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. Souffrances, Errances, Incertitudes

 
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Sangjin
Civil


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MessagePosté le: Lun 06 Aoû 2007, 3:58 pm    Sujet du message: Souffrances, Errances, Incertitudes Répondre en citant

Prologue

Comment en était-il arrivé à ce point ? Telle était la question que chacun se posait lorsque le fil de sa lame lui tranchait la gorge. Cette nuit là, la tragédie la plus obscure du village se produisait dans ses murs sous une lune blafarde qui était souvent signe de bas présages. Les rues ne laissaient paraître aucun son, aucun bruit, juste ce silence glacial qui faisait éprouver à tous cette sensation si étrange d’un mal insidieux. Un cri submergea cette ambiance alors que les échos lointains d’un combat raisonnèrent entre les bâtiments d’une petite rue se situant contre le mur d’enceinte du village. Des pas se firent entendre, s’éloignant rapidement pour aller s’enfoncer dans la forêt profonde.

trois ombres se faisait devinées, minces et sveltes, utilisant de tout leur talent pour rester discret et avancer efficacement à travers fourrages et buissons. Elles savaient cependant que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne les rattrape mais voulaient pourtant sauver un mystérieux paquet que portait l’un d’eux. D’un acquiescement de la tête, ceux ayant les mains libres se retirèrent pour laisser le dernier seul. Il ne chercha plus à être discret et courut du plus rapide qu’il put alors que déjà, le bruit de lames entrechoquées se faisait entendre. Son souffle se faisait haletant et de la sueur perlait sur son visage à moitié dissimulé derrière une écharpe. Enfin, il arriva vers une rivière où elle libéra son dos de sa lourde charge. C’était une panière, d’environ un mètre cinquante de diamètre, qu’elle posa sur l’eau qui clapotait sous un courant doux. Enlevant le couvercle, elle découvrit avec émotion une petite fille, âgée tout au plus de sept ans, qui dormait profondément. Elle lui caressa doucement ses longs cheveux noirs, des larmes perlant le long de ses joues :

« Je t’aime, ma petite fille, puisse ton avenir te faire couler des larmes de joie. La vengeance et la haine desservent toujours ceux qui les entretiennent. Puisses-tu ne jamais te souvenir de cette nuit tragique. Que ton chemin croise celui de personnes aimantes … Mikomi … Ma petite chérie …

Ta petite bâtarde a plutôt l’air de bien dormir n’est-ce pas ? Dit une voix grave derrière elle. Les Uchiha ne devraient jamais avoir à faire avec une femme telle que toi, déshonorant notre nom et notre famille. Même avec toute la volonté du monde, jamais elle n’aurait pu avoir l’espoir même le plus mince d’obtenir le Sharingan. Et dans ce cas, pourquoi en voudrai-je à sa vie ? Elle, dont je ne partage pas la moindre once de sang. Je me demande comment Seijy a bien voulu de toi dans son lit … alors que déjà tu avais l’enfant d’un autre. Tout ceci est si pathétique. A présent, je vais avoir le plaisir de la laisser en vie, pour qu’un jour, elle puisse se souvenir de sa vie et de son histoire, de celle de sa pauvre mère. Pour qu’un jour, elle souffre de la pire manière que ce soit, en comprenant que sa naissance ne fut que le fruit de l’errance d’une pauvre femme. »

Seijy avait compris, chuchota-t-elle, que la noblesse de ce clan n’était rien et que cette période de traditionalisme, doucement, disparaissait. Mon aimé, que ton héritage et le mien puissent renaître et perdurer. »

Elle reposa le couvercle et le poussa légèrement pour qu’elle dérive lentement pour s’éloigner peu à peu. Elle se releva, droite, Hurlant de rage, sortant brusquement un large sabre qu’elle abattit sur le mystérieux individu. Celui-ci n’eut qu’un bref mouvement pour éviter la lame et plonger la sienne dans le torse de la jeune femme qui eu un soubresaut de surprise lorsqu’elle sentit le métal froid traverser son corps. Elle s’immobilisa debout, incapable de faire le moindre geste. Un léger rictus le traversa, la regardant se vider de son sang qui ruisselait déjà sur le sol pour rejoindre la rivière. Elle tourna la tête, voyant l’espoir naître par la survie si improbable de sa petite fille. Ses muscles se relâchèrent, ses yeux se fermèrent, sa vie s’envola.

Il laissa le corps s’écrouler au sol alors qu’il rengainait son arme d’un geste précis dans le fourreau qu’il avait au dos. Il se surprit à hésiter, se demandant s’il fallait ou non laisser cette jeune fille en vie. Cependant, le fait est qu’elle n’était pas une Uchiha et que jamais elle n’aurait un jour, l’intérêt qu’il portait à tous ceux de son clan. Il secoua successivement ses chaussures contre le sol, laissant quelques giclures de sang déjà gluant. Il reprit alors le chemin vers le village, la nuit étant encore loin d’être terminée.

« Ton mari, même aveugle, eut plus d’honneur à me combattre…Comment a-t-il pu prétendre voir en toi la femme de sa vie … »

Sur ses mots, il disparut, laissant derrière lui son funeste passage. Au loin, Mikomi avançait au gré du courant et des virages de la rivière. Au village de Konoha, on l’oublia, son souvenir s’évaporant de la mémoire des quelques personnes l’ayant aperçu, submergées par l’horreur du massacre qui avait été commit cette nuit là. Nul ne connaissait alors les motivations de Itachi Uchiha pour avoir éradiqué la totalité des membres de son clan à l’exception de son petit frère.

Elle continua sa route pendant près d’une semaine pour venir s’échouer sur un petit barrage, près d’un village agricole. Ce furent des jeunes qui ont aperçu le panier en premiers et descendant avec prudence jusqu’au niveau du rivage, ils découvrirent, dans cette embarcation de fortune, la petite fille, marquée d’un sceau qui l’irradiait depuis son départ. Le plus aventureux de tous la toucha pour la réveiller. Le sceau s’illumina pour s’évaporer peu à peu dans les airs. Elle ouvrit alors ses grands yeux noirs vers un nouveau monde et sur des nouveaux visages, ne se rappelant alors que d’une seule chose de sa courte vie : Mikomi, son prénom…


Dernière édition par Sangjin le Lun 06 Aoû 2007, 3:59 pm; édité 1 fois
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Sangjin
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MessagePosté le: Lun 06 Aoû 2007, 3:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 1 : Un nouveau départ

Elle sentit alors son corps se remplir d’une douleur étrange, la maintenant dans une position des plus inconfortables. Etant restée immobilisée durant plusieurs jours, ses muscles ankylosés lui faisaient horriblement mal, comme si tous ses nerfs vibraient après une longue sieste. La grimace qu’elle faisait en avait effrayé plus d’un mais celui qui était le plus proche ne voulait partir en débandade, sa réputation devant être celui d’une personne vaillante et responsable. Il hésita, de la sueur perlant légèrement sur son front, se demandant quel démon était emprisonné dans le corps de cette jeune fille. Les yeux noirs de jais, momentanément cachés par le froncement de ses sourcils, avaient fait paraître pendant quelques secondes cet état de surprise lors de la découverte d’un environnement étranger.

Ses longs cheveux noirs chutaient en cascade sur ses épaules, recouvrant un vêtement s’apparentant à celle d’une jeune kunoichi. Cependant, aucune marque de clan n’y était inscrite, comme si elle était apparut de nulle part. Son visage, peu à peu, se détendit, son esprit redevenant maître de son corps. Elle sourit alors, sentant les doux rayons du soleil venir réchauffer les quelques parcelles de sa peau qui était à nues. Regardant le jeune garçon, elle sourit, rendant alors son apparence telle qu’elle aurait due être dès le début, celle d’un ange. Elle n’avait, tout au plus, que huit ou neuf ans car la fraîcheur et l’innocence formaient comme une aura autour d’elle. Le garçon se sentit alors rassuré, presque trop lorsqu’il se surprit à rougir.

Se reprenant, il lui tendit la main, lui aussi avec un large sourire. Des cheveux châtains en bataille, un visage de séducteur, il avait l’air néanmoins sympathique et Mikomi, par instinct, s’aida de cet appui pour toucher la terre ferme, manœuvre un peu dangereuse qui ne manqua pas de les déséquilibrer. Elle ne le remarqua qu’alors … ces effluves de la nature, inondant son odorat comme jamais elle ne l’avait fait auparavant. Les feuilles séchées, l’eau pure, les fleurs des champs, tout ceci était comme une source de bien être pour elle, prenant un instant pour respirer tout cela, les yeux fermés. Mais elle fut prit d’un bref instant de panique, revenant alors à cette dure réalité : Elle ne savait pourquoi elle était là, parmi des inconnus, dans un monde inconnu, avec un passé inconnu.

« Hey, interrompit le jeune garçon, un peu vexé de la nonchalance de Mikomi, la moindre des choses est de remercier la personne qui vient de t’extirper de cette embarcation non ?

Heu … excuse-moi, je suis un peu surprise d’être ici… Je ne sais d’où je viens, ni de qui je viens. Mais je te dis merci de ce que tu as fais pour moi, s’était courageux, surtout avec une telle profondeur d’eau … »

Derrière, certains pouffèrent de rire. En effet, l’eau, à ce niveau, n’était guère à plus de cinquante centimètres et les risques qui avait été entrepris étaient, somme toute, plutôt mineure. Il haussa les épaules et le menton, se sentant un peu vexé. Mais cette mine fut rapidement balayé par de l’embarras. La jeune fille, les larmes aux yeux, avait l’air miteuse, comme prise par tous les malheurs du monde. Mal à l’aise, il n’eut d’autre réflexe que de mettre sa main derrière la tête, avec un sourire discret.

« Je, je suis désolé … je plaisantais à vrai dire, hésita-t-il à dire. Je m’appelle Shin’Yu, et tu es au village de Shussei, dans le Pays des Arbres. »

Se retournant, il énuméra ses amis, eux aussi ne sachant où regarder, gênés par cette tension qui s’était installée. Cependant, la jeune fille reprit ses esprits, tentant de s’accrocher aux paroles de ce garçon, certainement du même âge qu’elle, qui se voulaient rassurante.

« Alors dans l’ordre, voici Taeruko, la fille du chef du village, Reju, Saori, Domotai et enfin Satsu. Nous avons tous le même âge, hormis Satsu qui a un an de plus que nous mais il est tellement bête qu’en fin de compte, cela ne fait aucune diff … »

Il fut alors interrompu par une charge terrible du garçon, un peu plus grand en effet que tous les autres, qui les précipitèrent dans l’eau. Se battant pendant quelques secondes, ils furent rapidement interrompus par le bruit d’un bâton que l’on frappait au sol d’une main forte et sévère. Ils savaient, tous, que cela n’était pas source de bon augure. Avec des sourires malicieux, ils se relevèrent, comme si de rien n’était. Mikomi, elle, avait de nouveau le visage plus détendu, amusée par l’interaction qui avait eu lieu. Malgré cela, ils paraissaient former un groupe soudé et cela lui fit momentanément oublier que pour sa part, elle ne faisait partie d’aucun groupe.

« Jeunes enfants, ne devriez-vous pas aller aider vos parents plutôt que de vous épuisez de la sortes ? La voix était grave et sûre, un peu cassée par un âge certainement déjà avancé. »

Se retournant, elle vit un vieillard, posé si l’on puis dire sur une canne, regardant avec un œil à peine entrouvert. Il était empreint de respect et malgré son apparence, elle était sûre qu’il possédait une grande force. Les autres avaient tous compris et sans broncher, sans dire un mot, ils partirent dans plusieurs directions, certainement celles de leurs maisons respectives. Seul Shin’Yu resta, voulant lui présenter en personne la nouvelle arrivante, qui ne manqua pas d’intriguer celui qui avait en une demi phrase, fait acquiescer une bande de jeunes sans aucune plainte.

« Vieux Togashi, voici … heu, ben …

Mikomi, je m’appelle Mikomi, répondit-elle, ne voulant le gêner outre mesure. Je ne sais d’où je viens et … Shin’Yu m’a délivré de cette prison dans laquelle j’étais et je lui en suis reconnaissante. Cependant, veuillez m’excuser de tout cela et je ne veux en aucun cas attirer des quelconques ennuis à qui que ce soit. Je partirai, sitôt que je saurais où aller … »

Mais sur ces moments, rien ne parut germer de son esprit. En règle générale, des souvenirs reviennent, même en simples bribes, tentant de reconstituer un chemin cohérent, aussi bien géographiquement que temporel. Mais en elle, quelque chose avait fait table rase et rien de tout cela ne semblait venir. Des larmes, d’abord discrètes, puis massives, coulèrent le long de ses joues, de détresse puis de colère, s’en voulant de ne rien pouvoir faire de son état. Mais le vieillard paraissait attirer par quelque chose. Se dirigeant vers la panière, il passa près de Mikomi, mettant sa main parcheminée sur son épaule.

« Toute chose à une raison d’arriver. Toute énigme, un jour sera révélée. N’ait crainte, et ait confiance en toi. Si tu es ici, ce n’est pas par hasard. »

S’approchant de la rivière, il s’arrêta un instant, contemplant avec minutie ce qui avait amené la jeune fille jusqu’au village. Des traces étranges avaient été laissées au fond, comme si quelque chose s’était consumée il y avait peu de temps. Un sceau, sans aucun doute, ayant affecté Mikomi … Sa perte de mémoire pouvant être obtenu ainsi, de même que cette espèce de stase qui aurait pu la maintenir des semaines sans bouger, manger ni boire. Il se réajusta, reprenant un ton neutre, comme dénué de tout intérêt et remonta la pente douce d’herbe verte. D’un signe de la tête, Shin’Yu invita Mikomi à remonter avec eux. Il lui chuchota alors à l’oreille :

« On ne dirait pas comme ça, mais il est super sympa et je suis sûr qu’il va t’aider… »

La prenant par la main pour l’aider également à remonter, elle vit avec stupeur un village dont on ne se doutait pas d’une telle grandeur. Avec une centaine de bâtiments, peut être plus, il arborait un style plutôt indifférent, avec une architecture qui ne lui semblait pas étrangère certainement contemporaine, lui semblant familier.

