. Gravity

[Sechs]

Dernier film d'Alfonso Cuaron, génie à qui l'on doit le seul épisode d'Harry Potter regardable (le troisième) et le chef-d’œuvre Les fils de l'homme (avec Clive Owen, foncez le voir), Gravity a suscité un buzz bienvenu, vu qu'il s'agit d'un blockbuster expérimental. Critiques enthousiastes, cinéastes ahuris (James Cameron, Guillermo Del Toro, Peter Jackson, David Fincher, Steven Spielberg sont restés abasourdis, excusez du peu), succès au box-office et statut d'outsider aux Oscars font du film un incontournable de cette fin d'année.

Une mission de routine dans l'orbite terrestre tourne à la catastrophe.

Visionné une première fois en VO 3D, bafounette bien sympathique s'inscrivant immédiatement dans les meilleurs films (de l'année ? de la décennie ? de la sf ? de survival ? un peu tout à la fois). Repris dans la tronche le jour d'après en VO IMAX 3D, simplement démentiel.

C'est une expérience sensorielle magistrale, que ce soit visuel et sonore. Je craignais vu les premières bande-annonces que Cuaron mette du son dans l'espace, en réalité on l'entend uniquement à travers les combinaisons ce qui renforce cette sensation d'enfermement dans l'espace. Je me suis pris une baffe technique monumentale. Le film est généré presque intégralement en images de synthèse, ce qui est incroyable quand on voit le résultat photoréaliste. Les effets de lumière traduisent magnifiquement la palette d'émotions des personnages et malgré le fait d'être dans l'espace, chaque scène réinvente son esthétique.
Gravity est porté par des acteurs excellents (Sandra Bullock a le droit à plusieurs plan-séquences incroyables qui devraient jouer dans les Academy Awards) incarnant des personnages attachants et cohérents (Clooney qui y incarne un vétéran bavard dont les blagues servent surtout à ne pas "perdre" Bullock).
Le rythme ne faiblit jamais, les péripéties s'enchainent à une vitesse prodigieuse (le film est en plus court : 1h30), au risque d'épuiser le spectateur dans cette expérience sensorielle maximum.
C'est aussi une expérience de pure mise en scène, où les enjeux globaux et locaux seront rapidement identifiés et le film ne dérogera pas aux règles narratives et physiques établies.

Et au dessus de tout, malgré ce que j'ai pu lire un peu partout chez les critiques pro tentant de ne pas trop faire chauffer la machine, il y a une vraie dimension métaphysique du film, passant exclusivement par le sensoriel mais qui fonctionne extrêmement bien d'un point de vue symbolique et métaphysique. J'ai revu récemment 2001, je ne sais pas si ça a joué dans ma compréhension du film mais..

Spoil: « Je vais vous dire trois métamorphoses de l'esprit : comment l'esprit devient chameau, comment le chameau devient lion, et comment enfin le lion devient enfant. » - Nietzsche - Début du film, Ryan Stone n'est pas née. "Immobile" lorsqu'elle n'est pas tractée par un cordon ombilical. Incapable de prendre une décision par elle-même, elle est guidée par l'autre, Matthew Kowalski. Elle est esprit. - La perte du guide (= la perte du cordon ombilical) l'oblige à naître une première fois. - Elle devient chameau, bête qui se charge des valeurs héritées(ici les instructions de Kowalski : prend Souyouz, pilote le, va à Tianjong, prend le Senzhou, rentre sur Terre) pour affronter le désert. Les mouvements de Ryan Stone sont plus fluides au sein de la station, son autonomie plus grande mais pas suffisante. - Au premier imprévu (plus de carburant), le chameau désarçonné abandonne et se laisse mourir. Il agonise dans un cri animal (celui du chien). - L'apparition du guide lui enseigne à ne pas appliquer à la lettre les valeurs héritées mais à les transcender pour affronter le dragon (Tianjong approchant de l'atmosphère, incandescent). Elle devient lion. Ses mouvements dans l'espace deviennent extrêmement adroits (elle s'oriente avec un extincteur, elle caresse les panneaux solaires de la station et se glisse à l'intérieur) - L'ultime épreuve de retour sur terre, avec la juxtaposition de deux éléments opposés, le feu et l'eau ; l'apprentissage de la nage, la quadrupédie (grâce à la grenouille) puis la bipédie : Ryan Stone est devenue enfant. Elle s'est transcendée.

