Premier roman de Brian Ruckley (il ne s'était illustré au Royaume-Uni qu'à travers quelques nouvelles avant ça), Un Hiver de Sang est le volume 1 de sa trilogie Un Monde sans Dieux. Il m'a de suite attiré par sa couverture et son synopsis ^^ Synopsis qui laisse imaginer de la fantasy sombre, relativement réaliste (entendre par là qu'il ne laisse pas envisager de la déferlante de pouvoirs magiques) et mature, remplie de complots, trahisons, et autres jeux politiques...
Et c'est exactement ce qui nous est offert.
Brian Ruckley a écrit un récit très dense, étoffé, assez complexe à suivre au niveau des personnages et des lieux. La carte, la chronologie, et le lexique des personnages importants sont autant d'annexes intéressantes et utiles pour se repérer au début.
L'auteur prend, dans les premières pages, le soin de poser son univers (expliquant ainsi le titre Un Monde sans Dieux de la trilogie), ainsi que les évènements du passé qui ont mené à ce qu'on va lire. On fait également connaissance avec les principaux éléments des trois grandes factions (les lignées du Vrai Sang, les lignées de la Route Noire, Aeglyss et les Harfangs), avant d'arriver au Solstice d'Hiver, point de départ de l'intrigue (d'où le titre original Winterbirth de ce tome 1).
Et une fois qu'on est là, on ne lâche plus.
Principalement grâce aux nuances apportées aux différents personnages. On pourra regretter quelques archétypes dans les psychologies (du moins au début), et peu d'originalité dans les races (les noms, très originaux, cachant finalement Elfes/Elfes Noirs, Humains, Lycanthrope...) mais cela passe vite au second plan derrière le fait que ni héros ni méchants ne se détachent.
Chaque personnage, chaque faction a ses propres intérêts, ses propres ambitions, ses propres raisons de se battre.
Aucun parti pris, ici, et chacun trouvera un personnage à qui s'identifier. On s'attache particulièrement à Aeglyss, dont le statut de véritable ordure disparaît rapidement dès que l'on commence à connaître son histoire.
L'intrigue n'est pas particulièrement originale, mais remplit parfaitement son rôle de volume 1 en posant les bases d'un univers intéressant et prenant, pour un moment d'évasion réussi.
Cet univers s'étoffe d'ailleurs avec les introductions de chacun des cinq actes, issus d'ouvrages de contes et légendes du monde de la trilogie (ce qui n'est pas sans rappeler les moments où Tolkien énonce Tom Bombadil, des chants, ou des contes des Terres du Milieu dans Le Seigneur des Anneaux).
La plupart des demoiselles apprécieront aussi que les rôles féminins ne soient pas là pour faire joli (si ça arrive, c'est l'espace d'une ou deux scènes, et le personnage disparaît rapidement) ^^ Elles sont en effet importantes pour la guerre qui se profile, soit dans l'ombre, soit sur le champ de bataille.
Champ de bataille qui est loin de constituer l'essentiel du roman, même si quelques combats émaillent le récit. Brian Ruckley est assez doué pour faire passer la tension et les violences des combats.
Point qui m'amène directement à son écriture ^^
C'est fluide, facile à lire, les descriptions sont réussies sans être trop longues ou lourdes à digérer... Au final, les 600 pages du récit passent très vite et sans difficultés majeures. Les seuls petits soucis étant à mettre sans doute sur le compte de la traduction et de l'édition française, comme une série de mots sans espaces, un mot qui ne sert à rien, une orthographe de nom modifiée (à un moment, Anyara est devenue Anarya avant de reprendre son nom normal)... Mais ça reste heureusement extrêmement rare et absolument pas préjudiciable.
Nous avons donc là un scénario prenant et efficace, un univers intéressant, des personnages qui ne sont ni bons ni méchants, mais juste réalistes avec leurs ambitions et buts, une belle écriture... Une superbe mise en place pour les évènements à venir.
A éviter toutefois si on débute vraiment dans le genre, on pourrait vite se retrouver noyé sous les informations à assimiler
Au final, Un Hiver de Sang est un très bon roman de fantasy, un vrai coup de cœur pour moi, et je place déjà Brian Ruckley comme un futur auteur incontournable du genre =)
Il mérite largement son 8,5
Posté le: Ven 04 Fév 2011, 10:50 pm Sujet du message:
Bon, le livre sur Tariq Ramadan remonte déjà a quelque temps. J'ai eu le temps de finir le deuxième tome que j'ai entamé.
Trois mille années se sont donc écoulées depuis que les doryphores se sont fait exterminés. Après ce génocide, l'homme se croit alors seul, seulement à Lusitania, d'autres créatures sont découvertes. Piggies, bipèdes mi-hommes, mi-cochons (super original je vous l'accorde ) sont tout comme les hommes doués d'intelligence.
C'est ainsi qu'ils seront analysés par les hommes, par des scientifiques plus précisément. Seulement, ils se retrouvent assassinés. Un porte-parole des morts est alors appelé et ce dernier n'est autre qu'Ender, le héros de l'oeuvre d'Orson Scott Card. Avec lui se trouve cachées dans ses bagages les traces de l'espèce précédemment exterminée, un cocon de la dernière reine des doryphores.
Faut-il détruire la menace que représentent ses bêtes douées d'intelligence ? Je rajouterai quand même que ce dernier livre est quelque peu moins brillant que le premier. Assez courant comme libre de Science fiction. Par contre, chose intéressante, c'est bien plus psychologique et surtout anthropologique. Toujours signé Orson Scott, le style ne peut que nous permettre de lire avec intérêt ce deuxième livre.
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Posté le: Dim 13 Fév 2011, 6:43 am Sujet du message:
Étant fan d'intrigue policière, c'est donc en toute logique que j'ai lu dernièrement :" Une chance de trop" de Harlan Coben
Une petit résumé : "Deux coups de feu, le trou noir... Douze jours de coma... Marc se réveille : sa femme est morte et Tara, sa petite fille de six mois, a disparu. La demande de rançon est claire : deux millions de dollars et Tara aura la vie sauve. Avocats véreux, filières d'adoption douteuses, trafic de bébés, enlèvements crapuleux, tueurs à gages, psychopathes... La vie de Marc bascule dans le cauchemar absolu."
Je ne dévoilerai rien de l'intrigue, si vous êtes fan de thriller, d'intrigue en tout genre ce livre est pour vous ! Rebondissement en tout genre et action vous accompagnerons tout le long de votre lecture.
Bref si vous avez l'occasion ne vous en privez pas et délectez vous de ce livre géniale !
