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LizzieWeir Aspirant genin

Inscrit le: 12 Jan 2008 Messages: 162 Localisation: In Tenebris =)
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Posté le: Dim 16 Mar 2008, 11:49 am Sujet du message: [Concours FC-Itachi] Le Dernier Regard |
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1. Bleed and Wait
C'était une auberge de campagne, une halte pour toute sorte de voyageur. En réalité, elle appartenait à l'Akatsuki et faisait office de point relai. Tout ce qui se disait dans cet endroit était directement retransmis à l'Organisation secrète.C'était une méthode comme une autre d'avoir des informations, et il fallait l'avouer elle était efficace. L'Akatsuki en possédait quelques trentaines à travers tout le monde, placées toutes, sur des points stratégiques : routes, villes, etc. Accesoirement, c'était un très bon refuge pour les membres de l'Akatsuki qui devaient fuir ou bien se cacher quelques temps. Ce genre d'auberge se substituaient aux repaires moroses et ternes qui ne proposaient guère plus de confort qu'une paillasse et un feu de camp.
L'Auberge Impériale faisait partie de ce réseau, elle se trouvait pile entre les frontières du Pays du Feu et de la Terre. Près d'un grand lac qui bordait une route principale et commerciale. Itachi était un Mukenin du Village Caché de Konoha, et officiait dans l'Akatsuki depuis quatre mois déjà...c'était le plus jeune des membres ( seize ans) mais il ne s'en plaignait pas. D'ailleurs, il parlait très peu, et quand l'occasion se présentait ce n'était sûrement pas pour râler. De plus, l'Akatsuki ne disposait que de peu de membres : Orochimaru, Pein, Konan et Sasori. La jeune organisation clandestine était en pleine phase de recrutement après avoir mis en place la logistique nécessaire à ses plans. Sasori et Orochimaru formaient une équipe, Pein et Konan en formaient une autre. Itachi, lui, était en attente d'un équipier sûr et fiable. Pour patienter, Pein, le chef apparent de la Lune Rouge, lui avait conseillé cette auberge pour se reposer et attendre des nouvelles. Il pouvait y rester un mois comme deux jours, tout dépendait de l'efficacité de l'Organisation à lui trouver un partenaire.
Aujourd'hui, il pleuvait sur la frontière d'Iwa No Kuni, le lac était parsemé d'ondines grâce aux gouttes d'eau fines qui s'échappaient du Ciel. Ce temps-là ne le dérangeait pas plus que cela. Alors que quelques voyageurs égarés couraient au refuge, paniqués, pour éviter d'être trempés, il se dirigeait vers l'auberge d'un pas sûr et calme. Sa cape aux nuages rouges le protégait assez bien de ce dense rideau d'eau qui ne paraissait pas vouloir se lever. Le perron de l'auberge était en vue, deux lanternes aux lumières assez puissantes éclairaient la porte pour guider les voyageurs par un temps gris et sombre comme celui-ci. Itachi monta les quelques marches de bois et s'avança sous la devanture de l'hôtel de campagne qui était ici typiquement japonais. Il posa une main sur la porte dans le but de la faire coulisser pour entrer quand cette dernière s'ouvrit. Quelqu'un l'avait déjà devancé. Il recula d'un pas en remarquant une jeune femme, qui dans sa précipitation faillit le percuter. Elle se rattrapa tant bien que mal et le contourna rapidement sans un mot d'excuse. Pourtant, d'après sa tenue, un kimono terne et un tablier traditionnel elle était employée de ce ryokan.
Il pénétra dans la batisse sans plus se poser de question. Le voyage avait été long depuis le Pays de l'Eau où sa mission avait été de retrouver des parchemins secrets sur un bijuu ancestrale. En revenant au Pays de la Pluie, il avait du traverser le Pays du Feu et tomber sur pas mal d'ANBU qui lui avaient rendu la vie dure. Avec ce genre d'escouades spécialisées, impossible de ne pas utiliser son Mangekyou Sharingan. Cette technique visiuelle lui demandait beaucoup trop d'énergie, et il était arrivé au pays de la Pluie dans un piteux état, mais avec les parchemins. Après cet incident, son maître, le véritable chef de l'Akatsuki, lui avait ordonné d'attendre patiemment la venue d'un équipier et de ne plus faire de mission solo, c'était trop risqué. Et il n'avait pas tort, avec un équipier, il pourrait se reposer sur lui après avoir utiliser le Mangekyou Sharingan. Puis on lui avait remis une missive pour qu'il aille se reposer à l'Auberge Impériale, loin de tout tracas. Cette auberge n'était pas très loin du Pays de la Pluie et il avait rapidement pris la route, obéissant à son maître.
Plongé dans ses pensées, il ne voyait pas la salle commune des clients défiler au fur et à mesure qu'il marchait. C'était coquet, assez luxueux mais cela restait dans un cadre campagnard. Une énorme cheminée, des tables disposées d'un côté qui servait de restaurant et des des tables basses et coussins d'un autre côté pour la détente et pour boire surtout. Entre les deux côtés, il y avait cette petite allée pour l'arrivée et la sortie des clients et qui menait au grand comptoir. Itachi arrivait presque au terme de cette allée, et la fatigue revenait, décidément il devrait vraiment apprendre à gérer son état de faiblesse après un combat où l'utilisation du Mangekyou Sharingan était de rigueur.
-Ca sera pour quoi jeune homme ? gronda une voix grave et virile.
Itachi releva la tête, il venait de s'accouder au comptoir et s'était une nouvelle fois perdu dans ses pensées ne voyant pas l'aubergiste arriver pour le servir. Cet homme était bâti comme une armoire, grand, musclé et borgne. Il avait le crâne dégarni et en plus d'avoir des traits marqués, il possédait de nombreuses cicatrices qui balafraient sa peau tanée. Son tablier était sale et ses grandes mains rudes avaient plus l'air d'être faites pour frapper et tenir des armes. Il avait été recruté par l'Akatsuki pour gérer cet auberge, c'était un ancien ninja renégat d'Iwa. Maintenant c'était un simple informateur qui protégeait les intérêts de la Lune Rouge. Son nom était Onodera. Juste Onodera. Itachi fronça les sourcils et tendit la missive de Pein à l'aubergiste avant d'attendre une réaction. Cette dernière ne fut pas lente, au fur et à mesure qu'il lisait la lettre, le patron blêmissait. Il porta ses petits yeux brun pâle sur le nouvel arrivant et s'inclina un peu.
-Itachi-sama, c'est un honneur de vous recevoir ici. Ca tombe bien, notre suite est libre. Reiko ! REIKO ! REIIIIKO ! finit-il par hurler en se tournant vers la porte de service.
Le client avait gardé un silence impressionnant, il n'avait même pas cillé. L'aubergiste vira au rouge sous une brusque montée de colère. Un employé qui servait du saké dans la partie détente entendit son patron crier le nom d'une jeune fille et se redressa avant de hurler à son tour : "Elle a du sortir pour fermer l'écurie !". Onodera frappa le comptoir de son gros poing et la moitié du mobilier parut se soulever sous le choc. C'était décidément beaucoup d'agitation pour une petite employée. Itachi commençait à être ennuyé mais comprenait l'impatience du patron et finit même par la partager. Quelqu'était cette Reiko, c'était une garce de le faire attendre alors qu'il était fatigué. La porte de service coulissa brutalement et une jeune femme entra en trombe dans la salle avant de venir faire face à Onodera, le regard baissé, tremblante. Elle était trempée et Itachi la reconnut, c'était la jeune femme qui était sortie précipitemment.
-Te voilà enfin ! Bonne à rien ! Nous avons un hôte de marque ! Tu vas t'occuper de lui durant son séjour ! ne l'embête pas trop et sois docile! COMPRIS ?
-Oui, Oto-san, murmura Reiko.
-Emmène-le dans notre suite...ordonna Onodera avant de se tourner vers un autre client.
Elle se tourna vers Itachi qui ne put s'empêcher de la dévisager, elle n'avait aucune beauté particulière et pourtant, elle dégageait un charme pur qui pouvait faire oublier à un homme toutes les autres femmes de la Terre. Elle n'était pas très grande de taille, elle lui arrivait à peine à l'épaule. Il en déduisit qu'elle était jeune, sûrement un an de moins que lui, peut-être deux. Sous son épais tablier de ménagère et son vulgaire kinomo, il ne pouvait pas distinguer de poitrine apparente. Il remonta son regard pour admirer son visage aux traits de poupée, ses lèvres étaient fines et son nez assez droit. Mais le plus spécial dans le portrait innocent qu'elle offrait à la vue d'Itachi était sans doute ses yeux. Ils étaient d'une couleur grise anormale, comme si des nuages menaçants s'étaient emparés de ses prunelles. Ses longs cils bruns battaient rapidement dans un mouvement envoûtant. Ses cheveux étaient emprisonnées dans une sorte de foulard blanc attaché comme un bandana autour de sa tête. Quelques mèches brune comme du chocolat s'en échappaient pour se perdre sur la peau bazanée de son visage.
Elle finit par s'incliner après avoir laisser Itachi la dévisager. Elle ne pouvait rien dire même si elle n'aimait pas que les clients la dévisagent ainsi, apparemment celui-ci était important alors pas de scandale, elle devait rester à sa place.
-Veuillez me suivre, s'il vous plaît, déclara-t-elle d'une voix douce avant de lui tourner le dos et de prendre la direction d'un couloir sombre.
Itachi se sentit soulagé, il allait enfin pouvoir se reposer dans un luxe vraiment mérité. Il avait toujours vécu dans un confort agréable étant issu d'un clan riche et puissant. Mais depuis son crime, l'Akatsuki et son maître l'avaient traîné de repaires en repaires insalubres, de nuits passées à la belle étoile en nuits blanches. C'était comme si finalement, on le récomposait pour avoir enduré toute cette modestie et cette misère. Il se sentait écrasé par plusieurs poids, celui du regret ne l'avait jamais effleuré mais il avait peur de ne pas être à la hauteur des attentes de son maître. Il avait peur de ne pas être à la hauteur tout court. La tâche qui l'attendait dans les années à venir s'annonçait rude et éprouvante. Alors il pouvait bien profiter encore d'un coin de paradis même s'il ne devait pas se faire d'illusion et même s'il ne devait pas s'attacher à la tranquillité.
Reiko le menait à l'aile Est de l'auberge, l'aile aux chambres chères et convoitées. Après avoir traversé plusieurs couloirs, et passé deux pièces (l'une de jeu et l'autre de détente), ils arrivèrent enfin aux portes de la partie Est. Des petites lanternes éclairaient les parois d'un couloir assez long. La suite se trouvait tout au bout. La jeune fille se remit en marche et accéléra le pas sentant l'impatience de son client. Après quelques secondes, qui parurent des heures au jeune homme, Reiko fit coulisser la porte de la suite avant de s'effacer pour laisser l'invité de marque faire quelques pas dans l'immense suite. Elle était composée d'une énorme pièce principale et d'une salle de bain adjacente, le tout dans le respect des traditions. Un grand futon près d'une commode était étalé dans une espèce d'alvole à droite au fond de la pièce. Au centre de cette dernière, une table basse et des coussins, pour les repas. Plus loin, une autre porte coulissante qui donnait sur un jardin japonais. Itachi fut plutôt satisfait. Il commença à retirer sa cape de l'Akatsuki sous l'oeil intrigué de la jeune employée. Elle fut surprise quand il lui tendit le vêtement.
-Sèche mon manteau, déclara-t-il sans la regarder.
-Euh..oui, répondit-elle d'un ton neutre avant de s'emparer du manteau humide et froid.
Il était également lourd, elle le mit correctement dans ses bras et observa la tenue d'Itachi, avant de constater qu'il était beau. Elle se racla la gorge pour oublier cette pensée frauduleuse et attendit d'autres instructions. Le jeune homme retira son bandeau de Mukenin et le posa sur un petit chevet bas, près du futon. Il n'avait qu'une envie, prendre un bain. Il lança un regard à la salle de bain et Reiko comprit tout de suite, elle posa le manteau encombrant à terre.
-Je vais vous faire couler un bain, annonça-t-elle en entrant dans la salle de bain.
