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. Kurenai Tennyo

 
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Himedollz
Civil


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MessagePosté le: Sam 23 Juil 2016, 10:36 pm    Sujet du message: Kurenai Tennyo Répondre en citant

Hello! Je vous présente mon nouveau projet Kurenai Tennyo ou La Nymphe Écarlate. L'intrigue me tient particulièrement à cœur.
J'espère que j'aurai droit à toutes les critiques possibles (fond et forme) afin de mieux réaliser ce projet. Cette fanfic est disponible sur Fanfiction.net et à l'heure actuelle, je n'ai publié que deux chapitres (plusieurs autres sont finalisés mais je me laisse du temps pour une publication régulière). Surtout, n'hésitez pas à laisser de commentaires car c'est aussi une source de motivation pour continuer Smile

Bonne lecture à tous !


Sommaire





Chapitre IV - Shinobi

Chapitre V - Hakuton




Fanarts/Images

#Kurenai Tennyo
#Kana Uzumaki
#Kana lit


Dernière édition par Himedollz le Lun 08 Aoû 2016, 1:10 pm; édité 5 fois
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Himedollz
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MessagePosté le: Sam 23 Juil 2016, 10:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Masashi Kishimoto sauf le personnage de Kana qui n’appartient qu’à moi Smile

Je remercie mes deux betas-lecteurs/correcteurs, My fiona and largo et Mugu pour leur remarquable travail et leur implication dans cette fanfiction.



Chapitre 1
Kana



À cette époque, je ne comprenais pas ce que signifiait réellement la volonté du feu. Mon monde ne se résumait qu’à nous trois et le sacrifice d’une personne tiers m'importait peu. Vous pardonnerez peut-être mon égoïsme d’enfant...après tout je n’avais que 4 ans.
Journal d’une petite kunoichi.

Au matin, alors que le soleil rasait à peine l’horizon du magnifique village de Konoha, Kushina Uzumaki s’affairait en cuisine. Une odeur alléchante chatouillait ses narines alors qu’elle rajoutait des légumes sautés dans les bentos. Tout en surveillant la disposition des aliments, la jeune femme leva les yeux vers le jardin en s'appuyant contre son plan de travail. Minato et elle avaient décidément bien choisi ; c’était l’espace idéal pour vivre en famille. C'était elle qui avait trouvé l’endroit.

Après son accouchement, elle avait demandé à son compagnon de retourner vivre au sein de Konoha. Cela faisait déjà quatre ans qu’ils avaient emménagé. L’appartement se situait non loin du centre du village, dans une zone résidentielle. La villa comptait deux chambres, un bureau, une salle de bain et une salle à manger. Elle avait une légère préférence pour la salle à manger car la cuisine y était intégrée. Elle pouvait ainsi faire à manger tout en discutant avec les personnes assises à la tablée.

La jeune femme poussa un léger soupir en songeant aux évènements d’hier. La nuit dernière avait été mouvementée. Le village avait reçu une sinistre nouvelle : le Sandaime Raikage avait péri. La rumeur disait qu’il avait combattu l’ennemi pendant trois jours et trois nuits afin de permettre à ses coéquipiers de s’enfuir.

Le pays du feu étant en guerre, pratiquement tous les shinobis de Konoha avaient été appelés. Kushina était l’exception. Elle avait consenti à rester au foyer pour s'occuper de leur fille. Elle avait d'abord trouvé étrange que le village ne vienne contredire cette décision, puisqu'elle était après tout l'une des meilleures Kunoichis de sa génération. Ce n'était que par la suite qu'elle eût compris que sa décision avait été approuvée pour des raisons plus… politiques.

Parfois, elle se réveillait la nuit en sursaut, des sueurs froides lui parcourant l'échine. L'angoisse embrasait ses sens telle une tumeur à son cœur meurtri. Le destin avait voulu qu'elle soit l'ultime représentante de son village, celui d’Uzushio. Elle était une Uzumaki. Toutes les fibres de son corps le lui hurlaient. Elle vivait au rythme des bagarres et des taquineries bourrues. Elle était forte. Sa vie entière avait été formatée par l’art ninja le plus complexe et le plus difficile à apprendre : le fûinjutsu. C’était dans sa nature.

Tu es venue sur ces terres pour être réceptacle du Démon-Renard. Mais avant tout… Tu trouveras l’amour, car c’est d’amour que tu devras emplir ce réceptacle. Et alors seulement, tu pourras vivre ta condition dans le bonheur. entendait-elle sans cesse dans son esprit. Sa main serrant la queue de la casserole, elle se rappela de sa première entrevue avec Mito Uzumaki. Elle se souvenait par coeur de ce jour là où un émissaire de Konoha était venu la chercher pour l’emmener dans les appartement de l’épouse du Shodai Hokage. Elle avait eu si peur. Peur que sa vie bascule à tout jamais. Peur d’incarner un être démoniaque. Elle n’avait même pas huit ans et l’on attendait déjà d’elle un immense sacrifice.

Les paroles de Mito Uzumaki Senju ne l’avaient jamais quitté. La vieille femme avait su apaisé ses craintes avec un simple mot : amour.

C’est ce sentiment qui lui avait donné le courage d’avancer alors que les ninjas de Kumo la pressaient hors du pays du Feu après l’avoir kidnappé. Elle n’avait même pas eu conscience du combat qui se déroulait sous ses yeux après avoir marché plus de cinq heures.

Minato avait fait irruption dans sa vie à l'image de la foudre, électrisant intégralement son coeur. Frigorifiée par le désespoir, elle fut secourue par cette lumière, filtrée entre les cimes des arbres déracinés. Il avait été la première personne ayant complimenté son opulente chevelure rouge. Minato l’avait changé. Elle le savait. Elle était désormais éperdument amoureuse de lui. De cet amour qui vécut jusqu’à aujourd’hui, naquit une jeune pousse.


Elle était née trois ans auparavant, de manière totalement imprévue, mais aussi d'amour. Cette graine d'espoir avait aussi bouleversé sa vie à sa manière. Le bonheur de donner la vie supplante parfois la douleur de l'accouchement et ça avait été le cas pour Kana, sa fille

Sa famille lui avait imposé qu’elle accouche auprès des siens et non à l'hôpital du village. Il avait donc été décidé qu’elle partirait avant que n’apparaissent les symptômes de sa grossesse. La nuit de son accouchement, seuls sa mère et Minato avaient été admis dans la chambre et c’était un médecin proche de la famille qui l’avait assisté pendant le travail.

Elle se souvint de l’angoisse de Minato mais surtout de la panique de ses proches pendant les contractions qu’elle ne sentait pas dut à une potion calmante. À certains moments, elle avait même cru sentir le sceau du démon renard Kyûbi faiblir. Sa mère, les larmes aux yeux lui avaient alors serré les mains alors que résonnaient les premiers cris du bébé.

Kana était née le 7 juillet, le jour de la fête des étoiles : Tanabata. Minato avait pleuré de joie en augurant qu’elle était sûrement née aimée des cieux. C'était en se remémorant ces moments que Kushina finissait d'emballer les bentos en souriant.

Il était déjà midi passé. D’une main franche, la jeune femme repoussa les longues mèches rouges qui tombaient sur son oeil droit et se dirigea vers la chambre du fond.


— Kana! Lève toi sinon je pars sans toi ! s’écria Kushina en attendant devant la porte de la seconde chambre.


Un bruit de pas précipités fuita de la pièce. La jinchûriki esquissa un sourire, elles avaient bien une chose en commun. Elles détestaient par dessus tout se lever tôt.

La porte s’ouvrit lentement et Kushina entrevit le bonnet de nuit de sa fille, Kana. Se frottant les yeux, la bouche pâteuse, elle ne payait vraiment pas de mine. Sa tête atteignait à peine le bassin de sa mère. Sa chevelure cuivrée arrivait jusqu'à ses minuscules épaules.

Machinalement, elle retira d’un coup sec le bonnet de nuit installé sur son crâne et l’envoya valser dans sa chambre.


— Hey tu pourrais au moins le ranger, s’écria Kushina en levant les yeux au ciel.


— Oui Maman…, poursuivit Kana alors qu'elle se frottait les yeux.

Kushina s’arrêta et plissa les yeux vers sa fille, puis hocha la tête en soupirant.

Ellles allaient être en retard.


Toutes les deux s'étaient entendues pour rejoindre Minato et son équipe au matin. La jeune femme leur avait préparé le déjeuner. Kana était dans ses mauvais jours. D’habitude elle se faisait une joie de l’accompagner mais aujourd’hui ce n’était pas le cas. Kushina ne voulait surtout pas se disputer avec sa fille. Bien qu’elle l’adorait, l’entêtement de Kana pouvait la mettre hors d’elle.

— N'oublie pas que tu avais promis à Kakashi-kun de lui apporter quelque chose, rouspéta la jeune mère agacée.


— Oui, son cadeau pour sa promotion ! s'écria-t-elle en sursaut.


Toute l'équipe serait là ; Kakashi, Rin et Obito.

Leur entraînement quotidien obligé, ils faisaient parti de la réserve de Konoha. Cela ne l’enchantait guère de sortir aujourd'hui, mais la petite Uzumaki prit sur elle et s’attabla pour son petit déjeuner, sans relever l’état émotif de sa mère. C’était la technique de son père pour éviter les colères explosives de Kushina. Il affirmait souvent que c’était la technique la plus difficile à appréhender.

