts versés au Pays des Neiges que Shôkishi Anotsu pouvait se permettre cela. « Nous finançons ce luxe dont nous bénéficions » réfléchit à voix haute le Daimyô du Pays de la Terre tandis qu’il jouait aux cartes avec trois autres Daimyôs lors de ce qui devait être une réunion préparatoire. Son collègue du Feu lui demanda alors de se dépêcher de jouer, car il avait de bonnes cartes en main et ne souhaitait pas perdre de temps sur de tels sujets.

Naruto aussi était loin de ces considérations. Il était allé voir Gaara qui arborait une mine plutôt sombre du fait des coûts à supporter pour reconstruire la partie de Suna qui avait été endommagée. Les travaux avaient débuté mais la question du financement n’était pas encore bouclée. Et Naruto arriva en plein milieu d’une discussion sur ce sujet :

- Il faudra sans doute emprunter pour couvrir une partie des frais.
- Mais Tazuna et les autres ne peuvent pas baisser leurs prix ?
- Ils le font déjà Naruto. On ne peut pas les faire travailler à perte.
- Konoha pourra peut-être vous…
- Nous ne demandons pas la charité coupa le Daimyô du Pays du Vent.

Puis, se reprenant :

- Désolé Hokage-sama, je ne voulais pas être désobligeant. Cette épreuve doit être surmontée par nos propres forces. Sinon nous ne sommes pas dignes d’être une grande nation.
- Je comprends.

Naruto sentait bien que, manifestement, il dérangeait. Aussi il salua et s’apprêtait à ouvrir la porte pour sortir quand il sentit une légère pression sur sa main. Il baissa la tête et découvrit qu’un petit bloc de sable retenait sa main. Sans se poser plus de questions il se retourna vers Gaara qui lui adressa un sourire et un regard qui voulait dire « désolé pour cela Naruto. Tu as fait beaucoup pour nous et nous ne l’oublions pas. »

Naruto lui rendit son sourire et sortit. Il avait à peine refermé la porte qu’une bombe à eau lui tomba sur la tête et s’ouvrit. Il regarda autour de lui. Personne. Mais un bruit de pas qui s’éloignaient lui fit comprendre que le coupable n’était probablement pas loin.

Il pense me semer ? Quelle erreur ! Je suis sûr que c’est un coup de Saï : depuis qu’il m’a parlé de ce livre où il est dit que les blagues et les plaisanteries sont un bon moyen d’entretenir les liens je le soupçonne de vouloir s’exercer.

Le Hokage trempé fila à la poursuite de ce bruit de pas. Au détour d’un couloir il aperçut, de dos, une jeune femme aux longs cheveux blonds.

S’il croit m’avoir en se déguisant il va être déçu.

Naruto s’approcha, prêt à bondir sur ce qu’il pensait être Saï, mais il fut soudain paralysé.

- Mais qu’est-ce que… ? Je ne peux plus bouger.
- Et ce n’est pas un sceau qui aurait été appliqué sur ton corps. En d’autres termes il s’agit de…


Voyant ce que Naruto s’apprêtait à faire, Shikamaru avait utilisé la manipulation des ombres pour éviter à son camarade de commettre une grosse erreur. Juste à temps souffla le fils de Shikaku.

Akari se retourna et fut surprise de voir Naruto ainsi figé, les deux mains prêtes à saisir quelque chose.

- Vous souhaitiez quelque chose Hokage ? Me faire peur ?
- Euh pas vraiment répondit Naruto tandis que Shikamaru desserrait son étreinte. On m’a fait une blague et je croyais que vous étiez le farceur déguisé.
- Et vous comptiez me fouiller pour vérifier ? lui demanda Akari avec un ton malicieux.
- Euh… je… non…

Naruto se mit à rougir en se passant la main derrière la tête et en affichant un sourire gêné. En ce moment il ne savait pas trop quoi dire ni où se mettre.

Ah ah si Hinata voyait cela elle se sentirait moins seule rigola Kyûbi. On va peut-être pouvoir te surnommer la tomate rouge, sauf que ce sera pour une raison bien différente que celle qui a valu ce titre à ta mère.

