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. Etudes des Genres : Progrès ou imposture ?
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Tha Real Flacko Kansei
Civil


Inscrit le: 12 Juin 2013
Messages: 33
Localisation: Somewhere ...

MessagePosté le: Mar 18 Juin 2013, 7:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon j'ai pas tout lu vous êtes tous passionnant à lire mais là y'a trop ...
Je vais juste donner mon avis.
Pour moi il est évident que notre société prés-dispose les gens à agir de manière différente selon notre sexe.
Mais d'un coté, pour moi, la Théorie du Genre va trop loin il est normal d'avoir des différences avec une personne de sexe opposé puisqu'elle est différente biologiquement, physiquement.
Je pense que cette théorie sert juste à justifier, pour certaines personnes, l'homosexualité. ( je n'est rien contre ça )
De plus je pense qu'il est intéressant de se poser la question ^^

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Doughnut
Genin


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Messages: 449

MessagePosté le: Mar 18 Juin 2013, 9:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
la Théorie du Genre va trop loin il est normal d'avoir des différences avec une personne de sexe opposé puisqu'elle est différente biologiquement, physiquement
Citation:
j'ai pas tout lu
t'aurais dû.


Ce site est un point d'entrée sympa i.e. accessible sans connaissance préalable et humoristique sur les 4 (si ce n'est 5?) sexes de l'humain.

Spoil:

Petite nouz sinon, a été officiellement déclarée ce mois-ci la 1ère personne au monde sexuellement neutre.
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Tha Real Flacko Kansei
Civil


Inscrit le: 12 Juin 2013
Messages: 33
Localisation: Somewhere ...

MessagePosté le: Mar 18 Juin 2013, 9:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé ... :c
4 sexes chez l'humain ?

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Siby Ogawa
Civil


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Messages: 25

MessagePosté le: Mer 28 Aoû 2013, 10:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

pfiou que c'est long à lire et à tout comprendre j'ai un peu laissé tombé...

la seule chose qui me pose problème c'est quand je vois que dans une école on oblige les garçons à faire pipi assis juste parce que les filles n'ont pas la possibilité de faire pareil que les garçons... alors parce qu'un homme a un avantage biologique, il faut le réprimé juste pour des questions de parité ?
Là oui, je trouve que ça va trop loin. D'ailleurs, j'en ai parlé à une copine et elle m'a affirmé que si les filles pourraient très bien uriner debout, c'est seulement juste inesthétique et un peu plus difficile à viser. Donc en fait, c'est juste par facilité qu'on demande aux garçons de ne pas utiliser leur avantage plutôt que d'apprendre aux filles à faire l'effort pour faire pareil que les garçons....

Ceci dit : la maternelle où j'emmène mon garçon font faire pipi assis aux garçon en petite section parce qu'il y a moins de risque qu'ils se tâchent le slip et pantalon par accident. là, c'est une bonne raison et rien par rapport à une quelconque parité fille-garçon.


Et puis surtout, même si on constate qu'il y a plus de filles qui exercent dans la bio que les garçons qui eux-mêmes sont plus nombreux que les filles en maths et physiques, est-ce parce qu'on les conditionnent ou juste parce que chacun et chacune ont trouvé leurs intérêts dans leurs branches respectives et que ça vient juste des notes et évaluations qu'ils ont reçus en seconde ?
Doit-on alors forcer des filles qui n'éprouvent finalement pas d'intérêt aux matières scientifiques à quand même prendre cette voie au risque d'être médiocre et de ne pas correctement s'épanouir et donc lui prendre le risque d'avoir un sentiment d'échec ?