— Calme toi maman, si tu casses encore quelque chose Papa sera embêté, souleva calmement Kana en fronçant les sourcils.

Kushina rougit et observa sa fille. Son petit visage encerclée de boucles cramoisies en disait long sur son appartenance au clan Uzumaki — y compris son caractère. Toutefois, la fillette avait hérité des traits fins de son père, de ses yeux bleus sombres — et surtout, de son génie.


À deux ans, elle parlait déjà couramment et se déplaçait sans l’aide d’un adulte. Kana avait appris à lire et écrire en moins d’un an. Elle ne cessait pas de poser des questions, telle une jarre intarissable. Pour combler ce désir d’apprendre — et surtout pour être tranquille, son père avait décidé de la submerger de bouquins. Elle avait commencé par des livres basiques puis s’était attaquée à des ouvrages plus compliqués.

« C’est le portrait craché de Minato mais je suis contente qu’elle ait pris une part de moi. Je suis quand même sa mère », pensa Kushina.

— Maman ?… Maman !

— Hum oui ?

Kana lança un regard curieux à sa mère. Cela faisait près de cinq minutes qu’elle essayait d’attirer son attention.

— Mais à quoi tu penses ?

— À rien… enfin si. Je me souvenais du jour de ta naissance, répondit Kushina avec des étoiles dans les yeux.

Kana rougit et enfourna un toast dans sa bouche. Elle était toujours embarrassée lorsque sa mère lui faisait ce type d’aveux. Non pas qu’elle n’aimait pas, elle adorait sa famille mais Kushina pouvait se montrer très étouffante.


— Dis, je pourrais aller me promener après l'entraînement de papa ? Ça fait longtemps que je ne suis pas sortie, demanda-t-elle en lançant un regard implorant.

— Je sais que le temps te parait long mais Konoha est en guerre. Tu es très jeune, tu ne peux pas rester aussi tard dehors dans le village, répliqua Kushina embêtée

— Je veux juste m’amuser et prendre l’air, pleurnicha Kana en se dirigeant vers la salle de bain.


Et c'était ainsi que deux heures plus tard, la petite Uzumaki se promena dans les ruelles du village après avoir dûment marchandé avec sa mère.

Kana ne manqua pas de remarquer au combien la guerre avait miné le village. Les visages des habitants étaient emprunts de cernes, de crainte et de fatigue. Exténués, vidés et si cette guerre continuait, seul le Demon Renard savait ce qu'il adviendrait. La fillette sortie de ses réflexions et entra dans la bibliothèque municipale.



— Oooh là ! entendit-elle dans son dos.

Kana se tourna et sourit en reconnut immédiatement son interlocuteur.

— Kamijō-san ! Vous allez bien ?


C'était le bibliothécaire.


— Oui, très bien et toi ? répondit le vieil homme avec un grand sourire. Alors que viens tu chercher cette fois ?

Kana ouvrit sa sacoche et sortit deux livres sous le regard surpris du libraire.

— Je viens vous ramener ceux là, indiqua-t-elle sous la mine ébahie du libraire.

— Tu..tu les as terminés... déjà ? ponctua-t-il cinq seconde après.

— Heuu oui… ça m’a d’ailleurs causé des problèmes, répondit Kana un peu gênée. Je deviens moins productive le matin à force de me coucher tard.

Kamijo-san la regarda soucieux. Cela faisait près d’un an déjà qu’elle était devenue une habituée des lieux.

— Kushina-san ne s'épuise pas à te lire ces histoires ?

— Non, non, ne vous inquiétez pas, s'empressa de rajouter Kana en mouvant ses mains avec hâte.

Elle aura bientôt quatre ans…mais elle ne pouvait lui dire que sa mère ne lui lisait plus grand chose depuis un petit moment déjà. Comment expliquer à quelqu’un, qu’une petite fille de quatre ans savait lire, écrire et compter ? Elle ne voulait pas être cataloguer comme un génie. Elle était sure et certaine qu’on l’inscrirait dans une formation spéciale avant son entrée à l’académie des ninjas. On pourrait même la séparer de ses parents. Quoique ! Elle avait appris récemment que dans le clan Nara, les hommes y étaient très intelligents. En plus, ils n’étaient pas spécialement séparés de leur famille.

Elle revint à ses esprits lorsque le libraire lui servit une autre flopée de livres. Il en profita pour lui faire un clin d’œil.


— Amuse toi bien, fit-il d'un air entendu.

Kana le remercia promptement en se courbant et déguerpit de la bibliothèque.

Quinze minutes plus tard, en s’approchant de la clairière aux abords du village, Kana reconnut les éclats de voix de sa mère et d’Obito. Son père était le maître instructeur de trois anciens élèves de l’académie. Rin Nohara et Obito Uchiwa avaient récemment été promus chûnin (ninja de moyenne classe) tandis que Kakashi Hatake avait reçu le grade de jônin (ninja supérieur) il y a quelques semaines. Ces trois là formaient une fine équipe. Elle entendit soudainement le cri de douleur du jeune Uchiwa et les vociférations de sa mère :


— Ce que tu viens de dire prouve que tu n’es qu’un gamin !

— Et bien tu sais quoi ? brailla Obito. Je n’accepterai rien d’une fille violente !

— Quoi ? Moi un fille violente ? C'est à moi que tu parles Ttebane ?!

Kana s’approcha du reste du groupe en faisant un petit signe à la ronde.

— Kana-chan ! s’écria Rin en la remarquant du coin de l’œil.


Kakashi de son côté lui fit un signe de tête alors qu’elle se plaça aux cotés de son père. Minato lui servit une boule de riz et lui demanda comment s'était passée la journée.


— Elle s'est bien passée et…

— Kana-chan ! Kakashi a réussi à égratigner Minato-sensei tout à l’heure, interrompit Rin avec excitation


Kana contempla Kakashi avec une lueur d’admiration.


— Félicitations Kakashi nii-chan ! J'espère que je deviendrai aussi forte que toi un jour !


Minato sourit face à l’engouement de sa fille. Il n’aimait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué mais il était heureux de voir la détermination de Kana à son âge. Kushina et Obito s'avancèrent vers eux en silence, l’un et l’autre s’efforçant de ne pas se regarder.
Kana sortit un des livres qu’elle avait pris à la bibliothèque et le tendit à l'adolescent masqué.

— Ha, merci beaucoup, remercia-t-il en fourrant l’ouvrage dans sa besace

Kana lui répondit d’un petit sourire. Il y a quelques semaines, elle avait découvert que lui aussi aimait la lecture et depuis ils s’échangeaient des ouvrages, notamment des livres techniques sur l’art ninja. Elle avait pris beaucoup de plaisir à tenter de déchiffrer les secrets du ninjutsu même si de temps en temps un roman quelconque n'était pas si mal.


— Cela t’aidera beaucoup dans ton apprentissage, avait ajouté Kakashi sous le regard agacé d’Obito


Elle s’était aperçue de la rivalité entre les deux garçons. Dans ce contexte de guerre, les élèves de l’académie étaient montés en grade très rapidement et les aptitudes du fils de Sakumo Hatake avaient impressionné plus d’un. La mort de son père avait plongé Kakashi dans l'obsession des règlements et des lois.

Brutalement tirée de ses pensées, la fillette sursauta en entendant de nouveau les cris d’Obito. Le jeune Uchiwa se disputait cette fois avec Kakashi.

— Haaaarg ! Pour qui tu te prends? Je deviendrai Hokage! Le seigneur Obito Uchiwa!

— Ça suffit vous deux ! intervint Rin en haussant la voix

Obito rougit légèrement et s’inclina face au regard impérieux de sa camarade.

— Commence déjà par arriver à l’heure...après on parlera, termina Kakashi en se levant puis en se dirigeant vers l’entrée du village.

Obito lui tira la langue dans le dos mais la remit rapidement en place sous le regard noir de Rin. La jeune chunin dit rapidement aurevoir aux parents de Kana et se mit à la poursuite du déserteur de la réunion.

— Toujours pareil. Il y en a que pour lui, conclut amèrement Obito.

Jalousie, impuissance, exclusion, même Kana pouvait ressentir tous ces sentiments à travers la voix d'Obito. Elle tenta de le réconforter :

— Obito nii-chan, je suis sûre qu'en faisant l'effort d'arriver à l'heure, Rin et Kakashi te reconnaîtront à ta juste valeur.

Le jeune homme ne répondit pas. Il avait cette fâcheuse tendance à arriver en retard à ses rendez-vous. Il trouvait systématiquement un tas d'excuses invraisemblables et cette manie avait commencé à peser d'abord sur Kakashi puis à l'ensemble du groupe par continuité.


— Bon, je pense que nous avons terminé. Obito tu peux rentrer chez toi. Rendez- vous demain à 8h00 comme d’habitude. Bon boulot, le tapota Minato sur l'épaule.

Il comprenait les sentiments d’Obito face à Kakashi. Cependant il ne voulait pas s’en mêler ouvertement. Les deux adolescents entraient dans une phase décisive dans leur relation. Et contrairement aux arts ninjas, ce n'était pas une notion qu'il pouvait facilement enseigner.
Kushina soupira et tendit une boule de riz au jeune Uchiwa en lui prenant la main.

