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Lost Child
Genin


Inscrit le: 11 Jan 2012
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Localisation: Au pays imaginaire

MessagePosté le: Sam 25 Avr 2015, 2:06 am    Sujet du message: Aller simple Répondre en citant

C'est un début de quelque chose que j'essaie de construire. Je ne sais pas ce que ça donne ou donnera mais voilà!



1.

Le ciel et le sol s’enchainaient à tour de rôle dans son angle de vision pendant que la douleur lancinante, provenant de la zone d’impact, provoquait des centaines de milliers de questions sur le déroulement du futur proche et immédiat. Il toucha le goudron une première fois. Le contact fut lourd, brutal, râpeux et impitoyable. Il lui arracha la peau recouvrant son coude gauche avant qu’il ne rebondisse pour atterrir quelques mètres plus loin. Pendant tout ce petit laps de temps, il n’avait cessé de penser à son sort à elle. A Maria, pour toujours et à jamais.



Ce fut l’odeur du propre et de l’aseptisation qui avaient piqué ses récepteurs sensoriels nasaux et l’avaient réveillé. Ça faisait quinze secondes qu’il considérait pendant un temps indéfinissable où il pouvait bien se trouver. Le temps. Indéfinissable. Ce sera le problème central durant tout le reste de sa vie. Le temps perdu. Le temps retrouvé. Et le temps qu’il prendra pour comprendre. Le temps sera à jamais indéfinissable. Mais à ce moment-là, il se demandait pourquoi il peinait autant à rouvrir les yeux. Les lumières étaient trop aveuglantes. Il saura très tôt que ses yeux n’étaient plus habitués à une telle intensité, trop importante, après un tel lien interrompu avec le monde extérieur et visible. Il sentait ses membres. Il sentait son souffle. Il sentait qu’il était allongé sur un lit bien trop confortable pour être le sien. Et pourtant, il ne devinait toujours pas où il se trouvait.

Son ouïe a été le prochain sens à attirer son attention. Il avait entendu le premier bip. Et d’autres avaient suivi en rythme. Un rythme universel. Subitement, un flash traversa ses esprits. Il sentait la peau se détacher de son coude gauche pour rester collée sur le bitume. Il apercevait la ligne d’horizon, qui se confondait avec la route, disparaître sous un voile écarlate. Et les bips s’étaient rapprochés. La sensation qui le parcourait de long en large lui donnait assez de courage pour rouvrir grand les yeux et elle lui permit d’affronter les lumières tout d’un coup moins insupportables que le pressentiment sismique qui martelait son cœur et bientôt son être.

Il tourna aussitôt la tête de l’autre côté de l’oreiller à cause de la lumière du jour qui traversait la fenêtre et le rideau trop fin pour la sensibilité de ces yeux fraichement et nouvellement opérationnels. Il remarquait la source des bips. C’était l’électrocardiogramme, tel un messager des temps nouveaux, qui lui annonçait qu’il était encore vivant, avec un langage que tout être, avec ou sans aucune connaissance, arrivait à comprendre, partout dans l’univers connu et inconnu.

Se savoir en vie n’avait jamais été aussi traumatisant qu’à ce moment de sa vie. Il lui fallait certainement, tel un nouveau-né, une claque pour qu’il pleure et qu’il recommence consciemment à respirer. Il ressentait à nouveau le goût de l’air, le goût de la vie. Tel un nouveau-né, il se sentait naître, mais cette fois-ci, avec des souvenirs de son ancienne vie. C’était un coup de massue éclaboussé par un flot de questions éparses, effrayantes et urgentes. Il était en vie. C’était la seule réponse à toutes ces questions. Cependant, une autre question fut décisive. Qu’était-il arrivait à Maria ? Cette seule question lui suffit à remettre en ordre ses connexions neuronales et lui permit de mettre ses idées en place. Il se redressa tant bien que mal à l’aide de son bras gauche. Ce mouvement fut pénible et laborieux à cause de l’intraveineuse plantée dans ce même bras. Il remarqua très vite qu’il n’avait plus de sensation dans ses jambes lorsqu’il voulut sortir du lit. Grâce à un coup d’œil furtif autour de lui et il vit qu’il était seul dans une chambre simple, classique. Il arracha d’un coup sec l’aiguille plantée dans son poignet qui fit perler une goutte de sang. Le sang. C’était la preuve irréfutable que la vie coulait encore en lui. La pression du cœur. L’appel du cœur. Sans aucune hésitation, il appuya sur le bouton d’appel pour faire venir au plus vite un personnel soignant.

Il eut le temps de regarder autour de lui. Tout comme lui, ses yeux reprenaient contact avec la vie. Il cherchait en vain un indice pour savoir combien de temps il avait été dans cet endroit où les gens naissaient, mouraient, changeaient de vie et se remettaient en question constamment. Pas un seul calendrier ou de télé allumée. Pendant ce temps-là, la goutte de sang était maintenant suivie par d’autres. Avant même de pouvoir s’essuyer le poignet, la porte s’ouvrit en fracas. C’était une jeune femme d’une vingtaine d’années, vêtue d’une blouse blanche. En le voyant relevé dans son lit, elle regarda de droite à gauche dans le couloir.

« Putain ! Ils sont où les autres ? » laissa-t-elle échapper.
« Mademoiselle ! Pardon, mais où sommes-nous ? Et dans quel hôpital sommes-nous d’ailleurs ? Ça fait combien de temps que je suis ici ? »
« Excusez-moi Monsieur Denne, je reviens dans pas longtemps… Il faut, il faut que je… je ne sais pas ce que je dois faire exactement-là… C’est un évènement particulier là, vous comprenez ?... Attendez-moi, je reviens avec les autres… Je reviens tout de suite…» répondit elle en s’effaçant du seuil de la porte.
« Attendez ! Répondez-moi au moins ! Putain ! Merde ! Je hais ces putains d’hosto de merde ! Jamais là à répondre aux questions des gens ! »

Il saignait de plus en plus à cause de ce coup de sang. Il se calma en serrant son poignet à l’aide du drap faute de mieux. De plus, il était toujours envahi de questions mais une chose était sûre. Son identité était la même. Il s’appelait toujours Raoul Denne et ça, ça voulait dire que Maria était forcément quelque part.

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