Le Grand Pouvoir du Chninkel
Scénario : Jean Van Hamme ( Thorgal, XIII, Largo Winch
Dessin : Grzegorz Rosinski (Thorgal, Complaintes des landes perdues)
Editeur : Casterman
Année : 1988
Une édition trois tomes couleur, une édition intégrale N&B (cf couverture ci-dessus, que personnellement je vous conseille, mais comme je compte donner des illustrations issues des deux options, vous vous ferez un avis seuls comme des grands)
L'histoire :
Fut un temps, les Chninkels adoraient U’n, dans ce qu’on communément appeler un âge d’or, un paradis perdu. Puis un de leurs rois, N’ôm, dit l’Hérésiarque, fut pris d’hybris et se fit adorer tel une divinité. La sentence de U’n fut terrible et les Chninkels périrent en masse dans une apocalypse de souffre et de feu. Du ciel descendirent trois tyran et leurs armées : les trois Immortels.
Les Chninkels survivant tombèrent en servitude.
Depuis ces temps immémoriaux, Daar est une contrée déchirée par la guerre entre les trois Immortels : Barr-find main noire, Jargoth le parfumé et Zambria la cyclope.
Suite à une terrible bataille, J’on un Chninkel, a la révélation de U’n le créateur des mondes, las de toute cette violence. Il se voit confié un grand pouvoir pour rétablir la paix.
J’on va devoir trouver les Trois Immortels et leur ordonner de cesser les combats.
S’il échoue dans sa mission, Daar sera entièrement détruite.
U’n le dieu unique, a une apparence de monolithe, ce qui n’a pas manqué de faire plaisir à tous ceux qui auront saisi la référence à 2001 L'Odyssée de l'Espace.
Et évidement, certains ont parlé d’Odyssée christique. Et pour cause. La Cène, hum moui hein ?
D’ailleurs certaines planches comportent des citations directes, et il faut vous dire que cette bd a été pas mal analysée directement par des chrétiens.
Mais n'aies pas peur, lecteur athée ou juste qui s'en fiche. Si J'on a un parcours de prophète, une situation d’humble, d’opprimé, un pouvoir, une vocation d’élu, des miracles, un rejet de la part des siens dans un premier temps (genre nul n’est prophète en son pays), même si tu trouveras toute l’iconographie (Cène, chemin de croix crucifixion), du disciple, du lexique qui entoure son rôle, ect… IL N'EST PAS LE FILS DE DIEU. Ca va mieux ?
Donc non, J’on n’est pas un christ.
Il est même un mauvais candidat, un héros malgré lui, humain pas meilleur que les autres. J'on n'a pas d'enseignements à apporter. Il renâcle à la tâche, ne sait pas comment faire, quels sont ses pouvoirs, ni s’il est vraiment l’élu. Il se laisse troubler par son désir pour G'wel. Il est débordé par ses disciples qui montrent plus de foi que lui.
J’on est donc ce faible qui va même se faire dépuceler par une devineresse. Et pourtant. Il est capable d’un amour infini au point d’accepter de se sacrifier pour sauver son peuple. [Naruto tu m'écoutes, là ♥ ?]
A n'ouvrir que si tu connais la bd ou quand tu l'auras lu, petit curieux:
Bouah ah ah ah !!!
On a là une bd profondément humaniste
Cette histoire glorifie l’Homme, faible mais capable aussi du meilleur, à l’opposé d’un Dieu vu comme un bloc de granit, froid et cruel.
Allez, présentation de la galerie de personnages :
J’on
Ses compagnons :
Bombom, le tawal
G’wel sauvée du viol, issue de Maelar, village où les Chninkels vivent en liberté
Dans ce village, les sages les excluent.
Et ils vont partir affronter...
Les trois immortels
Je ne te dis pas qui est qui n'est-ce pas ? kufufufu
Et une planche que j'aime bien, de celles qui je trouve rappellent bien qui est au dessin.
Voilà Cnien, une autre bande dessinée culte que tu peux lire dans ta médiathèque, car tu as là deux auteurs plutôt mythiques dans une histoire que certes tu n'attendais pas, mais qui vaut le détour.
J'ai envie de dire, un classique.
A l'époque où je l'ai lue la première fois, à aucun moment le parallèle avec la religion ne m'avait gênée, par contre je me souviens avoir refermé l'ouvrage avec beaucoup de tristesse. Et oui, lecteur, la fin va te retourner. Et te laisser songeur, peut-être.