— Obito, si tu veux un jour devenir Hokage, il faut que tu prennes des forces Ttebane !
Le jeune homme baragouina un remerciement un peu embarrassé, saisit la boule de riz en vitesse et s’en alla.


— C’est la première fois que je le vois aussi…


— triste, acheva Kana en suivant l’adolescent du regard.


— Ne t’inquiète pas Kana. Rin, Obito et Kakashi s’apprécient beaucoup. Seulement les deux garçons ne le savent pas encore, affirma Minato en caressant les cheveux de sa fille.


Kana ne répondit pas et ferma légèrement les yeux sous les caresses. Son père avait l’air de bonne humeur, elle pourrait lui demander la permission de sortir.

— Papa ! Est-ce que je peux aller me promener s’il te plaît?

Les yeux bleus de son père se rivèrent sur elle. Kushina croisa les bras en silence. Elle espérait que son époux réussirait à la raisonner. La guerre faisait rage. Minato était un célèbre ninja. Plus que célèbre, il était craint dans plusieurs pays. Sa fille n'était pas un secret d'état et son existence avait déjà amené dans Konoha bon nombre d'assassins.

Minato comprenait bien sûr les inquiétudes de la jeune femme, mais il voulait offrir à sa fille l’opportunité de s’épanouir comme les enfants de son âge, comme on le fit pour lui pendant son enfance. Il lança un regard rassurant à Kushina et se pencha vers Kana.

— C’est d’accord. Tu peux y aller… mais rentre pour le dîner, lui souffla-t-il en posant calmement sa main contre son bras.

Les yeux de la fillette s’illuminèrent et elle lui sauta rapidement au cou en riant.

— Merci beaucoup papa !


Kushina soupira d'inquiétude et se rapprocha d’eux. Elle bouillonnait mais elle ne pouvait pas contester l’autorité de Minato devant leur fille.

— N’oublie pas d’être de retour pour le dîner, sermona-t-elle de nouveau.

— Oui, oui !

Kana leur fit une bise rapide et s’en alla en courant vers le centre du village sous le regard soucieux de sa mère.

— Ne t’inquiète pas, il ne lui arrivera rien, la rassura Minato

— Tu es bien trop gentil, lui reprocha Kushina. C’est toujours moi qui ais le mauvais rôle !

Minato lui décocha un sourire nerveux en reculant légèrement.

— Kushina, nous devrions arrêter de surprotéger Kana. Elle n’a pas d’amis…

— Elle s’en fera à l'académie, riposta la jeune femme

— Je considère que les leçons données à l’académie sont complémentaires à l’éducation que nous lui donnons. Je souhaite qu’elle puisse s’épanouir et vivre sans avoir peur de l’extérieur, déclara-t-il avec fermeté.


Il se rapprocha de la jeune femme et l’embrassa doucement avant de conclure :

— Je ne sais pas si j’ai raison. Je fais ce que j’ai toujours fait : suivre mon instinct.


À suivre...


Dernière édition par Himedollz le Dim 31 Juil 2016, 10:46 am; édité 1 fois
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Himedollz
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MessagePosté le: Sam 23 Juil 2016, 10:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 2
Une grande décision




Une bonne armée doit être comme un serpent rapide qui frappe avec sa queue quand on l'attaque à la tête, qui frappe avec sa tête quand on l'attaque à la queue, et réplique avec les deux quand il est frappé au milieu. Une armée peut-elle devenir aussi rapide que le serpent ? Oui, elle le peut. Même ceux qui se détestent s'aideront mutuellement s'ils sont embarqués dans le même navire...
Grand Sage Serpent Blanc, Discours aux aspirants du Ryûchidô - Extrait de l’Art de la Guerre



Fondé par le Shodai Hokage, Konoha se situait en plein cœur du Pays du Feu, dans une immense forêt dominée par un mont rocheux. Les habitants avaient décidé d’y graver le portrait de ses dirigeants afin d’honorer un héritage et une culture transmise de génération en génération. Non loin des limites du village, à l’orée de la forêt, commençait la zone des terrains d'entraînement.

Kana avait rapidement parcouru les sentiers forestiers et débouché sur une grande prairie bordée par une rivière. Plongée dans ses pensées, ses pieds s'étaient engouffrés dans l'herbe. Celle-ci lui avait paru plus verte et plus drue que jamais. Inspirant profondément, elle chercha des yeux la raison de sa venue : Obito Uchiwa. Suite à sa dispute avec Kakashi, le garçon avait déchaîné sa frustration sur trois piliers plantés dans le sol.

Parmi les élèves de son père, elle avait toujours eu une préférence pour Obito. Elle admirait sa pugnacité et l’effort qu’il mettait dans ses entraînements afin d’égaler Kakashi — bien qu'il était toujours deux pas derrière. C'était un jeune homme qui avait beaucoup de cœur. Elle ne comptait plus le nombre de fois où il avait volé à son secours en tournant en dérision les moqueries des autres enfants du village.

L’intelligence de Kana lui avait permis très tôt de discerner la bêtise humaine et elle n’ignorait pas que pour certains habitants, elle n’était qu’une étrangère. Son lieu de naissance et son physique y jouaient beaucoup car rares étaient les individus à Konoha possédant une teinte aussi écarlate que la sienne. Cette particularité physique n’était connue que dans le clan Uzumaki du village d’Uzushio . Malheureusement, ce village et le pays qui l’abritait, n’existaient plus. Les seuls rescapés connus étaient les membres de sa famille maternelle. Sa grand-mère lui avait d’ailleurs vaguement raconté que les clans Senju et Uzumaki étaient très proches autrefois.

Au damne ces pensées lugubres, dire qu'elle était venue ici pour encourager Obito et non pas pour se morfondre sur son sort. D'un cri, elle l'appela :

— Obito nii-chan !

Le jeune homme arrêta soudainement la préparation de ses mudras et se retourna vers elle avec stupeur.

Elle lui dévoila un grand sourire.

— Kana-chan, que fais-tu ici ? s’étonna Obito

Le jeune adolescent n’avait pas le moral. Kakashi avait dépassé les bornes en l’humiliant...de nouveau. Il se sentait plus que misérable. Malgré tous ses efforts, le ninja masqué avait encore une longueur d’avance. Obito se sentait impuissant. Il avait travaillé si dur pour passer l’examen chûnin. Lorsqu’il avait été reçu, il avait pensé être l’égal de Kakashi mais son camarade le surpassait encore dans bien des domaines.

L’Uchiwa soupira :

— Si tu cherches le grand et fort Kakashi...il n’est pas ici !

Le sourire de Kana s’effaça légèrement. Certaines fois, elle se demandait si le garçon ne faisait pas semblant d’être stupide. Elle lui prit soudainement la main et le poussa au centre du terrain. A quelques pas, se trouvait une stèle commémorative en marbre noir sur laquelle était inscrit le nom des ninjas morts au combat pour le village. Kana s’agenouilla doucement et s’adressa en murmurant au monument, consciente qu’Obito pouvait l'entendre.

— Reito-san! Nao-san! J’espère que vous allez bien. Le village est toujours en guerre et Obito s'entraîne très dur pour aider tous ses amis …

— Kana ! Ça suffit ! s’écria le garçon embarrassé

La fillette n’en prit pas compte et continua sa prière avec une mine butée.

— Nii-chan répète tout le temps qu’il veut devenir Hokage. Je suis sure que vous le soutenez ….et moi aussi d’ailleurs ! Alors... vous pouvez lui donner du courage ? Pas beaucoup hein parce qu’il en a à revendre...mais juste assez pour qu’il redevienne le grand frère effronté que j’apprécie tant…

— Ils sont morts Kana, je ne vois pas en quoi ils peuvent aider, interrompit gravement Obito. Ne me regarde pas comme ça ! Je ne les ai pas connus après tout.

— Tu sais, tu n’es pas le seul à avoir perdu des proches.

Il y a quelques semaines, Kana avait rencontré la grand-mère d’Obito alors qu’elle se promenait dans le village avec son père. La vieille femme avait remercié le sensei de prendre soin de son petit-fils. C’est ainsi qu’elle avait su l’identité des parents d’Obito.

— Hey ! Tu veux voir un petit tour ? annonça rapidement l’Uchiwa

Le jeune garçon se concentra et effectua des signes. Quelques secondes plus tard apparut dans un “pop” une souche d’arbre à son endroit. Kana esquissa un petit sourire et applaudit. Elle n’était pas dupe sur le fait qu’il essayait de lui changer les idées. Elle avait reconnu la technique de permutation. C’était une technique de base que l’on apprenait à l’académie. Jamais elle n’avait pratiqué cette technique mais elle admettait qu’elle pouvait s’avérer utile tout aussi bien en mission que dans la vie quotidienne.

— Bravo ! Tu as beaucoup progressé.

— À ton tour ! ordonna le jeune garçon en rougissant légèrement.

Obito lui expliqua les mudras et la démarche à suivre. Le secret de la permutation résidait dans la concentration et la vitesse. Elle ne nécessitait donc pas le contrôle du chakra. Au bout de la cinquième tentative, Kana réussit une permutation parfaite en surprenant l’Uchiwa. Elle avait effectué une feinte sur le côté gauche et permuté le livre qu’elle lisait lors du déjeuner. Son geste avait été si rapide que l’Uchiwa n’avait pas eu le temps de voir la parade. Elle poussa un soupir de satisfaction en tombant dans l’herbe.