je me rappelle, dans mon lycée, j'avais commencé à choisir une voie scientifique en première. Il y avait effectivement une assez bonne parité dans la classe... mais j'ai trouvée trop complexe de me spécialiser en math, physique ou bio. J'aimais les maths mais j'étais vraiment pas très douée en géométrie. pareil pour les autres matières scientifique, il y avait toujours un truc que je ne comprenais pas vraiment du coup, je me suis dirigée vers une terminale littéraire avec une option maths. Et là, bam, un seul garçon pour plus de 20 filles. et on étaient très peu nombreuses à avoir de bonnes notes en maths. C'étaient de toute façon des filles qui avaient choisi l'option 3ieme langue. et beaucoup plus douée en philo que moi.... (quoique c'était plus le fait qu'elles savaient ressortir les raisonnements des anciens philosophes selon un schéma type que pour sortir leurs propres raisonnements)

Voilà, en fait, je me méfie pas mal de la théorie du genre.

Qu'on dise que filles et garçons ont été conditionnés à une époque, oui sûrement. Mais qu'aujourd'hui, si une fille aime les barbies aux jeux de foot et qu'on lui dise que c'est mal, je suis contre.

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Merci de me souhaiter mon anniversaire le 7 septembre XD et de devenir fan de ma page Facebook.
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Baka neko baka
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MessagePosté le: Mar 01 Oct 2013, 6:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ah je vous l'avez bien dit ma bonne dame

Sexe biologique, identité sexuelle et orientation sexuelle ... avec les contraintes sociales. Bis repetita pour les non comprenant.
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Hecchima
Sennin


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MessagePosté le: Jeu 17 Oct 2013, 6:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant


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nicolas-uzumaki
Aspirant genin


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MessagePosté le: Jeu 17 Oct 2013, 10:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce que je retiens de cette mini BD est que si on est contre la théorie du genre, on est réac... J'en retiens que si on est contre cette théorie, on est pour le viol...

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Jergal
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MessagePosté le: Ven 18 Oct 2013, 10:03 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne suis pas d'accord avec nicolas-uzumaki, mais je trouve qu'il y a aussi un problème avec cette bd.
Notamment les illustrations qui suivent "le sexisme est dangereux" : prostitution et viol illustré du même dessin (bon, ça encore, ça peut passer, chacun pense ce qu'il veut), mais la prostitution est représentée par un homme qui abuse d'une femme, le viol également, la victime de viol dans le tribunal est une femme remise en cause par un juge homme, violence conjugale d'un homme sur une femme, harcèlement de rue d'hommes sur une femme, etc...

Les conclusions sont faciles : l'homme est la cause de tous ces maux, la femme est une victime pure et innocente des méchants hommes.

Or, comme on ne le répète jamais assez, le monde n'est pas écrit en binaire. Il n'y a pas les gentilles femmes d'un côté et les méchants hommes de l'autre.

'fin bon, c'est vraiment ce qui m'a dérangé dans ce dessin.

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Hecchima
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MessagePosté le: Ven 18 Oct 2013, 11:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

non je suis d'accord avec vous, mais en fait j'aurais du préciser ce que vous pensiez de la simplification extrême de la théorie.

Parce que moi ce qui m'a fait tiqué, c'est que exit la question des hommes la dedans... cette théorie parle aussi des hommes.

>une image de la femme et de l'homme
> à "genrer" des tâches (ex :ménage > femme/ réparer l'auto> Homme), souvent parce qu'on fonctionne encore avec le modèle de l'ancienne société, on reste sur cette répartition de tâche, sans qu'elle n'est plus vraiment d'utilité, on lui donne une attribution dévolue à tel sexe. De moins en moins, je trouve, dans ma tranche d'âge.

Mais on peut étendre à :

> une image de beauté physique
>une image de réussite sociale.

Je pense que le coup de la prostitution c'est plus en lien avec instrumentalisation du corps de la femme.
Mais bon c'est plus du donnant/ donnant et c'est pas les hommes qui exploitent la femmes, où alors on parle du proxénète, mais le client loue un service que la femme propose, c'est pas lui qui l'a obligé à le faire ce service.