La salle de bain était composée en bois de tek. Il y avait une baignoire de la même matière tout au fond et le reste n'était que meublé d'une étagère où était posé tous types de produits esthétiques et qui contenait des serviettes dans le tiroir. Elle ouvrit le robinet et l'eau s'écoula sur le sol en bois. Bientôt l'eau se fit brûlante et une vapeur légère s'empara de la pièce. Elle remplit plusieurs sauts de bois et par ce fait, remplit la baignoire avec. Elle s'essuya le front sous l'effort, elle voulut plonger une main dans l'eau pour voir si elle n'était pas trop chaude mais Itachi empoigna son bras pour l'en empêcher. "Ca sera bon, merci". Elle se figea un instant et tourna le regard pour apercevoir le jeune homme, torse nu, une serviette enroulée autour des reins. Il avait détaché ses cheveux qui se perdaient en mèches sombres sur ses épaules et dans son dos. Heureusement que grâce à la chaleur elle était déjà rouge, elle se releva grâcieusement et recula pour quitter la pièce d'eau. "Je..je vous apporterai votre dîner dans une heure..". Il ne répondit pas et elle referma la porte avant de s'y adosser, toute chamboulée. Aucun homme ne l'avait jamais troublée, elle était farouche et elle pensait à autre chose dans sa vie. Mais ce nouveau venu avait quelque chose de particulier. Elle mit une main sur sa poitrine pour reprendre un souffle régulier et se calmer. Reiko secoua fermement la tête suite à une pensée trop osée et ramassa le manteau d'Itachi avant de disparaître.
* * * * *
Comme prévu, une heure plus tard, Reiko arriva devant la suite avec un plateau repas très bien garni. Malgré le chargement elle fit coulisser la porte d'un geste expert tout en s'excusant de son irruption : "Excusez-moi Itachi-sama...je vous apporte votre dîner." N'entendant pas de réponse, elle se permit de faire quelques pas dans la suite. Il n'y avait aucune trace du jeune homme. Elle posa en priorité le plateau sur la table basse en ébène et parcourut la chambre du regard. Le bandeau de ninja était toujours sur le chevet et ses habits étaient toujours sur le lit. Elle en conclut qu'il était encore dans le bain. Elle s'approcha de la porte de la salle de bain et y posa ses mains avant de dire d'une voix haute et claire : "Itachi-sama ? Votre repas est prêt."
Aucune réponse.
Elle laissa son esprit en proie au doute quelques instants avant de le livrer aux pires scénarios. Si jamais il s'était évanoui, il avait l'air fatigué. Il était peut-être blessé ? *Mais non idiote, que peut-il lui arriver dans une salle de bain ?* Et si, et s'il s'était suicidé. Elle se pétrifia à cette idée, de toutes les manières elle devrait ouvrir pour s'assurer que tout allait bien. Mais ouvrir pour découvrir un cadavre, c'était plutôt terrifiant. Elle secoua la tête et retroussa ses manches avant d'ouvrir la porte. La vapeur s'échappa et vint l'envelopper. Elle ne distinguait que les silhouettes des meubles à cause de la fumée. Elle trembla légèrement et s'approcha du fond de la salle de bain, là où était la baignoire. Elle se cogna le pied contre un saut et jura à voix basse. Décidément, ell ne voyait rien. Elle se dirigea vers le côté et ouvrit, à tâtons, une petite fenêtre qui donnait sur le jardin japonais.
La vapeur se dissipa et la petite Reiko se figea. Itachi était allongé dans la baignoire, la tête reposant sur le rebord, le bras pendant à l'extérieur. Un frisson parcourut violemment son échine et elle fronça les sourcils. *Bon ma petite tu vas devoir vérifier s'il est vivant !* Elle prit son courage à deux mains et s'avança un peu avant de se mettre à genou pour être à la hauteur du visage du jeune homme. Elle approcha son oreille de la bouche de ce dernier et sentit un léger souffle lui caresser le lobe. Elle soupira de soulagement, il dormait juste. Elle tourna son visage pour face à Itachi et écarquilla un instant ses yeux. Il était éveillé à présent, et la fixait de son regard sombre et neutre. Leurs lèvres se frôlaient presque ce qui n'avait pas l'air de le déranger. Mais elle, ca la dérangeait d'être aussi proche d'un homme nu. A cette pensée, elle se maudit. "Mon Dieu faites que je ne tourne pas davantage la tête."
-Tu as pensé à voix haute, déclara-t-il ajoutant à la gêne de l'employée.
-Désolée ! lâcha-t-elle en se redressant vivement et en reculant.
-Tu voulais quoi ? demanda-t-il d'une voix froide.
-Votre repas est prêt..répondit-elle à voix basse.
Elle n'attendit pas de réaction et sortit précipitamment de la salle de bain avant de quitter la suite. Elle n'avait qu'une envie : mettre le plus de distance entre lui et elle. Pourquoi ? ELle n'en avait aucune idée, elle posa une main sur sa poitrine ressentant à nouveau quelque chose d'anormal..il n'y avait plus eu que la vision là, elle avait senti son souffle, elle avait effleuré ses lèvres. A cette pensée elle arrêta sa course effrenée dans le couloir et s'adossa à un mur, tremblante.Cet homme-là, il n'avait pas le droit de lui faire tant d'effet alors qu'elle ne le connaissait même pas. Mamie Onshi lui avait dit que c'était normal qu'à son âge il y ait des comportements inexplicables à la vue d'un être du sexe opposé. Reiko avait fêté son quinzième printemps, alors où était le problème avec son âge. Elle était une femme maintenant, elle avait la capacité d'avoir des enfants. Elle était adulte non ? Elle pouvait regarder un homme sans rougir, et fièrement. Alors pourquoi LUI était différent ?
Itachi était sorti du bain et avait enfilé un yukata trouvé dans la penderie. Il se sentait beaucoup mieux, ses muscles endoloris par des jours de voyage s'étaient détendus. Il observa le plateau repas posé sur la table basse et repensa à la jeune Reiko. Elle l'amusait bien. Il avait un rapport assez basique avec la gente féminine. Il n'avait jamais trouvé nécessaire de s'enticher d'une compagne, les femmes étaient faibles. Il avait pu le constater en tuant sa pauvre mère. Mais il restait un homme, avec des besoins parfois assez primaires. Il avait fréquenté deux ou trois prostitués pour se soulager, mais jamais il n'avait eu l'envie de s'attacher à une femme. Le Clan Uchiwa l'en avait dégoûté...dès ses quatorze ans déjà son père s'était mis en tête de lui trouver une fiancée pour assurer la lignée, pas étonnant qu'Itachi n'y ai pas repensé à deux fois avant de tuer son pater. Cependant Reiko avait cet air innocent et pur, comme de la neige vierge. Elle dégageait une aura particulièrement douce et Itachi s'étonnait qu'elle puisse être au service d'une organisation comme l'Akatsuki. Enfin, Onodera avait du mentir à sa jeune fille. Le jeune homme s'attabla et commença à manger tout en se demandant pourquoi il avait apprécié le léger contact avec cette jeune pucelle. D'habitude, il aurait été énervé qu'on le trouve ainsi, en train de dormir...aurait été furieux d'avoir baissé sa garde et s'en serait pris à la personne qui le lui aurait fait remarqué (volontairement ou non). Et là pourtant, il s'était senti soulager d'être acceuilli par cette figure si proche à son réveil. Elle était apaisante, c'était le mot le plus juste qu'il eut trouvé.
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LizzieWeir Aspirant genin

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Posté le: Dim 16 Mar 2008, 11:50 am Sujet du message: |
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2. Touched
-Rei-chan ! Tu vas te couper si tu continue à être aussi distraite !
La voix chevrotante et fluette de Mamie Onshi sortit la belle Reiko de ses pensées. Elle était en ce moment même à la cuisine, en train d'éplucher des patates. Le soleil venait de se lever et déjà, elle était de corvée, rectification : et déjà elle travaillait. Un léger sourire apparut sur ses lèvres suite à cette correction. Elle avait bien dormi, elle avait rêvé à Itachi..et elle n'était toujours pas sortie de ce rêve. La distrayant, l'envoyant cotoyer les nuages les plus hauts alors que ses mains épluchaient mécaniquement comme des machines à cinq doigts infernales. Sa grand-mère, qui s'occupait de la cuisine de l'auberge, voyait venir l'accident et avait averti sa petite fille pour éviter toute effusion de sang.
-Désolée Oba-san ! s'exclama la jeune fille avant de se couper.
-Et voilà ! Ma pauvre ce que tu peux être maladroite ! se lamenta Onshi.
Cette bonne vieille Onshi était la matronne, la mère d'Onodera. C'était elle qui avait élevé Reiko, ses parents étant morts. Un drame basique, sans originalité mais qui marquait toujours autant l'enfant qui en devenait orphelin. Onodera n'était pas le vrai père de Reiko, c'était son père adoptif, il l'avait recueilli quand il officiait en tant que ninja-soldat durant une guerre. Il avait trouvé une petite fille de cinq ans, dans une demeure dévastée à la frontière du Pays du Feu. et de la Terre, de l'autre côté du lac (près de l'auberge). D'abord paniqué, il avait pris en charge l'orpheline avant de lui demander si les ninjas de Konoha étaient passé par là. "... moi.....Oto-san...Oka-san..." avait-elle bégayée sous le choc. Onodera n'avait pas compris et l'avait apporté à sa mère, Onshi Aname. Cette dernière depuis était devenue la vraie mère de Reiko. D'ailleurs, la jeune fille se pansait la paume où une profonde entaille était apparue. Elle ne s'était pas loupée, c'était le moins qu'on pût dire. Elle grimaçait car des picotements douloureux se déclenchaient à chaque tour de bandage.
-Dis-moi Rei-chan...tu devrais prendre plus soin de toi, changer de vêtements...te coiffer, dit la vieille aux cheveux très longs, raides et blancs.
-Je...pour que les hommes qui viennent à l'auberge me regardent comme un morceau de viande ! Hors de question ! se rebella Reiko en finissant son bandage.
-Pourtant, tu n'es pas loin de l'âge de mariage. Ton père y pense sérieusement..
-Arrête grand-mère..inutile, tu sais très bien que je veux être...
-Suffit ! Il est trop tard pour que tu devienne une kunoichi ! Tu es une civile, une future épouse...je ne veux pas que tes rêves te fassent souffrir, la coupa la petite dame.
-Reiko-chan ? intervint Yasuka, une employée d'une trentaine d'année, le déjeuner pour Uchiwa-sama est prêt apporte-le lui.
-Bien souffla Reiko en attrapant le plateau qu'on venait de poser sur la tabe de travail.
Elle était furieuse, son père avait refusé de la former à l'art ninja. ELle le haïssait pour cela, mais Onshi disait qu'il l'avait protégé en le faisant. Protéger de quoi ? Allez savoir...toujours était qu'elle ne comptait pas obéir à un homme le reste de sa vie. Elle ouvrit la porte de la cuisine pour se retrouver dans la salle commune de l'auberge. Elle baissa le regard pour ne croiser les coups d'oeil des clients mâles et se précipita vers l'aile Ouest. Elle ne fit pas attention aux clients ou clientes qui l'interpellaient pour un service, il y avait d'autres employés et elle était déjà occupée. Elle lâcha un soupir vide en se retrouvant dans le couloir qui menait à la chambre d'Itachi. Elle le traversa à grandes enjambées, car du travail l'attendait encore après cela. Elle posa sa petite main sur la porte pour la faire coulisser mais elle s'ouvrit toute seule. Reiko recula d'un pas, surprise avant d'écarquiller ses yeux un instant. Elle manqua de faire tomber le plateau et se reprit sérieusement.
Elle avait devant elle, la femme qu'elle détestait le plus : Marinche Osaki, une jeune orpheline qui fut recueillie par Onodera il y avait dix ans de cela. Autant dire, que Marinche était tout son contraire, déjà physiquement : Elle était blonde aux cheveux raides et courts et possédait de grands yeux bleus dont rêverait n'importe quelle femme. Elle était grande et sa taille gracieuse la gâtait en formes généreuses. Autant avouer, que Reiko avec ses cheveux noirs, longs et ondulés et qui avait hérité d'un regard gris et terne ne faisait pas le poids face à la jeune femme d'une vingtaine d'année. Cette dernière était d'ailleurs une fille de joie très appréciée à l'auberge. Elle rapportait des bénéfices au patron, et des confidences sur l'oreiller à l'Akatsuki. Elle était plus utile que la petite Reiko et s'il fallait faire un choix quant à qui virer (...). Et puis même psychologiquement c'était son opposé radical, une vraie garce qui ne pensait qu'à elle et son physique, avide d'hommes et d'argent. La jeune adolescente ne voulait pas finir comme elle. Cependant la voir sortir ainsi de la chambre d'Itachi avec un léger Yukata sur le dos qui était à peine correctement attaché lui fit un choc.