Une expérience physique, spirituelle et métaphysique inouïe.

[Hiei]

J'approuve ce message, Sechs.

Un survival spatial à vivre sur un grand écran de cinéma pour un confort maximal. Et l'utilisation de la 3D est la plus convaincante qu'on est vu jusqu'à maintenant.

Après Les Fils de l'homme, le génie d'Alfonso Cuaron ne fait plus l'ombre d'un doute. Il a relevé les défis avec brio.

[Saharienne]

Grosse. Claque. Sa. Mère.

Y'a rien à dire de plus, le scénar à rien de dingue, l'idée de base a rien de révolutionnaire du slip, mais MON DIEU, je suis sortie de la salle en AIMANT marcher sur terre avec presque autant d'émotion que mes premiers pas !

[Slippy Toad]

Gravity est une grosse grosse baffe ! Tout parait simple mais compliqué à la fois, c'est un sentiment difficile a expliqué. La 3D est phénoménale et est utilisée avec précision et justesse. C'est une expérience inédite est très intéressante, qui distingue ce film de tout les autres films de SF. Je le recommande à tout ceux qui ne l'ont pas encore vu, amateurs de SF ou pas d'ailleurs. Si vous aimez le Cinéma, allez le voir par curiosité.

[Space invader]

Film sympathique, effectivement les effets numériques rendent très bien, la 3D m'a pas emballée plus que ça, mais sinon ouais quoi, sympa sans plus, j'ai pas ressenti ça comme vous l'avez ressenti apparemment... C'est vrai qu'il n'y a aucune longueur (mis à part quand elle parle au gars sur terre avec son chien).

C'est très basique en fait, très simple... Je suis content de l'avoir vu, c'est un bon film, mais je n'en garderais pas un souvenir impérissable.

Néanmoins, je pense que c'est un film vraiment fait pour le ciné, qui n'aura pas du tout le même effet à la télé. Alors comme c'est, à mon avis, un film qui mérite d'être vu au moins une fois, allez le voir au ciné !

Spoil: Sympa Sandra Bullock en apesanteur dans la station internationale qui mime le foetus :p

[Sei]

Pas d'accord avec toi pour la longueur de la scène où elle parle au chien.
C'est justement un des rares moments où on en appelle aux sentiments et empathie directement au spectateur, là où elle était suggérée avant (et après)

J'aime aimé dans le film le fait qu'il n'y avait aucune faute en matière de physique. L'espace calme et silencieux, la gestion de la gravité et de différentes forces

Spoil: quand on est projeté dans l'espace, la vitesse ne décroît que très lentement. Tout est bien rendu dans la réalisation

Chaque plan est millimétré et parfaitement justifié point de vue protagoniste et aussi spectateur.

Et ENFIN une 3D entièrement justifiée. Raison pour laquelle je suis d'accord avec toi pour dire que c'est un film pour le cinéma seulement.

Le genre de baffe que j'aime prendre.

[Jergal]

L'histoire de base est simple, mais les niveaux de lecture sont multiples et imbriqués. C'est Apollo13 qui rencontre 2001. Et l'enfant qui naît est magnifique de justesse et de beauté.

Sinon, à la manière de Kowalski et du record de durée dans l'espace, j'annonce avoir explosé le record de temps passé en apnée... 1h30

[SyQ]

Je l'ai vu dimanche soir et franchement j'ai adoré !
L'histoire est certes simple mais très bien réalisée! Et comme vous l'avez dit, il n'y a aucune faute de physique, on semble presque ressentir la gravité 0. De plus on a droit à un très grand Clooney, toujours serein :p

/!\ Ne pas ouvrir si vous n'avez pas vu le film ! Spoil /!\

Spoil: Par contre,ma première pensée quand elle arrive sur terre est qu'elle est pas sortie de l'auberge vu l'endroit où elle a attérie Mais ce qui m'a surpris, c'est la sensation de pesanteur énorme lorsqu'elle est sur le sol, c'est sûr après 1h30 de 3D dans l'espace ...^^