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Mat
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MessagePosté le: Sam 19 Oct 2013, 1:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est souvent un travers présent des différents côtés : l'oubli de l'homme ou alors une victimisation à outrance sur le mode "la fin de l'homme est pour bientôt", une thématique que l'on peut d'ailleurs retrouver dans certains ouvrages, cf. celui d'Hanna Rosin, traduit en français et intitulé The end of men : Voici venu le temps des femmes. Le titre parle de lui-même (j'ai juste feuilleté l'introduction et quelques pages en librairie). Dans cette veine, les nominations de Lagarde, Yellen, etc. devraient encore plus alimenter les craintes d'une marginalisation croissante des hommes... Du coup ces derniers formeront le nouveau prolétariat qui luttera contre les femmes capitalistes ? (Une reformulation de la "loi" de la bipolarisation de Marx !)

Après la petite BD tient plus du pamphlet que de l'analyse (il n'y a qu'à voir les opposants, les raccourcis, "les individus se conforment à...", etc. c'est une vision assez parcellaire - et l'exhaustivité est difficile à obtenir). Donc c'est un bon défouloir mais je ne pense pas qu'elle permette d'avoir une vision claire des enjeux et des oppositions. Ce n'est pas à jeter car toute production sur le sujet est intéressante et contient une part de la réalité, du vécu. Mais quel que soit le bord choisi, la prudence est de mise.

Par exemple sur la prostitution. Certains auteurs (je pense à Catherine Hakim) n'hésite pas à voir cette activité comme un exercice de choix rationnel où les femmes font usage de leur "capital érotique". Dans un tel schéma, et quitte à tordre un peu ses thèses, on pourrait tout à fait voir une utilisation calculée des attributs féminins - ceux qui sont assignés aux femmes par la socialisation, etc. - par les femmes (douceur, séduction, etc.) de manière à maximiser leurs profits (matériel et symbolique) et leur réussite. Mais ce thème doit quelque peu déborder la question du genre (encore que, le capital érotique peut sans doute faire l'objet d'intenses débats entre les personnes de ce courant).
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Hecchima
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MessagePosté le: Dim 20 Oct 2013, 6:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est dommage cette théorie explore plus de domaines qui n' a rien de biologique. Une sorte d'inconscient collectif, donnant une place à chacun, au plutôt des limites à respecter et une image conforme. Une société ne peut fonctionner sans cela, ou du moins l'être humain a du mal a ne pas poser d'etiquette, sans parler d'un besoin purement instinctif de trouver un langage intersexe, ou si vous preferez , une parade amoureuse plus facilement repérable. Elle diffère d'un pays à l'autre; langage corporelle,etc.
Dommage qu'une théorie qui aurait tendance a effacer certaines frontières que l'on croit à tord inhérent aux sexes biologiques ou de l'image mentale qu'on se construit, pour se considérer comme une femme ou un homme; servent a cloisonner.

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izZzi
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Messages: 817

MessagePosté le: Dim 20 Oct 2013, 7:21 pm    Sujet du message: re Répondre en citant

Pourquoi se battre pour arriver au même niveau que les autres, pour être reconnu ou pour une cause individuelle?

Pourquoi tout le monde ne se bat pas simplement pour tout le monde ?

Il devrait y avoir un pied d'égalité entre chaque citoyen et pas entre chaque sexe différent. Nous sommes tous des êtres humains, des citoyens du monde.

Se serait quand même bien plus simple mais les gens ne pensent qu'a eux. Par exemple en terme de violence vu qu'ont en parlait ici plus haut, les femmes persécutés ne penseront qu'a sauver les autres femmes persécutés et pareil pour les hommes. Le reste tout le monde s'en fou et voila le problème. Et le pire, c'est que les gens attendent que sa leur arrive pour réagir et ensuite soutenir une cause qui en faite n'est que personnel et surtout qui pourrait être développer à plus grande échelle, concerner plus de monde, et ainsi augmenter le nombre de personnes décidé à lutter pour changer les choses qui ne sont pas juste ce qui bien sur, maximise les chances de succès. Si les gens étaient moins ingrat se serait possible. Des débats énorme pour des choses dont ont a, avec le temps, oublié la simplicité. Les seules responsables c'est nous car nous ne réagissons pas tant que le problème n'est pas à notre seuil et ce, pour tout problèmes en général. En attendant que les gens réalise, les problèmes se sont graver dans le système de manière indélébile; tout le monde s'habitue à tout et un jour sa ne dérange plus que les personnes concernés.