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Posté le: Mar 22 Fév 2011, 6:01 pm Sujet du message:
Spoil:
J'ai lu récemment la biographie de Jean-Jacques Goldman faite par Bernard Violet.
Et à la sortie je dirais que c'est un avis mitigé. Non pas sur le sujet, puisque JJG est l'un des meilleurs auteur-compositeur-interprète et surtout que j'aime énormément le personnage, mais je dirais que c'est la façon dont cela est écrit.
Tout d'abord il y a quelques fautes de frappe je pense, mais parfois (et c'est plus grave, surtout dans un livre publié) aussi des fautes de français. Je trouve cela décevant vu qu'il s'agit tout de même d'un livre racontant la vie d'une autre personne que soi-même, et puis ça peut abîmer la lecture.
Un autre point m'a un peu déçu sur la personne de JJG, pour moi c'est un homme plutôt ouvert et surtout chaleureux... et à la lecture on le ressent comme un homme froid, quelque peu personnel par moment et distant. Cependant en oubliant tout les points négatifs, j'ai vraiment adoré ce livre pour tout ce que j'ai appris et surtout tout ce que j'ai mieux compris.
On découvre les histoires de certaines de ses chansons, mais aussi un univers familial particulier ... comme le cas de son demi-frère assassiné ...
On découvre un JJG plus intime, puisqu'on ne le connait (en tout cas pour moi) qu'à travers ses textes où on tente de trouver un bout de vérité .. On comprend l'inspiration de ses chansons merveilleuses. On arrive à mieux cerner l'homme et son univers. Je l'ai lu en une semaine tellement j'étais prise dans l'histoire. Les chapitres ne sont pas trop long et le découpage choisit est pas trop mal. Par moment certains chapitre sont assez éloigné du titre donné à celui-ci, mais ça n'empêche pas d'aimer
Un des points positifs est la présence à la fin du livre, d'une discographie des albums, 45 tours, chansons écrites pour lui, chansons écrites pour les autres, les disques du resto du coeur ...
Donc je le conseille pour les amateurs de Jean-Jacques Goldman.
Selon un certain slogan des années 1970, "en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées". En matière de politiques d’emploi et de croissance, il n’est pas sûr qu’elles aient été bonnes. Tel est le point de vue de Philippe Askenazy qui, dans Les décennies aveugles. Emploi et croissance 1970-2010, 2011, ne se gêne pas pour dire tout le bien qu’il pense des politiques économiques menées en France depuis 1970, par la droite ou par la gauche.
Il souligne ainsi que les dirigeants (mal conseillés) ont commis diverses erreurs, comme une place trop grande accordée aux grands équilibres macroéconomiques ou encore une fixation (néfaste) sur le fonctionnement du marché du travail qui conduit... à une remarquable inertie dans les diagnostics établis : les jeunes sont massivement au chômage parce que peu productifs ; idem pour les plus de 50 ans ; le coût pour les entreprises du travail non qualifié est trop élevé donc il faut alléger les "charges" de ces dernières ; le marché du travail souffre de rigidités et de difficultés d’appariements entre l’offre et la demande.
En ajoutant à cela le fait que la France a plus ou moins raté le virage de la nouvelle révolution industrielle (même si l’auteur souligne qu’il n’était pas facile de comprendre en 1970 ce qui allait se passer) on se retrouve, aujourd’hui, avec un pays qui est allé loin dans les logiques de flexibilité/segmentation du marché du travail pour des résultats décevants* en plus d’une dégradation, au fil des décennies, des finances publiques. Le tableau dressé est donc sombre et les efforts en matière de R&D (le crédit impôt recherche), tout comme les politiques conduites depuis 2007 (défiscalisation des heures supplémentaires, TVA réduite dans la restauration, fusion ANPE/ASSEDIC, réforme de la représentativité syndicale, etc.) apparaissent comme des demi-mesures, au pire comme des échecs.
Que faire ? L'auteur avance au moins quatre idées. Les deux premières sont "classiques" : un effort accru en matière d’éducation (de la maternelle à l’enseignement supérieur) afin d’adapter la population active aux nécessités de la révolution industrielle en cours ; investir dans la R&D, notamment la recherche fondamentale. La troisième idée ne devrait pas lui valoir que des amitiés : arrêter de vouloir réformer le marché du travail et d’avoir une vision idéalisée des incitations fiscales (qui ne se révèlent pas très efficaces...) pour revenir à des interventions directes de l’État dans les domaines clés via, entre autres choses, des créations de postes... de fonctionnaires* ! Enfin, dernière idée : pour profiter de la révolution industrielle en cours, il faut choisir des créneaux porteurs. L’auteur en propose deux : l’éducation supérieure (en plus d’augmenter le nombre d’étudiants français, accueillir davantage d’étudiants étrangers serait une bonne chose pour l’économie et la culture française) et, surtout, la santé. Cette dernière, en plus des créations d’emploi, permettrait d’offrir un service à vendre à nos voisins européens, moins avantagés dans ce domaine.
Au fil des pages, deux éléments suscitent un petit questionnement :
- une définition/illustration du ratio de sacrifice (p. 95) plutôt étrange par rapport à celles habituellement données en macroéconomie : un ratio de 2 signifierait que « pour casser l’inflation, il faudrait plonger l’économie dans un marasme profond pendant plusieurs années, qui se traduiraient par l’équivalent de la perte de deux années de production. »
- une petite erreur a priori en page 103 où l’auteur note que la faiblesse de l’investissement des entreprises en France, au début des années 80, héritage de la période Barre, « lègue un outil productif qui peine à répondre à une hausse forte et non ciblée de la demande française ; cette dernière nécessite un recours accru aux exportations. »
En résumé ce livre vise (plus ou moins explicitement) à alimenter le débat public pour 2012, ce qui ne le rend pas moins intéressant pour autant. Une conclusion volontariste achève l’étude de l’auteur et souligne le besoin d’adopter un certain recul par rapport aux « modèles » qui ont guidé/guident l’action publique : « les modèles sont toujours réconfortants et commodes. Ils donnent à la paresse intellectuelle l’excuse de la curiosité pour le monde extérieur » (cf. p. 306). Si l’ouvrage est critiquable parce qu’il aborde beaucoup de sujets en peu de pages (300 environ), ce qui peut frustrer (quelque peu) le lecteur*, on ne saurait retenir cet argument pour se dispenser de sa lecture.
* Notamment au sujet du statut de la jeunesse, des rapports hommes/femmes sur le marché du travail, ou des difficultés des seniors à rester dans l’emploi.
