« - Oh chef regardez là-bas une petite vieille
qui se fait agresser là-bas […] euh, ils sont deux chef.
- T’es sûr que c’est pas la vieille qui agresse les
deux-là plutôt ? »
(Les Inconnus, « les flics »)
INUYASHIKI (いぬやしき)
Il s’agit de la nouvelle série d’Hiroya OKU. On peut donc déjà se demander si la fin sera proche, dans son traitement, de celle de
Gantz.
Si certains personnages ont un air de famille avec ceux croisés dans son oeuvre précédente il faut se rendre à l’évidence : les temps ont changé. Le personnage principal n’est pas un jeune garçon mais un homme de 58 ans. Ichiro Inuyashiki. On lui donne facilement plus que son âge ; même les médecins se font avoir. Des douleurs parcourent son corps, il se déplace avec lenteur mais il a patiemment économisé pour pouvoir offrir à sa femme et ses deux enfants une maison.
Réactions de ces derniers devant leur nouveau logement ? Il n’est pas grand, pas bien situé. Le premier contact est raté et la mère et les enfants filent manger dehors, laissant le père seul pour déballer les cartons.
On a donc vite compris que le père est la 5ème roue du carrosse : lorsqu’il propose d’acheter un chien c’est seul qu’il se rend au chenil car personne ne souhaite l’accompagner ; ses enfants ont honte de lui. Et pour couronner le tout on lui diagnostique un cancer.
Où l’on voit que les éléments mentionnés par OKU dans son œuvre précédente sont présents ici aussi : désintérêt pour les autres, attrait pour l’argent (= réussite), absence de lien social... Dans ce cadre, qu'est-ce que sortir la chienne pourrait changer ?
Tout ou presque. Un soir, alors qu’il se ballade avec Hanako, Ichiro s'arrête à quelques pas d'un jeune homme. Une lumière blanche les frappe. Ils ne s’en rendront compte que plus tard mais quelque chose a changé en eux...
Le parallèle entre ces deux personnes que tout oppose n'en sera que plus révélateur : d’un côté un homme mûr ; de l’autre un jeune, Hiroshi Shishigami, dont le meilleur ami est fan de Gantz – l’occasion de quelques échanges à propos de cette œuvre et de clins d’œil à d’autres mangas (le voisin des Inuyashiki s’appelle Oda et son père est un mangaka réputé…). Chacun va prendre une direction différente en réalisant les changements qui se sont produits. Une situation idéale pour quelques réflexions sur l’identité : sont-ils encore ceux qu’ils étaient avant que cette lumière ne les frappe ? Comment en être sûr ?
Avec 15 chapitres parus pour le moment Inuyashiki laisse une impression favorable. La lecture est rapide et on suit sans problème l'avancée de l'intrigue et les premières questions ne manquent pas de surgir (y aura-t-il d'autres personnes qui se retrouveront dans la même situation ? Cela va-t-il tourner à la guerre ?).
Si cela vous tente, n'hésitez pas.
PS : Quelques informations complémentaires :
Magazine de prépublication : Evening
Rythme de parution : Bi-mensuel
Editeur : Kôdansha
Type : Seinen
Genre : Science-Fiction, Drame, Psycho'