Ensuite ont arrive toujours à trouver des "oui mais ci" ou "oui mais ça" qui font qu'ont arrive à un point ou ont débat de choses simple aussi sérieusement que si c'étais des problèmes trop compliqué pour nous, presque impossible a résoudre. Comme ont dit, le bonheur est dans les choses simple. Un simple geste d'humanité de la part de tout le monde, envers tout le monde, et le tour est joué. Je sait qu'ont va me répondre que c'est impossible, mais ce que je contre-répond, c'est que les règles ayant été établie pour compenser ce manque de possibilité ne servent pas a l'intérêt du peuple et quel que soit le sujet c'est valable pour toute chose. Cela concerne même notre vie entière car c'est je le répète, le même principe de base, simple, pour toute choses établie par le système. La théorie du genre en fait partie.
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Mat
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MessagePosté le: Lun 21 Oct 2013, 3:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

hecchima a écrit:

Dommage qu'une théorie qui aurait tendance a effacer certaines frontières que l'on croit à tord inhérent aux sexes biologiques ou de l'image mentale qu'on se construit, pour se considérer comme une femme ou un homme; servent a cloisonner.


C'est le propre de pas mal de disciplines (ou de sous-disciplines) : si elles suggèrent des éléments qui vont contre le sens commun (les prénotions) elles sont cataloguées comme inutiles parce qu'elles n'apprennent rien de nouveau, on le sait déjà, etc. ; si elles vont à rebours alors c'est un cloisonnement, de la méfiance, du soupçon par rapport à de tels résultats ou discours, les buts cachés qui peuvent motiver telle ou telle prise de position, etc. - mise en cause qui peut se révéler inquiétante tant elle menace tout discours scientifique qui risque d'être discrédité/réfuté par des arguments bancals mais qui, mis tous ensemble forment un tout en apparence solide (c'est l'idée du mille-feuilles argumentatif ; sur ce point voir, par exemple, G. Bronner).

Comme tu le dis très bien ces théories soulèvent nombre d'enjeux et de questions et, justement, parce qu'elles touchent au fonctionnement des sociétés, aux cultures, à l'image de soi, au langage, etc. elles mettent en branle nombre d'éléments du monde social et ne peuvent que susciter nombre d'oppositions et de résistances. L'idée que tout le monde doit se battre pour tout le monde (cf. izZzi) est peut-être trop généreuse : certain.e.s peuvent avoir cet objectif en tête mais les mobilisations conduisent souvent à la défense de catégories plus ou moins larges. Peut-être même qu'il n'est pas possible de défendre tout le monde (problème de conciliation des intérêts, etc.).

Pour me recentrer un peu sur le sujet : Christine Delphy travaille sur le genre depuis plusieurs dizaines d'années (il me semble). Elle s'intéresse pas mal au "système de genre" qui contient une idée de hiérarchie. Pour aller vite, la partition de l’humanité en deux catégories (les hommes et les femmes) est un système d’exploitation : l’une des catégories est exploitée, l’autre est exploitante. Ce système-là est à l’origine des genres : à ses yeux c'est précisément cette hiérarchisation qui donne de l'importance au sexe physique.

Travailler sur le système de genre peut alors impliquer d'avoir une position clairement critique vis-à-vis du système en vigueur (attention je ne dis pas que c'est mal) et, en la matière, vu les enjeux soulevés, des changements ne peuvent intervenir que via des chocs ou des interventions de grande ampleur. Pour utiliser une comparaison, c'est un peu comme la vision des écoles chez Bourdieu et Passeron : si le système scolaire - placé du côté de la culture et des pratiques culturelles dominantes - reproduit - avec ses propres critères et son autonomie - les hiérarchies sociales alors pour changer l'école il faut changer de société. Vaste programme non ?