* P. Askenazy fait en effet remarquer que, vu le coût pour les finances publiques de certaines mesures destinées à créer de l’emploi (la TVA réduite dans la restauration), il serait moins cher et plus avisé de créer des emplois publics.
* Par exemple sur la crise de 2007, traitée en quelques pages. Au contraire, sa critique, annoncée dès l’introduction, des travaux de Yann Algan et de Pierre Cahuc est davantage développée puisqu'au-delà de la remise en question de la démarche des auteurs (p. 250-260), la manière de procéder de P. Askenazy, par la suite, peut se voir comme une critique plus implicite de la méthode suivie par les deux auteurs.
La Vengeance des Dieux, tome 1 : Chasse à l'Homme, de Christian Jacq
528 avant notre ère. Dans la merveilleuse cité de Saïs, à l’ouest du delta du Nil, se noue un drame décisif pour le destin de l’Egypte. Un jeune scribe, Kef, découvre toute l’équipe du prestigieux Bureau des interprètes, assassinée. Paniqué, Kel s’enfuit avec le papyrus crypté sur lequel le Bureau travaillait, Désormais, tout l’accuse : le voici devenu le coupable idéal au cœur d’une affaire d’Etat ! Car l’Egypte est à un tournant de son histoire. Le pharaon usurpateur Amasis, ivrogne et paresseux, ne s’intéresse qu’à la Grèce et ne voit pas se profiler l’ombre inquiétante des Perses à ses frontières. Intrigues et trahisons ne cessent de secouer la Cour… Dans cette atmosphère délétère, quelqu’un a monté une machination contre le jeune Kel. Un complot qui dépasse de loin la personne du petit scribe ! Seul, traqué à la fois par les conjurés et par la police du royaume, Kef doit briser le code du mystérieux papyrus pour prouver son innocence. Ses chances de sortir vivant de l’aventure paraissent infimes… A moins que les dieux ne viennent enfin à son secours ?
Première chose à savoir, Christian Jacq est universitaire et égyptologue.
On peut donc être sûrs d’avoir quelque chose de respectueux et documenté sur la période concernée. Et au vu de la bibliographie et des éléments, c’est effectivement le cas.
Maintenant, passons au reste, l’histoire elle-même.
Je n’ai pas pour habitude de me plaindre des courtes descriptions, mais là… Elles sont carrément inexistantes. Tellement courtes et lapidaires qu’il faut vraiment avoir quelques affinités avec l’Histoire antique de l’Egypte pour bien visualiser l’environnement (et heureusement, c’est mon cas).
L’histoire en elle-même n’est guère originale sur ce volume 1. Un complot, un coupable idéal, un document important, des alliés fidèles, des conjurés dans l’ombre… Le traitement ne réserve guère de surprises, mais c’est bien mené, rien ne tombe vraiment à plat, donc, ça va ^^
Le volume 2 (La Divine Adoratrice) tente peut-être des idées plus originales, à voir.
On notera que ça se lit très vite (en plus des descriptions, les chapitres sont courts, environ 4-5 pages chacun, et le format d’impression est assez gros), ce qui aide à ne pas s’ennuyer.
Bref, Chasse à l’Homme est un policier classique, bien mené, sans grandes surprises, et qui gagne en intérêt grâce à son univers =)
A lire pour tout amateur de l’Egypte antique.
Posté le: Jeu 24 Mar 2011, 10:51 am Sujet du message:
Eiji Yoshikawa, La Pierre et le Sabre
L'Editeur a écrit:
Dans le Japon du XVIIe siècle, Miyamoto Musashi, jeune homme fougueux, n'aspire qu'à se battre. Recherché dans tout le pays, il est recueilli par un moine et n'a bientôt plus qu'un but : tendre à la perfection grâce aux arts martiaux.
Son sabre sera désormais serviteur du bien. Il ira de combats en conquêtes à la recherche d'amour et de sagesse, épaulé par le chant de sa tendre Otsu.
Un grand classique du récit initiatique qui marie amour, aventure et quête de soi.
Pffffiou après un mois je suis enfin arrivé au bout ! Ce n'est pas que je n'ai pas aimé au contraire, c'est juste que c'est un petit pavé.
Une fois que l'histoire est posée on peut surtout faire remarquer que s'est un roman basé sur des faits, sur un univers et un environnement réel tout comme les 3 mousquetaires de Dumas en France et cela reste pour moi le plus grand avantage de ce roman. On est vraiment immergé dans le Japon féodal et on découvre une organisation sociale, un contexte politique, une philosophie, un monde artistique, et des structures de pensées bien différentes de ce qu'on connaît en occident (les relations hommes femmes en particulier) mais aussi des personnages marquant de l"époque : prêtre zen, samurai, geisha, calligraphes, shogun et autres commerçants.
Niveau qualité de l'écriture ce roman est irréprochable, c'est une condition sine qua non pour qu'un tel ouvrage puisse prétendre au titre de classique ,ce qu'il est au japon. C'est très poétique, esthétique, " il avait la tête lourde, ses pensées étaient les ombres fugitive du délire" . C'est l'une des premières phrase du livre et je sais pas pourquoi mais elle m'a accroché. Le livre est aussi parsemé de petits poèmes zen chinois ou japonais, ca donne un charme indéniable et du relief à l'oeuvre. Il y a vraiment une patte, une touche de la culture orientale au niveau stylistique qui est loin d'être désagréable ( même si les gens qui n'aiment pas les descriptions risquent de trouver certains passage pompeux).
Dernièrement sur l'histoire stricto sensu : c'est un pure récit initiatique, l'histoire d'un jeune ado (Miyamoto Musachi qui pour ceux qui le saurait pas à réellement existé et est considéré comme le plus grand épéiste du Japon) de la campagne indiscipliné qui veut devenir un grand sabreur. Au delà du déroulement narratif ( ses voyages, les combats) ce qui est vraiment intéressant c'est la vraie profondeur psychologique du personnage, c'est assez rare dans ce genre d'ouvrage. Il y a des passages entiers sur sa conception de la voie du sabre, sur sa conception de la vie et de la mort qu'il doit surpassé, sur le dépassement de soi, sur l'honneur, sur la résistance aux désirs et l'amour. C'est d'ailleurs tellement déconnecté de qu'on l'on connait de nos jours que s'en est troublant. Au tour de cette quête vienne se greffer des personnages haut en couleurs ( le moine zen un peu loufoque, l'élève indiscipliné ...) et des intrigues secondaires qui donnent à l'ouvrage une autre coloration, plus humoristique, plus dynamique.
Bref, pour ceux qui aiment le Japon féodal, les histoires de samurai ce livre est indéniablement fait pour vous. Pour les autres cela reste un voyage des plus intéressants.