-Alors gamine ? On joue encore les bonnes ? demanda Marinche d'une voix méprisante.
-Dégage de là Marinche ! Tu n'as rien à faire dans la chambre d'Itachi-sama ! répliqua férocement Reiko.
-Oh...ne prends pas des airs de jeune vierge effarouchée ! Un peu de repsect pour tes aînés, oui tu as raison, je n'ai plus rien à faire dans cette chambre..mais c'est toi qui va devoir te pousser, tu es sur mon chemin.
Mlle Osaki poussa la jeune fille sans ménagement, dans un faux mouvement pour éviter de tomber, le plateau-repas échappa des mains de Reiko et s'étala au sol sous les rires bruyants de Marinche. Mais Reiko ne s'avouait pas vaincue, finalement..si Itachi fréquentait ce genre de femme alors il n'avait plus rien à faire dans l'estime de Reï. Il ne méritait même pas qu'elle s'occupe ainsi de lui, demain, elle demanderai à Yasuka de s'occuper de ce client-là. Pourquoi autant de douleur à la simple évocation de Marinche dans le lit de l'Uchiwa ? Elle se maudit pour sa naïveté et son manque de prudence...elle se mit à genou pour ramasser les dégâts et essayer de sauver les restes d'un petit déjeuner convenable.
Itachi lui était toujours au lit, il avait laissé cette femme blonde partir avec sa frustration. Elle s'était présentée dans sa chambre à l'aube pour lui faire une proposition charnelle qui ne l'intéressait pas du tout. D'ailleurs elle-même ne l'intéressait pas , elle était trop faible....il l'avait renvoyé sans ménagement mais elle avait insisté, assez coriace ce genre de prédatrice...alors à défaut d'utiliser son sharingan pour la faire trépasser, il avait usé de toute la froideur et la méchanceté dont il pouvait faire preuve. Et ce n'était pas rien ! On parle d'un type qui tué ses parents ! Elle avait donc décidé de quitter la chambre, furieuse avant de tomber sur la petite Reiko. Uchiwa avait tout entendu de l'altercation. Elles avaient parlé tellement fort et il n'avait presque pas dormi de la nuit. Ce n'était qu'en entendant le bruit du plateau qui tombait qu'il avait décidé de se redresser et de venir discrètement s'appuyer à l'encadrement de la porte pour admirer la jeune pucelle se démener avec sa jalousie, sa colère et le petit déjeuner foutu.
-Tu n'as qu'à aller m'en chercher un autre, déclara-t-il, provocateur.
Reiko se figea, un frisson lui parcourut l'échine et elle redressa lentement son visage pour admirer celui d'Itachi en contre-plongé. Une fureur sans nom la prit mais elle savait que cette colère était illégitime et injustifiée. Qui était-il pour qu'elle se permette de faire preuve d'autant de jalousie. Ils ne se connaissaient même pas !Elle se releva dignement avec le plateau dans les mains et les restes dedans avant de déclarer à son tour, très farouchement :
-Exactement ! Je vais demander à Yasuka de vous apporter un nouveau petit déjeuner, puis le déjeuner et le dîner ! Moi, je n'ai pas que ça à faire !
-Non, tu ne m'as pas compris. Je veux que TU ailles ME chercher un autre petit déjeuner. C'était un ordre, répéta froidement Itachi.
-Je n'ai qu'un patron et c'est mon père...vous avez beau..commença-t-elle.
-Et mes ordres ne se discutent pas, ajouta-t-il en activant son sharingan.
Reiko ouvrit la bouche avant d'être frappée par l'étonnante vision de ces prunelles sanguinaires. Ce regard était si envoutant et aggressif. Elle en devenait confuse, elle recula d'un deuxième pas, essayant de détacher ses yeux de ceux de l'Uchiwa. La vision du sharingan en soi n'est pas impressionnante, mais les prunelles grises de Reiko étaient énormément sensibles et il semblait que le rouge sang du sharingan leur fassent un effet très désagréable. Elle écarquilla un peu plus les yeux, totalement émergée dans le dojutsu, pourtant Itachi ne l'utilisait pas, il l'avait juste activé. Elle tomba à genou et son plateau s'étala une nouvelle fois à terre éparpillant son contenu. Face à cette scène, le shinobi resta perplexe mais désactiva le sharingan histoire d'arrêter ce qui semblait être une torture pour la jeune fille. N'ayant plus de contact visuel avec le dojutsu, elle put bannir petit à petit son angoisse et se reprendre en serrant une main contre sa poitrine. Il se pencha vers elle :
-Alors..tu vas me le chercher ?
-Je..qui..qui êtes-vous pour...commença-t-elle essouflée.
-Tu devrais le savoir, je suis Uchiwa Itachi, la coupa-t-il, agacé.
Il la prit par les épaules et la redressa sans douceur. Elle hoqueta de surprise et sur le coup du mouvement rapide, son foulard se détacha libérant la masse sombre ses cheveux ondulés qui se répandirent dans les airs avant de retomber sur ses épaules. Itachi se radoucit un peu devant la vision qu'offrait le visage de la jeune fille encadré de sa chevelure. Elle était désirable à souhait, c'était comme une ensorceleuse qui vous dictait de s'attacher à elle. Occupé à la dévisager une nouvelle fois comme s'il redécouvrait une autre beauté en elle, Itachi avait gardé ses mains sur les épaules de la jeune fille et inconsciemment les fit descendre sur ses bras provoquant un nouveau frisson chez elle. On se demandait qui ensorcelait l'autre car du côté de Reiko, le même trouble se sentait, elle était à peine remise de la vision du sharingan que déjà, elle était paralysée par le regard attentif et insistant du jeune homme. Elle ferma les yeux un instant et ce fut comme un véritable choc, elle se dégagea de la légère étreinte d'Itachi et recula avant de partir en coup de vent sous le regard pensif du shinobi. Bon eh bien, il devrait aller manger à la salle commune.
***
-Ah content de vous voir Itachi-sama ! Vous avez bien dormi ? demanda l'Ogre qui servait d'aubergiste.
-Oui, j'aimerais manger...
-Bien, prenez une table, je vous en prie. Je vais vous servir moi-même ! s'exclama Onodera.
-D'accord...dis-moi juste, ta fille...commença Itachi.
-Reiko ? Qu'est-ce qu'elle a fait encore ?! Je vous assure que si elle vous a porté préjudice je la punirai comme il se doit ! le coupa brutalement l'homme.
-Non, je voulais juste savoir...d'où lui venait ses yeux..gris assez fragiles, déclara calmement Itachi.
Le regard d'Onodera s'assombrit et Itachi put remarquer pendant un millième de seconde que le géant blêmit. Ainsi Uchiwa avait vu juste, les yeux de cette petite n'étaient vraiment pas normaux, pour qu'il réagissent ainsi au sharingan et pour qu'ils puissent avoir cette couleur rarissisme.
-Ne vous embêtez pas pour des broutilles ! Prenez place s'il vous plait...si Reiko vous gêne, je chargerai Yasuka de..commença Onodera voulant à tout prix éviter le sujet.
-Non. Au contraire, elle me convient. Mais sache que si tu me cache quelque chose d'important c'est comme si tu le cachais à l'Akatsuki et je suis sûr que Pein se fera un plaisir de te le faire avouer.
-Nous n'avons rien à cacher à l'Akatsuki, intervint une voix.
Itachi tourna son regard vers la droite où une petite grand-mère en kimono venait de faire son apparition. Elle clopida juqu'à son fils et planta son regard clair dans celui d'Itachi, déterminée à ne pas céder face à ce genre de menace. Uchiwa fronça les sourcils, c'était quoi ça encore.
-Reiko est encore jeune, j'aimerais que tu ne lui fasse pas tourner la tête, ajouta la vieille.
-Oka-san ! s'indigna Onodera, C'est Uchiwa Itachi que nous avons ici, porte lui plus de respect.
-C'est justement parce que c'est Uchiwa Itachi que j'aimerais qu'il se tienne loin de ta fille ! répliqua amèrement la petite dame.
-Arrête ! C'est un honneur pour Reiko de servir...commença Onodera.
-Je n'ai jamais pensé à porter du tort à la petite Reiko, lâcha Itachi en faisant un petit rictus.
-Comme tu n'as jamais pensé à massacrer ton clan, réfuta Onshi.
L'Uchiwa se raidit et activa brusquement son sharingan en dardant la vieille du regard. De quel droit osait-elle le juger sur ce crime là qui n'en était d'ailleurs pas un pour lui. Elle n'avait pas à se mêler de cette affaire-là, il pourrait lui couper la langue...mais bon faire subir cela à une vieille dame aussi chiante soit-elle n'était pas glorieux. Onshi elle, soutint le regard d'Itachi, ce n'était pas un môme de seize ans qui allait lui montrer ce qu'était l'autorité, elle avait vécu beaucoup plus longtemps que lui. Le shinobi se calma, son maître lui avait dit de ne pas prendre trop à coeur les provocations qui tournaient autour du massacre de son clan, il devait laisser ce genre de réaction à son petit frère. Le brun se détendit donc.
-Tu pourras tergiverser autant que tu voudras la Vieille, si vous vous mettez tous les deux dans cet état pour la petite Reiko c'est qu'elle en devient plus intéressante...j'aimerais qu'elle ne me quitte pas pendant mon séjour...
-C'est inadmissible ! s'insurgea la grand-mère.
-Bien, Itachi-sama, s'inclina Onodera.
-Et encore une chose..j'aimerais que cette Marinche ne m'approche plus sinon je ne répondrai pas de sa mort, prévint froidement le renégat.
-Aucun problème...pour l'instant, prenez place je vous prie, déclara Onodera en jetant un regard menaçant à sa mère pour qu'elle ne réplique pas.
Ce qu'elle ne fit pas, elle tourna brutalement le dos aux deux hommes et se dirigea vers la porte de service pour rejoindre la cuisine. Itachi quant à lui alla vers les tables et se mit à l'une d'elle, dans un coin..loin des autres clients qui mangeaient.
* * * * *
Reiko était au bord du lac de l'auberge, elle était face à des cibles en bois. Elle prit son arc accroché à son épaule et attrapa une flèche aiguisée et pointue dans son carquois. Elle banda l'arc au maximum tout en faisant preuve d'une immense concentration pour viser la cible. Elle décocha sa flèche qui partit à une vitesse hallucinante pour se planter dans le coeur de la cible. Elle soupira avant de sourire, au moins...elle savait utiliser une arme. C'était pour la chasse, assez rudimentaire, certes, comme arme de chasse. Mais Reiko avait toujours eu l'habitude de vivre dans la campagne profonde d'une frontière entre deux Pays Puissants. Elle s'apprêta à recommencer son tir mais une personne s'éclaircit la voix derrière elle. Elle se tourna vivement pour apercevoir la jolie Yasuka. Cette dernière était employée de l'auberge depuis sept ans. Elle était mariée à Keïtaro, le bras droit de son père...lui aussi ninja déserteur d'Iwa. Il était en charge de la sécurité de l'auberge. Ils avaient eu une petite fille ensemble du nom de Tsukiyama. La petite avait six ans et elle était adorable, elle était la mascotte de l'Auberge Impériale. Yasuka Fujimoto allait vers ses trente ans et restait toujours séduisante avec ses yeux en amande de couleur verte et sa chevelure de miel. Elle était comme une grande soeur pour Reiko.
-Reïko-chan ? Je dois...venir m'occuper de toi...
-Ah..et en quel honneur, sourit Reiko sûre que c'était là un stratagème de sa grand-mère pour qu'elle change de look.
-Eh bien...si j'ai tout compris...Uchiwa-sama aimerait que tu lui tienne compagnie et ton père voudrait que tu sois plus présentable durant son séjour, expliqua Yasuka une pointe de tristesse dans la voix.
La jeune adolescente fit tomber ses armes pour rester figer devant la nouvelle. Elle ne voulait plus avoir à faire avec Itachi. Il lui avait fait tellement peur avec ses yeux de démons, comment pourrait-elle tenir compagnie à un être qui finalement dégageait autant de mal. Voilà où était l'une des particularités des yeux de Reiko, elle pouvait distinguer les auras. Et quand Itachi avait activé son sharingan, son aura s'était particulièrement chargée en ténèbres. Même si elle ne voulait pas y croire et même si elle voulait penser que ses yeux l'avaient trompé, elle ne pouvait nier la vérité. Yasuka attendait une réaction de Reiko qui était pour l'instant perplexe et dégoûtée.
