Je pensais que le topic existait déjà. Je pensais même que Parpaing l'avait ouvert. Va savoir pourquoi... c'était dans ma tête.
6K m'a fait connaître ce groupe, il y a presque deux ans.
Depuis, j'ai toujours cherché - je l'avoue - à télécharger l'album "Acte". Je ne l'ai jamais trouvé. Jusqu'à il y a peu. (Je les achète aussi hein...)
Plus j'écoute les textes et plus je me dis qu'ils valent une présentation, un topic. Surtout pour donner une autre vision du rap actuel que beaucoup dénigrent en généralisant le genre entier à un cliché téléguidé. Réducteur.
Petite présentation :
Le groupe est composé de trois membres : Arm - parolier, Olivier Mellano - guitariste, Robert le magnifique - autres sons.
On les présente comme des représentants de l'abstract hip hop (un courant du hip hop "se démarquant du rap") ; pour moi, c'est du rap ; peu importe le souci de classification, il s'agit bien de rap, du rap visuel, vaporeux, flou, imagé pourtant, poétique. Car le rap, c'est aussi le "Rythm And Poetry" et, malheureusement, beaucoup l'oublient. Je pense que les Psykick Lyrikah remettent au goût de notre époque la forme brute du rap tout en l'actualisant. Le propre du rap, c'est cette scansion qui provient de l'intérieur de l'être, un rythme haché, un rythme qui appose une métrique précise et appuie sur les syllabes, sur les mots dans une diction déterminée par l'orateur, le discoureur, - le rappeur.
Le rappeur des Psykick Lyrikah se pseudonne Arm.
Sa technique poétique surpasse beaucoup de paroliers contemporains. Ses jeux d'allitérations, ses métaphores, bref, ses figures de style instaurent un véritable climat, une atmosphère souvent sombre ; de notre monde, de notre individualité, de notre intérieur.
Ils ont sorti plusieurs albums et ont participé à plusieurs projets, notamment celui de l'album "Hamlet".
Leurs albums majeurs :
- Des lumières sous la pluie (2004):
- Acte (2007)
- Vu d'ici (2008)
Je ne me suis pas encore penchée sur le dernier album.
L'album Acte me plaît énormément.
L'instrumentation est électrique. C'est une instrumentation d'ambiance. Ça change. Et de fait, ils se distinguent vraiment des autres artistes rap. Ils utilisent des samples, comme tout le monde on me dira mais c'est épuré chez eux cf le titre "Patience" (j'arrive pas à retrouver le morceau d'origine d'où est tiré le sample...). D'ailleurs, j'suis curieuse de savoir : que pensez-vous de l'utilisation des samples ? Est-ce que - pour vous - il s'agit d'un appauvrissement de la création musicale ou alors est-ce la naissance d'une nouvelle création, d'une REcréation musicale ?
Bref.
Pour écouter les sons de l'album :
=>
http://www.musicme.com/#/Psykick-Lyrikah/?cdfocus=3516628043123&q=acte+psykick+lyrikah
J'ai une préférence pour "Près d'une vie", "La poursuite", "L'aurore", "Patience".
"Rétines larges" est super violente à l'écoute, violence accentuée par l'instrumentation et la montée de la déclamation.
Quelques extraits :
- "Près d'une vie" :
"Il a-
r'monté la rue, tête basse, hésitant... fait-
23 mètres, longé les murs tout en cogitant
jusqu'à l'écluse, s'est assis face à l'aube calme,
a roulé sa clope avachit sur un mur crade,
marié la flamme à la feuille et la face calme
donc- sereine, a respiré l'épaisse vague,
craché son flair à l'obscur, confondu au terme
puis, rêvé d'visages purs, pris au piège...
Quelques s'condes, larver, quelques heures alors-
quelques jours à la longue..."
- "Rétines larges" :
"J'ai-
griffonné mon nom, taillé ma pointe en trois lettres rouge sang
sur sa feuille, sainte mère des ombres, priez pour nous,
sauvez nos âmes et laissez nos armes parler pour vous."
- "L'aurore", vidéo =>
http://www.youtube.com/v/TxK1E145V5I :
"J'ai ce coeur minuscule enfermé dans les bras, j'ai peur
de te lire tout bas, c'est ta main que je cherche, ta voix-
s'est tue, regarde-moi, c'est ta main que je cherche, dans l'élan,
la foudre dans la course et n'aimant que cette voix, qui s'est tue,
je veux dire mais je cherche ma voix(e).
Comme il reste, le monde, écoute-les,
Comme ils vivent, comme ils parlent de nous, de ta voix qui s'est tue,
de l'amour que j'ai lu dans mes mains, sur ton cou,
de ces choses dont on dit que la ville les prend, de ces soirs qui s'étirent, de ces jeux qu'on invente...
[...]
Comment faire pour atteindre l'aurore ?"
Rythm And Poetry
*cling* =>