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 5387 Localisation: Entre Darn'Kaig et Crystälwand...
Posté le: Ven 01 Avr 2011, 8:14 pm Sujet du message:
Bon, forcément, après Chasse à l'Homme, bah...
La Vengeance des Dieux, tome 2 : La Divine Adoratrice
Dans une Egypte tourmentée, menacée à la fois par l’influence des Grecs et par la convoitise des Perses, la lutte pour le pouvoir a pris la forme d’un complot mortel… et voilà le jeune scribe Kel injustement accusé de meurtre, bouc émissaire impuissant d’une gigantesque affaire d’Etat ! Pour faire éclater son innocence, Kel ne peut compter que sur la merveilleuse Nitis, la jeune prêtresse qu’il aime éperdument. Mais Nitis disparaît, elle a été enlevée. Alors la colère submerge Kel. Plus rien ne lui importe, ni son honneur sali, ni le mystérieux papyrus crypté, ni l’avenir de l’Egypte : il faut retrouver Nitis, et la délivrer. Afin de sauver l’amour de sa vie, Kel se lance dans une quête désespérée. Son destin et celui de l’Egypte sont inexorablement liés. Réussira-t-il à faire surgir la vérité pour retrouver enfin la sérénité des jours heureux ?
Seconde et dernière partie de l’histoire.
On ne reviendra pas sur la partie historique, toujours aussi bien faite.
La Divine Adoratrice est donc au cœur de ce tome 2, étant, on le sait, la seule personne capable d’innocenter Kel et de démanteler le complot. Elle pèse donc de sa présence dans chaque petit élément, même si elle n’est pour ainsi dire jamais physiquement présente.
Ce qui amène à une histoire bien plus explicative, avec bien plus d’évènements que dans la première partie, jusqu’à un dénouement qui, personnellement, m’a surpris. Le chef, je pensais à tout le monde, sauf à cette personne ^^ Quant aux évènements… Bah, je vous laisse lire, mais oubliez le happy end, réalité historique oblige.
On notera aussi que cette seconde partie change deux choses.
D’abord, le fantastique se fait bien plus présent. Ensuite, là où nos héros fuyaient et subissaient la plupart du temps dans la première partie, ils sont ici ceux qui ont les cartes de leur destin en main, forçant souvent les conjurés à subir leur avancée.
Malgré tout, ça reste assez convenu, mais très plaisant à suivre, bien mené, rapide à lire (merci aux chapitres de 4-5 pages, encore), et bien fait pour les amateurs de l’Egypte antique.
Donc, à tester si on aime le genre et la période =)
Cela dit, ça aurait largement tenu sur un seul ouvrage, avec des chapitres plus longs et des caractères d’impression plus fins…
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Posté le: Ven 08 Avr 2011, 5:05 pm Sujet du message:
Les Enfants de Húrin
Des milliers d’années avant les événements relatés dans “Le Seigneur des Anneaux”, au temps du Âge, la Terre du Milieu est en proie aux luttes entre Morgoth, le premier Seigneur Ténébreux, et les Elfes, alliés aux Hommes. C’est contre Túrin et Niënor, les enfants de Húrin, que Morgoth lance une terrible malédiction, les contraignant à une vie errante, pour se venger du héros qui a osé le défier.
Túrin, héros humain qui cherche sa place parmi les Elfes et les Hommes dans un monde en guerre, lutte de manière spectaculaire et tragique contre Morgoth, nous faisant découvrir un passé méconnu de la Terre du Milieu.
Vous qui pénétrez ici, abandonnez tout espoir.
Cette petite phrase ferait un bon avertissement pour la lecture de ce livre.
Tolkien déploie son style si spécifique, fait planer un souffle épique sur son récit, mais le teinte également de noirceur, le peignant de l’empreinte de la douleur et du deuil.
Les Enfants de Húrin, c’est une pure tragédie grecque, où les personnages (à commencer par Túrin) subissent tous les maux possibles jusqu’à destruction physique et morale complète, dans une course vaine et effrénée pour échapper à son destin et sa malédiction…
Nous sommes ici très loin de Bilbo le Hobbit et du Seigneur des Anneaux, dans une période faite de guerre et de souffrance.
À déconseiller à qui cherche du joyeux
Christopher Tolkien a veillé à inclure, dans cette édition, une carte avec les noms donnés aux lieux durant la période concernée.
On trouvera également les classiques arbres généalogiques, et des appendices sur le récit et sa structure.
Soulignons également que ce roman reste accessible même aux néophytes de Tolkien, malgré certaines tournures de phrases parfois un brin complexes.
Quant aux “initiés”, ils apprécieront de découvrir une période méconnue de la Terre du Milieu =)
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Posté le: Sam 09 Avr 2011, 9:50 am Sujet du message:
Le Cycle de l'Epée de Vérité, tome XI : L'Ombre d'une Inquisitrice
"Les hommes et les femmes libres sombrent peu à peu dans les ténèbres. Presque submergés par les forces de la destruction, ils ne sont plus assez forts pour empêcher l’avènement d’un nouveau monde de cruauté.
Bien qu’il soit à la tête des forces de la liberté, Richard sait qu’il ne doit pas empêcher le destin de s’accomplir. Après un très long périple commencé sous l’étendard de la Première Leçon du Sorcier, il est sur le point de découvrir la Onzième, celle qui, depuis l’aube des temps, ne fut jamais écrite ni prononcée à haute voix. Celle qui changera à jamais le monde… Et qui rendra peut-être au Sourcier la femme aimée dont l’ombre le poursuit où qu’il aille."
Dernier tome de ce cycle assez magnifique. L'histoire se conclut enfin. J'ai aimé lire des passage que j'attendais depuis longtemps, comme le Jeu de la Vie, et attendue patiemment de voir la fin de l'Ordre Impériale. La fin est peut-être pour moi un peu trop facile. Je trouvais la guerre interne créée par Richard avec le sport beaucoup mieux.
Pour conclure sur mon avis sur ce cycle : il fut mon entré dans le monde de la fantasy plus "adulte", quittant les Eragon et autres. Ce cycle présente parfaitement un monde plus ou moins complexe, que l'auteur fait évolué tout au long de la série. On découvre ainsi toutes les instances politiques et leurs règles, mais aussi les cultures des différents peuples, de vénération de la nature à la plus obscure des cruauté humaine. Le thême de l'horreur, de la cruauté et de la peur est parfaitement maîtrisé par l'auteur qui sait maintenir tout long du cycle une tension à travers Jagang et son armée qui détruit tout sur son passage.