Un autre problème avec les questions du genre concerne l'approche statistique : une manière souvent retenue (parce que c'est peut-être la seule de disponible) consiste à produire des statistiques sur deux groupes (hommes et femmes) et à dire qu'il y a des inégalités (plus d'hommes dans tel secteur, etc.). Du coup cela peut passer sous silence le système d'opposition que cherche à mettre en évidence C. Delphy et, pour une part, d'occulter d'autres questions (réfléchir en termes d'inégalités n'est pas équivalent à une approche en termes d'opposition).
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Jergal
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MessagePosté le: Lun 21 Oct 2013, 6:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Pour aller vite, la partition de l’humanité en deux catégories (les hommes et les femmes) est un système d’exploitation : l’une des catégories est exploitée, l’autre est exploitante. Ce système-là est à l’origine des genres : à ses yeux c'est précisément cette hiérarchisation qui donne de l'importance au sexe physique.

Travailler sur le système de genre peut alors impliquer d'avoir une position clairement critique vis-à-vis du système en vigueur (attention je ne dis pas que c'est mal) et, en la matière, vu les enjeux soulevés, des changements ne peuvent intervenir que via des chocs ou des interventions de grande ampleur.


Petite question : ce serait donc une reprise (ou plutôt des principes comparables aux) des principes marxistes concernant le système capitaliste : la classe bourgeoise exploitante (l'homme) - la classe ouvrière exploitée (la femme) ?

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Saharienne
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MessagePosté le: Mar 22 Oct 2013, 8:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

On peut reprendre la théorie marxienne avec d'autant plus d'aisance qu'on ne trahit pas marx qui lui même considérait que la fin de l'exploitation du prolétariat devait s'accompagner d'une libération de la condition féminine.

Par la suite le communiste a mis de côté cette revendication la fin du prolétariat devait primer sur les objectifs féministes. Avec le temps ces mêmes objectifs ont été qualifié de "capitaliste" puisque l'une d'elle consistait justement à rejoindre le camps des travailleurs/consommateurs.

"La révolution prolétarienne, qui supprime l’exploitation et les inégalités sociales, abolit l’antagonisme des sexes et l’assujettissement de la femme. Une chaîne millénaire se rompt : en se rompant, elle libère et rend à la dignité la moitié du genre humain." Marx.
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Mat
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MessagePosté le: Mar 22 Oct 2013, 11:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Tout à fait Jergal. Comme le suggère justement Saharienne Marx (ainsi que Lénine il me semble) avait abordé la question. C. Delphy s'inspire assez librement du cadre marxiste (ce qui lui a valu pas mal de critiques, notamment dans les années 1970 - à la fois sur ses travaux mais aussi sur son rapport avec la théorie marxiste : est-ce que son féminisme matérialiste avait vraiment quelque chose à voir avec Marx ?). Pour elle l'oppression des femmes était perçue, à l'époque, comme une conséquence secondaire, une dérivation de la lutte des classes.

Or, à ses yeux (et en espérant ne pas trahir sa pensée), la situation des femmes n'était pas le produit du capitalisme ou de la lutte des classes mais de ce qu'elle nomme le patriarcat (la domination des femmes par les hommes dans les sociétés industrielles). Il y aurait alors, en quelque sorte deux modes de production dans la société : le mode industriel (capitaliste) pour la production de la plupart des biens avec l'exploitation qui en résulte ; l'exploitation patriarcale concernant la production domestique de certains services, biens, l'éducation des enfants, etc.