-Je suppose que je n'ai pas le choix, souffla-t-elle.
-Désolée...c'est ton père qui tient absolument à...commença Yasuka.
-Bien...je te suis, et ne t'inquiète pas. Je ne te tiens pas pour responsable. C'est simplement que cet homme-là....me déstabilise trop pour que je veuille l'approcher en toute sérénité, expliqua Reiko.
-D'après Onodera-dono, Uchiwa-sama est un jeune homme fort et honorable, rajouta Yasuka pour rassurer son amie.
-Bien sûr..mais d'après Oto-san, les diables seraient des anges..
-Reiko-chan..je ne voudrais pas te rappeler de mauvais souvenirs...mais c'est lui qui t'a reccueilli, alors que tu étais loin d'être un...
-Merci, je ne l'oublie pas...allons-y...
***
Itachi était assis à même le sol en bois de la terrasse du jardin japonais privé dont bénéficiait sa suite. Autant de sérénité et de perfection le mettait mal à l'aise. Dans les moindres formes harmonieuses de ce paysage il avait l'impression de voir une partie du corps de Reiko. L'ensemble merveilleux du jardin rappelant la jeune fille dans son entier. Il laissa un instant son esprit sombre vagabonder à travers la lumière et se releva...le soleil allait bientôt se coucher et il avait loupé le déjeuner, ne se sentant pas d'humeur à affronter Onodera et sa politesse appuyée, le regard houleux de la grand-mère..ou encore la bêtise des clients. La porte de l'entrée coulissa brusquement faisant réagir Itachi qui pénétra instantanément dans sa chambre. Et là, en plein milieu de la pièce, face à l'entrée, il se figea. Aucun de ses membres ne voulaient bouger comme pour respecter le spectacle qui s'offrait à lui.
Reiko était apparue à lui dans l'encadrement de la porte, et elle était parfaite. Il ne put empêcher de perdre ses yeux dans cette perfection trop longtemps recherchée. Elle l'aveuglait d'une pureté trop dure à supporter. La jeune femme s'était littéralement transformée. A la place de son large kimono bouffi et terne recouvert par un tablier traditionnel grossier, elle avait enfilé un yukata léger et d'un blanc éblouissant. La ceinture du Yukata était d'un rose pâle innocent..tout était si simple mais terriblement efficace. Pour la première fois, il pouvait observer les chevilles délicates de la jeune adolescente et une partie de ses mollets. Il pouvait apercevoir les formes de sa petite poitrine qui n'avait pas fini de pousser, et déjà pour Itachi on touchait aux pensées indécentes. Sa peau couleur ambre semblait refléter les trésors d'un Pays lointain et longtemps oublié. Et puis sa chevelure lâchée sauvagement, ballotée au gré de ses mouvements, longue, sombre, et ondulée.
-Je peux entrer Itachi-sama ? demanda-t-elle d'une voix assez froide.
-Hn, lâcha-t-il en se décidant à cligner des paupières comme pour se réveiller d'un rêve.
-Merci, lança-t-elle pourtant sur un ton qui ne connaissait pas la politesse avant d'entrer.
-Fais-moi couler un bain, se reprit Itachi en se dirigeant vers une armoire pour prendre des serviettes.
-Encore ? s'étonna la jeune fille.
-J'ai besoin de me détendre, répondit-il en défaisant la ceinture de son propre Yukata.
*Okay, d'accord, on se calme* pensa Reiko en détournant son regard. Apparemment, elle n'avait pas le choix, si elle restait là à ne rien faire, elle allait être confrontée à la vision d'un homme nu. Chose qu'elle n'aimait pas trop d'après ce que l'Uchiwa avait compris. Il ne put s'empêcher de sourire quand il la vit se précipiter vers la salle de bain pour entendre, quelques secondes après, l'eau couler. Reiko était rouge de colère, comment arrivait-il à la manipuler si aisément ? La baignoire était remplie au trois quarts et elle balança brutalement l'eau d'un saut, s'en aspergeant. Elle se maudit ayant oublié que son vêtement était blanc. A croire qu'il avait exprès de lui demander cette tâche là pour se rincer l'oeil. *Ca m'étonnerait pas, déjà qu'il trouve le moyen de bien me matter quand j'ai mes habits de guenon...mais c'est quoi cet homme bon sang!* s'énerva-t-elle intérieurement avant de frapper dans l'eau, aggravant son cas. Ses cheveux devenaient humides, perdant de leur charmant volume.
Quand elle sentit l'aura particulière du jeune adolescent près d'elle, elle se figea et s'écarta instantanément avant de détourner le regard. Grand bien lui en fasse car Itachi retira sa serviette pour se plonger dans l'eau brûlante. Il grimaça, la vengeance de cette petite était ridicule...la température de l'eau était trop élévée. Tant pis, il s'y accomoderait. Une fois que le corps du garçon fut totalement immergé, elle se permit de l'observer. Il avait une nouvelle fois détaché ses cheveux et dieu ce qu'il était beau, ainsi de profil ; ses mèches longues, raides et noires se perdant sur son visage pâle. Elle tressaillit quand il porta son regard sur elle.
-Rejoins-moi, ordonna-t-il.
-Mais...mais...enfin ce n'est pas..commença-t-elle, absolument étonnée par cette proposition pour le moins douteuse.
-Tout à l'heure, tu as vu mon sharingan...si je veux..je peux t'envoûter avec pour que tu le fasse. Tu ne pense pas qu'il serait préférable de le faire de ton plein gré, expliqua-t-il en appuyant son regard sombre dans celui de la jeune fille.
*Le...sharingan* pensa Reiko avant de reconsidérer sa position. Elle ne voulait plus revoir ces yeux-là, c'était trop douleureux, plus douloureux que les violences qu'il pourrait lui faire subir physiquement. Elle commença à détacher la ceinture de son habit traditionnel avant de se rappeler qu'elle tenait à sa pudeur. Elle recula de quelques pas sous l'oeil méfiant d'Itachi et ouvrit les tiroirs de l'étagère pour attraper une grande serviette de bain. Elle défit son yukata pour de bon et s'enroula rapidement de la serviette. *S'il croyait me voir nue aussi facilement, c'est raté.* sourit-elle avant de blemir...elle ne devait pas penser que lui aussi était nu. Reiko portait encore cette innocence saine en elle. Elle fit quelques pas vers la baignoire avant de plonger timidement sa jambe dans le bain. Voyant sa lenteur, Itachi lui agrippa le bras et la tira à l'intérieur. Elle lâcha un cri de stupeur et tomba dans le bain. Son dos cogna le torse du jeune homme. Il était assis derrière elle et en profita pour enrouler ses bras autour du corps frêle de la jeune fille. Elle commença à trembler, imaginant les pires scénario...du viol au meurtre en passant par les deux !
-Si tu me racontais tout...maintenant...tes yeux son spéciaux aussi, murmura-t-il sensuellement à son oreille.
-Qu..quoi ?Mes yeux sont parfaitement normaux..je vous remercie, répliqua-t-elle en voulant se dégager.
-De quel clan es-tu réellement ? insista-t-il en l'emprisonnant contre lui avec ses bras puissants.
-Je...lâchez-moi...
-Pardon...je n'ai pas très bien compris, souffla-t-il en caressant son oreille de ses lèvres.
Elle allait devenir folle, et lui n'était pas loin de la folie non plus. Sentir les courbes timides de Reiko contre son corps d'homme était douloureux et il faisait le maximum pour se maîtriser. Il peinait à garder ses mains immobiles et de ne pas les envoyer en exploration. Le plus important n'était pas de prendre du bon temps avec elle, mais d'obtenir des informations. Et cela c'était dans les capacités d'un ninja. La jeune fille, elle, ne savait plus quoi penser, elle était trop confuse. Le contact avec le corps d'Itachi, sa voix proche mais terriblement froide. Ses questions douleureuses dont les réponses demandaient à fouiller dans un passé de souffrance et de ténèbres. Elle ferma les yeux intimant à son esprit de se calmer et de raisonner. Elle ouvrit la bouche et articula distinctement :
-Je ne sais pas. Mon père adoptif m'a recueillie à l'âge de cinq ans, mentit-elle par omission.
-Bien évidemment...lâcha-t-il en faisant un rictus.
-Je...je peux partir maintenant ? demanda-t-elle en essayant de masquer les tremblements de son corps.
-Pas tant que tu ne m'auras pas dit à quoi servent tes yeux, répondit-il en la serrant plus fort contre lui.
-A part à voir vous voulez dire ?
-Ne te moque pas de moi, fit-il en dirigeant ses mains vers les pans de la serviette
-Mes yeux me permettent de voir l'aura des personnes que je croise. Vous êtes content ? répliqua-t-elle en voulant se lever.
Mais il la retint encore, elle ne lui disait pas tout, il le savait. Apparemmment, rien ne servait de la brusquer, il devait lui laisser le temps de lui faire confiance. Il sentit son parfum une dernière fois, du jasmin, cet odeur lui allait très bien, tout comme la fleur. Il la relâcha et elle sortit précipitamment de la baignoire en manquant de glisser sur le plancher. Elle attrapa ses habits humides, et une serviette sèche avant de regagner la suite. Elle claqua la porte de la salle de bain et s'y adossa comme d'habitude avant de se détester et de détester le monde entier. Pourquoi se sentait-elle obliger d'éprouver ce genre de sentiment pour cet homme dont l'aura s'était révélée maléfique ? Elle qui aurait cru vivre une belle histoire comme on en lisait souvent dans les romans. Elle n'était finalement qu'une gamine, incapable de réaliser ses rêves, incapable de déployer ses ailes et de s'envoler...scotchée à terre par une malédiction injuste. Elle mit son Yukata à sécher sur la terrasse du jardin et s'enveloppa dans un yukata d'homme qui se trouvait dans l'armoire. Elle passa devant un miroir en pied et comme d'habitude elle fut déçue devant l'image reflétée. Elle ne voulait pas être belle, c'était égoïste et débile de penser cela...mais elle voulait garder son innocence de petite fille. Elle détestait sa poitrine qui grossissait de jour en jour, ses formes qui se sculptaient en courbes généreuses. Elle ne voulait pas attirer le regard des hommes, un peu raté apparemment, vu que celui d'Itachi insistait.
-La fuite..toujours la fuite...C'est comme ça que tu compte vivre ? demanda une voix terriblement familière dans son dos.
Elle se figea, il n'avait pas perdu du temps pour venir la rejoindre. Elle ne se retourna pas, sachant parfaitement qu'il portait toujours une serviette autour des reins et qu'il était torse nu. Elle ne voulait pas tomber dans le piège de la beauté d'Itachi. Elle baissa le regard, triste mais toujours un peu fâchée. Qu'est-ce qu'il en savait puisqu'elle ne fuyait que devant lui ? Elle fuyait son influence, son mystère, son charisme...elle fuyait les sentiments potentiels qu'elle pouvait ressentir. Avait-il seulement vécu ce qu'elle avait connu ? Toutes ses questions qui le comparaient à elle, ne firent qu'accroître sa colère, elle redressa fièrement le regard et se tourna pour lui faire face. Il était exactement comme elle l'avait imaginé, à moitié nu.
-Itachi-sama, préparez-vous s'il vous plaît, je vais vous conduire au restaurant, déclara-t-elle très poliment mettant ainsi de la distance avec lui.
-Ne me prends pas pour un crétin, lâcha-t-il en attrapant ses habits.
Elle ne lui fit pas le plaisir de répondre et détourna le regard avant de récupérer son yukata sec qu'elle mit dehors à l'abri du regard d'Itachi. |
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LizzieWeir Aspirant genin

Inscrit le: 12 Jan 2008 Messages: 162 Localisation: In Tenebris =)
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Posté le: Dim 16 Mar 2008, 11:50 am Sujet du message: |
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3. The Girl That Was
-Ah Reiko ! Tu ramène Itachi-sama..bien..bien installe-le à la meilleure table et sers-le ! s'exclama Onodera alors que le couple passait devant le comptoir pour regagner la partie restaurant.
