DEDICACE à JSP
Mes propos seront désordonnés.
J'ai terminé cette série il y a presqu' 10 mois maintenant. J'ai pris un peu de recul ; pourtant je sais que c'est insuffisant. Parce que la qualité de cette création est telle qu'elle me hante encore et me tourmente par des questions diverses.
Lost est une série fascinante. Qui éveille au questionnement incessant.
- First time : les personnages. Ils ne sont pas creux. La psychologie des personnages est magnifiquement gérée. Et la justesse de cette psychologie est impressionnante. Toute personne ayant un minimum de potentiel créatif se rend rapidement compte de la puissante qualité humaine de ces personnages de fiction.
Les personnages n'ont le coeur ni bon ni mauvais, ils ont le coeur désespéré. Ils sont troubles. A l'images des sentiments humains, des profondeurs humaines qui ne sont jamais précises mais... troubles.
Tu peux te rallier à Jack comme tu peux te rallier à Ben'. Parce que les scénaristes savent jouer avec les émotions. Tant celles des personnages que celles des spectateurs.
Quand Ben' demande pardon à Ilana, j'ai pleuré avec lui et j'ai pensé "Pardonne-lui s'teuh plaît, pardonne-lui".
On arrive même à s'attacher à Smokey quand il sort "I just want to go home" (un truc dans le genre). Pourtant, c'est Smokey, le truc qui assassine férocement, atrocement, l'entité ténébreuse. Bah ouais mais il dit qu'il veut rentrer chez-lui. Sur le coup, t'es touché et t'adhères ; tu le trouves profondément humain. T'arrives même à te dire "Moi aussi j'veux t'aider à rentrer chez-toi, t'es dans ton droit Smokey !!!!"
...
Oui. Ce que je veux dire, c'est que Lost a cette capacité d'éveil que doit posséder une Oeuvre. C'est un tourbillon d'émotions contraires, de sursauts du coeur, d'insultes suprêmes. J'sais pas combien d'fois j'ai sorti "Oh l'connard !", "Fils de pute !".
(Chapeau bas pour la performance des acteurs ! Jack saison 4, impulsif, complètement perdu, désespéré, abattu, est d'une haute qualité. Alors Ben' desperate father, Ben' The punisher, j'm'incline. Et j'en passe.)
J'adore presque tous les personnages.
Juliet. C'est mon héros. Mon héroïne. Une femme avec des couilles.
Hugo. Jack. Ben'. Tom le gay. Daniel Faraday. Rousseau. Eko. Jacob. Desmond. J'ai quasiment tous envie de les citer. Sawyer. J'm'arrête là.
J'déteste Locke. Lui, j'l'ai jamais blairé. Il avait beau avoir raison sur toute la ligne, j'le saque pas. J'avais envie de le cogner parfois. J'aimerais dire "en toute objectivité", sauf que pour moi, l'objectivité n'existe pas (mises à part les réalités observables et indubitables) mais même là, une subjectivité intervient souvent. Bref.
J'nie pas que c'est un moteur de l'action. J'nie pas l'avoir kiffé en saison 5. Et j'nie pas la profondeur et la bonne construction du personnage. Mais j'déteste les illuminés. J'déteste les égoïstes extrémistes (cf. la mort de Boone). J'déteste cette putain d'envie de reconnaissance qu'il a (même si elle est très-très justifiable). J'déteste les esprits faibles comme lui. Car oui, Locke est un esprit faible capable de se faire manipuler ; on en a eu la preuve... - Mec, on te dit d'appuyer sur un bouton, tu vas pas te questionner, tu vas appuyer comme une bourrique ? Nan mais sérieux quoi... fais appel à ton cerveau. Oui, je le déteste même s'il m'a fait beaucoup de peine quelques fois.
Il fait appel à Sawyer pour tuer Sawyer. Mais quel sans couilles ma parole...
Bon. A part ça.
Lost est une Oeuvre hybride et très moderne ; elle possède toutes les qualités artistiques pour rivaliser avec n'importe quelle Oeuvre d'art. Elle possède des qualités littéraires, c'est un roman télévisuel qui use de différentes techniques narratives ; des qualités musicologiques, 'y'a qu'à écouter la bande son ; des qualités picturales (les scènes sont souvent splendides et d'une beauté à couper le souffle, cf la mort de John Locke, l'ombre du pendu.)