- Ne vous en faites pas je connais les garçons. J’ai moi-même deux fr… enfin un frère même s’il est tellement pénible que je le compte pour deux.
- Une telle situation doit vous donner une bien piètre image de ce qu’est un Hokage.
- Ne croyez pas cela, cela vous rend plus humain. Les Kages ont souvent l’image de ninjas forts, austères. En voir un s’amuser... c’est une bonne chose aussi.
- C’est… gentil…

Voyant que Naruto ne savait pas trop quoi dire Shikamaru intervint :

- Désolé princesse Akari, je suis responsable de cette mauvaise blague en n’ayant pas su l’empêcher.
- Vous êtes un Nara n’est-ce pas ? La manipulation des ombres fait partie de vos spécialités.
- Oui.
- Votre réputation vous précède. C’est surprenant que vous n’ayez pas anticipé une telle chose.
- L’humour de mes camarades fait partie de ces choses insaisissables et difficiles à prévoir.

Akari éclata d’un petit rire même si Naruto et Shikamaru remarquèrent que son regard était animé d’une certaine tristesse. Son visage s’empourpra quand elle vit son frère :

- Akari t’as fini de draguer le Hokage ? Je vous prie d’excuser ma sœur. C’est pas à vous que je vais apprendre que les femmes sont…
- Ichirô tais-toi ! Veuillez le pardonner. Il manque de politesse et…
- Dois-je vous appeler futur beau-frère Hokage ?
- Quoi ? Mais pourquoi…
- Il sous-entend que tu vas épouser sa sœur lui souffla Shikamaru.
- Quoi ?! Mais enfin je…

Le rire qui partit était général même s’il blessait quelque peu Hinata qui venait d’assister, en retrait, à la scène. Elle avait accourut en voyant, par l’intermédiaire de son Byakugan, Naruto figé. Naruto-kun rougit comme moi mais pas devant ma personne.

La rencontre avec le père d’Akari et d’Ichirô fut bien différente pour Naruto et les autres personnes conviées à participer à la réunion, objet de ce sommet. Elle se tenait dans une vaste salle où trônait, en son centre, une table ronde dont les dimensions permettaient d’accueillir les Daimyôs, les Kages, Shôkishi et son frère Yuji ainsi que Mifune. Deux gardes du corps par délégation étaient autorisés et se tenaient légèrement à l’écart.

Shôkishi fit servir à boire ainsi que quelques collations à ses hôtes. Naruto avaient déjà les doigts enduits de pate de haricots rouges quand Yuji prit la parole. Il remercia les nations d’accepter le Pays des Neiges et il s’ensuivit un rapide échange de politesse entre les différents participants. Shôkishi entra, ensuite, dans le vif du sujet :

- Pour officialiser l’entrée du Pays des Neiges il était question d’un Bijû.
- Et nous ne reviendrons pas sur notre engagement répondit le Daimyô du Pays de la Terre.

Les autres Daimyôs approuvèrent d’un signe de tête. Personne ne tenait à donner un motif de plainte à Shôkishi si tôt dans la réunion.

- Mais c’est un processus long qui… commença la Mizukage.
- Je sais lire coupa Shôkishi. C’est ce qui est écrit dans le document que vous m’avez transmis. Il serait bon de ne pas en rester là : à long terme nous serons tous morts.
- C’est une question d’importance intervint le Daimyô du Pays de la Foudre. On ne peut la traiter sur un coup de tête.
- Les derniers événements survenus à Suna montrent qu’il faut agir, et rapidement. Tergiverser encore ne déplairait pas aux charpentiers et autres artisans en bâtiments mais il me semble qu’assurer la sécurité de nos gens est une de nos priorités.

C’était la première pique de Shôkishi Anotsu. De quoi bien marquer son entrée parmi les grandes nations. Elle ne fut pas du goût de tout le monde.

- Vous parlez peut-être ainsi à vos subordonnés mais il serait bon que vous adoptiez un autre ton avec nous le reprit le Raikage. Nous ne sommes pas n’importe qui.
- C’est vrai : vous avez attendu que sept Bijûs soient capturés avant de vous unir. Vous avez gagné la dernière guerre et vous n’arrivez pas à éliminer le Jiyûhane voire le petit groupe d’illuminés de la foi.
- Comment osez-vous ?
- Le temps joue contre nous. Au-delà du cas du Bijû que vous me devez ce sont tous les autres Bijûs qu’il faut sceller de nouveau. Le plus tôt sera le mieux.
- Pardon ? intervint Gaara.

Le propos de Shôkishi Anotsu venait de frapper tout le monde. Tous les Bijûs ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui pouvait le pousser à demander cela ? C’est sûr maintenant : ce type a une case en moins se convainquit le Raikage ; Shôkishi pourquoi dire une telle chose ? s’interrogea le Tsuchikage tandis que les autres participants avaient encore du mal à en croire leurs oreilles.