Tournant la tête légèrement vers la gauche, elle vit avec stupeur qu’ils étaient en amont sur une montagne et que la vue donnait sur une immense vallée qui se perdait au loin pour s’effacer sur de larges forêts et prairies. En contrebas, des étages de rizières formaient apparemment les ressources du village. Plusieurs personnes remontaient avec de larges paquetages, contenant la précieuse ressource. D’autres, qui avaient l’air tout aussi fatigués, remontaient avec de grands outils, permettant l’élargissement des rizières et leur entretien. Chaque personne arrivant attirait un enfant ou un animal, curieux de connaître le récit d’une journée de labeur ou simplement heureux de revoir le visage d’un proche. La place du village était surplombée par des arbres dont le troncs faisaient sans nul doute au moins deux ou trois mètres de diamètres, révélant une longévité incroyable. Des gens commençaient à se rapprocher, prévenus sans doute par leurs enfants et intrigués de la nouvelle venue. Ils lui réservaient un accueil avec de larges sourires, sans aucune arrière pensée. Que pouvait, en effet, attirer de néfaste une si jeune fille ?

Mikomi tentait désespérément de se cacher derrière le jeune garçon mais rien n’y faisait. Elle tentait d’esquisser une mine amicale mais les joues rougies et la température montante de son corps ne facilitait pas les choses. Elle se contenta de suivre le vieux Togashi, qui tentait de calmer la foule qui s’était amassée en quelques minutes. Ils arrivèrent devant une grande maison dans laquelle la jeune fille fut invitée. Shin’Yu fut simplement laissé derrière, un signe de la main lui faisant comprendre que sa présence n’était plus indispensable.

Une vieille dame arriva, l’air radieuse, s’approchant avec une aisance de jeune femme pour examiner cette petite fille d’air si innocente

« Bonjour et bienvenue, commença-t-elle enjouée, je suis Shaitung, la femme de ce vieillard qui est, sans nul doute a-t-il oublié de te le dire, le chef de ce village. Tu dois vraiment avoir faim après ce long périple. Les enfants ne purent tenir leur langue et tous les habitants doivent être au courant maintenant. Cependant, cela ne t’empêche pas de rassasier ton estomac. »

Elle ne lui laissa pas le temps d’acquiescer alors que déjà, elle repartait vers les cuisines, invitant préalablement Mikomi à s’asseoir dans se qui paraissait être la salle de séjour, avec au centre une belle table basse certainement en ébène avec cette couleur si foncée et si caractéristique. La maison faisait ressentir un certain bien être, tout étant disposé à la relaxation et à l’espace, ainsi, même à l’intérieur, on ne se sentait confiné. Rapidement, une douce odeur de thé au jasmin se répandit dans la pièce entière. Togashi s’occupait à ranger quelques papiers qui traînaient un peu partout, marmonnant des choses qui ne regardaient sans doute que lui.

« Voilà, voilà, tout est prêt, s’écria Shaitung, amenant un large plateau jusqu’à la table basse. Il y a un peu de tout car j’imagine que tu dois être gourmande à ton âge. D’ailleurs il faut en profiter car après, tout se complique… Aller, ne te retiens pas, fais comme chez toi »

Souriante, la vieille dame s’assit en face de Mikomi qui, à la vue de tout ces mets, sentit un lourd poids dans son corps. Son estomac, en effet, reprenait ses droits et lui fit sentir une faim qu’elle n’avait, sans doute, jamais pu ressentir auparavant. Sans attendre, elle prit des baguettes dans sa main droite et littéralement engouffra la nourriture, appréciant que de façon passagère le goût, tant le vide se faisait sentir comme presque une douleur.

Repue, elle se détendit les bras en les balançant vers l’arrière, les étirant. Shaitung s’était contentée de la regarder, amusée par ce que la petite fille pouvait lui faire souvenir de sa propre enfance, temps qui ne fut aisé pour personne et où trouver de la nourriture était la principale occupation de la journée. C’est avec une certaine surprise qu’elles virent Togashi rentrer, alors qu’elles ne l’avaient pas vu sortir. Il avait toujours l’air renfrogné et distant ce qui fit sourire son épouse. Mais son œil s’éclaira, comme illuminé. Cependant, ce n’était pas du tout cela et avec un petit sourire, il invita Mikomi d’une main tendue à se relever.

« Nous allons dans la salle de l’assemblée pour décider de ce qui va advenir de toi. Cela peut paraître précipité mais après avoir retourné la situation dans tous les sens, il paraissait évident que nous ne pouvions te laisser repartir. Tu n’as, pour le moment, aucun souvenir de tes origines ni même de tes parents. Par conséquent, te relâcher dans la nature serait pure folie de notre part et je ne peux accepter cela dans mon village. Les représentants de chaque famille vont être présents et jusqu’à ce que tu te sentes prêtes à repartir ou que ta mémoire revienne, tu domicilieras là où des bras ouverts t’accueilleront. »

Elle ne savait pas quoi dire en réalité. Tout paraissait partir d’une bonne intention mais elle était angoissée à l’idée de tout cela. Avoir une nouvelle famille, prendre un nouveau départ … cela paraissait tellement irréaliste, comme si elle venait de naître, comme si elle allait prendre vie dans ce nouveau monde. Elle aurait peut être voulu pleurer mais elle l’avait déjà tant fait que rien ne vint, hormis cette étrange sensation qui lui brouilla le cœur pendant un moment. Mais pourtant, elle sentait que ce n’était pas si désagréable que ça. En effet, ce petit chatouillement au niveau de la poitrine, elle se surprit à croire que s’était simplement de l’espoir, un espoir de renouveau et de commencement. Se relevant, elle ne dit un mot et acquiesça de la tête, se dirigeant vers la sortie montré du doigt par le vieillard.

Traversant la grande place avec une lenteur affligeante suivant le rythme de Togashi, ils parvinrent finalement à arriver à destination, devant une énorme bâtisse où des gens étaient massés à l’intérieur, regardant presque avec avidité la venue de la jeune fille. Cette curiosité, même innocente, rendait mal à l’aise Mikomi qui se dépêcha de suivre la marche à suivre, poussant d’une main celui dont la lenteur du pas défiait presque la gravité. Finalement, ils gravirent une estrade où des adultes, certainement une sorte de conseil, se tenait en demi-cercle ouvert vers la foule comprenant presque deux cent de personnes. Elle trouva sa place sur une chaise à côté de Togashi qui, d’un coup de canne, fit taire la salle entière, faisant raisonner un silence que tous se surprirent à écouter.

« Mes chers amis, nous sommes ici, comme vous le savez sans doute, pour une affaire, je dirai presque des plus réjouissantes. Par cette belle journée, nous avons eu la joie de sauver des eaux une jeune fille, Mikomi, ici présente. Elle vient d’un pays inconnu dont ses souvenirs sont quelque peu absents. Par conséquent, en attendant une amélioration de ce côté-ci de son être, j’aimerai qu’une famille ici présente puisse l’accueillir en son sein, la considérer avec respect et amour comme le veut les lois et les principes de notre village. Je ne veux aucune contrainte, aucune main forcée. Mais je crois qu’une jeune fille est plus à même de s’épanouir dans une famille jeune plutôt qu’entourée d’un vieux monsieur sénile et d’une … femme ma foi encore pleine de vie et d’attachement. »

Les gens sourirent à cette fin de prise de parole. Des murmures commencèrent à éclorent dans toute la salle, la remplissant d’un brouhaha à faire vibrer les tympans. Chaque couple faisait le point sur leur vie, se demandant si s’était envisageable ou non d’intégrer un nouveau membre. Mais bientôt, tout ceci fut terminé lorsque deux jeunes gens se levèrent, souriants, s’avançant discrètement jusqu’à l’estrade. Ils regardèrent avec attention la jeune fille. La femme s’agenouilla et lui tendit une main. Elle était belle, très belle, de long cheveux clairs agrémentant ses yeux cristallins. L’homme discuta avec les personnes présentes dans le demi-cercle alors que sa femme tentait d’établir un contact :

« Je m’appelle Kaédé, et la personne qui m’accompagne s’appelle Kisawa. Nous sommes un couples qui s’est marié il y a moins d’un an. Nous venons d’avoir un petit garçon et malgré cela, nous aimerions t’avoir dans la famille. Nous sommes tous deux des gardes du village, des Chuunins qui sont en charge de la sécurité de tous. J’ai pris du temps pour m’occuper de mon enfant et j’aimerai pouvoir également t’en donner, pour toi. Libre à toi de refuser ou non mais sache que tu seras chez nous comme chez toi. Tu auras un petit frère et nous te protégerons de ceux qui voudront te faire du mal. »

Ecoutant ses paroles, Mikomi se sentait étrangement bien, comme soulagée des nombreuses incertitudes qui déchiraient son âme. Instinctivement, elle vint se blottir contre Kaédé qui la prit délicatement dans ses bras. Fermant les yeux, elle pouvait sentir un parfum délicat qui la fit plonger son visage dans le cou de la jeune femme se sentant alors rassurée, comme un signe de son acceptation. Les gens se réjouirent alors, la décision n’étant plus à prendre. Personne ne dit mot et tous se contentèrent de se retirer en toute humilité, regardant le spectacle d’une famille qui s’agrandit, d’une famille retrouvée. Tenant une petite main fraîche et délicate, Kaédé sortit avec son mari au bras, tous deux avec un large sourire. Sortant de la grande bâtisse, cette lumière était alors d’autant plus significative, comme si de l’ombre, elle émergeait vers une douce lumière.
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Sangjin
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MessagePosté le: Mar 07 Aoû 2007, 4:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 2 : Désillusion

La famille chez laquelle elle venait d’être accueillie paraissait être parfaite, avec des sourires toujours présents sur les visages et une sorte de sérénité régnait dans chaque pièce de la petite maison. Durant les premiers mois, elle s’immisça dans ce nouvel environnement, faisant connaissance avec les gens importants du village. Mais si les adultes savaient comment dissimuler les sentiments de crainte ou de méfiance derrière un masque d’hypocrisie, les enfants, eux, étaient beaucoup plus « vrais » et cherchaient, au contraire, à bien faire comprendre les choses…

Cette soirée là, alors que l’été s’annonçait comme chaud et sec, tout le village s’était réuni pour fêter la nouvelle saison autour d’un immense feu crépitant sur la place publique. On avait tué deux gros bœufs pour des réjouissances qui se prolongeraient jusqu’au petit matin. Kaédé avait habillé Mikomi dans un Yukata qu’elle avait porté durant son enfance. Un peu vieilli par l’âge, il n’en restait pas moins d’une élégance certaine. Même si cela n’avait été qu’un simple drap, Elle avait rendu la jeune fille folle de joie, impatiente de rejoindre les quelques amis qu’elle s’était fait.

Une fleur arborait le côté de son visage radieux et embrassant affectueusement sa mère, chose qu’elle ne faisait qu’exceptionnellement, elle quitta la maison pour se diriger vers le cœur de la fête. Elle devait y retrouver Shin’Yu, le garçon qui l’avait accueilli pour la première fois, le visage qu’elle entrevit lorsqu’elle s’était réveillée de son long sommeil. Ils avaient passé le plus clair de leur temps ensemble et cette soirée ne dérogeait pas à la règle. Cependant, ce fut sans compter sur les évènements qui s’ensuivirent.

Elle regardait l’immense feu qui se dressait au loin. Elle était à plus de deux cent mètres mais elle pouvait clairement voir le brasier qui s’érigeait jusque dans les cieux. Elle souriait, sentant cette affinité si particulière qu’elle avait avec le feu. S’était une source de réconfort lorsque la solitude l’étreignait un peu trop. Dans ses pensées, elle n’eut le temps ni le réflexe de voir le coup arrivé, porté sur son visage. Son nez éclata contre une planche de bois qui se fissura sous l’impact. Elle s’écroula à terre, sa vision troublée, ses jambes se dérobant sous elle. Des rires se firent entendre tout autour d’elle alors qu’elle peinait à voir les visages qui étaient au-dessus d’elle. Traînée par son vêtement, Mikomi était à la merci de ses ravisseurs.

« Alors, petite bâtarde, inconnue de tous, commença un jeune garçon d’une voix inquiétante, tu crois pouvoir avoir les faveurs de tout le monde ici ? Les adultes sont bien gentils avec toi et on dirait que ta nouvelle famille t’aime bien. Mais nous ne sommes pas tout à fait d’accord sur ton intégration ici. Shin’Yu et sa bande t’ont accueilli avec une certaine pitié mais nous, nous ne voulons pas de toi ici.

Une semelle vint appuyer contre la tête de la jeune fille, l’enfonçant dans la terre meuble. Des larmes vinrent à ses yeux mais aucun son ne put sortir de sa bouche.

