On prend les mêmes et on recommence...
Miami de nouveau champion, c'en est presque gerbant. M'enfin. C'est comme ça.
2012, le Heat avec son big four composé de Chris Bosh (Ailier fort), LeBron James (Petit Ailier) et Dwyane Wade (arrière) et Ray Allen (arrière) est champion NBA, vainqueur 4-3 sur de valeureux San Antonio Spurs.
Bon, après cette petite intro qui me donne des furoncles aux bouts des doigts, passons à autre chose.
La NBA est la ligue de basket professionnel reine des USA. Le championnat le plus relevé, brassant le plus d'argent, dirigée d'une main de fer par David Stern.
Ce n'est pas comme en France : les équipes les plus faibles ne descendent pas dans le championnat inférieur, et les équipes les plus fortes du championnat inférieur ne montent pas en NBA. ça ne marche pas comme ça.
Là, les équipes restent en NBA tant qu'elles ont de l'argent, que les proprios la gardent, et qu'ils ont une salle décente. (Décente étant, aux USA, quelque chose d'hors normes en France)
Et donc, comment les équipes les plus faibles peuvent tenter de devenir les plus fortes ?
Par la draft.
Qu'est-ce que la draft ?
Comme je suis fainéant, je copie-colle le message que j'ai posté dans le topic précédent.
Aux USA, le sport lycéen et universitaire est extrêmement développé. A tel point que parfois, certains jeunes lycéens sont prêts pour le monde professionnel dès la fin du lycée (mais ils doivent quand même passer par la case université ou aller à l'étranger). Les salles NCAA (la ligue universitaire) ont largement plus d'ambiance que les salles NBA et certaines (Syracuse, Kentucky, etc) sont même plus grandes que notre Bercy. Des salles universitaires...
Au terme d'une année en NCAA, ou à l'étranger, le joueur peut, s'il le désire, s'inscrire à la draft.
La draft, c'est quoi?
Devant le nombre de jeunes talents qui sortait chaque année de NCAA et pour éviter que les plus grosses franchises NBA ne raflent tout, les grands pontes ont décidé d'instaurer un système dans lequel les équipes les plus faibles de la saison, avec le plus mauvais pourcentage de victoires donc, choisiraient en premier les meilleurs joueurs, ceci dans le but d'améliorer la qualité et les enjeux de la NBA. Et donc la pire équipe choisit en premier, puis la deuxième pire, et ainsi de suite. C'est la draft.
Sauf qu'ils se sont rendus compte que certaines franchises se sabordaient elle-même durant la saison régulière pour pouvoir avoir le premier choix. Pour contrecarrer ça, ils ont instauré la lottery il y a quelques années.
Les 14 plus mauvaises franchises, celles qui n'ont pas participé aux playoffs, participent à cette lottery.
Quel est le principe?
C'est assez simple : le pourcentage de défaites et de victoires en saison régulière détermine le nombre de chances sur 1000 qu'une franchise puisse choisir le premier choix de la draft (1st pick).
Par exemple, Charlotte avec son pourcentage de victoires calamiteux sur la saison régulière avait 25% de chance, à elle seule, d'avoir le first pick. Et donc, c'est eux qui pouvaient espérer les plus, et largement.
Si tu me suis bien, le pourcentage diminue à mesure que tes victoires en saison augmente.
Et on fait un tirage au sort.
Sur 1000 boules, il y en avait donc 250 pour Charlotte.
Et la Nouvelle-Orléans lui a raflé la mise. Elle n'avaient pas la plus grande probabilité mais elle a quand même eu le 1er choix.
Par rapport au système précédent, il ne faut plus seulement être la plus mauvaise équipe, il faut également avoir de la chance.
(on voit bien que Charlotte, avec le plus mauvais bilan de l'histoire, n'avait 1 chance sur 4 d'avoir le 1st pick).
A partir du 15e tour, ça se fait en fonction du pourcentage de victoire.
Et les "via" ?
En NBA, les transferts de joueurs directement contre de l'argent sont interdit. Alors on fait des échanges : joueurs contre joueurs, joueurs contre tours de draft, ou les deux. Des tours de draft peuvent ainsi faire plusieurs franchises, comme les joueurs. Et bien sûr il y a le salary cap, une limite à la masse salariale de la franchise qui l'empêche de signer tous les plus gros joueurs (avec les plus gros contrats, donc).
Ce système de draft existe pour la plupart des sports US mais sans la lottery.
Je trouve toujours ça étonnant que le pays le plus libéral au monde ait le système sportif le plus égalitaire
Une fois ce copier-coller fait, on passe à la draft en elle-même.
Hier soir, ou ce matin très tôt, elle a eu lieu. Pas mal de surprises et une soirée mouvementée étaient en effet au rendez-vous.
Une draft annoncée comme faible, ou avec un niveau homogène. Personne ne sort vraiment du lot, ce qui a donné cet enchaînement surprenant...
D'abord, le premier choix annoncé par quasiment toutes les mock draft, Nerlens Noel, s'est retrouvé drafté en 6eme position. Si on réfléchit bien, ce n'est pas vraiment étonnant quand on sait que le jeune intérieur est blessé, et manque clairement de poids. Il lui faudra pas mal de temps (et d'injections...) pour arriver à rivaliser avec des mastiffs comme Marc Gasol ou Tim Duncan.