La belle Reiko soupira *Baka* pensa-t-elle en regardant son père avant de s'incliner et de lui obéir. Que pouvait-elle faire d'autre, cette auberge était son chez soi, elle y avait sa famille et même si son père pouvait se montrer dur avec elle. Il l'aimait plus que tout au monde, mais ce n'était pas un homme qui exprimait clairement ses sentiments. Elle installa Itachi à la table près de la cheminée où brûlait un bon feu. Elle lui fit un sourire forcé digne des plus grandes hotesses commerciales. Malgré l'ironie et le mépris apparent de ce sourire, Itachi le trouva charmant et lui répondit par un rictus de son cru qui la laissa également de marbre. ELle lui tourna le dos et partit lui chercher le plat.
Comme d'habitude, il s'apprêtait à plonger dans ses pensées quand la porte de l'auberge s'ouvrit brusquement, sur un homme au bandeau de ninja d'Iwa rayé. Il était grand, finement musclé et possédait des cheveux blond foncé et longs qui s'alliaient à des yeux d'une couleur verte épatante. Mais son air n'était pas du tout beau à voir, une fraîche cicatrice sur sa joue était en train de saigner. Il s'avança vers le comptoir d'une démarche vacillante. Onodera écarquilla ses petits yeux et vint vers son ami de longue date : Keïtaro Fujimoto. Itachi fronça les sourcils, pressentant le danger.
-O...Onodera-san ! Ils sont une vingtaine...des ninjas mercenaires..ils parcourent la route Sud et pillent tout sur leur passage, je les ai croisé au retour de la ville de Shiba...ils se dirigent ici..souffla Keïtaro en essayant de se redresser.
Quelques clients parmi les femmes et des vieillards paniquèrent à l'annonce de Keïtaro qui pour rafermir leur angoissante acheva :"Ils seront là d'une minute à l'autre..." et comme pour appuyer ses dires, des cris barbares se firent entendre à l'extérieur. Yasuka et Onshi étaient sorties des cuisines suivies de Reiko à l'entente de cette agitation. Ce n'était pas la première fois que l'auberge se faisait attaquer. Trois autres employés mâles, deux jeunes jumeaux d'une vingtaine d'années et un homme âgé de quarante ans, tous d'anciens ninjas se présentèrent alarmés.
-Bien ! Kotaro et Jorato vous vous occupez du flanc Est de l'auberge ! Keitaro et moi on s'occupe de la devanture et du flanc Ouest ! Masahira, tu prends les clients qui peuvent se battre et vous protégez l'aile sud ! Reiko ! Yasuka! Emmenez femmes, veillards et enfants dans le souterrain des Yagami qui vous conduira au refuge de l'autre côté du lac ! Tous les clients mâles de l'auberge se rendent à l'armurerie avant de suivre Masahira ! hurla Onodera.
Pendant quelques secondes tout ne fut que panique, cris et brouaha. Reiko essayait tant bien que mal de demander aux femmes d'abandonner leurs maris et leurs affaires matérielles pour venir se réfugier dans le souterrain qui les menerait en lieu sûr. Itachi, lui, n'eut pas le choix, il activa son sharingan et se leva près à ne faire qu'une bouchée de ces mercenaires qui espéraient faire concurrence à l'Akatsuki. Reiko alla chercher d'autres clientes dans l'aile Sud alors que Yasuka s'occupait du flanc Est...Onshi emmenait les potentiels réfugiés vers la cuisine dans le flanc Ouest où se trouvait l'accès au refuge.
La jeune Reiko courait à en perdre haleine, voilà depuis des années que l'auberge ne s'était pas faite attaquer. Lors de la dernière attaque, elle était du nombre des refugiés, jamais son père ne lui avait donné la tête d'une opération d'évacuation. Elle frappait desespérement aux portes en demandant aux femmes et aux enfants de regagner la cuisine de l'auberge et aux hommes de s'armer pour les protéger. Bientôt elle fit le tour de l'aile Sud, fatiguée et paniquée. Elle tremblait pour son père, pour les siens...avant de trembler pour sa propre vie. Elle s'apprêtait à repartir quand les cris d'une petite fille se firent entendre dans la pièce à côté. Elle se raidit, c'était la pièce de jeu pour enfant, elle avait cru l'avoir évacué. Le danger était que cette pièce là donnait directement sur l'extérieur à côté de la devanture de l'auberge. Elle ouvrit brusquement la porte avant de se figer, son sang ne faisant qu'un tour. Tsukiyama, la fille de Yasuka était devant un shinobi armé jusqu'aux dents. Reiko n'avait pas son arc et elle ne savait pas se battre. Alors que faire ? *Utilise tes yeux !*...*NON* se répondit-elle, paniquée. Mais il fallait sauver Tsukiyama. Sans réfléchir, elle se précipita et se mit devant la gamine pour la protéger. Poings en avant, elle défia l'homme d'oser quoique ce soit. "Cours à la cuisine Tsuki-chan ! VITE" hurla-t-elle avant de se faire obéir. Elle recula devant le regard lubrique de l'homme qui s'avançait tel un prédateur en répétant des "Mignonne cette petite...". Sur un coup de tête, elle s'enfuit également avant de se faire poursuivre par la brute aux orbites enfoncées et aux pupilles noires. Elle accéléra sa course, ne perdant pas de vue cette pensée : *Il te poursuit, ne 'tarrête pas, ne dérape pas !*
Hors d'haleine, elle atteignit la salle commune où le combat faisait rage, elle chercha son père et Itachi du regard mais ne vit que les clients et Keïtaro se battre. Son poursuivant allait l'attraper quand Keïtaro lança un puissant jutsu sur l'homme qui tomba raide mort. "Bon sang Reiko-chan ! Dépêche-toi !"
Tout était si confus, elle fit coulisser la porte qui menait à la cuisine, traversa un couloir de service et regagna la cour de la cuisine où quelques femmes et enfants, dont Tsukiyama continuaient de descendre dans un puit. Tout à coup les paroles d'Itachi lui revinrent en tête "Fuir...toujours fuir...tu compte vivre comme ça ?". Ce fut comme un coup porter à sa fierté. A la dernière minute, elle fit demi-tour, récupéra son arc posé sur la table de la cuisine, attrapa son carquois et arriva dans la salle commune. Tiens, son père était réapparu, combattant trois hommes qui semblaient lui poser problème. Reiko monta sur le comptoir et visa un ennemi de son arc, son tir ne se loupa pas et la flèche transperça le coeur du mercenaire. De cette manière, elle soulagea également Keïtaro d'un adversaire. Mais la salle devenait un véritable cimetierre, des clients gisaient à terre dans une marre de sang... et certains mercenaires n'étaient pas mieux lotis. Elle se retint de vomir devant ce spectacle et cet odeur de sang qui faisait remonter en elle de douloureux souvenirs.
-Reiko ! hurla Onodera, Va aider Itachi-sama ! Il est en ce moment à l'aile Est !
-Bien ! cria-t-elle en sautant agilement à terre.
Elle se sentait transporter par un espoir et une confiance nouvelle, son père ne l'avait pas grondé pour son intrusion qui aurait pu être gênante. Il lui avait même demandé de protéger Itachi mais si seulement elle savait que l'Uchiwa n'avait pas de mal, bien au contraire. Elle prit le chemin qu'elle prenait depuis deux jours pour se rendre à la suite de l'aile Est. Ca ne l'étonnerait pas qu'Itachi eut quelque chose à protéger et qu'il ai regagné sa suite dans un mouvement de panique. Encore une fois elle se trompait sur lui, il n'avait rien de si précieux à cacher. Elle ouvrait les portes en trombe tenant fermement son arc à bout de bras. Elle était essoufflée, le sport n'était pas trop son truc mais, elle devait aider le jeune homme. Elle s'arrêta au détour d'un couloir pour reprendre son souffle et observa le silence angoissant qui régnait. Les échos des combats alentours s'étaient tus, c'était comme si elle pénétrait dans une zone de non-droit, une zone intemporrelle. Elle crispa une main sur son ventre, soudainement prise par cette ambiance lugubre. Elle ferma les yeux et prit deux grandes inspirations, elle appréciait sa maîtrise de soi. Et cette dernière l'avait aidé plus d'une fois à se sortir des pires angoisses. ELle avança d'un pas, calmant ses tremblants, s'illuminant de son aura que seule elle pouvait voir. *Ouvre-les ces yeux qui t'attendent* murmurait une voix froide au fond d'elle-même. *Non...non* répondait-elle inlassablement en faisant avec l'obscurité.
La porte de la suite se détacha alors devant elle, plus imposante que d'habitude comme si derrière, se réfugiait un monde d'horreur et de ténèbres. Elle posa une main sur l'encadrement et un frisson lui parcourut subitement l'échine, se répandant en chair de poule sur sa peau. Elle ferma les yeux et fit violemment coulisser la porte de la chambre pour être accueillie par un jet de sang. Elle hoqueta de surprise et recula en portant une main son visage maculé de liquide rouge.Un cri d'horreur naquit au plus profond de ses entrailles et vint mourir dans sa gorge. Elle ne pensa même pas à essuyer cette marque faite de sang qui lui balafrait vulgairement le visage. Elle sursauta en entendant un gémissement d'agonie qui n'avait plus rien d'humain et une masse s'effondra à ses pieds..s'accrochant à elle. Elle déglutit, elle n'y voyait rien, était-ce Itachi qui s'agrippait à ses pieds, mourant à terre ? Elle blêmit ; elle avait du sang d'Itachi sur le visage, elle voulut crier mais une main se plaqua violemment contre sa bouche et un souffle chaud titilla son oreille.
-Chut...tu vas les attirer, murmura la voix familière de l'Uchiwa.
-Mhh, répliqua-t-elle en hochant la tête.
Il garda le silence un moment, épiant le moindre mouvement, la moindre présence d'ennemis. Elle cala inconsciemment le rythme de sa propre respiration sur celle du shinobi. Après quelques secondes douteuses, il l'attrappa par le poignet et la tira à sa suite pour regagner un cagibi. Il s'y enferma avec elle et se détendit, avant de la fixer, il prit bien le soin de désactiver ses sharingans. Elle alluma maladroitement la lampe à huile du cagibi et aperçut le visage trop pâle de son compagnon. Elle ne sut ce qui la gagna à ce moment, de l'inquiétude, de la peur..sûrement un peu des deux. Il n'avait pas son fameux sharingan, mais l'aura ténébreuse qui l'enveloppait quand il l'utilisait persistait. Mettre de la distance entre elle et lui dans cette étroite pièce paraissait difficilement concevable.
-Je...ils sont trop nombreux...le groupe de vingt était des éclaireurs, j'ai contacté l'Akatsuki pour qu'elle nous vienne en aide. En attendant, nous devons nous réfugier...informa-t-il péniblement.
-Itachi...sama..vous semblez faible ? Tout va bien ?
Non, rien allait. En regagnant sa suite dans le but d'éviter tout ravage sur le jardin japonais qu'il appréciait pour des raisons obscures, il était tombé sur un groupe de six mercenaires, tous très coriaces. L'utilisation du Mangekyou Sharingan avait été indispensable pour sa survie et malgré une écrasante victoire, il ressentait les effets néfastes de cette technique maudite. Il avait appris suite à la torture d'un mercenaire, qu'un autre groupe de trente approchait...une vraie mini-armée...suite à cela, Pein l'avait contacté psychiquement, pile au bon moment. Le chef voulait lui donner des informations sur la recherche de son partenaire mais Itachi l'avait coupé en lui expliquant la situation. Résultat : Orochimaru et Sasori étaient en route.
Reiko n'attendit pas vraiment de réponse devant l'état chancelant du shinobi. Elle passa le bras de l'homme sur ses épaules et le soutint avant de sortir, déterminée. Il avait fermé les yeux et se reposait. Ce n'était ni l'endroit, ni le moment mais avait-il le choix ? S'il ne prenait pas ce soin-là, il deviendrait rapidement aveugle. La jeune fille lui murmura quelque chose de réconfortant et s'engagea dans l'auberge devenue à présent silencieuse de toute vie saine. Des échos de rires bourrins, parvenait à ses oreilles, mais elle tenait. Elle utiliserait ses yeux, pour Itachi. Parce qu'elle ne voulait pas mourir avec lui, mais vivre avec lui. Elle fut choquée par sa pensée mais n'eut pas le temps de s'y attarder car un duo de mercenaires s'était présenté au bout du couloir, face à elle. Ils étaient tous les deux grands, et musclés, au crâne rasé et anneaux à la lèvre. D'hideux tatouages parcouraient leurs bras.