- Mais bon, on veut bien te tolérer si tu es gentille avec nous et si tu deviens notre petite esclave, continua le garçon. Tu vois, nous sommes sept, comme les jours de la semaine. Comme ça, on te répartira, suivant la semaine, auprès de chacun d’entre nous. Tu es d’accord ? De toute façon, tu n’as pas vraiment le choix. Mais d’abord, examinons ce petit corps si frêle … tâtons de quoi il est fait … »

Les rires s’arrêtèrent, la tension se relâchèrent, elle put ôter son visage de la terre … mais elle fut aussitôt soulever du sol, son Yukata se faisant arracher de tous les côtés pour être déchirer en lambeau. Ses sous-vêtements furent découpés par la lame d’un couteau, froide, la faisant tressaillir de peur et de honte. Entourée de morceaux de tissu, agenouillée et recourbée sur elle-même, elle ne bougeait plus, dans cette position fœtale autour de spectateurs qui se délectaient de cette humiliation. Son visage ensanglanté était enfoui dans ses bras, n’osant regarder ce qu’il y avait autour d’elle. Un certain calme s’installa alors, ne laissant que les bruits de la fête.

« Putain, mais regardez-moi cette traînée, rugit alors une jeune fille, moi je ne supporte plus sa tête d’ange et ses airs d’innocentes. Vous savez, je pense qu’il faudrait clairement marquer qu’il ne faut plus l’approcher et que c’est la paria du village non ? Au moins, il n’y aura plus de compliments sur elle ni des remarques élogieuses … juste du mépris et des moqueries. Ca, ça me plaît vraiment. Qu’en dis-tu Iemitsu ?

- Je ne voudrais pas te contredire et je crois que ça pourrait être sacrément bien … »

Mais autour d’eux, de l’inquiétude se forma et de l’hésitation naquit alors que les deux meneurs paraissaient excités. Mikomi entendait les mots mais ne comprenait pas réellement leurs intentions. Elle murmurait des implorations qui n’étaient audibles pour personne

« Bon, les autres, si vous n’avez pas le cran de le faire, dégagez de là et foutez le camp, on veut pas de mauviettes ici. »

Après des concertations, il ne resta que les deux protagonistes qui plaquèrent la jeune fille contre le sol, la rouant de coups pour qu’elle s’allonge, incapable de réagir. Des ecchymoses se formaient déjà alors que les lames glacées des couteaux entamèrent sa chair. Elle tenta de hurler mais une main vint enfoncer sa bouche dans du sable qui lui bloqua la gorge. Ils rigolaient… Ils ne faisaient que cela … rigoler. Etaient-ce des jeunes abandonnés, livrés à eux-mêmes ? Elle n’en avait jamais vu… Qu’est-ce qu’elle avait pu bien faire qu’ils s’acharnent sur elle ? Elle ne comprenait pas, n’arrivant pas à réfléchir tant la douleur envahissait son esprit. Son dos n’était alors qu’un amas de lambeaux de chairs qui pendaient lamentablement autour d’elle, le sang souillant la moindre parcelle du sol qui l’entourait. Ils la retournèrent comme un morceau de viande, regardant ce visage déformé par la douleur, la peur, la haine …

« Adieu joli visage, adieu petit minois innocent, on aura bien profité de toi tu sais ? Mais sache que nous serons les derniers à en jouir … »

La voix de la jeune fille vibrait sous la folie et l’excitation de l’idée qu’elle se faisait de son œuvre. Mais alors qu’elle allait porter le dernier coup, une main se porta à son bras, l’immobilisant. Mikomi, utilisant des ressources qui jusque là lui était inconnues. La haine … remplissait son esprit. La douleur n’existait plus, la peur ne faisait plus partie de son être. Seule la haine nourrissait cette force. Elle qui n’avait jamais fait de mal ou manqué de respect à quiconque dans le village avait été relégué comme vulgaire jouer auprès de jeunes qui n’étaient guère plus âgés qu’elle. Elle ne comprenait pas et dans l’inconscient collectif de son clan, dans toute la partie de sa vie dont elle n’arrivait plus à se souvenir, des choses émergèrent lentement, une en particulier, mêlés aux sentiments forts qui étaient nécessaires à son déclenchement :

SHARINGAN…

Les deux jeunes tortionnaires s’arrêtèrent net dans leurs mouvements, pétrifiés par se qu’ils observaient. Les pupilles de la jeune fille s’étaient dilatées brutalement alors qu’une virgule noire apparut sur chacun de ses deux yeux. Son regard devint rouge foncé, comme illustrant la haine et le désir de vengeance qui envahissait et brouillaient son esprit. Elle capta chaque visage, et discerna chacune de leur forme, les imprimant avec exactitude dans son esprit, lui permettant de toujours les reconnaître, même entre mille.

Se jurant qu’un jour, ils paieraient ce qu’ils lui avaient fait subir, son corps se relâcha, évacuant la tension accumulée. Ses paupières se fermèrent et affaiblie par la douleur et la perte importante de sang, elle perdit connaissance. Une dernière phrase se grava au plus profond de son âme

« Je vous déteste, je vous hais, je vous tuerai … »

Ils se relevèrent en silence, essuyant leurs dagues souillées avec des morceaux de vêtements éparses. Un léger sourire germa sur les lèvres du garçon.

« Tu n’es pas qu’une bâtarde mais une vraie sorcière. Crois-moi, si l’on ne te saigne pas davantage, c’est uniquement pour te laisser vivre et continuer à jouer avec toi. Crois-moi, ce n’est que le commencement … »

Ils quittèrent la sombre ruelle pour rejoindre la fête, loin d’être terminée. Croisant Shin’Yu, ils ne laissèrent rien paraître. Il les connaissait bien même s’ils ne vivaient pas dans le même quartier. L’attaquer lui leur faisait encourir de plus sérieux embêtements que ceux qu’ils pourraient éventuellement avoir après ce moment de délectations sadiques sur une inconnue. Il avait une mine vexée, ne comprenant pas pourquoi sa cavalière n’était toujours pas arrivée et honteux de se retrouver seul, il avait décidé de rentrer.

Passant à côté de la rue où se trouvait le corps ensanglanté de Mikomi, il n’esquissa aucun regard vers celle qu’il avait attendu pendant plus d’une heure. A un mètre d’elle, alors qu’elle gisait dans son propre sang, il la maudissait du plus profond de son cœur…

C’est un hurlement de détresse qui acheva la fête. Une jeune femme, les mains sur son visage et l’estomac révulsé, appelait à l’aide alors qu’elle venait de découvrir le spectacle macabre. Trois chuunins arrivèrent dans la minute et sans un mot, se dispersèrent pour trouver le médecin du village, lui-même ninja, utilisant les jutsus médicaux. L’état de la jeune fille était critique, quasiment vidée de son sang…







Presque une année entière s’était écoulée depuis les tragiques évènements qu’avait vécu la jeune fille. Si ses blessures guérissaient dans de bonnes conditions, il n’en était pas de même pour son esprit, brisé. Le visage de ses tortionnaires, imprégnés par le don qu’elle avait involontairement utilisé, ne cessait de hanter ses nuits.

Même si elle ignorait tout de ce dojutsu qu’elle possédait, elle le considérait comme une malédiction et n’arrivait pas à le maîtriser. Elle se contenta, par dépit, de bander ses yeux pour qu’aucun autre visage ne puisse se loger aussi profondément dans son esprit. Avec l’aide de ses parents adoptifs, elle put apprendre diverses techniques lui permettant de palier cette cécité volontaire. Elle était assidue et toujours désireuse dans l’apprentissage. Jour et nuit, elle s’entraîna non pour ne pas être handicaper mais bien au-delà de cela. Son cœur n’était plus le même, n’était plus celui de cette jeune fille qui avait été découverte le long de la rivière. Elle se formait pour l’unique but de se venger, de faire payer à ceux qui l’avait saignés, l’amère sentence d’une personne brisée.

Malgré cette résolution, elle redoublait d’effort car consciente du chemin double qu’elle avait à parcourir. Elle avait été refusée à l’académie à cause de son refus d’utiliser ses yeux. Cependant, c’était avec son ami Shin’Yu qu’elle rattrapait chaque technique qu’il apprenait là-bas. Certes le processus se faisait long et laborieux mais sa soif de connaissance passait toutes les difficultés en second plan..

« Cling … Clang … Clink »

Les kunais lancés à pleine vitesse s’entrechoquaient alors que les deux adversaires se situaient à une quinzaine de mètres l’un de l’autre.

Continue, dit la jeune fille, d’un ton neutre, un léger sourire en coin.

Trois kunais, de nouveau, s’élancèrent sur elle. Décalant son pied gauche vers l’arrière, elle prit la poignée d’un sabre court qui se découvrit à son petit déplacement. Elle ne voyait pas les projectiles mais seulement les mouvements de son ami, qui lui permettait d’anticiper la trajectoire de chacun. Avec une habileté sans aucune hésitation, elle exécuta un enchaînement rapide qui fit tomber les trois armes au sol, à ses pieds. Une douleur lui traversa cependant le visage. Poussant un petit cri de surprise, elle posa la main gauche sur sa joue, découvrant une éraflure légèrement saignante.

Et bien et bien, s’écria le jeune garçon, tellement concentrée sur mes mains que tu en as oublié mes pieds. Ce n’est pas comme cela que tu parviendras à me battre.

Ne crois pas qu’une égratignure fait de toi quelqu’un de meilleur.

C’est vrai …

Se concentrant, il unit ses mains, les plaquant alors contre le sol

« DOTON, TSUCHI NAMI NO JUTSU »

La terre trembla alors qu’une vague de chakra la souleva pour former un véritable raz de marée s’abattant sur la jeune fille. Elle resta immobile, appréhendant la vague qu’elle voyait alors sous forme de petits éléments bleutés cristallins.

Elle ne bougea qu’au dernier instant. Malaxant son énergie en dessous de ses pieds, elle sauta de pierre en pierre, à une vitesse extrême, comme volant, prête à fondre sur sa proie. Elle se retrouva juste devant le garçon. Sa lame siffla dans l’air mais trouva sur son chemin un mur de pierre qui lui emprisonna également le bras.

Un poing alla droit sur le visage de Mikomi alors qu’elle tentait de s’extirper du piège dans lequel elle se trouvait. Tombant vers l’arrière, elle s’empara de l’avant-bras avec sa main libre. Se contorsionnant, elle tournoya pour coincer le bras de Shin’Yu entre ses jambes, le forçant à se décaler de son mur qui s’effrita au moment où le contact avec son propriétaire se rompit. Tombant à terre, chacun exécuta un dernier mouvement …

Elle avait placé la pointe de son sabre juste au-dessus de la gorge de son ami alors que ce dernier tenait dans ses mains un kunai qui effleurait la poitrine de Mikomi.

Egalité ?

Egalité …

Elle retomba à terre alors qu’ils se mirent à doucement rigoler de la situation. Reprenant leur souffle, ils profitaient de la brise pour respirer à plein poumon. Elle pouvait ressentir ce qu’il y avait autour d’elle. De l’herbe légèrement montante, des arbres hauts, feuillus, dont le manteau vert ondulait sous le vent, le soleil iridescent, chauffant son visage sous ses rayons. Ses parents lui avaient apprit à contrôler ses autres sens pour avoir une orientation cohérente. De même, elle pouvait sentir avec précision chaque mouvement de chakra, lui permettant de connaître les mouvements de ses adversaires. Elle n’était encore qu’aux prémices d’une bonne maîtrise mais elle s’améliorait de jour en jour, par l’objectif sombre et noir qu’elle s’était fixé.

Tu sais Shin’Yu, commença-t-elle, tu es le seul qui soit réellement rester près de moi. J’ai l’impression d’avoir complètement été rejeté des autres …

Bah tu sais, ce n’est pas forcément vrai. Ils t’aiment bien mais tu as changé. Tu es devenue plus méfiante et plus froide, si ce n’est avec moi. En fait, ils ont plus peur de te brusquer mais au fond, ils t’apprécient et ils viennent quand même assez souvent avec nous pour s’amuser non ?

C’est vrai … Depuis l’année dernière, tout a changé pour moi et j’ai du mal à voir ce qui est positif autre part …En tout cas grâce à toi, je progresse de jour en jour et malgré mon handicap, je crois pouvoir atteindre le but que je me suis fixée.

Mais … tu sais qu’eux aussi se sont améliorés et que tu es seule dans l’histoire …

Je le sais mais tu oublies qu’à leur inverse, je ne m’amuse pas et je ne perds pas mon temps. Je m’entraîne, jour et nuit et je maîtrise les jutsus de ma famille et l’effet de surprise est de mon côté puisqu’ils ne s’attendent pas à ma venue.

Si tu es si sûre de toi …

Je le suis ! Dit-elle presque en criant. Et de toute façon, je ne t’ai pas demandé ton avis !!!

Sur ce sursaut de colère, elle se leva et partit en courant avant même qu’il ne put dire un mot. Ses yeux laissaient échapper des larmes de colères et en même temps de profondes souffrances. Sa haine ne s’était pas estomper et toujours grandissante dans son cœur. Pourquoi avaient-ils fait cela ? Pourquoi s’acharner sur celle qu’elle était auparavant ? Elle l’ignorait et tout ce qu’elle désirait à présent, s’était de leur faire ressentir ce qu’elle avait éprouvé à ce moment là : de la solitude.
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Sangjin
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MessagePosté le: Lun 13 Aoû 2007, 2:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 3 : Le fardeau de la vengeance


Je suis lasse d’attendre, pensait-elle depuis quelques semaines, je suis lasse de n’être ici qu’une figuration …

Accroupie, elle se tenait sur le rebord de sa fenêtre, sentant le vent venir jouer sur son visage et ses épaules dénudées. Son bandeau noir voletait derrière elle tout comme certaines parties légères de ses vêtements. Un mois s’était passé depuis son intercation avec Shin’Yu et depuis, elle l’évitait constamment, s’entraînant seule avec sa haine …

Prodige, tel serait le juste qualificatif de la jeune fille. De manière autodidacte, elle était parvenue à des prouesses en terme de techniques et de puissances et à l’âge de dix ans, elle avait clairement un niveau au-dessus de tous les autres genins du village. Ses sentiments l’avaient peut être aidé mais quelque chose de plus lui permettait de surpasser ses camardes. Le sang qui, inexplicablement, circulait dans ses veines n’était pas celui d’un anodin ninja ni d’un quelconque clan. Mais pour l’heure, ce qui l’intéressait était ce couple qui l’avait détruit, ce couple qui s’en était réjouie, ce couple qui se baladait alors dans les rues sombres de Shussei au clair d’une lune blafarde.