— Tu te débrouilles très bien, complimenta Obito. Comment as-tu appris à te déplacer de cette manière ?

— Et bien… je…

— Elle a simplement observé ta première démonstration en analysant les défauts de tes mouvements.

Kana sursauta et jeta un regard surpris aux deux silhouettes qui avançaient vers eux : Kakashi et Rin. La fillette poussa un cri de joie et se jeta dans les bras de cette dernière en riant.

— Nous sommes venus te chercher, Minato-sensei nous a convoqué, annonça Kakashi à Obito

— Oh déjà ? confessa Kana dépitée

— Oui, c’est pour le briefing de l'entraînement, répondit Kakashi

— Je ne savais pas que tu travaillais avec Obito, s’étonna doucement Rin. Ce n’est pas trop dur ?

Obito qui écoutait la conversation la rassura.

— Je ne suis pas un tyran !

— Ah ça… les tyrans n’arrivent pas en retard, marmonna Kakashi à travers son masque.

Obito ouvrit la bouche pour répliquer mais Rin posa sa main sur son épaule.

— Ne recommencez pas tous les deux, leur conseilla-t-elle en leur lançant un regard furibond.

Obito observa la jeune fille, Kakashi puis Kana qui lui confia un gentil sourire.

— Parfait, capitula-t-il, allons-y Minato-sensei nous attend. Kana tu viens ?

La fillette hocha négativement la tête. Il restait quelques heures avant le dîner.

— Tout ira bien, lui chuchota soudainement Rin. Je prendrai soin d’eux, je te le promets.

Rin avait un don certain pour comprendre les choses. Lorsqu’elle quitta les élèves de son père, Kana était rassérénée.


_________________________________________



Le vent avait tourné et charriait de lourds nuages gris provenant du Nord. Ceux-ci filtraient la lumière laissant apparaître des petites éclaircies. L’humeur changeante du temps n’empêchait pas les villageois de s'activer dans la préparation de leur soirée. Quiconque aurait trouvé cela normal mais seul un fin observateur pouvait déceler la tension évidente qui régnait à Konoha. Des plis d'inquiétude ceignaient sur les visages, des rires nerveux ou hystériques éclataient ci et là et des larmes de tristesse se mêlaient quelques fois à des phrases réconfortantes. Jamais affrontements n’avaient fait autant de victimes que ceux de la Troisième Grande Guerre Shinobi. Chaque jour apportait son lot de mauvaises nouvelles, de pertes et de déceptions. Il était évident que le village se préparait malgré lui à une dure réalité : perdre la guerre.

Kana rejoignit le quartier central du village qui s’étendait du mont des Hokage à la zone résidentielle où elle logeait avec ses parents. En son centre se dressait une sculpture représentant une flamme. Elle pénétra dans le sanctuaire et se rendit dans le mémorial.

L’établissement était plus qu’un hommage aux ninjas disparus. Les habitants y honoraient aussi les pertes civils en accrochant les photos des défunts sur les murs.

Il y faisait sombre et une atmosphère funèbre y régnait. La plupart des bénévoles et visiteurs s’occupaient de l’éclairage des photos, d’autres déposaient des fleurs afin d’égayer l’endroit.

Elle s’éloigna silencieusement de l’entrée et se rendit dans l’une des arrières salles du monument. Bien plus étroite que la précédente, la pièce était saturée par des photos vétustes. Elle parcourut rapidement certaines et s’arrêta devant le cadre qu’elle cherchait.

Cela faisait quatre semaines qu’elle se rendait dans ce lieu et qu’elle contemplait en silence les prunelles sombres et le profil aquilin de cet anonyme. Quatre semaines qu’elle attendait et cherchait à déchiffrer son épitaphe.

« Ci-gît xxx xxx père bien aimé, ninja dévoué, héritier xxxx »

Kana soupira et ferma les yeux en essayant d’imaginer la vie de cet homme.

Elle ne pouvait l’expliquer mais elle se sentait proche de cet inconnu. Comment était-il mort ? Avait-il encore de la famille ? Son portrait semblait avoir résisté à l'érosion du temps. Il avait dû connaître bien des guerres avant d’être inscrit sur cette pierre.

Héritier… de quoi ?
Pourquoi mourir ainsi ?


Kana ouvrit brutalement les yeux lorsqu’elle perçut le son de la cloche qui annonçait la fermeture du sanctuaire. Elle s'apprêtait à quitter les lieux lorsque deux voix féminines retentirent de la pièce voisine.


— Si ça continue, c’est au berceau qu’ils vont les recruter ....

— Natsuki, ce sont des ninjas… des shinobis de Konoha. Ils doivent suivre les ordres du Hokage. Ils reçoivent cette éducation pour protéger le village.

Protéger son clan.
Protéger sa famille.
Papa… maman…


— Et alors ? Ça ne peut pas continuer comme ça, il nous enlève tous nos jeunes. Que se passera t-il si…. oh je ne veux même pas y penser. J’ai déjà perdu mon frère... le Sandaime devra assumer toutes ces pertes….

— Chut ! Tais-toi...

La serrure de la porte cliqueta annonçant le départ des deux femmes. Kana se tenait toujours immobile dans la pièce redevenue silencieuse. Elle lança un dernier regard au portrait du ninja inconnu. En poussant une grande inspiration, elle prit sa décision.

Elle sortit.


_________________________________________



Minato et Kushina étaient assis dans le canapé en tissu qui bordait leur salon. Le kit de couture dispersé sur la table basse indiquait que la jeune femme avait terminé le raccommodage de certains vêtements. Elle jetait de temps en temps des petites œillades affectueuses à son mari qui regardait l’album photo, souvenir de son unité. Des dizaines de photos de ses élèves en situation y figuraient.

Puis soudain, la poignée de la porte d’entrée s’abaissa, signant le retour de Kana. Minato se leva et lança un coup d’œil dans le vestibule.

— Comment s’est déroulée ta journée ? Kakashi m’a dit que tu avais passé ton après-midi avec Obito.

Surprise, Kana ne réagit d’abord pas. Elle avait toujours en tête la discussion entendue dans le sanctuaire, puis un pâle sourire naquit sur ses lèvres.

— Oui, la journée a été particulièrement instructive.

Elle n’avait pas voulu montrer son inquiétude, mais celle-ci se perçait à travers sa voix chevrotante. Elle s’assit en silence dans l’un des fauteuils du salon sans remarquer l’échange silencieux qu’il y avait entre ses parents.

— Ma puce, si tu veux parler de quelque chose qui te tracasse, nous pourrons peut-être t’aider, commença Kushina après cinq minutes de silence.

Minato se tourna et plongea son regard dans celui de Kana. Les lèvres pincées, les sourcils froncés, sa fille semblait en pleine réflexion. Cette expression lui était familière et il se dit qu’il devait avoir exactement la même tête lorsqu’il pensait à une stratégie. Kana était si concentrée qu’elle sursauta légèrement quand Kushina l’enlaça.

— Raconte nous.

La fillette se dégagea doucement et inspira profondément en regardant ses parents.

— Papa, Maman.. je souhaiterais suivre une formation accélérée avant mon entrée à l’académie.

Un long silence succéda à la révélation. Silence, que Minato fût le premier à rompre.

— Je n’y vois pas d’objection si ta mère est d’accord. Toutefois, j’aimerais savoir ce qui te motive. Tu devrais profiter de tes moments de liberté…

— Je sais tout cela. J’ai été égoïste envers vous, interrompit Kana. Je me suis plongée dans mon monde en lisant encore et encore et j’ai oublié le plus important… désolée. Je n’étais pas très motivée pour devenir un ninja mais j’ai essayé pour la première fois une technique aujourd’hui et… je dois avouer que j’y ai pris énormément de plaisir. Je veux moi aussi combattre avec Obito ….

— Obito ? questionna Kushina étonnée. Qu’a-t-il à voir avec ta requête ?

Kana sentit ses joues rosir sous le regard inquisiteur de sa mère. Kushina écarquilla les yeux de stupeur et poussa un grand cri :

— Haaaaa ! Ma petite chérie connaît son premier béguin.

— Hein ?!.... Quoi ?!

Minato s’étrangla et se retourna vers sa femme. Kushina regardait sa fille avec un grand sourire béat, des étoiles dans les yeux. La fillette haussa les épaules en s'efforçant de ne pas rire.

— Quoi ? Mais non.. je ne suis pas amoureuse d’Obito. Mais il m’a juste appris une technique aujourd’hui. Si tu ne m’avais pas coupé la parole Maman, tu m’aurais entendu citer le prénom de Kakashi et de Rin après.

Le soupir de soulagement émis par Minato lors de cette déclaration ne fut perçu que par Kana. Bien trop fine pour taquiner son père, elle décida de l’ignorer.

— Haha, j’ai dû encore imaginer des trucs étranges, regretta Kushina. Excuse ton idiote de mère.

Elle passa sa main dans ses longues mèches rouges et reprit doucement.

— Je suis d’accord pour ta formation. Je te dois aussi des excuses. J’étais si inquiète à cause de la guerre. Ton père ne s’est pas fait que des amis….