- Les Bijûs ont beaucoup souffert depuis leur naissance commença Naruto. L’Akatsuki leur a mené la vie dure, comme les hommes. Maintenant qu’ils sont tranquilles il faudrait de nouveau les enfermer ? Et sacrifier des femmes et des hommes ?

En tant que réceptacle de Kurama la parole de Naruto avait un certain poids. Mais c’était aussi une faiblesse.

- Si leur situation est si affreuse pourquoi conserver le vôtre ? Vous avez même scellé l’autre partie en vous – une partie que vous avez obtenue grâce au concours du Pays des Neiges.
- Ce n’est pas la même chose ! Nous avons fait la guerre pour libérer les Bijûs et…
- Je ne suis pas ici pour réécrire l’histoire du dernier conflit le coupa le Seigneur du Pays des Neiges. Kyûbi et Hachibi sont toujours dans des réceptacles : pourquoi seraient-ils défendus à l’alliance d’en disposer d’autres ?
- Je…

Naruto tu n’es pas vraiment fait pour ce type d’échanges lui déclara Kyûbi. Plutôt que de chercher un débat frontal tu devrais l’interroger sur le pourquoi il veut les remettre en activité. S’il fournit des raisons foireuses là tu pourras l’enfoncer !

- Et d’abord pourquoi voulez-vous avoir recours aux réceptacles ?

Les regards se tournèrent vers Shôkishi. Tu m’as devancé Naruto pensa Tsunade.

- Cette urgence aurait-elle quelque chose à voir avec le clan Habaki ? questionna Gaara, pour appuyer le propos de Naruto.

Un frisson parcourut l’assistance. Prononcer ce nom en ce lieu et avec Shôkishi Anotsu présent était plutôt osé. Tout le monde attendait la réponse de Shôkishi. Ce dernier avait les doigts en pointe, sous son menton et ne bougeait pas d’un cil.

Ryuichi sourit de la scène :

- Il n’a pas peur votre Kage souffla-t-il, bas, à Kankurô.
- Il est comme ça Gaara. Remettre en ordre un individu plus âgé que lui il sait faire !

Devant le silence Tsunade se permit d’insister. C’est l’occasion de voir vraiment ce qu’il a dans le ventre.

- Eiichirô Habaki s’est illustré ces derniers temps : il a aidé à faire tomber Ame et à le restituer aux trois dirigeants avec qui nous nous entendons fort bien.
- Et cela nous a économisé des forces ! Vous voyez bien jeune Hokage qu’il fallait laisser le temps faire son œuvre.

Naruto sourit poliment à cette remarque du Daimyô du Vent mais n’en pensait pas moins.

- Et donc, où voulez-vous en venir ? interrogea Yuji, prenant le relais de son frère qui conservait ostensiblement le silence et un visage de pierre.
- Eh bien commença le Daimyô du Pays de l’Eau c’est un geste qui a son importance. Le clan Habaki et le pays que représente son chef possède des ressources qui pourraient être utiles en cas de conflit.
- Vous vous demandez si une septième grande nation pourrait voir le jour ? questionna Yuji.
- Pas tout de suite car nous n’allons pas étendre l’alliance tous les jours répondit le Daimyô du Pays du Feu.
- Mais l’accepter comme un appui au niveau militaire pourrait s’avérer utile considéra le Seigneur du Pays de la Foudre.
- Il ne peut pas être pire que certains glissa le Raikage.
- Eiichirô Habaki est un futur qui se veut passé et qui ne sera jamais présent.

La phrase fut prononcée d’une voix claire, sans que Shôkishi n’élève le ton. L’insistance sur le « jamais » fit comprendre aux participants du sommet que la question était réglée et qu’il n’était plus la peine de la reposer.

- Il serait peut-être temps de passer au cœur du sujet poursuivit Shôkishi.

Ce n’était pas une question, tout le monde le comprit. Voyant que personne n’émettait d’avis contraire, il continua :

- La véritable menace pour laquelle il faut nous préparer et donc recourir, notamment, aux Bijûs.

Le propos du Seigneur du Pays des Neiges interpella même les gardes des différentes délégations.