Je suis lasse de vous observez ainsi, mes proies, chuchota-t-elle, un léger sourire se formant aux commissures de ses lèvres. A présent, il est temps pour vous de payer. Plus d’une année s’est écoulée … j’ai été patiente, toute chose a une fin.

Se laissant tomber, elle rebondit sur le mur pour prendre de la vitesse. Seuls les claquements de son bandeau sous le vent se faisaient entendre. Agile comme une panthère, elle fonçait droit sur sa cible, Ieshige, le garçon. A peine eurent-ils le temps de l’apercevoir qu’elle avait lancé un coup de sabre juste manifesté par le cliquetis du dégainage. Il n’eut que le réflexe de reculer d’un pas et malgré cette esquive inespérée, du sang jaillit de son flanc gauche, souillant son vêtement déchiré. Son visage, crispé par la douleur, fut rempli de haine presque palpable à Mikomi qui se contenta de se redresser.

Une année nous sépare de cette fille frêle et faible que vous avez massacré dans l’ombre d’une petite rue. Elle ne vous avait rien fait et pourtant, vous vous êtes délectés de sa souffrance et de sa peine. A présent, cette jeune fille est morte et je suis ici pour la venger.

Sautant sur le toit de la maison, elle observait les flux de chakra qui s’accéléraient dans leur corps. Pointant le bout de sa lame en direction de Iemitsu, elle continua à parler calmement.

Toi, viens donc venger cette blessure au flanc … s’il te reste un semblant de force.

Elle disparut alors, en direction de la forêt. Ils coururent, la pourchassant aussi vite qu’ils le pouvaient. Le garçon l’insultait, bouillonnant de rage à l’idée de s’être fait blesser par une telle personne.

Je vais t’égorger, sale petite pute et je jetterai tes tripes et ton corps en pâtures aux porcs de mon père !!!

Elle les attendait aux abords d’une large clairière d’herbes hautes. Son sabre était le long de sa jambe droite, trois kunais pendants dans sa main gauche. Son bandeau était attaché à la garde de son arme, ses yeux uniquement clos par ses paupières. Ils ne tardèrent pas. Leur visage haineux laissait transparaître cette volonté ignoble qu’ils avaient eut un an auparavant. La blessure du garçon saignait abondamment mais rien ne le préoccupait plus que l’égorgement de celle qui l’avait balafré. Cette fois-ci, ce fut la jeune fille qui parla, plutôt calmement.

Ca fait bien longtemps que l’on ne t’avait pas vu, petite garce. Tu nous as presque manquée tu sais ? Mais bon, tu ne vas pas t’en sortir ainsi. La bâtarde du village n’a décidément aucun respect pour les natifs … Et il en va pour nous de la corriger.

Parle … parle donc … reprit Mikomi. Cela ne peut que me réjouir car dans ce monde, votre mort est le seul réconfort que je peux octroyer à ma vengeance. Parle … parle donc, car ce sont les derniers mots qui sortiront de ta bouche.

Elle ouvrit lentement les yeux, laissant entrevoir ces iris rougeoyant, comme animés par la colère et la rage. Les pupilles extrasensorielles se focalisaient sur ses ennemis, analysant de façon systématique leurs mouvements et leur visage. Ce don qu’elle avait renié, elle décida de l’utiliser pour ce combat car voulant être à part entière. Avec sa mère, elle était parvenue à plus ou moins le maîtriser. S’était difficile, lui demandant beaucoup de concentration mais elle percevait également le potentiel qu’il cachait. Son corps, frémissant par l’adrénaline qui le parcourait, se mit en marche, par sa volonté résolue à combattre.

Les kunais fusèrent alors qu’elle courait dans leur direction, le visage impassible et résolu. A deux contre un, elle avait bien étudié la question. Se focaliser sur un ennemi était primordial pour rapidement contrebalancer le désavantage du nombre. Elle se savait supérieure, elle en avait conscience mais malgré tout, ils n’en restaient pas moins de redoutables adversaires. Les kunais les firent se séparer de part et d’autre de la clairière. Mikomi alla sur Iemitsu, le sabre armé derrière sa tête prête à asséner son coup. Il l’attendait fermement et d’un geste vif sauta en l’air pour l’éviter. Elle sauta dans le même mouvement, juste à sa verticale. Alors qu’elle frappa au niveau de la cheville du garçon, elle fut tirer vers le bas, lui faisant rater sa cible de quelques centimètres.

Hey Maru, cria Iemitsu, j’ai faillit attendre.

Elle continua son mouvement en attirant Mikomi vers le sol à grande vitesse. Deux doigts levés, elle incanta en plaçant sa victime juste à l’horizontal du sol pour la plaquer littéralement.

DOTON TSURUHACHI NO JUTSU (Piques de terre)

Plusieurs mottes de terres s’élevèrent du sol pour former des lances acérées prêtes à transpercer Mikomi. Celle-ci garda son sang froid et exécutant un grand cercle avec ses bras écartés, elle composa une technique propre à sa famille adoptive.

FUTON, SHAKUHO ENKEI NO JUTSU

Tout autour d’elle, des cristaux de chakra se matérialisèrent, spécifiquement au niveau de ses mains et de son sabre. Un vent émana d’elle alors qu’elle tournoyait de plus en plus vite jusqu’à ne plus discerner qu’un tourbillon. Maru ne put que relâcher sa prise pour ne pas être projeter violemment, sa main déjà égratignée par certaines particules crées. Les pics de terre se désagrégèrent sous la puissance du mouvement et s’évanouirent en poussière. Elle retomba alors, se récupérant sur sa main de libre, une jambe pliée et l’autre tendue vers l’extérieur, les yeux plissés, concentrés sur les mouvements de ses adversaires. Elle les repéra facilement, cachés dans les arbres en hauteur. Elle se releva, son sabre toujours à l’horizontale avec son bras tendu. L’autre retomba le long de son corps alors que son corps se détendait pour l’étape suivante. Dix secondes se passa alors. Le vent soufflait légèrement, poussant les nuages qui dessinaient leur ombre sur le paysage. La lune brillait alors comme peu de fois Mikomi l’avait déjà contemplé. Comme presque en plein jour, le combat allait en crescendo. Elle arma son sabre derrière son dos comme pour frapper. Les doigts levés de sa main gauche signifiait la création d’une autre technique alors que quelques effluves de chakra se libérèrent soudainement de son corps, signifiant une consommation importante. Puis plus rien, tout s’arrêta comme le calme avant la tempête. Parlant à voix haute, elle incanta :

FUTON YAIBA MUGEN NO JUTSU (lame infinie)

Libérant sa lame, celle-ci fut prolongée par un mince filet de lumière qui vint former un cercle d’environ deux cents mètres de rayon. Chaque arbre, chaque rocher, chaque buisson touché furent tous découpés de façon nette et dans un bruit de fureur, une partie de la forêt se désagrégea, s’affaissa pour laisser place à une plus large clairière. Ses ennemis durent se disperser devant sauter maladroitement de branche en branche pour éviter d’être sous les décombres.

Elle soufflait mais souriante, elle savait son attaque portant ses fruits. Elle savait le garçon diminué par sa blessure toujours ouverte et ne perdant aucune seconde, elle fonça, légère comme une plume, prête à en découdre. Ieshige se relevait, titubant, regardant autour de lui les dégâts provoqués par une attaque originale. Il s’aperçut rapidement de l’ombre s’abattant sur lui. Unissant ses mains, il exécuta une série de signes qui lui permit rapidement de reprendre part au combat.

DOTON, ZASSHUKEN NO JUTSU

Une quinzaine de chiens s’invoquèrent autour de Ieshige, issus du sol lui-même. Ils se ruèrent à une vitesse incroyable sur Mikomi qui n’eut d’autre choix que de s’arrêter pour contrer l’attaque. Trop peu de temps pour incanter, elle se décida à utiliser son arme. C’est dans une fièvre grandissante du combat qu’elle déclencha la seconde évolution de ce don qu’elle reçut lors de sa petite enfance. Une deuxième pupille extrasensorielle vint se greffer sur chacun de ses yeux, lui permettant alors d’acquérir la vision qui lui fut alors d’un grand secours. Sans se soucier de ce qui se passait au travers d’elle, elle ne se concentra que sur ses ennemis. Observant les mouvements de chacun avec une fraction de seconde d’avance, elle eut avec aisance les coups nécessaires pour éliminer chaque invocation qui retournèrent les unes après les autres dans leur lieu d’origine. Elle remarqua alors la différence, cette anticipation qu’elle avait mais n’y songeant pas d’avantage, elle remarqua rapidement l’absence des deux individus. Elle vit alors des mouvements sur le côté et instinctivement se mit en garde. Mais c’est avec une certaine surprise qu’elle ne vit aucun mouvement arrivé sur l’instant. Prise au dépourvu, elle relâcha brièvement sa défense alors que le véritable coup arriva. Le Sharingan avait anticipé et elle n’eut le réflexe de réagir en conséquence.

Le poing de Maru vint percuter le visage de Mikomi qui fut projeter à quelques mètres, le coup amplifié par du chakra bien réparti. Du sang ruissela de sa bouche et roulant à terre, elle s’égratigna en de nombreux endroits avant de choir contre le tronc d’un arbre brisé. Sa lame fut projetée en dehors de son champ de vision. Elle voyait à présent la jeune fille qui souriait, marchant calmement. Elle commençait à avoir des troubles de la vision. Les techniques qu’elle avait utilisé lui avait demandé beaucoup d’énergie sans compter sur le Sharingan qui lui en faisait perdre énormément car non-habituée à l’utiliser. Elle souleva ses mains et forma une série de cinq signes en incantant difficilement :

FUTON KAZE HA NO JUTSU

Le vent se souleva et forma des rafales qui s’abattirent sur Maru. Celle-ci en évita quelques-unes unes mais fut tout de même touchée, traversée par l’élément de prédilection de Mikomi. Celle-ci n’eut le temps de se réjouir lorsqu’une vive douleur lui traversa l’épaule. Ieshige, par le côté gauche, avait récupéré le sabre de la jeune fille et l’avait littéralement empalé sur le tronc. Elle hurla, tentant vainement de retirer la lame mordante dont elle était elle-même la propriétaire. Elle ne pouvait plus bouger, brisée par la douleur vive et obscurcissant son esprit. Elle n’arrivait plus ni à contrôler son chakra ni ses pensées.

Finalement, on t’a eu petit Mikomi, dit le jeune homme réjouit par la prise de leur proie. Toi qui disait être le prédateur, visiblement, tu t’es un peu trompé de cible non ? A deux contre un, il fallait te résoudre à accepter l’inévitable. Cette blessure au flanc que tu m’as si gentiment assénée est à présent acquitté, reste le reste.

D’une manière brutale, il frappa le visage de la jeune fille. Une fois, deux fois, trois fois, la tête de Mikomi vint rebondir contre le tronc sous les coups de poings et de pieds du jeune homme, rapidement rejoint par Maru qui intensifia le déluge de haine qu’ils déversèrent ensemble avec grand plaisir. Mikomi était désarmée et sans force, elle était tentée d’abandonner… Elle ne voyait aucun avenir, aucune réjouissance …

DOTON DANGAN NO JUTSU

Des projectiles de terre se précipitèrent soudainement sur les deux tortionnaires qui n’eurent le choix que de s’éloigner. En garde, ils aperçurent Shin’Yu qui s’avançait prudemment vers Mikomi. Celle-ci, les yeux remplis de larme et de désespoir le regarda comme si ange venait près d’elle. Il retira lentement la lame de son corps avant de la lui remettre dans son bras valide. La plaie saignait mais d’une façon peu abondante. Il lui tendit la main en souriant.

Cela faisait longtemps Mikomi. Mais cette fois-ci, il n’était pas question pour moi de te laisser dans ta solitude et dans ta souffrance, ne me préoccupant que de ma petite personne. A présent, tu n’es plus seule.

Sifflant, il transmit le signal de ses pairs. Diverses techniques furent incantées sans que Mikomi ne sache réellement d’où elles provenaient. Mais elles eurent l’effet escompté. Sous un déluge de pierre et de boue, Ieshige et Maru furent emprisonnés sans qu’ils n’eurent la moindre chance. Seuls leur visage était encore visible, visage dont l’expression variait entre la surprise et la colère.

Ils sont à toi, commença Shin’Yu d’une voix grave. Leur destin est entre tes mains et je te laisse libre de ton choix. Je t’attendrai près de la lisière nord de la clairière que tu as toi-même crée. Ne soit pas longue, nous avons du chemin ensuite. Car sache que nos actes ne sont pas anodins et que les personnes que tu as devant toi ont des parents et des relations qui te mettront en péril. Il faudra assumer tes actes … mais je crois que tu le sais déjà.

Il commença alors à repartir lentement. Elle le regarda, stupéfaite par le retournement de situation. Ses yeux se détournèrent de lui pour faire face au couple qui l’avait entre leurs mains quelques minutes avant.