Cependant, je trouve le schéma général de l'histoire un peu simple, avec un héros "parfait" qui est le Messi de son monde, que tout le monde attends et vénère. Sans lui, tout est fini. Je pourrais aussi critiqué la comparaison semi-caché entre l'opposion du Nouveau et de l'Ancien Monde avec l'opposition USA/URSS, où le Nouveau Monde est montré comme le monde de la vie, de l'amour et de la liberté, et l'Ancien celui de la peur, de l'animalité, de la folie. Le monde est trop biphasique : le Bien, le Mal, et rien d'autre. Enfin, je pourrais ajouter une légère critiqe sur la fin, que je trouve bien trop facile à mon goût. On a 11 tomes de tension et de suspens pour ça. Dommage. Trop "happy end" inexpliqué, surtout pour Kahlan. Il manque un peu de subtilité, on a l'impression que l'auteur a voulu se dépécher de finir le cycle pour pouvoir commencé le suivant.
Au final, ce cycle restera dans ma mêmoire comme une lecture agréable, attendue, mais pas parfaite non plus. Sans tenir compte du prix (25€/livre), je recommande, c'est un magnifique monde, plus original que le classique de la fantasy.
Posté le: Sam 09 Avr 2011, 11:10 am Sujet du message:
Citation:
Les Enfants de Húrin, c’est une pure tragédie grecque
Plutôt oui, il y a des ressemblances flagrantes avec l'histoire d'un Oedipe par exemple.
Je n'ai pas grand chose à rajouter à ton propos mais je voudrais juste signaler pour ceux qui sont intéressés par le Monde de Tolkien, que s'ils ont lu le Silmarion, je ne suis pas sûre qu'il soit nécessaire d'acheter les Enfants de Hurin, si ce n'est pour le plaisir de la collection car l'histoire se retrouve à 70% dans le Silmarion. ( qui de plus intègre l'Histoire de Hurin dans le contexte global des premiers âges de la terre du milieu. )
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 5387 Localisation: Entre Darn'Kaig et Crystälwand...
Posté le: Jeu 21 Avr 2011, 12:52 pm Sujet du message:
Possible... x)
Les Rêves de Nefertiti
Ambitieuse, charismatique, la belle Néfertiti épouse le jeune pharaon Aménophis et séduit instantanément le peuple égyptien. Mais il lui faut concevoir un héritier... Obsédée par la pérennité de la dynastie, Néfertiti ne voit pas que les prêtres tout-puissants et l'armée complotent contre son époux.
Seule sa soeur Moutnedjemet se montre assez perspicace pour percevoir ces manoeuvres politiques. Observatrice et réfléchie, elle n'a jamais partagé le désir de pouvoir de Néfertiti. Elle souhaite quitter la cour et aspire à une vie simple, loin des intrigues, auprès du général qui a conquis son coeur.
Lorsqu'elle prend conscience de la précarité de son règne, Néfertiti veut obliger Moutnedjemet à rester à ses côtés, et à se marier pour des raisons politiques. Afin de gagner son indépendance, Moutnedjemet devra résister à sa soeur, la femme la plus puissante d'Egypte...
Spoil:
On va commencer par le commencement.
Si vous attendez un roman purement historique, passez votre chemin. Michelle Moran utilise en effet des personnages et faits historiques, mais délivre une fiction complète, notamment dans les derniers chapitres.
Par exemple, parmi les détails qui peuvent faire tiquer, le père d'Amenophis IV/Akhenaton n'est pas ici Amenophis III. Concernant l'entourage de Moutnedjemet, on ne sait rien de formel, que du supposé, sauf concernant son mari, qui est connu et assuré. Hé bien, ici, ce mari n'a pas ce rôle et n'est pas souvent présent. Quant au final, c'est une explosion tragique, mais sûrement pas une vérité. Et on en trouvera d'autres.
Bref, pour le bien de son histoire, Michelle Moran a remanié l'Histoire. Soit, alors, ça donne quoi ?
Au-delà de l'aspect historique, ce livre est une tragédie familiale, l'histoire de 2 sœurs si opposées mais tellement attachées l'une à l'autre qu'elles risquent de se détruire mutuellement, sans oublier qu'elles sont prises dans les jeux du pouvoir et les folles entreprises politiques et religieuses d'Akhenaton.
Et si c'est ce que voulait Nefertiti, ambitieuse comme personne, c'était loin d'être le cas de Moutnedjemet, bien plus humble et posée, qui subit souvent (surtout au début) toute cette vie.
Le fait de suivre cette histoire par les yeux de Moutnedjemet (Michelle Moran utilisant la narration à la première personne) ne fait que renforcer le côté tragique de la chose, nous plongeant directement dans les intrigues de l'époque.
Plus on avance, plus les personnages s'orientent vers une destinée que l'on sent funeste pour certains, d'autant que Nefertiti pèse de tout son poids sur chaque évènement.
Histoire d'amour, de haine, jeux de pouvoir, tragédie familiale... On trouve tout ça dans cet ouvrage, et c'est très bien fait.
Et, vu les remaniements de l'Histoire et le fait que ce ne soit qu'un contexte sans importance pour saisir, c'est accessible à tout le monde =)
Posté le: Sam 23 Avr 2011, 7:54 pm Sujet du message:
Le plus célèbre des livres de George Orwell, 1984. J'ai eu énormément de mal à lire ce livre puisque je l'ai lu en version originale, à savoir en anglais. En voici un très bon résumé qui j'espère, en tentera plus d'un :
L’histoire se passe à Londres en 1984, d'où le titre du roman. Le monde, depuis les grandes guerres nucléaires des années 1950, est divisé en trois grands « blocs » : l’Océania (Amériques, îles de l'Atlantique (comprenant les îles Britanniques), Océanie et Afrique australe, l’Eurasia (Europe et URSS) et l’Estasia (Chine et ses contrées méridionales, îles du Japon, et une portion importante mais variable de la Mongolie, la Mandchourie et du Tibet2) qui sont en guerre perpétuelle les uns contre les autres. Ces trois grandes puissances sont dirigées par différents régimes totalitaires revendiqués comme tels, et s'appuyant sur des idéologies nommées différemment mais fondamentalement similaires : l’Angsoc (ou « socialisme anglais ») pour l'Océania, le « néo-bolchévisme » pour l'Eurasia et le « culte de la mort » (ou « oblitération du moi ») pour l'Estasia. Tous ces partis sont présentés comme communistes avant leur montée au pouvoir, jusqu'à ce qu'ils deviennent des régimes totalitaires et relèguent les prolétaires qu'ils prétendaient défendre au bas de la pyramide sociale.