Ensuite, le moment de la draft, l'occasion de rencontrer de visu les autres dirigeants de franchise, et son faible niveau, permettant de discuter sérieusement (se moquant ainsi de trop dévoiler les intentions de choix) ont vu pas mal de transferts de joueurs se décider, dont certains coup de théâtres qui auraient pu donner des sueurs froides à Madame Soleil... On pense notamment au trade Philadelphie - Nouvelle-Orléans qui a vu Nerlens Noel, encore lui, échange contre... Jrue Holiday, all-star, potentiel énorme, seulement 22 ans. Choix incompréhensible de la part des Sixers...
Voici donc le résultat de cette draft.
Le premier tour
1- Anthony Bennett, Cleveland
2- Victor Oladipo, Orlando
3- Otto Porter, Washington
4- Cody Zeller, Charlotte
5- Alex Len, Phoenix
6- Nerlens Noel, Nouvelle-Orléans, transféré à Philadelphie contre Jrue Holiday
7- Ben McLemore, Sacramento
8- Kentavious Caldwell-Pope, Detroit
9- Trey Burke Minnesota, transféré à Utah contre Shabazz Muhammad et Gorgui Dieng
10- CJ McCollum, Portland
11- Michael Carter-Williams, Philadelphie
12- Steven Adams, Oklahoma
13- Kelly Olynyk, Dallas
14- Shabazz Muhammad, Utah transferré à Minnesota contre Trey Burke
15- Giannis Antetokounmpo, Milwaukee
16- Lucas Nogueira, Boston transféré à Dallas
17- Dennis Schroeder, Atlanta
18- Shane Larkin, Atlanta transféré à Dallas
19- Sergey Karasev, Cleveland
20- Tony Snell, Chicago
21- Gorgui Dieng, Utah, transféré à Minnesota
22- Mason Plumlee, Brooklyn
23- Solomon Hill, Indiana
24- Tim Hardaway Jr, New York
25- Reggie Bullock, Clippers
26- Andre Roberson, Minnesota, transféré à Golden State puis Oklahoma
27- Rudy Gobert, Denver, transféré à Utah
28- Livio Jean-Charles, San Antonio
29- Archie Gooddwin, Oklahoma, transféré à Golden State puis Phoenix
30- Nemanja Nedovic, Phoenix, transféré à Golden State
Le deuxième tour :
31- Allen Crabbe (et Goyle, joke inside) Cleveland, transféré à Portland
32- Alex Abrines, Oklahoma
33- Carrick Felix, Cleveland
34- Isaiah Canaan, Houston
35- Glen Rice Jr, Nouvelle Orléans
36- Ray McCallum, Sacramento
37- Tony Mitchell, Detroit
38- Nate Wolters Washington
39- Jeff Withey, Portland
40- Grant Jerrett, Portland
41- Jamaal Franklin, Memphis
42- Pierre Jackson, Philadelphie
43- Ricky Ledo, Milwaukee
44- Mike Muscala, Dallas transféré à Atlanta
45- Marko Todorovic, Portland
46- Erick Green, Utah, transféré à Denver contre Rudy Gobert
47- Raul Neto, Atlanta
48- Ryan Kelly, Lakers
49- Erik Murphy, Chicago
50- James Ennis, Atlanta
51- Romero Osby, Orlando
52- Lorenzo Brown, Minnesota
53- Colton Iverson, Indiana
54- Arsalan Kazemi, Washington
55- Joffrey Lauvergne, Memphis, transféré à Denver
56- Peyton Siva, Detroit
57- Alex Oriakhi, Phoenix
58- Deshaun Thomas, San Antonio
59- Bojan Dubljevic, Minnesota
60- Janis Timma, Memphis
Pendant cette draft, on a donc eu le transfert de Jrue Holiday contre Nerlens Noel, mais aussi entre un vrai séisme sur la côte Est :
Boston et Brooklyn : Pierce + Garnett + Terry contre Gerald Wallace, MarShon Brooks, Kris Humphries, Kris Joseph, Keith Bogans et trois choix de draft au premier tour en 2014, 2016 et 2018.
On note aussi le trade de Denver qui envoit Kostas Koufos à Memphis contre le tdd de Joffrey Lauvergne et Darrell Arthur.
Detroit nous referait-il un coup à la Darko Milicic de 2003 ? On dirait bien : ils pouvaient choisir Trey Burke, annoncé comme le meilleur meneur de la cuvée, et sachant que le poste 1 est le point faible de la franchise du Michigan (Michigan, université d'où sortait justement Burke), tout était réuni pour faire venir l'enfant du pays dans la franchise de Motown. Et bien non, Dumars a choisi Kentavious Caldwell-Pope. Un choix très étonnant...
CJ Leslie et Paul Pressey, qui n'ont pas eu la chance d'être draftés ont trouvé preneur respectivement chez New York et Boston.
On en vient, a priori, aux grands gagnants de cette draft, à mes yeux :
Utah : Rudy Gobert, Trey Burke, des trades judicieux et des choix malins. Nickel pour eux.
Minnesota : Gorgui Dieng, Shabazz Muhammad, de bons échanges là-aussi (avec Utah, d'ailleurs)
Par rapport à la place dans le tour, NY a eu le nez fin en prenant Hardaway et même Leslie en free agent.
Boston et Brooklyn, je ne sais qu'en penser, mais je trouve que Brooklyn a un peu trop sorti le chéquier. La quenelle, chère à Mitch Kupchak a été prêtée aux celtes pour enfiler les faux new yorkais, même s'il s'en sortent bien en gardant Evans.