Shin’Yu ? dit-elle de façon anodine.

Oui Mikomi ?

Merci …

Ils ne dirent d’autres mots et il ne s’arrêta pas. Elle contracta sa main contre la garde de son sabre et s’avança jusqu’à être à quelques centimètres de ses victimes. Elle les regardait avec autant de haine qu’ils en avaient pour elle. Elle n’aurait jamais pensé vivre avec autant d’excitation ce moment présent. Jamais elle n’aurait pensé qu’un jour ,elle aurait eu autant de délectation à prendre la vie d’être humain.

Sale petite pute, hurla Ieshige, si tu n’avais pas tes pseudo-amis avec toi, cela ferait longtemps que tu saignerais sur nos pieds. Si tu nous tues, nos parents te traqueront et te saigneront de la même manière qu’on l’aurait fait. Garce, je suis sûr que tu n’auras pas le courage de … Arghhh…

La lame de Mikomi avait traversé la motte de terre pour pénétrer dans le corps du garçon. Elle le regarda dans les yeux, voyant la vie s’échapper de son regard. Elle sourit, comme reprenant goût à son existence bafouée. Maru cria de stupeur, surprise par la réalité des faits. Mikomi prit son temps pour Ieshige, contemplant l’œuvre de sa vie, réfléchissant sur ce qui s’était passé depuis son arrivée au village. Elle aurait pu être heureuse, menée une existence simple et sans prétention. Mais à la place de tout cela, elle avait hérité d’une vie de labeur et de doute, tourmentée et torturée par des gens, des visions, par ce don si étrange qu’elle avait eu et qui l’avait presque tué.

Elle se leva et s’accroupit devant le visage de Maru.

Pour toi, dit-elle d’un air inquiétant, cela va être beaucoup plus long et bien moins soulageant.

Elle examina chaque partie de ce visage et méthodiquement, découpa l’ensemble. D’abord les oreilles, puis les yeux, la mâchoire, la langue, le scalp. Elle se délecta avec plaisir de la souffrance qui semblait émaner de ce qui avait été un visage. Maru se vidait de son sang, sa gorge émanant un semble de bruit étouffé par divers liquides corporels toujours plus abondants. Finalement, tout s’arrêta et Mikomi se releva. N’essuyant même pas sa lame, elle commença à marcher dans la direction de Shin’Yu. Elle venait de clore son destin. Elle se savait condamner et pourtant, elle ressentait une sérénité que peu de personne pouvait aspirer à ressentir. Son corps la faisait souffrir mais elle n’en ressentait pas la moindre égratignure. Elle rejoignit son compagnon qui, de là où il était, avait une idée précise de ce qu’elle avait pu faire. Ils ne prirent le chemin qui menait au village mais menés par le garçon, ils se dirigèrent vers les montagnes. Elle avait remit son bandeau noir sur ses yeux et comme redevenue cette jeune fille fragile qu’elle fut il y a de cela un peu plus d’un an, elle se laissa guider vers une nouvelle étape de sa tragique existence.

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Sangjin
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MessagePosté le: Mar 28 Aoû 2007, 8:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 4 : Le prix du péché ...

La pluie n'avait pas cessé depuis presque trois jours. Le jour où Mikomi avait laissé les carcasses sanguinolentes de ses victimes, des nuages étaient déjà formés et il avait suffit d'attendre le soir pour voir que le ciel s'assombrissait jusqu'à ne plus voir le soleil, la lumière. Avec Shin'Yu, ils avaient préparé leur départ, conscients que jamais plus ils ne pourraient revoir le village et que malgré leur jeune âge, la sentence serait immédiate et sans appel. C'est avec une certaine surprise qu'ils virent, au détour du chemin le vieux Togashi, impassible sur sa canne, les regardant d'un oeil toujours aussi stoïque. Il ne leur dit aucun mot mais ses gestes suffirent à les persuader de sa bienveillance. C'est ainsi qu'à trois, ils étaient partis s'enfoncer dans les sombres montagnes du pays.

Le temps, maussade, avait prit le pas sur le moral des deux jeunes qui se demandaient si réellement Togashi était bien attentionné ou non. Cependant, compte tenu des circonstances, ils n'avaient voulu véritablement savoir ce qu'il pensait et silencieusement, ils l'avait suivi sans sourciller. La pluie était accompagnée d'un froid mordant, d'autant plus pénétrant qu'ils montaient sans cesse, ignorant leur destination. C'est finalement au bout du quatrième jour de marche qu'ils parvinrent à un lieu qui se détachait des roches interminables. Une grande porte en fer forgée se tenait comme immortelle devant eux. Cloisonné entre deux parois rocheuses, elle donnait l'impression d'avoir emprisonné des visages dans son sein. En effet, la surface qui aurait due être lisse ne l'était en fait que d'apparence. En la frôlant, on pouvait sentir des légères formes, des visages, des mains, des corps, qui semblaient comme à l'intérieur. De l'extérieur, ils semblaient comme onduler, bouger suivant des parcours totalement incongrus mais qui semblaient refléter la tourmente et le désespoir. Cependant, tout ceci fut volontairement négligé par Shin'Yu qui ne voulait pas que son amie, déjà peu rassurée, ne fonde dans la peur.

Togashi s'arrêta à environ cinq mètres de la porte et par trois violents coups de bâtons sur le sol, fit vibrer les rochers dont les plus légers s'effondrèrent sur les côtés. Les gons des portes craquèrent sous le poids des âges alors qu'une ouverture se forma.

- Shin'yu ! S'inquiéta Mikomi qui s'agrippa alors au manteau du jeune garçon. Qu'est-ce que c'est que cela? Je ne vois, je ne sens aucun effluve de chakra hormis les notres. C'est comme si j'étais totalement aveugle ...

En effet, après son combat, elle avait remis son bandeau comme un symbole pour toujours se souvenir de ce qu'elle avait pu faire et à cause de quoi. Elle ne voulait alors aucunement l'enlever, même si le sharingan s'estompait de temps à autre suivant sa fatigue.

- Ne t'inquiète pas Mikomi, tenta-t-il pour la rassurer en lui frictionnant sa main gelée, nous arrivons devant une grande porte, certainement un refuge que nous a trouvé le vieux Togashi. Ca va bien se passer...

Il n'en était pas moins sûr mais sa voix était restée sur d'elle, voulant soutenir son amie dans sa tragédie déjà bien assez dramatique. Un homme s'avança d'un pas lent vers la petite troupe. Portant une toge ocre, il était extrêmement massif, le crâne rasé, un regard déterminé et sévère. Son attitude était droite et on pouvait sentir en lui une discipline de fer. Dévisageant chacun des protagonistes, il revint à Togashi en parlant d'une voix rauque et sombre.

- Dans un mois, cela aurait fait dix ans que tu ne serais pas revenu. C'est presque dommage n'est-ce pas?
- En effet mon ami mais pour cette fois-ci, nous ne pouvions attendre outre mesure. La jeune fille derrière moi se nomme Mikomi. Shin'yu, le garçon, est mon petit-fils. Par nécessité, ils durent tuer deux autres jeunes du village, par légitimité, je t'en donne ma parole. Cependant, ils ne pouvaient rester et les faire fuir ne les aurait conduit qu'à une errance certaine, peut être la mort. J'ai préféré te les amener, je suis certain qu'ils trouveront un asile en ce lieu et que tu leur apporteras ce qui est nécessaire à leur éducation.
- Et ce bandeau? Dit-il en hochant la tête vers Mikomi.
- Un dojutsu qu'elle ne maîtrise encore pas tout à fait.
- Byakugan?
- Non, Sharingan.

Sur ces mots, ils se turent chacun. Ce mot, « Sharingan », Mikomi l'avait très bien entendu. Etait-ce cela qu'elle possédait? Cette malédiction ? Les lèvres de l'homme se plissèrent légèrement avant de reprendre.

- Et bien, cela fait déjà bien des années qu'un membre du clan Uchiha n'était pas venu en ces lieux. Ma foi, ça va nous changer pour une fois. Bien, Togashi. Par le lien qui unit le temple à ton village, je ne peux te les refuser. Je vais donc les garder ici avec moi durant cinq années consécutives sans qu'il n'y ait possibilité de retour. Que ce soit ton petit-fils ou cette jeune fille, ils ne sortiront d'ici avant la date prescrite.
- Oh je sais tout cela mon cher Atarasi. Il se tourna alors vers les enfants. Il est un peu dur mais c'est un bon instructeur. Non seulement vous serez à l'abri des personnes du village mais dans le même temps, vous serez enseigner à tout ce qu'un ninja ou une kunoichi doit savoir. Il est sévère et la faute ne vous sera jamais accordée mais soyez sûr qu'ici, vous grandirez en sécurité.
- Grand-père? Questionna Shin'Yu avec une voix tremblante. Crois-tu que c'est réellement la seule solution à tout ça?
- Vous avez tuer des êtres humains, dit Togashi d'une voix plus sévère, vous n'avez pas d'autre choix. Bien des personnes seraient déjà en prison voir décédées si je ne vous avais pas amené ici...

Mikomi avança pour arriver au niveau du vieillard. D'une voix fluette, elle tenta de lui sourire même si ses yeux, sous son bandeau noir, cachait une terrible anxiété.

- Merci vieux Togashi, merci pour tout. Lorsque j'ai fais cela, je savais les risques encourus. A présent, nous devons payer, quelque soit la forme. Shin'Yu, je suis désolée de t'avoir embarqué dans cette histoire.
- C'est assez à présent. Les deux jeunes, rentrer dans le temple, des personnes d'ors et déjà vous y attendent. J'aimerai m'entretenir avec Togashi.

Atarasi avait une voix forte et sachant qu'ils n'avaient pas d'autre alternative, ils pénétrèrent dans le temple sans un mot. Shin'Yu n'osa pas même serrer son grand-père dans ses bras. Il avait peur, cela se sentait. Mais le destin, parfois, prend des tournures auxquelles on ne s'attend pas toujours.

- Togashi? Comment une Uchiha a pu arriver ici. Compte tenu de son âge, comment a-t-elle pu survivre au génocide commit par Itachi?
- Je l'ignore Atarasi. Elle nous est parvenu par la rivière, dans une corbeille avec un dispositif certainement la rendant amnésique. Elle développe un potentiel terriblement important à l'instar de tous ceux de son clan. Il faudra que tu sois attentif à sa conduite. Elle plonge dans l'obscurité et l'idée même d'en faire une ennemi de l'humanité ne me réjouit guère. Si elle dérive trop, il te faudra prendre les mesures qui s'impose.
- Et ton petit-fils?
- Ne t'inquiète pas trop pour lui. Il a des compétences similaires à celles de son père. En réalité, c'est pour elle qu'il est ici. Je te l'ai amené pour qu'elle puisse se raccrocher à une personne en qui elle a toujours placé confiance. Ils sont proches et amis depuis l'arrivée de Mikomi au village et je suis certain qu'il lui sera utile le moment venu.
- Tu as l'air sûr de toi, je ne vais pas chercher à te convaincre ou te persuader de quoique ce soit. Ce fut un plaisir pour moi de te revoir mon vieil ami. J'espère que la prochaine fois sera la plus éloigné qui soit.
- Je l'espère également Atarasi, je l'espère vraiment.

Se saluant respectueusement, ils s'en retournèrent chacun de leurs côtés. Les lourdes portes se refermèrent derrière Atarasi et les deux enfants. Au sein de l'enceinte, tout était différent en comparaison de l'hostilité de l'environnement extérieur. Tout baignait dans une lumière diffuse comme si le soleil venait de se lever. Il faisait ni chaud, ni froid et la végétation semblait parfaitement se complaire dans ce milieu. De l'herbe grasse, des grands arbres, les clapotis d'une petite rivière descendant sur la vallée, tout semblait parfaitement organisé et géré. Les bâtiments se trouvait de plein pied, construits d'une brique blanchâtre surmonté de toits en tuiles argileuses. Quelques résidents travaillaient d'un rythme lent et paisible, entretenant l'extérieur, préparant à manger, comme si rien n'avait d'autre importance que ce qu'ils faisaient sur le moment. Atarasi vint près de la jeune fille en particulier et parla doucement.

- Voici donc le lieu où vous allez vivre pendant quelques années comme vous avez sans doute deviner. Tout est simple mais rigoureux. Sachez vous adapter à cette vie et je suis certain que vous en serez grandi lorsque vous sortirez. A présent, ôtes ton bandeau, tu n'en auras plus besoin.

Allant pour lui défaire, il fut surprit de voir la jeune fille lui agripper le bras, l'immobilisant pendant un instant. Elle n'avait pas bouger d'un cil mais répondit distinctement :

- Non, je ne désire pas retirer mon fardeau, pas maintenant. Il me rappelle ce que j'ai pu faire il y a peu de temps. Jamais je ne dois oublier, jamais je ne dois oublier ...
- Malheureusement, je ne t'en donne pas le choix petite fille.

D'un geste brutal, il se défit de l'étreinte de Mikomi et retenta une seconde fois d'attraper le bandeau. Elle se laissa tomber et dans un geste fluide et rapide, plaqua ses deux mains contre le torse de l'homme.

- FUUTON, RENKUUDAN

Sans aucun signe, elle libéra son jutsu. Cependant, ce n'était pas sans compter sur l'habileté de l'homme. En effet, celui-ci n'avait esquissé aucun signe de surprise. D'un mouvement en demi-cercle de sa main droite, il vint frapper les avant-bras de Mikomi qui lâcha un cri de douleur. Un de ses os se birsa alors qu'elle sentit une intense brûlure dans son organisme. De même, rien de son jutsu ne fut visible. Se reculant par quelques pas, elle tenta de se frictionner le bras qu'elle savait à présent hors d'usage.

