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. Nouvelle - L'abolition.

 
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noorvensen
Aspirant genin


Inscrit le: 07 Avr 2007
Messages: 204

MessagePosté le: Lun 09 Avr 2007, 8:59 pm    Sujet du message: Nouvelle - L'abolition. Répondre en citant

Voilà c'est une nouvelle que j'ai écrite, vers le 20 mars 2005.
Le genre du narrateur est féminin car je n'ai pas voulu dévoiler le genre de la personne, vu qu'en fait on ne le sait pas.
J'utlise en fait le féminin car je parle d'une âme, et comme une âme est au féminin....
C'est volontaire si tout est posté en un bloc.

L'abolition

Je flotte dans les ténèbres, légère comme le vent et sombre comme l’obscurité qui a envahi mon cœur. Je ne respire pas mais je ferme les yeux. Je ferme les yeux et je me laisse emporter par les ténèbres. Je me vois crier au loin, engloutie par les profondeurs abyssales, tel un trou noir emprisonnant la lumière. Mon cœur est malade, mon cœur n’est plus. Mes soupirs se fondent dans le vent. Mes plaintes se fondent dans la tempête. Mon ombre se fond dans le brouillard. Mon âme cherche à se libérer de ses tourments. Il fait jour mais les ténèbres règnent. Comme si la lumière avait pris part dans ce jeu du chat et de la souris avec la mort. Comme si la lumière était devenue la mort, et l’obscurité, la paix. Je ne viens de nulle part et mon âme erre sans but, traînant ses plaintes chaotiques comme un prisonnier traîne son boulet. Mon cœur ne bat plus car mon cœur est mort. Transpercé de mille parts comme une vierge de fer transperce sa malheureuse et innocente victime. Mes cris résonnent comme des échos mais personne ne les entend. Mes cris s’entrechoquent dans l’océan de glace rouge s’entendant vers l’infini. Mon corps est attiré vers cet océan mais je me retrouve toujours au même endroit. Ce même palais de lames où se déchaînent démons et anges. Là où se perdent les plaintes des innocents et les rires des condamnés. Là où se mélange les océans de sang avec les torrents de larmes. Là où rugit le feu emprisonné de toute raison. Ma solitude est infinie tout comme le chaos régnant en maître. Personne ne m’entend là où je suis. Personne ne me voit, car je suis dans un autre monde. L’océan de sang me fait face. Des cadavres m’appellent pour jouer avec eux, tandis que d’autres hurlent sous les lames des vierges sanglantes. Je ne ressens pas de pitié. Leurs cris atroces résonnent et s’entrechoquent dans ma tête mais ils n’ont aucun sens pour moi. Je ne les comprends pas. Je ne cherche pas à les comprendre. J’assiste au macabre spectacle de manière insipide, le regard se perdant dans leur douleur. Les vierges de fer voient la chair des faibles pourrir sur leurs lames tandis que les araignées de l’affliction plongent dans les océans à la recherche de suppliciés à dévorer. Mes yeux ne sont plus que désespoir et larmes. Du sang coule de mes globes vides et attire les corbeaux au service du tourment. Des anges bannis du paradis vers l’enfer, pour se retrouver dans un monde où rien n’a plus aucun sens. Le paradis se trouve sous terre et l’enfer s’y trouve dessus. Et les rôles s’interchangent à l’infini en harmonie avec le doux rugissement des torrents de sang et de larmes. Un concert de rires et de sanglots sans queue ni tête. Dans un monde où les décors s’étirent, se brisent, se recomposent et s’interchangent dans un perpétuel non-sens. Là où la raison n’existe plus. Là où l’essence n’existe plus. Là où tout est interdit. Là où tout est permis. Là où les crimes s’effacent mutuellement dans une harmonie fraternelle. L’abolition de tout. L’abolition tout court. Je vois un enfant sur une balançoire. Une âme perdue dans l’infini à la recherche de l’autre monde. A la recherche de son passé. Sa bouche se fend en un rire horrible explosant ma tête de ses échos, montrant ses chairs liquéfiées et rougies par le feu. Ses cheveux sont collés par son sang desséché, mais je ne sens rien. Je ne peux pas sentir. Je ne ressens rien à part un plaisir intense mais insignifiant à mes yeux. Son corps se fend lentement, découpé par la brise matinale et la chaleur des océans enflammés. Baal s’est réveillé et réclame des sacrifices. Les montagnes d’âmes en perdition se jettent dans le feu de leur Dieu, aveuglés par ce monde qui se fond dans l’autre. Je me sens légère comme le vent et leurs cris de terreur sont ma berceuse de minuit. Leurs cris délicieux m’enlacent, me faisant fondre dans une extase indescriptible. Lilith m’ensorcelle par sa beauté. Je ne suis qu’une plaie vivante, rougie par mon propre sang, souillé par celui des autres dont je me délecte. La beauté est le premier stade de l’horreur. Les frontières de ce monde sont infinies et la folie envahit ses habitants. Les bains de sang ne me font plus d’effet car je suis pure. Et mon âme se languit de cette pureté. Une pureté vide de sens dans un monde où les mots ne servent plus à rien. Car seuls la solitude et le silence nous guident vers des secrets inavoués. Des secrets que chacune de ces âmes renferme jalousement sans vraiment les connaître. Sans les connaître du tout. Car ils protègent leur propre enfer par des ouragans de sang. Ce sang est sale, souillé par la terreur que leur infligent leurs bourreaux pour se protéger de leurs angoisses. L’appel de Lilith réveille les monstres sommeillant dans mon cœur. Des monstres qui s’apprivoisent et qui se déchirent dans un chaos incompréhensible et irrésistible. Des monstres sans nom pour une âme sans nom. Car je n’ai pas besoin de nom pour exister. Ces monstres sont mon reflet, dans ce monde où je suis à la fois entouré de millions d’âmes et où il n’y en a aucune. Car elles n’ont pas besoin d’être pour exister. Certaines sont au bord du gouffre soupirant ; d’autres se sont résignées, terrifiées. Mais le résultat est le même. Nous sommes tous dans ce gouffre qu’est notre monde. Et nous errons sans but. Nos cœurs ont été vidés et nos âmes, dépouillées de toute mémoire et de toute essence. Dans un monde où plus rien n’a d’importance. Dans un monde libre, déchaîné des enfers pour être emprisonnés à nouveau. Dans un monde où la vérité ne triomphe jamais et où ses adversaires finissent par mourir. Là où le néant n’est pas car il n’en a pas besoin pour exister. Là où les frontières du monde se brisent au son des soupirs abyssaux. Pourquoi rechercher quand on existe dans un monde où plus rien n’a de sens ? Je me sens mouvant dans ces airs, portée par la chaleur torride des flammes infernales du jour. Portée par les glaces nocturnes transperçant mon cœur pour y étinceler d’une noirceur éclatante. Ici où les démons pactisent avec les anges, je m’y suis rendue de ma propre volonté. La vie mène à tout à condition d’en sortir. Me voici. Sans le savoir, j’avais pris le seul chemin possible une fois sorti de l’autre monde. Ce chemin sinueux explosant sous la pressions des bords de ces mondes, tel un brise-glace tentant de désunir les glaces d’une banquise en perpétuel renouveau. Je ne sais pas où je me trouve mais je n’ai plus besoin de le savoir. Car savoir n’a plus de sens, ici. Il n’a pas besoin d’en avoir pour exister. Car l’impossible est la voie de ce monde. Le premier degré allant au-delà de toute compréhension de ces êtres de peu que nous sommes. A quoi bon chercher? Il fait noir à présent. L’obscurité m’envahit, un courant salvateur parcourant mon corps. Je me divise et me recompose dans un carcan infernal. Un carcan salvateur. La lumière de mon cœur meurtri s’éteint peu à peu. J’explose sous les yeux de ma déesse de la mort. Les plumes acérées qui me composent tourbillonnent avec grâce, brillant de mille feux. Je me voit dans l’autre monde. Je crie quelque chose que je ne peux pas entendre. Je n’entends plus rien. Ma lumière s’amenuise peu à peu, se fondant dans le noir infini. Mon âme voyage vers un autre monde. J’espère que ce nouveau monde sera le témoin d’une paix éternelle qui aura un sens. Mon âme a disparue dans l’obscurité. A présent, je n’erre plus dans l’abolition du monde. Je n’erre plus dans ce monde d’abolition.
Je ne suis plus. Car je n’ai plus besoin d’être pour exister.