— J’ai compris, coupa Kana. mais c’est à moi de m’excuser…

— Non non c’est moi qui m’excuse. J’aurai du…

— Non c’est moi…

— Hum hum… les filles toussa Minato et tous les trois se mirent à rire.

Après avoir dîner, Kana s’assit près de la table basse du salon et se força à réprimer le sentiment de culpabilité qui naissait en elle. Son regard se posa sur l’album photo souvenir laissé ouvert et s'arrêta sur une photo. Celle-ci avait été prise quelques semaines plus tôt par Kushina sur le terrain d'entraînement. Sur le cliché, Rin et elle étaient entourées des deux garçons. Elle gloussa légèrement en remarquant le regard de merlan frit que posait Obito sur Rin. Kakashi restait impassible derrière son masque comme toujours.

Une idée lui traversa soudainement l’esprit.

— Papa, dans combien de temps repars-tu en mission ?

Le jônin termina de faire la vaisselle du dîner et entra dans le salon.

— Je l’ignore mais je suppose que la prochaine sera la dernière, conclut-il en s’asseyant sur le canapé.

— C’est possible, commença Kana en se levant.

Elle se dirigea vers une pile de livre et en sortit une carte.

— Regarde. C’est un point stratégique pour les shinobis d’Iwa, fit-elle en lui indiquant le lieu. C’est le pont Kannabi. Ils ne peuvent entrer dans le Pays du Feu que par cette route. Les derniers combats y auront lieu c’est certain.

— C’est aussi mon avis. Je devrais commencer ta formation dès demain, conclut Minato dans un sourire. Je ne m’étais pas rendu compte que tu grandissais aussi vite.

Lorsque Kushina revint dans le salon, elle vit une scène qu’elle s’empressa de photographier avec discrétion. Elle intitula le cliché : l’amour d’un père.


A suivre...
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Boruto
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MessagePosté le: Lun 01 Aoû 2016, 1:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Yo!
C'est clair que les commentaires sont très utile pour garder sa motivation! Mais bon! On est plus grand monde sur ce forum. Seul un petit nombre survivent encore et toujours à la disparition de Naruto! Et ce n'est pas le chapitre mensuel qui va faire repartir ce forum hélas!

Ton style d'écriture est bien! Cela donne envie de lire la suite! Mais attention de ne pas trop suivre la trame du manga de Kishi! Là, tu as planté le décor! Le lieu, qui sont les protagonistes et quand ça se passe. A toi de créer ta propre histoire! Wink

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Himedollz
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MessagePosté le: Lun 08 Aoû 2016, 12:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup ! J'ai posté ma fic ici car même si il y a moins de personnes actives, les fans sont toujours là.
Je suis la trame du manga par rapport aux événements chronologiques, le caractère des personnages et le contexte géopolitique. Merci pour tes compliments.
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Himedollz
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MessagePosté le: Lun 08 Aoû 2016, 1:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Voici le chapitre 3, je vous remercie pour avoir pris le temps de lire les deux premiers chapitres. N'hésitez pas à laisser des commentaires sur le forum ou fanfiction.net. Bonne lecture Smile


Lexique

Takoyaki : des beignets de poulpe

Machiya : maison en bois typique des centres villes japonais.

Mochi : pâte de riz

Manjū : petits gâteaux ronds et blancs, cuits à la vapeur.

Yakigashi : des gâteaux à base de pâte à gaufre cuits au four.

Mitarashi dango : brochette de boulettes de mochi couvert de sauce soja sucrée. Il en existe plusieurs variétés notamment le botchan dango ou hanami dango, composé de trois dango de différentes couleurs. Ce sont les pâtisseries préférées d’Itachi.

Taiyaki : une gaufre en forme de poisson. La plupart du temps, il est fourré d'anko, une pâte de haricots rouges sucrés mais d'autres garnitures sont possibles.

Yatai : stand traditionnel japonais

Chibi-chan : petite demoiselle en japonais. Le suffixe -chan permet d’adoucir le terme et de le rendre plus affectueux.

Busu-san : “Monsieur mocheté” ou “laideron” en japonais

Tantō : un couteau japonais semblable au katana. Beaucoup de ninjas l’utilisent notamment ceux de l’ANBU.

Usuratonkachi : insulte japonaise qui veut dire “inutile” ou “imbécile”.



Chapitre 3
Des yeux si noirs


Konoha, le clan Uchiwa, les takoyaki, les blagues. Tant de personnes aimeraient être sur cette liste... après tout, quand Shisui aimait quelque chose, c’était pour la vie. Itachi Uchiwa


Les mois qui suivirent furent particulièrement pénibles pour les dirigeants de Konoha. L’espionnage du village de Kusa révéla l’avancement significatif des troupes d’Iwa sur plusieurs territoires. Ces derniers avaient envahi le Pays de l’Herbe et se servaient de ses nombreux ponts limitrophes pour se ravitailler. Beaucoup de ninjas expérimentés avaient été envoyés afin de détruire ces points de ravitaillement et il était maintenant évident que leur destination prochaine serait le pont Kannabi, ultime frontière entre les deux pays.

En parallèle, les journées de Kana s’étaient rythmées par les entraînements quotidiens, que son père animait lors de son temps libre. Elle lui avait demandé de ne pas la ménager. Ainsi, elle s’était résolument pliée à tous ses exercices. Il était plus que fier des progrès accomplis par sa fille, mais si le père était comblé, le shinobi lui, était impressionné.

La fillette ne connaissait que les arcanes théoriques du ninjutsu et du taijutsu et pourtant, elle ne semblait pas éprouver de réelles difficultés à maîtriser les enchaînements demandés. Ses gestes étaient fluides, rapides, précis. Sa technique, bien que rudimentaire au début, devint plus raffinée au fil des semaines.

La grâce et la rapidité de ses mouvements donnaient l’impression qu’elle s’adonnait à une danse passionnée contre son adversaire. Minato ne tarda pas à la féliciter de ses progrès :

— Tu t’en sors très bien. Garde toujours ton poignet souple lorsque tu lances ton shuriken ou ton kunai. Ils doivent être une extension de ton bras. N’oublie pas !

— D’accord, j’appliquerai tes conseils, répondit Kana joviale en s’asseyant dans l’herbe.

Il était 14h00.. Ils se trouvaient tous les deux sur le terrain d'entraînement le plus excentré du village. Son père l’avait réveillée aux aurores pour des exercices quotidiens et depuis, ils n’avaient pas fait de pause. Le jônin blond s’étala auprès d’elle et fouilla dans l’une des pochettes de sa ceinture.

— Maintenant, tu dois t’initier au lancer de ce type de kunai, jugea t-il en lui tendant une arme à trois lames. La technique de lancer est différente de celle d’un kunaï à une lame mais tu devrais t’y faire très vite grâce aux mouvements que je t’ai appris.

Kana examina l’arme fétiche de son père. Elle connaissait ce kunai par coeur. Il mesurait en environ 25 cm. Les trois lames étaient faites d’un métal spécial pouvant absorber le chakra et sa principale caractéristique résidait dans le sceau gravé sur sa poignée en bois. Le pommeau se terminait sur un anneau dans lequel on pouvait attacher une corde.

Hiraishin kunai. L’arme qui permettait à l’Eclair Jaune de Konoha d’utiliser sa fameuse technique de déplacement instantané : l’Hiraishin no jutsu.

Ce kunai avait suscité un vif intérêt chez elle. Elle avait bien essayé d’interroger son père sur les secrets de cette technique mais il était resté muet. Elle continuait donc ses recherches en étudiant le peu de revues et manuels sur le sujet. Jusqu’à présent, elle avait découvert que le créateur originel de ce jutsu était le Nidaime Hokage. Malheureusement, cela faisait une trentaine d’année qu’il avait péri. Ceci avait mis un point d’encre à ses recherches.

— Dommage qu’il ait emporté ses secrets dans la tombe
Elle ne se faisait aucune illusion, il lui faudrait beaucoup de temps avant de pouvoir maîtriser totalement cette technique. Kana fourra l’arme dans sa pochette en soupirant.

— Il est lourd. Pourquoi utiliser un kunai à trois lames ? Une seule lame suffirait, non ?

— Il a été fait sur mesure. J’imagine que tu trouveras la réponse à tes questions au cours de ton entraînement, répliqua Minato autant amusé que retorse.

Découvrir les choses par soi-même. Cette phrase avait toujours été le nindo de son père. Toutefois elle avait inconsciemment suivi cette voie en commençant sa formation ninja.

La fillette grogna de dépit et passa une main dans sa chevelure rouge pomme.

—Tu ne souhaites pas que tes mèches soient plus longues ? s’étonna Minato.

—Non, je trouve que les cheveux courts sont bien plus pratiques, ronchonna-t-elle en piquant du nez.

Inutile de dire à son père qu’elle détestait cette couleur qui était la preuve évidente qu’elle n’était pas originaire de ce pays. Elle avait eu une discussion à ce sujet avec sa mère qui lui avait conseillé de cogner les gamins qui s’amusaient à ses dépends mais Kana détestait la violence gratuite. Cogner et tabasser n’étaient pas son style. Elle ne répondait qu’en affichant une mine indifférente et hautaine.

— Kushina n’aimait pas trop ses cheveux, se souvint-il en observant la chevelure lisse et souple de Kana.