- Comment avez-vous pu?
- Fuuton, une affinité rare. Cependant, Katon reste celle qui est supérieure et en définitive, il m'a seulement fallu injecter de cette affinité dans ton flux de chakra pour simplement ma neutraliser... A présent, ôtes ton bandeau ou c'est moi qui le ferait ...
- Venez le chercher, dit-elle d'une voix méprisante, se repositionnant.

Curieusement, dans ce lieu elle avait du mal à discerner les flux de chakra. Elle voyait vaguement des formes mais les mouvements restaient flous. Elle ne voyait rien de la structure des bâtiments ou de ce qui l'entourait. Cela la décontenançait mais pour le moment, elle était occupée à bien d'autre chose. Et pourquoi Shin'Yu ne l'aidait-elle pas? Elle n'était pas du genre à demander mais elle trouvait lâche de la part de son ami que de la laisser seule dans ce combat. Mais elle ne chercha pas plus loin. Concentrée sur son adversaire, elle ne voyait désormais plus que lui. Mais cette fois-ci, ce fut Atarasi qui attaqua. Brusquement, il fit quelques pas dans un même mouvement pour venir au contact direct avec Mikomi. Ils attaquaient et esquivaient dans des enchaînements fluides et rapides. Cependant, elle avait peine à discerner avec exactitude les coups de son adversaire et bientôt, elle dut reculer après avoir encaisser toute une série d'attaque. Essoufflée, elle n'arrivait plus à anticiper les coups de cet homme qui paraissait véritablement sûr de lui. Il fallait qu'elle se dépêche. Unissant ses mains, elle malaxa son chakra avec une vitesse incroyable en effectuant les signes nécessaires au jutsu

- FUUTON, DAITOPPA

Un souffle gigantesque s'abattit sur le temple, le vent unit au chakra de Mikomi qui se vidait alors de ses poumons. Mais l'attaque n'eut l'effet escompté et elle n'eut que le temps d'entendre le jutsu de son adversaire, sans qu'elle ne puisse esquiver à temps.

- KATON, RYUUKA NO JUTSU

Cette fois-ci, elle eut le temps d'entrevoir le chakra énorme de Atarasi qui s'apprêtait à l'engloutir sous un déluge de feu matérialisé en dragon. Cependant, son ami décida d'intervenir, souhaitant qu'il n'y est aucun blessé.

- DOTON, DOROKU GAESHI

Un mur de terre s'interposa entre le dragon et Mikomi, la sauvant de justesse. Mais elle fut alors frappé de plein fouet par Shin'Yu, un coup de point la projetant contre le mur d'un des bâtiments. Il s'approcha alors d'elle et la prenant par le col, lui arracha son bandeau. Ses yeux se découvrirent alors, le sharingan déclenché par le combat. Surprise, elle fit aucun mouvement, stupéfait par ce que venait de faire son ami. Ce dernier était rageux de voir de quelle manière son amie se comportait.

- N'en as-tu pas déjà assez fait? N'as-tu pas déjà assez assouvi ta vengeance en torturant et en tuant ceux qui t'avait fait du mal?

Il venait de se rendre compte qu'il avait hurlé de tous ses poumons, immobilisant la jeune fille qui ne l'avait jamais vu ainsi. Atarasi ne disait aucun mot. D'un bref signe de la main, plusieurs moines accoururent jusqu'au deux jeunes enfants. Shin'Yu parla alors plus calmement, d'un ton un peu mélancolique, relâchant sa prise et regardant vers le ciel.

- Tout à changé n'est-ce pas? Tu as changé, le ciel a changé, les gens ont changé. Et moi, je suis ici, avec toi, n'en comprenant pas très bien les raisons. La moindre des choses, ne serait-ce qu'à mon égard, c'est de ne plus te comporter comme une fille capricieuse, ne réfléchissant à ses gestes qu'au nom de la vengeance et de la colère. A présent, c'est fini.Tu pourrais au moins le faire, pour moi ...

Mikomi ne sut quoi dire. Le sharingan se dissipa et instinctivement, elle vint enlacer ses bras autour du cou de son ami, mettant sa tête au creux de son cou. Elle sanglotait ... elle pleurait...

Je ... Je suis désolé Shin'Yu ... de t'avoir embarquer dans une telle histoire. Mieux aurait-il fallu que mon embarcation n'échoue pas près de ton village.
Non, ne dit pas cela. Tu n'es pas totalement responsable de ce qui a suivi. A présent, c'est terminé et il faudrait que tu comprennes qu'à présent, il faut passer à autre chose...
Peut être...

Le jeune garçon était un peu gêné mais ravi du geste de son amie. Il la repoussa doucement pour qu'elle reprenne pied. Atarasi ne tarda pas et regarda la jeune fille. Elle était totalement détruite, ne sachant pas quoi faire, devenir. Il devait la mener là où elle n'avait jamais été. Elle devait comprendre le fond de son passé et de la tragédie de son clan. Elle avait écouté ce qu'ils avaient dit à propos des Uchiha avec Togashi mais elle faisait mine de ne pas comprendre. Peut être qu'en fin de compte elle ne le voulait pas. Les moines s'écartèrent pour lui laisser une place suffisante pour passer.

- Shin'Yu, commença-t-il, tu vas partir avec l'ensemble des moines se trouvant ici. Tu vas commencer ta formation avec Iushi Karasu. Va, à présent.

Sans dire un mot, il partit, entouré de trois moines vêtus de la même toge ocre que Atarasi. Ce dernier resta seul à seul avec Mikomi, la regardant droit dans les yeux. Ils restèrent ainsi en silence durant peut être dix minutes. La jeune fille était effacée, observant le paysage qui se déroulait devant son regard. Elle était lasse de tout ce qui s’était passé et les mots durs de son ami avaient réveillé en elle une souffrance qu’elle avait tentée auparavant d’enfermer. Elle n’était plus qu’une ombre, dissipée par tout ce qu’elle avait pu vivre.
- Désemparée … c’est le seul qualificatif que je peux te donner. Togashi ne vous a pas amené ici pour vous sanctionner. Il m’a prévenu de ce que tu as pu vivre et je comprends à présent les méandres par lesquels tu es passée. A présent, reste à nous de te faire comprendre que la vie n’est pas terminée et que tout peut être recommencer, surtout à ton âge. A présent, dors …

D’un mouvement de main, il projeta du charkra au niveau du visage de Mikomi qui ne put rien faire d’autre que de se laisser choir dans les bras de l’homme qui l’apporta vers une jeune femme. Celle-ci, silencieusement, vint la border dans un lit, à l’intérieur d’une des plus petite bâtisse. Cinq années allaient se passer sans qu’ils ne puissent sortir de ce temple, ce monastère. A présent, une nouvelle vie allait débuter, comme un inlassable recommencement pour cette jeune fille qui peine encore à trouver sa place.

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MessagePosté le: Jeu 06 Sep 2007, 10:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Chapitre 5 : Renouveau

Itachi .... Uchiha ... Sharingan ... Génocide ....

Ces mots parcouraient son esprit continuellement. Peu à peu, elle commençait lentement à comprendre. Aucun souvenir ne parvenait à émerger mais elle arrivait petit à petit à reconstituer une hypothèse sur son passé. Est-ce que ses parents avait tenté de la sauver alors que cet homme du nom de Itachi massacrait son clan en entier? Cela était possible mais dans ce cas, comment aurait-elle pu survivre? Visiblement, il n'était pas du genre à bâcler ce qu'il faisait. Et pourtant, elle était bien vivante, détentrice de ce qui était visiblement un héritage ancestral. Elle voyait ce don comme une véritable malédiction mais en réalité, c'était la seule chose que lui avait légué ses parents ... son clan ... les Uchiha.

Elle était dans un lit, seule, dans l'obscurité la plus totale. De l'extérieur, c'était une simple bâtisse comme toute celle qui constituait le monastère. A l'intérieur, des sceaux extrêmement puissants avaient été crée pour que nul n'en puisse sortir, pas avant que le maître en décide autrement. Cela faisait prêt de trois semaines que Mikomi y était enfermée. Dans une stase corporelle, elle dérivait dans son esprit comme une feuille morte dans un torrent. Vacillant, se laissant porter par le flux incessant de ses pensées, elle regardait son être avec des yeux objectifs, extérieurs. Elle revoyait avec effroi tout ce qu'elle avait endurer ... et ce qu'elle avait fait enduré aux autres. Depuis son arrivée au village, rien ne s'était passé comme elle l'avait désiré.

Cette famille adoptive qui en fin de compte ne lui avait pas apporté grand chose. Ils avaient tenté pourtant mais la solitude de la jeune fille ne leur avait pas permis de se rapprocher d'elle. Chacune des parties avaient fait des efforts et la vie n'était pas si mauvaise que cela mais en réalité, jamais ils n'avaient formé une vraie famille. Peut être y aurait-il fallu plus de temps mais en définitive, ça n'avait plus d'importance. Elle avait été dévastée, elle avait tué et torturé. A présent, son âme était souillée comme jamais et l'innocence qu'elle avait pu entretenir s'était envolé au loin. Est-ce que les Uchiha, ainsi que son clan se nommait, vouaient leur vie à une tragédie? Shin'Yu ... Shin'Yu, lui, ne l'abandonnerait jamais. Elle ne savait même pas pourquoi il était ici, sa responsabilité étant mineure, inexistante dans ce qu'elle avait pu faire. Et pourtant, il était à ses côtés, toujours la soutenant même dans les heures les plus sombres. Il la raisonnait, il l'aidait et peut être qu'il l'aimait ... Les réponses ne lui parvenait pas et Mikomi continuait son errance au coeur même de son esprit.

... Je ne dois pas mourir ... pensait-elle ... je ne dois pas me laisser aller. Je peux connaître mon passé, je peux prendre en main mon avenir pour reconstituer ces souvenirs qui se sont envolés ... Mais qui m'aidera, qui me fera parvenir à cela? Je ne suis rien ... juste une petite fille en quête de choses que les autres ne comprendront jamais. L'abandon est si difficile, la solitude si douloureuse ... Est-ce que je saurai m'en sortir toute seule, est-ce que je saurai ... ?

Un bruit d'explosion soudain l'extirpa de son sommeil. La provenance de ce vacarme n'était pas distinct. Etait-ce dans son rêve? Dans la réalité? Tout ce dont elle se préoccupait était cette intense lumière qui la déstabilisait, la forçant à plisser les yeux pour tenter de capter quelque chose. Elle discernait vaguement les contours d'une pièce rectangulaire où elle se trouvait seule. Un des pans de mur avait apparemment disparu, laissant un vide qui faisait conjoindre l'extérieur et l'intérieur. Elle reconnut alors Atarasi, assit en tailleur devant une petite table, savourant certainement ce qui devait être un thé au jasmin étant donné l'odeur qui se répandait jusqu'à ses narines. Elle sourit alors, chose qui la surprit elle-même. Depuis combien de temps n'avait-elle pas esquisser cette expression sur son visage et surtout pourquoi maintenant?

Elle tenta de se lever mais maladroitement, elle retomba sur ses fesses. Elle avait certainement dû rester un certain temps allonger pour avoir de tels troubles dans son équilibre. Atarasi esquissait des regards discrets à l'encontre de la jeune fille. Elle lui avait fallu près de un mois pour se décider à sortir de cet enclos. Ce temps fut nécessaire pour la reconstruction de son psychisme et surtout pour effacer cette errance qui la faisait sombrer dans une dépression sans espoir. Un mois, ce n'était pas si long que ça. Il avait déjà mit des personnes qui n'en sortir qu'au bout d'un an, trois cas n'étant jamais ressorti... Il posa sa tasse vide sur une petite table en acajou avant de se redresser. Toujours vêtu de cette grande toge, il en prit des plis pour qu'elle ne s'affaisse pas à ses pieds. Se dirigeant vers la jeune fille, il parut un instant bienveillant même si son regard demeurait aussi glacé que le climat extérieur.

Ce que tu as pu vivre auparavant ... tout ça n'a plus aucune importance ici. Nous ne te tiendrons rigueur des actes de ton passé. A présent, tu vas apprendre à vivre selon notre état d'esprit. Tu n'as pas de choix, pas d'alternative. Tes seuls objectifs, à présent, seront de suivre nos prescriptions à lettre jusqu'à ce que nous décidions que ta sagesse soit suffisamment grande pour que tu puisses sortir d'ici. A présent suis-moi, je suis certain que ton ami sera heureux de te revoir ...

Les divers souvenirs qu'elle avait de Shin'Yu lui revint à l'esprit, la poussant à faire un effort sur son équilibre. D'abord se balançant à droite et à gauche, elle eut tôt fait de reprendre sa coordination et d'un pas presque léger, suivit Atarasi. Il ne lui avait rien demandé si ce n'est de le suivre. Elle aurait pu s'offusquer de directives si tyrannique mais dans un sens, elle se sentait en sécurité, libre d'esprit, sans se préoccuper du lendemain. Le soleil était éblouissant et mettant une main sur son front, elle regarda les alentours, un milieu qui lui était tantôt étranger, tantôt familier. Elle n'y avait été que quelques minutes, jusqu'à son long sommeil mais son Sharingan avait suffisamment imprégné chaque détail de l'architecture du monastère pour qu'elle puisse avoir de bons souvenirs.