- De quoi parle-t-il ? demanda Darui.
- Peut-être un truc en lien avec les Habaki tenta Kurotsuchi.
- Mais non il vient de les évoquer la reprit Temari.
- Il va donc bien aborder le sujet murmura le second garde du Pays des Neiges à Ryuichi.
- Cela te fera des souvenirs à raconter lui répondit le Guerrier Noir.

Tsunade prit la parole pour savoir de quoi il retournait exactement :

- Les Ailes ne devraient pas être notre unique sujet de préoccupation ?
- Vous pensez vraiment que ce phénomène marginal serait de nature à me faire intégrer les cinq grandes nations ?

La cinquième Hokage ne répondit pas mais une veine commença à se dessiner sur son front.

- Cette menace pourrait avoir un rapport avec le Jiyûhane ?
- C’est possible Tsuchikage. Vous pouvez entrer, Hanada.

Ce nom fit se tourner immédiatement les Kages et Daimyôs vers la porte qui venait de s’ouvrir. Hanada, « la mémoire de notre monde » comme l’avait surnommé jadis Hiruzen Sarutobi. Il était le plus fin connaisseur du passé de ce monde. Une véritable encyclopédie qui se déplaçait avec une canne et donc chaque ride sur le visage semblait renvoyer à un morceau du savoir qu’il possédait. Qu’il vienne ici et délaisse ses ouvrages ainsi que les apprentis qu’ils formaient pour lui succéder était surprenant. Cela doit vraiment être un sujet d’importance pensèrent les Daimyôs.

- Bonjour à tous articula le vieil homme en prenant place sur un siège aux côtés de Shôkishi. J’ai longuement hésité avant de répondre à la demande de Shôkishi Anotsu.

Qu’est-ce qu’il venait faire à cette réunion ? Quel rapport y avait-il entre lui et la menace dont parlait Shôkishi ? Ces interrogations traversaient bien des têtes et se lisaient dans nombre de regards qui pouvaient se croiser et chercher à se répondre.

- Voilà une menace de taille, en effet, ironisa le Raikage. Hanada vient nous prévenir que les historiens se rebellent !
- Peut-être est-il là pour une autre raison avança la Mizukage, pour adoucir la dernière remarque.
- En effet Mizukage. J’ai demandé à Hanada de venir car son statut et sa réputation l’exonèrent de tout soupçon. Vu ce dont je souhaite vous parler cela m’a semblé être une nécessité. Hanada, si vous voulez bien commencer.

Le vieil homme prit une profonde inspiration et déplia une feuille de papier noircie par l’encre. Sans doute des notes et des repères pour l’aider dans son discours. Non pas que son esprit fut perturbé. Au contraire il avait toute sa tête. Mais il devait aborder certains points nécessitant des explications et des références pour que son auditoire soit convaincu aussi il avait préféré les noter pour être sûr de ne rien oublier et de ne pas hésiter.

- Ce monde n’est pas à regarder du seul point de vue temporel. Il doit également être apprécié d’un point de vue géographique.
- Nous connaissons ce monde et… commença le Raikage.
- Non coupa Shôkishi. Vous ne connaissez que ce continent où nous nous trouvons en ce moment. Continuez Hanada.

Le vieil homme acquiesça et poursuivit son exposé :

- Les origines du Sage ne sont pas des plus claires. Il est vraisemblable qu’il venait d’ailleurs. Il aurait voulu créer la paix ici avant de retourner chez lui pour montrer qu’un tel chemin était possible. Mais le temps lui a manqué et il n’a pas réussi.
- Et donc ? interrogea la Mizukage.
- Votre histoire n’est qu’une partie de l’histoire de ce monde. Il ne faut pas le prendre d’un point de vue vertical – passé, présent futur – mais également horizontal – les autres parties qui le composent.
- Vous voulez dire qu’au-delà des îles éparpillées au-delà de nos côtes il existe…
- Oui Tsunade-sama il existe d’autres continents.

Le silence se fit. La stupéfaction pouvait se lire sur tous les visages. Même parmi les gardes des délégations :

- T’y crois à cette histoire ? demanda Akatsuchi.
- C’est un peu gros quand même abonda Urakaku.
- Mais loin d’être impossible intervint Kakashi.

Des murmures courraient aussi sur la table ronde et les messes basses se multipliaient.

- Vous plaisantez ! intervint le Raikage, comme pour se convaincre lui-même que ce n’était pas vrai.
- Votre résistance est compréhensible articula Hanada. Il est difficile de réviser ses croyances.
- Vous rendez-vous seulement compte de ce que vous racontez ?
- Où sont les preuves ? embraya le Seigneur du Pays du Vent.
- Voici une tentative – très partielle je le reconnais – de cartographier le monde.