— Et qu’est-ce qui lui a fait changer d’avis ?

Ses prunelles d’un bleu saphir se perdirent un instant dans le vague. Un léger sourire finit par apparaître sur son visage. La fillette se racla la gorge et afficha une mine goguenarde. Elle était prête à parier que son père revivait des souvenirs de jeunesse partagés avec sa mère. Ignorant sa mine moqueuse, Minato, le rose aux joues, se leva et lui fit une dernière déclaration avant de s’en aller.

— Quand tu seras plus grande, tu comprendras. L'entraînement est terminé.

Au bord de l’éclat de rire, Kana réalisa combien elle était chanceuse d’être née dans une famille soudée.


________________________________________________________________



Les bâtisses et les ruelles défilaient à toute allure alors qu’elle se dirigeait vers le centre du village. Grâce à ses entraînements, elle maîtrisait de mieux en mieux son chakra et n’avait aucune difficulté à utiliser des techniques de rang E et D.

Après le départ de son père, elle était restée une heure de plus à s'entraîner avant de se souvenir qu’elle avait rendez-vous au QG de la FAM. La Force Alliée des Mères était dirigée par les maîtresses de clan de Konoha. Kushina y avait adhéré en tant que représentante du clan Uzumaki. Le départ de plusieurs ninjas au front poussait à la formation de plusieurs alliances notamment celles des femmes. Celles-ci avaient décidé d’un commun accord de participer à l’effort de guerre. Les nombreuses taches qu’elles effectuaient aidaient en bien le village et les jônins lors de leurs missions.

Kana était ravie de donner un coup de main. Surtout qu’en étant bénévole, elle pourrait aussi saluer sa mère qu’elle n’avait pas vu de la journée.

Elle s’arrêta sur l’un des toits des nombreuses machiya du centre ville lorsqu’une délicieuse odeur chatouilla ses narines. Kana sauta dans la rue et découvrit une petite échoppe traditionnelle de friandises. Des dizaines de petits gâteaux colorés à base de mochi étaient disposés sur les étagères. Elle repéra aussi des manjūs, les fameux petits pains cuits à la vapeur ainsi que ses friandises préférées, les yakigashis.

— Bienvenue, qu’est-ce qui vous ferez plaisir ? lui demanda la vendeuse en s’approchant.

Kana hésita entre les mitarashis dangos et un taiyaki à la crème. Elle appréciait beaucoup ces pâtisseries.

— Huuum c’est vraiment un choix difficile, tout a l’air délicieux, argua-t-elle avec nervosité

Sa mère piquerait une crise si elle apprenait ça. Elle était interdite de grignotage avant le dîner. Tout de même, ces friandises avaient l’air si bonnes.... mais valaient-elles le coup de subir la terrible colère d’Habanero la sanguinaire ?

Après une rapide réflexion, la fillette décida que oui. Elle indiqua un taiyaki à la crème à la commerçante qui s’empressa d’accomplir la transaction.

— Merci beaucoup et à bientôt !

La texture croquante extérieure du taiyaki et le fondant de la garniture bien chaude firent gargouiller son estomac. Kana allait prendre sa première bouchée lorsqu’une discrète flagrance lui parvint aux narines. Elle lui rappela le parfum d’une nuit pluvieuse de pleine lune, une odeur froide de mousse et d’herbe mouillée.

— Kana....-chan, hésita une voix douce derrière elle.

Elle se retourna et ses yeux s’écarquillèrent de surprise lorsqu’ils croisèrent les pupilles sombres d’Itachi Uchiwa. Le garçon s’était approché sans bruit du yatai et attendait patiemment son tour. Elle fourra rapidement sa friandise dans son sac et s’approcha.

— Itachi-kun, depuis quand es-tu rentré ? s’étonna-t-elle avec un grand sourire.

— Cela fait quatre mois. Ma mère ne t’a rien dit ?

Une boule se forma dans son ventre lorsqu’elle vit le regard interrogateur d’Itachi. Combien de fois s’était-elle promise de leur rendre visite ? Au lieu de ça, elle s’était entraînée comme une folle en profitant de la présence de son père.

Il y avait trois mois, sa mère et elle avaient été invitées chez les Uchiwa et Kushina en avait profité pour lui présenter Mikoto et sa famille. C’est ainsi qu’elle avait su que le chef du clan Uchiwa avait emmené son fils sur le front. La fillette avait alors demandé à son père si elle aussi, il l'emmènerait voir les champs de bataille.

— Non certainement pas. Le clan Uchiwa a la charge d’être la police militaire de Konoha. Fugaku-san a sûrement voulu préparer Itachi-kun à son avenir, avait-il déclaré.

Depuis ce jour, elle n’avait plus jamais abordé le sujet. Si sa mère s’entendait très bien avec Mikoto, elle se doutait que ses relations avec le père d’Itachi étaient moins cordiales.

Les moments passés avec le garçon lui avaient permis de cerner son talent. Âgé d’un an de plus qu’elle, il se révélait être un bourreau de travail et se démarquait par son esprit froid et rationnel. Certains enfants le surnommaient : « Busu-san ». Il était évident que le sobriquet avait été inspiré par la jalousie, car si Itachi possédait des défauts, la beauté physique n’en faisait pas partie.

Ses cheveux d’un noir de jais se caractérisaient par deux longues mèches et une frange inégale qui encadraient son visage. De fins et longs sourcils mettaient en valeur ses yeux d'onyx. Il n’était pas très grand et portait un tee-shirt gris foncé avec le symbole du clan Uchiwa à son dos. Son pantalon se résumait à un bermuda gris clair, une pochette ninja attachée à sa cuisse droite.

Elle avait admis très tôt qu’Itachi la surpassait dans bien des domaines. Toutefois, l’Uchiwa paraissait très solitaire et introverti. Dans un sens, il lui reflétait ses propres défauts.

— Nous nous cachons trop de choses, ça nous rend vulnérable, pensa-t-elle en regardant le garçon à la dérobée.

Kana se reprit et se pencha en signe d’excuse.

— J’ai été très occupée dernièrement et j’ai oublié de passer… désolée.

L’héritier du clan Uchiwa ne répondit pas. Elle eut un sourire nerveux et se promit avec ferveur de rendre visite à Mikoto très prochainement. Elle allait lui annoncer son intention lorsqu’elle aperçut plusieurs villageois qui courraient en hurlant dans leur direction.

— Aidez nous ! Aidez nous ! Des hommes sont blessés !

Très rapidement, des dizaines de personnes se rassemblèrent autour des malheureux. La cohue était si forte qu’elle perdit Itachi de vue. Les blessés étaient au nombre de six. Des ninjas de Konoha. Les flaques de sang sur la route supposaient qu’ils avaient parcouru à pieds la rue principale du village avant qu’on ne les repère.

Le groupe était composé de cinq jônins et d’un chûnin d’après les rumeurs. L’odeur terreuse et cuivrée de poudre émanant des blessés, laissait deviner qu’ils revenaient des champs de bataille. Les six hommes étaient d’une saleté repoussante et leurs vêtements étaient déchirés par endroit.

Kana recula instinctivement face à la scène et poussa un petit cri, les yeux écarquillés d’horreur. Sa mère n’avait jamais approuvé certaines de ses lectures, qu’elle trouvait non appropriées pour les enfants. Pourtant la fillette se félicitait d’avoir acquis certaines connaissances sur l’art de la guerre. Ce savoir lui avait permis de comprendre comment la réflexion pouvait mener à la victoire et comment l'analyse des faiblesses de son ennemi permettait d’établir des tactiques. Néanmoins, ces livres ne mentionnaient pas les dommages collatéraux sur les civils.

Tristesse. Douleur. Peur. Colère. Haine.

Le peuple n’était pas supposé se retrouvé sur le champs de batailles. Or ces émotions qui traversaient habituellement les guerriers, étaient désormais emprunts sur les yeux de chaque habitant du pays du feu. Les conséquences de la guerre... le lien qui unissait les hommes était rompu et seule la lutte et le combat leur permettraient de se sortir de ce bourbier. Et cette réalité s'enfouit profondément dans l’esprit de chacun..

— Que quelqu’un prévienne le Hokage !.

La voix d’une femme brisa le silence tendu. Les battements rapides de son cœur s’estompèrent lentement et Kana passa en revue la petite foule. Elle n’y trouva pas Itachi. Elle commença à le chercher lorsqu’un commerçant venu aider les blessés l'interpella.

— Aide moi à le calmer. Tous ces imbéciles ne font rien d’autres que regarder. Fichez le camp !

Sa remarque déclencha un concert de réprobations mais au moins, une bonne moitié de spectateurs s’en allèrent. Il lui désigna le chûnin couché sur le dos. Elle s’approcha et pu se rendre compte à quel point le ninja était mal en point. On lui avait enlevé quelques vêtements et de multiples lésions parcouraient son torse et son visage. Elle remarqua aussi plusieurs blessures ouvertes causées par arme blanche ou par le chakra de ses adversaires.

Kana jeta un coup d’oeil rapide à ses compagnons ; il était le seul à être dans un état aussi critique. Elle sentit son ventre se tordre d’impuissance et de dégoût puis songea à Rin. Pourquoi n’était-elle pas là ? C’était pourtant elle la spécialiste des jutsus médicaux ! Le chûnin sursauta brusquement et de magnifiques iris nacrés se posèrent sur elle.
Le byakugan !