Au détour d'un bâtiment, ils arrivèrent dans un nouveau compartiment où se trouvait un ring en pierre qui était surélevé d'un mètre environ au-dessus du sol. Shin'Yu s'y trouvait, s'entraînant en taijutsu, chose qu'il avait négligé, il était vrai, depuis son entrée à l'académie. Et il se débrouillait bien, même très bien. Mais la chose qui attirait Mikomi était ses adversaires. Des choses informes, translucides et bleutés, on aurait dit des spectres sans visage. Ils paraissaient cependant bien réels et les coups qu'ils infligeaient à son ami ne le laissait pas insensible d'après les crispations de son visage. Au bas des marches du ring se trouvait deux moines qui, en position du lotus, se tenait en position de concentration. Certainement devaient-ils être les manipulateurs de ses formes qui se comptaient au nombre de quatre.

Il avait tellement changé. Elle ne reconnaissait plus le jeune garçon qu'elle avait laissé il y a seulement un mois de cela. Son visage s'était durci et son regard plus déterminé que jamais. Rien n'existait hormis le combat qu'il menait peut être depuis plusieurs heures. Dans ses pensées, elle fut interrompu par une voix qu'elle allait apprendre à reconnaître.

Les Gikongans vont bientôt disparaître. Je veux que tu ailles sur ce terrain et que tu te battes contre lui.
Mais ... je n'ai pas assez de force pour me battre contre lui. Et de plus, dit-elle en regardant le sol, je n'ai pas manger depuis mon réveil et je meurs de faim.
Bats-toi contre lui et tu auras à manger.
Pfff ... quel chantage infâme ..
...

Voyant qu'il ne changerait pas d'avis, elle se déplaça lentement vers les deux moines, près de l'accès au terrain. Ces derniers se relevèrent alors que les Gikongans se dissipaient. Elle monta alors, faisant face à son ami qui la regarda, à moitié stupéfait. Il ne dit rien et époussetant son pantalon, se remit au centre du terrain, en position de combat.

Uchiha, hein, pensa-t-elle ... Et bien ne renions pas cet héritage ... si s'en est un véritablement... SHARINGAN ...

Ses pupilles se démultiplièrent alors que son iris, d'un noir de jais, se mit à rougir jusqu'à le devenir intégralement. Elle ne mit qu'une fraction de seconde avant d'assimiler l'utilisation de ses yeux, comme si le fait d'aller de l'avant, d'accepter ce don, lui avait permis de comprendre la façon dont il fallait l'employer. Cependant, ce n'était pas exactement cela...

Salut Shin'Yu ... Contente de te revoir
Salut ... Mikomi ...
Je dois me battre pour manger ...
Je dois me battre pour vivre ...
Il semblerait donc que nous n'ayons aucun autre choix. Tu vas bien au moins?
Disons que ça a été déjà bien pire... Disons que le pire est déjà passé ...

Ces derniers mots surpris Mikomi,se demandant avec frayeur ce qu'il avait pu endurer durant ce mois d'absence. Mais elle fut stoppée dans son raisonnement alors que d'instinct, elle se protégea contre un coup de pied qu'elle vit à droite ... mais rien n'apparut ... grognant contre son anticipation trop hâtive, elle se laissa choir au sol, évitant d'un instant le coup de son ami. Elle n'avait pas utilisé le Sharingan comme elle le devrait et sans expérience, il relevait plus du handicap qu'autre chose. Elle devait sentir les choses et surtout ne pas se laisser emporter par ses premiers réflexes. Mais le penser était plus simple que de l'exécuter. Encore par trois fois elle dut encaisser les coups de son ami en serrant les poings et les dents. Le Sharingan fonctionnait presque sans qu'elle ne le désire mais anticiper les choses, les voir par avance n'était pas quelque chose de normal et d'évident pour un être humain et il fallait faire plier son esprit pour qu'il accepte de ne pas réagir immédiatement.

Le combat continua. Elle se contentait de taijutsu mais Shin'Yu était redoutable et même sans don héréditaire, il évitait les coups de Mikomi presque sans effort. Une heure passa alors qu'il continuait à la rouer de coups sans qu'elle ne puisse rien y faire. Elle aurait voulu qu'il ait pitié d'elle mais il ne s'arrêtait pas. Le sang commençait à couler mais il ne stoppait pas. Elle était parvenu à lui asséner quelques coups mais sans énergie, elle n'arrivait pas à y mettre suffisamment de force pour le blesser ou l'assommer.

Un genou à terre, elle se concentra un instant, malaxant le peu de chakra qui circulait encore en elle.

HIEN

Frôlant sa main droite avec sa main gauche, elle étira une lame de chakra qui se matérialisa sous une forme blanchâtre. Cette lame, d'environ cinquante centimètres, paraissait être le seul jutsu qu'elle aurait pu exécuter sans lui faire perdre connaissance.

Un jutsu Fuuton alors qu'elle est une Uchiha, pensait Atarasai amusé, cette jeune fille nous réserve de belle surprise. C'est vrai que lors de notre premier affrontement, elle avait également exécuté un fuuton. Mais ce ne sont que des jutsus de base. Je me demande si réellement c'est son affinité ... si c'est le cas ...

Elle fonça à toute vitesse. C'est alors que le Sharingan se déclencha de nouveau, interprétant les micro-mouvements de Shin'Yu pour anticiper ses déplacements futurs. Alors qu'elle armait son bras pour frapper à droite, elle le vit se protéger et éviter vers la gauche. Crispant son visage pour ne pas faire selon son reflexe premier, elle parvint à ne pas frapper pour plaquer sa main gauche contre le torse de son adversaire. Elle esquissa un petit sourire en coin... Une fois en une heure ... ce n'était quand même pas terrible.

KAMAITACHI

Des bourrasques de vent soudain se levèrent autour du terrain de combat alors que des flux d'air se matérialisait autour de Mikomi. Se concentrant dans la paume de sa main, l'air se libéra alors dans un tourbillon intense se répandant dans tout le monastère, propulsant Shin'Yu contre le mur d'enceinte où il fut plaqué pendant plusieurs secondes, le temps que le jutsu ne se dissipe. S'était la technique de trop pour Mikomi et ne trouvant plus aucune once d'énergie en elle, se laissa aller vers le sol, le visage en direction de Atarasi, toujours stoïque. Toujours ce sourire en coin, elle murmura :

J'ai gagné ... Je vous déteste ...

Elle sombra alors dans l'inconscience, son corps reprenant ses droits. Sur son visage, une sorte de sérénité y régnait. Elle avait tout utilisé et s'était comme purgée de ce qu'elle avait pu emmagasiné depuis. A présent, sa formation pouvait véritablement débuter. Shin'Yu se releva et tituba lentement, s'approchant du corps de son amie. Il lui caressa doucement les cheveux avant de la soulevait doucement pour la mettre sur son dos.

Tu peux l'emmener dans la zone d'habitation à présent, parla Atarasi d'une voix neutre. Tu as été parfait dans ton rôle et certainement cela fut difficile pour toi que de frapper ton amie. Seulement il fallait qu'elle s'épuise comme elle l'a fait. Tu connais les raisons de tout cela et de ta présence ici. Dans tous les cas, il est rare de voir un enfant de ton âge être si dévolu à une tâche qui ne devrait pas être confier à des personnes si jeunes.
Je suis son ami, dit Shin'Yu en se relevant, je ne vais pas l'abandonner comme tous on fait au village.
En effet ...

Atarasi regarda le ciel qui s'assombrissait alors, promettant plusieurs jours de pluie et une fraîcheur qui était plutôt la bienvenue. Quel étrange cadeau que cette jeune fille. Les Uchiha ... d'après ses sources, il ne restait que le frère de Itachi qui avait survécu au massacre. Pourquoi une jeune fille avait-elle été épargné? Ce n'était pas du genre de ce prodige ... il n'avait rien laissé au hasard et certainement qu'il la laissa vivre pour une raison et non par négligence. Sur ces pensées, il rentra dans la petite bâtisse où Mikomi avait été conduite pour la première fois. Il récupéra les sceaux brisés qui était par terre. Elle n'avait mis qu'un seul mois pour sortir de cette emprise magique. Peut être était-ce à cause de la fraîcheur de son esprit, encore non-résolu à admettre la fatalité. Il sourit. Bon nombre d'adultes auraient été résignés. En fin de compte, avoir des enfants étaient plutôt une aubaine car bien moins récalcitrants. Apposant de nouveau sceau, il se demandait dans combien de temps allait-il de nouveau utiliser cette pièce. Les portes se refermèrent d'elle-même alors qu'un bruit de cloche lointaine confirma l'activation des sceaux.

Il se rassit à la même table basse, regardant avec dépit son thé qui avait bien refroidi. Ses yeux se détournèrent alors pour plonger dans le lointain paysage. Il pleuvait.

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MessagePosté le: Ven 07 Sep 2007, 6:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

avant dernier chapitre

Chapitre 6 : Nouvelle Génération

Plus de quatre ans s'écoulèrent depuis l'arrivée de Mikomi et Shin'yu dans le Monastère de Horiuchi. A présent, ils avaient tous deux quatorze ans, sortant de l'enfance pour commencer une adolescence qui s'apparentait plus à une formation intensive qu'un ensemble d'actes insouciants et puériles. Cependant, ce temps qu'ils passèrent reclus de tout contact extérieur avait porté ses fruits et s'étant entraîné jour et nuit, leurs compétences avaient atteints des sommets que beaucoup pouvaient envier. Il ne restait que six mois avant un éventuel départ. Pourtant, ils avaient presque oublié ce qu'était la « liberté géographique », profitant pleinement de ce qu'ils pouvaient apprendre et recevoir dans ce modeste lieu. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et malheureusement, ils n'avaient aucune idée de ce qui allait leur arriver.

Dos à dos, Mikomi et Shin'Yu observait avec attention les Gikongans qui évoluaient autour d'eux. Il y en avait un grand nombre, peut être une vingtaine. De formes diverses, arborant des armes ou simplement de longs tentacules, ils bougeaient selon la volonté de divers moines répartis autour du cercle de combat. Mikomi avait fait évoluer son Sharingan bien au-delà des espoirs de Atarasi et possédant à présent ses quatre pupilles, elle était devenue intouchable au contact. D'une belle apparence, elle avait préféré couper ses cheveux, arborant une coupe mi-longue qui lui permettait des mouvements plus amples sans se soucier d'une éventuelle tresse où d'une mèche qui se mettrait en travers de son regard. Atarasi lui avait également permit d'acquérir l'affinité des Uchihas, le Katon même si aussi étrange que cela puisse paraître, elle maîtrisait largement mieux le Fuuton. Tant qu'elle possédait un panel suffisamment large de jutsus pour parer toutes les situations, Cela importait peu à Atarasi de savoir quelle était sa meilleure affinité.

Plus que tout, ils avaient appris à se battre certes l'un contre l'autre mais surtout l'un avec l'autre. Ensemble, ils formaient un duo incroyablement complet, parvenant à maîtrise quatre affinités sur les cinq et un ensemble de techniques communes qui faisaient d'eux une entité unique. Ils se sourirent l'un l'autre, chacun percevant les mouvements de leur visage. Ils se comprenaient à présent seulement en se touchant, sans esquisser la moindre parole. C'était cela qu'ils avaient appris, apprendre à se connaître, apprendre à connaître l'autre pour acquérir une compréhension des choses qui normalement ne devait pas être perçues.

Elle partit la première, fonçant sur les formes qui bougèrent ensemble, prêtes à frapper selon les désirs de leurs maîtres. Mais la première attaque ne vint pas d'elle. Derrière, Shin'Yu plaquait ses mains au sol, le faisant vibrer avant d'incanter son jutsu :

- DOTON, DORYUU TAIGA

Sautant pour ne pas être pris par le jutsu de son ami, Mikomi dégaina un sabre court positionner à l'horizontal de ses hanches. Le sol en dessous d’elle se transforma en boue qui pris au piège une partie des formes qui tentaient de s'extraire de cette matière qui ne cessait de les aspirer vers le fond. D'un coup, elle trancha la tête de trois d'entre eux, se dématérialisant en une espèce de brume bleuâtre. La lame acérée avait été d'une précision incroyable et sa vitesse n'avait décroît comme si elle ne rencontrait aucun obstacle. Rangeant son arme en un mouvement clair et précis, elle mit ses paumes vers le sol alors qu'elle retombait suite à son élan. Arrivant à proximité de la boue, son jutsu se déclencha :

- KAMAITACHI

Le vent crée la souleva à une dizaine de mètres du sol alors que la boue envahissait toujours plus le terrain, emprisonnant des gikongans qui peu à peu s'enlisait pour ne plus bouger. Cependant, trois parvinrent à sauter sur les épaules de ceux qui étaient immobilisés pour sauter au niveau de Mikomi. Celle-ci sourit, regardant les futurs gestes de ses adversaires, sachant pertinemment qu'ils allaient arriver une fraction de seconde après. Tournoyant sur elle même, elle dégaina dans le même temps son sabre qui en découpa deux d'un seul coup, de bas en haut puis de haut en bas suivant la rotation de son propre corps. Le deuxième enchaîna quelques coups de masse d'arme mais qui fut presque inoffensif contre la jeune fille, les évitant avec une adresse presque arrogante. Prenant appui sur l'arme même, elle coinça la tête du Gikongan entre ses jambes avant de la séparer du corps de l'invocation qui se dissipa aussitôt. Retombant, elle regarda Shin'Yu, en prise avec plusieurs, exécutant des mouvements de Taijutsu d'une telle souplesse qu'elle même se demandait si elle était déjà parvenu à de tels écarts entre chacun de ses membres. A partir de sceaux rapides qu'elle créa à partir de ses mains, elle put malaxer suffisamment de chakra pour exécuter une technique de plus grande envergure. Se positionnant juste à la verticale de Shin'Yu, elle crée un gigantesque tourbillon de vent :

- DAI KAMAITACHI

Le jeune homme, regardant au-dessus de lui, sourit et levant ses deux mains vers le ciel, il rejoignit Mikomi dans une combinaison qu'ils avaient mit au point ensemble, pour ce genre de situation :

- SUITON, HAHONRYU

De l'eau se créa dans les paumes de ses mains pour se répandre au-dessus de lui comme une mare grandissante en suspension à l'horizontale. La technique de Mikomi vint rejoindre l'eau, créant un gigantesque cyclone dont l'épicentre était Shin'Yu qui ne subissait alors aucun désagrément si ce n'est la nécessité de ne pas se laisser emporter par les rafales de vent. Plusieurs fois lors des entraînements, il avait été projeté à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, tournoyant dans tous les sens pour se retrouver parfois dans des situations peu réjouissantes.