-Toi là ! gronda le premier.
Elle inspira un bon coup et laissa libre court à la voix qui pourfendait son âme n'ayant de cesse à l'aissailler. Elle abattit ses paupières sur ses prunelles, laissa passer une ou deux secondes, le temps de sentir cette puissance inconnue s'emparer de ses pupilles et réouvrit les yeux. Le changement fut fulgurant, une onde de choc se répandit jusqu'aux adversaires qui furent un instant surpris. Fini le gris éternel de ses prunelles exceptionnelles, le temps s'était dégagé et les yeux de la jeune fille brillaient d'une étincelle nouvelle. Leur couleur saphir était inédite et éblouirait un aveugle.
Elle planta ses pupilles dans celle d'un des mercenaires, sans détour avec une aisance redoutable. L'ennemi recula sous l'intensité de ce regard aussi dur que le diamant. Il resta encore un instant perplexe avant d'être foudroyé par une terrible douleur à la poitrine. Il crispa sa main sur son coeur et s'effondra après plusieurs spasmes qui finirent par secouer un corps sans vie. Le second, d'un autre regard, connu le même sort. Tels étaient les effets des Yeux de la Mort. Reiko se dépêcha de fermer ses yeux pour sceller de nouveau ce souffle de mort qui se répandait dans ses pupilles. Car après plus d'une heure avec ses yeux particuliers, elle en perdait le contrôle. Un mal de tête l'assaillit pour rajouter à son malheur et elle se servit d'un passage secret connu du personnel de l'auberge pour accéder à la cuisine qui heureusement était vide. Les brigands fêtaient leur petite victoire dans la salle commune. Avec des précautions plus que bienvenues, elle ouvrit le passage situé dans le puits qui permettait l'accès aux souterrains. Elle y engouffra Itachi avec douceur, avant de le suivre tout en refermant le passage.
A partir de là, commença un long chemin qui arpentait la terre sous le lac. La légende racontait que ce fut le démon Hachibi qui creusa ce souterrain pour détruire le clan Yagami de l'autre côté du Lac. Mais peu importait, ce souterrain était la porte d'entrée dans l'enfer de Reiko. Il menait au refuge certes, mais il menait à ce lieu maudit aussi. Elle jeta un coup d'oeil inquiet à Itachi, il tremblait un peu et avait porté sa main à ses yeux qu'il maintenait clos. Elle l'encouragea mentalement et s'accrocha malgré la fatigue, et la peur de perdre l'homme qu'elle n'arrivait pas à comprendre, mais qu'elle arrivait à sentir.
******
Le lendemain, la lumière se présenta de nouveau à Itachi dans un ultime acte de clémence. Elle n'était pas encore prête à l'abandonner, pas tant que l'innocente Reiko continuait de veiller sur lui. Elle était arrivée sans encombre au refuge, mais l'Uchiwa s'était évanoui d'épuisement, l'utilisation du Mangekyou Sharingan lui demandant parfois des quantités énormes d'énergie. Yasuka l'avait aidé à l'allonger sur un lit de fortune et avait laissé la jeune fille le veiller jusqu'à l'aube. Reiko n'en avait pas dormi, elle voulait s'assurer qu'il verrait son visage quand il se reveillerait. Et ce fut ce qui se passa, au début, sa vision fut floue mais le jeune homme obtint rapidement une vue claire sur les traits fins et purs de la petite Reï. Elle lui souriait insolemment et il ne put s'empêcher de répondre à ce sourire par un rictus : il ne pouvait pas faire mieux. C'était la première fois qu'il la voyait sourire avec une telle familiarité. Il se sentait terriblement fatigué, comme terrassé par un épuisement lourd et écrasant. Malgré tout, il chercha à se redresser, par simple réflexe avant de retomber lourdement sur sa couche.
-Itachi-sama ? Comment vous sentez-vous ? s'enquit Reïko.
-Nous sommes à l'auberge ? demanda-t-il.
-Non, mon père et ses hommes sont repartis à l'auberge avec des clients volontaires pour faire fuir les mercenaires, ils ne sont par revenus, répondit doucement la jeune fille en posant une main sur le front de l'adolescent pour vérifier sa température.
-Ca va..ca va, je vais bien, s'agaça un peu Uchiwa.
-D'accord, dans ce cas, déclara-t-elle en retirant vivement sa main et en se redressant pour partir.
Itachi regretta le ton impatient qu'il avait pris . Après tout, ne l'avait-elle pas veillé toute la nuit ? Elle en avait des cernes et ses traits finissaient par être tirés par la fatigue, mais elle tenait fièrement. Comme une reine, et Itachi sut à ce moment là qu'elle ne partageait pas son sang avec de simple paysans comme Onodera ou encore les clients bouseux de l'auberge. Elle avait un sang au moins aussi pur et renommé que celui des Uchiwas qui coulait dans ses veines. Il n'aimait pas être materné mais il ne voulait pas qu'elle s'en aille pour autant. Cette contradiction l'énerva au plus haut point, cependant il prit sur lui et tendit une main vers la silhouette de la jeune fille qui s'apprêtait à s'en aller.
-Attends...où sommes-nous ?
Et non, Itachi ne pouvait tout simplement pas prononcer ces mots qui lui coutaient comme "Reste avec moi". Pourquoi ce sentiment d'attachement ? Pourquoi avait-il l'impression d'avoir besoin de Reiko au point de lui poser une question bête pour la retenir à ses côtés ? Etait-il pris dans un genjutsu nouveau qui trompait jusqu'à la moindre parcelle de son coeur ? Impossible, il était parfaitement conscient de la réalité, et elle faisait mal à sa fierté. Reiko se figea, s'attendant à cette question et se retourna tout doucement avant de lui donner un pâle sourire. Elle se dirigea vers la fenêtre et ouvrit les rideaux pour laisser passer les fulgurants rayons de soleil qui aveuglèrent un instant Itachi qui jusque là était baigné dans la pénombre. Enveloppée de toute cette lumière solaire, la jeune fille avait des airs de déesse. Ses cheveux à moitié attachés se perdaient en boucles sur ses épaules, et son Yukata blanc était presque entièrement défait et déchiré à certains endroits. "Regardez autour de vous," dit-elle simplement tout en restant près de la fenêtre.
Et il s'exécuta en jetant un coup d'oeil circulaire à la pièce. Les papiers peints étaient à moitié arrachés, et sur les murs parfois mis à nus, des traces de sang sec et foncé, datant de plusieurs années. Le plancher de bois grinçait sous les pas de la jeune Reiko et sa couche était dans un coin de la pièce. Face à lui, une cheminée et au-dessus de cette cheminée un immense tableau qui représentait une famille. Un homme, très grand, qui ressemblait à son propre père dans la mesure où il avait le gabari d'un chef de clan respecté. Une femme, discrète et effacée mais qui possédait un regard chaleureux et enfin un garçon d'une quizaine d'année qui faisait la tête et une petite fille dont le visage avait été arraché à la peinture...on ne voyait que son kimono.
-Vous êtes dans la grande demeure du clan Yagami, de l'autre côté du lac. C'est le refuge de l'auberge. Il y a bien longtemps, à la naissance du Pays d'Iwa régnait un clan puissant...qui descenderait du premier homme sur Terre. On dit que ce clan rivalisait avec le clan Senju de la Forêt car il pouvait donner naissances à des ninjas exceptionnels et particulièrement puissants en maîtrise de ninjutsus. La plupart de leur techniques se perdirent au fil du temps....des techniques majestueuses, classées supérieures au rang S. Ce déclin, le clan Yagami le devait au Village Caché de la Roche et à l'Iwakage. Alors pour retrouver un semblant de fierté, le clan Yagami scella un pacte avec le Dieu de la Mort..ce dernier accordait l'immortalité, en éloignant la Mort, aux membres de la famille principale du Clan Yagami. Cependant, en échange de cet éternel, la famille principale devait sacrifier l'héritière de la trentième génération en donnant ses yeux au Dieu de la Mort. Et c'est ce qui arriva, il y a quinze ans de cela naquit l'héritière de la trentième génération du clan Yagami. Le Dieu de La Mort lui permit de voir le monde à travers ses yeux et donc d'ôter la vie d'un seul regard. Un destin terrible qui consistait à observer le monde par les yeux de la Mort. Mais le Clan Yagami ne respecta pas le pacte, terrifié par la puissance que pourrait avoir la petite héritière, ils scéllèrent ses pupilles maudites dans le but de s'en emparer. Le Dieu de la Mort fut mécontent de cette trahison et libéra la puissance des yeux de la fille avant de lui ordonner de tuer son clan. Ce qu'elle fit, à l'âge de cinq ans...personne ne put l'arrêter car elle était déjà morte, protégé par un dieu, et qui peut tuer un mort?
Itachi observa le cadre plus attentivement à l'écoute de cette histoire, la fillette au visage caché devait être cette petite héritière. Il baissa le regard, triste d'apprendre ainsi l'enfance de Reiko, car même si elle n'avait pas stipulé clairement ce qu'était devenue l'hértière maudite, il l'avait aisément deviné. Elle avait tué son clan, peut-être inconsciemment, mais elle était comme lui. A peu près, leur destin n'avait pas connu de sort si différent, liés par des yeux maudits mais puissants.
-Que sont devenus les yeux de la mort ? demanda Itachi.
-La dernière personne à mourir fut mon grand-frère..avant de voir la mort dans mes yeux, raconta-t-elle cette fois en s'impliquant totalement comprenant que le jeune homme savait, Il réussit à sceller mon pouvoir...C'était un ninja très prometteur qui avait réussi à obtenir certaines techniques héréditaires disparues depuis longtemps. Onodera et Onshi en me recueillant ont vite compris qui j'étais...grand-mère a essayé de me guérir de ce pouvoir...mais rien à faire...surtout que je ne peux pas l'utiliser comme bon me semble...après une heure, je deviens la marionette du Dieu de la Mort et je tue amis comme ennemis...
-Je veux voir tes vrais yeux, déclara Uchiwa en posant son regard onyx sur elle.
-Vous n'y pensez pas ! Je pourrais vous tuer ! s'exclama-t-elle.
-Tu as dit en avoir le contrôle pendant au moins une heure...alors montre-les moi.
-Itachi-sama, je vous en prie, ce n'est pas un jeu...
Elle sentit un étau se reserrer autour de son coeur, si jamais elle tuait Itachi, elle ne se le pardonnerait jamais. Elle ne voulait plus tuer d'êtres qui lui étaient chers. Contrairement à l'Uchiwa elle s'en voulait terriblement d'avoir massacrer son clan. Sa grand-mère lui répétait souvent que la faute revenait au Dieu de la Mort et à ces imbéciles de Yagami qui avaient pactisé avec lui. Mais bon sang ! C'était trop facile de dire ça, elle les avait pourtant tué, même si elle n'était qu'une marionette, elle les avait tué, tous. Son père...sa mère...ses oncles, ses tantes...ses cousines, TOUT le monde, et la mort la plus douloureuse fut celle de son grand-frère. Il l'avait tellement aimé, il l'avait protégée. Non, elle ne pleurait pas ou plutôt elle ne pleurait plus.
Itachi comprit que ce qu'il demandait à Reiko était éprouvant, mais il voulait être sûr par lui même. Il se redressa un peu et profita que la jeune fille se soit rapprochée pour l'attraper par le poignet et la tirer à lui. Surprise, elle perdit l'équilibre et tomba à califourchon sur lui. Le jeune homme afficha un air satisfait et agrippa le visage de sa compagne pour le rapprocher du sien. Reiko se figea, totalement envoûtée par les traits admirables du client, qui se rapprochaient d'elle. Et puis ce fut 'l'horreur, car il ne perdit pas de temps avant d'activer son précieux sharingan. un spasme parcourut le corps de la brune. ELle voulut détourner le regard, mais Itachi maintenait fermement son visage face au sien. Ses prunelles grises se sentirent une nouvelle fois agresser par le rouge sang des yeux de l'Uchiwa. Une vague d'angoisse et d'horreur la submergea alors qu'elle voyait l'aura ténébreuse de l'adolescent se répandre autour de lui ayant pour source, son sharingan. Elle ferma ses propres yeux et ouvrit le sceau qui ne demandait qu'à être brisé une bonne fois pour toute. Mais jamais elle ne le briserait, dans les moments de faiblesse, elle réussissait à le maîtriser mais pas plus d'une heure sinon...en effet il se casserait.