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parpaing
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MessagePosté le: Ven 27 Avr 2007, 7:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Première constatation: c'est assez épuisant à lire!

La forme écrase, noie, perd le lecteur qui n'a plus aucun repère, comme cette âme errante. On est confronté à une vision du sublime tout ce qu'il y a de plus percutante, qui nous agresse littéralement, un espace ou beauté et laideur, ordre et chaos, existence et néant se confondent et ne font plus qu'un magma, un ensemble indéfinissable.

Le texte m'a rappelé les visions cauchemardesques de notre monde décrites dans le Jeux de Rôle papier Kult (un jeu d'origine suédoise).

Bref j'ai bien aimé, une espèce de voyage vers l'ailleurs, un voyage qu'on ne peut aisément comprendre ni décrire.
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noorvensen
Aspirant genin


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MessagePosté le: Ven 27 Avr 2007, 8:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

merci beaucoup

oui en effet, si le texte est sous un seul bloc entier, c'est justement volontaire.
Je n'ai voulu donner presque aucun indice. Rien que des métaphores.
Je visais surtout a donner des sensations.

voila voila.....merci pour ton commentaire ^^

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orca
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MessagePosté le: Jeu 07 Juin 2007, 11:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens tout juste de lire ta nouvelle..... après tout ce temps.... bon alors je me lance. ^^'

Cela m'a nouée de l'intérieur. Au fur et à mesure, j'ai eu la chair de poule, et un peu la nausée. C'était bizarre..... Peut-être une impression de noyade sous ce flot de mots et de maux. Je comprend l'idée du bloc... mais ce texte je ne sais comment dire, il y a de la rythmique certes mais un autre chose d'indéfinissable comme si tout n'était en fait qu'étouffé sous un sombre poids. Comme si il y avait une retenue qui fait l'aspect étouffant et étourdissant du tracé. Mais qu'entre les lignes il y avait autre chose.

C'est certainement pas clair ce que je te dis.....^^

Mais saches que j'ai bien aimé.

Y-en aura t-il d'autres?

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