Lost est une punch line.
Lost est une invitation au voyage. Le thème du voyage dans tous les sens possibles. Tant géographiques que spirituels.
J'aime les oppositions artistiques. Et Lost manie très bien l'art de l'opposition, la vie et la mort. La religion et la science. Le blanc et le noir. La société et la "nature". Le Destin et la fatalité.
D'ailleurs, la figure d'opposition, c'est Jack. Il s'oppose à la foi. Au Destin. Il s'oppose à la mort en voulant sauver tout le monde, il sera le dernier à accepter la mort, pleurant comme un enfant dans son costume d'homme. Son enveloppe corporelle.
La trame scénaristique est vraiment très bien gérée.
La notion de "jeu" est très bien exploitée. Le jeu dans sa pluralité de sens.
Les règles. Pourquoi les règles ? Qui les édicte et qui leur en a donné le droit ? Voici ma réponse :
- Mais pourquoi vivons-nous comme nous vivons ? Parce qu'on s'est donné des règles, des conduites à adopter. Et chacun a ses propres règles. Chacun décide de ses propres règles. C'est ça le libre arbitre. Et le libre arbitre se présente à travers le personnage de Jacob.
Lost, c'est l'infini possible.
'y'a énormément de thèmes exploités. Le sacrifice. Juliet se sacrifie. Jack se sacrifie. Sayid se sacrifie. Se sacrifier, c'est le don de soi. C'est être capable de penser plus loin. Et pour d'autres personnes que pour soi.
C'est un thème qui sacralise les personnages.
- La beauté des épisodes.
- La beauté de certaines scènes.
L'une de mes scènes préférées reste cette femme qui se jette du bâteau de Widmore, enchaînée. Elle marche et n'entend rien au monde l'environnant, se suicidant étrangement.
- La beauté des morts.
- Les correspondances qui jettent des échos : le dernier épisode et le premier épisode. Les phrases.
Ah.
J'ai une question restée sans réponse : Jacob naît, son frère le suit (son... opposition). Voilà deux frères. Nous voyons Claudia qui apparaît au frère de Jacob des années après sa mort. Cette Claudia, c'était pas Smokey par hasard ? Qui a semé le désordre dans l'âme du petit frère, le manipulant, manipulant ses désirs etc. Donc ensuite, le p'tit frère a commencé ses bouffonneries (excellentes bouffonneries), Jacob a fait c'qu'il a fait (à savoir le jeter dans la source) et Smokey a pu être libéré et se réincarner dans l'âme du p'tit frère. Alors ? Peut etre! surement non!
je pense que sa mère n'etait PAS smockey. Ce n'est pas logique puisque smockey ne peut pas mourir (dans son état de monstre) donc le frère de jacob n'aurait pas pu tuer sa mère.
Or c'est le but de sa manoeuvre (a la mère): se faire tuer. Elle en a "marre" de ce job et manipule ses deux "fils" pour qu'ils prennent la succession. Mieux encore la manipulation va plus loin qu'elle le pensait puisque jacob se crée un nemesis qui fait qu'il doit rester constamment sur ses gardes.
On en revient donc a l'écran d'ordi...
c'est exactement pareil. Desmond protège le monde en appuyant sur le bouton mais en a marre et veut un successeur ("are you him?" ) . Mais il a les fouette de tout lacher parce que le compte a rebours (qui représente le monstre, c'est au bout des 108 jours sur l'ile que l'hélico s'en va avec les 6 du vol oceanic a la fin de la saison 4 et que le plan du monstre s'accomplit: faire sortir des rescapés, en manipuler un avant qu'il sorte pour qu'il se suicide et le faire revenir pour prendre son corps comme il a pris le corps de yémi ou christian shepard).
La saison 2 = intrigue globale de Lost. Un type doit trouver un successeur. Il peut proteger l'ile en rentrant les nombres dans l'ordi (les 6 candidats!). Les hieroglyphes du compte a rebours signifiant l'après vie.
Car la lumière de l'ile c'est justement ces mysterieux flashs de la saison 6, c'est ça l'energie et le pouvoir de l'ile! C'est ce que locke a vu dans la saison 1 quand il rencontre le monstre (il a vu une lumière)!
