Quand j'ai vu le screen de couverture j'ai immédiatement reconnu le trait de l'auteur d'Aku no Hana. A partir de là c'était impossible que je ne le lise pas.
Ah, le bégaiement. On voit assez souvent des personnages aphasiques, à cause d'un traumatisme pendant leur enfance, ou encore des personnages qui n'ouvrent presque jamais la bouche tout simplement parce que c'est dans leur caractère. Mais le bégaiement ? Non, ça par contre ça plait moins. Il faut dire qu'en comparaison c'est beaucoup moins élégant. Ils n'ont pas la dignité du silence. A la place, ils font des grimaces incontrôlables, essayant vainement d'articuler des syllabes qui leur échappent pendant qu'on attend, un peu impatients et gênés à la fois. Je connais. Un de mes meilleurs amis bégayait beaucoup quand il était petit.
Du coup je trouve assez courageux de la part d'Oshimi d'essayer d'en parler, surtout dans une œuvre aussi courte. Dans l'ensemble c'est bien construit, le manga aurait effectivement gagné à s'étoffer sur un ou deux volumes de plus mais Oshimi a tout de même le temps de raconter les choses qu'il a à dire, c'est l'essentiel. Les personnages, introduits très rapidement faute de place n'en sont pas moins crédibles. L'impuissance de Shino face au flot des mots persiste tout du long mais trouve sa résolution. J'ai beaucoup aimé le chapitre final.
Il ne faut pas du génie pour écrire une telle histoire, mais Oshimi l'a fait proprement et à sa manière avec beaucoup de sensibilité (apparemment tout ça est issu de sa propre expérience). Une très bonne lecture qui, par sa brièveté, ne gaspillera le temps de personne.