Atarasi souriait. Devant une telle combinaison, il ne put que conclure qu'ils avaient atteint au moins des compétences égales à celles de chuunins de n'importe quel village, voire de juunins. Mais si n'importe quel enfant bien entraîné pouvait obtenir ce résultat même à des âges analogues, jamais contrôler deux affinités n’aurait été si simple si Mikomi n'avait pas hérité du génie de ses ancêtres. Acquérir le Sharingan, savoir l'utiliser ... En si peu de temps, elle était parvenue à copier un grand nombre de techniques qu'il avait peut être mis des mois avant les soubresauts d'une éventuelle maîtrise de ces dernières. Grâce au Sharingan, elle avait pu accélérer leur acquisition et ainsi voir son temps d'apprentissage réduit de moitié. Quant à Shin'Yu, sa fierté de ne pas être derrière elle, le talent transmis de ses parents et cette volonté si particulière qu'il avait hérité de Togashi faisaient qu'il n'était qu'à un cheveux derrière Mikomi.

Sous l'impact, les moines eux-mêmes durent assurer leur protection et alors que Mikomi atterrit juste à côté de Shin'Yu, le combat était terminé. Essoufflés tous les deux, ils n'en demeuraient pas moins souriant. L'utilisation de leur chakra avait été intense même durant quelques secondes. C'était en grande partie ce qu'ils avaient appris, c'est à dire savoir utiliser au maximum ses capacités durant une fraction de seconde. Les enchaînements étaient primordiaux durant leur apprentissage et ils parvinrent à une vitesse d'exécution peu commune. Cependant, ils savaient également que leurs adversaires utiliseraient des moyens de subterfuge pour faire traîner le combat et c'est en cela que le Sharingan de Mikomi devait discerner le vrai du faux pour que jamais ils ne soient dupés.

Atarasi s'approcha d'eux, voulant les féliciter mais c'est à ce moment précis qu'un corbeau porteur de message arriva sur son épaule. Il fut surpris, un air sévère se répandant rapidement sur son visage. Froissant le message, il laissa repartir le corbeau. D'un ton neutre, il parla en quelques mots :

- Il faut partir ...

Les moines le saluèrent et tous rentrèrent dans leur appartement. Atarasi tourna la tête vers les deux adolescents, un léger sourire en coin.

- Et bien il semblerait qu'il faille partir plus vite et par conséquent vous ne terminerez pas vos cinq années ici. Le village, apparemment, va bientôt être soumis à une attaque d'un village voisin, qui a visiblement engagé des mercenaires pour les aider dans cette attaque. Togashi nous demande notre aide. Préparez vos affaires, nous partons dans deux minutes.

Rentrant dans sa petite maison, il ne dit plus un autre mot. Se regardant l'un l'autre, Mikomi et Shin'Yu ne savait quoi dire. Ils avaient presque oublié qu'ils vivaient avant dans le même village et que leur exil allait à présent se terminer. Ils se pressèrent pour rassembler les quelques affaires qu'ils possédaient mais surtout revêtir leurs vêtements de combat.

Des chaussures noires et grises, montant jusqu'aux chevilles, étaient rejoint par un large pantalon noir, ample, permettant des mouvements sans aucun encombrement. Une ceinture rouge ocre enserrait leur bassin jusqu'aux hanches pour laisser continuer un dessus de nouveau noir, à manches courtes, laissant entrevoir avec discrétion les formes de la jeune fille tout en épousetant le corps du jeune garçon. Elle avait gardé son bandeau qu'elle attachait à présent le long de son bras droit, comme un souvenir de son passé pour qu'elle n'oublie pas le lourd fardeau qu'elle avait à porter.

Ils se retrouvèrent tous devant les grandes portes sombres. Il n'y eut aucun échange, pas même des mots. Chacun savait ce qu'ils devaient faire au sein de leur équipe. Ils étaient douze au total, quatre équipes de trois. Mikomi et Shin'Yu faisaient équipe avec une kunoichi, Shinjo, qui avait la réputation d'être une des résidentes les plus rapides. Mais elle n'avait jamais montré ses talents aux deux jeunes gens, préférant leur faire la cuisine sous son air innocent. Les portes s'ouvrirent sous le regard de Atarasi et chacune des équipes se formèrent naturellement. Quatre d'entre eux se dégagèrent des groupes, formant un carré les englobant tous. Des murmures raisonnèrent dans la vallée alors qu'un cercle apparut à même le sol. Dans un vacarme proche de celui d'une avalanche de neige, ils disparurent tous ensemble.

Les combats faisaient déjà rage dans les rues du petit village de Shussei et d'un côté comme de l'autre, les morts se comptaient par dizaines mais malheureusement, les envahisseurs combattaient à cinq contre un finiraient par remporter la victoire. Les moines arrivèrent en plein milieu de la grande place alors que déjà certains partaient à la rencontre des ennemis. Mikomi et Shin'Yu furent un instant émus par cette retrouvaille avec un milieu qui leur paraissait tantôt familier, tantôt étranger. Mais ils eurent tôt fait de reprendre leurs esprits alors que déjà des jutsus de toute affinité fusaient dans leur direction, les obligeant à se déployer à l'abri d'une maison. Ils voyaient des gens qu'ils connaissaient bien mais absorber par les combats ils ne faisaient pas attention aux deux jeunes. Shinjo dégaina une lance, donnant ses directives à ses acolytes qui exécutèrent. Le cours de la bataille changea alors, se rééquilibrant sous le poids de ces mystérieux combattants venus de nulle part. Chacun combattait avec ardeur, ne fuyant jamais contre des ennemis toujours plus nombreux. Atarasi avec deux équipes tenaient le centre de la place, exécutant des jutsus gigantesques submergeant ses adversaires sous des déluges de feu et de foudre. Ils pouvaient gagner si les combats continuaient à se dérouler ainsi mais les meneurs des mercenaires engagés firent leur apparition, silencieusement, enveloppés sous des capes bleu foncé. Sept au total, ils se répartirent dans le village, trois d'entre eux se montrant devant Atarasi, prêts à en découdre.

- Mikomi, hurla Shin'Yu, tu ferais bien de te bouger un peu sinon je risque de remporter notre petit challenge.
- Parles pour toi, tu es déjà essoufflé comme je ne sais pas quoi, à ce rythme, tu ne tiendras jamais.

Les deux jeunes avaient pris goût au combat. En réalité, ils se sentaient libre d'utiliser ce qu'ils avaient contenu jusque là. Déployant tout leur savoir-faire, ils mettaient à mal des guerriers qui ne pouvaient pas même les effleurer. Trop peu de ninjas constituaient les rangs adverses et les quelques jutsus lancer étaient contrés par le dojutsu de Mikomi. Shinjo maniait une lance en métal qu'elle maniait avec génie, l'utilisant tant pour se déplacer que pour esquiver ou tuer. Combiné à l'utilisation des jutsus à une main, elle était un appui sûr pour eux deux. Cependant, deux des meneurs parvinrent jusqu'à eux, faisant reculer leurs sbires pour laisser de la place à un combat qui promettait d'être un des plus difficiles de ceux qu'ils pourraient connaître.

Par acquiescement mutuel, Shinjo se déplaça plus loin vers les habitations, suivie de près par un des deux inconnus, laissant à Mikomi et Shin'Yu le plaisir de se battre à deux contre un. Il se dévêtit de sa cape, laissant apparaître un corps gigantesque de plus de deux mètres avec des poings de la taille de la tête des deux jeunes. Ceux-ci n'en démordirent pas et ensemble, ils coururent vers lui, chacun prêt à dégainer ses armes. Mais ils n'en eurent le temps. Unissant ses mains, le colosse les abattit sur le sol pour une invocation :

- KUCHYOSE NO JUTSU

C'est ainsi que quatre énormes tigres blancs sortirent du nuage de poussière, la gueule en avant. Les deux jeunes durent séparer leur attaque, chacun partant dans une direction opposée pour diviser les forces. D'un geste clair et précis, elle égorgea l'un d'entre eux avec son sabre court avant d'être empoigné sévèrement au niveau de son bras gauche par le deuxième. Shin'Yu eut plus de chance car les tigres se précipitant sur lui, plus lent, lui laissèrent le temps d'exécuter un jutsu :

- DOTON,KEKKAI DOROUTOUMU

Autour des tigres se forma une gigantesque demi-sphère qui les emprisonna pour ne plus jamais les libérer. Sans perdre un seul instant, il monta sur le monticule de terre alors qu'au-dessus il regarda la scène où Mikomi paraissait mal en point. Plaquant ses mains contre le résultat de son jutsu précédant, il prononça les mots nécessaires à une seconde technique :

- DOTON, DORYUU TAIGA

Le monticule disparut alors que de la boue se formèrent jusqu'au tigre de Mikomi qui dû relâcher prise. Le colosse, cependant, se débattit avec une telle force qu'il évacua la boue autour de lui, lui permettant d'asséner un coup de poing terrible à la jeune fille qui, malgré son Sharingan, fut projeter contre le mur d'une maison à quinze mètres de son emplacement d'origine. Son bras, brisé par l'intensité du coup, lançait des vagues de douleur à la jeune fille qui frôlait l'inconscience. Shin'Yu, malgré l'effort qu'il venait de faire, continua dans sa lancée, alors que l'homme se dirigeait à grande vitesse vers lui, luttant contre le torrent de bout qui ne cessait d'être alimenter par la pluie qui commençait à tomber.

(Petit hommage à notre vénérable Sandaime)
- DOTON, DORYUUDAN

Une gueule de dragon émergea juste à côté de lui, dans le torrent et s'ouvrant, libéra une pluie de missile que son adversaire eut du mal à éviter.
- KATON, KARYUUDAN

Mikomi s'étant relevée, unit sa technique à celle de son ami pour intensifier les missiles qui s'enflammèrent alors, brûlant leur cible à plusieurs reprises. Celui-ci, cependant, continuait son parcours et frappant le sol avec ses poings, anéantit la boue qui se répandirent dans toutes les directions. Il exécuta alors un jutsu :

- RAITON RYUU KUMO NO JUTSU

Du ciel sortit un énorme dragon constitué visiblement de foudre. Fonçant droit sur Shin'Yu, celui-ci n'avait alors la possibilité de l'esquiver. Arrachant un râle de souffrance, Mikomi put malgré tout exécuter un jutsu sans signe pour tenter de contrer la technique de l'individu qu'elle put légèrement anticiper avec le sharingan qui puisait toujours plus dans sa réserve de chakra.

- FUUTON, RENKUDAN

Les deux chakras se mêlèrent mais rapidement, l'intuition de Mikomi porta ses fruits et le dragon se dissipa dans les airs. Le cercle des affinités, elle l'avait appris, souvent à ses dépends. Se relevant avec peine, elle fut rejoint par Shin'Yu, récupérant son souffle avec peine. Ils se regardèrent, sachant pertinemment que la prochaine attaque allait être la dernière. Ils se connaissaient et sans un mot, se concentrant sur cet adversaire qui les avait mis si mal en point en si peu de temps, ils coururent. Shin'Yu derrière Mikomi qui traînait son bras comme un vulgaire haillon.

- HIEN

Son bras valide se transforma en une lame acérée de chakra pure. Shin'Yu pris le sabre de Mikomi derrière elle sans aucune hésitation. C'est elle qui asséna le premier coup. Se préparant à se défendre, il para l'attaque en la prenant directement à l'épaule. Mais celle-ci se laissa volontairement prendre pour être plus prêt de lui, pouvant ainsi plaquer sa main meurtrie contre le bras valide de son adversaire, hurlant sous la souffrance atroce de ce mouvement

- HIENNNN !!!

Le bras fut sectionné proprement par une lame qui se dissipa aussitôt, Mikomi projeter au loin sur le sol boueux de ce qui était devenu un champ de bataille. Shin'Yu, le terrain libre, put asséner un coup de sabre terrible qui transperça le géant de part en part. Immobilisé, il tournoya autour de la lame pour ouvrir une plaie béante où un flot de sang jaillit. Mais prenant Shin'Yu par le côté droit juste au-dessus de sa hanche, le colosse put exécuter une dernière technique.

- KATON, GOUKAKYU NO JUTSU.

Shin'Yu prit l'ensemble du jutsu de plein fouet, brûlant vif alors que son adversaire, se vidant de son sang, mourrait. Se tournant et se retournant dans la boue, Shin'Yu beuglait de rage et de souffrance, sa peau partant en fumée, son corps meurtri de toute part. Finalement, au bout de quelques minutes, il resta immobile, le feu éteint. Sa respiration était sifflante et tout autour de lui, l'odeur de la chair mordue par les flammes se répandait petit à petit. Pris par des convulsions, il ne voyait que le ciel, gris, qui déversait toujours ses larmes comme lors d'un enterrement ... le sien...

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