Adaptation de :
Sugar Dark
Sugar Dark
Auteur : Arai Enji
Dessins : Ooiwa Kenji
Genre : Romance, Horreur, Surnaturel
Format : 4 Volumes
Date : Juin 2010 - Décembre 2011
Muoru était un soldat chargé de creusé des tranchées. Jusqu'à ce qu'il soit arrêté et condamné pour un crime qu'il n'a pas commis, et envoyé dans un cimetière pour effectuer des travaux forcés. Son monde, ses certitudes sont alors renversées. Il est forcé à creuser des tombes immenses pour des monstres immortels ignobles nommés "Dark", et son seul répit n'intervient que lors de ses rencontres nocturnes avec la jeune Meria Mas Grave, qui semble lui cacher quelque chose...
Adaptation manga du
light novel de Arai Enji, Sugar Dark est un seinen qui en 4 volumes fait mieux que l’œuvre qu'il adapte. La version manga étant bien plus cohérente et crédible que le titre d'origine.
Sugar Dark, c'est quoi exactement ? Nous sommes ici dans un concentré de romance et d'horreur ayant pour lieu un immense cimetière dans lequel se pointent ni plus ni moins que les ennemis de l'humanité : The Dark. Ces monstres qui ne sont pas enchainés par les concepts de vie et de morts vont gagner en ces lieux leur première et dernière possession terrestre : une tombe.
Et que faut-il pour faire une tombe ? Un trou. Et quelqu'un se doit de creuser ce trou. C'est ici qu'intervient le personnage principal de ce manga. Muoru ( jeu de mot avec Mole - Taupe, si si l'auteur n'a pas eu peur ) est un condamné pour meurtre forcé de se détruire physiquement et mentalement à creuser des tombes immenses pour des créatures qui dépassent son entendement, chamboulant sa vision du monde.
Contrairement au Light Novel qu'il adapte, la version manga de Sugar Dark ne se concentre pas uniquement sur la mise en place de l'ambiance sombre du cimetière avec n'importe quoi qui peut en jaillir mettant la pression sur l'esprit de notre taupe prisonnière. Nous avons un véritable travail sur les chasseurs qui arrivent à attirer les Dark jusqu'au cimetière pour qu'ils s'y fassent enterrer. La vision du récit n'est pas limitée par les grilles du cimetière, mais va au delà de ça.
Le développement des personnages est par ailleurs plus réussi. Le titre tourne autour de trois d'entre eux. Muoru, creusant les tombes. Melia Mas Grave, gardant les tombes. Le Corbeau, le chasseur. Les relations que Muoru va entretenir avec ces deux derniers personnages paraissent bien plus crédible dans leur déroulement dans la version manga. Nous sentons que Melia cache quelque chose de très gros, sans pour autant abuser des effets d'ombres et de mystères et nous la montrant concrètement interagir avec Muoru.
De même pour le corbeau qui s'avère être le personnage le plus intéressant de la série. Sa façon de mener toutes les discussions, d'amener Muoru exactement là où il le souhaite dans ses déductions avec des dessins de Ooiwa retranscrivant bien les expressions du visage d'un véritable petit troll qui s'amuse avec le héros tout en faisant sentir qu'il possède un but précis, c'est bien gérer. Il y a toujours des facilités dans l'enchainement des conversations mais c'est très sympa à suivre.
Pour rester sur les dessins, la série est somme toute sale quand c'est nécessaire. Après tout on affronte l'ennemi de l'humanité dans le cadre d'une série d'horreur, il est normal d'y trouver pas mal de déchiquetage dans les règles, et on peut dire que l'auteur et le dessinateur ne font pas semblant que ce soit dans les prises de vues, que j'ai pas pu mettre parmi les images présentes sur la présentation, que dans l'expression de la douleur des personnages.
La série tient un bon rythme jusqu'au bout. On alterne bien entre les discussions, développements, phase d'action et la mise en place de l'ambiance. La romance se permet quelques scènes très intéressantes que l'on retrouve clairement pas dans toutes les séries. Muoru étant en prime un ancien soldat, il nous montre que les gars qui ont survécu au front devienne des badass.
En somme Sugar Dark à défaut d'être un très grand manga est une série d'horreur qui se lit très bien, sans la lourdeur de sa version originale qui avait tendance à nous asphyxier dans son ambiance. Le dosage est ici bien plus réussi.