A côté de ces trois blocs subsiste une sorte de "Quart-monde", dont le territoire ressemble approximativement à un parallélogramme ayant pour sommets Tanger, Brazzaville, Darwin et Hong Kong. C'est le contrôle de ce territoire, ainsi que celui de l'Arctique, qui justifie officiellement la guerre perpétuelle entre les trois blocs3.
Pas mal de passages ont été difficiles à comprendre mais j'ai beaucoup aimé le niveau de langage utilisé et les tournures pour parler d'une histoire accablante. Historique mais très philosophique à la fois, il imagine avec force le monde dirigé par un totaritarisme absolu qui irait bien plus loin que ce que le totalitarisme de notre histoire imposait, touchant en profondeur l'esprit des gens. C'est au final un compte à rebours avant la catastrophe, réussir à détruire ce système avant qu'il ne s'enracine.
J'ai également lu un livre très bref, en en entendant parler, j'ai eu de bons échos et de bonnes critiques (de "On n'est pas couché" notamment), à savoir Indignez-vous.
Comme le dit Stéphane Hessel, "l'indignation est le motif de la résistance", son carburant, sa raison. Cet homme de paix pourrait, à de nombreux titres, être désespéré par ce que les générations qui l'ont suivi, ont fait du combat qu'il a mené aux côtés de la résistance, puis auprès de toutes les forces de paix et de justice sociale. Pourtant, c'est avec espoir qu'il lance un véritable appel : Indignez-vous ! Autrement dit, ouvrez les yeux et voyez autour de vous l'injustice grandir, les idéaux se perdre, les acquis gagnés au prix du sang être foulés au pied. Voyez-les, vous vous indignerez, alors, et alors seulement, vous voudrez résistez.
Circonstances atténuantes, accordées à nos générations avec une bienveillance qui peut paraître étonnante, Hessel nous dit qu'il était facile d'identifier l'objet de l'indignation en 40 : l'occupation et le nazisme. Il nous dit même que s'indigner pour l'Algérie était facile. Plus qu'aujourd'hui parce que : les causes étaient identifiables, moins intriquées, plus lisibles en somme.
S'indigner aujourd'hui n'est possible qu'en comprenant globalement le monde et ce qui s'y trame de terrible : c'est comprendre les collusions entre le pouvoir, l'économie, la presse. C'est comprendre que le monde est ordonné, gouverné, pour l'intérêt du plus petit nombre et non plus du bien commun.
Le livre se base très précisément sur le changement. Le changement de notre système économique (les marchés financiers qui nous empêtrent dans des crises répétées), la fin du conflit israélo-palestinien (qui s'affiche clairement comme défenseur de la palestine) et plus globalement, l'arrêt de la violence dans le monde - la non-violence - où se propage le terrorisme (issu de l'exaspération selon lui) et de continuer le progrès du monde plutôt que de rebrousser chemin (par progrès, j'entends par là des faits historiques (non pas forcément la technologie) tels que l'apartheid, la décolo', la fin du communisme et par là la chute du mur de Berlin, etc).
Il se permet de nous alerter sur les principaux problèmes de ce monde en somme et de nous faire réagir.
Posté le: Jeu 05 Mai 2011, 3:40 pm Sujet du message:
Les souffrances du jeune Werther, Goethe.
Mat : Ce serait bien d'en dire un peu plus (cf. KHS), comme les autres messages de ce sujet le font : avis personnel sur le livre, rapide résumé, etc. Il en va de même pour le message de Kenjifujima.
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 5387 Localisation: Entre Darn'Kaig et Crystälwand...
Posté le: Ven 06 Mai 2011, 9:08 am Sujet du message:
Dites, un résumé et un avis, ça vous tuerait?...
Pour moi, les tomes 1 et 2 (sur 3) de La Reine Liberté.
Résumé du tome 1 et ça sera tout sur ce point ^^
L'Egypte n'est plus que l'ombre d'elle-même. Une armée de barbares venus d'Asie, montés sur des chars attelés à des chevaux (les Egyptiens n'en avaient jamais vu!), a déferlé sur l'empire. On les appelles les Hyksos, les "chefs des pays étrangers". Ils ont réduit en esclavage la terre des pharaons.
Une seule cité n'a pas cédé, Thèbes, sur laquelle regne encore la veuve du dernier pharaon, Téti la Petite. Et Téti sait que les hommes ont renoncé devant la cruauté des Hyksos, devant les tortures incessantes, les exécutions sommaires, et ces bagnes dont personne n'est jamais revenu.
Mais téti a une fille de dix-huit ans, Ahotep. Et Ahotep, elle, n'a jamais accepté la défaite: "Lorsqu'on n'a pas le choix, dit-elle souvent, on est libre!". Elle est fiére, belle, courageuse, elle n'a peur de rien. Et c'est ainsi qu'elle décide de ranimer la flamme de la résistance égyptienne! A elle seule! Avec la liberté en signe de ralliement....
Et donc, les avis.
L'Empire des Ténèbres
Superbe =)
Un 8.5 bien mérité, j'ai été bien plus convaincu par ce premier tome que par La Vengeance des Dieux (très sympathique, au demeurant, ce dyptique).
Christian Jacq nous entraîne ici dans une histoire vraie, et pas seulement de par son contexte, ne romançant que les détails entre deux évènements connus. Son style reste simple, fait de phrases courtes et incisives, dans des chapitres vraiment très courts, et soutenu par une vulgarisation/simplification des détails de la civilisation, rendant le tout accessible même aux non initiés à l'Histoire antique égyptienne.
Au-delà de ça, il nous entraîne dans une histoire où souffle vraiment un vent épique, un appel de la liberté face à l'envahisseur, thème intemporel s'il en est.
Dans ce premier tome, on suit donc toute la préparation de la résistance égyptienne, par 2 points de vue d'abord séparés.
Ahotep et sa famille, qui gèrent Thèbes, dernière enclave égyptienne, prise dans la peur des Hyksos. Et l'Afghan, qui recrute directement sur le terrain, attaquant encore et encore.
Les ambitions divergent, mais pas le but nécessaire pour les atteindre. Les personnages, s'ils peuvent sembler caricaturaux (notamment Apophis, l'Empereur Hyksos, et son second Khamoudi, qui cumulent tous les défauts et perversions possibles et inimaginables pour des antagonistes), ils servent à merveille la simplicité de l'histoire.
3 petits points noirs à mon goût, cependant, malgré ce 8.5.