Une autre reprise d'éléments marxistes peut s'observer chez Danièle Kergoat qui, elle, parlait (parle encore ?) de "rapports sociaux de sexe" ce qui permet, à ses yeux, de mettre l'accent sur les rapports de pouvoir entre les sexes. Elle liait cela à la division sexuelle du travail qui conduisait à la relégation des femmes dans la sphère privée, domestique (on pourrait aussi évoquer tous les éléments en rapport avec les temps partiels) avec deux principes : 1) un principe de séparation (les travaux des femmes d'un côté, ceux des hommes de l'autre) ; 2) un principe de hiérarchie (le travail d'un homme vaut plus que celui d'une femme).
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Jergal
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MessagePosté le: Mar 22 Oct 2013, 11:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ben du coup, y'a quand même un truc qui me chiffonne, c'est que ça implique selon Marx que le changement ne peut intervenir que par une lutte des classes : la révolution de la classe exploitée sur la classe exploitante.

Certes, pour Marx, l'absence de classe dans la société est le but à atteindre, mais on sait tous que c'est impossible. Une utopie au sens premier du terme. Et dans les faits ça risque fort de s'arrêter à l'étape précédente : la dictature accompagnée de l'inversement des rapports de classes : la classe exploitée devient exploitante, l'exploitante exploitée.

Ça m'embête parce que ça signifie qu'avec le système actuel, une égalité est impossible et le conflit inévitable.
Or, j'suis du genre à penser l'inverse, qu'il suffit de prendre conscience de certaines choses, d'engager des actions par petites touches et avec un peu de temps, les différences s'aplaniront.

N'hésite pas à me corriger si je raconte n'importe quoi. Les seules sciences sociales que je maîtrise un minimum c'est ce qui me permet de travailler en aménagement du territoire (quelques concepts de Durkheim, Ollagnon, Bourdieu, etc.).

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Baka neko baka
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MessagePosté le: Mer 23 Oct 2013, 2:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est intéressant car justifier une différence / inégalité (des classes, des sexes, de l'intelligence ...) en ce basant sur un discours logique c'est quelque chose qui remonte à loin, dès l'antiquité : Platon (ou Socrate par l’intermédiaire de Platon).

Celui-ci justifiait l'inégalité des classes et l'ordre social de l'antiquité grecque au motif d'un ordre naturel innés : ce qui évite donc toutes contestations, si c'est comme ça c'est que c'est inné, vous n'avez rien à dire.

Les discours modernes, basés sur les "sciences", pour justifier l'ordre social, l'existence de race (coucou toi) en ce basant sur la phrénologie/craniologie, le QI (the bell curve pour le plus récent) tiennent du même discours.
Vous voulez creuser dans ce domaine, lisez donc "La mal mesure de l'Homme" de Stephen Jay Gould.


Il est drôle (et au moins on retombera sur le sujet) de constater que de nos jours clamer que les Gender's studies sont fausses en affirmant un ordre biologique immuable (XX femme - XY homme // un papa c'est comme ça, une maman c'est comme ça) en se basant sur un discours pseudo scientifique ... ... ... c'est au final ne pas avoir évolué depuis l'antiquité.
Amis conservateurs sentez vous donc visés.
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Jûbi


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MessagePosté le: Jeu 24 Oct 2013, 12:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pas d'inquiétudes à avoir Jergal, tu ne racontes pas n'importe quoi, bien au contraire. Cela fait partie des "grosses" questions qui peuvent être posées à toute théorie qui prétend agir sur le monde, le réformer, etc. au-delà de ses arguments logiques (cf. Baka'). Les écrits de Marx n'échappent pas à la règle même s'il a peu écrit sur la révolution, ses aspects concrets, etc.

Avant de développer, un petit avertissement : j'admets volontiers ne pas avoir une connaissance bien approfondie de Marx comme de pas mal d'auteurs - par exemple parmi les auteurs que tu mentionnes, je ne connais pas du tout Ollagnon. Du coup je ne prétends pas donner la vraie version sur Marx (ni d'ailleurs sur les autres auteurs que je peux mentionner).