— Je suis Iroku Hyûga… . Je.... fais parti de l’escadron....de renseignement des ponts Nord-Ouest… s’il vous plaît, je dois parler à.... Hokage-sama… je…

À bout de force, il s’évanouit. La fillette et le commerçant s’observèrent, incapables de céder à sa requête. Ils ne pouvaient pas déplacer les blessés. C’était la règle à suivre tant qu’ils n’avaient pas reçu d’ordre des dirigeants. En temps de guerre, on ne pouvait faire confiance à personne.

Le bruit de gens qui arrivaient résonna dans la rue. Elle sentit l’étreinte d’une main sur son poignet l'attirer vers l’arrière et se retrouva face à Itachi. Le visage du garçon était de marbre, seules ses pupilles rongées par l’anxiété témoignaient de son trouble.

Kana soupira de soulagement et serra discrètement la main du garçon. Elle ne voulait plus qu’ils se perdent de vue. Elle allait lui reprocher son absence lorsqu’elle remarqua qu’il n’était pas seul. Mikoto et Kushina les attendaient légèrement à l’écart. Cette dernière se contenait à grande peine pour ne pas montrer son angoisse.

— Itachi-kun nous a prévenu. Il n’y a plus de place à l'hôpital pour l’instant. Nous allons les installer au château Kikyô.

— Où est Papa ? demanda Kana, surprise de ne pas voir plus de ninjas de moyenne classe et supérieurs.

— Fugaku et lui avaient rendez-vous à la résidence de l’Hokage, lui répondit Mikoto. Il me semble que...

Mikoto s’interrompit. Deux hommes vinrent près d’eux et soulevèrent maladroitement Iroku. Celui-ci reprit conscience en hurlant.

—Ha ! …. non pitié !

— Hey vous deux ! C’est ainsi que vous portez votre femme ? Ttebane ! hurla de colère Kushina en s’avançant vers eux.

La maîtresse du clan Uchiwa la suivit, l’air inquiet. Kana poussa un long soupir et se rendit compte qu’elle tenait toujours la main d’Itachi. Le garçon ne semblait pas s’en offusquer et observait avec attention les réprimandes de Kushina aux deux jônins.

Après l’avoir perdue dans la foule, Itachi s’était dépêché de prévenir la F.A.M puis s’était attelé à la retrouver parmi la foule. Il avait bien anticipé les choses.

Elle se tourna vers lui dans un sourire lumineux et murmura :

— Merci beaucoup Itachi.


________________________________________________________________




Des bandes de tissus à la main droite et une bouteille d'antiseptique à la main gauche, la fillette s’évertuait à panser les nombreuses plaies disséminées sur les bras d’Iroku. La colère de Kushina avait eu raison des deux écervelés. La Force Alliée des Mères avait rapidement pris les choses en main en commençant par installer les blessés au palais Kikyô.

Le château avait été construit il y avait plus de 30 ans et servait aujourd’hui de réserve de guerre. Depuis l’arrivée impromptue des survivants de l’unité de renseignement, plusieurs patrouilles de genins avaient prévenu les hautes instances du village et après quelques soins, les ninjas blessés avaient pu délivrer leur message au Sandaime Hokage. Dès lors, le Conseil de Konoha s’était enfermé dans une réunion à huit clos avec certains jônins dont Minato.

Kana soupçonnait qu’ils avaient reçu de mauvaises nouvelles du front mais ne pouvait malheureusement poser aucune question à Iroku. L’état de santé du ninja était bien trop instable. Les Hyûga avaient été prévenus mais comme la plupart des clans de Konoha, il avait été dépossédé de leur chef qui était sur les champs de bataille. Les Anciens avaient sollicité les ninjas médecins mais la plupart répondirent que l’état du jeune homme dépassait leurs compétences. Personne ne doutait de leur bonne volonté.

— Chibi-chan

La voix d’Iroku résonna faiblement dans la chambre. Son teint était pale et ses yeux cernés. Les dégâts causés sur son organisme par les tortures qu’il avait enduré l’avait irrémédiablement marqués. Kana se demanda si elle ne lui faisait pas plus de mal que de bien. Elle changeait ses pansements en attendant la prochaine visite du ninja médecin mais doutait grandement de sa dextérité.

— Merci beaucoup pour les soins, fit Iroku dans un souffle

— Reposez vous maintenant. Tout ira bien, je suis sure que vous serez vite remis sur pied, assura-t-elle dans un doux sourire.

Le chûnin acquiesça faiblement et ses yeux louchèrent sur la carafe posée sur sa table de chevet. Kana suivit son regard et lui servit un verre d’eau. Il se redressa légèrement et remarqua les hématomes sur les bras nus de l’enfant.

— Tu t'entraînes déjà au taijutsu ? N’est-ce pas un peu précoce ? interrogea-t-il en la dévisageant.

La fillette scruta ses bras et soupira. L'entraînement de ce matin y était sûrement pour quelque chose. Elle prit un temps avant de répondre :

— Au début, je ne pensais pas que devenir ninja serait si difficile. Mais lorsque j’ai commencé l'entraînement, j’ai découvert que la voie que j’ai choisi était parsemée d’épines. Je sais que j’aurai à endurer toute ma vie ces épines jusqu’à ne plus en ressentir la douleur.

— Nous sommes tous passés par cette étape, certains plus tôt que d’autres, grommela-t-il avec un regard mauvais. Être ninja nous oblige à nous remettre en question et à maîtriser la douleur.

— Vous parlez de la douleur physique ?

— Oui… aussi bien physique que morale.

— Et on apprend à se connaître en entamant un entraînement ninja ? demanda Kana, avide d’une réponse. Pourquoi se battre alors ?

Le porteur du byakugan se pinça les lèvres puis répondit après un moment :

— Pour protéger les personnes que l’on aime. Je pense que c’est l’une des motivations...c’est la mienne en tout cas.

Le jeune homme plissa les yeux. Une douleur lancinante vrilla son abdomen. Il poussa un gémissement et pressa ses mains contre son estomac, plié en deux par la souffrance.

— Ça va aller, maugréa-t-il en voyant la jeune fille se rapprocher de son visage.

Kana posa une main inquiète sur son front. De la fièvre. Depuis combien de temps était-il dans cet état ?

— Iroku-san, pourquoi n’avez-vous rien dit ? s’écria-t-elle en sortant chercher de l’aide.


________________________________________________________________



— Iroku Hyûga est mort !

Très vite, la nouvelle s’était propagée dans le village. Le soleil venait de se lever et avec lui des bénévoles et des infirmières volontaires. C’est l’une d’elles qui découvrit, lors de sa première visite matinale, le corps froid du ninja. Bien que le personnel médical et certains bénévoles s’attendaient à cette tragique issue, les réactions furent vives. Les villageois reprochèrent le peu de moyen médical laissé au village à cause de la guerre. Il était pour certains inadmissible qu’un ninja puisse sortir d’un enfer pour mourir aussi bêtement.

Le chûnin s’était éteint dans la nuit, dans le silence, ses multiples lésions corporelles avaient provoqué une hémorragie interne que les infirmiers n’avaient pu enrayer. À présent, son visage pâle semblait serein et détendu, ses traits n’exprimaient nulle souffrance et inquiétude. La dépouille fut remise au clan Hyûga et la vie du village reprit doucement .

L’après midi débutait à peine lorsque Kana sortit de sa chambre. Ses larmes avaient maculé le pyjama que lui avait confectionné sa mère. Elle renifla et massa ses membres engourdis. Kushina lui avait appris le décès d’Iroku et la fillette avait passé sa matinée à pleurer, refusant de voir qui que ce soit.

« La voie du ninja te force à maîtriser la douleur. Nous passons tous par cette étape, certains plus tôt que d’autres. »

La tristesse afflua de nouveau. La dernière phrase d’Iroku résonnait en elle comme le son de cloche strident d’un temple mortuaire. Avait-elle le droit de pleurer quelqu’un qu’elle connaissait à peine ? Pourquoi sa disparition l’ébranlait autant ? Il n’était ni le premier et ne serait ni le dernier ninja qui mourait au nom du village.

La fillette sélectionna des vêtements pratiques et se dirigea vers la salle de bain.

— Il faut que je pense à autre chose. Un ninja ne doit pas pleurer, c’est l’une des règles. Un ninja ne doit pas pleurer. Un ninja ne doit pas pleurer. Un ninja ne doit pas pleurer… répéta-t-elle constamment, peinant à retenir ses larmes.

J’irai me promener dans la forêt pour me calmer, la nature est apaisante. Itachi voudra peut-être m’y accompagner. J’espère.

Nerveuse, Kana se lava rapidement. Elle se massa les muscles en se convainquant qu’elle ne devait pas être aussi sensible. Puis, le regard moins accablé, elle enfila un short serré noir, une tunique vert amande à manches courtes. Ses pochettes contenaient ses armes ainsi quelques livres de poche.

Son regard se posa brièvement sur le blason que sa mère avait récemment brodé au dos de sa tunique. Il représentait un tourbillon rouge. Le symbole du village d’Uzushio qui était aussi celui du clan Uzumaki. Elle laissa ses cheveux flotter sur sa nuque et se chaussa rapidement.