D'abord, Christian Jacq ne nous livre aucun repère temporel formel. Jamais de "X ans plus tard", par exemple... Et quand on travers 10 ans (par exemple) d'un paragraphe à un autre et qu'on ne l'apprend qu'à travers l'âge dévoilé d'un protagoniste (quand c'est fait)... Ca déstabilise un peu :/
Ensuite, là, je vais finir par croire que ça fait partie de son style, les 2 points suivants, mais je tique toujours un peu à chaque fois, depuis La Vengeance des Dieux.
Jacq ne sait absolument pas écrire une relation amoureuse correcte.
Non, avec lui, c'est "je te vois, je t'aime, marions-nous". Point barre. Je suis pas spécialement romantique, mais si c'était aussi simple, je crois que personne se plaindrait de sa situation, et moi encore moins que les autres
Ensuite, ses histoires sont purement réalistes... Mais dès qu'il évoque les Dieux, il ne peut pas s'empêcher de partir dans du fantastique que je trouve personnellement assez malvenu...
Mais, ces quelques points mis à part, L'Empire des Ténèbres est vraiment très bon et épique
Laissez-vous tenter si cette période vous intéresse ^^
La Guerre des Couronnes
Après la préparation, place à la guerre. Et, autant le dire, si ça reste prenant, ce tome 2 est un cran en-dessous du tome 1.
Toujours les mêmes soucis de repères temporels, mais surtout une vision tellement manichéenne qu'elle en devient caricaturale dans les batailles et leur dénouement.
Pour faire simple, imaginez un combat de Bleach, et mettez-le à l'échelle d'une armée. C'est bon, vous voyez ?
Bon, bah, en très gros, c'est ça, les batailles de ce tome 2 (avec un peu plus de nuances, mais pas énorme, quand même).
Cela dit, c'est décrit de façon très prenante, et c'est plaisant à lire.
Même si le fantastique se fait plus présent les pièges des deux camps un peu grossiers, on sent l'aspect "quitte ou double" de cette guerre, et la résolution des personnages.
Il en résulte un livre intéressant, fluide et facile à lire, au style accessible, et qui évite d'être bourré de termes trop précis, Jacq préférant la vulgarisation à l'étalage de connaissances historiques. Et tant mieux.
Si vous avez aimé le volume 1, vous irez au bout de la trilogie sans souci.
Dans le cas contraire, je crois que continuer serait une perte de temps.
Inscrit le: 10 Avr 2011 Messages: 120 Localisation: Dans le dortoir de l'asile Pinel, occupée à se prendre pour Napoléon.
Posté le: Ven 06 Mai 2011, 9:51 pm Sujet du message:
Je cherchais un livre détendant et prenant, pour ne pas me prendre la tête après les révisions du bac. Mon choix est tombé sur un polar, un genre que je ne connaissait pas du tout et sur lequel j'avais pas mal de préjugés... Pour me dire que, finalement, il valait mieux connaître pour critiquer ^^
Me voici donc partie de bon train pour La Muraille Invisible, de Henning Mankell. Un héros très loin des clichés, mais ça, c'est plutôt habituel dans les romans modernes. Ce n'en est pas moins agréable, et on se fond bien dans la peau de ce policier ni ultra-connu, ni complétement raté, un peu paumé, usé par les individus pourris qu'il a rencontré durant toute sa vie (bé oui, être flic, c'est pas rose tout les jours...).
Dès le début, l'intrigue est déjà bien ficelée : deux jeunes filles qui tuent un chauffeur de taxi (marteau/couteau, combinaison intéressante ^^) apparament sans réel motif, un homme tué en allant chercher son argent à la banque. L'une des deux jeunes qui est retrouvée assassinée, perdu entre deux câbles électriques...
Atmosphère légèrement morbide comme je les aime. Il est tôt pour que je puisse me prononcer entièrement ; mais on se sent si vite happé par l'histoire... J'espère que la fin ne va pas être décevante et à la hauteur du méli mélo introductif.
Posté le: Ven 06 Mai 2011, 10:24 pm Sujet du message:
Comme chaque vacances, j'aime les accompagner d'un bon bouquin. En plus être dépayser par les vacances, le bouquin permet de voyager sans cesse.
Trêve d'explication.
Avant d'embarquer, "NOOOON AU SECOUUUURS. J'AI OUBLIER MON BOUQUIN." . Qui se traduisit par "attendez moi j'vais chercher un bouquin" . Bon et me voila devant un choix infini de bouquin. Et mon temps était compté.
Je réserve mon attention pour un bouquin dont je n'ai jamais entendu parler, mais dont le titre et la couverture m'attire (bon bein chacun c'est choix... :p )
Level 26 par Anthony Zuiker Sur une idée d'un réalisateur des experts ou je ne sais quoi. (Ridicule et énième coup de pub si je puis dire. Je reviendrai sur ce point.) :
Bon et bein voila, je commence à lire dans l'avion, prologue très entrainant. Je me réjouis alors de mon bon choix de livre.
Les vacances avance et la lecture aussi, mais merde faut qu'il me fasse une semaine, et j'ai envie de le dévorer.
Pour faire court, à part au début du bouquin ou un moment il mentionne "les experts" (Bah oui fallait bien qu'il le place à un moment ou un autre...), le livre est bien écrit ( ne faisons pas la fine bouche.). Le scénario est plutôt bon, et avance à bon rythme. Il faut aimer un univers assez "morbide" voir "horrible" (bien que loin de l'horreur).
Inscrit le: 22 Fév 2007 Messages: 5387 Localisation: Entre Darn'Kaig et Crystälwand...
Posté le: Lun 09 Mai 2011, 5:30 pm Sujet du message:
Forcément, hein...
La Reine Liberté, tome 3 : L'Épée Flamboyante
Pas de résumé (no spoil des 2 précédents =))
Fin de la guerre de libération menée par Ahotep contre l’empire Hyksos.
Et, le moins qu’on puisse dire, c’est que ça tient ses promesses =) Action, tension, luttes internes chez les Hyksos… Tout est là pour nous tenir en haleine jusqu’à la fin, même si on sait très bien comment ça va se finir ^^
Et il y a l’espion, présent depuis le premier, dont l’identité est vraiment bien gardée, sans aucun indice, jusqu’à l’avant dernier chapitre ou celui précédant. Là, un indice énorme est livré, et on ne veut pas y croire, avant que la massue ne tombe dans le dernier chapitre.
Une sacrée surprise, croyez-moi.