Hanada déplia une carte sur une partie de la table. Un autre continent apparaissait à l’est. D’autres étaient aussi mentionnés mais avec des points d’interrogation.

- Nous sommes sûrs de l’existence de cette zone, même si ses contours sont imprécis. Pour les autres il s’agit de bribes de souvenirs.
- Et comment en êtes-vous sûrs ?
- Remettriez-vous en question le savoir que j’ai contribué à édifier ?

Une légère lueur de colère apparut dans le regard d’Hanada. Remettre en question son propos sans lui avancer des preuves tangibles était tout ce qu’il méprisait le plus. Même de la part d’un Kage.

- Vos propos ne sont pas le problème commença le Seigneur du Pays de l’Eau. Il nous faudrait plus d’éléments car devant une telle annonce...

Le sceau de la main droite de Shôkishi se retira. L’espèce de gant noir se décomposa rapidement tandis que les regards se fixaient sur ce phénomène inhabituel. Le Seigneur du Pays des Neiges leva sa main droite, marquée d’un signe de croix et l’exposa à la vue de tous.

- Cette main et ce pouvoir si particulier que vous classez parmi les Kekkei Tôta vient de cet autre continent. L’ancêtre de notre clan est venu s’installer ici.
- Quelle preuve irréfutable explosa le Raikage. Ce sommet est une perte de temps et…
- Si je peux me permettre intervint Ônoki, si Hanada et Shôkishi nous apprennent cela ce n’est pas pour augmenter notre culture ou jouer au vrai/faux.
- C’est parce que ce continent appuie les Ailes ? questionna Tsunade.
- Le Jiyûhane n’est qu’un outil entre leurs mains. Une manière de tester vos forces. La décision a déjà été prise : les terres où nous nous trouvons vont être attaquées.
- Et comment le savez-vous ?
- J’ai des informateurs répondit Shôkishi.

Il se tourna vers Hanada qui approuva d’un signe de tête :

- J’en ai pris connaissance et c’est tout ce qu’il y a de plus vrai.
- Mais nous défier est… commença le Daimyô de la Foudre.
- Ne vous croyez pas invincibles. Si vous croyez être les seuls à avoir des Bijûs et des ninjas qualifiés, des Kekkei, etc. vous faites fausse route. Il existe bien d’autres choses.
- Les os présents à l’endroit où l’autre partie de Kyûbi avait été récupérée en sont une preuve ajouta Yuji Anotsu.

Les Kages repensèrent alors au propos du Tsuchikage lors d’un sommet précédent.

- Tsuchikage vous…
- Mû m’en avait parlé dans le passé Tsunade-sama. Ce n’était qu’une rumeur comme quoi d’autres sources de puissance que les Bijûs existaient. Je n’en sais pas beaucoup plus.
- Ônoki-sama a raison déclara Hanada. D’autres sources de puissance existent. Peu d’informations sont disponibles mais le Jûbi ne fut pas la seule créature à terroriser ce monde.

Les informations se succédaient si vite qu’un silence de quelques instants eut lieu, permettant à chacun de réaliser ce qui venait d’être dit.

- Vous nous annoncez donc qu’un conflit d’envergure est proche ?
- Oui Kazekage répondit Shôkishi. L’ennemi assemble ses forces et tôt ou tard il frappera.
- Ce peut-être un artifice pour attiser les tensions. Et mettre le clan Habaki…
- Vos craintes sont injustifiées Raikage.
- La mère de Yugito ne pense pas comme vous.
- Ce cadavre pense peut-être plus que vous.

La remarque de Shôkishi ne plut pas au Raikage déjà passablement irrité par la tournure prise par le sommet. D’une impulsion il traversa la table et chercha à atteindre Shôkishi avec son poing. Ce dernier évita le coup en reculant son siège.

- Que m’avez-vous fait ? lui hurla Ae en retirant une seringue qui avait traversé son manteau et atteint son biceps gauche.

Le geste de Shôkishi, bien que rapide, n’avait échappé à personne. En un instant les gardes se mirent en mouvement pour protéger leurs Kages et Daimyôs. Shôkishi se leva, de manière à faire face au Raikage.

- Enfoiré ! cria Ae tandis qu’il semblait souffrir.
- Boss vous…
- Ne t’inquiète pas Darui je vais me le faire ! Que personne n’intervienne : il est à moi !