Il régnait dans l’appartement un lourd silence. Minato était absent, toujours retenu par ses obligations de jônins, et Kushina était sûrement à la FAM.

Kana quitta l’appartement, puis l’immeuble où seuls les cris des animaux domestiques indiquaient qu’il était habité.

La fillette franchit quelques ruelles et se dirigea vers le quartier du clan Uchiwa. Elle n’avait pas oublié la promesse qu’elle avait faite à Itachi. Elle n’avait pas revu le garçon après ses heures de bénévolat. Il était parti discrètement avec sa mère pendant qu’elle s’occupait d’Iroku. Kana bifurqua dans une ruelle peu fréquentée et aperçut au loin l’immeuble du département de la police de Konoha. L’établissement se distinguait par le blason du clan Uchiwa affiché sur sa façade.

Alors qu’elle s'apprêtait à sauter sur un toit afin de prendre ses repères visuels, un bruit l’alerta. Un shuriken s’encastra dans le sol à quelques centimètres de son pied. Elle retint son souffle. Deux hommes apparurent à une dizaine de mètres devant elle. L’un d’eux la toisa tandis que l’autre lui lança un regard méfiant.

— Voilà une prise intéressante ! lança l’un des hommes en l’observant .

Il s’approcha d’elle et passa ses mains dans sa chevelure écarlate.

— C’est bien une Uzumaki. Impossible de les rater, confirma le second en pointant du doigt ses mèches de cheveux rouges.

Kana fronça les sourcils et repoussa la main de l’homme. Il était massif avec un faciès aussi inquiétant que laid. Le second était mince et une grande cicatrice défigurait son visage. Tous deux la regardaient d’un regard si noir, qu’elle en frissonna.

— Qui êtes vous et qu’est-ce que vous me voulez ?

— On a un compte à régler avec Habanero Uzumaki, répondit l’homme défiguré.

Il pointa un doigt sur sa cicatrice et reprit d’une voix narquoise :

— Elle m’a fait un petit cadeau il y a quelques années…. aujourd’hui, j’aimerais lui rendre la pareille. La moindre des politesses vois-tu.

Il éclata de rire, rire ravivé par son comparse. La fillette était abasourdie : ces imbéciles ont préféré attendre des années pour se venger de sa mère et en plus ils faisaient de l’humour. Un petit sourire naquit sur ses lèvres. Kushina avait dû cogner assez fort pour qu’ils se souviennent d’elle.

Les deux hommes s’arrêtèrent de rire en apercevant l’air railleur de Kana. Après la mère, c’était la fille qui se fichait d’eux. Ils n’avaient jamais oublié la correction que leur avait donné Kushina Uzumaki. Ils s’étaient moqués d’elle une fois de trop et s’étaient retrouvés à l'hôpital du village. Ils avaient bien pensé à se venger mais la jeune femme était intouchable. Elle était constamment entourée par ses amis et surtout par Minato Namikaze. Déjà à l’époque, le ninja blond était très populaire parmi ses pairs.

— J’imagine qu’elle a du oublier ce qu’elle nous a fait… mais après notre petite entrevue, elle se rappellera de nous, cracha l’homme massif en fixant Kana.

— Cette Kushina s’est permise de faire la loi alors qu’elle n’est même pas de Konoha, reprit le défiguré. Vous les Uzumaki, n’êtes que des sangsues et des profiteurs ! Vous n’avez plus de village alors vous estimez que nous vous devons le droit d’asile. Vous…

Kana ne l’écoutait plus. Ses yeux d’un bleu si limpide s’étaient assombris sous les insultes. Partagée entre sa colère et le désir de respecter les règles, elle recula de quelques pas et sonda avec plus d’attention son environnement. La ruelle était déserte, personne ne pouvait l’aider.

D’habitude les signes de mépris à son égard restaient discrets, mais cette fois, il s’agissait d’un règlement de compte. Elle ne voulait pas se battre mais leur agressivité verbale suggérait qu’elle allait passer un très mauvais moment si elle ne se défendait pas.

« On se bat pour protéger les personnes que l’on aime. Je pense que c’est l’une des motivations...c’est la mienne en tout cas. »

Les paroles d’Iroku ricochèrent de nouveau dans son esprit. Jamais elle ne s’était battue réellement, elle s'entraînait surtout contre son père qui ajustait son niveau contre elle. S’il fallait se battre contre ces lâches pour protéger sa mère, elle le ferait.

Pouvait elle s’échapper de ce guet-apens ? Serait-elle capable de vaincre ces deux hommes ?

— Si vous avez des choses à dire à mes parents, allez les voir directement, insista-t-elle en ne les quittant pas des yeux.

L’avertissement ne parut pas prendre effet puisque tremblant d’impatience, l’homme à la cicatrice lança plusieurs shurikens ciblant Kana. Celle-ci réagit aussitôt, ne laissant pas le temps aux deux hommes de saisir la situation. Elle concentra son chakra et effectua ses mudras

— Shunshin no jutsu !

Kana effectua plusieurs déplacement latéraux à très grande vitesse et abattit de toutes ses forces son pied droit dans l’entrejambe du ninja massif. La douleur fût si forte qu’il s’écroula de tout son long, les mains sur ses parties intimes en jurant.

— Sale petite peste ! Ginta, neutralise cette saleté, elle est dangereuse !

Ginta, l’homme défiguré hocha la tête et lança plusieurs kunais vers Kana. Elle exécuta un rapide salto arrière et les contra avec l’arme donnée par son père.

— Ils n’utilisent pas le ninjutsu. J’imagine qu’ils veulent rester discret. Ils pensaient sûrement pas que je leur donnerai autant de mal, sonda-t-elle rapidement.

Elle allait utiliser de nouveau son Hiraishin kunai lorsqu’un tantô vint se planter à deux centimètres du pied de Ginta. Surgissant de nulle part, un jeune garçon exécuta un bond et atterrit devant Kana. L’inconnu était plus âgé qu’elle, ses cheveux couleur ébène étaient ébouriffés et retenus par son bandeau frontal. Elle remarqua le symbole de Konoha inscrit sur la plaque en argent et en déduisit qu’il était probablement genin.

Sa peau pâle faisait ressortir de légères cernes longeant l’arrête de son nez. Il portait comme la plupart des membres du clan Uchiwa une tenue sombre sur laquelle était cousu l’inévitable éventail rouge et blanc. Le garçon distingua les visages frustrés des deux hommes et la colère émanant de la fillette rousse.

— Salut ! lança-t-il. Vous êtes dans le secteur du département de la police. Il est interdit de se battre au sein du village. Cessez tout grabuge s’il-vous-plaît.

— Mêle toi de ce qui te regarde Uchiwa ! aboya Ginta.

— Nous réglons juste une affaire entre nous, avança l’homme massif. Dégage de là morveux !

Le jeune garçon fronça les sourcils. Il observait la scène depuis un petit moment déjà et s’était décidé à intervenir lorsqu’il avait compris les véritables intentions des deux hommes.

— La police...

Il allait rajouter autre chose lorsqu’un hurlement l’interrompit. Un filet de sang apparut sur le visage des deux hommes qui en avaient crié de stupeur. Le garçon remarqua un kunai et un shuriken figés dans le mur derrière Ginta et son ami. Il se retourna, les yeux écarquillés de surprise, vers Kana. La fillette se tenait droite et observait la scène. Ses pochettes étaient entrouvertes et laissaient entendre qu’elle était à l’origine de cette attaque.

C’est dans une froide colère qu’elle les nargua de nouveau :

— Je vous ai fait une nouvelle cicatrice, vous avez dorénavant une bonne raison pour vous venger … usuratonkachi !

— Petite conne, tu ne perds rien pour attendre, hurla de rage Ginta en s’avançant.

L’Uchiwa sourit. Cette fille ne manquait pas de cran. Il se tourna soudainement vers Ginta et activa ses sharingan. L’homme fit un bond en arrière et prit ses jambes à son cou, suivi de près par son ami.

Étonnée par ce retour de situation, Kana s’avança et dégagea ses armes en silence. Elle se demanda si elle devait prévenir ses parents de cette altercation. Elle passa une main songeuse dans ses cheveux et se tourna en soupirant vers son sauveur. Un silence gêné s’installa. L’Uchiwa l’observait toujours. Il avait entre temps désactivé son dôjutsu. Son regard plongé dans celui de Kana, laissait filtrer un soupçon de curiosité et d’amusement.

— Des yeux si noirs, murmura-t-elle captivée par les iris du garçon.

Elle connaissait bien la réputation du clan Uchiwa sur leur apparence physique. Elle avait de nombreuse fois pu observer Obito ou Itachi et elle était venue à la conclusion que les membres de ce clan possédaient des yeux uniques en leur genre. Elle ne pensait pas spécialement au sharingan, mais aux émotions émises dans leurs pupilles noires qui ne transparaissaient jamais de la même façon.

Le garçon devant elle possédait une telle flamme dans le regard, qu’il était difficile d’ignorer sa présence. Kana n’avait ressentit cela que devant le portrait du ninja inconnu. Un regard doux et chaleureux qui vous donnait des papillons dans le ventre et une continuelle envie de sourire.

— Je m’appelle Shisui Uchiwa et toi ?


À suivre...
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