Le brun lui, ne broncha pas jusqu'à ce qu'elle ouvre de nouveau les yeux. Une légère onde d'air se répandit jusqu'à lui faisant virevolter ses mèches noires. Mais il ne lâcha pas prise sur le visage de la belle, malgré ses nouveaux yeux saphirs d'une beauté éblouissante, purs comme le diamant et qui ne demandaient qu'une chose : qu'on se perde dedans pour ne plus jamais retrouver le chemin vers la vie. Il découvrait encore une nouvelle facette de la beauté cachée que pouvait porter Reiko. Cependant, le plus important fut qu'il comprit que son sharingan faisait office de barrière à la malédiction des yeux du Dieu de la Mort. La jeune fille, se remettait à peine de sa nouvelle vision, voir le monde à travers les yeux d'un dieu était une rude expérience pour une simple mortelle. Mais pour Itachi, c'était différent : elle continuait à le voir comme si elle avait ses yeux normaux. C'était une sorte de soulagement, ainsi même si elle le voulait, elle ne pourrait pas le tuer.
-Même avec les yeux de la Mort, tu reste belle, lâcha-t-il en rapprochant son visage.
-Itachi-sama que...commença-t-elle avant d'être brutalement couper par les lèvres froides et tranchantes du sharingan.
Elle écarquilla les yeux de surprise avant de les fermer. C'était son premier baiser et elle ne put empêcher le rouge de lui monter aux joues. Il passa ses bras autour d'elle pour la presser contre lui et sentir une nouvelle fois ses courbes timides de future femme contre son corps. Elle essaya de s'appliquer et transféra un maximum de tendresse dans le baiser qu'elle lui rendit. Elle se sentait en sécurité et ne craignait plus l'aura ténébreuse qui avait fini par l'envelopper au cours du baiser. La chaleur d'Itachi suffisait à l'apaiser et à la rendre heureuse. Elle avait tellement attendu qu'un prince vienne la prendre par la main pour l'emmener dans un lieu nouveau. Elle était confuse de bonheur ou d'amour, peut-être d'appréhension. Car, il ne ressentait pas forcément la même chose qu'elle. Il restait un homme, peut-être que ce qu'il voulait, c'était uniquement son corps de jeune vierge.
Itachi ne pensait pas aux raisons qui le poussaient à vouloir s'attacher à Reiko, il profitait simplement de l'instant présent. Elle lui montrait ce qu'était l'amour et pour lui, aucun mot n'arrivait à l'expliquer. Il voulut approfondir le contact mais du remue-ménage se fit entendre : "Onee-chan ! Onee-chan !" criait une petite voix fluette. Reiko se sépara instantanément d'Itachi, rouge et confuse, ses yeux ayant retrouvé leur gris naturel avant de s'éloigner au moment où la porte coulissait sur une petite gamine haute comme trois pommes.
-Tsu...Tsuki-chan !
-Onee-chan ! Oto-san et Onodera sont revenus ! s'écria-t-elle.
-Ah vraiment ?
-Oui ! Les méchants sont partis ! Grâce à l'Akatsuki ! Regarde ! s'écria la petite fille.
Tsukiyama sortit un objet de son sac qu'elle portait un bandoulière. Elle était une adorable gamine de six ans qui portait un bandeau autour de son front. Elle voulait être une véritable kunoichi et son père l'entraînait déjà. Reiko fit une mine perplexe devant la poupée en bois que tenait la petite Tsukiyama. Cette poupée ou ce pantin, peu importait, avait quelque chose de beau mais terriblement terrifiant. Itachi reconnut tout à fait le style et se força à se redresser.
-J'ai pleuré, car j'avais peur...mais Sasori-kun m'a offert Aïtsuki ! s'exclama la fillette en sautillant tout en serrant la marionette de bois contre elle.
-Où est-il ? demanda brusquement Itachi.
-Suivez-moi, gloussa-t-elle comme s'il s'agissait d'un jeu avant de disparaître dans le couloir.
Reiko jeta un regard mi-navré, mi-confus à Itachi et suivit la fillette. Le brun fit de même se demandant qu'est-ce qu'il avait ajourd'hui à courir après deux filles. Les couloirs de l'immense demeure des Yagami se succédèrent, ternes, sales, salis de sang et propres de toute vie. Il croisa quelques clients de l'auberge qui discutaient entre eux, et se remettaient de la frayeur d'hier soir. Reiko fermait parfois les yeux, quand la place qu'elle traversait, évoquait un symbole trop précieux à ses yeux. Comme la chambre de son frère là où se trouvait la sortie du souterrain. La petite fille s'y engouffra obligeant les deux adolescents à la suivre. Le trajet dura une bonne vingtaine de minutes...Uchiwa ne s'en était pas rendu compte hier..Car durant la traversée il avait perdu toute notion de temps...Et la fatigue l'avait aveuglé.
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LizzieWeir Aspirant genin

Inscrit le: 12 Jan 2008 Messages: 162 Localisation: In Tenebris =)
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Posté le: Dim 16 Mar 2008, 11:51 am Sujet du message: |
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4. Your Only Weakness
Tsuki-chan les avait conduit à l'auberge où Onodera aidé de l'Akatsuki avait réussi à vaincre les trente mercenaires qui avaient établi leur campement ici. La fillette se jeta dans les bras de son père qui était attablé près du patron. Keïtaro la souleva et s'en alla la rendre à sa mère. Itachi et Reiko déboulèrent ensuite dans la salle commune, tout deux en sale état, la jeune femme avait toujours ses vêtement déchirés, ses cheveux mal attachés et des traces de sang séché sur le visage. Les cernes de son compagnon semblaient beaucoup plus creusées et ses cheveux sombres étaient détachés. Onodera leur fit signe d'approcher. Il était en compagnie de deux inconnus et Reiko fronça les sourcils pour les dévisager. L'un avait les cheveux rouges et un visage enfantin sans imperfections, l'autre était pâle comme un fantôme et possédait des yeux de serpent, cernés de noir et sa chevelure était longue et d'ébène. Leur point en commun : le manteau foncé aux imprimés rouges. Le premier parla, d'une voix neutre mais grave, trahissant son véritable âge.
-Itachi...nous t'avons trouvé un partenaire, tu peux rentrer maintenant. Les vacances sont finies.
-Ku ku ku..quelque chose me dit qu'il s'amusait bien ici, lâcha son compagnon en étirant sa langue de serpent fourchue qui vint lécher le sang séché du visage de Reiko. La jeune fille écarquilla les yeux, paralysée de surprise. Itachi fronça rapidement les sourcils devant la scène et attrapa la langue du dénommé Orochimaru pour l'obliger à la retirer du visage innocent de la jeune brune.
-J'arrive.
-Itachi-sama, s'inclina Onodera, Reiko va chercher vos affaires !
La concernée ne disait rien, toujours figée de stupeur. Ce n'était pas tant la langue du shinobi de l'Akatsuki qui avait laissé une traînée de salive sur sa joue qui la choquait mais le départ si brusque d'Itachi. Elle s'était attachée, elle s'était habituée à sa présence et pour la première fois dans sa jeune vie, elle avait obéi à un homme sans se sentir humiliée. Elle observait le jeune homme, totalement écrasée par la nouvelle, elle avait eu tort sur toute la ligne. Elle n'aurait pas du laisser aller son coeur à ses bêtises contées par le charme du brun. Maintenant, elle allait être abandonnée : oui, c'était le terme. Si Itachi partait, il l'abandonnerait. C'était purement et simplement un abandon, pire qu'une trahison. Mais finalement, elle se blâma, c'était elle qui avait cru à ces débilités, et lui n'avait certainement fait que jouer avec elle. Il s'était distrait avec la belle indigène de cette campagne perdue qui appartenait à la Lune Rouge.
-Reiko ! Dépêche-toi ! gronda Onodera.
-Ouais, dépêche-toi petite...on a pas que ça à faire, appuya Sasori qui n'aimait pas attendre.
-Pas la peine, je n'avais pas emmené beaucoup de choses et le soir de l'attaque j'ai gardé mon bandeau sur moi, déclara Itachi d'une voix neutre en sortant le dit bandeau de sa poche.
En effet, il était venu avec pratiquement rien, si ce n'était un sabre sans valeur qu'il avait laissé dans la chambre, restait son manteau de l'Akatsuki que Reiko ne lui avait pas rendu depuis son arrivée comme si elle avait prédit que ce manteau là l'obligerait à repartir un jour. Tant pis, qu'elle le garde, il pourrait en avoir un autre. Mais alors pourquoi cette culpabilité à chaque fois qu'il posait les yeux sur la frêle adolescente qui avait baissé le regard pour serrer ses poings de rage. Le baiser qu'ils avaient partagé se figea instantanément dans leur mémoire et Uchiwa en eut la chair de poule, quelle genre de femme était-elle pour avoir une telle influence sur lui. Elle ne le retiendrait pas, elle n'était pas aussi faible : s'il n'avait pas le courage de lui avouer vouloir rester alors qu'il s'en aille. Non, finalement, elle ne voulait pas le voir s'en aller. Elle tourna le dos brusquement et courut loin, pour disparaître dans le couloir.
-Bien, allons-y Itachi-kun, susurra Orochimaru.
-Merci, Sasori-sama, Orochimaru-sama..s'inclina humblement Onodera.
Aucun des deux ne répondirent et les trois membres de l'organisation secréte quittèrent la salle commune. En franchissant la porte, Itachi remit son bandeau de Mukenin, marquant ainsi son retour à la normale. Il redevenait l'homme qu'il allait être toute sa vie. La lumière du soleil l'éblouit un instant et il traversa le perron avant de descendre ses marches dans le but de regagner la route. Il ne s'était pas attendu à partir aussi tôt et aussi brusquement. Il aurait aimé laissé une marque sincère à Reiko. Reviendrait-il ? Avait-il seulement envie de revenir ? En avait-il seulement la force ? Revenir dans cette petite auberge perdue où se trouvait la seule femme au monde qui aurait pu devenir sienne. Si seulement il n'avait pas voulu cette puissance, si seulement il était né dans un autre clan, sous un autre nom. Alors peut-être... Il s'était arrêté mécaniquement, sans s'en rendre compte comme si une partie de lui même voulait tenter l'expérience de rester à cet endroit coupé du monde.
Le couple devant lui, ne sentant plus sa présence, s'arrêta lui aussi et se retourna pour découvrir le brun à quelques mètres du perron. Ils le rejoignirent, l'un impatient et l'autre curieux du trouble de l'Uchiwa. En effet, Orochimaru était perspicace, depuis son entrée dans l'Akatsuki, il avait surveillé Itachi, il l'avait même convoité, convoité ses yeux. Le Sanin était un très bon observateur et il remarqua de suite l'objet des soucis de son compagnon.
-Alos Itachi..kun, cette petite te manque déjà.
-...
-Qui est-elle ? Sûrement pas une petite paysanne, si tu t'intéresse à elle...C'est qu'elle doit être...exceptionnelle et puissante, ku ku ku.
Uchiwa se figea sous le rire sardonique d'Orochimaru. Décidément, il le détestait lui et ses airs de savant fou et touche à tout dans l'anatomie humaine. Avec Sasori, il était l'auteur des pires aberrations biologiques de ce monde. Il allait préserver Reiko, la préserver dans son coeur et son esprit, jamais il ne parlerait d'elle à l'Akatsuki qui la convoiterait à coup sûr pour ses yeux inestimables qui donnaient la mort d'un seul regard. Sasori passait son attention d'Itachi à Orochimaru sans vraiment comprendre l'intérêt d'une telle conversation. Il n'aimait pas attendre (rappelez-vous ^^)
-Je ne sais pas de qui ou de quoi tu veux parler, répondit simplement Itachi en se remettant en marche.
-Ouais, arrête Orochimaru, déclara Sasori qui n'avait qu'une envie, partir rapidement.
-Attendez-moi ici, décréta Uchiwa, un voile sombre passant devant ses yeux déjà bien obscurs
.
Un signe qu'Orochimaru nota tout de suite. Une pensée sinistre venait de frapper le jeune brun
-Pardon ? s'énerva le marionnettiste ninja qui détestait ce mot-là, surtout quand il était tourné en ordre.