L’armure de Raiton enveloppa le Raikage. Il s’élança, le poing droit en avant, de manière à fracasser le torse de Shôkishi. Ce dernier ne bougea pas. Une ombre noire vint se placer devant lui. Le choc fit un bruit terrible qui se répercuta dans toute la pièce.

- Un peu plus et vous m’abimiez mon épée.
- Comment ?!

Ryuichi avait placé son épée, lame vers le bas, entre lui et le Raikage. Sa main droite était sur la poignée de l’épée tandis que la gauche avait été plaquée sur la lame pour éviter qu’elle ne dévie suite à l’impact et que le coup du Raikage n’atteigne son objectif. Le poing de celui-ci s’était fracassé contre l’épée du Guerrier noir… qui avait résisté.

Toujours fidèle à sa réputation celui-là pensa Mifune. Ryuichi avait fait pas mal de dégâts lors de son petit passage par le Pays du Fer. C’est d’ailleurs à lui qu’Urakaku et Okisuke devaient leurs cicatrices d’où un premier contact assez froid lorsqu’ils s’étaient croisés avant de pénétrer dans la salle.

- Shôkishi pourquoi avez-vous attaqué le Raikage ? demanda le Daimyô du Pays de la Foudre.
- C’est une déclaration de guerre ? s’inquiéta le Seigneur du Pays de l’Eau.
- Beaucoup de bruit pour rien. Voyez par vous-mêmes

Shôkishi désigna le bras gauche du Raikage. Son avant-bras était en train de se recomposer.

- Voici un exemple de ce que cet autre monde peut offrir. Vous pouvez interroger toutes les personnes que vous trouverez ici : un tel médicament n’existe pas chez nous.
- Mon bras… murmura le Raikage les yeux écarquillés par la surprise.
- Ne vous l’avais-je pas annoncé ? ajouta, tranquillement, Shôkishi. Je crois que l’on peut retourner au sujet qui nous préoccupe.

La tension redescendait peu à peu. Chacun retrouva son calme et les gardes personnelles rengainèrent leurs armes.

- Cet acte était bien téméraire Shôkishi. Vous réalisez ce qui aurait pu se passer en cas de dérapage ?
- Il faut parfois savoir courir ce genre de risques Tsunade-sama.
- Vous avez démontré plus ou moins l’existence d’un autre continent commença Gaara.
- Mais cela ne nous dit rien au sujet d’une menace éventuelle continua Naruto.

Cette parole simultanée fit sourire les deux jeunes Hokages, sous le regard bienveillant d’Ônoki. Ces deux-là, ils sont si jeunes et déjà si déterminés pensa la Mizukage.

- Exact. Mais n’auriez-vous pas quelque chose à ajouter Hokage ?

Les yeux de Naruto s’ouvrirent de surprise. Comment peut-il être au courant alors que je n’en ai parlé à personne ? Pas même à mamie Tsunade car je n’avais pas compris ce qu’Oogama Sennin m’a confié.

- Il y a quelques jours Oogama Sennin m’a convoqué pour me parler d’une de ses prédictions. Je ne l’ai pas comprise mais avec ce que nous venons d’entendre, tout semble s’éclaircir.
- Que disait-elle ? lui demanda le Raikage.
- Oogama a vu un grand trouble dans l’avenir avec des adversaires qui lui ont semblé peu ordinaires. Il a parlé de guerres, de morts. « Le moment de vérité pour le monde shinobi n’était peut-être pas celui avec l’Akatsuki » m’a-t-il confié. Il m’a aussi parlé d’un autre individu lié à la glace et dont je croiserais la route mais mieux vaut garder ces éléments-là de côté pour le moment.
- Cela confirme les informations à notre disposition appuya Hanada.

Le propos de Naruto entérina effectivement le danger qui guettait les nations : une menace plus grande encore que l’Akatsuki. Des réceptacles ne seraient sans doute pas de trop pour faire face à cela. Déjà plusieurs mines affichaient une préoccupation profonde. Le dernier conflit ne remontait qu’à un an à peine. Et il fallait se préparer de nouveau pour un conflit de large envergure ? Combien d’adversaires y aurait-il ? Les questions assaillaient bon nombre de personnes présentes dans la pièce.

- Sasuke Uchiha aura sans doute des choses intéressantes à vous raconter ajouta Shôkishi.
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