Jergal : Ollagnon est un chercheur qui a écrit quelques trucs, notamment sur les approches patrimoniales et concepteur de l'IPHB (Institut Patrimonial du Haut Béarn). C'est un peu le Christ de l'aménagement du territoire avec son concept de "patrimoine". On a aussi notre Antéchrist (surtout pour un de nos profs, en fait), avec Laurent Mermet. Personnellement, je prends à l'un, à l'autre, et aux autres, sans distinction. :p

Ceci étant dit, revenons à nos moutons. Concernant Marx je crois qu'il y a juste une petite précision à faire. On peut trouver chez lui (je crois que c'est dans sa correspondance, ses discours ou entretiens), à côté de ses idées sur le futur du mode de production capitaliste certaines nuances : i) il refuse le modèle unique, préférant une étude au cas par cas puis leur comparaison. Il n'y aurait alors pas une seule recette pour aboutir à la société sans classe et les (r)évolutions ne se feraient pas forcément sur le même modèle ; ii) il évoque la possibilité d'une transition pacifique. La révolution prolétarienne n'a pas le monopole. A ses yeux la situation en Angleterre ou en Amérique (au début des années 1870) est telle que les ouvriers peuvent atteindre leurs objectifs par des moyens pacifiques. Au contraire, en France, la solution ne peut être que violente vu les lois répressives, l'antagonisme entre les classes, etc.

Au-delà de ces nuances, comme tu le mentionnes le risque est grand que la révolution ne s'arrête à l'étape une et que la situation ne dégénère (il me semble même que Marx n'excluait pas cela). Le prolétariat n'est pas forcément un tout homogène donc des divergences peuvent survenir et rien ne dit que le point de vue de l'universel ne règne.

D'ailleurs cela permet de faire un lien avec les études sur le genre (comme Baka' je retombe sur mes pieds) : notamment dans le sillage du Black Feminism il y a eu pas mal d'interrogations sur la catégorie "femmes" : réfléchir à partir de deux groupes (hommes et femmes) et sur l'oppression des secondes par les premiers revient à perdre de vue des phénomènes d'oppression qui peuvent avoir lieu entre les femmes par exemple (on peut penser au film La couleur des sentiments où les domestiques noires sont maltraitées par les femmes aisées - et blanches). Attention je ne dis pas cela pour dire que la domination masculine est secondaire, etc. mais juste pour souligner le regard pluriel que permettent ces théories.
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Saharienne
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MessagePosté le: Jeu 24 Oct 2013, 5:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les problématiques entre lutte des classes et féminismes sont passionnantes parce que c'est une longue histoire.
A la base le féminisme c'est quand même une revendication bourgeoise : y'avait que les femmes de riches pour vouloir travailler, les femmes pauvres y étaient déjà obligées depuis longtemps, l'idée était pas "d'avoir un travail" mais "d'avoir un travail correspondante aux classes supérieures dla société". On a jamais empêché une femme d'entrer à l'usine mais y'a fallut attendre Marie Curie pour en voir une à l'université.
On peut même remonter plus loin avec les "salons" littéraire tenus par des femmes, haut lieu là aussi de "sociabilisation politique" des femmes de la haute.

Y'a fallut attendre les 90 et les mouvements type "Touche pas à mon pote" "SOS racisme" pour que les associations féministes prennent la "banlieue"... et son lot de cliché. Le féminisme devenait un adversaire de "l'islam des banlieues" et les grands frères, avec les dérives politiciennes qu'on connait type Fadela Amara au gouvernement Sarko.

C'est interessant de constater que le "combat féministe" reste ancré dans son milieu social et n'en dépasse pas.

On a la même chose avec les partis politique avec la naissance du mouvement "Antigone" qui se revendique "féminin" et est rattaché à l'extrême droite/la droite nationaliste/ le mouvement manif pour tous.

Impossible donc de parler d'un "mouvement féministe" qui serait le même pour tous, les conflits sociaux priment sur "l'unité de sexe".
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