-On a tout notre temps, ku ku ku, ricana Orochimaru donnant ainsi le feu vert au brun pour finir ce qu'il avait à peine commencer. Par pure charité ? Non, bien sûr que non, le Sannin était avide et parfois même avide de curiosité.
Une idée avait traversé l'idée d'Itachi. Géniale, rapide et discrète, elle avait pénétré son esprit comme une lame. La seule solution à ses problèmes d'attachement-ci, fut toujours la Mort. La mort donnée à son meilleur ami, à ses parents, à son clan. Tous ces liens qui le rendaient faibles, ils les avaient brisé de manière radicale. Oui, tuer la petite Reiko venait de lui frôler les méninges. Ce n'était pas choquant, ni abberrant. Elle aurait une mort douce. S'il ne le faisait pas, elle hanterait ses nuits et même ses journées. Il tourna le dos aux deux autres membres et se dirigea vers l'auberge. Au lieu de rentrer par la porte principale, il chercha une entrée plus discrète, par derrière. Au flanc Est. A la suite. Dans le jardin japonais. Là où se trouvait Reiko.
A seize ans, Itachi avait connu son premier amour, certes mais aussi son dernier.
* * * * * *
La jeune fille était roulée en boule sur le futon qui avait accueilli Itachi durant deux nuits consécutives. Elle serrait contre elle un manteau bien trop grand pour son corps fêle et bien trop lourd pour ses bras fins. Elle ne pleurait pas. Les yeux du Dieu de la Mort ne pleuraient jamais, eux. De toute manière, grand bien lui en fasse, elle n'avait pas envie de pleurer. Pas pour un homme, non. Pour elle ce n'était ni une question de fierté ou de dignité fémine, simplement de courage. Le courage d'aimer sans pleurs, en silence, et dans un dernier soupir de trouver une force d'avancer. De continuer. La vie ne s'arrêtait jamais au détour d'une rencontre où au lendemain d'un départ. A quinze ans, la petite Reiko avait déjà acquis cette philosophie là.
Le manteau d'Itachi ne lui transmettait aucune chaleur, il la caressait uniquement de son spectre . Glacial. Elle finit par s'en éloigner. Elle se redressa lentement et attacha ses cheveux avec une simple baguette de bois. Elle portait toujours son yukata déchiré et à moitié sali. Elle ne voulait pas le retirer, elle avait l'impression qu'Itachi l'aimait bien, cet habit-là. Le porter, serait en quelque sorte continuer à lui plaire non ? Ses pieds nus frôlèrent délicatemment le parquet avant de s'y appuyer et d'entamer une marche jusqu'au jardin japonais. Ce dernier plaisait également à Itachi. Peut-être que si elle faisait partie de son décor, alors...
Elle ne pouvait nier que quelque part, elle avait le droit d'espérer. Se résigner était synonyme de soumission à un Destin lambda. Aimait-elle réellement Itachi ? Cette question, elle se l'était milles fois posée. Sûrement, certainement, assurément même. Elle ne doutait plus. Cependant, à quoi bon, courir derrière une ombre. L'ombre d'un homme dont la vie se résumait à évoluer dans une puissance ténébreuse. Il était parti maintenant. La logique aurait voulu qu'elle se mette à l'oublier. Elle secoua vivement la tête avant de rabattre une main sur sa poitrine. Finalement, qu'est-ce qui la différenciait des autres filles de son âge ? Elle cherchait le grand amour dans un territoire dangereux et inconnu. Elle ferait mieux d'écouter Onshi, se marier avec un bon parti, fonder un foyer. Itachi ne possédait qu'une chose d'elle : Son coeur. Et c'était bien le seul organe qu'il avait réussi à dérober à la jeune femme. Son esprit, son corps, lui appartenaient toujours à elle. Il y avait des personnes qui arrivaient à vivre sans coeur. Pourquoi pas elle.
-Reiko, retourne-toi, intima une voix trop familière à son goût.
Elle se figea avant d'écarquiller les yeux. Comment était-ce possible ? C'était un syndrôme de la jeune amoureuse ? Elle entendait sa voix partout. Non, elle était naïve mais terre à terre. Elle pouvait presque sentir l'ombre morbide du jeune shinobi se mêler à la sienne dans un frisson de terreur.
-Je t'ai ordonné de te retourner, répéta la voix froide.
Il aurait pu la tuer dans le dos. Mais c'était lâche. Il voulait voir son visage avant qu'elle expire vers la mort. Il voulait plonger ses yeux dans le gris éternel des siens en même temps qu'il plongerait sa lame dans la poitrine de la jeune victime. Car les yeux étaient le reflet de l'âme.Celui qui possède les yeux capture l'âme. Alors, il n'est plus seul. Un vent léger se leva et s'engouffra dans la chevelure brune de Reiko. La baguette érigée trembla avant de glisser à travers les mèches et de tomber au sol libérant la masse capilaire d'un mouvement brusque. Alors, elle se retourna pour être foudroyée par l'incompréhension, l'amertume et surtout la déception. Il était là devant elle, à quelques mètres, droit et fier. Ses yeux sombres reflétaient une sérénité qu'elle ne connaissait que de trop : la sérénité de la mort. Dans la main gauche d'Itachi : Une vieille lame. Celle-là même qu'il avait laissé dans la chambre. Non, pour l'Uchiwa, Reiko n'était pas belle. Elle était pire. Il sentit sa main armée trembler légèrement ce qui l'étonna intérieurement. Pour tuer, il n'avait jamais tremblé.
Le Temps jouait contre lui en faveur de l'hésitation. S'il ne la tuait pas maintenant alors s'en était fini de lui. Il regresserait, décevrait son maître et finirait par être tué lui-même. Elle eut à peine le temps de comprendre ses intentions qu'elle était déjà terre, écrasée par le poids du jeune homme. Son souffle fut coupée par la rapidité du ninja et elle aperçut le vieux katana laisser une cicatrice noire dans la lumière du soleil, immobile au-dessus de sa poitrine. Elle ne se débattait pas, ne criait pas et aucune expresion digne de ce nom ne se notait sur le visage de l'adolescente. Itachi fut surpris, sa main continua de trembler, tenait l'arme en l'air, prêt à frapper. Il visait le coeur de la jeune fille.
-Tu veux vraiment me tuer ? sourit doucement Reiko.
Uchiwa ne laissa rien paraître. Elle venait d'abolir les dernières distances qui restaient entre eux par un simple tutoiement. Et puis sa voix, n'avait-elle jamais employé un ton aussi sincère et pur. Nouvelle facette de la beauté de cette fille. Combien lui en restaient-il ? Surement une infinité. Il faudrait toute une vie pour les découvrir. Toute une vie aux côtés de Reiko.
-Oui, répondit-il en raffermissant la poigne qu'il avait autour de son katana.
-Alors pourquoi vise-tu mon coeur ?
-C'est un de tes points vitaux.
-Je t'en conseille un autre. Mon coeur je ne l'ai plus. Il est en ta possession. Ne me demande pas comment. Je ne sais pas, expliqua-t-elle platement comme si elle parlait du temps qu'il faisait.
-Qu'espérais-tu ? fit Itachi, tremblant.
Reiko ouvrit la bouche main aucun son n'en sortir. L'air siffla, et la lame s'élança, dans une trajectoire aussi tremblante que la main de son maître. Le coup fut fatal à leur destin. Morte. Etait-elle morte ? Elle avait l'impression de ne plus rien ressentir. Pourquoi faisait-il si noir ? "Ouvre-les yeux" lui ordonna une voix lointaine. Ses paupières se soulevèrent brusquement et la lumière irradia ses prunelles orageuses. A côté d'elle, la lame du katana tremblait encore, figée dans le sol. Au dessus d'elle, un simple homme. Itachi n'en revenait pas, elle vivait encore. Sous lui, elle respirait encore. Que s'était-il passé ? Pourquoi son bras avait-il dévié ? Non, pourquoi avait-il fait dévié son bras, plutôt ? La conclusion le frappa : il avait été incapable de tuer cette femme. Amour. Ce mot n'existait pas chez lui. Il fallait trouver une autre explication. Amour. Bon sang, mais puisqu'il disait que ce mot là, il ne le connaissait pas. Rectification, jusqu'à sa rencontre avec la jeune employée, il ne le connaissait pas.
-Itachi..lâcha Reiko en étouffant un sanglot, prête à exploser.
Il avait voulu la tuer. Qu'avait-elle fait de mal pour qu'elle s'attire sa haine ? ELle avait essayé de rester calme et distante mais toute la pression accumulée et enfermée dans ses entrailles remonta. Elle ne put empêcher son corps d'adolescente de trembler sous celui du shinobi qui était tout aussi perdu. La voix emplie de détresse le sortit de ses réflexions ahurissantes. Elle voulait qu'il s'en aille, qu'il prenne ce qu'il veut, son coeur, sa vie, son esprit et son corps mais qu'il s'en aille.
-Encore une fois, tu as pensé trop fort, murmura Uchiwa en se penchant un peu plus sur elle, lui cachant définitivement la lumière rassurante du soleil.
-Je..ca suffit maintenant ! Laisse-moi tranquille..je n'aurais jamais du...commença-t-elle.
Cette sensation. Elle la connaissait. Ce goût de glace pure sur ses lèvres, la sensation tranchante d'une lame qui les carressaient. Une nouvelle fois il l'avait fait taire par une méthode qu'elle redoutait : un baiser. Léger, timide manquant de passion et sobre tout comme la personne qui le donnait. Elle devait juste rester forte. Parce qu'au fond elle était là pour lui enseigner l'amour. Si seulement ce sentiment pouvait s'apprendre bien que ce fut sûr qu'il puisse se transmettre. Alors, doucement, elle se débrouilla avec la tendresse dont elle disposait pour frayer sa langue entre les lèvres de son compagnon. Elle n'était pas calmée, elle tremblait toujours. Il avait voulu la tuer bon sang, alors pourquoi continuait-elle ? Peu importait ce qui se passerait, il allait partir et si elle allait plus loin : elle souffrirait. Tant pis, elle prenait le risque, elle irait au travers de sa souffrance. Elle tressaillit, la langue d'Itachi carressa lentement son palais. Elle appréciait, c'était si bizarre cette sensation d'unité humide. Elle passa timidement ses bras autour du cou de l'adolescent et l'obligea à se presser un peu plus contre elle.
Alors, elle s'abandonna à lui.
Alors, il sut ce qu'était prendre la véritable innocence.
Rien. Il n'y avait rien qu'ils ne pouvaient dire ou faire.
L'un était là pour l'autre, et l'autre était aux côtés de l'un.
C'était tout ce qui comptait.
Le mot fusion prit tout son sens. Il grava dans le coeur d'Itachi une marque sanglante et pourtant pure. Reiko venait de lui offrir plus qu'un simple amour. Elle lui avait donné une foule de présent allant de la confiance à l'innocence en passant par sa parure la plus précieuse. Celle qui était protégée à l'intérieur de son coeur frêle, ce fut l'offrande qu'il cueillit avec le plus de délicatesse.
Et pourtant, alors que le soleil déclinait ses rayons à l'Ouest, Itachi sentit le courage lui manquer. Il sentit tout ce qui avait fait de lui l'être qu'il était, l'abandonner. Toutes ses convictions lui faisaient à présent défaut. Le petits corps de Reiko contre le sien, tremblant de chaleur lui fit comprendre une chose : Pour une fois dans sa vie, il allait devoir faire preuve de lâcheté. Elle lui aura fait accomplir l'impensable. Il carressa la peau bazanée de sa compagne où des perles de sueur brillaient, lui donnant un aspect velouté. Cette sueur était le fruit d'un amour auquel elle voulait croire. Il se redressa sur un coude et se permit de l'admirer une dernière fois, partir avec cette image. Ne surtout pas essayer de la refouler, vivre avec et puis mourir avec également. Il remit en place quelques mèches des cheveux de Reiko avant de se lever et de la porter dans ses bras.
Il pénétra ainsi dans la suite, avec sa compagne dans les bras. Tous les deux nus, ils donnaient l'image romanesque du mariage qu'auraient pu célébrer Adam et Eve. Le premier tenant délicatemment le corps nu de sa femme dans ses bras pour passer l'entrée de leur demeure. Mais l'Auberge Impériale n'avait rien d'un jardin d'Eden.
Le Lendemain, elle se réveillerait dans un lit, couverte d'un manteau où le ciel était noir et les nuages rouge. Et lui, il serait loin, à supplier le Temps de ne jamais effacer ses souvenirs. |
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