C’est toujours aussi sympathique à lire, bien fluide… Mais, par pitié, Christian… Mets des repères temporels, bon sang !! Quand il s’écoule 10 ans, j’aimerais bien le savoir de suite, pas l’apprendre au détour d’une phrase anodine ou d’une réplique
Bref, si vous avez accroché dès le début, vous irez jusque-là avec plaisir ^^
Posté le: Sam 28 Mai 2011, 10:35 am Sujet du message:
Si les banques ont été abondamment tancées pour leur comptabilité opaque, notamment suite à la crise des subprimes, la lecture de l’ouvrage de Reinhart et Rogoff (2010) permet de constater que l’opacité règne également au sujet de la dette étatique sur longue période. Ces données sont jalousement gardées et apparaissent « parmi les plus insaisissables de toute l’économie » (p. 55). Ainsi, en dépit de la constitution d’une impressionnante base de données internationale sur les crises financières (qui couvre 66 pays soit 80 à 90% du PIB mondial sur environ deux siècles, et des données sur une plus longue période sont également mobilisées par ailleurs) ces informations restent en bonne partie parcellaires. Les gouvernements ont sans doute de bonnes raisons de ne pas jouer la transparence mais ce type d’équilibre est clairement sous-optimal* et cette tendance ne s’améliore guère en temps de crise : les auteurs rappellent ainsi que les comptes publics des Etats-Unis sont devenus bien opaques pendant la crise de 2007, que la Fed a refusé, même devant le Congrès, de dévoiler la composition de certains des actifs qu’elle avait enregistrés dans ses comptes. D’où l’idée, avancée dans l’ouvrage, que le FMI devrait appliquer une norme très rigoureuse de comptabilisation de la dette étatique, couvrant les garanties implicites et les éléments hors bilan afin de fournir un véritable bien public dans ce domaine*.
Ce voyage dans le temps, qui se lit à peu près comme un roman, prend la forme de nombreux tableaux et graphiques, en plus de 80 pages d’annexes (dont de très utiles résumés historiques des crises bancaires) et fait la part belle à l’histoire quantitative. Cela permet de compenser l’absence d’un tel chiffrage dans l’ouvrage classique sur le sujet : Manias, Panics, and Crashes de Kindlberger (1978 pour la première édition). Cette fois c’est différent. Huit siècles de folie financière (2010) est donc le premier livre couvrant et quantifiant les crises financières sur une telle période et en prenant en compte autant de pays*.
Une première partie permet de se mettre en jambes, qui propose une définition opératoire des termes utilisés (par exemple les seuils retenus pour parler de crises inflationnistes, de krachs monétaires, etc.) et, donc, l’outillage mobilisé afin de partir à l’assaut des données. Le traitement de ces dernières vient alors rappeler certains faits et montrer que les défauts souverains sont la règle plutôt que l’exception au cours du temps et que l’accalmie observée entre 2002 et 2007 a illusionné bon nombre d’investisseurs et de décideurs. Les défauts en série ne sont pas une invention des pays émergents, la plupart des pays aujourd’hui développés ayant connu de pareils événements du temps où ils étaient des marchés émergents : entre 1500 et 1800 la France a ainsi fait défaut 8 fois sur sa dette extérieure, l’Espagne six fois, l’Angleterre trois fois.
En plus des autres crises détaillées et expliquées, les deux auteurs, sur la fin de l’ouvrage, proposent différents indicateurs pour évaluer la gravité d’une crise mondiale, régionale ou nationale, prendre en compte le fait que certaines crises sont groupées (un pays ayant des problèmes de change risque fort de connaître aussi une crise inflationniste et une crise bancaire), qu’elles peuvent se transmettre d’un pays à l’autre, etc. Reinhart et Rogoff proposent un indice de turbulence financière (l’indice BCDI) qui, s’il n’a pas la prétention d’éviter les futures crises – en plus de posséder les limites propres à tout indice – pourrait se révéler utile dans l’élaboration des politiques de résolution de ces dernières (étant donné qu’il permettrait de savoir de quelle(s) crise(s) souffre(nt) un pays et donc d’établir des politiques adaptées). L’utilisation de cet indice permet, également, de confirmer que l’épisode de 2007 est la seule crise de niveau planétaire survenue depuis la Seconde Guerre mondiale.
Nos deux auteurs prennent soin, enfin, de mettre en évidence le syndrome « cette fois c’est différent ». Il découle d’une conviction, d’une croyance solidement établie : les crises financières arrivent à d’autres peuples, sous d’autres cieux, en d’autres temps, mais pas à nous, ici et maintenant. Pourquoi ? Parce que nous faisons les choses mieux, nous sommes plus intelligents, nous avons tiré les leçons des erreurs du passé, le boom en cours reposent sur des fondamentaux solides, etc. Le souhait des deux économistes est alors clair : « [n]ous espérons que le poids des preuves fournies ici incitera les décideurs et investisseurs à plus de circonspection la prochaine fois qu’ils déclareront : « Cette fois, c’est différent ». Ça ne l’est presque jamais » (p. 11). Si cette idée peut faire écho à certains travaux (je pense, par exemple, à ceux d’A. Orléan sur les marchés financiers), la thèse mériterait de plus amples développements. Affaire à suivre ?
Le ton de l’ouvrage n’est alors pas forcément optimiste, le syndrome avancé apparaissant tenace et difficile à évacuer d’un revers de main, promettant ainsi de nouveaux lendemains difficiles si les signaux d’avertissement ne sont pas entendus, surveillés par les dirigeants. « La technologie évolue, la taille des humains évolue, la mode évolue. Pourtant, la capacité des gouvernements et des investisseurs à se bercer d’illusions, déclenchant des accès d’euphorie qui s’achèvent d’ordinaire dans les larmes, semble constante » (p. 314).
* En l’absence d’informations on peut légitimement penser que les « bons » gouvernements (i.e. ceux qui remboursent leurs dettes sans passer par la case défaut ou rééchelonnement) qui s’endettent versent des taux d’intérêts plus élevés que ceux qui prévaudraient en présence d’une plus grande transparence. L’inverse étant valable pour les autres pays et la répartition entre les deux catégories n’étant pas forcément égale, on peut comprendre que faire la lumière dans ce domaine ne soit pas une priorité pour l’ensemble des nations, même si la transparence est préférable sur le long terme.
* Cette idée vient s’ajouter à, au moins, deux autres propositions : une meilleure transparence au niveau des banques et la création d’un régulateur financier international entièrement nouveau (!).
* Celles et ceux qui connaissent les travaux de Reinhart et Rogoff ne seront pas surpris par certains chiffres et raisonnements, qui se retrouvent, logiquement, dans certains articles que ces auteurs ont commis, avant, pendant et après la parution de cet ouvrage (dont la version originale est parue en 2009).
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