Et dans le final de la série, quand locke se "souvient" de sa vie l'hopital ce n'est pas n'importe quelle scène qu'on nous montre en premier et dernier de ses flashs: son reveil après le crash quand il se lève et qu'il peut marcher....
On peut donc en déduire que l'ile intéragit entre le monde des vivants et celui des morts, et comme dans l'au delà jack SOIGNE locke , alors c'est jack qui a soigné locke sur l'ile de façon indirecte! ! !
Cette série contient enormement de messages, elle est raconté comme un véritable roman en six tomes! Son succès c'est sa narration quasi identique a un roman (les phrases clés répétés comme "don't tell me what i can't do", tout les clins d'oeils aux précédents épisodes...) .
Lost est tout simplement l'oeuvre scénaristique ultime (non exempt de défaut attention!) parce qu'il y'a une véritable volonté des scénaristes et de la chaine de créer une histoire complete ni trop longue ni trop courte. Le "Seigneur des Anneaux" ou "Harry Potter" ou "La Tour Sombre" de la série télévisée.
Il existe des tas d'autres séries fantastiques (je viens de découvrir breaking bad par exemple) avec des acteurs géniaux et un rythme lent qui apporte vraiment une ambiance réaliste aux oeuvres, mais elles ont un problème: pas de date de fin.
Aussi puissantes que soient les premières saisons, la série peut sombrer dans l'oubli si elle ne laisse pas la liberté aux scénaristes d'ecrire leur histoire comme ils l'entendent. Dexter est en train de sombrer dans sa 5eme saison (pour des raisons différentes mais...), prison break ne devait avoir que deux saisons a la base mais a été rallongé pour le pognon alors que l'ambiance y était génial et qu'aujourd'hui on se moque de cette série...
Pour moi le grand succès de lost et ce qui a sauvé la série c'est sa date de fin: "on a le nombre exact d'episodes avant la fin, on sait ou on va dans notre histoire".
Il suffit de remater la saison 1 pour voir des dizaines d'indices sur le vrai thème de la série: la rédemption, accepter ce que nous avons fait et aller "au delà".
Lorsque jacob et no-name jouent au jeu égyptien voilà pour le quand. jacob et no-name voila pour le qui. quand a leur but ils sont flous mais certainement lié a leur fraternité et les particularités de l'ile.
quand aux flashsideways ils portent bien leur nom ils ne sont pas des flashforwards. Ce qu'ils nous montrent c'est la vie de nos protagonistes sans le crash après l'explosion nucléaire et l'engloutissement de l'ile dans les années 70.
Moi ce qui me gene le plus dans cette fin c'est pourquoi cet acharnement sur no-name alors qu'il semble ne plus avoir aucun pouvoir et l'ile sur le point de disparaitre. Ce pouvoir maléfique disparu (peut etre) pourquoi ne pas le laisser decouvrir le monde.
Bien d'autres questions restent en suspends mais l'hypocrisie du spectateur est telle que la déception peut etre grande. Car la vérité est que la saison la plus aimé est la première, celle qui ne pose que des questions et pourtant les spectateurs se plaignent du manque de réponse.
oui beaucoup de questions sont sans réponses, oui on a raté beaucoup de choses pour nous les donner, ou on n'a pas assez analysé les choses suffisamment. Et je comprend l'impression d'etre resté sur sa faim mais nous avons le choix voilà ce que nous a apporté cette série le choix d'avoir nos interpretations. Cela reste un divertissement pas une idéologie.
cette série a deux facettes une pour le grand public et une autre pour les mystiques et scientifiques ou autres qui aiment à cogiter (ce dont je fais parti). Les scénaristes avait le choix de faire une série élitiste ou une série tous public. Ils ont choisi le compromis et grand bien leur en a fait puisque en plus d'etre une excellente série c'est est succès commercial, et ça c'est rare. Maintenant cela amène aussi à des faiblesses scénaristiques ou des choix litigieux privilégiant le spectacle. Je suis certains que malgrés les sensation dernières sur ces épisodes chacun as pris son pied pendant 6 saisons.
bref... excellente saison excellente fin et surtout magnifique série.
on la regardera encore et encore...
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